LE MARDI SAINT AUX MATINES
Les Matines commencent par l'office royal.
Le Prêtre : Gloire à la sainte, consubstantielle et indivisible Trinité… Le chœur : Amen. Le Supérieur ou un lecteur dit 3 fois : Gloire à Dieu dans les hauteurs... et 2 fois : Seigneur, ouvre mes lèvres, puis il lit les psaumes 3, 37, 62; 87, 102, 142. Ensuite, le prêtre ou le diacre dit la grande litanie de paix. Après l’ecphonèse, Amen et l'on chante l'Alléluia, avec ses versets, et le tropaire du jour.
Tropaire, mode 8
Voici l'Époux, il arrive au milieu de la nuit; bienheureux le serviteur qu'il trouvera vigilant, malheureux au contraire celui qu'il trouvera dans l'indolence. Veille donc, ô mon âme, à ne pas tomber dans le sommeil, pour qu'à la mort tu ne sois livrée et que les portes du royaume ne se ferment devant toi, mais redouble de vigilance pour chanter : Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, par les prières de la Mère de Dieu aie pitié de nous. (3 fois)
Lecture du psautier (cathisme 9).
Cathisme 1, mode 4
Frères, brûlons d'amour pour la rencontre de l'Époux, tenons nos lampes allumées; que brille l'éclat de nos vertus et que resplendisse la vraie foi ! Comme les vierges sages du Seigneur, préparons-nous à entrer dans la salle du festin, car à tous le divin Époux nous offre la couronne d'immortalité.
Lecture du psautier (cathisme 10).
Cathisme 2, mode 4
Les prêtres et les scribes ont réuni contre toi, Dieu, Sauveur, le conseil des impies; par jalousie, ils poussent Judas vers la trahison, si bien qu'il n'a point honte de s'en aller et de parler contre toi, disant aux hommes sans loi : Que me donnerez-vous si je le livre entre vos mains? Épargne, Seigneur, à nos âmes une pareille condamnation.
Lecture du psautier (cathisme 11).
Cathisme 3, mode 8
L'impie Judas, pressé par la fièvre de l'argent, contre son Maître se met à délibérer, méditant sa trahison; de la lumière il tombe en l'obscurité, il marchande celui qui n'a pas de prix; et, pour prix de sa trahison, le misérable trouve la mort en se pendant. Ô Christ notre Dieu, épargne-nous le même destin et veuille accorder la rémission de leurs péchés à ceux qui célèbrent avec amour ta sainte Passion.
Et pour être jugés digne…
Lecture de l’Évangile selon Matthieu (22,15-23,39)
Psaume 50 et prière : Seigneur, sauve ton peuple… Ecphonèse : Par la miséricorde… et aussitôt la petite litanie.
Kontakion, mode 2
Ô mon âme, songe à l'heure de la mort et tremble à la pensée du figuier desséché; courage ! fais fructifier le talent qui t'est confié, sois vigilante et crie au Seigneur : Ne nous ferme pas les portes de la chambre du Christ.
Ikos
Pauvre âme, pourquoi cette indolence et l'obsession de vains soucis, pourquoi t'occupes-tu de ce qui passe et disparaît ? Voici la dernière heure, et nous devrons nous séparer des choses d'ici-bas; réveille-toi, puisqu'il est temps encore, et crie au Sauveur : Contre toi j'ai péché, ne m'arrache pas comme le stérile figuier; fais-moi grâce dans ta miséricorde, Seigneur, et vois mon effroi : ne nous ferme pas les portes de la chambre du Christ.
SYNAXAIRE
Le saint et grand Mardi, nous faisons mémoire de la parabole évangélique des dix vierges.
Dix vierges font cortège au plus grand des Mardis :
tiens ta lampe allumée, ne sois pas étourdi !
