REVUE DE LA JEUNESSE CHRÉTIENNE
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VIENS SEIGNEUR JÉSUS (AP 22,20)
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NUMÉRO 4
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NOVEMBRE
1998
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SOMMAIRE
NOUVELLES
LE
BAPTEME DE JEAN
L'AMOUR DES ENNEMIS
LES TOMBEAUX DES
PATRIARCHES
Ce numéro sort plus tard que prévu,
par manque de temps et un pèlerinage en Terre sainte. Plaise
à Dieu, je serai davantage disponible sur le site les temps
prochains.
Qui n'avance pas recule, comme on dit. C'est ainsi
que je me sens pour le moment, après avoir
négligé un peu internet. J'espère
récupérer vite ce retard et pouvoir être
davantage présent sur le site.
Comme je l'ai déjà écrit,
c'est difficile pour moi de publier une revue pour des jeunes que je
ne connais pas. Les visiteurs du site ont déjà
largement dépassé le cap des mille, mais je ne
reçois que fort peu de réactions. A cette
difficulté s'ajoute une autre : étant orthodoxe, je
dois exprimer la pensée orthodoxe bien sûr, si je ne
veux pas renier ma foi. Dans le même temps, j'essaie
d'éviter d'écrire sur des sujets qui risquent de
heurter les catholiques, protestants etc. (comme l'iconographie, la
Tradition ou autre). Je suis donc limité dans mon champ
d'action. C'est une réalité à laquelle je dois
faire face et je le prévoyais bien sûr. Par contre, le
mutisme des lecteurs me désole un peu. Ne vous
considérez pas comme des spectateurs car c'est votre site
créé pour vous. Participez donc activement, ne
serait-ce que par des critiques, ce qui est toujours le plus
facile.
Dans l'amour du Christ, votre
hiéromoine Cassien.
Celui qui ne souffre pas, c'est que la vie a
interompu en lui son travail.
P. Claudel
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Il est impressionnant de constater à
quel point la plupart de nos contemporains cherchent par tous les
moyens à fuir la solitude. Le face-à-face avec
soi-même est devenu particulièrement insupportable
dès lors qu'il se confond avec l'isolement,
c'est-à-dire, s'il n'est pas vécu comme le lieu d'une
communion avec une réalité plus vaste ou invisible
(nature, divinité, mystère, communauté), mais
comme affrontement au vide, à la nudité des choses, au
non-sens ...
Tout, plutôt que
cela. Et, si l'on n'est pas trop dépourvu de ressources
matérielles, les moyens ne manquent pas pour,
passagèrement, avoir le sentiment de remplir ce vide : fuite
dans le labyrinthe de la ville où cinémas, commerces,
cafés, spectacles le feront oublier, à moins que cela
soit possible à domicile où, par la vertu des
«télé», l'extérieur passe à
l'intérieur (téléphone,
télévision, télématique...). Le silence
ou la parole intérieure auxquels on préfère ne
pas être confrontés seront aisément recouverts
par le débit permanent du bavardage radiophonique.
Xavier Lacroix (les
mirages de l'amour)
QUESTION :
"Pouvez-vous me dire si vous
percevez Dieu plutôt comme une réalité
extérieure à nous-même,
c'est-à-dire comme une personne à laquelle on
adresse des prières, ou plutôt comme une partie
de nous-même, qui se situerais à la source de
notre conscience ? Ou peut-être les deux à la
fois ?"
REPONSE :
Dieu n'est extérieur
à nous mais Il n'est pas non plus une partie de
nous-mêmes ce qu'on appelle le panthéisme. Dieu
est une personne (ou plutôt trois) et notre but est de
nous unir à Dieu dans l'amour et la foi. A ce
moment-là, Dieu habitera en nous tout en sauvegardant
notre personne. Ce ne sera pas un anéantissement de
notre être, comme dans le Nirvana, mais une
compénétration comme le feu qui chauffe le
fer. On s'adresse donc à Dieu dans la prière
comme à une personne qui est autre que nous mais qui
est en même temps à l'intérieur de nous
et partout à la fois car Dieu est infini et
omniprésent. Dans l'union avec Dieu nous devenons
déifiés et c'est là le but du
chrétien.
hm. Cassien
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LE BAPTEME DE JEAN
Dans l'évangile,
nous lisons que Jésus fut baptisé par Jean dans le
Jourdain. Ce baptême de Jean à quoi corresponde-t-il ?
