HOMÉLIE 29

«ET JÉSUS ÉTANT ENTRÉ EN UNE BARQUE PASSA AU-DELA DE L’EAU ET VINT EN SA VILLE.» (9,1-9)

ANALYSE

1. Que les évangiles font mention de deux paralytiques différents. Jésus Christ se montre Fils de Dieu égal à son Père.

2. Il n’appartient qu’à Dieu seul de connaître les secrets des cœurs.

3. Exhortation. Que nous devons, à l’imitation de Dieu, employer beaucoup de modération, de patience et de charité pour corriger les défauts des hommes.

 

1. L’évangéliste dit que Capharnaüm était la ville de Jésus Christ. Il était né à Bethléem; il avait été élevé à Nazareth; mais Capharnaüm était le lieu où il demeurait d’ordinaire. Ce paralytique n’est pas le même que celui dont parle saint Jean. L’un était à la piscine de Jérusalem, et l’autre à Capharnaüm. L’un avait trente-huit ans, et il n’est rien marqué de semblable touchant l’autre. L’un n’avait personne qui le secourût, l’autre au contraire était assisté de ses proches qui le portaient et qui avaient soin de lui. Jésus Christ dit à l’un «Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis;» et il dit à l’autre : «Voulez-vous être guéri?» L’un est guéri le jour du sabbat, et à propos de l’autre on ne croit pas que les Juifs accusent Jésus Christ de violer le sabbat. Enfin les Juifs demeurent confus et sont réduits au silence après que Jésus Christ eût guéri l’un de ces paralytiques, et au contraire après qu’il a guéri l’autre, ils le persécutent. plus cruellement. Je vous dis ceci, mes frères, afin que vous ne confondiez point ces deux malades comme si ce n’en était qu’un, et que vous ne croyiez ensuite que les évangélistes se contredisent et se combattent.

Mais considérez, mes frères, la douceur et l’humilité de Jésus Christ. Il fait retirer par modestie les multitudes qui l’accompagnaient partout. Lorsque les Gadaréniens le chassent, il s’en va sans leur résister, et se retire quoique non loin d’eux. Enfin lorsqu’il est obligé de passer l’eau, pouvant le faire à pied, il aime mieux se servir d’une barque comme le reste des hommes. Car il ne voulait pas toujours agir en Dieu, ni faire continuellement des miracles, pour établir mieux le mystère de son Incarnation , en paraissant véritablement homme.

«Ils lui présentèrent un paralytique couché dans son lit. Et Jésus voyant leur foi dit au paralytique : Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis (2).» Saint Matthieu dit simplement qu’on amena cet homme devant Jésus Christ. Mais les autres évangélistes disent que ceux qui le portaient le descendirent par le haut du toit, et le présentèrent à Jésus Christ sans lui dire une seule parole, et en le laissant faire ce qu’il lui plairait. Lorsque Jésus Christ commençait à prêcher, il allait lui-même de tous côtés dans les villes, et il n’exigeait pas une si grande foi de ceux qui le venaient trouver; mais ici il laisse venir ces gens à lui, et il veut qu’ils aient de la foi «Jésus voyant leur foi,» dit l’Évangile, c’est-à-dire la foi de ceux qui avaient descendu ce malade du haut du toit. Car Jésus Christ n’exigeait pas toujours la foi de celui-là même qui était malade, comme lorsqu’il avait l’esprit aliéné, ou qu’il souffrait de quelqu’une de ces maladies qui attaquent la raison. Toutefois on peut dire ici que celui même qui était malade avait de la foi, puisque sans cela il n’eût jamais souffert qu’on le descendit de la sorte.