Pourquoi le Seigneur, entré à Jérusalem afin d'y accomplir sa Passion, propose-t-il de telles paraboles à ses disciples : ce sont, dit-il, des paraboles qui s'appliquent aussi aux Juifs. En effet, il raconte la parabole des dix vierges en portant l'attention sur la miséricorde, et en même temps il enseigne à tous à être prêts avant la fin. Car sur la virginité, il leur a parlé plusieurs fois, ainsi que sur les eunuques. Certes, beaucoup de gloire s'attache à la virginité, elle est grande, en vérité. Mais afin que nul, en pratiquant cette vertu, ne néglige les autres, et surtout la miséricorde, dont s'éclaire la lampe de la virginité, le saint Évangile propose cette parabole. Il présente donc cinq vierges prudentes, qui ont joint à la virginité l'huile abondante de la miséricorde, et cinq insouciantes, qui certes possèdent elles aussi la virginité, mais sans qu'elle soit assortie de la miséricorde. Car les insouciantes, puisqu'elles possédaient le plus, ont négligé le moins et, en cela, ne se sont distinguées en rien des débauchées : si ces dernières ont manqué dans leur corps, celles-là ont manqué dans leurs biens. Or, la nuit de cette vie étant arrivée, toutes les vierges se sont endormies, c'est-à-dire qu'elles moururent, car ici le sommeil signifie la mort. Tandis qu'elles dormaient, un cri se fit entendre au milieu de la nuit, et celles qui avaient assez d'huile lorsque les portes S'ouvrirent, entrèrent avec l'Époux, tandis que les insouciantes, qui n'avaient pas assez d'huile, le cherchèrent dans les ténèbres. Les prudentes, même si elles avaient voulu leur en donner, ne le pouvaient pas; et, avant la venue de l'Époux, elles leur dirent : «Cela ne suffirait pas pour nous et pour vous, allez chez les marchands, c'est-à-dire chez les riches, pour en acheter !» Évidemment, après la mort, cela n'est pas possible. La parabole de Lazare et du mauvais riche le montre bien, lorsqu'Abraham dit qu'on ne peut passer d'un endroit à l'autre. Mais les insouciantes s'avancent maintenant, avec la lumière qu'elles ont trouvée, et elles s'écrient en frappant à la porte : «Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !» Et le Seigneur leur donne cette terrible réponse : «Allez-vous-en, je ne vous connais pas ! Comment pourriez-vous rencontrer l'Époux sans avoir votre dot, c'est-à-dire la miséricorde ?»
Voilà pourquoi cette parabole des dix vierges a été placée ici, par ordre des pères théophores, pour nous enseigner à être toujours vigilants, prêts à rencontrer le véritable Époux, grâce à nos œuvres de bien, principalement la miséricorde, car on ne connaît ni le jour ni l'heure de la fin. Il faut donc, comme Joseph, conserver la chasteté, mais il faut aussi que notre figuier produise en toute saison des fruits spirituels. Celui qui pratique cette unique, et certes très grande, vertu et qui néglige les autres, en particulier la miséricorde, n'entre pas avec le Christ dans l'éternel repos, mais s'en retourne confondu. Il n'est rien de plus triste et déshonorant qu'une virginité qui manque de ce bien.
Ô Christ, Époux de nos âmes, veuille nous compter parmi les vierges sages, agrège-nous au troupeau de tes élus et prends pitié de nous. Amen.
ODE 8, mode 2
Pour avoir méprisé l'ordre du tyran, les trois nobles Jeunes Gens furent mis dans la fournaise, mais ils chantèrent pour rendre gloire à Dieu : Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur.
Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.
Rejetant l'indolence loin de nous, tenons nos lampes allumées et partons à la rencontre du Christ, l'immortel Époux devant lequel nous chanterons : Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Bénissons le Seigneur, Père, Fils et saint Esprit.
Que notre âme soit remplie suffisamment d'une huile de charité, pour ne point devoir en acheter, au lieu d'accueillir l'Époux et de chanter : Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur.
Et maintenant...
Puisque Dieu vous a donné pareillement sa grâce et son pouvoir, faites fructifier votre talent avec l'aide du Christ pour qui nous chanterons : Toutes ses œuvres bénissez le Seigneur.