Il s'agissait d'un baptême de repentance pour la
rémission des péchés. Le sens de ce
baptême n'était nullement l'entrée dans le
Judaïsme - ce qui se pratiquait par la circoncision - et encore
moins dans le christianisme car l'Église n'existait pas
encore. Donc ceux qui sont partisans du baptême des adultes, en
prétextant que Jésus fut baptisé à trente
ans, s'égarent et égarent les autres. Jésus fut
circoncis le huitième jour après sa naissance et quand
Il fut baptisé dans le Jourdain par Jean c'était pour
nos péchés qu'il portait.
Dans le judaïsme
l'enfant mâle fut reçu le huitième jour par la
circoncision et le baptême des enfants fut dès le
début pratiqué chez les chrétiens.
hm. Cassien
L'AMOUR DES
ENNEMIS
Il est dit dans l'évangile : "aimez vos
ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent." (Mt 5,44).
Quel est cet amour des ennemis, en quoi diffère-t-il de
l'amour du prochain et qui sont mes ennemis ?
"Qui est mon prochain" ?
(Luc 10,29) demandait le jeune homme au Christ. On peut demander de
même : Qui est mon ennemi ? Mon prochain est, selon la
réponse de Jésus, chaque homme sans exception. Chaque
homme sans exception peut également devenir mon ennemi comme
il peut devenir mon ami. Des ennemis, dans le sens étroit du
terme, ceux qui nous en veulent en permanence et nous le font sentir,
nous n'en avons heureusement que peu dans cette vie. Mais le mot
ennemi peut revêtir un sens bien plus large. Chaque personne
qui nous gêne, nous agace, ne serait-ce qu'occasionnellement,
nous est ennemi. Et il s'agit de l'aimer. Alors si on l'aime, le
ressentiment, la haine, la colère, etc, sont supprimés.
il ne restera plus que paix et douceur dans notre coeur. C'est
à cela précisément que nous sommes
appelés, c'est cela que le Christ nous demande et en cela que
consiste la perfection. Aimer ses amis c'est naturel et facile, car
la nature nous y porte et il y a échange. Mais aimer son
ennemi dépasse la nature et suppose la foi. Cet amour des
ennemis est parfois récompensé par l'amour car il peut
changer aussi le coeur de mon ennemi à mon égard. Mais
ce n'est pas toujours le cas et il arrive même que notre ennemi
le devienne encore plus comme nous le voyons dans la vie de
Jésus qui récoltait la haine et la mort même pour
son amour. Si notre ennemi ne nous rend pas l'amour on aura
aimé en vain ? Non, car cet amour est toujours
récompensé par Dieu.
Si on n'a pas d'ennemis ?
Cela n'est pas possible dans cette vie quand on est croyant.
L'athée nous haïra toujours à cause de notre foi
précisément &emdash; l'athée c'est-à-dire
le monde dans d'autres termes. "Si le monde vous haït" (Jn 15,18
et 1 Jn 3,13), comme dit le Seigneur. On aura donc toujours des
ennemis sur cette terre mais on peut et doit arriver à les
aimer et à ne plus avoir de sentiments négatifs envers
eux. Cela est possible et même un commandement du Seigneur :
"Aimez vos ennemis." (Mt 5,44). Afin que cet amour ne risque pas de
rester abstrait, le Christ continue : "bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et
priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent."
Tous ceux-là, qui nous font du mal sont nos ennemis, au moins
dans notre tête, et ceux qui nous font du bien nous les
considérons comme amis. Mais finalement, ceux qui nous font du
mal nous font du bien à condition que nous les aimions, car
"aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien
espérer; et votre récompense sera grande" (Lu 6,35 ).
Ces ennemis sont finalement nos amis aussi, dans ce cas, car ils nous
font du bien. Mais sans cet amour des ennemis, qui nous est
demandé, le mal reste mal et l'ennemi ennemi. C'est cet amour
seul qui peut tout transformer et donner un sens.
