«QUELQU'UN M'A TOUCHÉ»
Au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit.
«Quelqu'un M'a touché,» dit notre Sauveur. Quelqu'un de cette grande foule de gens qui L'entourait L'a touché. Et une femme, qui depuis beaucoup d'années avait eu une hémorragie, était guérie. Et dans sa joie d'avoir été guérie, dans son soulagement d'avoir été sauvée de cette maladie débilitante et embarrassante, je pense qu'elle avait un regret. Je pense qu'elle avait une chose qui la rongeait probablement pour le reste de sa vie. Qu'est-ce qui m'a pris si longtemps ? Qu'est-ce qui m'a pris si longtemps d'aller là ? Pourquoi est-ce que j'ai perdu tellement de temps ? Pourquoi est-ce que j'ai perdu tellement de temps et de force et d'argent ? Pourquoi est-ce que j'ai tant perdu quand j'aurais pu aller plus tôt ? J'aurais pu aller et être guérie et avoir ma santé tout ce temps. Pourquoi est-ce que j'ai attendu si longtemps ?
Car vraiment cette femme avait seulement ce regret. Vraiment cette femme n'avait que cela à se chagriner, parce qu'elle avait été guérie. La Source de toute guérison, la Source de toute bénédiction, la Source de vie elle-même l'avait guérie. Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps ? Mais cela n'est-il pas une question que tant parmi nous et le monde lui-même devraient se poser ? Pourquoi attendons-nous si longtemps de venir à Jésus Christ ?
Nous avons des chagrins; nous avons des soucis; nous avons des maladies. Et nous cherchons par tous les moyens à part Jésus de les résoudre. Nous sommes fatigués, nous pensons qu'un changement de lieu, un changement de climat va nous rendre notre force. Nous avons des soucis, et nous pensons que si nous nous rassemblons avec une foule de nos copains et allons à quels que soient les endroits ouverts à ces sortes de situations, que ceux-là vont alléger notre fardeau, et nous serons encore une fois heureux.
Nous pensons que d'une façon ou d'une autre, les choses qui sont de ce monde vont remédier aux problèmes de ce monde. Il y a une théorie sur les gens qui boivent, qui pensent que les résultats de leur ivresse peuvent être remédiés en buvant encore plus. Mais tout ce qu'ils font, c'est de détruire leur santé, de détruire leurs familles, et en fin de compte, de se détruire totalement. Qu'est-ce qui fait quiconque penser que ces choses qui ont été préparées, non par Dieu, mais par le prince de ce monde, ces choses qu'il nous a trompés en nous faisant penser qu'elles sont les cures de nos chagrins et de nos tristesses et de notre dépression; qu'est-ce qui fait quiconque penser que ces choses sont vraiment des cures ? Alors que tout ce qu'elles sont, c'est des moyens de renforcer les comportements qui nous ont amenés à cet état. Car qu'est-ce qui est plus déprimant qu'une foule de gens quittant un de ces centres de divertissement après qu'ils ont bu, après qu'ils se sont rendus ridicules, après que la musique s'est arrêtée, et tout ce qu'il y a, c'est l'écho de l'orchestre et l'odeur fétide de la fumée de tabac ? Qu'est-ce qui est plus déprimant ? Et pourtant maintes et maintes fois, jour après jour, les mêmes gens vont aux mêmes endroits et ont les mêmes résultats. Dans un manuel de psychologie cela est appelé aliénation mentale. Faire la même chose à maintes reprises et avoir le même résultat négatif, c'est de l'aliénation mentale, même par la mesure que la science a donnée au mot.
Pourtant combien de personnes cherchent Jésus Christ premièrement ? Combien de personnes cherchent le Maître, notre Créateur, notre Sauveur, notre Rédempteur premièrement ? La plupart des personnes, s'ils trouvent Jésus, Le trouvent après qu'ils ont passé leurs vies, après qu'ils ont dépensé leur argent, après qu'ils ont épuisé leur force, dans certains cas brisé eux-mêmes et leurs familles. Et quand ils trouvent Jésus, le seul chagrin qu'ils ont, c'est la même chose qu'avait cette femme guérie. 'Qu'est-ce qui m'a pris si longtemps'?
C'est pourquoi nos Pères nous disent de venir au Christ tôt dans nos vies. C'est comme saint Irénée de Lyon nous dit : 'Donne à ton Sauveur ton cœur quand il est dans un état doux et docile'. Donne ton cœur à Jésus Christ quand il est encore doux afin que Lui, Il puisse le mouler. Parce que, comme nous l'avons dit, nos cœurs, pareils au reste de nous, sont faits de boue, d'argile. Nous sommes très, très bêtes quand nous disons que maintenant que je suis jeune je vivrai la vie des jeunes, et quand je vieillirai, je me repentirai. J'aurai l'occasion de me confesser. J'aurai l'occasion de venir à la sainte Communion. Mais pour le moment, la vie est pour moi; la vie est pour les jeunes; la vie est pour moi maintenant. En disant cela, les gens ne prennent pas conscience que nos cœurs d'argile sont cuits, comme je l'ai dit auparavant et je le dirai probablement à chaque autre sermon. Nos cœurs sont d'argile et ce cœur d'argile est cuit dur par les feux des passions, et quand on est vieux, c'est très difficile de changer.
