NUMÉRO 121

dcembre

2008

Bulletin des vrais

chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de

S. B. Mgr. Nicolas

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Archimandrite Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
Tel : 00 33 (0) 468961372
cassien@orthodoxievco.info

 SOMMAIRE

NOUVELLES

Message de la Nativit du Sauveur

Miracle de saint Georges sur son Icne

EULOGE ET LESTROPI

MALHEUR AU LIEU PRIV DE LUMIRE

Miracle de saint Georges sur l'omelette

QUESTIONS ET RPONSES

LA CAUSE


NOUVELLES

    Depuis le dernier bulletin, rien de nouveau : je suis toujours affecté à la cathédrale de la Sainte-Trinité à Ilioupolis.

L'archevêché est l'édifice attenant et l'archevêque y habite.     
Généralement, l'archevêque Nicolas vient assister aux offices mais ne célèbre que rarement, étant donné son âge et son état de santé.

    Presque chaque jour je célèbre la divine Liturgie, soit ici, soit dans une autre église à Athènes ou au Pirée, soit au monastère des moniales à Kératéa. Pour l'iconographie, il ne me reste que peu de temps.


    J'ai prévu et réservé un vol pour aller à Paris voir nos nouveaux fidèles là-bas, après le dimanche de l'Orthodoxie.


    Ci-après le message de la Nativité du Sauveur.

Vôtre en Christ,

Archimandrite Cassien

Je signale que notre email a chang : cassien@orthodoxievco.info


Celui que nul espace ne contient, comment peut-il tre contenu dans le sein ? et celui qui repose dans le sein paternel, comment une Mre le tient dans ses bras ? Lui seul le sait, il l'a voulu, tel a t son bon plaisir. Lui qui est l'Incorporel, il s'est incarn librement; et pour nous Celui qui est est devenu ce qu'il n'tait; sans sortir de sa nature, il prend part notre humaine condition. Dans son dsir de complter par notre humanit le monde d'en-haut, le Christ est n en deux natures, homme et Dieu.
Cathisme de Nol

Message de la Nativit du Sauveur

Aujourdhui nous franchissons une tape de plus dans lՎconomie de notre salut, qui a commenc avec lAnnonciation, comme dit le tropaire de la fte : Aujourdhui cest le commencement de notre salut et la manifestation du mystre ternel Lors de lAnnociation, le Fils de Dieu a pris chair de la Vierge par laction de lEsprit saint et aujourdhui Il voit le jour afin de commencer dj pour ainsi dire son chemin de croix.