Louons, bénissons le Seigneur, prosternons-nous devant lui, le chantant et l'exaltant dans tous les siècles.
Catavasie, l'hirmos.
ODE 9
Toi dont le sein put contenir le Dieu infini et nous enfanta la Joie de l'univers, nous te chantons, Vierge Mère de Dieu.
Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.
À tes disciples, Dieu très-bon, tu disais, soyez vigilants car vous ignorez le moment de la venue du Seigneur.
Gloire au Père... et maintenant...
En ton redoutable et second avènement, ô Maître, place-moi à droite avec les brebis, sans considérer la multitude de mes péchés.
Catavasie : l'hirmos. Petite litanie.
Exapostilaire, mode 3
Ta chambre, je la vois, ô mon Sauveur, toute illuminée, et je n'ai pas l'habit nuptial pour y entrer et jouir de ta clarté : illumine le vêtement de mon âme et sauve-moi, Seigneur, sauve-moi. (3 fois)
LAUDES
On lit les psaumes 148 à 150, intercalant 4 stichères entre les derniers versets.
Mode 1
— Louez-Le pour ses hauts faits, louez-Le selon sa Grandeur infinie.
Comment pénétrerai-je dans la splendeur de tes Saints, malgré mon indignité ? Si dans ta chambre nuptiale j'ose entrer,ma tunique me trahirait,car je n'ai pas l'habit nuptial et les Anges me jetteraient au-dehors; Seigneur, purifie mon âme et sauve-moi, dans La bonté.
— Louez-Le au son de la trompe, louez-Le sur la harpe et la cithare.
Comment pénétrerai-je dans la splendeur de tes saints, malgré mon indignité ? Si dans ta chambre nuptiale j'ose entrer,ma tunique me trahirait,car je n'ai pas l'habit nuptial et les anges me jetteraient au-dehors; Seigneur, purifie mon âme et sauve-moi, dans ta bonté.
— Louez-Le par le tambourin et la danse, louez-Le au son des cordes et des instruments.
Mode 2
Mon âme indolente est tombée dans le sommeil, et je n'ai pas acquis, ô Christ, mon Époux, la lampe qui brille du feu des vertus; vierge folle je suis devenu, car au temps du labeur j'ai folâtré; ô Maître, ne me ferme pas ton amour et ton cœur, mais dissipe mon sommeil ténébreux, réveille-moi pour me faire entrer avec les vierges sages dans ton palais, là où le chœur des Justes fait retentir sa pure voix et te chante : Seigneur, gloire à toi.
— Louez-Le avec les cymbales retentissantes, louez-Le avec les cymbales de jubilation, que tout souffle loue le Seigneur !
Mon âme indolente est tombée...
Gloire au Père... et maintenant… mode 4
Tu as entendu la condamnation de celui qui cacha son talent : ô mon âme, ne cache pas la parole de Dieu; proclame ses merveilles, multiplie ses dons, afin d'entrer dans la joie de ton Seigneur.
Petite Doxologie. Litanie de demandes, et prière sur les fidèles inclinés.
Apostiches, mode 6
Venez, fidèles, travaillons avec zèle pour le Seigneur, car il confie sa richesse à ses serviteurs; et de la grâce que chacun multiplie le talent, que l'un procure la sagesse en faisant le bien, que l'autre assure le service d'illuminer, que le fidèle partage la science avec les non initiés, qu'un autre partage son bien avec les indigents ! Ainsi nous ferons fructifier le trésor en dépôt et de la grâce nous serons les fidèles intendants, devenant dignes de la joie du Seigneur : veuille nous l'accorder, ô Christ notre Dieu, dans ta bonté pour les hommes.
Au matin comble-nous de ta miséricorde, Seigneur : nous serons dans la joie et l'allégresse tous les jours de notre vie, au lieu des jours où nous connûmes le malheur. Jette un regard sur tes serviteurs et sur leurs œuvres, sois un guide pour leurs fils.
