LETTRE PROPHÉTIQUE AUX CHRÉTIENS ORTHODOXES
Préface de l'édition grecque
Cette épître, d'après l'historien Constantin Sathas, a été publiée à Constantinople en 1756
(Philologie Néo-grecque Athènes 1863 p.570).
Georges Ainian parle de cette épître dans le premier tome de son livre intitulé "Compilation des écrits non publiés de l'inoubliable Eugène Bougaris" sorti à Athènes en 1838. L'historien Papadopoulos Vrettos la publia également à Athènes en 1853 sous le titre "Réponse d'un orthodoxe à un frère orthodoxe au sujet de la tyrannie papiste" (tome 1 p. 105-132)
Un autre grand maître de la nation, Athanase de Paros, s'exprimait ainsi au sujet d'Eugène Bougaris et de ses écrits : "le très vénérable Eugène est digne de mille éloges et remerciements, tout simplement à cause de son zèle pour notre sainte foi, et ce zèle est démontré par l'épître adressée aux Serbes et qui est un véritable enseignement. dans cette épître. Eugène Bougaris, l'un des plus grands théologiens orthodoxes de notre temps, énumère une par une toutes les nouveautés des latins, et il exhorte nos frères orthodoxes serbes de demeurer les gardiens vigilants de l'Église orthodoxe et de la garder des apôtres rusés de la fausse Église papale."
Cette épître a vraiment un caractère prophétique car, bien qu'écrite il y a deux siècles, elle n'a rien perdu de son à propos. Au contraire son importance s'est accrue car aujourd'hui, " ces uniates rusés de Rome" ainsi que les nomme Bougaris, s'activent non seulement à tromper en Serbie , mais à agir de même partout où vivent des chrétiens orthodoxes, jusqu'en Grèce même.
Les paroles d'Eugène Bougaris se sont vraiment montrées prophétiques. la violence papale est arrivée à son sommet pendant la Seconde Guerre Mondiale. En effet les Oustachis croates et leur chef Ante Pavelitch ont accompli le plus grand massacre collectif d'orthodoxes, jamais commis auparavant. Ils ont massacré 800 000 Serbes orthodoxes, parce que ces derniers n'ont pas renié la foi orthodoxe, et n'ont pas reconnu le pape.
Après cela, le criminel Pavelitch s'est caché pendant deux ans au Vatican déguisé en moine, avant de s'enfuir aux Amériques.
Ce sujet criminel a été abordé explicitement au cours du procès de Nuremberg. Edmond Paris, historien français en traita dans ses livres : "Le Vatican contre l'Europe", "Génocide en Serbie pendant la seconde Guerre Mondiale" et le "Vatican contre la France".
Nous publions donc cette lettre si instructive et si importante de ce maître de la nation et théologien illustre, d'après l'édition d'A. Papadopoulos Vretto. Nous avons laissé de côté certains paragraphes concernant les Serbes du XVIIIe siècle, rectifié la syntaxe et ajouté des notes explicatives lorsque cela a été nécessaire afin de rendre cet écrit clair et accessible à tous.
Les Éditions grecs
Mes frères bien-aimés,
si la vigne bénie de Dieu qu'est l'Église était débarrassée de ses envieux et en parfaite sécurité, vous n'auriez pas la tâche difficile d'y veiller. Mais cette vigne que le Vigneron céleste a transplantée d'Égypte est plantée au milieu des Chananéens qui l'espionnent à sa perte comme une horde de fauves. Aussi, il nous faut demeurer vigilants, afin de les éloigner et de les chasser de cette vigne sacrée dont vous êtes les dignes sujets. Craignez surtout les renards qui approchent sournoisement, ainsi que le dit la Cantique "attrapez nous les jeunes renards qui ravagent les vignes!"
Ces jeunes renards, futés et malins, sont plus à craindre que tout le reste, car ils ne nous approchent pas avec violence, mais avec un calme affecté et persuasif, et ainsi ils causent les plus grands des dégâts. Ces renards des ténèbres, c'est-à-dire de l'Occident (devenu hérétique) ce sont montrés en tout temps, dangereux contre la vigne de lumière, c'est-à-dire l'Orient (demeuré orthodoxe). Je veux parler ici des Uniates, les soi-disant apôtres de Rome - pour éviter de la nommer vulgairement - qui se présentent avec une attitude faussement digne, une démarche humble et hypocrite, avec un zèle soi-disant inspiré par Dieu, le regard tranquille et le langage doux et prometteur. Ce sont eux qui, depuis le début, jalousent les Vignes de l'Église orthodoxe orientale. Ils cherchent, non seulement à détruire les fruits, mais aussi à nuire aux plantes, à les déraciner. Ce sont eux, les anti-chrétiens, les faux apôtres qui parcourent le monde, non pour prêcher aux fidèles le Nom du Christ, mais pour attirer les chrétiens vers le royaume de Satan, car maintenant le trône de Satan se trouve en ce monde.
Frères, tenez-vous loin de ces faux apôtres qui essaient de vous éloigner de l'enseignement du Christ, fondation immuable où vous êtes bien enracinés. Fermez vos oreilles à leurs enseignements faux et déviés par lesquels ils essaient de vous attirer. Vous possédez l'enseignement de Moïse et des prophètes, des apôtres et des pères, suivez celui-ci.
