LE SUPPLICE DE PUBLIA, LA DIACONESSE

 

(THÉODORET, Hist. eccl., 1. Ill, c. 14.)

(P. ALLARD, Julien l'Apostat, t. III, p. 65.)

fêtée le 9 octobre

Sous le règne de Julien, vivait Publia, que la réputation de sa vertu avait rendue illustre. Elle n'avait été mariée que peu de temps et pouvait offrir à Dieu un admirable fruit de son mariage, je veux dire ce prêtre Jean qui fut longtemps le plus signalé du collège presbytéral d'Antioche et souvent désigné pour occuper la chaire épiscopale de cette ville, ce à quoi il se refusa toujours. Publia dirigeait une communauté de vierges engagées par voeu à une perpétuelle chasteté, avec laquelle elle chantait régulièrement la louange divine. Un jour que l'empereur passait devant leur maison, les vierges psalmodiaient : "Les idoles des païens sont d'or et d'argent, fabriquées de main d'homme", et ce qui suit. Elles dirent enfin : "Que ceux qui les font leur soient semblables et aussi ceux qui les prient." Julien fut irrité de ce chant et leur fit donner l ordre de se taire; mais Publia, n'en tenant aucun compte, ne fit que donner plus d'ardeur à ses choeurs, et lorsque l'empereur repassa en ce lieu, elle fit chanter : "Que Dieu Se lève, et ses ennemis seront dispersés." L'empereur, furieux, se fit amener Publia et, sans respect pour son grand âge, ses cheveux blancs et son courage, il la fit souffleter par les gens de l'escorte jusqu'à ce que la diaconesse eût le visage couvert de sang.