NUMÉRO 120
dŽcembre2008

Bulletin des vrais

chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de

S. B. Mgr. Nicolas

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Hiéromoine Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
Tel : 00 33 (0) 468961372
cassien@orthodoxievco.fr

 SOMMAIRE

NOUVELLES

ENCYCLIQUE

LA DƒIFICATION

LES PéRES DE L'ƒGLISE (suite) : Saint GrŽgoire de Nysse

DE LA VIE DE SAINT GERMAIN D'AUXERRE

Histoire du monastre des Grottes

Le miracle de Lanciano


NOUVELLES

fresquesJe viens de rentrer en France, aprs avoir passŽ six semaines en Afrique. Le sŽjour lˆ-bas s'est bien passŽ. L'Žvque AndrŽ est venu et au Cameroun fut sacrŽ un nouveau prtre, le pre Job, enseignant et pre de famille.
Avec l'Žvque, je suis allŽ Žgalement au Congo, o fut reu par chirothŽsie, le pre Jean, prtre mariŽ. En mme temps une douzaine des personnes furent reu par chrismation. D'autres seronttravail baptisŽes par le pre Jean prochainement. Nous avons achetŽ un terrain ˆ Brazzaville pour y construire une Žglise, dŽdiŽe aux femmes myrophores. Le sŽjour au Congo fut malheureusement bref mais la mission a pu enfin tre lancŽe.
Au Cameroun j'ai baptisŽ trois hommes juste avant mon dŽpart pour la France.
La construction du foyer est avancŽe gr‰ce aux gŽnŽreux donateurs toulousains. Elle se poursuivra prochainement. J'ai pu cŽlŽbrŽ par deux fois, la divine Liturgie ˆ Ndolvak. Sinon, les autres dimanches nous avons officiŽ ˆ Omog, o se trouve le foyer.

De retour dÕAfrique je suis restŽ un peu en France pour continuer ensuite sur la Suisse, o nous avons cŽlŽbrŽ une liturgie. Ensuite jÕai continuer vers la Grce, dÕo je termine ce bulletin.

Je suis maintenant installŽ dans lÕarchevchŽ o je sers comme prtre. LÕarchevque lui-mme ne cŽlŽbrŽ que rarement. Le jeune Žvque Pantele•mon, qui habite Žgalement ˆ lÕarchevchŽ, sÕoccupe de PirŽe o il est Žvque. CÕest moins agrŽable ici car je suis de nouveau en ville mais cÕest plus intŽressant au niveau du travail. Je voyagerai aussi moins maintenant; il nÕy a plus Patras ni Sparte; juste servir lÕarchevchŽ, et aider dans les autres paroisses ˆ Athnes et au monastre de moniales ˆ KŽratea.

Mon tŽlŽphone ici en Grce : 0030 6949577884


On va voir la suite.

v™tre hiŽromoine Cassien

"Le CrŽateur ressuscitera dans l'ŽgalitŽ tous les enfants d'Adam; comme il les crŽa tous Žgaux, de mme il les rŽveillera tous Žgaux du sommeil de la mort. A la rŽsurrection il n'y aura plus ni grands ni petits. Celui qui naquit avant le terme se relvera comme celui qui aura atteint la majoritŽ. Ce n'est que d'aprs ses oeuvres et son genre de vie qu'alors on sers grand et illustre; les uns seront semblables ˆ la lumire, les autres aux tŽnbres.Ó (Ephrem, sur la Crainte de Dieu et le dernier Jugement)

ƒcoutez ce qu'on nous raconte de l'ap™tre saint Jean. C'est une histoire religieusement transmise et recommandŽe ˆ la mŽmoire des fidles. Ce saint ap™tre, aprs la mort du tyran, revenu de l'”le de Patmos ˆ ƒphse, fut priŽ de visiter les Žglises voisines pour y Žtablir des Žvques, pour en rŽgler et rŽformer la discipline, pour choisir et ordonner prtres ceux que l'Esprit saint lui dŽsignerait. Parmi les villes qu'il visita, il s'en trouvait une voisine d'ƒphse, dont plusieurs rapportent le nom, o tandis qu'il consolait ses frres par sa prŽsence et par ses discours, il aperut un jeune homme, aussi remarquable par l'ŽlŽgance de son corps et la beautŽ de son visage que par la force de son caractre et la vivacitŽ de son esprit; se tournant aussit™t vers l'Žvque du lieu, Ēje prends, lui dit-il, cette ƒglise et le Christ ˆ tŽmoins que je vous recommande ce jeune homme de tout mon pouvoir.Č L'Žvque le reut de ses mains; et tandis que saint Jean redoublait ses recommandations et ses instances, il promit de veiller fidlement ˆ son instruction et ˆ sa conduite. Cependant l'ap™tre revint ˆ ƒphse, et l'Žvque ouvrit sa maison au jeune homme qui lui avait ŽtŽ confiŽ. Il l'Žleva, l'instruisit, l'Žclaira, et lui administra enfin le baptme; mais alors s'imaginant sans doute que ces eaux saintes qui l'avaient marquŽ du sceau de Dieu lui Žtaient une sauvegarde assurŽe et Žloignaient de lui tout danger, il se rel‰cha de ses soins, et son attention sur la conduite de son Žlve devint moins vive et moins sŽvre. Cette libertŽ prŽmaturŽe fut fatale ˆ ce jeune homme, qui se mla ˆ des jeunes gens de son ‰ge, oisifs, dissolus, vicieux par choix et par habitude. Les joies de la table, des festins magnifiques, l'entra”nrent d'abord; bient™t il descendit avec eux dans la rue pour y dŽpouiller les passants. De lˆ, il s'abandonna ˆ des projets de crimes encore plus grands et plus affreux. Semblable ˆ un cheval jeune et vigoureux qui n'a point de bouche et que le mords ne peut retenir, plus ce jeune homme avait de force et de grandeur dans le caractre, plus il se lanait avec emportement dans la carrire qu'il s'Žtait ouverte. DŽsespŽrant de son salut, et ne pouvant plus aller au grand par la vertu, il y voulait aller par le crime, content, puisqu'il Žtait perdu, de pŽrir avec les autres. Il rŽunit donc les compagnons de ses dŽbauches, en forma une bande de voleurs, et, s'en faisant dŽclarer le chef, il se distingua entre tous par la violence de sa conduite et l'atrocitŽ de ses crimes.
Cependant de nouveaux soins rŽclamrent encore la prŽsence de saint Jean dans cette ville. Il y vint donc; et aprs avoir rŽglŽ et mis en ordre les affaires qui l'y avaient fait venir, Ēmaintenant, dit-il ˆ l'Žvque, rendez-nous le dŽp™t que JŽsus-Christ et moi vous avons confiŽ en prŽsence de cette Žglise, dont vous tes le chef et que nous avons appelŽe en tŽmoignage.Č L'Žvque, pensant d'abord qu'on lui redemandait, par calomnie, un argent qu'il n'avait point reu, demeurait surpris et interdit, ne pouvant croire qu'il ežt en sa possession ce qu'il savait bien n'y pas avoir, et n'osant pas non plus se dŽfier de saint Jean: Mais ds que l'ap™tre, expliquant sa pensŽe, lui eut dit : ĒJe vous redemande le jeune homme que je vous ai confiŽ; je vous redemande l'‰me de mon frre.Č Le visage du vieillard se couvrit de larmes, et poussant un profond soupir, il s'Žcria : ĒIl est mort !Č Š ĒComment, reprit saint Jean ! de quel genre de mort ? Il est mort ˆ Dieu, repartit l'Žvque; il s'est corrompu et perverti, et, ce qui est le comble du crime, il s'est fait voleur, et de l'Žglise qu'il habitait il est passŽ sur une montagne voisine, o il commande une troupe d'assassins et de brigands comme lui. L'ap™tre, ˆ ce discours, dŽchira ses vtements, et, se frappant la tte avec de grands cris : ĒJ'avais certes choisi, en vous choisissant, un bon gardien pour l'‰me de mon frre ! qu'on m'amne ˆ l'instant un cheval et un guide ! Il part aussit™t tel qu'il est de l'Žglise, il presse son cheval, il se h‰te. ArrivŽ sur la montagne, et saisi par les sentinelles des voleurs, il ne cherche point ˆ prendre la fuite, il ne demande point qu'on l'Žpargne : ĒSaisissez-vous de moi, s'Žcrie-t-il, c'est pour cela que je suis venu; conduisez-moi ˆ votre chef.Č Ce chef l'attendait tout armŽ; mais il n'eut pas plut™t reconnu saint Jean qui s'approchait, que la honte le mit en fuite. Cependant saint Jean, oubliant son grand ‰ge, le poursuivait de toutes ses forces et s'Žcriait en le poursuivant : ĒMon fils, pourquoi fuyez-vous votre pre vieux et dŽsarmŽ ? Ayez pitiŽ de moi, mon fils ne craignez point; ni votre salut ni votre vie ne sont encore dŽsespŽrŽs. Je paierai votre ranon au Christ. Je donnerai ma vie pour la v™tre comme JŽsus Christ a donnŽ la sienne pour tous les hommes. Arrtez-vous seulement, et croyez. Je suis envoyŽ par le Christ.Č Le jeune homme s'arrte enfin; il s'arrte, le visage baissŽ vers la terre, et, jetant ses armes loin de lui, tremblant de tous ces membres, pleure amrement. Il embrasse le vieillard qui vient de le joindre, il expie, autant qu'il le peut, ces crimes par ses sanglots et ses gŽmissements; il les lave dans l'eau de ses larmes comme dans les eaux d'un second baptme; seulement il cache encore sa main droite. Alors l'ap™tre, l'assurant et lui protestant que le Sauveur le reoit en gr‰ce, le prie lui-mme et se jette ˆ ses pieds; il cherche sa main, toute rouge encore du sang qu'elle a versŽ tant de fois, il la cherche, il la prend, il la baise comme dŽjˆ blanchie et purifiŽe par la pŽnitence, et ramne enfin un fils ˆ l'ƒglise. Lˆ, par des prires ardentes et continuelles, par des ježnes austres qu'il partage tous avec le coupable, combattant le courroux de Dieu et implorant sa misŽricorde, il rassure cette ‰me effrayŽe, il la persuade, il la console par mille discours tendres et touchants, et ne la laisse point qu'il ne l'ait rŽconciliŽe avec elle-mme, rendue ˆ Dieu et ˆ l'ƒglise, plein de force et de confiance.

 

Quand une ‰me a la conscience dÕavoir fait quelque chose de bien, elle s'en rŽjouit, et son esprit le rempli comme d'une infusion de joie spirituelle.
Saint Ambroise de Milan

ENCYCLIQUE
du Saint Synode de lՃglise
des Vrais ChrŽtiens Orthodoxes de Grce
Protocole No. 3280/28-11-2007
publiŽe ˆ
ATHéNES
en fŽvrier 2008

Ce texte fut traduit de l'anglais, faute d'une traduction directe du grec. Quelques passages obscures furent suprimŽs, en attendant une traduction corrigŽe.

Au saint clergŽ, aux saints ordres monastiques et aux pieux la•csŹ:

ŹŹEnfants bien-aimŽs dans le Seigneur !
La Droite du Seigneur a manifestŽ sa Puissance É
Ces derniers jours du monde, avec lÕapostasie et la rŽvolte du plus grand nombre contre les principes de la foi et de la confession orthodoxe, il y a, selon les paroles prophŽtiques de saint Paul, des temps terribles. Car les hommes, Žcrit-il, seront Žgo•stes, amis de lÕargent, fanfarons, hautains, blasphŽmateurs, rebelles ˆ leurs parents, ingrats, irrŽligieux, insensibles, dŽloyaux, calomniateurs, intempŽrants, cruels, ennemis des gens de bien, tra”tres, emportŽs, enflŽs dÕorgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant lÕapparence de la piŽtŽ, mais reniant ce qui en fait la force... Puis, en conclusion, il ŽcritŹ: ƒloigne-toi de ces hommes-lˆ. (2 Tim 3,1-5)