Vous avez l'évangile, les saints canons, les dogmes des conciles, les conseils des pères, suivez tout ceci afin de ne pas tomber dans l'erreur, fidèles à l'enseignement de saint Paul qui enseigne : "Même si un ange du ciel vous apportait un évangile contraire à celui que nous avons enseigné, qu'il soit anathème!"
Et ces "anges" de Rome, les Dominicains, les Jésuites ou autres, ce sont eux les prophètes de l'obscurité. Ils sont excommuniés parce qu'ils nous enseignent un autre évangile, contraire à l'évangile du Christ que nous vous avons enseigné.
1) Il est connu clairement par le saint évangile du Christ que le saint Esprit procède du Père, mais les anges des ténèbres disent "filioque" (c.-à-d. "et du Fils") Le premier saint Concile Ïcuménique dit le Symbole de la foi que "le saint Esprit procède du Père", mais la synagogue blasphème "filioque". Le saint Concile excommunie quiconque ose ajouter même une virgule au Symbole, mais malgré cela, eux, sans honte veulent ajouter que le saint Esprit procède également du Fils. Les saints pères d'une seule bouche et d'un seul esprit déclarent que la seule cause en est le Père, mais ces nouveaux "pères" corrigent les anciens en déclarant : "Le Fils aussi". Les pères disent "le seul principe, cause et source de la Divinité est le Père", les Papistes ajoutent "non seulement le Père, le Fils aussi".
2) Les pères affirment, par le saint Concile Ïcuménique, que l'évêque de Rome possède le commandement de l'Église dans les limites de sa province comme les autres évêques, mais les Papistes au sein de leur réunions considèrent que l'autorité du pape s'étend jusqu'au confins de la terre. Ils auraient même voulu l'étendre sur la lune, comme Alexandre le Grand, dit-on l'aurait rêvé, si cela était possible, et ils sont vraiment désolés de ne pas atteindre d'autres mondes par l'état papal.
3) Les pères déclarent que les clés du paradis, c'est-à-dire le pouvoir de délier du péché était attribué à tous les apôtres par le Christ, mais les Papistes affirment que seul Pierre avait ce pouvoir et qu'il l'a attribué seulement au Pape. Pierre est un membre égal aux autres dans l'assemblée des apôtres comme cela se voit dans les Actes des apôtres, et le pape, d'après eux, est au-dessus des Conciles et au-dessus de l'erreur, seul régnant sur l'Église.
4) Sur la parole de l'évangile "et sur cette pierre, tu bâtiras mon Église", les pères enseignent que la pierre est le Christ et notre foi en Lui (celle que proclama Pierre après l'interrogation du Christ), mais les papistes disent: "cette pierre est le pape."
5) Les pères, selon la Volonté de Dieu, ont depuis le début célébré le mystère de l'Eucharistie avec du pain levé, les papistes le font avec des azymes ressemblant à des ronds de papier timbré.
6) Les pères, conformément à la Tradition, commandent aux prêtres d'ajouter de l'eau chaude (le "Zéon" symbolisant la ferveur de la foi remplie de l'Esprit saint), les papistes ont rejeté cela.
7° Les pères nous ont laissé la tradition d'achever la célébration du mystère de l'Eucharistie par l'invocation du saint Esprit, précédé historiquement par les paroles du Seigneur Lui-même, et suivant l'offertoire non achevé sur le pain et le vin présentés; les papistes finissent la consécration avec "prenez et mangez É prenez et buvez É"
8) Les pères n'ont parlé, ni imaginé un feu expiatoire après la mort (purgatoire). Les papistes, eux, ont allumé aux entrailles de la terre, outre le feu éternel de la Géhenne, une autre fournaise, celle du purgatoire qui draine plus d'or dans les coffres des pontifes cupides que toutes les fournaises des fonderies des orfèvres les plus riches.
9) Et pour finir, les pères, suivant les paroles de l'évangile, considèrent que la béatitude des bienheureux et le châtiment des pêcheurs aura lieu pendant le Jugement dernier. Les papistes se consacrent eux-mêmes juges et devancent ce Jugement, dont Dieu le Père ne jugeant personne, a laissé le pouvoir à son Fils; eux, jugent certains bienheureux, ou punissent à leur guise d'autres, avant le Dernier Jugement du Christ. Donc, avec toutes ces nouveautés et ces dogmes, les papistes enseignent le contraire de la parole du Christ et de l'enseignement de l'Église, contraire à l'enseignement des apôtres et des pères. Ne voit-on pas que c'est volontairement qu'ils cherchent à changer les dogmes de notre foi, comme ils changent leurs habits et leurs coutumes ? Ils sont donc totalement mécontents de tout ce qui est ancien et ils veulent même, ces audacieux, ériger des lois contre l'enseignement du saint Esprit. Que n'ont-ils point touché la tradition ? Qu'ont-ils laissé d'immuable ?