Alors qui est mon prochain
? C'est celui-là qui potentiellement est, ou peut devenir, ami
ou ennemi, c'est-à-dire tout homme. Finalement aimer son
prochain et aimer son ennemi, qui est toujours mon prochain, se
rejoignent. Ce prochain devient ennemi à partir du moment
où je le considère comme gênant pour moi et il
devient ami et frère à partir du moment où je
commence à l'aimer.
Cet amour pourtant ne peut
exister sans le cortège des autres vertus. Si je manque de
patience ou de douceur, par exemple, je manquerai aussi d'amour. Les
vertus se tiennent et les vices s'entraînent.
Pourquoi le Seigneur
énumère, dans les Béatitudes, une par une des
vertus (heureux les doux, heureux les pacificateurs, heureux les
miséricordieux, etc) et en omet d'autres (les chastes, les
sages, etc) ou ne résume pas tous dans un seul commandement ?
Ailleurs il les résume dans un seul commandement : "Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et
de toute ta force, et de toute ta pensée et ton prochain comme
toi-même." (Luc 10,27) car en cela consiste toute la Loi et la
perfection. A d'autres moments, il détaille d'avantage, selon
la capacité de ses auditeurs. Comme on peut prier avec un seul
mot, un seul sentiment ou prier en de multiples paroles, ce qui
revient toujours au même.
L'amour des ennemis est
donc un amour qui dépasse la nature et plus exactement la
nature déchue, car c'est la chute de l'homme qui a introduit
inimitié, haine et le reste. L'amour du prochain me demande
également un effort à cause de ces mêmes vices
qui hantent mon coeur. Mais objectivement, il y a une
différence : le prochain n'est pas mon ennemi, n'a pas une
attitude hostile envers moi et l'aimer me sera plus facile. C'est
pour cela que l'amour des ennemis est l'amour du prochain dans son
plus haut degré. Autrement dit, l'amour des ennemis fait
partie de l'amour du prochain et en est la forme la plus
sublime.
Que Dieu nous rende digne
d'y arriver !
hm. Cassien
LES TOMBEAUX DES PATRIARCHES
Lors de mon pèlerinage en Terre sainte, j'ai pu
visiter les tombeaux des patriarches dans la vallée
d'Hébron. C'est avec beaucoup de difficultés que je
suis arrivé à Hébron, qui est
contrôlée par la milice israélienne et
occupée par des arabes. Ce jour-là, il y avait un
couvre-feu. Tous les arabes avaient reçu l'ordre de rester
chez eux et il leurs était même interdit de regarder par
la fenêtre. Donc, pas un chat dans les rues. Que les milices
israéliennes. J'ai appris le jour suivant qu'il y avait eu
vingt-cinq blessés en ce lieu, le jour même de ma
visite. Cette région est précisément
convoitée, par les juifs et les musulmans, à cause de
ces tombeaux car celui qui possède ces tombeaux peut
revendiquer d'être fils d'Abraham et des patriarches.
J'ai pu entrer,
après des palabres, à l'intérieur des tombeaux
mais je n'ai pu que filmer depuis l'extérieur.
Voici ce que dit
l'Ecriture au sujet des ces tombeaux dans lesquels sont
enterrés Abraham et Sara, sa femme, Isaac et Rebecca, sa
femme; et Jacob et Léa, sa femme :
"La vie de Sara fut de
cent vingt-sept ans: telles sont les années de la vie de Sara.
Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Hebron, dans le pays de
Canaan; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara et pour la pleurer.