Voyant donc la grande foi que ces gens lui témoignaient, Jésus Christ de son côté se hâta (239) de leur donner un témoignage de sa puissance, en déliant avec l’autorité d’un Dieu les péchés de ce malade, et en se montrant égal en tout à son Père. Il s’était déjà fait connaître plus haut, lorsqu’il enseignait comme ayant autorité, lorsqu’il disait au lépreux: «Je le veux, soyez guéri;» lorsqu’il louait le centenier d’avoir dit : «Dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri;» lorsqu’il mettait par une seule parole un frein à la mer, et calmait les flots et la tempête; lorsqu’il chassait les démons en Dieu, et leur faisait sentir. qu’il était leur Seigneur et leur juge. Mais il force encore ici bien plus hautement ses ennemis de le reconnaître et de confesser son égalité avec son Père, et de l’établir même de leur propre bouche.

Jésus Christ montre encore ici un grand éloignement de la vaine gloire. Environné d’une grande foule qui fermait même l’entrée de la maison, et qui obligea ces hommes à descendre leur malade par le toit, il ne se hâte pas de faire d’abord un miracle visible en guérissant la maladie extérieure et corporelle, mais il attend que ses ennemis lui en donnent l’occasion. Il commence par un miracle invisible, en guérissant l’âme du malade, et en la délivrant de ses péchés, ce qui était infiniment plus avantageux à cet homme, mais moins glorieux en apparence pour Jésus Christ. Cependant les Juifs poussés par leur malice, et, voulant profiter de ce que disait Jésus Christ pour l’accuser, donnèrent lieu malgré eux à la suite du miracle. Car Dieu, dont la providence ne trouve jamais d’obstacles, fit servir leur envie même à rendre ce miracle plus éclatant.

«Aussitôt quelques-uns des docteurs de la loi dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème : qui peut remettre les péchés sinon «Dieu seul (3) ?» Que répond Jésus Christ à ces murmures ?» Imprévue ce qu’ils disent? S’il n’eût en effet été égal à son Père, ne devait-il pas leur dire: pourquoi avez-vous de moi une opinion qui n’est pas conforme à la vérité? Je suis bien éloigné d’avoir cette souveraine puissance. Il ne dit rien de semblable; mais il confirme plutôt ce qu’ils disent et par ses paroles et par ses miracles. Comme celui qui parle avantageusement de lui-même, semble ôter toute créance à ce qu’il dit, Jésus Christ se sert du témoignage des autres pour affirmer ce qu’il est, et non-seulement du témoignage de ses amis, mais ce qui est encore plus admirable, de celui de ses ennemis eux-mêmes. C’est en cela qu’éclate son infinie sagesse. Il se sert du témoignage de ses amis, quand il dit : «Je le veux, soyez guéri.» Et : «Je n’ai, point trouvé une si grande foi dans Israël même.» Et il se sert ici du témoignage de ses ennemis, lorsqu’après qu’ils ont dit : «Personne ne peut remettre les péchés que Dieu seul,» il ajoute : «Or afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés : «levez-vous, » dit-il alors au paralytique, «emportez votre lit et allez-vous-en dans votre « maison.»

Ce n’est pas seulement en, cette rencontre que Jésus Christ tira sa gloire de ses propres ennemis. Il le fit encore lorsqu’ils lui dirent: «Ce n’est pas à cause de vos bonnes œuvres que nous voulions vous lapider, mais à cause de vos blasphèmes, parce qu’étant homme vous vous faites Dieu.» (Jn 10,33) Il ne réfuta point leur opinion alors, mais il l’approuva en disant: «Si je ne fais pas les actions de mon Père, ne me croyez pas; mais si je les fais, croyez au moins à mes actions si vous ne vouIez pas croire à mes paroles.» (Jn 10,37-38)

2. Mais outre la guérison du paralytique, il y a encore ici une autre preuve, par laquelle Jésus Christ fait voir qu’il est Dieu, égal à son Père. Les Juifs disaient en eux-mêmes : il blasphème, parce qu’il n’appartient qu’à Dieu de remettre les péchés; et lui, non-seulement remet les péchés, mais auparavant, répondant à leur pensée, quoiqu’ils ne l’eussent pas exprimée, il montre qu’il est Dieu en pénétrant le secret 1es coeurs, qui n’est connu que de Dieu seul.