10) Quel était au commencement le pouvoir attribué aux prêtres ? N'avaient-ils pas seulement le pouvoir sur l'Esprit ? Si, mais il y a déjà longtemps que les prêtres papistes, eux, marient l'esprit avec la matière, l'Église avec la politique. Bien qu'ils écoutent cette parole évangélique "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu", eux ils s'approprient ce qui est à César et ce qui est à Dieu: le pouvoir sur les âmes et sur les corps. Étant en même temps, évêques et rois ou seigneurs, ils tiennent d'une main le bâton pastoral et de l'autre l'épée. Comme des centaures monstrueux et formés d'éléments divers, étant les deux la fois, ils deviennent des animaux fabuleux, mais justement ils ne sont ni l'un ni l'autre.
Hélas, ceux qui sont désignés pour offrir à Dieu le sacrifice non sanglant, plongent leurs mains dans le sang humain en exerçant le pouvoir temporel. Dieu aimait bien David, et il dit à son sujet: "J'ai trouvé un homme proche de mon cÏur, David mon serviteur", mais il n'a pas accepté qu'il construise le Temple. C'est Salomon, le roi pacifique qui a été désigné pour cela. Et si, quelqu'un plonge ses mains dans le sang, il n'est pas jugé apte à construire le Temple matériel érigé par les hommes, il l'est d'autant moins à construire le Temple vivant et immatériel du Corps divin et humain tout ensemble. lequel des deux est le plus grand, le Temple ou le dit-on qui sanctifie le Temple ?
11) Mais qu'ont-ils laissé inchangé ? les canons conciliaires permettent aux prêtres de se marier à une seule épouse (c'est-à-dire qu'en cas de veuvage, ils ne peuvent contracter un second mariage et continuer à exercer la prêtrise); mais les papistes ont interdit ce mariage!
12) Les canons interdisent aux gens ayant commis un meurtre et aussi ceux qui ont commis le péché de la chair de devenir prêtres; mais les papistes passent outre.
13) Pour des raisons de bon ordre et de dignité, la coutume louable veut que les prêtres se laissent pousser les cheveux et la barbe. Saint Clément d'Alexandrie a nommé cette coutume "sainte parure". Chez les papistes, évêques et prêtres se rasent, même les moustaches et se présentent à nous comme la tête de l'Église latine, rasée.
14) L'Église interdit d'ordonner plus d'un prêtre à la fois pendant la Liturgie, mais les papistes ordonnent pendant la même messe quinze prêtres ou plus.
15 La tradition veut que les églises soient orientées vers l'Est, afin que les fidèles en priant, soient tournés vers ce côté, se souvenant de l'antique patrie d'où nous avons été expulsés. Eux, orientent leurs églises n'importe comment.
16) Selon la tradition, l'église ne peut comporter qu'un seul autel et on ne peut célébrer plusieurs liturgies par jour. Chez eux, il y a plusieurs autels dans la même église, et ils célèbrent plusieurs messes par jour.
17) Nous devons vénérer des icônes peintes, eux ils vénèrent des statues sculptées.
8) Nous représentons la très sainte vierge Marie sur les icônes avec une figure modeste et habillée de dignes vêtements. Les papistes, eux, en sculptant des statues en son honneur lui maquillent le visage, la coiffent avec des boucles, la revêtent de boucles d'oreilles, de colliers, de pierreries, l'habillent selon la mode européenne du monde. En ceignant, pour m'exprimer ainsi, l'irrépréhensible et très pure Mère de Dieu avec la ceinture du charme corporel, l'image de la Vierge est représentée par la venus impudique.
19)Jamais l'Église des chrétiens du temps des apôtres jusqu'à maintenant ne s'est servie pendant la liturgie de trompettes, cithares, flûtes, harpes ou tambourins, ni d'aucune sorte d'instruments. Jamais l'Église n'a introduit dans ses services pendant le chant des hymnes des musiciens, des eunuques ou des acteurs de scène pour chanter la louange de Dieu. Mais les papistes, eux, avec tout cela, ont transformé leurs églises en théâtres.
20) De même, si nous approfondissons bien le sujet, l'Église a ordonné avec prévoyance et sagesse que dans l'église les femmes se tiennent à une autre place que les hommes, afin de prévenir le scandale et le désordre qui se produisent souvent lorsque les deux sexes sont rassemblés. mais eux, de propos délibéré, s'opposent à ce bien fondé pour nous et rejettent cet ordre- là, ils approchent malgré la prière, le feu des étoupes si vite inflammables.
21) Pensez rapidement à tous les autres points, à ces indispensables lois de l'Église qui interdisent:
a) de se prosterner le dimanche, eux le font,
b) de jeûner le samedi, eux le font)
c) de manger de la viande le mercredi et le vendredi, eux ils en mangent
d) de se marier à ceux qui sont parents de sang ou d'alliance au-delà des degrés prescrits, eux consacrent ces mariages
e) de donner la communion à ceux qui ont commis de graves péchés, eux les acceptent à la communion.
22) Le Christ a ordonné de communier à son Corps et son Sang en disant: "Prenez et mangez, prenez et buvez en tous". Eux ne communient qu'au Corps.
23) Et pour ne pas oublier le capital, l'immuable et inchangeable mystère indispensable pour notre salut, je parle du Baptême, bien que les apôtres, les conciles et les pères de l'Église aient enseigné que ce sacrement soit conféré par trois immersions dans l'eau sanctifiée, les papistes, eux aspergent simplement ceux qu'ils baptisent avec un peu d'eau.