Vivant en notre temps, nous sommes tous tŽmoins de la recrudescence de lÕaudace du diable contre le Dieu juste. Jour aprs jour, nous observons, ˆ cause de nos propres pŽchŽs et la permission de Dieu, la domination de lÕennemi, en continuelle expansion, sur la noblesse de la nature humaine et sur tout notre environnement naturel.
Nous voyons, tout autour de nous, la manifestation et le culte sans honte de lÕaliŽnation, de la corruption, de la dŽgŽnŽrescence, et lÕimposition de ce qui est contre nature comme si cՎtait naturel. Ė lÕouverture de la voie par la dŽsensibilisation succde le renversement total de tout principe, de tout ordre moral et de toute justice. Et tout cela au nom du progrs et de la libertŽ de lÕhomme.
Mais notre Seigneur Dieu vit Žternellement ! Et son ƒglise, qui est la colonne et le fondement de la VŽritŽ, comme le dŽclare lÕAp™tre des nations, vit pour les sicles, fondŽe quÕelle est sur ces paroles du SeigneurŹ: Éet les portes de lÕenfer ne prŽvaudront point contre elle.
Elle marche avec humilitŽ et piŽtŽ sur son chemin de martyre dans le monde, depuis le temps des saints ap™tres jusquՈ nos jours, tandis que ses enfants, comme le dit la sainte ƒcriture, sont ÉdŽnuŽs de tout, persŽcutŽs, maltraitŽs, mais par la foi, ils Évainquirent des royaumes, exercrent la justice, obtinrent des promesses É.
Depuis le jour mme de la Pentec™te, lorsque lÕEsprit saint descendit sur les disciples du Christ pour les conduire dans toute la VŽritŽ, lՃglise nÕa jamais cessŽ dÕaffronter les attaques et les assauts de lÕennemi de la VŽritŽ, qui, en tant que prince de ce monde, tente dŽsespŽrŽment de se venger sur notre Dieu dans la TrinitŽ, lÕArtisan et le CrŽateur de tout, en trompant toute la crŽation divine, mais surtout lÕhomme, qui fut formŽ ˆ lÕimage de Dieu.
Schismes, hŽrŽsies et rŽvoltes ont troublŽ ˆ travers les ‰ges et troublent encore maintenant lՃgliseŹ: ils sont tous lÕĻuvre du prince de ce monde, et ont comme leur source sa guerre continuelle enragŽe contre le Dieu CrŽateur.
Enfants bien-aimŽs dans le Seigneur !
Le premier schisme dans le Nouveau Testament, la rŽvolte et la trahison de Judas, est le modle et lÕexemple de tout schisme et toute apostasie qui suivirent ˆ travers les ‰ges. Des mouvements et des comportements semblables se manifestent et sÕaccomplissent depuis ce temps jusquՈ nos jours.
Les sept conciles ĻcumŽniques, des conciles panorthodoxes tenus en divers lieux, ainsi que des conciles locaux affrontrent, ˆ travers les ‰ges, par la Gr‰ce du saint Esprit, les imitateurs de Judas, cÕest-ˆ-dire les hŽrŽsiarques, et purent les convaincre eux-mmes dÕerreur, et condamner leurs enseignements hŽrŽtiques comme cacodoxies.
Gnostiques, cathares, nikola•tes, ariens, nestoriens, monophysites, monothŽlites et autres (de nos jours, les ĻcumŽnistes et nÕimporte quels autres renŽgats de la foi et de la confession orthodoxes), sont tous des exemples de ceux qui troublrent le peuple de lՃglise, dŽchirant la Tunique sans couture du Christ comme imitateurs de Judas.
Mais lՃglise du Christ vit Žternellement !
Cependant, il est normal et comprŽhensible que chaque hŽrŽsie, chaque schisme ou sŽparation ayant germŽ dans lՃglise aient occasionnŽ des temps difficiles pour la paix, la concorde spirituelle, et lÕunitŽ des membres de lՃglise.
LÕharmonie, concernant Dieu, de ceux qui sont sincres dans leur rapport avec Dieu, cÕest-ˆ-dire la confession orthodoxe des membres de lՃglise, est menacŽe par le dŽsaccord et le combat provoquŽs par ceux qui nÕont pas une confession orthodoxe, cÕest-ˆ-dire par ceux des membres de lՃglise qui agissent avec hypocrisie envers Dieu, en opposition avec la confession orthodoxe quÕils professaient jusquÕalors. Et, comme nous informe saint GrŽgoire le ThŽologien : Rien nÕest plus puissant que lÕharmonie de ceux qui sont sincres envers Dieu, comme leur accord dans les choses divines. Et rien ne crŽe un antagonisme comme le dŽsaccord dans ce domaine (Sermon VI de lÕIrŽnique I).
Mais tandis que lՃglise reoit des attaques et des blessures de ceux qui renient la VŽritŽ, et mme pendant que nombre de ses enfants se distancient et tombent loin de la VŽritŽ, elle, en tant que Corps du Christ, demeure Žternellement. Selon saint Jean ChrysostomeŹ: Maudite, elle est encore plus brillante ; elle reoit des blessures, mais ne succombe pas aux ulcres; elle est battue par les vagues, mais ne coule pas; ballottŽe par la tempte, elle ne souffre pas de naufrage; elle lutte, mais nÕest pas vaincue; accablŽe de coups de poing, elle nÕest pas ŽcrasŽeÉ (Seconde HomŽlie ˆ Eutropios). Pourtant, pendant tout ce temps, elle lutte et emploie tous les moyens pour essayer de ramener ˆ elle de toutes les faons tous ceux qui ont ŽtŽ induits en erreur loin de la VŽritŽ et la Tradition de lÕorthodoxie.
Tout cela est vrai, car lÕĻuvre de lՃglise dans le monde est la rŽvŽlation de la VolontŽ de Dieu au genre humain, et sa participation ˆ la vie Žternelle et au Royaume. De plus, elle travaille pour rassembler ceux qui sont dispersŽs, et pour le retour de ceux qui se sont ŽgarŽs loin du chemin de la VŽritŽ. Comme nous lisons dans la prire de lÕanaphore de la Divine Liturgie de saint Basile le Grand : ÉRassemble ceux qui sont dispersŽs, rŽtablis ceux qui se sont ŽgarŽs, et unis-les ˆ lՃglise sainte et apostoliqueÉÓ
La sainte ƒglise a fait lÕexpŽrience dÕune tempte en nos temps lorsque, en 1924, le Patriarcat oecumŽnique, lՃglise locale de Grce, et, par voie de consŽquence, dÕautres Patriarcats et ƒglises locales orthodoxes ont acceptŽ lÕintroduction du nouveau calendrier papal et son imposition au calendrier des ftes de lՃglise comme le premier pas vers la panhŽrŽsie de lÕĻcumŽnisme.
ArrivŽe ˆ cette situation difficile, lՃglise Orthodoxe en Grce resta, comme on le sait, jusquÕen 1935, sans Žvques orthodoxes, mme si un grand nombre de son clergŽ, de mme que beaucoup de moines, principalement de la Sainte Montagne, travaillaient ˆ fortifier le peuple dans la lutte pour la piŽtŽ et la dŽfense de la Tradition des pres.
Ainsi, en 1935, lՃglise Orthodoxe en Grce (ayant trouvŽ sa direction ecclŽsiastique canonique, orthodoxe, par le retour de trois Žvques quittant lÕinnovation nouveau-calendariste et leur rejet de lÕinnovation) lutta pour accomplir son but : la guŽrison du schisme nouveau-calendariste et le retour ˆ elle (gr‰ce au rejet, par trois Žvques, de lÕĻcumŽnisme nouveau-calendariste) de ceux qui avaient ŽtŽ induits en erreur.
En 1937, cependant, un nouveau schisme troubla lՃglise, lorsque le mŽtropolite Chrysostome, anciennement de Florina, rejeta sa confession orthodoxe dÕorigine et avana son enseignement cacodoxe de la nature schismatique en puissance mais non en acte du schisme nouveau-calendariste, ce qui prŽsuma, par ce moyen, ĒlՃgliseČ nouveau-calendariste seulement sujette ˆ jugement, mais non en schisme de fait depuis le dŽbut (comme elle a ŽtŽ considŽrŽe par tous les membres fidles de lՃglise), avec toutes les consŽquences de cette condition.
En 1948, par obligeance, lՎvque de Vresthne et par la suite archevque dÕAthnes, Matthieu Ier de bienheureuse mŽmoire, aprs plusieurs tentatives infructueuses de rŽunir tous les Žvques qui suivaient le calendrier traditionnel des ftes de lՃglise dans la foi et la confession orthodoxes, consacra des Žvques tout seul, transmettant de la sorte la succession apostolique aux Žvques quÕil avait consacrŽs, et prŽservant ainsi sans changement et purs la foi orthodoxe et lÕenseignement traditionnel de lՃglise.
Les attaques injustes et les assauts thŽologiquement injustifiŽs de la part de ceux qui sՎtaient ŽgarŽs et qui Žtaient arrachŽs au Corps de lՃglise (les adeptes du mŽtropolite Chrysostome anciennement de Florina, tant des rangs du clergŽ que de ceux du peuple), sous le prŽtexte des consŽcrations par un Žvque seul (les consŽcrations dՎvques par Matthieu de Vresthne) menaaient dÕune nouvelle tempte lՃglise combattante.
Sous la conduite des successeurs de lÕarchevque Matthieu, lՃglise continue son travail. De plus, elle continue ˆ lutter pour la guŽrison du schisme nouveau-calendariste, ainsi que pour le retour de ceux qui furent et sont aujourdÕhui arrachŽs : le mŽtropolite Chrysostome, anciennement de Florina, qui la repoussa, comme ses adeptes dÕaujourdÕhui, avanant la situation non canonique ˆ cause de la consŽcration dՎvques par un Žvque seul.
Dans cette tentative continuelle de lՃglise, cÕest-ˆ-dire, de ramener ˆ elle de ceux qui sՎtaient ŽgarŽs selon saint Basile, il survint, par la permission de Dieu, des faits et des actes f‰cheux de la part de la direction ecclŽsiastique, et des erreurs humaines, parmi lesquelles les chirothŽsies de lÕannŽe 1971. Lorsque, cette annŽe-lˆ, une dŽlŽgation synodale dՎvques partit pour lÕAmŽrique, prit contact avec les Žvques de lՃglise Russe Hors-Frontires, et dŽposa devant leur synode la requte dÕexaminer et de juger lÕaffaire des consŽcrations Žpiscopales faites par un seul Žvque de 1948, de manire ˆ ce que les prŽtextes, concernant cette affaire, des adeptes du mŽtropolite Chrysostome, anciennement de Florina, puissent cesser, elle accepta la dŽcision du Synode de lՃglise Russe Hors-Frontires.
Par consŽquent, par suite du manque, jusquՈ prŽsent, dÕune position cohŽrente, unique, stable et correcte Š dÕun point de vue orthodoxe Š concernant les chirothŽsies de 1971, et ˆ cause de ce manque, beaucoup de questions diverses concernant cette affaire, qui sont exprimŽes par une variŽtŽ dÕopinions, É le Saint Synode des Žvques de lՃglise une, sainte, catholique et apostolique du Christ des Vrais ChrŽtiens Orthodoxes de Grce, mus par des soucis pastoraux et la responsabilitŽ, a dž agir en consŽquence.
Et cÕest ainsi que le trs saint Synode, le temps Žtant venu et les circonstances permettant (et les obstacles ˆ la confrontation ecclŽsiastique dans sa plŽnitude ayant disparu), dans la crainte de Dieu et en pleine comprŽhension et connaissance de cause certaine de notre responsabilitŽ Žpiscopale, sÕest rŽuni et a considŽrŽ ensemble cette affaire (des chirothŽsies) pendant la rŽunion du Saint Synode de la HiŽrarchie de lՃglise des V.CO. de Grce, qui a eu lieu le 27 dŽcembre 2007, sous la prŽsidence de Sa BŽatitude lÕArchevque Nicolas dÕAthnes et de toute la Grce, et avec la participation de tous les membres du Saint Synode : cÕest-ˆ-dire, Mgr Pach™me, mŽtropolite dÕArgolide, Mgr Galaction, mŽtropolite de PŽristŽri, Mgr Tarasios, mŽtropolite de BerrŽe et de Naoussa, Mgr AndrŽ, mŽtropolite de Thbes et de LŽvadie, Mgr Chrysostome, Žvque de Philippes, reprŽsentŽ par le trs-rŽvŽrend abbŽ, lÕarchimandrite Stephanos Tsakiroglou, et le secrŽtaire gŽnŽral, le trs-rŽvŽrend protopresbytre Demetrios Tsarkatzoglou. CÕest au sujet de ce travail (cette affaire), et de la dŽcision unanime prise ˆ ce propos, que nous, en tant que pasteurs canoniques et responsables du troupeau raisonnable de lՃglise du Christ, vous informons humblement par les prŽsentes.
LÕambition et la disposition avide dÕhommes dŽsobligeants ainsi que lÕesprit gŽnŽral de nos temps, inspirŽ par la philosophie occidentale et formŽ sous lÕenclume de lÕimpiŽtŽ et de la nŽgation de notre Dieu, Žtaient les forces motivantes cachŽes de ceux qui attaqurent la piŽtŽ ecclŽsiale, et qui, invoquant des prŽtextes variŽs, agirent et rŽussirent lÕimposition du nouveau-calendarisme comme le premier pas vers la panhŽrŽsie de lÕĻcumŽnisme dŽjˆ projetŽe, et appliquŽe depuis (comme prŽvu par lÕEncyclique Patriarcale de 1920 du Patriarcat ĪcumŽnique), et qui, pour des raisons que Dieu seul conna”t, fut suivie par tous les Žvques de lՃglise de Grce.
