L’ICÔNE DE LA TOUTE-SAINTE «PHANEROMENI»
À Salamine, en face du golf «Grand Pin», se trouve le monastère de Phaneromeni, qui fut restauré au 17ème siècle par le saint moine Laurent.
Lorsque Laurent était encore laïc sous le nom de Lampros Kanellos, la Mère de Dieu lui apparut une nuit et lui dit :
«Sur l’île de Salamine, du côté nord, se trouve une chapelle abandonnée qui m’est dédiée. Vas-y et rouvre la.»
Lampros ne fit pas attention au rêve. Ainsi la Toute-Sainte lui apparut pour la seconde et même troisième fois et le menaça durement. Il se mit enfin en route vers le port avec l’intention de faire la traversée vers l’île en bateau. La mer était fort agitée et il ne trouva aucune embarcation.
Assis, il réfléchit à ce qu’il devait faire quand il entendit d’en haut la voix de la Toute-Sainte lui disant :
«Jette ton manteau dans la mer, assieds-toi dessus, et ainsi tu arriveras sans danger sur l’île.»
Ce qui arriva. Lampros se mit sur le manteau en défiant les vagues sans difficulté et arriva sain et sauf sur l’autre rive.
À Salamine, où la Vierge lui avait indiqué l’endroit, il trouva les ruines d’une chapelle et d’un ancien monastère. À l’intérieur de la chapelle il trouva une vieille icône qu’il nomma plus tard «Phaneromeni nouvellement apparu.»
Lampros restaura la chapelle et les cellules, s’y installa et y vécu comme moine.
L’ancien monastère avait beaucoup de possessions qui avaient été occupées par les habitants environnants. Le moine se démena pour les récupérer. La Mère de Dieu lui apparut de nouveau en rêve et lui indiqua les terrains occupés.
Peu à peu les anciennes possessions furent récupérées.
Une grande oliveraie à Glifada se trouvait dans les mains d’un musulman fanatique. Le moine y alla de la part du patriarche pour lui demander de restituer le terrain, mais le musulman ne céda aucunement.
Alors la justice divine s’en mêla. La femme du turc tomba gravement malade. Les médecins et les médicaments ne lui étaient d’aucune aide. La femme demanda avec foi le saint moine afin de la guérir, mais le turc devint intraitable. La situation de la femme empira et son entourage redoutait la mort.
C’est ainsi que le fanatique céda finalement et fit quérir le saint. Celui-ci fit le signe de la croix sur la tête de la malade et la femme fut guérie.
Le miracle adoucit le musulman fanatique qui remercia le saint du fond du cœur. Il ne se contenta pas de restituer l’oliveraie mais donna également une importante somme d’argent pour le monastère.
Au temps où le saint restaurait le monastère, la Mère de Dieu lui apparut de nouveau, et lui dit :
«À tel endroit de l’île se trouve enterrée une colonne en pierre. Va la prendre et emploie-la pour les constructions.»
Lors du transport, la colonne tomba et écrasa un ouvrier. Les autres ouvriers, pleins d’angoisse, le dégagèrent, mais la grâce de la Phaneromeni l’avait sauvé et il fut retrouvé indemne.
Une fois, lors de la fête du 15 août, un évêque d’Athènes du nom de Jacques vint au monastère. Cet évêque, peut-être mû par un esprit d’orgueil, emporta des cierges et d’autres objets dédiés à la Toute-Sainte et parla également avec mépris au saint avant de prendre le chemin de la ville de Salamine.
Pendant la nuit, il vit la Toute-Sainte en rêve. Elle le frappa longuement au cou en le réprimandant ainsi :
«Vite, envoie au monastère ce que tu as volé !
Celui-ci, apeuré, restitua ce qu’il avait dérobé, afin de recevoir le pardon de la Mère de Dieu.