25) De même, ils n'oignent pas ensuite le baptisé avec le chrême, ainsi en rejettant l'onction, ils rejettent en même temps l'intervention du saint Esprit.
De cette manière, ils baptisent simplement avec de l'eau et non pas avec le saint Esprit. Comme ce baptême n'a pas tout ce qui constitue vraiment le baptême, ni les signes extérieurs des trois jours de la Mort et de la Résurrection du Christ, il n'apporte pas la perfection et la force du bain purificateur.
Qui peut énumérer tout exactement ? mais de ce qui précède n'importe qui en arrive à conclure que l'esprit de nouveauté et de mode a aveuglé ces trompeurs. Donc mes frères, ils sont des guides aveugles, ne les suivez point afin que vous ne tombiez pas dans la fosse de la cacodoxie et de l'hérésie. Dans leur bouche siège l'esprit de mensonge et de tromperie.
Ne donnez pas foi à leurs paroles, afin que vous ne soyez pas en danger. Vous avez une preuve visible de leurs mensonges et de leurs ruses, car ils enseignent le contraire de ce qui est établi par l'Esprit de vérité à travers ses serviteurs. pensez à la punition de ce simple, naïf et crédule homme de Dieu dont nous apprenons le malheur dans le 3e livre des Rois (ch. 3). En effet, nous voyons Dieu envoyer son serviteur pour interroger le roi Jéroboam, lui donnant l'ordre de ne pas manger, ni boire, ni se détourner de son chemin. mais un vieux faux prophète qui habitait Béthel l'apprenant, courut à sa rencontre et lui dit: "Viens, moi aussi je suis prophète comme toi. Un ange du seigneur m'a parlé comme à toi et il m'a transmis l'ordre de t'amener chez moi, et de te donner à manger. Viens avec moi, mange et bois". Après bien de paroles, il le persuada et l'emmena.
Et que se passa-t-il après ?
En revenant sur sa route, après tout cela, l'homme de Dieu transgresseur trouva aussitôt la juste punition de sa faute, puisqu'un fauve survient et le dévora, "le lion, le trouva sur son chemin et le dévora".
Fidèles de Dieu, serviteurs du Christ, apprenez donc de cet exemple à reconnaître les faux prophètes.
Écoutez ceci: "Quiconque dit le contraire de ce que dit Dieu, lui est sûrement un faux prophète"; Dieu parle à travers son Église: "Jeûne, ne mange pas", le faux prophète dit: "ne jeûne pas, mange" ? Cela suffit. sans aucun doute, cet homme est un faux prophète. Dieu donne cet ordre: "Ne te détourne pas de ton chemin, mais continue tout droit", lui le faux prophète cherche à vous en éloigner et vous emmener, par le moyen de sa parole sur son chemin à lui. Il n'y a pas besoin d'autres signes pour que vous le reconnaissiez. C'est un faux prophète, même s'il déclare être prophète lui aussi, ou avoir entendu l'ange du Seigneur lui parler. Laissez le discourir. Ne vous égarez pas du droit chemin, ne croyez pas ses paroles même si l'ange lui a parlé. Quiconque annonce une autre parole que celle annoncée par les apôtres avec l'accord de Dieu. Qu'il soit excommunié!
Ces apôtres de Rome essaient de nombreuses et de diverses façons d'arracher du sein de l'Église orthodoxe orientale ses enfants légitimes. Il est possible de rassembler en trois groupes principaux ces moyens pour que vous puissiez y faire attention et vous en garder. Ils descendent donc dans l'arène avec:
a) la force de la parole
b) de belles promesses, ou
c) la violence des menaces,
d) le dialogue.
Ainsi, ils essaient avec des arguments et des "preuves" de persuader, avec des dons et des bonnes Ïuvres, ils s'évertuent à vous attirer, avec des menaces à vous forcer de les rejoindre. mais vous, chers frères, restez fermes et invincibles devant les ennemis de votre âme et avec l'aide de Dieu, ils s'éloigneront de votre chemin, honteux et vains. Leurs paroles voleront dans l'air comme des plumes, leurs promesses rusées resteront sans effet, leurs menaces tomberont sans force. Quand ils viennent vers vous avec les armes de la parole et la force d'arguments savants, ne les admirez pas, tout savants qu'ils soient. En effet, qu'y a-t-il à admirer ?
Voyez plutôt: Arius était savant, Macédonius aussi, et tout autant Apollinaire et surtout Origène. Pourtant malgré leur sagesse , ils ont blasphémé et ils sont devenus hérétiques!
Platon, Aristocle, Epicure étaient des savants eux aussi, mais malgré leur sagesse, ils erraient comme des aveugles dans les ténèbres de l'idolâtrie et ne pouvaient que radoter par rapport à Dieu, sa Force, sa Providence, une multitude de sottises. D'autres nations de notre temps sont gérées par la sagesse, malgré cela,- et les latins sont d'accord avec nous à ce sujet - elles sont hérétiques. Pour ces adeptes de la sagesse humaine, la fosse de condamnation sera plus profonde, car ayant confiance en leur sagesse, ils sont devenus aveugles devant la vraie foi, se jugeant eux-mêmes savants par rapport à la vérité, ils se sont aveuglés misérablement.