Ainsi, lՃglise de Grce, laissŽe orpheline dՎvques orthodoxes en 1924, acquiert encore une fois, aprs 11 ans, en 1935, une direction ecclŽsiastique canonique en les personnes des trois Žvques qui revinrent de lÕinnovation et confessrent lÕorthodoxie; cÕest-ˆ-dire, le mŽtropolite Chrysostome Demetriou de Zakynthe, le mŽtropolite Chrysostome Kavouridis anciennement de Florina, et le mŽtropolite Germain Mavromatis de Demetrias, qui consacrrent aussi quatre Žvques pour former un Saint Synode canonique, parmi lesquels fut le hiŽromoine athonite Matthieu Karpathakis, canoniquement consacrŽ Žvque de Vresthne.
Par consŽquent, sa consŽcration, comme celles quÕil fit en 1948, procde en succession des saints ap™tres et de leurs successeurs, les Žvques orthodoxes canoniques de lՃglise une sainte catholique et apostolique. Et toutes les consŽcrations Žpiscopales des Žvques de lՃglise du Christ (que lÕon appelle de nos jours ƒglise des V.C.O. ou ƒglise Vraie-Orthodoxe, pour la distinguer de ƒglise innovatrice) en Grce, jusquՈ prŽsent (Žtant donnŽ quÕaucun autre Žvque, ni parmi ceux qui Žtaient revenus en 1935, ni parmi ces quatre qui furent consacrŽs la mme annŽe, ne fit de consŽcrations en Grce) tirent leur succession dans ces derniers temps des consŽcrations de 1935 susmentionnŽes et de celles faites dans lÕannŽe 1948 par le confesseur de lÕorthodoxie, lÕarchevque dÕAthnes, Matthieu de bienheureuse mŽmoire (+1950).
Et sans conteste, les consŽcrations Žpiscopales faites en 1948 par Matthieu, Žvque de Vresthne dÕalors et plus tard archevque dÕAthnes, (consŽcrations dont la premire, il lÕa faite tout seul) sont considŽrŽes (et sont, en effet, dÕun point de vue dogmatique et ecclŽsiologique) compltes et authentiques, dans la mesure o la gr‰ce et lÕautoritŽ de lՎpiscopat furent transmises.
Nous disons cela en dŽpit de la transgression, ou plut™t dŽviation mentionnŽe, dŽviation de lÕordre prŽvu par les saints canons concernant la participation dÕau moins deux ou trois Žvques ˆ une consŽcration dՎvque, tenant compte de la situation ecclŽsiastique dÕalors : cÕest-ˆ-dire, dÕun c™tŽ du refus des Žvques de Grce, qui suivaient le calendrier traditionnel, (les mŽtropolites Chrysostome anciennement de Florina et Germain des Cyclades), de coopŽrer avec lui (ˆ la condition quÕils fussent auparavant en harmonie pour ce qui est de la confession orthodoxe) pour la consŽcration dՎvques. LՎvque Matthieu pressa, de faon responsable, ces ordinations pour le bien de lՃglise et le salut des fidles, puisque, en dŽpit de son ‰ge avancŽ, il continua puissamment la lutte pour la confession orthodoxe; et dÕun autre c™tŽ lÕattachement opini‰tre des deux Žvques mentionnŽs plus haut ˆ soutenir des positions et thŽories cacodoxes, de mme que le besoin ecclŽsial indŽniable, au milieu de cette situation, dÕassurer la succession apostolique de lՎpiscopat.
Cela a ŽtŽ clairement certifiŽ rŽtrospectivement par les consŽquences (des consŽcrations) au point que, aujourdÕhui, ces consŽcrations sont considŽrŽes de la plus grande importance pour lՃglise de Grce et mme au-delˆ, par rapport au combat des vrais orthodoxes contre lÕinnovation du nouveau-calendarisme et de la pan-hŽrŽsie de lÕĻcumŽnisme.
Les chirothŽsies qui ont eu lieu en 1971, quels quÕen fussent la forme et le sens, et quelle que soit lÕinterprŽtation que lÕon en donne, selon la foi de lՃglise Vraie Orthodoxe de Grce, comme dans la conscience de son troupeau, nÕont rien ajoutŽ, ni complŽtŽ la validitŽ, la plŽnitude, la gr‰ce, ou la force de lՎpiscopat des Žvques de lՃglise des V.C.O. de Grce; et de plus, dÕun point de vue strictement canonique, elles nÕauraient jamais dž avoir lieu, car selon lÕordre canonique de lՃglise, des Žvques consacrŽs par un seul Žvque sont soit reconnus par elle, soit condamnŽs et punis, alors quÕils sont considŽrŽs, de toutes faons, comme des Žvques ayant la plŽnitude de lՎpiscopat depuis leur consŽcration mme.
Une ŅchirothŽsieÓ faite sur un clergŽ orthodoxe nÕest nullement prŽvue ni nÕest permise sous aucun prŽtexte. Dans la pratique de lՃglise, la chirothŽsie est appliquŽe uniquement sur des schismatiques, afin de valider le mystre invalidement accompli de leur ordination. Mme interprŽtŽe comme une bŽnŽdiction ou une simple prire, la chirothŽsie signifie la vivification et la validation de ces choses invalidement accomplies par des hŽrŽtiques ou des schismatiques. (Voir le Canon VIII du Premier Concile ĻcumŽnique, la Lettre du Premier Concile ĻcumŽnique ˆ Alexandre dÕAlexandrie, lÕActe I du Septime Concile ĻcumŽnique, et le commentaire correspondant de saint Nicodme dans le Pedalion.)
ConsŽquemment, pour que la dŽcision du Synode de lՃglise Russe Hors-Frontires (Prot. No. 16-II/15)28-9-1971) concernant les Žvques consacrŽs par lՎvque de Vresthne en 1948 (dŽcision par laquelle la chirothŽsie sur les Žvques Calliste de Corinthe et ƒpiphane de Kition fut dŽcrŽtŽe) fžt dans les limites de la canonicitŽ, il fallait choisir thŽoriquement entre possibilitŽs, dont toutes les deux exigeaient un fondement canonique indispensable. Ou bien il sÕagissait dÕune simple reconnaissance de consŽcrations accomplies par Žconomie, du fait dÕune nŽcessitŽ rŽelle et incontestable, ou bien dÕune condamnation et dÕune punition pour lÕaccomplissement de consŽcrations injustifiables, avec la peine ecclŽsiastique appropriŽe, et rien dÕautre.
Dans ce cas, le Synode de lՃglise Russe Hors-Frontires aurait dž, si son jugement avait ŽtŽ juste sur la base des saints et divins Canons (la pratique de lՃglise et les conditions et circonstances historiques de cette pŽriode ecclŽsiastique particulire), reconna”tre ces consŽcrations comme dogmatiquement compltes, et comme ne manquant ni ne nŽcessitant aucunement rien dÕautre. Au lieu de cela, comme on le sait, le Synode susmentionnŽ, acceptant et recevant des suggestions et des pressions de parties tierces, en particulier de la partie auxentienne (comme cÕest Žvident dÕaprs le texte mme de la DŽcision), fit ses choix et prit cette dŽcision compltement anti-canonique et sans fondement concernant la chirothŽsie sur les Žvques susmentionnŽs.
Par consŽquent, en tant que pasteurs canoniques de lՃglise du Christ, en pleine connaissance de notre responsabilitŽ, et acceptant humblement le conseil paternel de ce pilier de lÕorthodoxie quÕest saint Marc dՃphse, selon lequel :ŹAucune affaire ecclŽsiastique nÕa jamais ŽtŽ rŽglŽe par compromis, puisque rien nÕexiste entre la vŽritŽ et lÕerreur, nous dŽclarons ˆ lÕunanimitŽ : Les actions et faits de cette pŽriode, (qui eurent lieu dans le contexte de lÕeffort de lՃglise pour rŽtablir lÕunitŽ ˆ lÕintŽrieur dÕelle et remŽdier aux schismes, Ń en particulier celui des adeptes du mŽtropolite Chrysostome anciennement de Florina, les chefs desquels, prŽtextrent la consŽcration par un seul Žvque comme raison contre lÕunion), parmi lesquels il y avait la chirothŽsie, basŽe sur une dŽcision synodale inacceptable et hautement condamnable (dÕun point de vue ecclŽsiastique et canonique) ; ainsi que, antŽrieurement, cette entrŽe h‰tive en communion avec lՃglise Russe Hors-Frontires sans les prŽsuppositions et garanties canoniques requises et son acceptation comme juge dans nos affaires ecclŽsiastiques, mais surtout lÕacceptation ultŽrieure en Grce de cette dŽcision synodale susmentionnŽe de lՃglise Russe Hors-Frontires 1, et par la suite lÕapplication de lÕexigence de ĒŹchirothŽsieŹČ de cette dŽcision sur le reste des membres de notre saint Synode) furent, et sont, jugŽes ERRONƒES, et comme telles, condamnŽes et rejetŽes.
ŹŹŹ ŹŹŹ Le Saint Synode, avec les mmes foi et confession quÕil a depuis le commencement concernant les consŽcrations Žpiscopales de 1948, (par lesquelles la succession apostolique fut assurŽe) a en effet, jusquՈ maintenant, consacrŽ ses Žvques ; et encore, chaque fois quÕil le juge nŽcessaire, il procdera ˆ lՎlection et ˆ la consŽcration de nouveaux Žvques pour la consolidation et le progrs de lÕĻuvre de lՃglise de Grce qui, par la Gr‰ce divine, prŽserve inchangŽ le dŽp™t sacrŽ et surtout la succession apostolique sans tache, ces deux caractŽristiques de lՃglise du Christ Žtant en effet les conditions nŽcessaires du salut en Christ des fidles dans lՃglise.
ŹŹŹ ŹŹŹ En ce qui concerne la dŽcision des Žvques de se rŽfŽrer de lÕaffaire de lÕordination par un seul Žvque du hiŽrarque et confesseur de lÕorthodoxie, Matthieu, de bienheureuse mŽmoire, au Synode des Žvques de lՃglise Russe Hors-Frontires, il doit tre clarifiŽ quÕil nÕy a jamais eu aucun doute ou incertitude de leur part en ce qui concerne la validitŽ et la plŽnitude de ces ordinations, mais seulement de la reconnaissance thŽorique, et ceci comme rŽsultat dÕune mentalitŽ ecclŽsiastique saine concernant un Ņsujet ˆ jugementÓ ecclŽsiastique devant le corps ecclŽsiastique apte au jugement et ˆ lÕenqute pour dŽterminer si, et ˆ quel point les ordinations par un seul Žvque Žtaient ou nՎtaient pas, justifiŽes. Et mme cela, ce nՎtait pas parce quÕil y avait la moindre incertitude de notre part, mais principalement pour exprimer le souci quÕavait lՃglise pour ceux qui en dehors dÕelle suivaient le calendrier traditionnel, mais qui se servaient de telles choses comme excuses et justifications pour la continuation des schismes et divisions entre eux, afin prŽcisŽment de guŽrir ces schismes mmes. Ce dŽsir ne fut pas exprimŽ au hasard, de temps ˆ autre, mais formellement et conciliairement. Il fut exprimŽ clairement et dans des documents, (entre autres occasions) par lÕEncyclique Pastorale du Saint Synode le 1er Mars 1957, qui, il doit tre notŽ, fut signŽ (parmi dÕautres Žvques membres signataires) par les quatre Žvques qui furent consacrŽs en 1948 par lÕarchevque Matthieu de bienheureuse mŽmoire, et o, entre autres choses, est mentionnŽ ce qui suit :
ÉEt la portion de ceux qui sont en dŽsaccord, Žtant ŽgarŽs et Žgarant dÕautres, cause la division, en prchant que les Žvques ne doivent pas tre reconnus ˆ cause de la consŽcration, supposŽe anti-canonique, dÕun Žvque par un seul Žvque.Ź
Enfants bien-aimŽs dans le Seigneur,
Ce refus de reconna”tre est une erreur; cÕest une excuse pour la division. Il a ŽtŽ attestŽ scientifiquement et historiquement que sur le plan dogmatique la consŽcration est valide. Sur le plan dogmatique, les Žvques sont en rgle. Ils sont Žvques ayant la plŽnitude de lÕautoritŽ Žpiscopale. LÕaffaire est rŽsolue. Pour lÕordre ecclŽsiastique du point de vue administratif, en cette affaire, la question est ˆ juger, devant le Synode compŽtent pour lÕenqute, si la consŽcration Žtait justifiŽe, et sÕil ne lՎtait pas, alors pour lÕapplication des peines appropriŽes. Il peut donc y avoir quelque justification ˆ soutenir quÕil y a ici une affaire encore ˆ juger, ce qui nÕinvalide ni nÕempche ni suspend lÕexercice plŽnier de lÕautoritŽ Žpiscopale. Toutes nos activitŽs et actions Žpiscopales sont parfaitement valides sur les plans canonique et dogmatique jusquՈ la convocation dÕun synode orthodoxe dans le cadre duquel nous pourrions tre condamnŽs administrativement. Par consŽquent, cÕest un prŽtexte qui est avancŽ de faon injustifiŽe comme une raison valable de lÕĻuvre de la division.
Mme si ce prŽtexte canonique et NON DOGMATIQUE est invoquŽ, il nÕest pas acceptŽ gŽnŽralement, mais nous, pour la cause de lÕunitŽ, de la lutte, pour lÕamour de la charitŽ, de la paix, nous acceptons dՐtre, sur le plan administratif, sujets ˆ jugement, dŽsireux de compara”tre devant un synode orthodoxe canonique, ˆ nÕimporte quel moment quÕil puisse se rŽunir, pour rendre compte et pour tre jugŽs de la raison administrative de la consŽcration dÕun Žvque par un Žvque seul, qui eut lieu en un temps et des circonstances de nŽcessitŽ pour le bien des fidlesÉ