Il nat, non chez Lui Nazareth, mais Bethlem, et par surcrot dans une grotte destine au btail. Cest dj son extrme Humilit qui se manifeste pour briser lorgueil de la race humaine. Sans doute, s'Il et voulu, Il pouvait venir en branlant les cieux, en faisant trembler la terre, en lanant la foudre; Il a rejet tout cet appareil, car Il venait, non pour perdre, mais pour sauver l'homme, et, ds sa Naissance, fouler aux pieds son orgueil. Il ne lui suffit donc pas de Se faire homme, Il Se fait homme pauvre, et Il choisit une mre pauvre, qui n'a point mme de berceau pour y dposer son Enfant nouveau-n : 'Et elle Le coucha dans une crche'. (saint Jean Chrysostome, Homlie pour la Nativit)
peine n, il Lui faut fuir en gypte sous la menace dHrode, qui nest quun agent du diable. Le Malin pressentait en partie la mission du Messie, sans pour autant savoir que cest Dieu Lui-mme qui est venu sur terre sauver le genre humain.fuite en Egypte
En plein hiver et pendant la nuit a eu lieu la Naissance dEmanuel (Dieu avec nous). La lumire luit dans les tnbres, et les tnbres ne Lont point reue (Jn 1,5), hormis quelques pauvres bergers qui furent tmoins du mystre mystre qui se renouvelle chaque instant et le monde ne fait que senfoncer de plus en plus dans les tnbres. Seuls les pauvres desprit saisissent ce qui est cach aux yeux du monde. Cette Vie tait donc la Lumire des hommes, mais les coeurs des insenss ne peuvent comprendre cette Lumire, appesantis qu'ils sont par leurs pchs qui leur drobent la vue de cette divine Lumire. (saint Augustin, Trait 1 sur S. Jean)
La conception du Christ ne se pas fait dune manire naturelle mais par laction de lEsprit saint et de mme la Naissance sest accomplie miraculeusement car la Vierge enfanta sans les douleurs de lenfantement qui sont la suite du pch. Dans le pch ma mre ma enfant chante David dans le psaume 50. La maldiction dve : Tu enfanteras dans les douleurs (Gen 3,16) na pas atteint la Toute-Sainte. Cette divine Vierge L'a port sans souffrance, sa conception est sans tache, son enfantement sans difficult, sa Naissance sans souillure, sans dchirement et sans douleurs. (saint Grgoire de Nysse)
Quand Salom et lautre sage-femme sont venues la crche il ne leur restait quՈ laver lenfant dj n en dehors des regards humains. Personne ne reut l'Enfant sa Naissance, aucune femme ne donna Marie les soins ordinaires, elle seule enveloppa son enfant de langes, elle fut la fois la mre et celle qui reut l'Enfant : Et elle l'enveloppa de langes. (saint Jrme Cont. Helv.)
Il reste encore parler des anges, des mages, de Joseph, mais si Dieu nous prte vie, cela se fera la prochaine fois.

 

Que ce mme Dieu naisse en nos curs et nous apporte la paix et la joie !
Vtre, archimandrite Cassien