Et pour montrer qu’il n’y a que Dieu qui puisse connaître le secret des coeurs, il ne faut qu’écouter ce que dit le Prophète: «Vous êtes le seul qui connaissez les coeurs» (II Par 6,30) Et ailleurs : «Vous êtes le Dieu qui sondez les cœurs et les reins des hommes,» (Ps 9,10) Et Jérémie: «Le coeur de l’homme est profond et impénétrable, et qui le pourra sonder?» (Jér 8,9) Et ailleurs: «L’homme voit la face, mais Dieu voit le coeur.» (1 Rois 16,9) Nous pouvons voir par beaucoup d’autres endroits semblables, qu’il n’y a que Dieu seul qui puisse connaître les pensées de l’homme. Jésus Christ donc (240) voulant montrer clairement qu’il est Dieu et égal à son Père, révèle à ses ennemis ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, et qu’ils n’osaient publier parce qu’ils craignaient le peuple. «Jésus connaissant ce qu’ils pensaient leur dit: pourquoi donnez-vous entrée dans vos coeurs à de mauvaises pensées (4)? Car lequel des deux est plus aisé de dire : vos péchés vous sont remis, ou, levez-vous et marchez (5)?» Il laisse voir encore ici une admirable douceur : «Pourquoi,»dit-il, «donnez-vous entrée dans vos coeurs à de mauvaises pensées?» Si quelqu’un pouvait avoir de l’aigreur contre Jésus Christ, ce devait être plutôt le malade que tout autre. Il pouvait se plaindre d’avoir été trompé. Il pouvait dire: je suis venu à vous pour trouver la santé du corps, et vous hie parlez de celle de l’âme. Où pourrai-je savoir que mes péchés me sont remis? Cependant il ne dit rien de semblable. Il s’abandonne entièrement à la puissance du médecin. Il n’y a que les scribes qui par l’excès de leur malice et de leur envie, s’opposent aux grâces que Jésus Christ fait aux autres. 

Le Sauveur les reprend d’une disposition si mauvaise; mais il le fait avec une extrême douceur. Si vous ne croyez pas, leur dit-il, que je puisse remettre les péchés, mais que j’usurpe par vanité ce qui ne m’appartient pas, regardez comme une preuve de ma divinité la connaissance que j’ai de ce qui se passe dans vos coeurs, à laquelle j’ajoute encore la guérison de ce malade. Lorsque Jésus Christ parle au paralytique, il ne lui déclare pas ouvertement qu’il est Dieu, il ne lui dit pas : «Je vous pardonne vos péchés;» mais, «vos péchés vous sont pardonnés.» Mais lorsque ses ennemis le pressent, et le forcent de se déclarer, il le fait enfin, et leur dit : «Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés : Levez-vous, dit-il, emportez votre lit, et allez-vous-en dans votre maison. (6) Et le paralytique se levant, s’en alla à sa maison (7).»

On voit clairement par ces paroles que Jésus Christ veut bien qu’on le croie égal à son Père. Car il ne dit pas que le Fils de l’homme ait besoin d’un autre, ou que Dieu lui ait donné cette puissance, mais il dit absolument : «Que le Fils de l’homme a cette puissance.» Ce que je ne dis point par vanité, dit-il, mais pour vous persuader que je ne suis point un blasphémateur, lorsque je déclare que je suis égal à mon Père.

Il veut partout convaincre les hommes de la vérité de ce qu’il leur dit, par des preuves dont ils ne puissent douter, comme lorsqu’il dit au lépreux : «Allez vous montrer aux prêtres;» lorsqu’il donne en un moment une santé si parfaite à la belle-mère de saint Pierre, qu’elle le sert à table en sortant du lit; et lorsqu’il permet aux pourceaux de se précipiter dans la mer. Il prouve ici de même par la guérison du paralytique que les péchés de celui-ci lui sont véritablement remis; et il prouve la guérison en commandant à cet homme d’emporter sou lit, afin qu’on ne s’imaginât pas que ce miracle ne fût qu’une illusion.