Lorsque tu viendras dans ta gloire avec les puissances des cieux pour siéger, ô Jésus, sur le trône du jugement, ne m'éloigne pas de toi, bon Pasteur; à droite sont les voies qui conduisent vers toi, à gauche celles qui s'éloignent de toi; ne me fais pas périr avec les boucs, bien que je sois défiguré par le péché, mais place-moi à ta droite, parmi les brebis,et sauve-moi, dans ta bonté pour les hommes.
Sur nous soit la splendeur du Seigneur notre Dieu, dirige d'en haut les œuvres de nos mains, dirige l'ouvrage de nos mains.
Époux dont la grâce surpasse toute humaine beauté, toi qui nous invites au spirituel festin de ton palais,dépouille-moi du grossier vêtement de mon péché, en me faisant participer à ta Passion; revêts-moi du glorieux ornement de ta beauté et, dans ta miséricorde, accueille-moi comme un convive lumineux au banquet de ton royaume.
Gloire au Père... et maintenant… mode 7
Voici que le Seigneur te confie son talent : ô mon âme, reçois avec crainte ce don; fais-le fructifier pour celui qui te l'a donné, aux pauvres distribue-le et tu auras le Seigneur pour ami, afin d'être à sa droite lorsqu'en sa gloire il reviendra et d'entendre sa bienheureuse voix te dire. C'est bien, mon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur. Malgré mon égarement, Sauveur, rends-moi digne de cette joie.
Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu très-haut, de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits. (2 fois)
Fin de l'office comme en Carême, puis l'heure de Prime.
SEXTE
Tropaire de la prophétie, mode 1
Pardonne, Sauveur, nos innombrables péchés et donne-nous de pouvoir, sans encourir de condamnation, nous prosterner devant ta sainte Résurrection, Seigneur de toute bonté, par l'intercession de ta Mère immaculée.
Prokimenon, mode 6
Le Seigneur est une source de grâce, un trésor de rédemption. Verset : Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur; Seigneur, écoute mon appel.
Lecture de la prophétie d'Ezéchiel (1,21-28)
Lorsque les animaux avançaient, les roues avançaient près d'eux, et lorsqu'ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient. Là où l'esprit les poussait, ils allaient, et les roues s'élevaient avec eux, car un souffle de vie animait aussi les roues. Dominant la tête de ces êtres, il y avait quelque chose qui ressemblait à une voûte limpide comme le cristal, tendue au-dessus de leur tête, et sous la voûte leurs ailes étaient déployées jusqu'à se toucher, et elles couvraient leur corps. Et j'entendis le bruit de leurs ailes, comme un bruit de grandes eaux, comme la voix du Tout-puissant, un tumulte semblable à celui d'un camp. Lorsqu'ils s'arrêtaient, ils repliaient leurs ailes. Et il se produisit un bruit au-dessus de la voûte qui dominait leur tête. Au-dessus de cette voûte, il y avait quelque chose comme une pierre de saphir, en forme de trône, et sur cette forme de trône, dessus, tout en haut, un être ayant apparence humaine. Et je vis qu'il avait l'éclat du vermeil, et près de lui il y avait quelque chose comme du feu, tout autour, de puis ce qui paraissait être ses reins, et au-dessus; et depuis ce qui paraissait être ses reins, et au-dessous, je vis quelque chose comme du feu, et une lueur tout autour. Tel l'arc qui apparaît dans les nuages les jours de pluie, telle était la splendeur qui l'environnait. Cette vision, c'était l'image de la gloire du Seigneur.
Prokimenon, mode 6
Mets ton espoir, Israël, dans le Seigneur, dès maintenant et à jamais.
Verset : Seigneur, je n'ai point le cœur fier, ni le regard hautain.
LE MARDI SAINT À VÊPRES
Après le psaume 103 (et la litanie de paix), on lit dans le psautier le cathisme 18, en trois stances. Au Lucernaire, on chante 10 stichères, en répétant les quatre premiers.
