LES ACTES DE SAINT MAXIME, MARTYR

(Vers l’an de Jésus-Christ 250)

fêté le 15 avril

L'empereur Décius voulait opprimer et détruire la loi des chrétiens, et il avait fait publier dans tout l'univers un décret par lequel tous les chrétiens devaient renoncer au Dieu vivant et véritable pour sacrifier aux démons. Ceux qui refuseraient devaient être livrés au supplice. Or, dans ce temps, un saint personnage, le serviteur de, Dieu Maxime, se fit connaître hautement et de lui-même pour ce qu’il était. Il était plébéien et vivait de son négoce. On l'arrêta donc, et il fut présenté à Optinius, proconsul d'Asie. Le proconsul lui dit : «Quel est ton nom ?» Le martyr répondit : «On m'appelle Maxime.» Le proconsul dit : «Quelle est ta condition ?» Maxime dit : «Je suis né libre, mais je suis devenu l'esclave du Christ.» Le proconsul dit : «Quel est ton emploi ?» Maxime répondit : «Je sais plébéien, et je vis de mon négoce.» Le proconsul dit : «Es-tu chrétien ?» Maxime répondit: «Oui, quoique pécheur, je suis chrétien.» Le proconsul dit : «Ne connaissais-tu pas les décrets que nous avons reçus dernièrement de nos invincibles princes.» Maxime répondit : «Quels décrets ?» Le proconsul dit : «Ils portent que tous les chrétiens doivent renoncer à leurs vaines superstitions, reconnaître le vrai prince à qui tout obéit, et adorer les dieux.» Maxime répondit : «J'avais appris l'injuste sentence publiée par le roi de ce monde, et c'est pour cela que je me suis hautement dit chrétien.» Le proconsul dit : «Sacrifie donc aux dieux.» Maxime répondit : «Je ne sacrifie qu'au seul Dieu à qui je suis heureux d'avoir toujours sacrifié dès mon enfance.» Le proconsul dit : «Sacrifie si tu veux vivre; si tu refuses, je te ferai expirer dans les tourments.» Maxime répondit : «C'est ce que j'ai toujours désiré. Je me suis fait connaître comme chrétien pour être enfin délivré de cette vie misérable et passagère, et recevoir celle qui ne doit jamais finir.
Alors le proconsul le fit frapper à coups de bâton, et pendant qu'on le frappait, il lui criait : «Maxime, sacrifie pour être délivré, de ces tourments.» Maxime répondait : «Ces coups dont je suis frappé pour le Nom de notre Seigneur Jésus Christ ne sont pas pour moi des supplices, mais plutôt une onction caressante. Si, au contraire , j'abandonne la loi de mon Seigneur, dans laquelle j'ai été élevé d'après les enseignements de son Évangile, c'est alors que je serai dévoué à des tourments véritables et éternels.» Le proconsul ordonna qu'on l'étendit sur le chevalet, et, pendant qu'on le torturait, il lui disait : «Malheureux ! reconnais enfin ta folie, et sacrifie pour sauver ton âme.» Maxime répondait : «Mon âme, si je ne sacrifie pas, je la sauve; si je sacrifie, je la perds. Le feu, les bâtons, les ongles de fer ne me font aucun mal; parce que j'ai en moi la grâce du Christ, qui me sauvera pour l'éternité, à la prière de tous les saints, qui, descendus eux aussi dans ces luttes sanglantes, ont triomphé de vos fureurs et nous ont laissé l'exemple de leur courage.» Alors le proconsul prononça contre Maxime cette sentence : «Celui qui a refusé d'obéir a nos lois saintes et de sacrifier à Diane , la grande déesse, la clémence divine l'a condamné à être lapidé, afin d'effrayer le reste des chrétiens.» Ainsi l'athlète du Christ fut enlevé par les ministres du diable; il rendait grâces à Dieu le Père par Jésus Christ son Fils, de ce qu'il avait été jugé digne de triompher dans cette lutte contre le démon. On le conduisit hors des murs, et il expira sous les coups de pierres dont on l'accabla.
Ce martyre du serviteur de Dieu Maxime eut lieu dans la province d'Asie, sous l'empire de Décius et le proconsulat d’Optimus, étant roi de ce monde notre Seigneur Jésus Christ, à qui est la gloire dans les siècles des siècles. Amen.