ŹŹŹŹŹŹŹŹŹŹŹŹŹ ŅVos intercesseurs fervents devant le Seigneur,

Le Saint Synode,
+ Demetrios de Thessalonique, PrŽsident
+ Spyridon de Trimython, + AndrŽ de Patras
+ Kalliste de Corinthe, + Bessarion de Trikki et de Staga
+ Jean de Thbes et de LŽvadie, MŽlŽtios dÕAttique et de MŽgaris
+ Matthieu de Vresthne, + Anthime du PirŽe

Concernant la question, problŽmatique ds le dŽbut, du moins en Grce, de savoir si oui ou non il fallait accepter les chirothŽsies qui avaient eu lieu, il est impŽratif de se rŽfŽrer ˆ la rŽticence de certains Žvques de lÕaccepter sur eux-mmes, leur refus absolu, comme celui du reste du clergŽ dÕagir et de le recevoir sur eux-mmes, en dŽpit de tout ce que la dŽcision synodale exigeait concernant cette affaire.
Quant au rejet clair et net des chirothŽsies au sens dÕachvement ou dÕactivation de lՎpiscopat des hiŽrarques qui tirrent leur Žpiscopat des Žvques consacrŽs par Matthieu de Vresthne, il y eut la confrontation canonique caractŽristique avec le mŽtropolite dÕalors, Calliste, qui croyait ˆ de telles choses (= ˆ la nŽcessitŽ canonique de la chirothŽsie), qui fut finalement dŽposŽ par le Saint Synode en septembre 1977, et qui rejoignit alors la partie auxentienne.
Il est important de noter quÕaucun des Žvques de lՃglise Vraie-Orthodoxe, successeurs des Žvques consacrŽs par le hiŽrarque Matthieu de bienheureuse mŽmoire (en dŽpit de tout ce dont ils pourraient tre justement accusŽs et certainement tenus pour responsables des affaires ecclŽsiastiques, du point de vue des faiblesses, omissions et erreurs humaines) nÕa, nŽanmoins, jamais acceptŽ les chirothŽsies accomplies en tant quÕachvement, activation ou Žtablissement de leur Žpiscopat, mais en tant que moyens de lever la ŅsujŽtion ˆ jugementÓ ˆ cause de la violation de lÕordre canonique avec une consŽcration dՎvque par un seul Žvque. Et mme cela, ils lÕont acceptŽ par crainte de Dieu et par respect pour lÕordre canonique, en Žtant ignorant ou en ayant une connaissance peu claire, et par extension en ayant une position claire, quÕen ce sens elle Žtait permissible ou acceptable. Malheureusement, au lieu dՐtre aidŽs par leurs conseillers thŽologiques, qui Žtaient plus instruits, les Žvques de cette Žpoque avaient reu dÕeux un conseil malencontreux. Ainsi, ˆ cause du soutien insuffisant de ces conseillers par des rŽsolutions ecclŽsiologiques fortes et correctes, et dÕorientations au contraire confuses, ignorantes ou autrement pauvres, quÕils reurent dÕeux, ils dŽpendaient de fondations faibles. ConsŽquemment, par lÕadoption et lÕacceptation de ces orientations, la confrontation ecclŽsiastique et canonique de cette affaire fut ŽcartŽe, et remplacŽe par des positions, dŽclarations ou dŽcisions contestables quant ˆ la cohŽrence et la canonicitŽ de leurs fondements et critres.
En ce qui concerne lÕingŽrence ou la participation dans le dŽbat de lÕaffaire des chirothŽsies de ceux qui ne se sont prŽsentŽs que rŽcemment comme critiques du Saint Synode, cÕest-ˆ-dire, Mgr Kirykos 2, lÕex-mŽtropolite de MŽsogŽe et de LaurŽotique et ceux avec lui, qui ont choisi cette affaire pour distraire leurs adeptes du naufrage quÕils avaient subi sur le plan de la foi, naufrage qui a ŽtŽ accompli avec leur soutien, au point de mener la guerre contre lՃglise par lÕinnovation ecclŽsiologique et trinitaire concernant la communion des trois Personnes Divines comme la premire ƒglise sans commencement, nous devons nous rŽfŽrer ˆ lÕadage patristique de saint Basile le Grand : Nous instruirons lÕignorant, mais ne tolŽrerons pas les fauteurs de mal, que pendant les trente annŽes passŽes, leurs position et contribution dans cette affaire (la chirothŽsie) ont ŽtŽ, en fin de compte, nŽgatives. Ils ont ŽtŽ inefficaces, en tout cas, ˆ cacher derrire leur zle confessionnel supposŽ et leurs condamnation et jugement sans pitiŽ de tout le monde comme contempteurs et dŽtracteurs dÕune confession orthodoxe; ils sont grandement responsables du manque Žvident de critres thŽologiques et patristique dans leurs positions et activitŽs, et de lÕimmodŽration sans prŽcŽdent de leurs positions, opinions et suggestions concernant cette affaire.
Il est un fait particulirement symptomatique et rŽvŽlateur en ce qui les concerne, quÕils acceptent (en 1977, dans leur ŅRapport/AccusationÓ du 9-10-1977 au Saint Synode des V.C.O., entre autres choses) que les chirothŽsies ont eu lieu, et ils les caractŽrisent comme anti-canonique et blasphŽmatoire; et lÕex-mŽtropolite de MŽsogŽe, quand il Žtait encore thŽologien la•c, affirma, ˆ partir de lÕannŽe 1972 dŽjˆ, dans son ŅOpinionÓ ˆ ce sujet, que les chirothŽsies qui avaient eu lieu Žtaient une attaque des consŽcrations de 1948, et que nous devons, aprs avoir confessŽ lÕerreur de les avoir acceptŽes, les rejeter 3. Ils sont, par consŽquent, devenus leurs propres dŽtracteurs : dÕun c™tŽ, dŽniant la vŽritŽ et la rŽalitŽ historiques en disant que la chirothŽsie nÕa mme pas eu lieu en tant quՎvŽnement, ou que, rŽcemment, ils auraient ŽtŽ informŽs de ce qui sՎtait passŽ rŽellement, Ņjouant,Ó essentiellement, Ņavec des choses qui ne doivent pas tre objets de jeu;Ó et de lÕautre, affirmant que quiconque imagine et dŽclare Ņque des erreurs ont ŽtŽ commisesÓ dans le domaine des ŅchirothŽsiesÓ de 1971, attaque et rejette les consŽcrations Žpiscopales de 1948 ! (Confession de la Foi Orthodoxe, Sainte MŽtropole de MŽsogŽe et de LaurŽotique, 6-9-2006.)
Nous prions, cependant, 1) que la Gr‰ce de Dieu les aide ˆ prendre leurs responsibilitŽs et quÕils finissent par comprendre lՎnormitŽ et le dŽsagrŽment de leurs activitŽs contre la VŽritŽ de lՃglise ; 2) quÕils se repentent ; aidŽs dans cet effort par lÕexhortation dÕun des grands pres de lՃglise qui, trs ˆ propos, commente, en disant : Nous verrons toutes ces choses ensemble comme si elles sÕoffraient ˆ nos yeux : toutes nos Ļuvres montrŽes de face, dans notre esprit, sous leur forme individuelle, chaque chose comme elle fut prononcŽe et comme elle se dŽroula. (Saint Basile le Grand, Sermon sur la Repentance)
NŽanmoins, comme cÕest notre responsabilitŽ, selon les Psaumes : NÕincline pas mon cĻur vers des paroles perverses pour chercher des excuses ˆ mes pŽchŽsÉ (Ps. 140), nous rejetons les chirothŽsies qui ont eu lieu, sous quelle forme quÕelles eussent pu avoir lieu, car selon les ƒcritures divinesŹ: Éil y a une honte qui conduit au pŽchŽ et il y a une honte qui est gloire et gr‰ce. Ne sois pas trop sŽvre pour toi-mme et ne rougis pas pour ta perte. Ne tais pas une parole lorsqu'elle peut sauver et ne cache pas ta sagesse. Car c'est au discours qu'on conna”t la sagesse et dans la parole que para”t l'instruction. Ne parle pas contre la vŽritŽ, mais rougis de ton ignorance. N'aie pas honte de confesser tes pŽchŽs, ne t'oppose pas au courant du fleuve. Ne t'aplatis pas devant un sot, ne sois pas partial en faveur du puissant. Jusqu'ˆ la mort lutte pour la vŽritŽ, le Seigneur Dieu combattra pour toi. (Siracide 4,22-28) Ė cet endroit, il nous est indispensable de nous rŽfŽrer ˆ lÕopinion concordante concernant la confrontation ecclŽsiastique et canonique de cette affaire selon Dieu de notre archevque dÕAthnes et pre spirituel, Mgr AndrŽ de pieuse mŽmoire, qui (selon son texte quÕil lut devant la rŽunion du Saint Synode des Žvques du 5/2/2003), dÕun c™tŽ, parlait des erreurs qui avaient ŽtŽ faites dans le maniement de cette affaire pour cause de faiblesse humaine, et dÕun autre c™tŽ, insista sur le fait que dans la conscience des Žvques, il nÕy a jamais eu aucun doute ni aucun questionnement quant ˆ la plŽnitude et lÕentiretŽ des consŽcrations Žpiscopales de lՎvque Matthieu de bienheureuse mŽmoire en 1948. Nous savons et nous attestons que notre premier hiŽrarque de bienheureuse mŽmoire dŽsirait avec ferveur que le Saint Synode agisse en sorte dÕapporter le rglement final ˆ cette affaire. Ce temps est arrivŽ.
En consŽquence, le Saint Synode de lՃglise Vraie-Orthodoxe de Grce, par sa dŽcision unanime de tous les saints Žvques qui le composent Ń se souciant de la VŽritŽ et uniquement de la VŽritŽ, car, selon les ƒcritures sacrŽes, lՃglise est Éla colonne et lÕappui de la VŽritŽ (1 Tim 3,15), et selon la voix des presŹ: Éceux qui sont de lՃglise sont de la VŽritŽ; et ceux qui ne sont pas de la VŽritŽ ne sont pas de lՃglise du Christ. (Saint GrŽgoire Palamas), et Žtant responsable devant Dieu et devant les hommes, par la Gr‰ce et le Secours de notre Seigneur et Dieu JŽsus Christ, qui est le Chef Žternel de lՃglise, de la conduite du troupeau de lՃglise sur les p‰turages du salut Ń, reconna”t et confesse, comme il le doit, que les erreurs humaines qui advinrent en ce domaine pour des raisons dÕignorance, de nŽgligence et de comprŽhension erronŽe de ses reprŽsentants et ministres, et pour lesquelles il implore la MisŽricorde du Dieu Ami de lÕhomme selon la Sagesse de Sirach : É nous tomberons dans les Mains du Seigneur et non pas dans les mains des hommes, car sa MajestŽ est grande ainsi que sa MisŽricorde, sont rejetŽes (comme il a ŽtŽ dŽjˆ dit, non seulement les chirothŽsies faites aux Etats-Unis dÕAmŽrique, mais aussi celle qui a eu lieu en Grce), comme des actions incompatibles avec lÕordre canonique et la Tradition orthodoxe concernant la validitŽ et la plŽnitude des consŽcrations Žpiscopales par un Žvque canonique et pleinement orthodoxe, mme sÕil est seul, surtout si cette action fut requise par une nŽcessitŽ vraiment incontestable de transmettre lՎpiscopat et continuer lÕĻuvre de lՃglise du Christ, assaillie comme elle lÕest par des hŽrŽsies et des schismes et surtout par la panhŽrŽsie de lÕĻcumŽnisme.
Cela Žtant le cas, nous avons recours au Seigneur notre Dieu, notre Secours, et, prenant ˆ cĻur sa crainte, en tenant compte du jugement futur, nous ceignons les reins de notre intellect en vŽritŽ et avec une circonspection tout apostolique, nous donnons un jugement ŽquilibrŽ, afin dÕarracher toute innovation, soustraction ou addition, sans plus tarder, comme de lÕivraie mŽlangŽe ˆ du blŽ pur, Žtant contraires ˆ la VŽritŽ et menant la guerre ˆ lՃglise. Car ces choses transmises ˆ lՃglise ne sont pas simplement oui et non, mais sont oui en VŽritŽ et demeurent imprenables et inŽbranlables pour les sicles.