Lucernaire, mode 1
Comment pénétrerai-je dans la splendeur de tes saints, malgré mon indignité ? Si dans ta chambre nuptiale j'ose entrer, ma tunique me trahirait,car je n'ai pas l'habit nuptial et les anges me jetteraient au-dehors, Seigneur, purifie mon âme et sauve-moi, dans la bonté. (2 fois)
Mode 2
Mon âme indolente est tombée dans le sommeil, et je n'ai pas acquis, ô Christ, mon Époux, la lampe qui brille du feu des vertus; vierge folle je suis devenu, car au temps du labeur j'ai folâtré; ô Maître, ne me ferme pas ton amour et ton cœur, mais dissipe mon sommeil ténébreux, réveille-moi pour me faire entrer avec les vierges sages dans ton palais, là où le chœur des Justes fait retentir sa pure voix et te chante : Seigneur, gloire à toi. (2 fois)
Mode 4
Tu as entendu la condamnation de celui qui cacha son talent : ô mon âme, ne cache pas la parole de Dieu; proclame ses merveilles, multiplie ses dons, afin d'entrer dans la joie de ton Seigneur. (2 fois)
Mode 6
Venez, fidèles, travaillons avec zèle pour le Seigneur, car il confie sa richesse à ses serviteurs; et de la grâce que chacun multiplie le talent, que l'un procure la sagesse en faisant le bien, que l'autre assure le service d'illuminer, que le fidèle partage la science avec les non initiés, qu'un autre partage son bien avec les indigents ! Ainsi nous ferons fructifier le trésor en dépôt et de la grâce nous serons les fidèles intendants, devenant dignes de la joie du Seigneur : veuille nous l'accorder, ô Christ notre Dieu, dans ta bonté pour les hommes. (2 fois)
Lorsque tu viendras dans ta gloire avec les puissances des cieux pour siéger, ô Jésus, sur le trône du jugement, ne m'éloigne pas de toi, bon Pasteur; à droite sont les voies qui conduisent vers toi, à gauche celles qui s'éloignent de toi; ne me fais pas périr avec les boucs, bien que je sois défiguré par le péché, mais place-moi à ta droite, parmi les brebis, et sauve-moi, dans ta bonté pour les hommes.
Époux dont la grâce surpasse toute humaine beauté, toi qui nous invites au spirituel festin de ton palais,dépouille-moi du grossier vêtement de mon péché, en me faisant participer à ta Passion; revêts-moi du glorieux ornement de ta beauté et, dans ta miséricorde, accueille-moi comme un convive lumineux au banquet de ton royaume.
Gloire au Père... et maintenant… mode 7
Voici que le Seigneur te confie son talent : ô mon âme, reçois avec crainte ce don; fais-le fructifier pour celui qui te l'a donné, aux pauvres distribue-le et tu auras le Seigneur pour ami, afin d'être à sa droite lorsqu'en sa gloire il reviendra et d'entendre sa bienheureuse voix te dire : C'est bien, mon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur. Malgré mon égarement, Sauveur, rends-moi digne de cette joie.
Prokimenon, mode 6
Lève-toi Seigneur, vers ton repos, toi et l'arche de ta sainteté.
Verset : Souviens-toi, Seigneur, de David et de toute sa douceur.
Lecture de l'Exode (2,5-10)
La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner, tandis que ses suivantes se promenaient sur la rive. Elle aperçut une corbeille au milieu des roseaux et l'envoya prendre par sa servante. Elle l'ouvrit et vit un enfant, qui pleurait dans la corbeille. Touchée de compassion, elle dit : C'est un enfant des Hébreux. La sœur de l'enfant dit alors à la fille de Pharaon : Veux-tu que j'aille te quérir, parmi les femmes des Hébreux, une nourrice qui t'allaitera ce petit ? — Va, lui répondit la fille de Pharaon. La jeune fille s'en alla donc quérir la mère du petit. La fille de Pharaon lui dit : Prends donc soin de cet enfant et allaite-le-moi; je te donnerai ton salaire. la femme prit l'enfant et l'allaita. Lorsqu'il eut grandi, elle le ramena à la fille de Pharaon, qui le traita comme un fils et lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle : «Je l'ai sauvé des eaux».
