LE MARTYRE DE SAINT MACÉDONIUS

 

Tiré de l'histoire de Socrate (liv.3 chap.15)

 

fêté le 12 septembre

 

Dans le même temps, Amachius, gouverneur de Phrygie, ordonna qu'on rouvrît à Myre un temple d'idoles qui avait été fermé sous les empereurs précédents; qu'on le nettoyât, et qu'on reblanchît les statues des faux dieux. Ces ordres qui rétablissaient le culte des démons jetèrent le trouble et la consternation parmi les fidèles. Mais trois entre eux : Macédonius, Théodule et Tatien, ne purent souffrir sans éclater qu'on fît une si grande injure à leur religion. Animés d'un zèle extraordinaire, ils entrèrent de nuit dans ce temple, renversèrent les idoles, et les mirent en pièces. À cette nouvelle, Amachius entra en furie, il fit arrêter indifféremment tous les chrétiens qui se trouvaient à Myre, on les jeta dans les cachots, on les mit à la question. Ce que voyant, les auteurs de l'action allèrent d'eux-mêmes se présenter au gouverneur pour n'être pas la cause que des innocents souffrent pour eux, et soient mis à mort pour un crime prétendu qu'ils n'avaient pas commis. Le gouverneur, ravi de les avoir en sa puissance, leur proposa de sacrifier, et leur promit l'impunité à ce prix. Mais eux, sans vouloir presque écouter la proposition du tyran, déclarèrent nettement qu'ils étaient prêts à mourir, et qu'ils ne souilleraient jamais leurs mains par ces abominables sacrifices. Le gouverneur les fit donc étendre sur de grandes grilles de fer, et allumer du feu dessous. Ce fut de là qu'ils dirent au juge les mêmes paroles que saint Laurent, quelques siècles auparavant, avait dit au tyran, qui l'avait condamné à un pareil supplice : «Tu peux, Amachius, goûter si nous sommes cuits comme il faut, et si tu trouves que nous ne le soyons pas assez à ton goût, nous faire retourner de l'autre côté».