Tant parmi nous sont comme cette grande foule qui pressait Jésus. Vous avez entendu la description. La foule était si grande autour de Jésus qu'ils L'ont poussé par-ci par-là. Dans certains endroits Il marchait à peine de Lui-même. La foule L'emportait en Le poussant. Tant parmi nous sont comme cette foule. Nous voulons être près de Jésus, pensons-nous. Nous voulons être près de Lui, parce que nous voyons que quelque chose de merveilleux est là. Nous nous approchons; même nous Le pressons; nous exigeons son temps, surtout dans ces occasions où nous pensons que c'est approprié comme chrétiens d'être très, très pieux, au temps de la Semaine sainte, ou quelques jours avant que nous essayions de recevoir la sainte Communion. Nous essayons d'être pieux en ce temps, et nous nous forçons sur Jésus. Est-ce que vous pensez qu'Il prête vraiment attention à cela ? Ces gens voulaient être près de Lui parce qu'ils entendaient de belles choses. Ils voyaient qu' Il faisait des miracles. Ils voulaient être près de Lui. Mais aucun d'eux ne L'a touché. Dans cette foule, dans cette multitude de gens, pressant, bousculant, essayant d'avoir son attention, une seule personne L'a touché.
Il y a des passages dans les Saintes Écritures qu'on ne s'habitue jamais à lire, et qu'on ne peut jamais lire sans que même un cœur de pierre ne soit ému. Un de ces passages est la scène entre notre Sauveur et la femme cananéenne. Elle n'était pas juive; elle n'était pas du peuple d' Israël. Mais elle est venue au Christ en demandant que sa fille soit sauvée d'un démon. Mais notre Sauveur, voulant montrer la grandeur de la foi de cette femme, l'a rejetée, et lui a montré du mépris, et a dit, 'Je ne ferai rien pour toi. Il n'est pas bien de prendre la nourriture des enfants, et de la jeter aux chiens'. Et la femme Lui a répondu, «Oui, Seigneur. Vous avez raison. Je suis un chien. Mais les chiens ne mangent-t-ils pas des restes et des choses qui tombent de la table des enfants ? C'est tout ce que je demande».
Et un autre passage c'est celui d'aujourd'hui. Ce genre de maladie, pas seulement au mois le mois, mais quand la maladie venait sous une forme aussi chronique, elle rendait la femme impure selon les rites. Et elle n'avait aucun droit de s'approcher d'un maître de la loi. Elle n'avait aucun droit d'être là où elle était. Et pourtant, elle savait très bien, elle était finalement arrivée à la conclusion que cela serait son seul espoir. Cela est le seul endroit où elle sera guérie; c'est la seule Personne qui peut l'aider. Et sans égard pour son état, telle était sa confiance en Lui et telle était sa foi, qu'elle est venue, non pas devant le Christ, mais derrière Lui. Sa crainte ne venait pas seulement de l'intérieur d'elle-même parce qu'elle savait que ce n'était pas sa place d'être là, mais parce qu'elle craignait que quelqu'un dans la foule – et nous avons de telles personnes dans l'église parfois – que quelqu'un ne lui dise : «Vous savez, écartez-vous de Lui. Vous ne devriez pas Le toucher. Vous êtes malade.» Car nous avons de telles personnes malheureusement dans l'église qui croient qu'ils sont les gardiens et qu'ils peuvent dire aux personnes si et quand ils doivent s'approcher du calice; si et quand ils doivent s'approcher du Christ; qui se chargent d'être les arbitres de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas. Et elle craignait d'être découverte par une de ces personnes qui veulent du bien aux autres, et d'être humiliée publiquement. Mais même cela elle le surmonta, et elle toucha Jésus, et fut touchée par Lui, et elle fut guérie, et elle est un objet de notre gloire et de notre consolation deux mille ans après. Cette pauvre femme.
Mes frères et sœurs bien-aimés, il n'y a pas de plus grande consolation que Jésus Christ. A vrai dire, il n'y a pas d'autre consolation que Jésus Christ. Il n'y a pas de guérison, car si les médecins opèrent une guérison, c'est par la grâce de Jésus Christ. Nous sommes instruits de vénérer le médecin et d'aller à lui, mais de le comprendre comme nous comprenons le prêtre, qu'il est les mains de Dieu, pas Dieu. Si jamais nous devons être consolés, notre consolation doit être Jésus Christ. Ne vous attendez pas à la consolation; ne vous attendez pas au soulagement; n'attendez rien de la machinerie de ce monde. Parce que la machinerie de ce monde, derrière la scène, est le diable lui-même. Que ce soit dans un club, que ce soit par n'importe quel moyen que nous avons humainement parlant de chercher notre soulagement. Seul Jésus, Il a toujours été le Seul; Il a toujours été notre seule consolation, notre seule guérison, et notre seul soulagement.
Je vous supplie mes frères et sœurs; je vous supplie de ne pas perdre une autre seconde de vos vies; je vous supplie de ne pas perdre une autre fraction de seconde de ce don précieux que Dieu nous a donné, ce don qui est le temps. De crainte que, à la fin, quand finalement vous découvrez le Christ, vous vous lamentiez et vous reprochiez à vous-mêmes d'avoir perdu votre temps.
En cherchant notre Sauveur dès maintenant, sans égard pour notre impureté spirituelle, car en cela nous avons comme exemple cette femme, sans égard pour notre désordre spirituel, cherchons-Le, afin que L'ayant trouvé, nous puissions avoir la consolation de Le connaître ici dans cette vie, et avoir une part du Royaume qui a été promis à ceux qui L'ont aimé et qui ont donné leurs vies à Lui. A Lui, Jésus Christ notre Seigneur, à qui avec son Père et le saint Esprit est dû l'honneur et l'adoration dans les siècles des siècles. Amen.
Père Anthony Gavalas