Noel

Miracle de saint Georges sur son Icne

Il se produisit encore bien d'autres merveilleux miracles dans l'glise du saint mgalomartyr Georges, entre autres celui-ci.
Alors que le prtre achevait la divine liturgie, l'un des dignitaires Sarrasins entra dans sa sainte glise avec d'autres Sarrasins, et il vit l'icne du saint martyr Georges peinte sur une planchette. Tandis que le prtre s'tait inclin, disant les prires secrtes, le Sarrasin dit ses compagnons en son langage : Vois ce fou, comme il prie et invoque la planchette peinte. Allez, apportez-moi un arc et des flches. Quand ils les lui eurent apports, il tendit son arc et fit partir une flche contre la sainte icne. Mais la flche, par la puissance du saint martyr, s'leva en haut, puis retomba et frappa la main du Sarrasin. Ressentant aussitt une douleur, il sortit de la sainte glise et rentra chez lui. Sa main s'tait gonfle, et lui causait une douleur incessante. Or il avait chez lui de petites servantes chrtiennes. Il les fit venir et leur dit : Je suis all l'glise de celui qu'on nomme Georges et j'y ai vu une icne peinte. Comme donc j'avais lanc contre l'icne une flche, elle s'est retourne et m'a frapp la main, et voici, comme vous le voyez, je meurs de cette souffrance insupportable. Elles dirent : Jolie prtention en vrit, que tu aies voulu tirer sur l'icne du saint martyr ! Le Sarrasin dit : Quelle puissance avait donc cette image, pour me faire ceci ? Et elles : Nous sommes illettres, nous ne pouvons rien te dire. S'il te plat de l'apprendre, envoie un messager, fais venir le prtre de la sainte glise, et il te rpondra sur ce que tu veux savoir.
A ces mots, le Barbare envoya un messager, fit venir le prtre,et, son arrive, lui demanda : Quelle tait l'icne qui est peinte sur la planchette ? Ce tableau que tu invoquais, qu'est-ce que c'est? Indique-le moi. Le prtre rpondit : C'est Dieu que j'invoquais, l'auteur du ciel, le crateur de toutes choses visibles et invisibles, et non pas, comme tu le dis, la planchette. Et ce qui est peint sur la planchette, c'est l'image du saint martyr Georges. Et qui a t ce Georges, dit le Barbare, qu'il ait une telle efficace par son icne, alors qu'il n'est pas Dieu ? Le prtre dit : Le saint martyr Georges n'est pas Dieu, mais le serviteur de Dieu et de son adorable Fils notre Seigneur Jsus Christ. Il a t un homme passible comme nous et il a subi, de la part des paens impies, un grand nombre de supplices, car ils voulaient le forcer de renier le nom de notre Seigneur Jsus Christ. Mais il les a vaillamment supports, et, aprs tre mort en une belle confession de foi, il a reu du Dieu de toutes choses la grce de faire des miracles et des prodiges. Nous donc, par amour pour lui, nous faisons peindre sa sainte icne, et, quand nous voyons cet illustre saint reprsent sur son icne, nous le saluons et vnrons, tout comme toi, si tu vois une robe, un vtement ou quelque autre des habits de tes parents morts, pre, mre ou frre, tu les embrasses et pleures et les poses sur tes yeux, comme si tu voyais celui-l mme que tu regrettes c'est ainsi que, nous aussi, nous faisons peindre l'icne du saint que nous aimons, comme si nous le voyions lui-mme, et nous le saluons et vnrons. Nous faisons donc peindre les icnes des saints et sur des planchettes et sur les murs et sur des toiles, et nous les saluons et vnrons, non pas comme dieux loin de nous cette pense ! mais comme des reprsentations de serviteurs de Dieu, et les saints, par leurs augustes icnes, accomplissent des miracles et des prodiges, comme il t'est arriv toi-mme qui as servi d'exemple, parce que tu avais os lancer un trait contre l'icne du saint martyr.
A ces mots, le Sarrasin dit : Que dois-je donc faire ? Tu vois cette main, comme elle s'est gonfle comme une outre, remplie d'humeur, et la souffrance est si insupportable que je suis prs d'en mourir. Le prtre dit : S'il te plat de faire apporter ici l'icne du saint martyr Georges, et qu'on la place au-dessus de ton lit, et que, devant elle, on fasse brler en dessous une lampe toute la nuit, et que, le matin venu, avec l'huile de la lampe allume devant la sainte icne du saint martyr, tu te frottes la main, tu trouveras la gurison.
A ces mots, le Barbare, en proie aux souffrances, supplia qu'on apportt la sainte icne. Quand on l'eut apporte et qu'on eut brl sous elle une lampe, ayant pris de l'huile de cette lampe, il fut aussitt, sur le champ, guri.
Stupfait, plein d'admiration pour ce prodigieux miracle, il demanda au prtre : Avez-vous en votre langue quelque texte crit sur ce saint ? Oui, dit le prtre. Il pria qu'on l'apportt et le lui lt. Quand le prtre eut apport le rcit du martyre du saint, et que le Barbare, tenant en main la sainte icne et fixant sur elle les yeux, eut entendu la lecture du prtre, il dit la sainte icne : Tu es la fois jeune et sage, moi, vieux et fou il serait bon que moi aussi je devienne sage. Il ne cessait de rpter ces mots, aussi longtemps que le prtre poursuivait la lecture du martyre. Quand ce fut achev, tant tomb aux pieds du prtre, il le supplia d'obtenir la grce du saint baptme. Le prtre n'y consentait pas, craignant qu'on ne divulgt la chose et qu'il ne ft en pril. Mais le Barbare ne cessait de faire serment l'glise; bref, il fut baptis. Le lendemain, s'tant prsent sans peur au beau milieu de tous les Sarrasins, il proclama le Christ comme le vrai Dieu et jeta l'anathme sur la religion des Sarrasins. A l'oue de ce langage, les Sarrasins coururent sur lui comme des btes froces et le mirent en pices. Et ainsi il mourut en une belle confession de foi, par l'intercession du saint martyr Georges.

trange merveille, celle qui s'accomplit en ce jour : une Vierge met au monde sans dommage pour sa virginit; le Verbe se fait chair et de son Pre n'est point spar,

les anges avec les bergers le glorifient et nous-mmes, nous chantons avec eux :

Gloire Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre.


