LE MARTYRE DE SAINT SIMÉON, ÉVÊQUE DE JÉRUSALEM

(L'an de Jésus Christ 104)

fêté le 27 avril

La persécution qui s'était élevée contre les chrétiens, sous l'empire de Domitien, semblait être entièrement éteinte, lorsqu'elle se ralluma tout à coup sous celui de Trajan. Une émotion populaire s'étant excitée comme de concert dans toutes les villes contre les fidèles, y porta les étincelles de ce feu. Plusieurs en furent consumés; et entre les autres Siméon, fils de Cléophas et de Marie, cousin germain de Jésus Christ, et successeur de saint Jacques dans l'épiscopat de Jérusalem. Des hérétiques qui commencèrent de son temps à corrompre la pureté de l'Église, qui jusque alors était demeurée vierge, le dénoncèrent au gouverneur de la Syrie : ils l'accusèrent d'être chrétien, et du sang de David. Siméon, convaincu de ce double crime, fut condamné à être attaché à une croix; et il fut assez heureux pour mourir du même supplice qui avait ôté la vie à son maître. Mais ce ne fut qu'après a avoir, à l'âge de cent vint ans, lassé durant plusieurs jours les bourreaux, dans les divers tourments qu’ils lui firent endurer, et avoir attiré leur admiration aussi bien que celle de son juge.