En consŽquence, conjointement avec la rŽcapitulation authentique de lÕenseignement orthodoxe des saints pres et de celui qui a jailli comme le plus grand thŽologien le plus proche de notre temps, notre pre thŽophore de lՃglise, saint GrŽgoire Palamas, archevque de Thessalonique, nous confessons :

ŹŹŹ ŅNous adorons et croyons en un seul Dieu avant tous, au-dessus de tous, en tous, et au-dessus de toutes choses, Pre, Fils et saint Esprit. Il est UnitŽ en TrinitŽ et TrinitŽ en UnitŽ, uni sans confusion et sŽparŽ sans division, la mme UnitŽ et TrinitŽ, ętre tout-puissant.
ŹŹŹ ŅLe Pre est sans commencement, non seulement en tant quÕętre en dehors du temps, mais aussi comme ętre de toute manire sans cause. Lui seul est la cause, la racine et la source de la DivinitŽ contemplŽe dans le Fils et le saint Esprit ; Lui seul est la cause premire de ce qui est venu ˆ lՐtre; Il nÕest pas seulement le CrŽateur, mais le seul Pre du seul Fils et le seul Auteur du seul saint Esprit. Il est toujours, et est toujours le Pre et toujours le seul Pre et Auteur, plus grand que le Fils et le saint Esprit, mais seulement comme cause ; ˆ tous les autres Žgards Il est pareil ˆ eux et Žgal en honneur.
ŹŹŹ ŅDe Lui il est un Fils, sans commencement, en tant quÕętre en dehors du temps, mais non sans origine, car ayant le Pre pour origine, racine et source, de qui seul Il est venu avant tous les sicles incorporellement, immuablement, impassiblement, et par gŽnŽration, mais Il nÕa pas ŽtŽ sŽparŽ du Pre, Žtant Dieu de Dieu ; non un, en ce quÕIl est Dieu et un autre en ce quÕIl est le FilsŹ; Il est toujours, et est toujours le Fils et toujours le seul Fils. ƒtant toujours sans confusion avec Dieu (Jn 1,1), Il nÕest pas la cause et lÕorigine de la DivinitŽ contemplŽe dans la TrinitŽ, puisquÕIl tire son existence de la cause et lÕorigine, le Pre, mais Il est la cause et lÕorigine de tout ce qui est venu ˆ lՐtre, puisque toutes choses sont venues ˆ lՐtre par Lui (Jn 1,3). Lequel, existant en forme de Dieu, nÕa point regardŽ comme une proie ˆ arracher dՐtre Žgal avec Dieu (Phi 2,6), mais ˆ la fin des temps SÕest dŽpouillŽ Lui-mme, en prenant une forme de serviteur, pour nous. (Phi 2,7), et fut, par la loi de la nature, conu et nŽ de la toujours-vierge Marie par le bon vouloir du Pre et la coopŽration du saint Esprit, Dieu et Homme ˆ la fois ; Žtant vraiment incarnŽ, Il fut fait comme nous en tout sauf le pŽchŽ. (HebŹ4,15), demeurant ce quÕIl Žtait, vrai Dieu, unissant sans confusion ou changement les deux Natures, VolontŽs et ƒnergies, et demeurant un Fils en une seule hypostase mme aprs lÕIncarnation, accomplissant toutes les Actions divines comme Dieu et toutes les actions humaines comme Homme, Žtant sujet aux passions humaines innocentes. ƒtant et demeurant impassible et immortel comme Dieu, mais souffrant volontairement dans la chair comme Homme, Il a ŽtŽ crucifiŽ, est mort, et a ŽtŽ enseveli, et Il est ressuscitŽ le troisime jour. Il a apparu ˆ ses disciples aprs la rŽsurrection, et aprs leur avoir promis le pouvoir dÕen haut et les avoir exhortŽs ˆ faire des disciples de toutes les nations, ˆ les baptiser au Nom du Pre, du Fils et du saint Esprit et ˆ leur enseigner dÕobserver tout ce quÕIl avait commandŽ (Mt 28,20), Il est montŽ au ciel et SÕest assis ˆ la Droite du Pre (Mc 16,19), rendant notre mŽlange Žgal en honneur, royautŽ et divinitŽ, le mŽlange avec lequel Il reviendra en gloire juger les vivants et les morts, et rendre ˆ chacun selon ses Ļuvres (Mt 16,27).
ŹŹŹ ŅCÕest alors quÕaprs tre montŽ au Pre, Il a envoyŽ sur ses saints disciples et ap™tres le saint Esprit qui procde du Pre. Il est Žgalement sans commencement avec le Pre et le Fils, en tant quÕętre en dehors du temps, mais non sans origine, car Lui aussi a le Pre pour racine, source et cause, non pas comme engendrŽ, mais comme procŽdant; car Lui aussi est sorti du Pre avant tous les sicles immuablement et impassiblement, non par gŽnŽration, mais par procession, Žtant insŽparable du Pre et du Fils, comme procŽdant du Pre et reposant dans le Fils, uni sans confusion et distinct sans division. Il est Dieu et est Lui-mme de Dieu, non un en ce quÕIl est Dieu, et un autre en ce quÕIl est le Consolateur ; Il est Lui-mme lÕEsprit subsistant par Lui-mme, procŽdant du Pre et envoyŽ, cÕest-ˆ-dire manifestŽ, par le Fils, la cause de tout ce qui est venu ˆ lՐtre, puisque tout a ŽtŽ parachevŽ en Lui; Il est Žgal en honneur avec le Pre et le Fils sans tre engendrŽ et sans gŽnŽration. Il a ŽtŽ envoyŽ par le Fils ˆ ses propres discip1es, cÕest-ˆ-dire, Il a ŽtŽ manifestŽ. Car comment autrement aurait-Il, Lui qui nÕest pas sŽparŽ du Fils, ŽtŽ envoyŽ par LuiŹ? Comment autrement, dites-moi je vous prie, serait-Il venu, Lui qui est partoutŹ? Donc, Il est envoyŽ non seulement du Fils, mais aussi du Pre et par le Fils ; et Il vient de Lui-mme quand Il est manifestŽ. Car lÕenvoi, cÕest-ˆ-dire la manifestation, de lÕEsprit est une Ļuvre commune. Il est manifestŽ non pas selon lÕEssence, car personne nÕa jamais vu ou expliquŽ la Nature de Dieu, mais selon la Gr‰ce, le Pouvoir et lՃnergie qui sont communs au Pre, au Fils et lÕEsprit. Car lÕhypostase de chacun, et tout ce qui lui appartient, est particulire ˆ chacun dÕeux. Non seulement lÕessence super-essentielle, qui est entirement sans nom, inexprimable et imcommunicable, puisquÕelle est au-dessus de tout nom, toute expression et toute participation, commune ˆ Eux tous, mais aussi la Gr‰ce, le Pouvoir, lՃnergie, le Rayonnement, le Royaume et lÕIncorruption, et en gŽnŽral toute chose selon laquelle Dieu communique et est uni par Gr‰ce avec aussi bien les saints anges que les hommes saints. Ne quittant sa SimplicitŽ ni en raison de la sŽparation et de la diffŽrence des hypostases, ni en raison de la sŽparation et de la diversitŽ des pouvoirs et Žnergies, cÕest un Dieu tout-puissant en une DivinitŽ que nous avons de la sorte. É
ŹŹŹ ŅDe plus, nous accordons une vŽnŽration relative ˆ la sainte ic™ne du Fils de Dieu qui fut circonscrit Žtant devenu incarnŽ pour nous, attribuant la vŽnŽration de manire relative au Prototype. Nous vŽnŽrons le prŽcieux bois de la Croix, et tous les symboles de ses Souffrances, comme Žtant de vraies trophŽes divines remportŽes sur lÕennemi commun de notre race. En plus de lÕimage salvatrice de la prŽcieuse Croix, nous vŽnŽrons les Žglises et les lieux divins, ainsi que les ustensiles sacrŽs et les ƒcritures divinement transmises, en raison de Dieu qui demeure en eux. De la mme manire, nous vŽnŽrons les ic™nes de tous les saints, en raison de notre amour pour eux et pour Dieu, quÕils ont aimŽ et servi en vŽritŽ, Žlevant notre esprit, lors de notre vŽnŽration, aux personnages dŽpeints sur les ic™nes. Nous vŽnŽrons aussi les reliques des saints, puisque la Gr‰ce sanctifiante de Dieu nÕa pas quittŽ leurs trs saints ossements, exactement comme la DivinitŽ nՎtait pas sŽparŽe du Corps du Ma”tre dans sa Mort de trois jours.
ŹŹŹ ŅNous ne connaissons rien qui soit essentiellement mauvais ; il nÕy a non plus aucune autre origine du mal que la perversion de la raison des hommes, qui abusent de leur volontŽ libre que Dieu leur a donnŽe. Nous chŽrissons toutes les Traditions de lՃglise, les Žcrites comme les non-Žcrites, et par-dessus tout la communion non-sanglante, communion et assemblŽe mystiques et tout-sacrŽs, la source de la perfection pour tous les autres rites, ˆ laquelle, en mŽmoire de Celui qui SÕest anŽanti sans SÕanŽantir, a pris chair et a souffert pour nous, selon le commandement divin quÕIl accomplit Lui-mme, la consŽcration tout-divine du pain et du calice est cŽlŽbrŽe, dans laquelle ils deviennent le Corps et le Sang donateurs de vie. Elle accorde communion et participation ineffables ˆ ceux qui lÕapprochent en puretŽ. Nous rejetons et soumettons ˆ lÕanathme tous ceux qui ne confessent et ne croient pas comme le saint Esprit a prŽdit par les prophtes, comme le Seigneur a dŽcrŽtŽ quand Il nous est apparu dans la chair, comme les ap™tres ont prchŽ aprs avoir ŽtŽ envoyŽs par Lui ; comme nos pres et leurs successeurs nous ont enseignŽ, mais qui soit ont commencŽ leur propre hŽrŽsie, soit ont suivi jusquÕau bout ceux qui ont fait un mauvais
dŽbut.
ŅNous acceptons et saluons les saints Conciles ĪcumŽniques : celui, tenu ˆ NicŽe, des 318 pres thŽophores contre les ariens en guerre contre Dieu, qui de faon impie, avaient rabaissŽ le Fils de Dieu au rang de crŽature et avaient divisŽ en crŽŽ et incrŽŽ la DivinitŽ adorŽe dans le Pre, le Fils et le saint Esprit ; celui qui suivit, tenu ˆ Constantinople, des 150 saints pres contre MacŽdonios de Constantinople, qui, de faon impie, avait rabaissŽ le saint Esprit au rang de crŽature et pas moins que le prŽcŽdent, avait divisŽ lÕunique DivinitŽ en crŽŽ et incrŽŽ ; celui qui suivit, tenu ˆ ƒphse, des 200 pres contre le Patriarche Nestor de Constantinople, qui avait rejetŽ lÕunion hypostatique de la DivinitŽ et de lÕHumanitŽ en Christ, et avait absolument refusŽ dÕappeler Enfantrice de Dieu la Vierge qui a vŽritablement donnŽ naissance ˆ Dieu ; et le quatrime, tenu ˆ ChalcŽdoine, des 630 pres contre Eutychs et Dioscore, qui proposrent la doctrine diabolique de la Nature unique en Christ ; et celui qui suivit, tenu ˆ Constantinople, des 165 pres contre ThŽodore et Diodore, qui entretenaient les mmes idŽes que Nestorios et recommandaient ses idŽes dans leurs Žcrits, et contre Origne, Didyme et ƒvagre, qui Žtaient dÕune Žpoque plus ancienne, mais qui avaient tentŽ dÕintroduire en cachette certaines fables dans lՃglise de Dieu ; et celui qui suivit, tenu dans la mme citŽ, des 170 pres contre Serge, Pyrrhus et Paul de Constantinople, qui rejetrent les deux ƒnergies et deux VolontŽs, propres aux deux Natures du Christ ; et celui, tenu ˆ NicŽe, des 367 pres contre les iconoclastes. En plus de toutes ces affirmations, nous attendons la rŽsurrection des morts et la Žternelle du monde ˆ venir. Amen.Ó

