JEUDI SAINT

LE JEUDI SAINT AUX MATINES

Les Matines sont célébrées soit le jeudi matin soit le mercredi soir. Elles commencent par l'office royal. Le prêtre dit : Béni soit notre Dieu… Le Lecteur : Amen et les prières initiales. Venez, adorons… les psaumes 19 et 20. Gloire... et maintenant... De nouveau : saint Dieu… toute-sainte Trinité… Notre Père. Le prêtre : Car c’est à toi… Le Lecteur : Sauve ton peuple, Seigneur… Toi qui souffris librement… et Protectrice … Le prêtre dit la petite litanie du triple Kyrie eleison et l’ecphonèse : Car tu es un Dieu miséricordieux… Le chœur : Amen et Au nom du Seigneur, père, bénis !

Le prêtre : Gloire à la sainte, consubstantielle et indivisible Trinité… Le chœur : Amen. Le Supérieur ou un lecteur dit 3 fois : Gloire à Dieu au plus haut des cieux... et 2 fois Seigneur, ouvre mes lèvres… puis il lit les psaumes 3, 37, 62, 87, 102, 142. Ensuite, le prêtre ou le diacre dit la grande litanie de paix.
Après l'ecphonèse, Amen et l'on chante l'Alléluia et le tropaire du jour, mode 8 :
Alléluia, alléluia, alléluia.

Versets :
1. La nuit, je veille devant toi, Seigneur, car tes préceptes illuminent la terre. `
2. Apprenez la justice, vous tous, les habitants de l'univers.
3. Envers ton peuple seront connus ton zèle et ton amour.
4. Multiplie ton peuple, Seigneur, multiplie ton peuple, manifeste ta puissance.

À l'heure même où les disciples glorieux au baptistère de la Cène furent tous illuminés, l'impie Judas, pressé par la fièvre de l'argent, au même instant dans les ténèbres s'enfonça et te livra aux juges iniques, toi le Juge juste et bon. Ô mon âme, si tu recherches l'argent, regarde où va se pendre celui qui l'aime tant; détourne-toi de l'avarice de Judas qui ose un tel forfait envers le Maître qu'il trahit. Toi qui es bon pour tous les hommes, Seigneur, gloire à toi.

Ce tropaire est chanté une deuxième fois après : Gloire au Père et une troisième fois après : et maintenant.

Diacre : Et pour être jugé digne… Chœur : Kyrie eleison (3 fois). Diacre : Sagesse, debout, écoutons la lecture du saint évangile. Prêtre : Paix à tous. Chœur : Et à ton esprit.

Lecture de l’Évangile selon Luc (22,1-39)

Chœur : Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.

On lit le psaume 50, et tout de suite après, sans la prière habituelle, on chante ce canon, qui a pour acrostiche : Je chante une hymne longue pour le grand jeudi.

ODE 1, mode 6

Grâce au bâton de Moïse la mer Rouge se divise en deux, et les
sources de l'abîme sont asséchées : pour le peuple sans armes un passage est ouvert, mais les équipages de Pharaon y trouvent leur tombeau,et vers Dieu s'élève le chant qui célèbre la victoire du Christ notre Dieu.

Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.

L'insondable Sagesse de Dieu, cause de tout bien et source de la vie, en la sainte Mère inépousée a bâti sa maison; s'étant revêtu d'un temple de chair, il s'est couvert de gloire, le Christ notre Dieu.

La véritable Sagesse de Dieu, initiant aux mystères ses amis, apprête une table chargée de mets spirituels et pour les fidèles remplit la coupe d'immortalité; approchons avec crainte en disant : Il s'est couvert de gloire, le Christ notre Dieu.

Venez, tous les fidèles, pour écouter la voix de la divine Sagesse incréée, qui nous adresse le message le plus haut : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur; et dans l'allégresse chantons : Il s'est couvert de gloire, le Christ notre Dieu.

Catavasie : l'hirmos : Grâce au bâton de Moïse…

ODE 3

Le Seigneur, Roi de tous et Dieu créateur, sans changement a revêtu notre humaine pauvreté et lui même, étant notre Pâque, s'est offert à ceux qu'il voulait sauver par sa mort : Prenez et mangez, ceci est mon corps, vous y trouverez l'aliment de votre foi.

Remplissant toi-même, Dieu très bon, la coupe d'allégresse qui libère le genre humain, tu deviens ton propre sacrificateur et tu fais boire tes disciples en disant : Prenez et buvez, ceci est mon sang, vous y trouverez l'aliment de votre foi.

À tes disciples tu disais, Seigneur sans péché : Malheur à celui qui me trahit; il ne connaîtra point ce mystère, l'insensé, il ne pourra pas le saisir; mais vous, demeurez en moi : vous y trouverez l'aliment de votre foi.

Catavasie : l'hirmos : Le Seigneur, Roi de tous… Petite litanie, avec l'ecphonèse : Car tu es notre Dieu, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit...

Cathisme, mode 1

Celui qui fit les lacs, les sources et les mers nous montre la plus grande humilité : d'un linge se ceignant et de ses disciples lavant les pieds, il s'abaisse, dans sa miséricorde infinie, et de l'abîme du mai nous fait remonter, lui le seul Ami de l’homme.

Mode 3
Dans ta miséricorde, tu t'es humilié et tu as lavé les pieds de tes disciples, les préparant à la divine émulation, et Pierre, qui refusait d'être lavé, obéit pourtant à ton ordre divin et, pendant que tu le lavais, Seigneur, il te suppliait instamment de nous accorder la grâce du salut.

Mode 4
À tes disciples, Seigneur, au cours du repas tu as révélé le mystère de ta sainte immolation qui nous délivre de la mort, et nous vénérons ta divine Passion.

ODE 4

Prévoyant, ô Christ, ton mystère ineffable, le Prophète disait : Tu as montré la force de ton amour souverain, Dieu de miséricorde, Père très-bon, ton Fils unique, tu l'as envoyé dans le monde pour le par don des péchés.

Marchant vers ta Passion, source d'impassibilité pour le genre humain, ô Christ, tu disais à tes amis : J'ai désiré manger cette Pâque avec vous, moi le Fils unique envoyé par le Père en ce monde pour le pardon des péchés.

Buvant à la coupe, Seigneur immortel, à tes disciples tu disais : Jamais plus ici-bas je ne boirai de ce fruit de la vigne avec vous, moi le Fils unique envoyé par le Père en ce monde pour le pardon des péchés.

Ô Christ, tu as dit à tes amis : Nous boirons un vin nouveau dans le royaume des cieux; et vous partagerez ma divinité, car le Père m'a envoyé dans ce monde pour le pardon des péchés.

Catavasie : l'hirmos : Prévoyant, ô Christ…

ODE 5

Unis par le lien de la charité, les apôtres se laissèrent laver les pieds par le Christ Seigneur de l'univers, pour devenir les brillants messager annonçant au monde l'évangile de paix.

La Sagesse de Dieu qui retient les grandes eaux, qui dompte les abîmes et met un frein à la fureur des flots, en ce jour verse de l'eau dans un bassin pour laver les pieds des serviteurs du Seigneur !

