SAINT GAUDENS, MARTYR, AU DIOCéSE DE TOULOUSE (475).
FtŽ le 30 aožt
La ville de Saint-Gaudens, dans la Haute-Garonne, a tirŽ son nom d'un jeune martyr, qui versa son sang pour JŽsus Christ en ce lieu et qui est devenu le patron de la contrŽe.
Saint Gaudens, dit la tradition, Žtait berger, natif d'un hameau appelŽ les NŽrous,
dans le NŽbouzan. Sa mre, Quiterie, Žtait une sainte veuve qui eut grand soin de l'instruire dans la religion catholique et de le prŽmunir contre l'hŽrŽsie des Ariens, trs redoutables alors c'Žtait au 5e sicle, lorsque les Visigoths avaient Žtabli dŽjˆ leur domination ˆ Toulouse. Evaric, leur roi, dŽcha”na partout sa fureur centre les catholiques et envoya son lieutenant, Malet, dans le pays des Onobusates, afin de convertir les populations ˆ sa secte. Beaucoup de catholiques furent victimes de la persŽcution, mais la tradition n'a conservŽ que le nom de Gaudens et quelques dŽtails de son martyre. Cet enfant, ‰gŽ seulement de treize ans , gardait son troupeau au pied du Pujament, lorsque les soldats de Malet vinrent l'arrter et le conduire devant le tribunal de leur ma”tre. Les promesses ni les menaces ne purent Žbranler le jeune berger et il confessa hardiment la divinitŽ de JŽsus Christ, dŽclarant qu'il aimait mieux mourir que de renoncer ˆ cette
croyance. Malet entre dans une grande fureur et ordonne qu'on lui tranche la tte; cette sentence est aussit™t exŽcutŽe des soldats conduisent Gaudens au lieu du supplice et il y reoit en souriant le coup mortel. Mais Dieu manifesta par un prodige Žclatant combien cette mort Žtait prŽcieuse ˆ ses yeux. Ds que la tte eut roulŽ ˆ terre, l'enfant la prit entre ses mains et se dirigea rapidement vers le Mas-Saint-Pierre.1 Quant il eut franchi la moitiŽ de la distance qui le sŽparait de la citŽ, il s'arrta au bord du chemin et, plaant sa tte sur une pierre, il se reposa quelques instants . Cependant, comme il s'aperut que des soldats ˆ cheval le poursuivaient, il reprit bient™t sa course et ne s'arrta plus que dans la ville, o les portes de l'Žglise s'ouvrirent pour le laisser entrer et se refermrent aussit™t derrire lui. Les soldats envoyŽs ˆ sa poursuite s'efforcrent vainement d'entrer dans la basilique; l'un d'eux pressa fortement sa monture, qui, dressant ses pieds contre la porte de l'Žglise, y laissa ses fers. Ils y restrent plusieurs sicles en tŽmoignage de ce qui venait de se passer.
Quand les Ariens se furent ŽloignŽs, les fidles entrrent dans l'Žglise et y recueillirent avec un grand respect le corps du martyr, afin de le soustraire ˆ la rage des persŽcuteurs.
Ds ce moment, les miracles se multiplirent ˆ son tombeau, et le culte de saint Gaudens devint populaire. L'Žglise primitive, b‰tie en l'honneur de saint Pierre, par saint Saturnin, l'ap™tre de Toulouse au premier sicle, fit place ˆ un oratoire en l'honneur du patron nouveau de la contrŽe; la ville elle-mme fut renouvelŽe et prit le nom qu'elle garde aujourd'hui. Plus tard, une belle Žglise romane ˆ trois nefs remplaa l'oratoire, et elle existe encore, mais elle a perdu son beau clo”tre.
Eu 1569, les protestants livrrent aux flammes les reliques de saint Gaudens, dont il ne reste plus qu'une trs faible partie. La fte du saint, qui se cŽlŽbrait au mois de mai, Žpoque de son martyre, se cŽlbre maintenant le 30 aožt.
La chapelle de ta Caoue, b‰tie sur le lieu mme du martyre de saint Gaudens, fut dŽmolie en 1704 ; de nos jours elle a ŽtŽ reb‰tie et bŽnite solennellement le 9 avril 1855.
tirŽ de : Les Petits Bollandistes; Vies des saints tome 10 p. 346-347