ŹŹŹ ĒŹEn outre, nous acceptons et embrassons tous les saints Conciles qui furent, par la Gr‰ce de Dieu, convoquŽs ˆ divers temps et lieux pour confirmer des sujets de piŽtŽ et lÕattitude ŽvangŽlique, parmi lesquels ceux contre lÕinnovation du nouveau calendrier et de la pascalie, convoquŽs en 1583, 1587, 1593 et 1848, et en gŽnŽral contre toutes les innovations par lesquelles la foi et lÕordre de lՃglise sont renversŽs, et par lesquelles les choses que nous avons reues de nos saints pres sont rejetŽes, et qui pour cette raison sont condamnŽes selon les paroles de Dieu, qui a dŽclarŽ dÕavance par son prophte JŽrŽmie au sujet de ceux qui introduiraient des innovations dans lՃglise du Christ : Car mon peuple a commis un double pŽchŽ : Ils MÕont abandonnŽ, Moi qui suis une Source dÕeau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassŽes, qui ne retiennent pas lÕeau. É
Ils calomnient lՃglise du Christ et mnent une lutte rageuse contre la piŽtŽ, et, de cette manire, ils sont en communion avec les anciens hŽrŽtiques, Žtant en conformitŽ et de mme nature avec eux selon leur impiŽtŽ, de sorte que de mme que nos pres les considŽraient ainsi, nous les voyons de la mme manire.
ŹŹŹ ĒŹNous marchons sur le chemin droit, sans faille et trs sžr du salut, que les saints pres ont tracŽ pour nous ˆ travers leurs dŽcisions avant nous : le chemin de la sŽparation totale de lÕinnovation nouveau-calendariste, qui, par son application, fut la cause de la crŽation du schisme nouveau-calendariste. CÕest le chemin sur lequel marchait notre pre et hiŽrarque Matthieu de bienheureuse mŽmoire, et nous marchons sur ce mme chemin, et confessons en suivant ses traces quÕil consolit‰t par les consŽcrations Žpiscopales quÕil avait accomplies en 1948, par lesquelles il nous donna la succession apostolique, que nous gardons avec la foi apostolique, et par laquelle nous avons marchŽ jusquՈ maintenant, et par laquelle, avec la Gr‰ce de Dieu, nous continuerons ˆ marcher.
ŹŹŹ Concernant la chirothŽsie qui a eu lieu en 1971, nous la considŽrons (que ce soit en partie ou en entier) comme une dŽcision ou une action (ou procŽdure, ou un fait, ou un mouvement ou une tentative, par qui, ˆ quel moment et sous quelle forme ou sens quÕelle eut lieu, ou est dit avoir eu lieu) et est prŽsentŽe comme ayant eu lieu. Et quelle que soit lÕinterprŽtation avec laquelle on envisage les ŽvŽnements autour dÕelle, en partie ou en entier, nous chassons loin les causes des doutes malsains et toutes questions qui menrent ˆ la confusion et lÕerreur, reconnaissant ˆ lՃglise sa santŽ puissante, et ˆ ses membres en Žtant dÕaccord du cĻur, de la langue et des mains avec la confession sans erreur et trs-sžre des saints pres qui nous ont prŽcŽdŽs et de celui qui les suivit dans ces derniers temps, notre pre et hiŽrarque Matthieu, confesseur de bienheureuse mŽmoire, Žtant comme pasteurs conduisant le troupeau, et nous jugeons que cette chirothŽsie, de quelle que faon quÕelle puisse tre considŽrŽe, selon les susmentionnŽs, est condamnŽe et comprise comme erronŽe sur le plan ecclŽsiastique, et est donc rejetŽe et reniŽe, comme Žtant sans fondement et comme si elle nÕavait jamais eu lieu.
ŹŹŹ En plus de tout cela, Žtant du Corps dont notre Seigneur Dieu et Sauveur est le Chef, et suivant lÕexhortation Žcrite par le saint pre de notre ƒglise, Jean de Damas, nous Érestons sur le roc de la foi, dans la tradition de l'ƒglise, sans dŽplacer les bornes qu'ont posŽes nos pres saints, ne donnant pas de place ˆ ceux qui veulent tailler ˆ neuf et dŽmolir l'Ždifice de l'ƒglise catholique et apostolique de Dieu.
Car si une telle licence Žtait accordŽe ˆ qui le souhaiterait, peu ˆ peu lՎdifice entier de lՃglise serait dŽmoli ; nous condamnons et rejetons lÕinnovation ecclŽsiologique et trinitaire concernant la communion entre les Personnes divines en tant que la Ņpremire ƒglise incrŽŽeÓ comme venant de lÕOccident plein dÕhŽrŽsies, du papisme athŽe et antichristique, et largement diffusŽe parmi les nouveau-calendaristes/ĻcumŽnistes o elle sert de base aux thŽories de la panhŽrŽsie de lÕĻcumŽnisme, comme position non attestŽe par les pres, non transmise ˆ lՃglise, et donc une innovation, et ceux qui la dŽfendent et sÕen servent comme bŽquille pour faire de la thŽologie comme totalement excommuniquŽs de lՃglise jusquÕau moment o ils reconsidrent et confessent la Foi traditionnelle selon la thŽologie inspirŽe de Dieu des saints et la piŽtŽ respectueuse de lՃglise.
ĒŹAinsi nous entendons, ainsi nous croyons et ainsi nous prchons.
ŹŹŹCette Encyclique, aprs lecture lors de la rŽunion rŽgulirement programmŽe du Saint Synode le 28 novembre de cette annŽe, avec la participation de tous ses membres ainsi que des hiŽrarques de lՃglise autocŽphale de Chypre, ayant ŽtŽ approuvŽe, est signŽe comme suitŹ:
ŹŹŹ En lÕannŽe 2007, le 28e jour du mois de novembre,

Le Saint Synode
+ Nicolas dÕAthnes, PrŽsident

+ Pach™me dÕArgolide

+ Galaction de PŽristeri

+ Tarasios de BerrŽe et Naoussa

+ AndrŽ de Thbses et de LŽvadie
+ Chrysostome de Philippes

+ Panteleimon du PirŽe et des ėles

+ Ignace de Larissa et de Tirnavo

Pour les V. C. O. de Chypre
+ Sebastianos de Kition
+ Lazaros dÕAmathous


Le SecrŽtaire gŽnŽral
Protopresbytre Demetrios Tsarkatzoglou


Dans les persŽcutions, c'est la lutte, et dans la paix,
c'est la vertu que Dieu couronne.
Saint Cyprien de Carthage

LA DƒIFICATION

ƒvagre considre lÕimpassibilitŽ comme le but de lÕhomme. CÕest ˆ la fois juste et faux. LÕimpassibilitŽ nÕest que la condition, Š le but, cÕest lÕamour. CÕest vrai dans le sens o il sÕagit de nous dŽfaire de nos passions, de nous purifier au lieu de supprimer nos facultŽs : raison, sentiments, dŽsirs etc. Il ne sÕagit pas dÕanŽantir notre personnalitŽ mais de la purifier, de la perfectionner, ou plus exactement de lÕunir ˆ Dieu. La dŽification, voilˆ notre vrai but. Cette dŽification consiste non dans un anŽantissement, ni dans quelque chose de surajoutŽ mais dans une union entre lՎnergie, ou la gr‰ce divine, et lÕhomme. On gardera toujours la mme personnalitŽ mais elle sera purifiŽe de ses dŽfauts et transfigurŽe.
Il ne sÕagit donc pas de faire taire notre raison mais de la purifier, en la clouant sur la croix. Une fois purifiŽe, la raison restera dans ses limites au lieu de vouloir dominer et se prendre comme critre pour tout. De mme pour nos sentiments, qui ne sont pas mauvais en eux-mmes, car Dieu nÕa rien crŽŽ de mauvais. CÕest leur emploi pŽcheur par nous qui est coupable. Le Christ, lÕImpassible, ne pleurait-t-Il pas en apprenant la mort de Lazare son ami ? Ne lui coulaient pas des larmes de sang au jardin des Oliviers quand il sÕagissait prŽcisŽment dÕunir sa volontŽ humaine ˆ la VolontŽ divine ? ĒToutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.Č (Mt 26,39)
CÕest sur la croix que le Sauveur a sauvŽ le monde et cÕest Žgalement sur la croix que notre salut sÕaccomplit. Cette croix consiste pour nous dans le renoncement, lÕascse, le ježne, lÕobŽissance etc., en tout ce qui dŽtruit notre Ēvieil hommeČ. Cela semble absurde si on ignore la notion de pŽchŽ et de dŽchŽance.
Une fois purifiŽs et unis ˆ Dieu, nous ne jugeons plus de lÕextŽrieur et abstraitement mais par la vision divine qui voit et englobe tout. Alors notre jugement ne sera plus partiel mais juste et parfait. BasŽ sur lÕamour, ce jugement saura donner ˆ chaque chose sa juste valeur. Notre volontŽ propre, par contre, fait le contraire : elle valorise les choses, bonnes ou mauvaises, selon notre intŽrt. Pour y arriver, nos autres passions : colre, zle etc. y collaborent. CÕest notre intŽrt Žgocentrique qui remplace la Justice divine par une prŽtention de justice. Ce nÕest donc quÕune fausse justice qui prend, bien sžr, des valeurs, Š en elle-mmes justes et vrais Š pour auxiliaires. Le diable ne cherchait-il pas ˆ Žgarer le Christ dans le dŽsert en lui citant des versets de la Bible ?
Concluons : cÕest donc notre Žgocentrisme, lÕamour de nous-mmes, le repliement sur nous-mmes (tous la mme chose vue sous dÕautres angles) qui modifient notre volontŽ propre et qui faussent tout. LÕorgueil fait le reste : il nous aveugle en nous faisant croire infaillibles.
Par contre, ˆ celui qui a su se purifier de ses vices, les paroles de saint Isaac sÕappliquent : ĒEn un tel homme, aucun zle ne sÕenflamme, aucun mouvement de dispute ou de colre ne se met en branle. Il n'est nullement Žmu au sujet de la foi, ni par aucun dŽsir d'aucune chose, pas mme par un dŽsir personnel de faire quoi que ce soit de souhaitable, mais son ‰me habite dans une immense et inexprimable paix, et dans une grande quiŽtude.Č
saint Isaac le Syrien (Centurie 4,77)

hm. Cassien

DE LA VIE DE SAINT GERMAIN D'AUXERRE

Au sortir de Milan, des pauvres l'abordrent pour le prier de leur faire quelque aum™ne. Il demande ˆ son diacre, qui l'accompagnait, s'il lui restait quelque argent. ĒTrois Žcus, rŽpondit le diacre.Č Š ĒDonnez-les ˆ ces pauvres gens,Č lui dit Germain.
ĒEt de quoi vivrons-nous ?Č reprit le diacre.
ĒDieu aura soin lui-mme, rŽpliqua le saint Žvque, de nourrir ceux qui se seront rendus pauvres pour l'amour de lui. Ainsi, donnez aux pauvres tout ce que vous avez.Č
Le diacre n'obŽit qu'en partie et rŽserva un Žcu.
Peu de jours aprs, un seigneur du pays, nommŽ LŽpore, qui Žtait trs malade, envoya prier instamment saint Germain de le venir voir, ou du moins de l'assister de ses prires en cas qu'il ne voulžt pas se dŽtourner de sa route. L'homme de Dieu, qui regardait toujours comme le meilleur chemin celui qui conduisait quelque bonne oeuvre, alla trouver LŽpore demeura, trois jours chez lui et obtint sa guŽrison.
LŽpore, plein de reconnaissance, l'obligea de recevoir deux cents Žcus pour la dŽpense de son voyage. Germain les mit entre les mains de son diacre, et lui dit que, s'il avait donnŽ les trois Žcus qui lui restaient, comme il le lui avait commandŽ, ce seigneur, dont Dieu avait voulu se servir pour les rŽcompenser de leur aum™ne, leur aurait donnŽ trois cents Žcus au lieu de deux cents.
Le diacre, qui croyait s'tre bien cachŽ, vit par lˆ que Dieu avait fait conna”tre au saint la faute qu'il avait commise.

LES PéRES DE L'ƒGLISE (suite)

Saint GrŽgoire de Nysse
(ftŽ le 10 janvier)