Quel est le point commun entre la sagesse humaine et la sagesse divine ? La sagesse humaine est une sottise, une erreur et un non sens lorsqu'elle se sépare de la sagesse divine. La sagesse de Dieu qui est la vraie foi est la vraie sagesse, salutaire infaillible et droite, La sagesse de ce monde s'apprend dans les académies nouvelles, la sagesse de Dieu dans les livres des saints pères. la première avec l'intelligence aiguisée, l'autre avec la chaleur de l'âme pure et prédisposée. La première avec des raisonnements compliqués par divers arguments, l'autre avec un solide assentiment de la foi certaine.
L'une avec la recherche curieuse et la comparaison, l'autre avec la capture paisible et facile de l'intelligence.
Pourquoi les uniates essaient-ils de nous persuader par le dialogue ?
Nous et nos pères et aussi leurs pères à eux, dès le début n'ont pas acquis la foi par le dialogue, mais l'ont proclamée par révélation. pourquoi s'empressent-ils de nous éloigner des dogmes que le Christ nous a enseignés, que les apôtres ont proclamés, que les Conciles Ïcuméniques ont confirmés, que les pères ont expliqués et que l'Église sans y ajouter jamais, ni en soustraire un iota ou une virgule, a décrétés ?
La foi ne change pas avec le temps, ne se modifie pas avec les circonstances, elle ne se flétrit pas, mais elle reste toujours la même, vieille et jeune à la fois. Pourquoi osent-ils, ces nouveaux théologiens, les papistes, modifier l'immuable ?
Nous savons en ce qui concerne les idées que plus elles sont nouvelles, plus elles sont entachées d'erreur, plus elles sont antiques, plus elles sont authentiques et certaines, tout comme la rivière lorsqu'elle est loin de la source ne charrie qu'une eau sale et trouble. Alors à son amont elle est pure et limpide. Ainsi les dogmes authentiques de la foi sont antiques. Nous ne pouvons pas laisser de côté saint Denys, saint Basile, Grégoire le Théologien, Chrysostome l'admirable et d'autres hommes inspirés de Dieu, les pères saints, réceptacles de l'Esprit saint dont on ne saurait ignorer la sagesse et la sainteté pour suivre Thomas d'Aquin, Duns Scot et tant d'autres, qui nous sont complètement inconnus et sans gloire. Même si nous n'avions pas d'autre preuve pour préférer les nôtres, celle-ci nous serait suffisante de savoir les pères et maîtres de notre Église en commun accord en ce qui concerne tous les dogmes. Ils ont tous les mêmes conceptions, n'ont aucune différence, mais constituent comme des notes diverses une harmonie parfaite dans l'Église, parce que la vérité est unique, il n'y a pas de dispute. Là où l'inspiration et l'énergie du saint Esprit est, il y a accord. Par contre les théologiens et les maîtres latins se disputent et se confrontent à plusieurs sujets. Chacun a une opinion propre. Chaque ordre a son système propre. Les thomistes, les scotistes, les jésuites, les uns ou les autres ont proclamé leurs doutes à propos des uns ou des autres. Autant de fois, ils méritent la malédiction parce que le mensonge a plusieurs visages, mais tous se rassemblent et ne forment qu'un.
Nos théologiens sont comme les langues de feu de la Pentecôte, toutes proclament l'unique et même foi, les théologiens latins sont comme les langues du peuple de la tour de Babel, les unes criant "eau", les autres criant "pierre". Ils ne sont d'accord que sur un seul point, celui de mouvoir leur langue contre nous.
Ils ne se servent de leur sagesse, ni pour ramener les nations égarées à la foi et au respect, ni pour éclairer les juifs aveugles ou l'arabe écervelé, ni pour détourner les hérétiques têtus, mais pour amener les vrais orthodoxes à adorer le pape et à les éloigner des saints dogmes qu'ils ont reçus et gardés comme la prunelle de leurs yeux du temps de leurs pères et depuis le début.
Je sais qu'ils se servent aussi de la Bible et des saints pères pour "prouver" leurs prétendus dogmes. Frères, ne vous égarez pas. A l'extérieur, ils ressemblent à des agneaux mais à l'intérieur ce sont des loups et des lions. Ils essaient de prouver qu'ils parlent en accord avec la Bible et les saints pères, mais si nous examinons minutieusement ce qu'ils disent, nous trouverons qu'ils enseignent tout à fait le contraire. Aucun paradoxe à cela! Le diable lui-même, lorsqu'il essayait de tenter le Christ, le faisait à l'aide des versets bibliques. Suivant la Bible, il essayait de le détrôner, "prosterne-toi", lui disait-il! De même ces nouveaux et jeunes théologiens vous parlent, frères, la Bible sous le bras, mais leur but est de vous emmener dans leur fosse. "Prosterne-toi," disent-ils. Même les pharisiens parlaient au Christ de la Loi de Moïse, mais dans quel but ? Pour lui tendre un piège. Pareils à ces pharisiens, les papistes se sont séparés de leur mère l'Église, mais hypocrites, ils se réfèrent même aux canons des saints conciles. Pour quelle raison ? pour vous tendre un piège. En fin de compte, tous les hérétiques essaient d'établir leur hérésie avec des paroles saintes.