Apostiche de Nol

EULOGE ET LESTROPI



Cronius, le prtre de Nitrie, me raconta ceci : Etant plus jeune et par suite de langueur m'tant enfui du monastre de mon archimandrite, errant j'avanai jusqu' la montagne du saint Antoine. Or elle tait situe entre Babylone et Hracle du ct du grand dsert qui conduit la mer Rouge, environ trente milles du fleuve. Alors tant all dans le monastre, qui est prs du fleuve, o rsidaient dans ce qu'on appelle Pispir ses deux disciples, Macaire et Amatas, lesquels l'enterrrent aprs sa mort, j'attendis cinq jours pour me rencontrer avec le saint Antoine. Car on disait qu'il abordait ce monastre tantt au bout de dix, tantt au bout de vingt, tantt au bout de cinq jours, selon que chaque fois Dieu le dirigeait en vue de faire le bien ceux qui se trouvaient de passage au monastre. Quoi qu'il en soit, diffrents frres y furent rassembls, ayant diffrents besoins; parmi eux galement Euloge, un moine Alexandrin et un autre, estropi, qui se prsentrent pour la cause que voici. Cet Euloge tait, par suite de ses tudes compltes, un lettr, qui, frapp d'un amour d'immortalit, renona aux agitations, et ayant distribu tous ses biens, garda pour lui de la menue monnaie, ne pouvant travailler. Or tant dcourag intrieurement, ne voulant pas entrer dans un couvent ni dcid rester seul, il trouva jet sur la place publique un estropi qui n'avait ni mains ni pieds. Chez lui, la langue seule se trouvait sans tre use, pour attraper les passants.
Euloge s'tant donc arrt, fixe les yeux sur lui, prie Dieu et fait un pacte avec Dieu ainsi : Seigneur, en ton nom, je prends cet estropi et je lui procure du rconfort jusqu' la mort, afin que, au moyen de lui, moi aussi je sois sauv. Accorde-moi de la patience pour le servir. Et, s'tant approch de l'estropi, il lui dit : Veux-tu, le grand, je te prends dans ma maison et je te procure du rconfort ? Il lui dit : Parfaitement. N'est-ce pas, dit-il, j'amne un ne et je te prends ? Il consentit. Alors ayant amen un ne, il le leva et l'emmena dans sa propre chambre des htes, et il tait aux petits soins pour lui. Donc l'estropi ayant tenu bon pendant quinze ans tait trait en malade par lui, lav, soign des mains d'Euloge et nourri d'une manire convenable sa maladie. Mais aprs ces quinze ans le dmon s'appesantit sur lui, et il se rvolte contre Euloge. Et il commena dbarbouiller son homme avec un tas de mauvais propos et d'injures, en ajoutant : Assassin, dserteur, tu as vol le bien des autres, et c'est au moyen de moi que tu veux tre sauv. Jette-moi sur la place publique, je veux de la viande. Il lui apporta de la viande. Cela tant, de nouveau il cria : Je ne suis pas satisfait; je veux des foules; c'est sur la place publique que je veux. O violence ! Jette-moi o tu m'as trouv. De sorte que s'il avait eu des mains, peut-tre mme se serait-il trangl, le dmon l'ayant rendu sauvage ce degr. C'est pourquoi Euloge s'en va vers ceux de ses voisins qui taient asctes et il leur dit : Que faire, puisque cet estropi m'a rduit au dsespoir ? Le rejeter ? J'ai engag mes mains Dieu, et je suis dans la crainte. Mais ne pas le rejeter ? Il rend mauvais pour moi les jours et les nuits. Que faire alors pour lui, je ne sais pas. Mais ils lui disent : Comme le Grand vit encore, car ils appelaient ainsi Antoine, monte vers lui, aprs avoir jet l'estropi dans une barque, transporte celui-ci au monastre, attends qu'il revienne de sa grotte, et dfre-lui la dcision. Et s'il te dit quelque chose, dirige-toi d'aprs son arrt, car Dieu te parle par