Le Maître donne à ses disciples l'exemple de l'humilité et d'un linge se ceint, lui qui de nuages revêt le ciel, il plie le genou pour laver les pieds de ses serviteurs, lui qui tient en main le souffle de tous les vivants.

Catavasie : l'hirmos : Unis par le lien de la charité…

ODE 6

J'enfonce dans l'abîme du péché et, ne pouvant plus souffrir la colère des flots, comme Jonas je te crie : À la fosse rachète ma vie.

Sauveur, à tes disciples tu disais : Vous m'appelez Seigneur et Docteur,et je le suis en effet, imitez ce que je fais maintenant.

Celui qui est pur n'a pas besoin qu'on lui lave les pieds; vous êtes purs, pas tous cependant : l'un de vous, dans sa folie, me trahira.

Catavasie : l'hirmos : J'enfonce dans l'abîme du péché… et petite litanie, avec l’ecphonèse : Car tu es le Roi de la paix et le Sauveur de nos âmes, …

Kontakion, mode 2

Ses mains qui ont reçu le pain, le traître les tend furtivement afin de recevoir le prix de celui qui a créé l'homme de ses mains, et dans le mal s'entête Judas, serviteur et félon.

Ikos

Approchons-nous avec crainte de la table mystique et purifions nos cœurs pour recevoir le pain; restons auprès du Maître afin de voir comment il lave les pieds de ses disciples et les essuie; à notre tour, faisons comme lui, obéissant mutuellement et les uns aux autres nous lavant les pieds; car à ses disciples le Christ a dit de faire ainsi, mais il ne fut pas entendu par Judas, serviteur et félon.

SYNAXAIRE

Le saint et grand Jeudi, comme nos pères nous l'ont prescrit, selon la tradition reçue des apôtres divins et des saints Évangiles, nous célébrons les quatre mystères suivants : le Lavement des pieds, la Cène mystique, la prière suprême du Christ et la trahison de Judas.

Le Seigneur, qui jadis, lorsqu'il se promenait à la brise du soir, troubla le Paradis par le bruit de son pas,
vient aujourd'hui laver les pieds de ses disciples,
au soir du grand Jeudi.

En ce repas sacré, doublement s'accomplit la Pâque de la Loi, où le Christ nous révèle en son corps et son sang une Pâque nouvelle.

Et puis, c'est la prière et la suprême angoisse,
et la sueur de sang, le calice qui passe !

Pourquoi venir chercher, avec glaive et bâton, celui qui veut mourir pour notre rédemption ?

La Pâque hébraïque devait être immolée le vendredi. Or il convenait que la vérité s'accordât avec son image, c'est-à-dire que ce même jour fût immolé aussi le Christ notre Pâque. Par anticipation, comme disent les Pères saints, notre Seigneur Jésus Christ célèbre la Pâque le jeudi soir : en effet, chez les Juifs, le soir du jeudi et tout le vendredi sont comptés comme un seul jour; c'est ce qu'on appelle le «nykhthiméron» (d'un coucher de soleil à l'autre). Telle est la raison pour laquelle il accomplit à ce moment-là, avec ses disciples, la Pâque selon la Loi, comme l'ont dit quelques-uns, dont le divin Chrysostome. D'abord, ils se tinrent debout, les reins ceints, les sandales aux pieds, le bâton à la main, observant tous les autres préceptes de la Loi, pour ne pas sembler la transgresser. Cette Pâque, c'est Zébédée qui l'a préparée, lui qui portait la cruche d'eau, comme l'affirme Athanase le Grand, ce qui n'est pas l'avis de tous. Ensuite, révélant à ses disciples une célébration plus parfaite, le Seigneur institue le mystère de notre Pâque dans la chambre haute, la nuit étant déjà tombée. «Le soir venu, est-il dit, il se mit à table avec les douze.» Remarquez-le, ce n'était pas la Pâque de la Loi, puisqu'on s'attable pour ce repas, fait de pain et de vin, alors que précédemment on avait du rôti et des azymes.
Mais, avant le début de ce nouveau repas, il se lève de table, il quitte son manteau et verse de l'eau dans un bassin, faisant tout lui-même, à la fois pour confondre Judas et pour rappeler aux autres apôtres qu'ils ne doivent pas chercher à dominer, comme il le montre après le lavement des pieds en disant : «Que celui qui veut être le premier se comporte comme le dernier de tous !», se donnant lui-même en exemple. Il semble que le Christ lava d'abord les pieds à Judas, qui sans vergogne avait pris la première place. En dernier lieu, il en vint à Pierre; mais celui-ci, étant le plus ardent de tous, reprend le Maître, quitte ensuite à lui laisser faire davantage. Leur ayant donc lavé les pieds et leur ayant montré l'élévation sublime que procure l'humilité, il reprit son manteau et sa place, et leur enseigna à s'aimer les uns les autres, sans chercher à dominer.
Et, tandis qu'ils mangeaient, ce fut l'annonce de la trahison. Les disciples s'affligeant à ce sujet, Jésus dit au seul Jean, en secret : «Celui à qui je donnerai un morceau de pain après l'avoir trempé, c'est lui qui me trahir !» Si Pierre avait su de qui il s'agissait, comme il était le plus ardent de tous, il aurait pu tuer Judas. Ou encore : «Celui qui a plongé avec moi la main dans le plat », car on trouve l'un et l'autre.
Après un bref intervalle, il prit du pain et dit : :Prenez et mangez», et de même pour le calice : Buvez-en tous, ceci est mon sang, celui de la nouvelle alliance, faites cela en mémoire de moi.» Tout en faisant cela il mangea et but avec eux. Remarquez-le bien, ce qu’il dit être son corps, c'est du pain, et non des azymes. Que soient donc confondus ceux qui offrent des azymes pour le sacrifice !
Après le pain, Satan entra dans Judas : si auparavant il l'avait seulement tenté, maintenant il habite en lui sûrement. Étant sorti, il donna un signal aux grands prêtres, afin de le leur livrer, pour trente pièces d'argent. Après le repas, les disciples se rendirent au Mont des Oliviers, dans un jardin appelé Gethsémani. Quelque temps après, Jésus leur dit : «Vous allez tous vous scandaliser à cause de moi cette nuit.» Pierre lui dit : «Même si tous te reniaient, moi je ne le ferai pas.» Or il se faisait tard, la nuit était déjà profonde. Jésus lui dit : «Avant que le coq ne chante deux fois, tu m'auras renié trois fois.» Ce qui se produisit, Pierre ayant été saisi d'une grande peur. Dieu lui montra ainsi la faiblesse de sa nature, mais en même temps, puisqu'il va lui confier ensuite le monde entier, il lui fait réaliser que l'univers est sujet à la même nature, et qu'il devra donc se montrer miséricordieux envers les pécheurs.
Le triple reniement de Pierre représente les péchés de tous les hommes contre Dieu. D'abord, le commandement qu'a transgressé Adam; ensuite la transgression de la Loi écrite; en troisième lieu, celle des préceptes du du Verbe. Mais le Sauveur le guérit par une triple repentance; c'est pourquoi il lui dit par fois fois : «Pierre, m'aimes-tu ?» Après cela, il dit à ses disciples (montrant ainsi son humanité, parce que la mort est effrayante pour tous) : «Mon âme est triste à en mourir.» Étant allé un peu plus loin, il pria par trois fois, disant : «Mon Père, s'il est possible, éloigne de moi ce calice, sans que je le boive; cependant, que ta volonté soit faite.» D'une part, il dit cela en tant qu'homme, mais en même temps il écarte habilement le diable, afin que ce dernier, croyant avoir affaire à un homme puisqu'il craint la mort, ne fasse pas obstacle au mystère de la Croix. Revenant vers ses disciples, il les trouva endormis et s'adressant à Pierre, il lui dit : «Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi», traduisez : «Toi qui disais vouloir combattre pour moi jusqu'à la mort, voici que tu dors comme les autres ! »
Il s'était donc rendu de l'autre côté du torrent du Cédron, là où il y avait un jardin, afin de s'y tenir avec ses disciples. Ils avaient l'habitude de s'y rendre souvent. Aussi Judas connaissait-il l'endroit. Ayant pris des soldats et la foule le suivant, il s'avança vers Jésus, lui donnant un baiser : c'était le signal qu'il avait convenu, parce que plusieurs fois il était sur le point d'être pris et leur avait échappé sans se faire voir. Mais ici, Jésus vient lui-même à leur rencontre en disant : Qui cherchez-vous ? Car ils ne le connaissaient pas encore. Pourtant l'obscurité n'était pas complète, puisqu'il y avait, comme il est dit, des lanternes et des torches allumées. Effrayés, ils reculèrent et tombèrent par terre. Judas ayant fait ce qu'il avait convenu, Jésus lui dit : «Ami, fais la besogne pour laquelle tu es ici», c'est-à-dire : «Pour ce que tu es venu faire, c'est le moment opportun.» Puis il dit encore : «Suis-je un brigand, que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour me saisir ?» Et c'est de nuit qu'ils vinrent, pour qu'il n'y eût pas de tumulte parmi le peuple. Alors le bouillant apôtre Pierre sortit un de ces glaives qui depuis le soir étaient prêts pour la circonstance, il en frappa un serviteur du grand prêtre nommé Malchus et lui trancha l'oreille droite. Mais, sachant que les grands prêtres disaient de lui : «Il n'a pas bien écouté la Loi et il enseigne !», le Christ en fait reproche à Pierre, parce que ce n'est pas bien, pour le disciple d'un homme spirituel, de se servir du glaive. Et il guérit Malchus. Ayant donc pris Jésus, ils le livrent et l'emmènent chez Anne, le grand prêtre, qui était le beau-père de Caïphe. Car ils s'y étaient tous réunis, scribes et pharisiens, vociférant contre le Christ. C'est là que la servante s'en prit à Pierre et qu'eut lieu son reniement; et, dans l'intervalle, la nuit étant passée, le coq chanta pour la troisième fois. Et lui, se souvenant, pleura amèrement. Bientôt, ce fut le matin : en amena le Christ d'Anne chez le grand prêtre Caïphe, où on lui cracha au visage et où de faux témoins furent convoqués. Lorsque brilla le jour, Caïphe l'envoya chez Pilate. Tout en l'y conduisant, «ils n'entrèrent pas dans le prétoire, pour ne pas se souiller, afin de pouvoir manger la Pâque». Certains, comme dit Chrysostome, allèguent que pharisiens et grands prêtres auraient alors commis une infraction envers la Loi en déplaçant la Pâque, car c'est cette nuit-là qu'ils auraient dû la manger, et ils l'auraient déplacée pour pouvoir tuer le Christ. Mais, s'ils devaient manger la Pâque à ce moment, le Christ a montré, en la mangeant le soir avant, qu'il nous initiait au mystère parfait; ou bien, comme on l'a dit, il fallait que devînt réalité ce qui n'était, dans la Loi, qu'une image. Et de fait saint Jean dit : «avant la fête de Pâque». C'est pour ces raisons que nous fêtons nous aussi tout ce qui eut lieu ce jeudi-là et la nuit suivante, et que de ces ineffables faits et gestes nous faisons mémoire avec crainte.