Mais avant que de guérir miraculeusement ce malade, il fait cette demande aux scribes:

«Lequel des deux est le plus aisé, ou de dire: vos péchés vous sont remis; ou de dire : «Levez-vous et marchez, et allez-vous-en dans votre maison?» C’est comme s’il leur disait:

Lequel des deux sous paraît le plus aisé, de raffermir un corps paralytique, ou de délier les péchés de l’âme? N’est-il pas vrai qu’il est plus aisé de guérir un paralytique? Car autant l’âme est élevée au-dessus du corps, autant ses maladies sont plus grandes et plus difficiles à guérir. Néanmoins parce que la guérison de ruine est cachée, et que celle de l’autre est toute visible, je prélude à la guérison de l’âme par celle du corps, qui est moindre, mais qui est plus sensible, afin que ce qui paraît à vos yeux vous porte à croire ce qui vous est invisible. C’était ainsi qu’il commençait à révéler par ses oeuvres ce que Jean avait dit de lui par ces paroles: «C’est lui qui porte le péché du monde. »(Jn 1,30)

3. Lorsque, par son ordre, le paralytique s’est levé, Jésus le renvoie dans sa maison, montrant par là son humilité en même temps qu’il prouve que la guérison est réelle et non fantastique; il prend pour témoin de cette guérison ceux qui l’avaient été de la maladie. J’aurais souhaité, semble-t-il dire, par, votre maladie que j’ai guérie, guérir aussi ceux qui sont malades ici, non dans le corps, mais dans l’âme; mais puisqu’ils ne le veulent pas, allez-vous-en chez vous, afin que vous guérissiez au moins les âmes malades de vos proches. Il fait voir ainsi qu’il est également le créateur du corps et de l’âme, en guérissant la paralysie de, l’âme avant même celle du corps, et en (241) prouvant l’une qui était invisible, par l’autre qui était manifeste aux yeux de tous.

Cependant l’âme de ces hommes rampe encore à terre, car l’évangéliste ajoute : «Le peuple voyant cela, fut rempli d’admiration et rendit gloire à Dieu, de ce qu’il avait donné une telle puissance aux hommes (8).» Après ce grand miracle, il regarde encore Jésus Christ comme un «homme.» La chair dont il s’était revêtu les empêchait de le regarder comme un Dieu. Cependant Jésus Christ ne leur reproche point leur peu d’intelligence. Il tâche seulement de les exciter de plus en plus, et d’élever leurs pensées par la sublimité de ses oeuvres. C’était déjà beaucoup qu’ils le regardassent comme le plus grand de tous les hommes, et comme étant venu de Dieu. Cette opinion, une fois bien enracinée dans leurs esprits, pouvait peu à peu les conduire plus avant, et leur faire croire qu’il était véritablement le Fils de Dieu. Mais ils n’y demeurèrent pas fermes. Leur inconstance fut cause qu’ils ne purent s’élever plus haut, et qu’ayant changé de sentiment, ils dirent : «Cet homme n’est point de Dieu. Comment cet homme pourrait-il être de Dieu?» (Jn 7,20) Ils redisaient continuellement ces paroles pour se faire un prétexte à leur infidélité et à leurs passions secrètes.

C’est l’état, mes frères, où tombent aujourd’hui ceux qui, sous prétexte de venger l’honneur de Dieu, se vengent eux-mêmes et satisfont leur animosité particulière, au lieu que des chrétiens devraient se conduire en tout avec douceur et modération. Dieu même, qui est si fort offensé par les blasphèmes de ses créatures, et qui pourrait les anéantir d’un coup de foudre, «fait néanmoins lever son soleil sur ces ingrats, et tomber sa pluie sur eux,» et il les comblé de mille biens. Imitons, mes frères, ce grand modèle envers ceux qui nous offensent. Exhortons-les, avertissons-les, excitons-les, témoignons-leur une extrême douceur, sans nous laisser jamais emporter. Pourquoi les blasphèmes lancés contre Dieu vous jettent-ils dans l’impatience? il est hors d’atteinte à tous ces outrages. L’impiété ne nuit qu’à l’impie ; les traits qu’il lance ne blessent que lui. Pleurez-le donc, répandez des larmes sur son malheur, puisqu’il mérite qu’on le pleure, et qu’il n’y a point de remède plus souverain pour guérir ces sortes de plaies que la douceur et la patience, car la douceur est plus efficace que toute la violence dont on userait.

