1. Notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu et Fils de l'homme, né du Père sans mère, a créé la totalité des jours; né sans père d'une mère, Il a rendue sacrée cette journée; invisible à sa Naissance divine, visible en sa Naissance humaine, étonnant dans l'une et l'autre Naissance. Ainsi dans ce qu'a prédit de Lui le prophète : "Qui pourra raconter sa Naissance ?", il est difficile de savoir de laquelle des deux il s'agit. S'agit-il de celle où, né depuis toujours, Il partage l'éternité avec son Père, ou de celle où, en un jour donné Il est né, ayant déjà formé la mère qui Lui donnait naissance ? Car qui racontera comment est née la Lumière de la Lumière, et comment les deux Lumières n'en font qu'une ? Comment Dieu est né de Dieu, sans qu'augmente le nombre de la Divinité ? Comment on parle de sa Naissance comme d'une chose transitoire, alors que dans la première Naissance, le temps ne s'est ni enfui dans le passé, ni avancé dans le futur, pas plus qu'il n'y a eu de présent, comme si sa Naissance s'accomplissait encore sans être parvenue à son achèvement. Cette Naissance donc, qui en fera le récit ? Puisque l'objet du récit demeure au-delà du temps, alors que la parole du narrateur s'écoule dans le temps ? La second Naissance aussi, où Il naît d'une vierge, qui en fera le récit ? Conçu dans la chair, sans oeuvre de chair, né de la chair en ayant donné la fécondité à celle qui L'a nourri, Il n'a pas détruit la virginité de celle qui L'a mis au monde. C'est pourquoi qui pourra raconter l'une et l'autre ou l'un et l'autre de ses générations ?
4. Tel est notre Seigneur, tel le Médiateur entre Dieu et les hommes, notre Sauveur fait Homme, qui, né du Père a aussi créé sa Mère; créature née d'une mère, Il a aussi glorifié son Père. Fils unique du Père sans être né d'une mère, Fils unique d'une mère qui n'a pas connu les embrassement d'un homme. Telle est sa Beauté qui surpasse celle des fils des hommes, Fils de sainte Marie, Époux de la sainte Église, qu'Il a rendue semblable à sa Mère. Car Il l'a faite notre mère, sans lui enlever sa virginité. C'est à elle que l'Apôtre dit : "Je vous ai fiancée à un seul Homme, vierge chaste, pour manifester le Christ." C'est d'elle encore qu'Il dit qu'elle est notre mère, non pas femme servile, mais femme libre, qui, dans son délaissement, a plus de fils que celle qui est en puissance d'homme. L'Église donc, comme Marie, est vierge à jamais, et sa fécondité est sans tache. Car la grâce que Mari a eue dans sa chair, l'Église a su la conserver dans son esprit, sauf que l'une n'a engendré qu'un Fils, tandis que l'autre beaucoup, pour les rassembler en un seul, par un seul.
Voici donc le jour où est venu au monde Celui par qui le monde a été fait. Par cette chair Il S'est fait proche de nous, par sa Force Il n'en a jamais été éloigné; parce qu'il était dans notre monde tout en étant chez Lui. Il était dans le monde, mais caché du monde; parce que la Lumière brillait dans les ténèbres et les ténèbres ne la comprenaient pas. Il est donc venu dans la chair, pour guérir les vices de la chair. Il est venu sur cette terre qui est notre médecine, pour guérir notre regard intérieur rendu aveugle par la matière extérieur de la terre. Afin qu'une fois guéris, nous qui fûmes d'abord ténèbres, nous devenions lumière dans le Seigneur, et que désormais la Lumière présente dans les ténèbres ne brille pas pour des absents, mais qu'elle apparaisse avec clarté à ceux qui voient clair. C'est dans ce but que l'Époux est sorti de sa chambre et qu'Il a bondi de joie comme un héros en entrant dans la carrière. Beau comme un époux, courageux comme un héros, aimable et terrible, sévère et serein, beau pour les bons, terrible aux méchants. Demeurant dans le Sein du Père, Il a empli le sein de sa Mère. Dans cette chambre, c'est-à-dire dans le sein de la Vierge, la Nature divine s'est unie à la nature humaine : lorsque le Verbe S'est fait chair, afin qu'une fois sorti du sein maternel, Il habite parmi nous; afin que , nous précédant vers le Père, Il nous prépare le lieu où nous habiterons.
Célébrons donc dans la joie ce jour de fête; et, dans la fermeté de la foi, désirons la Lumière éternelle, par Celui qui, éternel, est né pour nous dans le temps. re de la Lumière, et comment les deux Lumières n'en font qu'une ? Comment Dieu est né de Dieu, sans qu'augmente le nombre de la Divinité ? Comment on parle de sa Naissance comme d'une chose transitoire, alors que dans la première Naissance, le temps ne s'est ni enfui dans le passé, ni avancé dans le futur, pas plus qu'il n'y a eu de présent, comme si sa Naissance s'accomplissait encore sans être parvenue à son achèvement. Cette Naissance donc, qui en fera le récit ? Puisque l'objet du récit demeure au-delà du temps, alors que la parole du narrateur s'écoule dans le temps ? La second Naissance aussi, où Il naît d'une vierge, qui en fera le récit ? Conçu dans la chair, sans oeuvre de chair, né de la chair en ayant donné la fécondité à celle qui L'a nourri, Il n'a pas détruit la virginité de celle qui L'a mis au monde. C'est pourquoi qui pourra raconter l'une et l'autre ou l'un et l'autre de ses générations ?