Dans ton ineffable miséricorde, Christ notre Dieu, prends pitié de nous. Amen.

ODE 7

Jadis, dans la fournaise de Babylone, les Jeunes Gens ne craignaient point le feu où ils furent jetés, mais ils marchaient dans les flammes, tout couverts de rosée, et ils chantaient : Dieu de nos Pères, Seigneur, tu es béni.

Baissant la tête, Judas s'enfonçait dans son mauvais dessein, cherchant l'occasion de livrer au jugement le Juge juste et bon et le Dieu de nos Pères, le Seigneur tout-puissant.

L'un de vous me trahira, disait le Christ à ses amis; et ils furent saisis de crainte et de douleur; oubliant leur joie, ils demandaient : Serait-ce moi ? Dieu de nos pères, Seigneur, dis le-nous.

Celui qui ose mettre avec moi la main au plat, il vaudrait mieux pour lui qu'il n'eût jamais franchi les portes de la vie ! Et le Dieu de nos Pères désigne celui qui le trahit.

Catavasie : l'hirmos : Jadis, dans la fournaise…

ODE 8

Pour obéir à la loi de leurs pères, les nobles Jeunes Gens affrontèrent la mort et du roi de Babylone méprisèrent l'ordre insensé; tous ensemble, dans le feu qui ne pouvait les consumer, ils chantaient dignement la louange du Dieu tout-puissant : Chantez le Seigneur, toutes «ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Gloire à toi, notre Dieu, gloire à toi.

Les saints apôtres, bienheureux convives de Sion, suivirent le Verbe, comme des agneaux leur Pasteur; unis au Christ, ils n'en furent point séparés; nourris par le Verbe divin, ils criaient, reconnaissants : Chantez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Bénissons le Seigneur, Père, Fils et saint Esprit.

Judas l'Iscariote oublie les lois de l'amitié : ses pieds que tu as lavés le portent à la trahison; ayant mangé ton pain et reçu ton divin corps, ô Christ, il te tend un piège, lui qui n'a pas su crier : Chantez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Et maintenant...

Judas l'effronté reçut le corps qui délivre du péché et le sang divin répandu pour le monde et son salut; il ne rougit pas de boire ce sang qu'il vendait à prix d'argent, il ne sut éviter cette félonie et crier : Chantez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Louons, bénissons le Seigneur, prosternons-nous devant lui, le chantant et l'exaltant dans tous les siècles.

Catavasie : l'hirmos : Pour obéir à la loi de leurs pères…

ODE 9

À l'immortelle et sainte table que le Maître a préparée dans la chambre haute,venez, fidèles, prenons part en élevant nos cœurs, car le Verbe est présent là-haut : nous l'avons appris du Verbe lui-même, dont nous chantons la gloire.

Allez, dit le Verbe à ses disciples, préparer la Pâque dans la chambre haute; cette Pâque qui fortifie l'esprit, préparez-la pour ceux que j'initie avec les azymes de pureté et la parole de vérité, et glorifiez la force de la grâce et de l'amour.

