Être une Myrophore
Dimanche des saintes femmes myrophores
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Aujourd'hui la sainte Église orthodoxe commémore ce remarquable groupe de personnes appelées les myrophores. Ces personnes qui, grâce à leur amour de Jésus Christ, n'avaient pas peur, n'étaient pas terrorisées par la crainte qui pesait sur Jérusalem après la Crucifixion de notre Sauveur. Leur amour surmonta cette crainte, leur amour surmonta leur inquiétude, leur amour surmonta l'horreur naturelle qu'elles avaient à L'avoir vu, Lui qui était le centre de leur vie, crucifié sous leurs propres yeux d'une façon tellement humiliante. Leur amour ne permit pas à la crainte de dominer leur âme. Leur amour ne permit pas le souci de leur situation, car Joseph et Nicodème, l'un et l'autre, étaient des hommes éminents dans la société, et ce n'était certainement pas avantageux du tout pour leur réputation d'être associés avec ce 'criminel' récemment condamné et exécuté, Jésus Christ.
Toutes ces choses, toutes ces craintes naturelles, tous ces soucis, toutes ces choses furent mises de côté, parce qu'ils aimaient le Christ.
Le sermon aujourd'hui est court, parce que l'évangile, l'icône que nous voyons devant nous, et cette petite commémoration devraient nous suffire pour comprendre la signification de ce jour spécial du Seigneur, une signification telle que l'Église a consacré un des cinquante-deux dimanches de l'année à la mémoire de ces personnes. L'Église a consacré un dimanche pour les montrer comme exemples à nous tous, afin que nous puissions les voir, que nous puissions les louer, et ce qui est plus important, que nous puissions les imiter.
Car, nous qui voudrions nous appeler des chrétiens orthodoxes, nous voulons tous être des myrophores. Et nous pouvons être des myrophores, nous pouvons imiter leur dévouement au Corps de notre Sauveur. D'abord, en préparant une place pour ce Corps dans notre propre corps, dans notre propre cœur, en nous préparant convenablement à la sainte communion, et en donnant ainsi une demeure, un lieu de repos à ce Corps sanctifiant de notre Seigneur Jésus Christ.
Mais aussi d'une autre façon : en soutenant, en aidant et en donnant nos soins au Corps de Jésus Christ, c'est-à-dire l'Église. Et ce soutien n'est pas simplement matériel. Ce soutien est dans la consolation et l'amour que nous montrons les uns aux autres, le soutien que nous donnons les uns aux autres, l'offre de tous nos talents à l'Église, pour aider et pour projeter l'œuvre du Seigneur Jésus Christ dans son Église, ce qui est le salut des hommes. Car cela est la chose la plus importante : en servant l'Église nous servons le salut non seulement de notre propre âme mais aussi de l'âme de ceux — nos enfants, nos petits-enfants, et le monde dans son ensemble — qui attendent encore d'entendre et de mettre en pratique la foi et de faire de sa vie une vie en Christ.
Donc, ce dimanche, quand nous nous consacrons encore une fois au service de l'Église, au service du Corps du Christ, que chacun de nous cherche, par toutes les manières qui lui soient possibles, de soutenir l'œuvre de l'Église. D'abord, en se préparant à recevoir les saints mystères, ensuite en examinant chacun ses propres talents, en mesurant ses propres forces, en regardant toutes ces choses que Dieu nous a données, et en les consacrant encore une fois, en priorité, au service de l'Église. De cette façon nous devenons par grâce des myrophores, nous continuons leur œuvre de prendre soin du Corps du Christ, et nous partageons les bénédictions de ceux qui prennent soin du Corps de Christ.
Par Lui, Lui-même, par Jésus Christ notre Seigneur Lui-même, et son Père, et le saint Esprit, à qui soient gloire et honneur aux siècles des siècles. Amen.
Père Anthony Gavalas