(AN 95) sous DOMITIEN
Fête, le 22 juin
Saint Flavien n'est point porté dans le martyrologe et dans les écrits hagiologiques anciens, par la raison que ses reliques et son nom ne furent retrouvés qu'en 1725, sous le maître-autel de la basilique de Saint-Clément. Benoît XIII, qui était alors pape, procéda, aux applaudissements du monde catholique, à la reconnaissance de ce trésor et exposa ses restes précieux à la vénération des fidèles.
Saint Flavien était cousin germain de l'empereur Domitien. Il avait pour nièce Flavia Dimitilla, cousine de saint Clément; elle fut admise par le chef de l'Église au vu de virginité, ce qui explique avec d'autres motifs invoqués plus haut le décret de bannissement dont il fut frappe par Vespasien.
Flavien jouit longtemps des faveurs impériales; Domitien l'appela même à partager avec lui le pouvoir souverain comme consul. Par acte public, il avait même décidé que les enfants de Flavien, à qui il fit porter les noms de Domitien et de Vespasien, seraient appelés à lui succéder au trône; mais, par une versatilité assez commune chez les âmes païennes ne respirant que la haine des chrétiens, à peine eut-il appris que Flavien son cousin avait embrassé la vie chrétienne, qu'il lui ôta le faisceaux et le mit en jugement.
Ce jugement ne se fit pas attendre et Flavien eut la tête tranchée.
Suétone nous donne le motif invoqué pour cette ignoble et scélérate condamnation. À cause de ses attaches à la religion chrétienne, Flavien devait forcément s'éloigner de toutes les cérémonies publiques, surtout des jeux de l'amphitheâtre, qui, d'après les institutions romaines revêtaient toujours des formes idolâtriques; aussi Suétone indique-t-il qu'il «fut condamné à la peine capitale sous ce vain prétexte, qu'il était d'une réserve trop dédaigneuse, contemptissimâ inertia»). Ces paroles, que l'historien romain essaie d'imprimer au front du noble martyr comme une flétrissure. sont pour lui comme un beau titre de gloire, et se retournent avec une grande force contre le fanatisme du païen Suétone.