Avant les siècles le Père m'a engendré, moi la Sagesse créatrice, et m'a établie comme principe de ses voies pour les œuvres qui maintenant s'accomplissent mystiquement; et, Verbe par nature incréé, je m'approprie le langage de celui que j'ai assumé.

Homme, je le suis en réalité, et non point en apparence seulement; et, par le fait de cette communication, divine est la nature qui m'est unie; aussi reconnaissez en moi l'unité et l'intégrité des deux natures dont je suis composé.

Catavasie : l'hirmos : À l'immortelle et sainte table… et petite litanie, avec l'ecphonèse : Car toutes les Puissances des cieux…

Exapostilaire, mode 3

Ta chambre, je la vois, ô mon Sauveur, toute illuminée, et je n'ai pas l'habit nuptial pour y entrer et jouir de ta clarté : illumine le vêtement de mon âme et sauve-moi, Seigneur, sauve-moi. (3 fois)

LAUDES

On lit les psaumes 148 et 149, puis on chante ces versets du psaume 150, avec les stichères.

Mode 2

— Louez-Le pour ses hauts faits, louez-Le selon sa Grandeur infinie.

L'assemblée des Juifs se réunit pour livrer à Pilate le Créateur de l'univers,et les impies font passer en jugement celui qui vient juger les vivants et les morts; ils préparent la Passion de celui qui guérit nos passions et nos maladies. Seigneur longanime, grande est ta miséricorde : gloire à toi.

— Louez-Le au son de la trompe, louez-Le sur la harpe et la cithare.

Judas le félon pendant la Cène, Seigneur, a mis avec toi sa main dans le plat; et maintenant il tend la main aux hommes sans loi pour recevoir les deniers; lui qui avait calculé le prix du parfum, il ne tremble pas de vendre celui dont on ne peut estimer le prix; lui qui tendit ses pieds à laver, il donne à son Maître un faux baiser pour le livrer aux impies; et, du chœur des apôtres rejeté, bien qu'il eÛt rejeté les trente deniers, il ne put voir ta Résurrection le troisième jour. À cause d'elle, Seigneur, prends pitié de nous.

— Louez-Le par le tambourin et la danse, louez-Le au son des cordes et des instruments.

Judas le fourbe et le félon par un faux baiser trahit le Seigneur, notre Sauveur, comme un esclave il vend son Maître aux impies; comme brebis d'abattoir, ainsi le suit l'Agneau de Dieu, le Fils du Père, qui seul a pitié de nous.

— Louez-Le avec les cymbales retentissantes, louez-Le avec les cymbales de jubilation, que tout souffle loue le Seigneur !

Judas par ses œuvres se montra comme le serviteur et félon, le disciple insidieux, l'ami et le démon, car en accompagnant son Seigneur, en lui-même, il méditait sa trahison, pensant et se disant : Voici, je le livrerai, et je toucherai la somme convenue ! Cherchant à vendre le Parfum et à prendre au piège Jésus, il embrasse et livre le Christ. Et comme brebis d'abattoir, ainsi le suivait le Seigneur, dans son unique bonté et sa tendresse pour nous.

Gloire au Père... et maintenant...

L'Agneau annoncé par Isaïe marche vers son immolation librement, il se laisse frapper et souffleter; sans détourner sa face des crachats, il accepte l'ignominie de la mort et lui le Dieu sans péché, il souffre tout pour nous sauver et donner à tous les hommes sa résurrection.

PETITE DOXOLOGIE.

Litanie de demandes, avec l'ecphonèse : Car tu es un Dieu miséricordieux... Diacre : Inclinons nos têtes devant le Seigneur. Chœur : Devant toi, Seigneur.

Le prêtre : Car il t'appartient de nous faire miséricorde et de nous sauver, ô notre Dieu...

Apostiches, mode 8

En ce jour, la perfide assemblée se réunit contre le Christ et décide de livrer à Pilate l'innocent pour ne pas assumer l'initiative de sa mort; en ce jour, l'avare se met la corde au cou,Judas se prive doublement de la vie temporelle et de celle d'en haut; en ce jour, Caïphe prophétise sans le vouloir : Il vaut mieux, dit-il, qu'un seul homme périsse pour tous, car il est venu souffrir pour ôter nos péchés et nous délivrer de la servitude de l'ennemi, dans sa bonté et sa tendresse pour nous.

— Celui qui partageait mon pain se vante de me faire tomber.

En ce jour, Judas laisse tomber le masque de sa charité et révèle son amour de l'argent; il n'a plus le souci des indigents : ce n'est plus le vase de parfum ni la myrrhe qu'il veut monnayer; mais il met en vente le céleste parfum et il en détourne le prix, il court chez les Juifs et demande aux impies : Que voulez-vous me donner et moi, je vous le livrerai ? C'est l'avarice qui le pousse à trahir. Il vend le trésor à bon marché et c'est au gré des acheteurs qu'il fixe la valeur de ce qu'il vend; il n'est pas exigeant sur le prix, il vend le Seigneur comme un esclave fugitif. les voleurs jettent toujours ce qu'ils ont de précieux; mais aujourd'hui c'est le trésor sacré que le disciple jette aux chiens, car la fièvre de l'argent l'aliène contre Dieu. Fuyons donc son exemple et disons : Seigneur longanime, gloire à toi.

— Il s'en va, et dehors, aussitôt, il parle contre moi.

Ô Judas, tu combles la mesure des impies, puisqu'en ton amour de l'argent tu rejettes toute humaine bonté; si tu aimais les trésors, pourquoi donc as-tu suivi celui qui prêchait la pauvreté ? Si tu aimais le Seigneur, pourquoi donc as-tu vendu celui qui n'a pas de prix, en le livrant à l'infamie de la mort ? Que tremble le soleil, que la terre gémisse et te dise, en son effroi, Seigneur de tendresse : Gloire à toi !

— Mes ennemis disent de moi méchamment : Quand va-t-il mourir, pour que périsse son nom ?

Fidèles, que nul ne s'approche de la Cène du Seigneur sans y être initié, que nul ne s'approche pour trahir comme Judas; car, ayant reçu sa bouchée, il quitta le Pain de vie et, sous l'apparence du disciple, c'était un meurtrier : à la table des Apôtres il mangeait, mais se réjouissait en compagnie des impies; dans sa haine, il embrasse le Seigneur et trahit par un baiser celui qui nous rachète de la malédiction, notre Sauveur et notre Dieu.

Gloire au Père...

Ô Judas, tu combles la mesure des impies, puisqu'en ton amour de l'argent tu rejettes toute humaine bonté; si tu aimais les trésors, pourquoi donc as-tu suivi celui qui prêchait la pauvreté ? Si tu aimais le Seigneur, pourquoi donc as-tu vendu celui qui n'a pas de prix, en le livrant à l'infamie de la mort ? Que tremble le soleil, que la terre gémisse et te dise, en son effroi, Seigneur de tendresse : Gloire à toi !