Pareillement, même un athée, pourrait avec une sentence de la Bible se justifier en prenant dans les psaumes ce passage "Dieu n'existe pas" en oubliant ce qui succède, c'est-à-dire "disait le sot" !!! Les nouveaux maîtres occidentaux pratiquent le même système. Ils se servent des Écritures, des canons conciliaires et des pères en grand nombre. Mais de quelle manière ? Pour certaines sentences, ils se taisent, ils en omettent d'autres, les détournent et les modifient, pour d'autres encore, ils n'en comprennent même pas le début ne saisissant pas la langue grecque.
Que n'imaginent-ils pas ?
Si une sentence d'un père réfute clairement leur dogme, nous verrons ces braves, agités et animés à répondre. C'est ici qu'entre en jeu la rapidité du cerveau, la finesse de la subtilité, la dialectique compliquée et le dialogue de sourd scolastique. Ici, les divisions et subdivisions sophistes et obscures qui troublent l'esprit et obscurcissent le cerveau. Ici les termes et les cris étranges et singuliers, étrangers à la sainte théologie, aux écritures et complètement étrangers aux phrases des saints pères É
Tenez vous loin de ces bouches des ténèbres d'où sortent des flammes et des fumées obscures qui, en arrivant à leur but, brûlent ou obscurcissent les âmes élevées dans la piété.
Tenez vous loin de ces outres d'Eole, d'où soufflent des enseignements semblables aux vents, destinés à déraciner les arbres plein de fruits de l'Église sainte et orthodoxe, ou pour causer aux fidèles qui naviguent sur la mer de la vie, un naufrage catastrophique. Apprenez, avec l'aide de notre Seigneur et Dieu à éviter ces diables qui, avec les Écritures données pour notre salut, cherchent à vous conduire à votre perte. Dites leur vous aussi quand ils vous tentent "Retire-toi Satan, car par toi viens le scandale".
Que votre attention et votre surveillance ne soient pas moindre, mes frères, envers ces escrocs, quand ils vous approchent, la bouche pleine de miel pour vous parler ou quand ils octroient avec ruse des charités et des bienfaits pour vous accaparer, ou lorsqu'ils font des promesses pour vous attirer.
Il n'y a pas d'ennemis plus redoutable que celui qui se prétend votre ami.. Il n'y a pas de guerre plus terrible et plus dangereuse que celle qui, avec l'espoir de la liberté, amène à la tyrannie.
Croyez-moi, les latins ont attiré vers eux plus d'orthodoxes par les dons que par le dialogue. Je vous le dis, ils en ont attiré vers eux un plus grand nombre avec la flatterie, les promesses, les bienfaits, la charité, les dons matériels, le confort, la volupté et l'espoir qu'avec les paroles et la catéchèse. En témoignent Antioche, Alexandrie, plusieurs villes de Syrie, des îles de la mer Egée, où en dépensant beaucoup d'argent. Rome a augmenté le nombre des papistes, assemblant les fidèles comme des mercenaires. Ils n'ont pu ailleurs amener l'empereur de Constantinople, le patriarche et tant d'autres évêques à Florence pour le traité d'union de deux Églises fausses et sans fondement, que par la promesse et l'espoir de les aider dans leur guerre contre les Barbares. Ils n'auraient pu attirer de leur côté le cupide et ambitieux et philosophe évêque Bessarion, si ce n'est par la pourpre de cardinal!
écrite par Mgr. Eugène Bougaris contre l'Uniatisme
Celles sont les méthodes de machination de l'ennemi des âmes : tromper les fidèles avec le temporel, pour les priver de l'éternité. Comment, au commencement le malin a-t-il pu tromper nos premiers parents ? Il a réussi en leur faisant une grande promesse: "mangez de ce fruit, leur dit-il, si vous voulez que vos yeux s'ouvrent, que vous puissiez discerner le bien du mal, devenir comme des dieux, semblable à Dieu".
De quelle manière le malin tenta le Dieu fait homme, notre Seigneur Jésus Christ, sur la montagne ? Ne faisait-il pas des promesses, des dons de valeur ? "Prosterne-toi devant moi et je te donnerai tous les royaumes que tu vois"; "Je te donnerai tout ceci si tu te prosternes devant moi". Ces serviteurs du diable, ces persécuteurs de l'Orthodoxie, ces tyrans n'ont-ils pas utilisé de temps à autre cette méthode ?
Ils faisaient monter ceux qu'ils attirent dans la hiérarchie, promettaient des richesses et du bonheur ou toute autre chose, ayant le pouvoir d'attirer la volonté faible et méprisable, afin qu'ils fassent passer les fidèles de la piété à la perfidie.
Les Moabites n'ont pas pu vaincre les Hébreux par la force des armes, mais comment les ont-ils vaincus ? Ils leur ont envoyé leurs femmes et leurs filles avec de la bonne chère et de quoi boire. A l'aide de cette cohabitation intempérante, ils ont affaibli le noble esprit et la fierté de ces hommes invincibles et les ont éloignés de Dieu, les ont obligés de se prosterner devant les idoles de Moab, de cette manière, ils ont vaincus et presque entièrement exterminés.