lui. Et il les coula patiemment, et ayant jet l'estropi dans une petite barque de ptre, il sortit la nuit de la ville et l'emmena au monastre des disciples du saint Antoine. Mais il advint que le Grand arriva le lendemain, le soir tant avanc, ce que raconta Cronius : il tait affubl d'un manteau de peau. Or en arrivant leur monastre, il avait cette habitude d'appeler Macaire et de l'interroger : Frre Macaire, des frres sont-ils venus ici ? Il rpondit : Oui. Sont-ils gyptiens ou Hirosolymitains ? Et il lui avait donn ce signe : Si tu en vois de plus insouciants, dis ceci : Ils sont gyptiens. Mais dans le cas de plus recueillis et plus judicieux, dis : Hirosolymitains. En consquence il lui demanda selon l'habitude : Les frres sont-ils gyptiens ou Hirosolymitains ?
Macaire rpondit et lui dit : C'est un mlange. D'une part, quand il lui disait : Ce sont des gyptiens, le saint Antoine lui disait : Fais des lentilles et donne-leur manger. Et il leur faisait une prire et les congdiait. D'autre part, quand il disait ceci : Ce sont des Hirosolymitains, il s'asseyait toute la nuit, leur parlant des choses du salut. SՎtant donc assis ce soir-l, dit-il, il les interpelle tous, et personne ne lui ayant dit d'aucune faon quel nom il avait, les tnbres existant, il lve la voix et dit : Euloge, Euloge, Euloge, trois reprises. Celui-l, le lettr, ne rpondit pas, pensant qu'un autre Euloge tait nomm. Il lui dit de nouveau : C'est toi que je parle, Euloge, qui es venu d'Alexandrie. Euloge lui dit : Qu'ordonnes-tu, je te prie ? Pourquoi venais-tu ? Euloge rpond et lui dit : Celui qui t'a rvl mon nom t'a rvl aussi mon affaire. Antoine lui dit : Je sais pourquoi tu es venu, mais dis-le devant tous les frres, afin qu'eux aussi l'entendent. Euloge lui dit : J'ai trouv cet estropi sur la place publique, et j'ai engag mes mains Dieu pour le traiter pendant sa maladie, pour tre sauv grce lui, et lui, grce moi. Or comme aprs tant d'annes il me tourmente l'extrme, et que je me suis mis dans l'esprit de le rejeter, c'est pour cela que je suis venu vers ta saintet, afin que tu me conseilles ce que je dois faire et que tu pries pour moi, car je me tourmente terriblement. Antoine lui dit d'une voix grave et austre : Le rejettes-tu ? Mais celui qui l'a fait ne le rejette pas. Le rejettes-tu, toi ? Dieu en suscite un plus beau que toi et il le recueille.
Alors Euloge, s'tant tenu tranquille, fut saisi de crainte. Et avant dlaiss ensuite Euloge, il se met fouetter de la langue l'estropi et lui crier : Estropi, mutil, indigne de la terre et du ciel, ne finis-tu pas de lutter contre Dieu ? Ne sais-tu pas que le Christ est celui qui te sert ? Comment oses-tu articuler de telles paroles contre le Christ ? Ne s'est-il pas cause du Christ, rendu esclave pour ton service ? L'ayant donc rprimand, il le laissa aussi. Et ayant convers avec tous les autres sur ce qui avait trait leur besoin, il s'en reprend Euloge et l'estropi et leur dit : Ne rdez nulle part, partez. Ne soyez pas spars l'un de l'autre, except dans votre cellule, dans laquelle vous avez sjourn. C'est que dj Dieu envoie vers vous. Car cette tentation vous est survenue, parce que tous deux vous vous dirigez vers votre fin et que vous allez tre jugs dignes de couronnes. Ne faites donc pas quelque autre chose, et qu'alors, en venant, l'Ange ne vous trouve pas dans cet endroit. Alors ayant chemin plus vite, ils arrivrent dans leur cellule. Et au bout de quarante jours Euloge meurt, et, au bout de trois autres jours, l'estropi meurt.