Et maintenant, mode 5

Initiant tes disciples, Seigneur, tu les instruisais par ces mots : Amis, que nulle crainte ne vous sépare de moi : si je souffre, c'est pour le monde et son salut, ne soyez pas troublés à mon sujet, car je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie en rançon pour tous; si vous êtes mes amis, efforcez-vous de m'imiter : que celui qui veut être le premier soit le dernier de tous, et que le maître se conduise en serviteur; demeurez en moi et vous porterez du fruit, car je suis la vigne et vous êtes les sarments.

— Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu très-haut, de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits.

Trisagion et prière du Seigneur : saint Dieu, toute-sainte Trinité, Notre Père. Le prêtre : Car c’est à toi… Chœur. Amen.

Tropaire, mode 8
À l'heure même où les disciples glorieux au «baptistère» de la Cène furent tous illuminés, l'impie Judas, pressé par la fièvre de l'argent, au même instant dans les ténèbres s'enfonça et te livra aux juges iniques, toi le Juge juste et bon. Ô mon âme, si tu recherches l'argent, regarde où va se pendre celui qui l'aime tant; détourne-toi de l'avarice de Judas qui ose un tel forfait envers le Maître qu'il trahit. Toi qui es bon pour tous les hommes, Seigneur, gloire à toi.

Litanie : Aie pitié de nous, ô Dieu, avec triple Kyrie eleison et l'ecphonèse : Car tu es un Dieu de miséricordieux…

Chœur : Amen. Diacre : Sagesse ! Chœur : Bénis.
Prêtre : Que vous bénisse celui qui est béni, le Christ notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Chœur : Amen. Affermis, Seigneur, la sainte foi des chrétiens fidèles et orthodoxes pour les siècles des siècles.

Et on lit l'heure de Prime.

LE JEUDI SAINT À PRIME

Venez, adorons, …
On lit, comme d'ordinaire, les psaumes 5, 89 et 100.

Gloire au Père... et maintenant... Alléluia ... Kyrie eleison (3 fois). Gloire au Père ... et le tropaire du Jeudi saint : À l'heure même…
Et maintenant... et le théotokion de Prime : Comment t'appellerons -nous, ô Pleine de grâce… puis le tropaire de la prophétie.

Tropaire, mode 3

Ô Christ, tu as reçu sans colère les soufflets pour sauver le genre humain : délivre du tombeau notre vie,Seigneur, accorde-nous ton salut.

Le prêtre : Soyons attentifs ! Le lecteur dit le prokimenon, alternant avec le chœur.

Prokimenon, mode 1
Sachent les nations que tu as pour nom le Seigneur,tu es le seul Très-Haut sur toute la terre.
Verset : Ô Dieu, qui pourrait s'égaler à toi ?

Lecture de la prophétie de Jérémie
(11, 18-23; 12,1-5,9-11,14-15)

Seigneur, tu m'as instruit, et je l'ai su : tu m'as fait connaître leurs agissements. Et moi, j'étais comme un agneau docile qu'on mène à l'abattoir, ignorant ce qu'ils tramaient contre moi : «Faisons-lui goûter du bois, arrachons-le de la terre des vivants, qu'on ne se souvienne plus de son nom !» Mais toi, Seigneur Sabaoth, qui juges avec justice, qui scrutes les reins et les cœurs, puissé-je voir la vengeance que tu tireras de ces gens, car c'est à toi que j'ai remis ma cause. C'est pourquoi, voici ce que dit le Seigneur contre les gens d'Anathoth, qui en veulent à ma vie et disent : Cesse de prophétiser au nom du Seigneur, si tu ne veux pas mourir de notre main ! Voici ce que dit le Seigneur Sabaoth : Je vais les visiter; leurs jeunes gens mourront par l'épée, leurs fils et leurs filles périront de faim; nul n'échappera quand j'amènerai le malheur sur les gens d'Anathoth, l'année de ma visite ! Tu es trop juste, Seigneur, pour que j'entre en contestation avec toi; cependant je voudrais traiter une question de justice avec toi. Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère, pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix ? Tu les plantes, et ils prennent racine, ils croissent et portent du fruit. Tu es sur leurs lèvres, mais loin de leur cœur. Mais toi, Seigneur, tu me connais, tu me vois et tu sondes mon cœur : il est avec toi. Enlève-les comme des brebis pour l'abattoir, réserve-les pour le jour du massacre. Jusques à quand le pays sera-t-il en deuil et l'herbe de la campagne sera-t-elle desséchée ? À cause de la perversité de ses habitants, les bêtes et les oiseaux périssent, Car ils disent : Le Seigneur ne verra pas notre chemin, nos pieds courent et nous font échapper ! Venez, rassemblez toutes les bêtes sauvages, qu'elles viennent à la curée ! Des pâtres nombreux ont saccagé ma vigne, ils ont foulé mon domaine, réduit mon champ bien-aimé en un pacage inculte, ils en ont fait une ruine ! Voici ce que dit le Seigneur contre tous mes voisins mauvais, qui ont usurpé l'héritage que j'avais donné à mon peuple Israël : Voici, je vais les arracher de leur sol, et j'arracherai du milieu d'eux la maison de Juda. Mais, après les avoir arrachés, de nouveau j'en aurai compassion, et je les ramènerai chacun dans son héritage, chacun dam son pays.

Le prêtre : Sagesse, soyons attentifs !
Le Lecteur dit le prokimenon, alternant avec le chœur.

Prokimenon mode 8
Rendez hommage et faites offrande au Seigneur notre Dieu. Verset : En Juda Dieu est connu, en Israël grand est son nom.

Selon ta parole dirige mes pas, et que le mal n'ait pas d'emprise sur moi.

De l'oppression des hommes délivre-moi, pour que j'observe ta loi.

Illumine ton serviteur à la clarté de ton visage, et apprends-moi tes volontés.

Que ma bouche s'emplisse de ta louange, pour que je chante ta gloire, tout le jour ta suprême majesté !

Trisagion et Prière du Seigneur…

Kontakion, mode 2
Ses mains qui ont reçu le pain, le traître les tend furtivement afin de recevoir le prix de celui qui a créé l'homme de ses mains; et dans le mal s'entête Judas, serviteur et félon.

Kyrie eleison (40 fois).

Toi qui en tout temps…

Kyrie eleison (3 fois). Gloire au Père... et maintenant...

Toi plus vénérable que les chérubins …
Au nom du Seigneur, Père bénis !

Prêtre : Que Dieu nous prenne en pitié et nous bénisse, qu’il faisant luire sur nous sa face, et qu'il ait pitié de nous.

Lecteur: Amen.

Ô Christ, lumière véritable illuminant et sanctifiant tout homme venant en ce monde, que brille sur nous la lumière de ta face, pour qu'en elle nous voyions ta lumière inaccessible; et dirige nos pas vers l'accomplissement de tes préceptes, par l'intercession de ta Mère très-pure et de tous les Saints. Amen.

Puis on chante ce kontakion, ton 8 :

Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine. Vers toi montent nos louanges, nos chants d'action de grâces. De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée.

Le prêtre : Gloire à toi, Christ Dieu, notre espérance gloire à toi.
Chœur : Gloire au Père... et maintenant... Kyrie eleison (3 fois). Père, bénis !