Par cette même ruse, hélas, les serviteurs de Rome en les aidant, ou en faisant des dons, attirent vers le papisme les simples d'entre nous. "Venez, leur disent-ils communier avec nous, unissez-vous avec notre Église, acceptez comme seul évêque, seigneur de l'Église, tête du Corps du Christ, maître lui même législateur, juge aux conciles, infaillible, irrépréhensible, irréprochable, le pape! Si vous aimez en même temps que votre salut, votre bonheur, devenez donc nation régnante et non régentée, libre et non esclaves. Ayez la sécurité, le confort, la souveraineté, le salut de tous les hommes, la gloire, l'honneur dont nous nous réjouissons nous aussi. Ayez l'aide des riches, la faveur des grands, la bienveillance des seigneurs, la prise en charge de toute votre nation, autant que tant d'autres royaumes d'Europe. Si vous voulez gouverner, vous le pourrez. Si vous voulez des offices et charges, vous les aurez. Si vous désirez quelques directions lucratives vous l'aurez. Même la plus grande et la plus glorieuse autorité, petit à petit, vous pourrez espérer l'obtenir. Nous vous promettons tout cela et encore plus". "Je te donne tout ceci". A partir de maintenant, vous serez libres de vos poids, libérés de vos chaînes, sans empêchement dans votre fonction publique, préférés dans la société, aimés, aidés de tous, honnêtes et dignes, illustres et distingués"; "Vous serez comme des dieux". "Dans notre Église, avec la force et l'autorité que Dieu a donnée au pape, vous pourrez acquérir le salut avec facilité et repos, sans durs régimes, et sans peine, sans veilles et jeûnes, sans règles sévères et luttes insupportables, vous obtiendrez à la fin de votre vie la justice et la béatitude. Le chemin nous est large et facile à marcher. Même les joies mondaines que Dieu a créé pour le plaisir du genre humain, largement vous y goûterez. Et si jamais étant humains, vous commettez un péché, vous trouverez tout prêts la guérison et le pardon par le serviteur des serviteurs de Dieu, par l'allégorique Samaritain et par ses serviteurs, plus par la douceur de l'huile de la miséricorde que par le vin de la sévérité. Les clefs du paradis sont dans les mains de l'héritier de Pierre qui peut facilement et sans peine vous en permettre l'entrée."
Quand ces sirènes vous chantent de telles promesses et de tels discours, frères chrétiens, bouchez aussitôt vos oreilles afin de ne pas vous mettre en danger. Ne laissez point ce miel arriver dans vos oreilles jusqu'à votre cÏur, si vous tenez à votre salut. Dites vous, en chÏur avec le roi David "que les sentences de la Loi sainte sont plus douces que le miel", plus enviée que tout le bonheur du monde, que toutes les jouissances du corps et tout le confort de la vie qu'ils vous promettent. Vous, frères bienheureux, répondez-leur: "Vous nous séduisez avec le miel du bonheur et du bien temporel, mais nous pensons à la bile en laquelle ils se transformera plus tard. Nous ne voulons point nous approcher de la mort comme Jonathan, juste pour goûter un peu de miel avec un peu d'eau. Nous ne consentons pas, pour apaiser notre soif avec un peu d'eau, et perdre, non un royaume temporel comme Lysimandre, mais le royaume du ciel. Nous préférons maintenir la loi que nous avons reçue de nos saints pères que tous les biens que vous nous offrez. Nous jugeons préférable notre foi respectée et donnée par Dieu que tout le bonheur sur terre, la richesse, la gloire, le confort, est-ce avec cela que vous croyez nous séduire ? Quelle est la comparaison avec ces biens célestes que nous espérons acquérir ? A quoi nous servirait-il le peu de temps que nous passons sur terre, s'il cause du tort à notre âme ? Qu'avez-vous d'aussi précieux que notre âme achetée avec le Sang de Dieu à nous donner ? " "Qu'est-ce que l'homme peut donner en échange de son âme ?"
"Ces biens que vous promettez sont des fleurs vite fanées, des biens périssables, temporels et passagers; mais notre âme est impérissable, immortelle et éternelle. Alors quel genre d'échange insensé et déraisonnable essayez-vous de conclure avec nous ? Si notre foi nécessite un régime dur et des peines, nous nous en réjouissons.
La bouche sans mensonge de notre Législateur nous a dit que sur terre nous aurions de la peine; que le royaume de Dieu arrive; que le chemin de la vie est étroit et plein de tristesse. Ces épines nous sont agréables parce qu'elles donnent vie aux roses de la nourriture céleste. Cette peine nous est douce, parce qu'elle nous nourrit avec les mûres du salut de notre âme. Ces embûches nous semblent aplanies et lisses parce qu'elles nous conduisent au lieu du repos, à la haute Jérusalem, notre pays désiré. Quelle est votre manière pour enseigner, bons Uniates ?
Attirer l'esprit avec les joies du corps, gagner les âmes avec les biens matériels, garantir l'éternité à travers le temporel. Qui d'entre les apôtres a annoncé de telles choses ? Qui d'entre les saints pères a enseigné ainsi ? Qui d'entre les saints a gagné les âmes de cette manière. Personne. Par vos paroles, nous reconnaissons que vous n'avez pas l'Esprit divin en vous, mais l'esprit malin; vous ne témoignez pas animés de zèle pour le Christ, mais pour le pape. Alors, éloignez-vous de nous, fuyez derrière nous. Vous ne pourrez jamais nous séduire comme des enfants insensés, nous hommes de la grâce!"