Prokimenon, mode 4
Voyez, qu'il est bon, qu'il est doux d'habiter en frères tous ensemble !
Verset : C'est comme une huile qui parfume la tête.
Lecture du livre de Job (1,13-22)
Un jour, les fils de Job et ses filles étaient en train de manger et de boire dans la maison de leur frère aîné; et voici qu'un messager vint dire à Job : Tes bœufs labouraient et les ânesses paissaient près de là; soudain les Sabéens ont fondu sur eux et les ont enlevés; ils ont passé tes serviteurs au fil de l'épée; seul, je me suis échappé pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre survint et lui dit : Le feu du ciel est tombé sur la terre, il a brûlé et consumé tes brebis et tes hom-
mes; seul, je me suis échappé pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre survint et lui dit : Les Chaldéens, divisés en trois bandes, se sont jetés sur tes chameaux et les ont enlevés; ils ont passé tes serviteurs au fil de l'épée; seul, je me suis échappé pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre survint et lui dit : Tes fils et tes filles étaient en train de manger et de boire dans la maison de leur frère aîné; et voilà qu'un vent violent a soufflé du désert; il s'est rué sur les quatre coins de la maison, et celle-ci est tombée sur les jeunes gens, qui ont péri; seul, je me suis échappé pour te l'annoncer. Alors Job se leva, déchira son vêtement, se rasa la tête. Puis, tombant sur le sol, il se prosterna en disant : Nu, je suis sorti du sein maternel, nu, j'y retournerai. Le Seigneur avait donné, le Seigneur a repris; que le nom du Seigneur soit béni ! En tout cela, Job ne pécha point et ne proféra aucun blasphème contre Dieu.
Encensement : Que ma prière s'élève...
Sagesse, debout, écoutons le saint Évangile. Paix à tous...
Lecture de l'Évangile selon Matthieu (24,36-26,2)
Suite de la Liturgie des Présanctifiés,
LE MARDI SAINT À COMPLIES
ODE 3, mode 2
Le stérile désert de mon esprit, Seigneur, rends-le fertile et fécond, toi qui veilles à la croissance de tout bien, dans ta divine bonté.
Les temps sont accomplis, retournons vers Dieu, comme l'enseigne le Christ, car il viendra soudain, il viendra sans plus tarder pour juger le monde qui est sien.
Le Christ a révélé la soudaineté de son retour en parlant de la destruction inattendue qui fondit sur la terre au temps de Noé.
Elle est ouverte, la salle du banquet, la noce divine est préparée, l'Époux s'avance, nous invitant : préparons-nous désormais.
La maison de Simon t'a reçu, divin Roi que l'univers ne pouvait contenir; une femme pécheresse a répandu sur ton corps un parfum très précieux.
D'un parfum de spirituelle suavité, Sauveur, tu as comblé la femme qui jadis exhalait la mauvaise odeur du péché, car tu répands, Seigneur, le parfum de la vie.
Toi qui es le pain des cieux et la vie de ceux qui ont faim, ô Christ, tu te laisses inviter à la table de Simon et tu montres aux hommes ta condescendance.
Le disciple dépourvu de sens, dans sa perfidie envers toi, ô Christ, lance contre toi la troupe des impies en consommant sa trahison.
Gloire…
Avec le Père je chante le Fils et l'Esprit de vérité, j'adore l'unique nature, en trois personnes la distinguant et dans son essence l'unissant.
Et maintenant…
La Brebis qui t'enfanta, Pasteur et Agneau, sans cesse intercède auprès de toi, Jésus, ô notre Dieu, pour tous les hommes qui se fient en toi.
Cathisme, mode 1
Voici que le conseil des méchants follement s'est réuni pour condamner celui qui siège dans les cieux comme Seigneur et juge de l'univers; et maintenant Hérode se joint à Pilate, Anne se concerte avec Caïphe pour interroger le Seigneur.
ODE 8
À celui qui, dans le buisson ardent, sur la montagne du Sinaï, devant Moïse préfigura le prodigieux mystère de la Vierge, chantez une hymne de bénédiction : à lui haute gloire dans tous les siècles.