Congé
Que Celui qui marche librement vers sa Passion pour notre salut, le Christ notre vrai Dieu, par l'intercession de sa Mère toute pure et immaculée, des saints, glorieux et illustres Apôtres, des saints et justes aïeux du Seigneur, Joachim et Anne, et de tous les Saints, ait pitié de nous et nous sauve, lui qui est bon et qui aime les hommes.

LE JEUDI SAINT À VÊPRES

Les Vêpres sont habituellement célébrées dans la matinée, à cause de la Liturgie qui les suit ou parce que le soir on doit célébrer les Matines du Vendredi saint (office des 12 évangiles ou des Saintes Souffrances). Le Prêtre dit : Béni soit notre Dieu. Le Lecteur : Amen et les prières initiales. Kyrie eleison (12 fois). Gloire... et maintenant... Venez, adorons… et le psaume 103.
Le prêtre ou le diacre dit la grande litanie de paix.

Lucernaire, mode 2

Seigneur, je crie vers toi…

— Fais sortir de prison mon âme, pour que je confesse ton Nom.

L'assemblée des Juifs se réunit pour livrer à Pilate le Créateur de l'univers, et les impies font passer en jugement celui qui vient juger les vivants et les morts; ils préparent la Passion de celui qui guérit nos passions et nos maladies. Seigneur longanime, grande est ta miséricorde : gloire à toi.

— Les justes sont dans l'attente à mon sujet, jusqu'à ce que Tu m'accordes ma récompense.

L'assemblée des Juifs se réunit pour livrer à Pilate le Créateur de l'univers, et les impies font passer en jugement celui qui vient juger les vivants et les morts; ils préparent la Passion de celui qui guérit nos passions et nos maladies. Seigneur longanime, grande est ta miséricorde : gloire à toi.

— Des profondeurs, j'ai crié vers Toi, Seigneur, Seigneur, écoute ma voix.

Judas le félon pendant la Cène, Seigneur, a mis avec toi sa main dans le plat; et maintenant il tend la main aux hommes sans loi pour recevoir les deniers; lui qui avait calculé le prix du parfum, il ne tremble pas de vendre celui dont on ne peut estimer le prix; lui qui tendit ses pieds à laver, il donne à son Maître un faux baiser pour le livrer aux impies; et, du chœur des Apôtres rejeté, bien qu'il eût rejeté les trente deniers, il ne put voir ta Résurrection le troisième jour. A cause d'elle, Seigneur, prends pitié de nous.

— Que tes Oreilles soient attentives à la voix de ma supplication.

Judas le félon pendant la Cène...

— Si Tu regardes les fautes, Seigneur, Seigneur, qui pourra tenir ? Mais auprès de Toi se trouve la propitiation.

Judas le fourbe et le félon par un faux baiser trahit le Seigneur, notre Sauveur, comme un esclave il vend son Maître aux impies; comme brebis d'abattoir, ainsi le suit l'Agneau de Dieu, le Fils du Père, qui seul a pitié de nous.

— A cause de ton Nom, je T'ai attendu, Seigneur,
mon âme a attendu ta Parole, mon âme a mis son espérance dans le Seigneur.

Judas le fourbe et le félon...

— Depuis la garde du matin jusqu'à la nuit,
depuis la garde du matin, qu'Israël espère dans le Seigneur.

Judas par ses œuvres se montra comme le serviteur et félon, le disciple insidieux, l'ami et le démon, car en accompagnant son Seigneur, en lui-même, il méditait sa trahison,pensant et se disant : Voici, je le livrerai, et je toucherai la somme convenue ! Cherchant à vendre le Parfum et à prendre au piège Jésus, il embrasse et livre le Christ. Et comme brebis d'abattoir, ainsi le suivait le Seigneur, dans son unique bonté et sa tendresse pour nous.

— Car auprès du Seigneur est la miséricorde, et auprès de Lui une abondante rédemption.
C'est Lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Judas par ses œuvres se montra...

— Louez le Seigneur, toutes les nations, célébrez-Le, tous les peuples;

L'Agneau annoncé par Isaïe marche vers son immolation librement, il se laisse frapper et souffleter; sans détourner sa face des crachats, il accepte l'ignominie de la mort et lui, le Dieu sans péché, il souffre tout pour nous sauver et donner à tous les hommes sa résurrection.

— Car puissante a été sa Miséricorde envers nous,
et la Vérité du Seigneur demeure dans les siècles.

L'Agneau annoncé par Isaïe...

Gloire au Père... et maintenant… mode 6

À l'engeance de vipères appartient Judas, comme ceux qui mangèrent la manne dans le désert et murmurèrent contre le Seigneur qui les nourrissait; la nourriture était encore dans leur bouche, et ils se rebellèrent contre Dieu; de même, le mauvais disciple ayant encore en bouche le pain des cieux, machinait sa trahison contre le Sauveur. Dans son audace et sa cupidité, il vend celui qui le nourrissait et par un baiser livre son Maître à la mort. Il est vraiment de l'engeance des impies et, comme eux, il hérite la perdition. Mais toi, Seigneur, garde nos âmes d'un tel forfait,en ton ineffable longanimité.

Entrée avec l'évangéliaire. On chante : Lumière joyeuse.
Diacre : Soyons attentifs !
Prêtre : Paix à tous.
Diacre : Sagesse, soyons attentifs !
Le Lecteur dit le prokimenon, alternant avec le chœur.

Prokimenon, mode 7
Seigneur, préserve-moi de l'homme pervers et de l'homme injuste délivre-moi.
Verset : de ceux qui méditent l'injustice en leur cœur et fomentent la guerre tout le jour.

Lecture de l’Exode (19,10-19)

Le Seigneur dit à Moïse : Va trouver le peuple et ordonne-lui de se purifier aujourd'hui et demain. Qu'ils lavent leurs vêtements et se tiennent prêts pour le troisième jour, car après demain le Seigneur descendra, à la vue de tout le peuple, sur la montagne du Sinaï. Puis, délimite le pourtour de la montagne et donne-leur cet avertissement : Gardez-vous de gravir la montagne, ou même d'en toucher la base ! Quiconque touchera la montagne sera mis à mort, mais personne ne portera la main sur lui : il sera lapidé ou percé de flèches; homme ou bête, il ne peut demeurer en vie. Quand sonnera la trompette, ils pourront gravir la montagne ! Alors Moïse descendit de la montagne vers le peuple, qui se purifia : ils lavèrent leurs vêtements. Puis il dit au peuple : Tenez-vous prêts pour le troisième jour; ne vous approchez d'aucune femme ! Le matin du troisième jour, il y eut un fracas de tonnerre, des éclairs, un épais nuage couvrait la montagne, et le son de la trompe retentit avec éclat; et tout le peuple qui était dans le camp trembla. Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu, et ils s'arrêtèrent au pied de la montagne. La montagne du Sinaï était toute fumante, parce que le Seigneur y était descendu sous forme de feu; et la fumée s'élevait comme celle d'une fournaise, et toute la montagne tremblait violemment. Le son de la trompe devenait de plus en plus fort. Moïse parlait, et Dieu lui répondait par l'éclat du tonnerre.