Abraham se leva de devant son mort, et parla ainsi aux fils de Heth:
Je suis étranger et habitant parmi vous; donnez-moi la
possession d'un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et
l'ôter de devant moi. Les fils de Heth répondirent
à Abraham, en lui disant: Écoute-nous, mon seigneur! Tu
es un prince de Dieu au milieu de nous; enterre ton mort dans celui
de nos sépulcres que tu choisiras; aucun de nous ne te
refusera son sépulcre pour enterrer ton mort. Abraham se leva,
et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth. Et
il leur parla ainsi: Si vous permettez que j'enterre mon mort et que
je l'ôte de devant mes yeux, écoutez-moi, et priez pour
moi Éphron, fils de Tsochar, de me céder la caverne de
Macpéla, qui lui appartient, à
l'extrémité de son champ, de me la céder contre
sa valeur en argent, afin qu'elle me serve de possession
sépulcrale au milieu de vous. Éphron était assis
parmi les fils de Heth. Et Éphron, le Héthien,
répondit à Abraham, en présence des fils de Heth
et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville: Non, mon
seigneur, écoute-moi! Je te donne le champ, et je te donne la
caverne qui y est. Je te les donne, aux yeux des fils de mon peuple:
enterre ton mort. Abraham se prosterna devant le peuple du pays. Et
il parla ainsi à Éphron, en présence du peuple
du pays: Écoute-moi, je te prie! Je donne le prix du champ:
accepte-le de moi; et j'y enterrerai mon mort. Et Éphron
répondit à Abraham, en lui disant : Mon seigneur,
écoute-moi! Une terre de quatre cents sicles d'argent,
qu'est-ce que cela entre moi et toi? Enterre ton mort. Abraham
comprit Éphron; et Abraham pesa à Éphron
l'argent qu'il avait dit, en présence des fils de Heth, quatre
cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand. Le champ
d'Éphron à Macpéla, vis-à-vis de
Mamré, le champ et la caverne qui y est, et tous les arbres
qui sont dans le champ et dans toutes ses limites alentour, devinrent
ainsi la propriété d'Abraham, aux yeux des fils de Heth
et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville. Après
cela, Abraham enterra Sara, sa femme, dans la caverne du champ de
Macpéla, vis-à-vis de Mamré, qui est Hebron,
dans le pays de Canaan. Le champ et la caverne qui y est
demeurèrent à Abraham comme possession
sépulcrale, acquise des fils de Heth." (Gen 23 1-20)
"Voici les jours des
années de la vie d'Abraham: il vécut cent soixante
quinze ans. Abraham expira et mourut, après une heureuse
vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut
recueilli auprès de son peuple. Isaac et Ismaël, ses
fils, l'enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le
champ d'Éphron, fils de Tsochar, le Héthien,
vis-à-vis de Mamré. C'est le champ qu'Abraham avait
acquis des fils de Heth. Là furent enterrés Abraham et
Sara, sa femme." (Gen 25,7-10)
"Et Jacob vint vers Isaac,
son père, à Mamré, à Kiriath-Arba, qui
est Hebron, où Abraham et Isaac avaient
séjourné. Et les jours d'Isaac furent cent quatre-vingt
ans. Et Isaac expira et mourut, et fut recueilli vers ses peuples,
âgé et rassasié de jours; et Ésaü et
Jacob, ses fils, l'enterrèrent." (Gen 35,26-29)
Jacob "leur commanda, et
leur dit: Je suis recueilli vers mon peuple; enterrez-moi
auprès de mes pères, dans la caverne qui est dans le
champ d'Éphron, le Héthien, dans la caverne qui est
dans le champ de Macpéla, qui est en face de Mamré, au
pays de Canaan, et qu'Abraham acheta d'Éphron, le
Héthien, avec le champ, pour la posséder comme
sépulcre: là on a enterré Abraham et Sara, sa
femme; là on a enterré Isaac et Rebecca, sa femme; et
là j'ai enterré Léa. L'acquisition du champ et
de la caverne qui y est fut faite des fils de Heth. (Gen
49,29-32)
"Ils le (Jacob)
transportèrent au pays de Canaan, et l'enterrèrent dans
la caverne du champ de Macpéla, qu'Abraham avait
achetée d'Éphron, le Héthien, comme
propriété sépulcrale, et qui est
vis-à-vis de Mamré." (Gen 50,13)
hm. Cassien
Voici un photo de
l'endroit :
COURRIER D'UN
LECTEUR
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Cher Cassien,
Je suis tombé par hasard
sur le premier numéro de la revue sur Internet. Je
suis prêtre catholique de Belgique, étudiant
à Paris. Je voulais simplement vous remercier pour
cette initiative. J'étais très
intéressé par l'image du combustible pour la
lampe utilisée pour parler des exercices de la
prière.
Merci aussi pour le
témoignage de Théodore Bundy. J'espère
que vous trouverez une audience parmi les jeunes qui
surfent.
Que Dieu vous garde.
Christophe Cossement
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Que t'importe de voir
défiler devant toi tous les paysages de l'univers, si
tu ne portes pas dans tes yeux l'éclair qui
dévoile leur beauté ?
Gustave Thibon
(Notre regard qui manque à la lumière)
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