SAINT ZƒPHIRIN, PAPE ET MARTYR

217. - Empereur romain Caracalla.

FtŽ le 26 aožt

Saint ZŽphyrin, que l'on appelle Saphorin en quelques provinces de France, Žtait romain et fils d'Abundius; il succŽda, dans le pontificat, ˆ saint Victor 1er, qui avait reu la couronne du martyre par la cruautŽ de Plautien, qui continua la persŽcution des chrŽtiens, quoiqu'il n'y ežt aucun Ždit exprs de l'empereur SŽvre qui la command‰t. Durant la fureur de ce barbare, si altŽrŽ du sang des fidles, et qui, par sa puissance et par sa fŽrocitŽ, s'Žtait rendu le plus redoutable de l'empire, notre saint pape s'Žtait tenu cachŽ, prŽfŽrant le salut de son peuple au dŽsir qu'il avait de mourir pour JŽsus Christ. Mais sit™t qu'il put respirer l'air avec un peu plus de libertŽ, aprs la mort de ce cruel persŽcuteur, qui fut tuŽ dans le palais par l'ordre d'Antonin Auguste, il reprit l'exercice public de ses fonctions.
Ce fut sous son pontificat qu'arriva l'admirable conversion du fameux Natalis. Il avait ŽtŽ du nombre des confesseurs de JŽsus Christ, et avait soutenu sa foi devant les tribunaux; mais, se laissant emporter ˆ l'avarice et ˆ la vanitŽ, il Žtait tombŽ dans l'hŽrŽsie des ThŽodotiens, qui l'avaient fait leur Žvque. Dieu, ne le voulant pas laisser dans cet aveuglement, l'avertit par plusieurs apparitions de retourner ˆ lÕƒglise; et, comme il
chancelait encore, il fut fouettŽ rudement par des anges, durant la nuit. Cette correction ayant achevŽ de lui ouvrir les yeux tout ˆ fait, il vint se jeter aux pieds de ZŽphyrin, le cilice sur le dos, la cendre sur la tte, et demanda humblement pardon de sa rŽvolte. Le Pape eut de la peine ˆ le lui accorder; mais voyant sa persŽvŽrance et sa pŽnitence, il rel‰cha enfin quelque chose de la sŽvŽritŽ ecclŽsiastique, et le reut ˆ la communion de l'Eglise.
Il est vrai que Tertullien ne put souffrir l'indulgence dont ZŽphyrin usa en cette occasion et en d'autres envers les convertis qu'il reut ˆ la pŽnitence publique, mais ce n'Žtait que l'austŽritŽ naturelle de son esprit et l'orgueil que lui donnait sa science, qui l'empchaient d'approuver cette conduite car ce saint Pape, comme un pre sage, clŽment et soigneux du salut de ses enfants, usait de la rigueur quand il la croyait nŽcessaire pour les guŽrir ou pour les empcher de devenir malades, et il se rel‰chait et
employait les remdes doux, quand il jugeait que les autres plus amers Žtaient, ou dangereux, ou inutiles. Il dŽfendit de consacrer dans des calices de bois, comme on le faisait en ce temps-lˆ ˆ cause de l'extrme pauvretŽ des fidles, ordonnant qu'ˆ l'avenir on se serv”t de vases de verre; ce qui, depuis, a encore ŽtŽ changŽ dans plusieurs conciles, qui ont dŽterminŽ que les calices ne seraient plus de cette matire, ˆ cause de sa trop grande fragilitŽ; mais qu'ils seraient ou d'or ou d'argent, ou au moins d'Žtain. Il ordonna aussi que tous les chrŽtiens communieraient le jour de P‰ques; qu'un Žvque ne pourrait tre condamnŽ que par le souverain Pontife, ou de son autoritŽ; que les prtres et les diacres se trouveraient prŽsents quand l'Žvque cŽlŽbrerait, ainsi que le pape Evariste l'avait dŽjˆ ordonnŽ; que les prtres seraient publiquement consacrŽs, en prŽsence des clercs et du peuple, afin que, leur innocence et leurs bonnes moeurs Žtant sans reproches, ils pussent servir utilement l'ƒglise par l'exercice de leurs vertus, aussi bien que par les fonctions de leur ministre. Il fit encore plusieurs autres dŽcrets touchant la discipline ecclŽsiastique, qu'il serait trop long de rapporter ici. Enfin, aprs avoir saintement gouvernŽ l'ƒglise durant dix-neuf ans, deux mois et dix jours, selon le Liber Pontficalis, il alla recevoir la rŽcompense de ses travaux dans l'exercice de sa charge, par un glorieux martyre qu'il endura le 26 aožt, l'an de notre Seigneur 217, sous l'empire dÕAntonin Caracalla. En quatre ordinations, faites au mois de dŽcembre, il consacra neuf prtres, sept diacres et huit Žvques, destinŽs ˆ diverses ƒglises. Son corps fut enseveli dans le cimetire quÕil avait fondŽ, prs de la catacombe de Calliste, sur la voie Appienne.