Prokimenon, mode 7
Seigneur, délivre-moi de mes ennemis et de mes adversaires sauve-moi.
Verset : Délivre-moi de qui fait le mal, et sauve-moi des hommes de sang.

Lecture du livre de Job (38,1-21; 42,1-5)

Le Seigneur dit à Job, du sein de la tempête et de la nuée. Quel est celui qui obscurcit mes conseils par des propos dénués de sens ? Mets ta ceinture, comme un homme : je vais t'interroger, tu me répondras. Où étais-tu quand j'ai fondé la terre. Parle, si tu es informé. Qui en a pris les mesures : le saurais-tu ? Qui a tendu sur elle le cordeau ? Sur quoi reposent ses bases ? Qui en a posé la pierre d'angle, parmi le concert joyeux des astres du matin, aux acclamations de tous les anges de Dieu ? Qui a fermé la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein maternel, quand je lui donnai les nuées pour habit et, pour langes, des brouillards ténébreux, quand je lui traçai des limites et lui mis portes et verrous en disant : «Tu n'iras pas plus loin, ici se brisera l'orgueil de tes flots» ? As-tu, une fois dans ta vie, commandé au matin, assigné l'aurore à son poste, pour qu'elle saisisse les ailes de la terre et en secoue les méchants ? Ou bien est-ce toi qui, prenant du limon de la terre, façonnas un vivant et le mis sur terre avec la parole ? Arraches-tu aux impies la lumière ? As-tu brisé le bras de l'orgueilleux ? As-tu pénétré jusqu'aux sources de la mer, t'es-tu promené au fond de l'océan ? Les portes de la mort se sont-elles ouvertes devant toi ? Les gardiens de l'Enfer, en te voyant, ont-ils été dans l'épouvante ? As-tu quelque idée des étendues terrestres ? Parle, si tu sais tout cela ! De quel côté habite la lumière; et les ténèbres, où résident-elles ? Pourrais-tu me conduire à leurs frontières et reconnaître les sentiers de leur demeure ? Tu dois le savoir, puisque tu étais déjà né : le nombre de tes jours est si grand ! Job répondit au Seigneur en ces termes : Je sais que tu peux tout, que rien n'est impossible à Dieu. J'étais «celui qui obscurcit tes conseils par des propos dénués de sens». Aussi ai-je parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que j'ignore. Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t'ont vu !

Lecture de la prophétie d'Isaïe (50,4-11)

Le Seigneur m'a donné une langue de disciple, pour que je sache quand il me faut parler. Chaque matin il éveille mon oreille, pour que j'écoute en disciple. Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et je n'ai pas résisté, je ne l'ai pas contredit. J'ai tendu le dos à ceux qui me frappaient et mes joues au soufflets : je n'ai pas dérobé mon visage à la honte des crachats. Le Seigneur Dieu me vient en aide, c'est pourquoi je ne ressens pas les outrages. J'ai durci mon visage comme une pierre, sachant que je ne serais pas confondu; car il est proche, celui qui me justifie. Qui jugera contre moi ? qu'il se lève en même temps que moi ! Qui jugera contre moi ? qu'il se présente ! Le Seigneur Dieu vient à mon aide : qui me condamnerait ? Voici que tous vous vieillirez comme un manteau, et la teigne vous rongera. Quiconque parmi vous craint le Seigneur, qu'il écoute la voix de son serviteur ! Ceux qui marchent dans les ténèbres, privés de lumière, qu'ils se confient dans le nom du Seigneur et comptent sur leur Dieu ! Mais vous tous qui allumez du feu, qui attisez les braises, allez aux flammes de votre feu et dans les braises que vous enflammez. C'est ma main qui vous traitera ainsi : vous vous endormirez dans le chagrin !

Petite litanie, avec l'ecphonèse du Trisagion : Car tu es saint, ô notre Dieu, et nous te rendons gloire... Diacre : et dans les siècles des siècles. On chante le Trisagion : saint Dieu…
Diacre : Soyons attentifs !
Prêtre : Paix à tous !
Lecteur : Et à ton esprit.
Diacre : Sagesse !
Le Lecteur dit le prokimenon, alternant avec le chœur.

Prokimenon, mode 7
Les princes des peuples s'unissent pour conspirer contre le Seigneur et contre son Christ.
Verset : Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ce vain grondement parmi les peuples ?

Lecture de la première épître du saint apôtre Paul aux Corinthiens (11,23-32)

Frères, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps, livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi ! De même, après le repas, il prit la coupe en disant : Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; toutes les fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi ! Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi, quiconque mange ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement devra répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'il mange alors de ce pain et boive de cette coupe. Car celui qui mange et boit indignement mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne pas le corps du Seigneur. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes et que beaucoup sont morts. Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais, par ses jugements, le Seigneur nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

Alléluia, mode 6.
Versets
1. Heureux qui pense au pauvre et au faible : au jour de malheur, le Seigneur le délivre.
2. Mes ennemis disent de moi méchamment : Quand va-t-il mourir, pour que périsse son nom ?
3. Celui qui mangeait mon pain se vante de me faire tomber.

Prêtre :
Sagesse, debout, écoutons la lecture du saint Évangile. Paix à tous...

Lecture du saint Évangile selon Matthieu (26,2-27,2; Jn 13,3-17; Luc 22,43-44)

Chœur : Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
Suit la divine Liturgie de saint Basile le Grand. À la place de l'Hymne des chérubins et du chant de communion, ainsi qu'après la communion, on chante :

À ta mystique et sainte Cène, en ce jour, ô Fils de Dieu, donne-moi de participer : devant tes ennemis je n'irai pas révéler ton mystère ni te trahir par un baiser, comme le fit Judas, mais comme le Larron je m'écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu entreras dans ton royaume.

Et à la place du mégalynaire de la Vierge, on chante lentement, jusqu'à 3 fois, l'hirmos de l'ode 9 du canon de matines :

À l'immortelle et sainte table que le Maître a préparée dans la chambre haute, venez, fidèles, prenons part en élevant nos cœurs, car le Verbe est présent là-haut : nous l'avons appris du Verbe lui-même, dont nous chantons la gloire.

Après la prière de derrière l'ambon, dans les églises cathédrales ou les monastères, là où c'est l'usage, l'évêque, l'archimandrite ou l'higoumène célèbre l'office du lavement des pieds.

OFFICE DU LAVEMENT DES PIEDS

Se rendant vers le lieu destiné à cet office, on chante le psaume 50, puis l'ode 5 du canon : Unis par le lien de la charité… ainsi que les stichères suivants :

Mode 1
Ô Christ notre Dieu qui t'es ceint d'un linge et lavas les pieds de tes Disciples, lave en nos âmes ce qui est vil, entoure-nous de spirituelle clarté, pour que nous observions tes commandements et glorifions, Seigneur, ta bonté.