Pallade Histoire Lausiaque (21)

Voyant fltrie cause du pch son image et ressemblance,

Jsus, inclinant les cieux, descendit et demeura dans le sein virginal sans subir de changement,

afin d'y faonner nouveau Adam corrompu qui s'crie :

Gloire ton piphanie, mon Rdempteur et mon Dieu.

litie du 25 dcembre


MALHEUR AU LIEU PRIV DE LUMIRE

( Trsor spirituel de Saint Tikhon de Zadonsk)

Malheur au lieu priv de lumire ! Les hommes y errent comme des aveugles, sans distinguer l'utile du nuisible; on y trbuche, on y tombe, on y rencontre toutes sortes de calamits, de maux et de nuisances. Malheur surtout aux mes prives de la vritable Lumire, le Christ ! Elles nabritent que les tnbres, l'ombre de la mort, les malheurs, la misre et la perdition ! Je suis la Lumire du monde, celui qui Me suit ne marchera pas dans les tnbres, mais il aura la lumire de la vie (Jn 8,12). Rveille-toi, toi qui dors, relve-toi d'entre les morts et le Christ t'clairera (Eph 5,14).
Malheur la maison dont le matre n'est pas raisonnable ! Il y rgne toute sorte de dsordre ! Malheur surtout aux mes que n'habite pas le Christ, tel un Matre de maison ! On y voit du trouble et du dsordre, c'est le repaire de divers esprits mchants.
Malheur au navire qui n'a pas de bon timonier, car il est prs du naufrage ! Malheur surtout l'me qui navigue sur l'ocan de ce monde, sans avoir le Christ pour sage pilote, car elle aussi s'approche du naufrage ! Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne Lui appartient pas ! (Rom 8,9)
Malheur aux gens qui n'ont ni pain ni eau, car ils meurent de faim et de soif ! Malheur surtout aux mes qui sont prives du pain de vie, Jsus Christ, car elles dpriront et devront mourir. Je suis le pain de vie Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde (Jn 6). Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie ternelle (Jn 4,14). Le corps est nourri par le pain et dsaltr par l'eau, sans eux il s'affaiblit et meurt. Le Christ est la vritable nourriture et la vritable boisson de l'me, par lesquelles elle s'anime et vit. Sans cette nourriture et cette boisson, elle s'affaiblit et meurt.
Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ n'a pas le Christ et la vie du Christ se manifeste chez celui en qui Il demeure. Avec cette vie apparaissent l'humilit, l'amour, la patience et la douceur. Le Christ ne peut pas demeurer dans l'homme sans que cela ne produise d'effet : infailliblement, naissent les oeuvres que le Christ dsire. De la mme faon, le soleil ne peut pas briller sans darder ses rayons, un pole ne peut pas chauffer sans dgager de chaleur, un bon arbre ne peut pas pousser sans porter de doux fruits. Si le Christ, qui est la lumire de la vie, demeure en quelqu'un, sa lumire apparat aussi chez cette personne, les tnbres sont chasses, et les oeuvres obscures ne se font pas jour. Si le Christ, qui est un feu purificateur, demeure en quelqu'un, cette personne diffuse la chaleur de l'amour et de la misricorde. Si le Christ, qui est l'humble et trs doux agneau de Dieu, demeure en quelqu'un, en cette personne naissent son humilit, sa douceur et sa patience. Si le Christ, qui est l'arbre de vie, crot en quelqu'un, alors Il lui fait porter de doux fruits, car tel est l'arbre, tels sont les fruits.
Celui qui est uni au Christ comme un membre au corps, ou comme un sarment au cep, celui-l porte des fruits semblables ceux du Christ. La prsence du Christ dans l'homme ne peut pas tre sans effet, elle s'exprime par des mouvements spirituels et par les actes qui leur correspondent. Chrtiens, tournons-nous donc de tout notre coeur vers le Christ, soupirons et pleurons devant Lui, repentons-nous avec un coeur broy, prions-Le avec ferveur de venir vers les pcheurs que nous sommes, de demeurer en nous par la foi, et de Lui appartenir; demandons sans relche, cherchons et frappons aux portes de sa misricorde, jusqu' ce que le Christ soit form en nous (Gal 4,19)