Athanase Fradeaud

Sa vie
iconeGrŽgoire, que lÕon compte parmi Ēles trois grands CappadociensČ, naquit vers 331 ˆ CŽsarŽe de Cappadoce. Il fut le quatrime fils de celui que lÕon appelle, afin de bien le distinguer, Basile lÕAncien et de sainte EmmŽlie, dans une famille qui compta dix enfants. Saint Basile de CŽsarŽe Žtait lÕa”nŽ, portant le nom de son pre selon la chair. GrŽgoire, le futur Žvque de Nazianze, fut le cadet.
Dans ce milieu de foi ardente, trois des fils devinrent Žvques. Macrine, elle, devint une moniale ˆ la vertu ŽprouvŽe et rŽputŽe. Elle conseilla le futur Žvque de Nysse avec grand discernement au temps de sa jeunesse et mme aprs. GrŽgoire, dŽjˆ tŽmoin de bien dÕexemples authentiquement chrŽtiens, fut entourŽ dans le milieu familial pŽtri de tant de vertus et de piŽtŽ. Il ne partit pas, comme son a”nŽ, Basile, dans les grandes Žcoles de Cappadoce, ni ˆ Alexandrie, pas davantage en Grce. Son pre, Basile lÕAncien, lui-mme ma”tre de rhŽtorique, se chargea de son Žducation. Elle nÕen fut pas moins complte. Rien ne le prouve mieux que la suite de la vie de GrŽgoire, o il dut affronter le monde de lÕhŽrŽsie et mettre en Ļuvre, avec son sage discernement chrŽtien, toutes les armes de la sagesse humaine purifiŽe par son cĻur.
GrŽgoire fut baptisŽ assez jeune et sÕorienta rapidement vers le service de lՃglise, dŽsireux dÕembrasser lՎtat ecclŽsiastique. Assez t™t dÕailleurs, lՃglise le fit lecteur. Puis, Š Žtait-ce une tentation ˆ laquelle il succomba brivementŹ? Š il bifurqua en sÕorientant vers une carrire tout humaine, devenant professeur de rhŽtorique. Dans le mme temps, il Žpousa la jeune et pieuse ThŽosŽbie. Comme saint Hilaire de Poitiers, il mena donc de front la vie conjugale et la charge Žpiscopale, puisque lÕusage canonique de ce temps le permettait. Toutefois, les exhortations de sa sĻur Macrine, avec qui il resta toujours profondŽment liŽ et qui dirigeait une communautŽ de moniales dans la mme rŽgion, ne furent pas sans influence dans sa maturation spirituelle. De mme quÕelle avait invitŽ et dŽcidŽ ses frres et sa mre ˆ embrasser la vie monastique, elle continua dÕexhorter GrŽgoire, avec lÕaide de GrŽgoire le ThŽologien, afin quÕil le rejoigne, tout comme son frre Basile de CŽsarŽe, dans leur solitude dÕAnnŽsis, sur les bords de lÕIris. Sans devenir moine, il sÕy rendit, et, dans cette sainte compagnie de ĒhŽrons amis du dŽsertČ, il put faire lÕexpŽrience de la vie solitaire, du silence et des mŽditations sur la sainte ƒcriture et les saints dogmes. On peut dire, sans risque dÕerreur, que ce fut lˆ que le futur Žvque de Nysse acquit cette profondeur thŽologique jaillie dÕun cĻur purifiŽ, leon quÕil recevait de lÕEsprit saint, de concert avec GrŽgoire de Nazianze, qui enferma cette rŽalitŽ sous lÕaphorismeŹ:ŹĒIl est meilleur de se purifier pour Dieu que de parler de Dieu.Č
DÕailleurs, ds ce monastre, GrŽgoire commena ˆ ouvrir ses lvres ĒdÕune bouche remplie de lÕEspritČ, en commenant dÕenseigner par son TraitŽ sur la virginitŽ et la perfection chrŽtienne. Qui mieux que lui, pouvait composer une Žloge de la virginitŽ, dÕautant plus fervente quÕil connaissait le prix de ce dont il sՎtait privŽ en choisissant le mode de vie commun, dŽlaissant alors ce mode de vie qui rend lÕhomme bien disposŽ semblable aux angesŹ?
GrŽgoire continua de gravir les Žchelons sacrŽs, devenant diacre, puis prtre. CÕest en 371 quÕil fut Žlu et consacrŽ Žvque pour le sige Žpiscopal de Nysse. Ė cette Žpoque troublŽe, lÕexercice de lՎpiscopat Žtait loin dՐtre une sinŽcure. GrŽgoire de Nysse nՎtait pas un homme dÕadministration, mais il sÕimposait par sa grande culture thŽologique, liŽe ˆ une grande profondeur mystique. Cette science lui Žtait universellement reconnue. Un tel talent, ˆ lՎpoque o la tempte arienne mugissait, Žtait essentiel pour dŽfendre le vaisseau attaquŽ de lÕorthodoxie. Rien dՎtonnant ˆ ce que saint Basile de CŽsarŽe ait travaillŽ ˆ lՎlection de GrŽgoire, dÕautant que la persŽcution de Valens sŽvissait contre les orthodoxes, dŽfenseurs de la foi de NicŽe.
Les persŽcutions ne manqurent pas au saint Žvque de Nysse. Il ne tarda pas ˆ devenir lÕobjet des machinations hŽrŽtiques dirigŽes par les ariens, lÕaccusant dÕordination irrŽgulire, dŽtournant de leur sens les saints canons jusquՈ rŽunir un conciliabule local le condamnant ˆ la dŽposition et ˆ lÕexil, avec lÕaide du prŽfet DŽmosthne. Se laissant chasser en 376, avec une rŽsignation toute chrŽtienne, Ēcomme une brebis que lÕon mne ˆ lÕabattoirČ (Is 53,7), il regagne son sige tant la vŽritŽ sut se faire jour deux ans aprs, en 378. Ce fut pour retrouver rapidement la lutte. DŽbut 379, le grand Basile de CŽsarŽe quitta ce monde pour la gloire Žternelle. On peut mesurer la peine de GrŽgoire, en considŽrant cette perte qui Žtait davantage celle dÕun frre selon la chair, un pre selon Dieu plut™t quÕun ami. De plus, le dŽpart de cette colonne de lÕorthodoxie le laissait seul, en le chargeant de la lourde t‰che quÕil dŽposait ainsiŹ: celle de tŽmoin de la foi orthodoxe, celle de son dŽfenseur intrŽpide contre tout et tous. Alors ce doux, ce timide, cet homme rŽservŽ vainquit sa propre nature ˆ lÕaide de la gr‰ce de Dieu, qui donnait toute autoritŽ ˆ son Žloquence. Gr‰ce ˆ la profondeur de tout ce quÕil avait acquis sur les bords de lÕIris, il sut mettre fin au schisme qui dŽsolait lՃglise dÕAntioche, en participant au concile local tenu dans cette ville en 379, faisant triompher la cause de saint MŽlce. Il ne nŽgligea point les ƒglises-sĻurs qui lÕappelaient, se rendant dans lՃglise du Pont et dÕArmŽnie, travaillant ˆ faire Žlire son frre Pierre comme Žvque de SŽbaste. Il combattit pour la puretŽ de la foi, Žcrivant des traitŽs contre Eunome, lÕarien extrŽmiste, afin de dŽfendre lÕincomprŽhensibilitŽ de la Nature divine, comme contre Apollinaire pour dŽmontrer que le Christ a bien assumŽ la nature humaine complteŹ: ‰me et corps. Son cĻur purifiŽ, ami de la vŽritŽ, sՎpanchait dans des formules semblables ˆ celle qui figure dans sa Vie de Mo•se et ditŹ: ĒLa vraie connaissance et la vision de Dieu consiste ˆ voir quÕIl est invisible, parce que ce que nous cherchons se trouve au-delˆ de la connaissance, entirement sŽparŽ par lÕobscuritŽ de lÕincomprŽhensibilitŽČ (Vie de Mo•se, II,163). CÕest lˆ toute la thŽologie apophatique procŽdant par nŽgation, tant lÕinfirmitŽ de notre langage humain est grande pour traduire ce qui ne peut lՐtre. Le grand Cappadocien anticipait saint Jean Damascne qui, lui, le complŽtait en ŽcrivantŹ: ĒDieu est infini et inconnaissable, et tout ce que lÕon peut apprendre de Lui est son infinitŽ et son incomprŽhensibilitŽ. Dieu nÕappartient pas ˆ la classe des choses existantesŹ: non parce quÕIl nÕa pas dÕexistence, mais parce quÕIl est au-dessus de toutes choses existantes, au-dessus de lÕexistenceČ (Sur la foi orthodoxe, I,4).
LÕhistoire a surtout retenu sa brillante participation au deuxime et grand Concile de Constantinople en 381. Le glaive de sa parole confondit ˆ jamais les hŽrŽtiques ariens sÕattaquant ˆ la DivinitŽ du Seigneur et les pneumatomaques qui attentaient au saint Esprit, faisant triompher glorieusement la doctrine de la sainte TrinitŽ, obtenant la victoire de lÕorthodoxie.ŹIl terminait ainsi la lutte de saint Basile de CŽsarŽe, son pre selon Dieu, qui avait combattu toute sa vie pour cela. Son autoritŽ morale Žtait si bien reconnue de tous que lÕempereur ThŽodore le dŽsignait comme appartenant aux Žvques dont la communion Žtait le gage de lÕorthodoxie. CÕest tout dire. Ce grand et saint concile marqua la fin dÕune pŽriode de deux sicles, pendant lesquels la sainte ƒglise lutta contre lÕhŽrŽsie menaante. Fut alors promulguŽe la cŽlbre Exposition de la Foi, connue sous le nom de CrŽdo de NicŽe-Constantinople.
GrŽgoire de Nysse continua son Žpiscopat plus paisiblement, non sans tre envoyŽ en mission en Arabie et en Palestine pour y rŽgler divers troubles agitant ces ƒglises. Vers 384, lors du dŽcs de la princesse PulchŽrie et de la mre de cette dernire, Flacilla, il se distingua en prononant deux cŽlbres sermons de funŽrailles, dont la beautŽ nՎtait nullement mondaine, mais ŽvangŽlique. Elles furent trs gožtŽes et passrent ˆ la postŽritŽ. En 385, la paix de lՃglise Žtant rŽtablie, sa pieuse Žpouse ThŽosŽbie mourut. Depuis longtemps, dՎpouse quÕelle demeurait, elle Žtait devenue, en fait, sa sĻur en Christ et sa compagne spirituelle. Partant alors pour Milan, ˆ la suite de lÕempereur, GrŽgoire put se consacrer encore plus entirement ˆ la vie spirituelle, comme ˆ la garde et ˆ lÕentretien des monastres fondŽs par saint Basile. De mme quÕil avait terminŽ la lutte de son pre selon Dieu pour la foi en JŽsus Christ, vrai Dieu et vrai homme, il acheva lÕĻuvre monastique de ce premier des trois grands Cappadociens, en rŽdigeant dÕautres traitŽs, de plus en plus beaux dÕannŽe en annŽe, suivant la croissance de ses vertus.

Ses ĻuvresŹ:
ƒcrits exŽgŽtiques et homŽliesŹ: Sur la CrŽation de lÕhomme, explication de la GenseŹ; Vie de Mo•se, dŽjˆ citŽeŹ; Sur les titres des psaumesŹ; huit HomŽlies sur lÕEcclŽsiasteŹ; quinze HomŽlies sur le Cantique des CantiquesŹ; cinq HomŽlies sur le PaterŹ; huit HomŽlies sur les BŽatitudesŹ; deux HomŽlies sur les ƒp”tres aux CorinthiensŹ; vingt-huit HomŽlies contre les ariens.
Sur les dogmes et contre les hŽrŽtiquesŹ: Contre EunomiusŹ; Contre ApollinaireŹ; un Sermon contre les pneumatomaquesŹ; quatre brves compositions Sur la sainte TrinitŽŹ; une synthse doctrinale dite Grande ExŽgse, excellente catŽchseŹ; le Dialogue sur lՉme et la RŽsurrection.
Īuvres ascŽtiquesŹ: TraitŽ de la VirginitŽ, dŽjˆ citŽŹ; Vie de sainte Macrine, sa sĻurŹ; quatre Žcrits sur la vie chrŽtienne et monastique, dont la Lettre ˆ Olympe.
DiscoursŹ: bon nombre sur des sujets diversŹ: dogmatiques, exhortations morales, grandes ftes liturgiques, discours ˆ lÕoccasion de funŽrailles. LՎloquence de GrŽgoire Žtait trs gožtŽe ˆ Constantinople.
LettresŹ: on en compte vingt-six, plus une lettre au moine Philippe et lՎp”tre canonique ˆ LŽto•us. Elles se rapportent gŽnŽralement ˆ diverses circonstances de la vie de lÕauteur.
En 394, GrŽgoire de Nysse assista pour la dernire fois ˆ un synode local. Il dut rendre son ‰me ˆ Dieu cette annŽe-lˆ, ou lÕannŽe suivante, en 395. Il a laissŽ, aprs un oubli bien immŽritŽ, lÕexemple du philosophe qui compare cet art privŽ de la lumire de la RŽvŽlation comme quelque chose Ēqui avorte avant de parvenir ˆ la connaissance de DieuČ. Il a profondŽment influencŽ le monachisme orthodoxe en sÕimbibant de tout ce quÕil avait reu de lui en compagnie du grand saint Basile et de ses devanciers. Il a su multiplier le talent que Dieu lui avait confiŽ, faire luire davantage encore tout ce que ses ma”tres lui avaient enseignŽ.
Dans sa doctrine rŽside tout ce que lՃglise enseigne depuis toujours sur la crŽation de lÕhomme ˆ lÕimage de Dieu, douŽ dÕune souveraine libertŽ et, hŽlas, tombŽ dans la corruption, qui lui fit revtir ces Ētuniques de peauČ que sont la mortalitŽ et les passions, par un mauvais usage de cette libertŽ donnŽe par Dieu. Il nous a montrŽ, gr‰ce au mme enseignement, comment tre restaurŽ dans la condition premire, entrer ˆ nouveau dans la communion avec Dieu en retrouvant notre dignitŽ gr‰ce ˆ lÕIncarnation du Christ et ˆ lÕoeuvre du salut. Revtant le Seigneur par le mystre du baptme, lՉme peut, par les sacrements et la vertu, progresser ˆ lÕinfini dans une union sans confusion avec le Dieu infini. Dans son Commentaire du Cantique des cantiques, saint GrŽgoire de Nysse prŽcisaitŹ: ĒAinsi, dans lՎternitŽ du sicle sans fin, celui qui court vers Toi devient toujours plus grand et plus haut que lui-mme, augmentant toujours par lÕaccroissement des gr‰ces É mais comme ce qui est recherchŽ ne comporte pas en soi de limite, le terme de ce qui est trouvŽ devient, pour ceux qui montent, le point de dŽpart de la dŽcouverte de biens plus ŽlevŽs. Et celui qui monte ne sÕarrte jamais dÕaller de commencement en commencement, par des commencements qui nÕont jamais de finŹČ (Huitime homŽlie sur le Cantique des Cantiques, ƒd. LÕorante 1965).