Ils agissent donc de telle manière, voulant nous séduire avec des promesses et des flatteries. Mais ces apôtres ont encore d'autres manières pour attirer vers eux les enfants de notre Église, et cause de cela, vous devez être prêts et attentifs pour vous garder saufs. Car eux, s'ils ne réussissent pas avec de calmes, douces et séduisantes paroles, ils se servent de la contrainte et de la violence lorsqu'ils s'aperçoivent que leurs paroles restent inutiles et vaines. Là où la langue ne réussit pas, le bâton s'y emploie. Je veux dire que, lorsqu'ils ne persuadent pas, alors ils persécutent les pauvres orthodoxes en se servant des seigneurs auprès de qui ils ont des pouvoirs, les mettant en guerre contre les chrétiens orthodoxes. Entre les persécutions des premiers chrétiens et celles-ci, il y a a une seule différence: les premières étaient ouvertes et franches; mais les secondes cachées et couvertes. Mais c'est la même choses: ils persécutent, ils expulsent, ils emprisonnent!
Nous avons l'exemple récent de nos temps: lorsque les légions germaniques sont arrivées victorieuses jusqu'à l'Hongro-Valachie, et ont envahi une grande partie de cette province, les Uniates qui les accompagnaient sont accourus tout de suite et ont demandé que les pieux et respectueux moines qui étaient installés dans leurs monastères, soient chassés comme des schismatiques et comme refusant l'union des deux Églises. Et les malheureux orthodoxes, au lieu de trouver, sous la victoire des rois chrétiens, la sécurité et le confort, ainsi qu'ils espéraient, ont même risqué à cause de l'outrage hostile et de la lutte acharnée contre eux des apôtres de Rome, la perte de leur liberté. A tel point même que les ennemis du christianisme, les Arabes, plus tolérants que les Uniates, laissent au niveau de la foi, leurs esclaves chrétiens libres de croire au Christ!
Lorsqu'ils vous combattent de cette manière, frères chrétiens, quel conseil puis-je vous donner, sinon celui de subir les persécutions au nom de l'orthodoxie et vous comporter avec grandeur d'âme, car de telle façon, non seulement vous sauverez vos âmes comme simple chrétiens, mais encore vous obtiendrez la couronne du martyre. Vous risquez deux choses pensez-vous: l'âme et le corps. Lequel des deux est-il sage de protéger ? Sûrement votre âme, car elle est plus précieuse. Voyez. Même le plus cupide d'entre les hommes, lorsqu'il voit surgir le naufrage, se dépêche de jeter à la mer toutes ses richesses, la gloire et les valeurs pour sauvegarder l'éternité bienheureuse que vous espérez. Quand les hommes voient un coup qui va leur tomber sur la tête, ils essaient de l'arrêter de la main. Pour sauver l'âme, que le corps souffre, si c'est nécessaire. Ainsi qu'il est écrit au sujet de Job: "Il donne pour son âme, sa peau, toute sa peau et tout son corps". Vous aussi donnez jusqu'à votre peau; que le corps souffre encore si cela est nécessaire, pourvu que l'âme soit sauve. C'est à cause de notre âme que notre Seigneur nous a ordonnés de rester prudents comme des serpents et innocents comme des colombes. Le serpent, pendant tous les coups qu'on lui porte, tente tout le temps de garder sa tête intacte. Ainsi vous, à travers les persécutions, le fouet et le supplice, vous devez sauvegarder votre tête, c'est-à-dire votre loi, votre foi, votre orthodoxie. Vous avez de nombreux exemples de martyrs qui sont allés avec joie aux plus atroces supplices, à la mort la plus horrible afin de ne pas trahir leur foi en Jésus. De notre temps, vous avez l'exemple de tant d'autres frères chrétiens qui, sous le joug des Arabes, ces malheureux ou plutôt ces bienheureux subissent toutes les horreurs pour ne pas manquer de respect à Dieu.
Vous avez l'exemple le plus grand: celui du Fils de Dieu et Dieu Lui-même qui, par amour pour nous est devenu homme, a eu faim et soif, a été inspué ? ? ?, jugé, emprisonné, couronné d'épines, crucifié et est mort pour notre salut.
Quel est le supplice équivalent à son supplice, Lui qui a tellement toléré, accepté et subit pour nous, des mains de ses ennemis ?
Quel mal sera assez puissant pour qu'il nous arrive de renier son Église, sa confession, son amour ?
"Qui nous séparera de l'Amour du Christ ?" (Ro 9,35) dit saint Paul l'apôtre. Personne et rien. A cause de cela, nous devons subir le mal afin de rester pendant cette vie terrestre immuablement fidèles à la confession de la vraie foi afin de pouvoir hériter de la béatitude éternelle dans la vie céleste.
Tachons d'être tous dignes de cette béatitude, grâce à la Bienveillance de notre Seigneur.
Gloire Dieu pour les siècles des siècles Amen.