Toutes les passions reculent devant l'humilit, et, avec elles, l'arme des dmons.
Saint Symon le Nouveau Thologien

Miracle de saint Georges sur l'omelette

Dans le thme de Paphiagonie, il y a une glise fameuse du saint mgalomartyr Georges, que les gens du pays appellent Phatrynon. Comme elle tait au dbut tout fait petite, menaait ruine, et qu'il n'y avait pas d'argent pour la redresser, ou pour mieux dire la reconstruire, il se produisit le fait suivant. Des enfants s'taient un jour rassembls l, ils se livraient des jeux, et l'un d'entre eux, qui avait eu souvent le dessous, tait raill par les autres. Il tourna les yeux vers l'glise de S. Georges et dit : Saint Georges, fais moi vaincre, j'apporterai ton glise une belle omelette. Aussitt, s'tant remis jouer, il fut vainqueur, non pas une fois ou deux, mais souvent. Alors, tant all vers sa mre, il lui demanda que ft donn au saint le cadeau qu'il avait promis. La femme, qui aimait beaucoup son petit et qui aimait le martyr, confectionna sur le champ le plat demand et le remit l'enfant. Celui-ci le prit l'apporta au temple devant l'autel et s'en alla. A ce moment mme, quatre marchands, qui passaient par l, entrrent l'glise pour y prier. Quand ils eurent trouv l'omelette odorante qui fumait encore, ils se dirent entre eux : Le saint n'en a pas besoin, mangeons-la nous-mmes et donnons au saint la place des grains d'encens. Ils mangrent donc, mais furent empchs de partir, impossible de sortir. Ils jetrent chacun une pice dargent, l'empchement continuait. Ils donnent alors chacun un sou d'or en suppliant le saint de les laisser partir, mais mme ainsi, pris de ccit, ils ne purent sortir de l'glise. Quand enfin ils eurent dpos, tous les quatre, chacun un second sou d'or avec de chaudes supplications, ils sortirent sans obstacle. Une fois sortis, ils dirent : Grand saint Georges, que tu es pre au gain quand tu vends tes omelettes. Nous ne t'en achterons plus, mais pour cette fois-ci pardonne-nous.
Dans cette glise, il s'est produit et il se produit jusqu' ce jour une infinit de miracles.

LAmrique nourrira le monde, mais finalement, seffacera.
Prophtie (crite en 1911 dans un monastre au nord de Moscou)

QUESTIONS ET RPONSES

Question :
Que veut dire archimandrite ?

Rponse :
"Archimandrite" cest actuellement un titre honorifique dans lՃglise grecque, donn un hiromoine (prtre-moine). Autrefois, cՎtait le titre du suprieur dun monastre (mandra = monastre et archi = premier). Le suprieur dun monastre sappelle "higoumne" dans lՃglise grecque. Dans lՃglise russe, cest l'inverse : le titre "higoumne" est honorifique et l'archimandrite est le suprieur d'un monastre.

Question :
Lorsque le Christ viendra pour le jugement et que nous ne sommes pas encore morts, resterons-nous vivants ou non ?

Rponse :
Voici ce que dit laptre Paul :
Voici, en effet, ce que nous vous dclarons daprs la parole du Seigneur: nous les vivants, rests pour lavnement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-mme, un signal donn, la voix dun archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premirement. Ensuite, nous les vivants, qui serons rests, nous serons tous ensemble enlevs avec eux sur des nues, la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. (I Th 4,15)

Question :
Est-ce qu'un enfant de plus de 7 ans va au paradis ou non ?

