L'ICONE COMME ENSEIGNEMENT

 

L'icône, porteuse de grâce, représentant des personnes et des faits, a en plus un rôle didactique et pédagogique à accomplir. Elle enseigne au même titre que l'Écriture. «Ce que le récit raconte, la peinture, d'une façon muette, par imitation le montre», dit saint Jean Damascène en répétant ce que le grand Basile déjà disait. L'icône et la parole correspondent à deux manières de percevoir : la vue et l'ouïe. La parole d'ailleurs, écrite ou proférée, rejoint, par l'image qu'elle provoque en nous, l'icône qui nous montre directement, spontanément, cette image. 

L'EVANGELISTE

ET

APOTRE

LUC

L'icône a aussi l'avantage d'enseigner les illettrés, c'est le livre pour les illettrés, de même bien sûr que pour les lettrés. Son champ d'action est donc plus vaste. De même ce qu'on voit avec les yeux a plus d'effet que ce qu'on entend avec ses oreilles; c'est plus fort comme enseignement. L'icône exclut aussi l'ambiguïté car elle est immédiate, elle ne demande pas de réflexion. «Car souvent les doutes et les ambiguïtés naissent de la parole, et de là sans doute proviennent diverses pensées dans les âmes», dit saint Nicéphore.

Image et parole sont complémentaires comme démontrent les deux manières différentes pour exprimer, communiquer la même réalité, la réalité de notre foi. "L'icône sera donc un évangile", dit le même Nicéphore.

L'iconoclaste ou l'iconomaque qui rejette l'icône ampute donc l'enseignement de l'Église et ignore en même temps la Tradition sacrée qui depuis l'époque apostolique nous est transmise par l'écriture et l'iconographie.