Mode 2
Nous qui allons jouir du suprême bienfait, fidèles, accourons au lavement des pieds, non pour laver seulement notre chair, mais pour sanctifier notre âme mystiquement; car le Christ notre Sauveur, celui qui penche son regard vers la terre et la fait trembler, lui-même se penche et saisit nos pieds de mortels pour nous donner de fouler en sûreté toute puissance ennemie. En action de grâces crions lui : Toi qui nous montras l'humilité comme le meilleur chemin vers le haut, sauve-nous, Dieu de bonté, dans ton amour pour les hommes.

Pierre hésitait à se laisser laver les pieds par les mains immaculées dont jadis Adam fut créé; mais, à la parole du Christ : Si je ne te lave, Simon, tu n'auras point de part avec moi ! saisi de frayeur, il s'écria : Seigneur, non seulement les pieds, mais aussi les mains et le chef ! Ô dons immenses du Sauveur : à sa grâce il fait participer les Disciples et leur promet qu'en sa gloire ineffable ils auront part avec lui, comme devant la coupe mystique il leur disait qu'il en boirait encore avec eux dans le royaume des cieux. Fais que nous y goûtions, nous aussi, dans ta miséricorde et ton amour pour les hommes.

En ce jour, l'inaccessible Seigneur fait œuvre de serviteur : il se ceint d'un linge, celui qui de nuages enveloppe le ciel; il verse l'eau dans un bassin, celui qui divisa la mer Rouge autrefois; se mettant à genoux, il commence à laver les pieds des Disciples divins, les essuie du linge dont il est ceint et, ce faisant, il s'adresse à ses Disciples, leur disant : Vous êtes purs, pas tous cependant, désignant ainsi celui qui devait le trahir.

Le diacre dit la litanie :

— En paix prions le Seigneur.
— Pour la paix d'en haut…

Le Prêtre dit l’ecphonèse : Car tu es la sanctification de nos âmes...
Chœur : Amen.
Le Prêtre dit à haute voix : Prions le Seigneur

Seigneur Dieu, suprême bonté, inaccessible en ta divinité, qui sous la forme du serviteur revêtis la tenue du service et qui, en signe d'abaissement salutaire, lavas, de tes mains pures, les pieds de tes Disciples, puis les essuyas avec un linge, penche-toi maintenant vers nous aussi, tes indignes serviteurs, qui voulons imiter la haute gloire d'une telle condescendance. Fais qu'en nous soient lavées les impuretés de la chair et les souillures de l'âme, par le contact de cette eau. Accorde-nous l'invisible présence de ton Esprit très-saint. Garde nos âmes et nos corps du perfide serpent qui cherche à nous faire trébucher; afin que, devenus purs, nous puissions t'offrir un culte qui te plaise, en foulant aux pieds serpents et scorpions, ainsi que toute puissance ennemie.
Car à toi revient toute gloire, tout honneur et toute adoration, ainsi qu'à ton Père éternel et à ton très-saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Chœur : Amen.
Prêtre : Paix à tous.
Chœur : Et à ton esprit.
Diacre : Inclinez la tête devant le Seigneur.
Chœur : Devant toi, Seigneur.

Le Prêtre prie à voix basse :

Seigneur notre Dieu, qui nous as montré la mesure de l'abaissement par ton incommensurable condescendance et qui as proclamé premiers ceux qui prennent la dernière place, fais-nous la grâce de nous servir les uns les autres; élève-nous par la sainte humilité; garde-nous irréprochables, sans cesse lavés par nos larmes, nettoyés par l'illumination de ta grâce purificatrice; afin que, nous prosternant devant toi en toute pureté, nous trouvions grâce et miséricorde à ton redoutable tribunal.
Puis, élevant la voix, il dit :
Car tu es un Dieu de miséricordieux, plein d'amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Chœur : Amen.
Diacre : Et pour être jugé digne…
Chœur : Kyrie eleison (3 fois).

Le prêtre lit l'évangile, tandis que l'évêque, l'archimandrite ou l'higoumène accomplit les gestes décrits, ôtant son mandyas, se ceignant d'un linge, versant de l'eau dans un bassin, lavant les pieds de douze frères, par ordre croissant de dignité, pour finir avec celui qui représente Simon Pierre. La lecture doit suivre le rythme de l'action, ralentir ou s'interrompre, répéter pour chaque «disciple» la phrase «et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge». Là où c'est l'usage, les paroles de Pierre sont dites par le frère qui occupe la charge la plus importante après le Supérieur.

Lecture du saint Évangile selon Jean (13, 1-11)

Tandis que le Supérieur ôte le linge et remet son mandyas, le Diacre dit à nouveau : Et pour être jugé digne…
Le prêtre lit le second évangile.

Lecture du saint Évangile selon Jean (13,12-17)

Après l'évangile, le prêtre dit cette prière :

Prions le Seigneur.
Seigneur notre Dieu qui, dans ta grande miséricorde t'es réduit à rien en prenant forme de serviteur; qui, au moment de ta salutaire, vivifiante et volontaire Passion, as bien voulu dîner avec tes saints apôtres; qui t'es ceint d'un linge et qui as lavé les pieds de tes disciples, leur donnant un exemple d'humilité et de mutuelle charité, en disant : Comme je l'ai fait pour vous, faites-le-vous les uns aux autres; toi-même Seigneur, présent encore maintenant au milieu de tes indignes serviteurs, efface toute tache et souillure de nos âmes; afin que, lavés de la fange qui adhère à nous du fait de nos péchés et essuyés avec le linge de la charité, nous puissions te plaire tous les jours de notre vie et trouver grâce à tes yeux.
Ecphonèse :
Car c'est toi qui bénis et sanctifies toute chose, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit...

Faisant retour vers la nef, on chante les stichères suivants, mode 8 :
Il eût mieux valu, ô Judas, n'avoir pas été conçu, il eût mieux valu que ta mère ne t'ait pas donné le jour, traître qui t'es séparé du Fils de Dieu;à cause de toi fut brisé le groupe des disciples du Christ, et la vigne véritable nourrit un larron crucifié; à cause de toi le voile est déchiré, et les impies déchirent le temple que nulle main n'avait construit. Soit, tu estimais trop précieux le parfum de la Débauchée, mais comment n'as-tu pas tremblé en livrant le sang du juste entre les mains des impies ? Il eût mieux valu, ô Judas, n'avoir pas été conçu, traître qui t'es séparé du Fils de Dieu !

Judas, pris de diabolique torpeur, s'est endormi dans la mort. C'est le moment de rester sobres et vigilants ! Le cœur ferme et les yeux baignés de pleurs, psalmodions toute la nuit, car elle grande, la force de la Croix ! A notre porte, voici le Christ, elle approche, la Pâque immolée : gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.

On achève la Liturgie, chantant : Que le nom du Seigneur soit béni dès maintenant et jusque dans les siècles.

Congé de la Liturgie de saint Basile :

Que le Christ notre vrai Dieu, par l'intercession de sa Mère toute pure et immaculée, des saints, glorieux et illustres Apôtres, de notre Père parmi les saints, Basile le Grand, archevêque de Césarée de Cappadoce, des saints et justes aïeux du Seigneur, Joachim et Anne, et de tous les saints, ait pitié de nous et nous sauve, lui qui est bon et qui aime les hommes.

Et l'on distribue le pain bénit.