Rponse :
Si lenfant est baptis dans lՃglise et vit sagement alors bien sr.

Question :
Que veut dire ternel ?

Rponse :
Ce qui na ni commencement ni fin.

Question :
O est le royaume de Dieu ?

Rponse :
Le royaume de Dieu nest pas dans un lieu, il nest pas matriel pas plus que lamour ou la vrit. Car le royaume des cieux est eux est-t-il dit dans les Batitudes (Mt 5).

les sages femmes
sages-femmes
lors de la Naissance du Sauveur

LA CAUSE

Quand on regarde la marche du monde, qui va sa perte, on ne peut tre que trs pessimiste. Sans vouloir maintenant analyser les symptmes : crise conomique, dchance des murs, etc, etc on n'en finirait pas , je voudrais parler de ce qui en est la vraie cause.
O est aujourdhui le sel de la terre, qui ne fait pas seulement assaisonner mais aussi conserver ? O est le levain qui fait lever la pte ? O sont les dix justes capables dinflchir Dieu ? O est ce feu que le Seigneur a jet sur la terre ? (cf. Lc 12,49)
On disait de labba Macaire quil tait en mesure de sauver toute sa gnration. Un jour abba Sisos alla trouver abba Macaire et lui dit, Abba, selon ce que je peux, je jene, je prie, et je mdite. Je vis dans le recueillement. Que dois-je faire de plus ? Alors le vieillard le regarda. Ses yeux taient devenus comme des lampes de feu, Tu ne seras rien, si tu ne deviens tout entier comme un feu qui se consume.
Nous nous contentons de nos devoirs extrieurs : rabcher nos offices du matin et du soir, ne pas manger ceci et cela les jours de jene etc. Et voil, nous sommes de bons chrtiens; du moins nous arrivons tranquilliser notre conscience.
Dimanche dernier, on lisait lՎvangile du jeune homme riche. Il sest comport de la mme manire juste une observation lgale et il sest arrt l. Quand le Christ lui a demand de se dfaire de ses richesses, il est parti tout triste, car il y tait fort attach. Nos richesses nous, ce ne sont pas ncessairement les biens matriels, mais nos passions : notre orgueil qui nous fait croire que nous sommes le centre du monde ou Miss Orthodoxie, notre gocentrisme qui nous fait tourner autour de notre nombril et mille autres choses encore.
Jai bien peur que nous n'agissions comme Jonas, qui cherchait senfuir loin de la Face de Dieu, afin de se drober sa mission. Je crois que le sort tombera sur nous et que la tempte ne sapaisera quune fois les coupables jets la mer. Les pauvres marins, au temps de Jonas, nՎtaient certes pas des saints, mais cՎtait Jonas qui tait le grand responsable. On demandera beaucoup qui lon a beaucoup donn, et on exigera davantage de celui qui lon a beaucoup confi. (Lc 12,48) Ne jugeons donc pas les gens du monde, qui ignorent Dieu, mais pensons tout ce que nous avons reu depuis le baptme. Ne nous drobons donc pas notre mission, cest--dire sacrifions-nous et sanctifions-nous pour lՃglise et le monde.
Il ne sagit pas de faire une prire ou quelques mtanies de plus, mais deffectuer un revirement total de notre comportement. Nos simples coutumes et nos devoirs, il faut quils prennent feu ce feu que le Seigneur est venu jeter sur terre, en dautres termes : lEsprit saint.
Ne nous contentons pas de notre tiquette de chrtien avec le sous-titre "orthodoxe", mais vivons en profondeur notre engagement devant le Seigneur.
Malgr l'apostasie de ce monde et notre lchet, jai confiance que le Seigneur Sest gard, comme au temps dՃlie, sept mille hommes, tous ceux qui nont point flchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne la point bais. (I Roi 19,18) Cest cause de ces quelques justes que le monde subsiste encore, des justes cachs, qui ne font plus d'exploits spectaculaires, mais qui se distinguent par leur humilit et leur effacement.

archimandrite Cassien