Considérez de quelle manière Dieu même, qui est l’offensé, parle dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Il dit dans l’Ancien: «Mon peuple; que vous ai-je fait?» (Mich 6,3) Et dans le Nouveau : «Saül, Saül, pourquoi me persécutez-vous?» (Ac 9,4) Aussi ce même apôtre recommande-t-il ensuite de reprendre avec douceur nos adversaires. Jésus Christ lui - même, lorsque ses disciples lui demandaient que le feu tombât du ciel sur une ville, leur fit une sévère réprimande, et leur dit: «Vous ne savez de quel esprit vous êtes.» (Luc 9,55) Nous n’entendons de même ici aucune injure sortir de sa bouche, il ne dit pas aux pharisiens: O hommes exécrables, ô funestes charlatans, coeurs affligés par l’envie, ennemis du salut du monde; mais seulement: «Pourquoi donnez-vous entrée à de mauvaises pensées dans votre coeur?»

Il faut donc traiter avec une grande douceur les maladies de nos frères, parce que celui qui ne se retire du vice que par une crainte purement humaine, y retombera bientôt. Ce fut pour cette raison que Jésus Christ défendit d’arracher l’ivraie de son champ, voulant par cette patience donner lieu à la pénitence des hommes. On a vu quelquefois par ce moyen des pécheurs touchés d’un profond regret, et de corrompus devenir très vertueux. Saint Paul, le publicain, le bon larron, ont été de ce nombre. Ce n’était d’abord que de l’ivraie, et ils furent changés ensuite en excellent grain. Les semences de la terre ne sont point susceptibles de ce changement; mais les dispositions des hommes peuvent être ainsi changées. Car la volonté n’est point liée ni assujettie aux lois inviolables de la nature; et Dieu l’a honorée du don de la liberté.

Lors donc que vous voyez quelque ennemi de la vérité, faites tous vos efforts pour le guérir; ménagez-le, tâchez de l’attirer au bien, exhortez-le à la vertu, montrez-lui l’exemple d’une vie pure, parlez-lui d’une manière édifiante ; témoignez-lui dans tous ses besoins une charité parfaite. Tentez toutes sortes de voies pour le ramener à la santé. Enfin imitez en cela les plus habiles médecins du corps : ils ont divers remèdes pour guérir leurs malades. Sils pausent une plaie, lorsque ce qu’ils y ont mis d’abord ne réussit pas, ils y appliquent un nouveau remède, et passent ainsi de l’un à (242) l’autre. Ils sont même quelquefois contraints de lier les malades, d’employer le fer et le feu, et de guérir la douleur par la douleur, et une plaie par d’autres plaies.

Vous donc qui êtes les médecins des âmes ne vous lassez pas de tenter tous les moyens de les guérir, selon les règles que Jésus Christ a prescrites, afin que vous soyez récompensés pour vous être sauvés vous-mêmes en sauva les autres, et pour avoir tout fait pour la gloire de Dieu seul, ce qui vous comblera vous-mêmes de gloire. Car Dieu dit dans l’Écriture: «Je glorifierai ceux qui me glorifient, et ceux qui me méprisent seront méprisés.» (I Rois 2,9) Faisons donc tout pour glorifier le Tout-Puissant, et nous trouverons dans sa gloire notre repos : c’est ce que je vous souhaite, par la grâce et la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Amen. (243)