BibliographieŹ:
ƒditions Sources ChrŽtiennesŹ:
La CrŽation de lÕhomme N” 6Ź: 30 Ū
Discours exŽgŽtiquesŹN” 453Ź: 34 Ū
HomŽlie sur lÕEcclŽsiaste N” 416Ź: 46 Ū
Lettres 363 N” 563 : 37 Ū
Sur les titres des psaumes N” 466 : 46 Ū
TraitŽ de la VirginitŽ N” 119 : 49 Ū 24 cts
Vie de Mo•se N” 1 bis : 34 Ū
Vie de sainte Macrine 178 : 32 Ū
Lettre ˆ OlympiosŹ: VCO MultimŽdia
Nombreux livres lisibles et tŽlŽchargeables surŹle site : http://www.gregoiredenysse.com/index.htm

 

 

Histoire du monastre des Grottes (1061)

Dans : Chronique de Nestor (chap. 57)

AnnŽe 6559 (d'aprs la crŽation du monde).

Iaroslav ayant rassemblŽ les Žvques Žtablit Hilarion mŽtropolitain de la Russie ˆ Sainte-Sophie. Et nous dirons ˆ ce propos pourquoi le monastre des Grottes s'appelle ainsi. Le pieux prince Iaroslav aimait BŽrestovo et l'Žglise des Saints Ap™tres qui se trouve dans cette ville, et il rassembla un grand nombre de prtres parmi lesquels se trouvait un certain Hilarion, homme vertueux, instruit et austre : il allait souvent de BŽrestovo au delˆ du DniŽper sur la colline o est maintenant l'ancien monastre des Grottes et y priait; car il y avait lˆ un grand bois. Il creusa une petite grotte de deux sajnes de profondeur; puis il venait de BŽrestovo et lˆ il chantait les heures et priait Dieu en secret. Ensuite Dieu inspira le coeur du prince, qui le fit monasteremŽtropolitain ˆ Sainte-Sophie et cette Grotte resta ainsi. Quelque temps aprs il y avait un la•que de la ville de Loubetch, appelŽ Antipas. Dieu lui inspira le dŽsir d'aller voyager. Il alla ˆ la Sainte-Montagne, vit les monastres qui s'y trouvaient, les examina avec soin et s'Žprit de l'Žtat monastique. Il vint donc ˆ l'un de ces monastres et pria lÕhigoumne de le consacrer moine. L'higoumne Žcouta sa prire, le tondit et lui donna le nom d'Antoine; il l'instruisit, lui enseigna la vie monastique et lui dit : ĒRetourne en Russie; avec toi sera la bŽnŽdiction de la Sainte-Montagne; de toi sortira une foule de religieux.Č Il le bŽnit et le renvoya disant : ĒVa en paix.Č Antoine donc vint ˆ Kiev et se demanda o il vivrait; et il alla dans divers monastres et il ne s'y plut pas; car Dieu ne le voulait pas; et il se mit ˆ parcourir les vallŽes et les montagnes, cherchant l'endroit que Dieu lui indiquerait, et il vint sur la montagne o Hilarion avait creusŽ une grotte cet endroit lui plut et il s'y Žtablit; et il se mit ˆ prier Dieu avec larmes, disant : ĒSeigneur, fortifie-moi dans cet endroit, et puisse tre sur ce lieu la bŽnŽdiction de la Sainte-Montagne et de l'higoumne qui m'a tonsurŽ.Č Et il se mit ˆ vivre en cet endroit, priant Dieu, ne mangeant que son pain sec toute la journŽe et buvant un peu d'eau, creusant sa grotte, passant la nuit et le jour ˆ travailler, ˆ veiller et ˆ prier. Des hommes de bien apprirent cela et vinrent ˆ lui, lui apportrent ce dont il pouvait avoir besoin et il devint cŽlbre sous le nom du grand Antoine. On venait auprs de lui lui demander sa bŽnŽdiction. Plus tard quand mourut le grand prince Iaroslav, son fils Iziaslav prit le pouvoir et s'Žtablit ˆ Kiev. Antoine devint cŽlbre dans la terre russe. Iziaslav ayant appris comme il vivait vint avec sa droujina rŽclamer sa bŽnŽdiction et ses prires. Le grand Antoine fut connu et honorŽ de tout le monde. Des frres vinrent ˆ lui, il les reut et leur donna la tonsure : et douze se trouvrent rŽunis autour de lui. Et ils creusrent une grande crypte, une Žglise et les cellules qui se voient encore aujourd'hui dans la crypte sous le vieux monastre. Les frres s'Žtant rassemblŽs, Antoine leur dit : ĒVoici, mes frres, que Dieu vous a rassemblŽs : et vous avez la bŽnŽdiction de la Sainte-Montagne avec laquelle l'higoumne de la Sainte-Montagne m'a tonsurŽ et avec laquelle je vous ai tonsurŽ. Puisse donc tre sur vous la bŽnŽdiction de Dieu et de la Sainte-Montagne.Č Et il leur dit : ĒVivez sans moi, je vous donnerai un higoumne et j'irai seul vers cette montagne; car je me suis habituŽ ds ma jeunesse ˆ vivre dans la solitude.Č Et il leur donna un higoumne appelŽ Barlaam, et il s'en alla vers la montagne et il creusa une grotte qui est sous le nouveau monastre, et il y termina sa vie ayant vŽcu pieusement sans en sortir pendant de longues annŽes. Ses reliques y reposent encore aujourd'hui. Ses frres et l'higoumne vŽcurent de leur c™tŽ dans la crypte. Et quand le nombre des frres augmenta dans la crypte et qu'ils ne purent plus y habiter, ils songrent ˆ b‰tir un monastre en dehors de la crypte. Et l'higoumne et les frres vinrent trouver Antoine et lui dirent : ĒPre, nous ne pouvons plus tenir dans la crypte : si la gr‰ce de Dieu et tes prires nous Žtaient favorables, nous b‰tirions une petite Žglise en dehors de la crypte.Č Et Antoine le leur permit. Ils s'inclinrent devant lui, et b‰tirent sur la grotte une petite Žglise en l'honneur de la Dormition de la Mre de Dieu. Et Dieu commena ˆ augmenter le nombre des religieux, gr‰ce aux prires de la Mre de Dieu. Et les frres tinrent conseil avec l'higoumne, dŽsirant b‰tir un monastre. Et les frres vinrent trouver Antoine et dirent : Pre, le nombre des frres augmente et monasterenous voudrions b‰tir un monastre.Č Antoine se rŽjouit et dit : ĒQue Dieu soit bŽni en tout et que la prire de la Mre de Dieu et des pres de la Sainte-Montagne soit avec vous !Č Ayant dit cela, il envoya un de ses frres au prince Iziaslav, disant : ĒPrince, Dieu augmente le nombre des frres, et la place est petite : donne-nous la colline qui est au- dessus de la crypte.Č Iziaslav ayant entendu cela se rŽjouit, envoya un de ses hommes et donna la colline. Alors l'higoumne et les frres fondrent une grande Žglise et entourrent le monastre de palissades; ils y Žtablirent un grand nombre de cellules, achevrent l'Žglise, l'ornrent d'images : on lui donna le nom de Monastre des Grottes, parce que les religieux vivaient d'abord dans une grotte et depuis ce temps, il s'est appelŽ le Monastre des Grottes (Petchersky). Le monastre fut donc commencŽ avec la bŽnŽdiction de la Sainte-Montagne. Quand il fut achevŽ, Barlaam Žtant higoumne, Iziaslav Žtablit le monastre de Saint-Dimitri et nomma Barlaam higoumne de Saint-Dimitri, car il voulait rendre ce monastre plus illustre, se liant aux richesses qu'il y avait consacrŽes. Car beaucoup de monastres ont ŽtŽ fondŽs avec des rois, des bojars et des gens riches; mais ils ne valent pas ceux qui ont ŽtŽ fondŽs avec les larmes, le ježne, la prire et les veilles. Antoine n'avait ni or, ni argent et il fonda son monastre avec ses larmes et ses ježnes, comme je l'ai dit. Quand donc Barlaam s'en alla ˆ Saint-Dimitri les frres tinrent conseil, allrent trouver le vieux Antoine et lui dirent : ĒDonne-nous un higoumne.Č Il leur dit : ĒQui voulez- vous ?Č ils rŽpondirent : ĒCelui que vous voudrez, Dieu et toi.Č Il leur dit : ĒQui parmi vous est plus grand que ThŽodose ? Il est obŽissant, modeste, humble; qu'il soit voire higoumne.Č Les frres se rŽjouirent et s'inclinrent devant le vieillard et Žtablirent ThŽodose comme higoumne sur les frres qui Žtaient au nombre de vingt. ThŽodose, devenu supŽrieur du monastre, vŽcut dans l'abstinence, ježnant et priant avec larmes; puis il se mit ˆ rassembler un grand nombre de frres et rŽunit jusqu'ˆ cent moines; puis il se mit ˆ rechercher les rgles de la vie religieuse. Il y avait alors un moine du monastre de Stoudion qui Žtait venu de Grce avec le mŽtropolite Georges; il chercha donc chez lui les rglements du monastre desStoudites; il les copia et les introduisit dans son monastre. Les chants des hymnes religieux, les saluts, la lecture des leons, la tenue dans l'Žglise, l'ordre des offices, la manire de s'asseoir au rŽfectoire, les aliments de chaque jour, tout Žtait rŽglŽ. ThŽodose ayant trouvŽ tout ce rglement le donna ˆ son monastre. C'est de ce monastre que sont venus tous les rglements des autres monastres. Aussi le monastre Petchersky est-il honorŽ comme le plus ancien de tous. ThŽodose resta alors dans le monastre, menant une vie vertueuse, suivant les rgles, et recevant tous ceux qui venaient ˆ lui; je vins moi-mme le trouver, pauvre et indigne serviteur, et il me reut ˆ l'‰ge de dix-sept ans. J'ai donc Žcrit et racontŽ en quelle annŽe a commencŽ le monastre, et pourquoi il s'appelle Petchersky. Nous reparlerons plus tard de la vie de ThŽodose.

Lors de la persŽcution des chrŽtiens ˆ Rome, lÕap™tre Pierre cherchait ˆ sÕenfuir de la ville. Sur la route il vit soudain le Seigneur venant en sens inverse. Pierre lui demanda avec Žtonnement : ŅDomine, quo vadis ? Seigneur o vas tu ?Ó Le Seigneur lui rŽpliqua : ŅJe vais ˆ Rome me faire crucifier encore une fois.Ó Ensuite il disparut. Pierre comprit la leon et retourna ˆ Rome o il fžt martyrisŽ.

 

agneau

Le miracle de Lanciano

Ce miracle eut lieu au dŽbut du 8 e sicle durant la cŽlŽbration de la Liturgie par un moine. Aprs avoir consacrŽ le pain et le vin, il a commencŽ ˆ douter que le Corps et le Sang du Christ soient rŽellement et substantiellement prŽsents dans l'hostie et dans le calice. Au mme instant et en prŽsence de nombreux tŽmoins, il vit la pain consacrŽ se changer en un morceau de chair vivante et dans le calice, le vin consacrŽ devenir du vrai sang qui s'est coagulŽ en cinq grumeaux de grosseur inŽgale. Cette Chair et ce Sang miraculeux ont ŽtŽ conservŽs et de nombreuses analyses ont ŽtŽ pratiquŽes au cours des sicles. On peut encore les vŽnŽrer aujourd'hui dans l'Žglise San Francesco des Frres Mineurs Conventuels. DŽsireux de vŽrifier l'authenticitŽ du miracle ˆ l'Žpoque actuelle, les Frres Mineurs Conventuels, avec l'autorisation de Rome, ont demandŽ ˆ un groupe d'experts d'examiner la Chair et le Sang coagulŽ. De novembre 1970 ˆ mars 1971, des tests en laboratoire ont ŽtŽ pratiquŽs avec une extrme rigueur par les professeurs Linoli et Bertolli, ce dernier de l'UniversitŽ de Sienne. En 1973, une commission mŽdicale de l'UNESCO a corroborŽ leurs rŽsultats au cours de 500 tests qui ont durŽ 15 mois. Voici les conclusions de ces tests qui ont circulŽ dans des revues scientifiques du monde entier :
Les substances examinŽes sont rŽellement de la chair et du sang.
La chair et le sang sont d'origine humaine.
La chair est constituŽe de myocarde, muscle en provenance du coeur.
La chair et le sang sont du mme groupe sanguin AB.
Le diagramme de ce sang correspond ˆ du sang prŽlevŽ du corps d'un homme le jour mme.
Dans les tissus organiques, on n'a relevŽ aucune trace de permŽation d'une substance destinŽe ˆ les prŽserver par momification.
La faon dont cet Žchantillon de chair a ŽtŽ obtenu par dissection d'une partie du myocarde rŽvle un talent exceptionnel de la part du praticien.
On n'a pas pu observer mme le moindre signe d'un dŽbut de corruption, bien que ces reliques aient ŽtŽ exposŽes durant des sicles ˆ l'action d'agents physiques, atmosphŽriques et biologiques.

 

paons

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