Bien que n'ignorant pas le temps de notre consommation, Seigneur qui as l'empire des siècles éternels, tu déclares ne pas connaître ce jour, pour limiter ainsi l'étendue de notre humble savoir.
Ô Juge, lorsque tu siégeras pour écarter, comme tu l'as dit, les boucs de tes brebis, Sauveur, ne nous prive pas de ta divine droite, bon Pasteur.
Tu es notre Pâque, pour tous immolée, l'agneau, le sacrifice d'oblation, la propitiation de nos péchés, et nous exaltons la divine Passion, ô Christ, dans tous les siècles.
Une meule, un champ, une maison, ô mon âme, sont l'image de toute vie; aussi prépare ton cœur pour Dieu, afin de ne rien laisser à la corruption de la chair.
Sauveur, ce n'est pas seulement chez les Pharisiens ni chez le seul Simon que tu daignas entrer pour prendre ton repas, mais voici que les courtisanes et les publicains rencontrent aussi ta compassion.
Par avarice, le traître Judas, irrité par tant de parfum dépensé, ne songea plus qu'à vendre son Seigneur et se rendit auprès des impies pour en débattre le prix.
Ô bienheureuses mains, cheveux et lèvres de la courtisane convertie qui versa le parfum sur tes pieds, Sauveur, et les essuya en les couvrant de baisers.
Ô Verbe, une femme se tenait près de toi, versant des larmes sur tes pieds,et le vase d'albâtre fut répandu sur ta tête, ô mon Sauveur, ô Parfum de l'immortelle vie !
Gloire…
Avec le Père nous glorifions le Fils et l'Esprit saint, Trinité sainte, unique Divinité, que nous chantons en disant : Saint, saint, saint es-tu, Seigneur, éternellement.
Et maintenant…
Sauveur, par l'intercession de ta Mère immaculée et de tes apôtres divins, envoie sur nous l'abondance de ton amour et accorde à ton peuple la paix.
ODE 9
L'unique Mère de Dieu qui a conçu de merveilleuse façon le Verbe jaillissant du Père éternellement, fidèles, nous la magnifions.
Mettons-nous à l'œuvre, il est grand temps : notre but, c'est le salut; ô mon âme, prends ton talent, cette image de jadis, pour acquérir l'éternelle vie.
Tenant nos âmes comme lampes allumées, faisons cortège à l'Époux : vers les noces d'immortalité entrons avec lui avant que les portes ne soient fermées.
Voulant manifester à tous la grandeur de ton humilité, tu acceptes de manger dans la maison de Simon, ô Jésus, toi qui apaises notre faim.
Ô Jésus, vrai pain de vie, tu as dîné chez Simon le Pharisien, afin que la Courtisane pût gagner par le sacrifice de son parfum la grâce qu'on ne peut acheter.
Ô Christ, la Courtisane te disait : Mes mains et mes lèvres sont souillées, impure est toute ma vie, mes membres sont corrompus, mais accorde-moi ton pardon.
À tes pieds, ô mon Sauveur, une femme se tenait qui, en répandant son parfum, fut elle-même remplie de suave odeur grâce au pardon de ses péchés.
Ô Christ, la Courtisane te disait : Ce n'est pas le parfum qui me manque, mais la vertu; je t'offre ce que j'ai, ce que tu possèdes, donne-le moi en m'accordant ton pardon.
La myrrhe que je porte est corruption, mais celle que tu es nous donne vie, car tel est ton nom, ô Christ, divine Onction sur les fidèles répandue, mais pardonne, efface mon péché.
Gloire…
Père éternel et Fils incréé, partageant le même trône avec l'Esprit, en la triple unité de nature et la trinité des personnes, tu es le seul et véritable Dieu.
Et maintenant…
Mère de Dieu, espoir de ceux qui t'honorent sans fin, ne cesse pas d'intercéder auprès de celui qui est né de toi, pour qu'il me délivre de tout danger et des multiples tentations.