Dans l'icône il n'y a pas de pesanteur, car il n'y a pas un lieu d'attraction; c'est Dieu Lui-même qui est le centre d'attraction, Lui qui est partout présent et qui remplit tout.
Tout part de la nature, mais la nature est dépassée, spiritualisée. Ici, Marie la Vierge tient l'Enfant sans pourtant le tenir, là, le cheval de saint Georges vole plus qui ne galope, et là, un pilier tient dans le vide.
C'est pourtant la nature et non un monde fantomatique. C'est ainsi que le Christ apparaissait à ses apôtres après la résurrection, entrant portes closes, mangeant sans y être tenu cependant par une nécessité naturelle.
Il ne s'agit pas d'une abolition de la pesanteur mais d'un dépassement, d'un accomplissement, d'une perfection, car le Christ n'est pas venu pour abolir, comme Il le dit Lui-même, mais pour accomplir. Il n'est pas question de détruire la nature mais de lui enlever ce que le péché a altéré et la parfaire.
Pour un non-initié, cette façon de représenter sur les icônes semble une maladresse, alors que c'est pourtant voulu, comme la perspective inversée ou l'absence des ombres.