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Aot 2008 |
chrétiens orthodoxes sous la juridiction de S. B. Mgr. Nicolas archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce
SOMMAIRE NOUVELLES QuÕest-ce que lÕiconographie orthodoxe SAINTE KYRANNA LES DISCIPLES D'EMMAS L'HOMOSEXUALIT PAROLES DE SAINT MARC D'EPHESE SAINT GRGOIRE LE THOLOGIEN HISTOIRE DE CYRILLE ET METHODE NOUVELLES
Voici le prochain bulletin (119). Je l'imprimerai au foyer lors de mon retour en septembre de mme que le bulletin 118.
Depuis deux semaines j'habite Kratea, dans le petit monastre de saint Jean le Thologien, tout en m'occupant des deux paroisses de Patras et Sparte. En semaine, je clbre souvent au monastre de moniales Kratea. La vie ici saint Jean est bien plus calme et agrable qu' Athnes. J'occupe les cellules o vivait autrefois l'archevque Andr quand il cherchait un peu de solitude.
Ė mi-septembre, plaise Dieu, j'irai en Afrique pour un mois. Le billet est rserv mais d'ici septembre beaucoup de choses peuvent encore se passer. L'homme prvoit et Dieu dispose.
Votre en Christ,
hm. Cassien
QuÕest-ce que lÕiconographie orthodoxe
Photios Kontoglou
Ne vous conformez pas au sicle prsent, mais soyez transforms par le renouvellement de lÕintelligenceÉ (Rm 12,2)
La religion du Christ est la rvlation, par Lui, de la vrit. Et cette vrit est la connaissance du vrai Dieu et du monde spirituel. Mais le monde spirituel nÕest pas ce que les hommes appelaient Š et appellent encore Š ĒspirituelČ.
Le Christ appelle sa religion Ēvin nouveauČ et Ēpain descendu du cielČ. LÕAptre Paul ditŹ: Si quelquÕun est en Christ, il est une nouvelle crature. Les choses anciennes sont passes; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Co 5,17).
Dans une telle religion, une religion qui transforme le croyant en un homme nouveau, tout est ĒnouveauČ. LÕart qui a pris forme progressivement de lÕesprit de cette religion et quÕelle a invent pour exprimer son mystre, est un art ĒnouveauČ, un art qui ne ressemble aucun autre, exactement comme la religion du Christ ne ressemble aucune autre, en dpit de tout ce que peuvent dire quelques-uns qui nÕont des yeux que pour des apparences insignifiantes.
LÕarchitecture de cette religion, sa musique, sa peinture, sa posie sacre, tout en utilisant des moyens matriels, nourrissent spirituellement lÕme des croyants. Les Ļuvres produites par ces moyens sont des degrs qui les mnent de cet tat terrestre et temporaire ce qui est cleste et ternel. CÕest ce qui se passe autant que possible dans la nature humaine.
Pour cette raison, les arts de lÕglise sont anagogiques, cÕest--dire quÕils lvent les phnomnes naturels et les soumettent Ēla belle transformationČ. Ils sont appels aussi des arts ĒliturgiquesČ, parce que, travers eux, lÕhomme gote lÕessence de la liturgie par laquelle Dieu est ador et travers laquelle lÕhomme devient semblable aux armes clestes et reoit la vie immortelle.
La peinture liturgique ecclsiastique, la peinture de lÕadoration, prit sa forme surtout de Byzance, o il demeura lÕArche mystique de la religion du Christ et sÕappelait hagiographie ou peinture sacre. Comme pour les autres arts ecclsiastiques, le but de lÕhagiographie nÕest pas de donner du plaisir notre sens charnel de la vue, mais de le transformer en un sens spirituel, en sorte que dans les choses visibles de ce monde nous soyons capables de voir ce qui transcende ce monde.
Par consquent, cet art nÕest pas celui de lÕillusion thtrale. LÕart illusionniste est n en Italie pendant la prtendue Renaissance, parce que cet art tait lÕexpression dÕun christianisme qui, dform par la philosophie, est devenu une forme de connaissance matrialiste, sculire, propre lÕglise occidentale, devenue elle-mme un systme de ce monde. Et de mme que la thologie se faisait remorquer par la philosophie des anciens Š la peinture aussi, en tant quÕexpression de cette thologie, se faisait remorquer par lÕart des anciens, des idoltres. Cette priode est bien nomme Renaissance, puisque, en ralit, elle ne fut quÕune re-naissance de lÕantique manire de penser charnelle qui avait t celle du monde paen.
Mais de mme que ces thologiens baignaient dans les marcages gluants de la philosophie, et nÕtaient pas en mesure de goter ni de comprendre lÕeau frache et limpide de lÕvangile jaillissant Ējusque dans la vie ternelleČ (Jn 4,14), de mme les peintres aussi qui suscitrent la Renaissance nÕtaient pas en mesure de comprendre la profondeur mystique de lÕiconographie liturgique orientale, lÕart sacr de Byzance. Et de mme que les thologiens pensaient quÕils pouvaient perfectionner la religion du Christ au moyen de la philosophie, puisquÕelle leur paraissait trop simple, tant donn quÕils nÕtaient pas capables de pntrer dans les profondeurs de la Simplicit divine; ainsi les peintres croyaient perfectionner lÕart liturgique, plus simplement appel byzantin, en le rendant Ēplus naturelČ.
Ils se mirent donc lÕĻuvre, copiant la nature Š visages, vtements, difices, paysage, tout, comme ils apparaissent naturellement Š, crant une iconographie avec le mme rationalisme dont les thologiens se servaient pour faire de la thologie. Mais le genre de thologie que lÕon peut tirer du rationalisme est exactement le genre dÕiconographie religieuse que lÕon peut obtenir en copiant la nature.
CÕest pourquoi leurs Ļuvres nÕont pas de mystre, ni de caractre spirituel rel. On comprend que lÕon a affaire quelques hommes se faisant passer pour des saints Š non pas de vrais saints. Il suffit de regarder les diffrentes images de la Mre de Dieu, ces ĒMadonnasČ qui posent de faon hypocrite, puis celles en larmes, en pleurs, qui sont encore plus fausses ! Cadavres et idoles pour des gens superficiels ! Notre peuple qui pendant des sicles recevait la nourriture puissante et profonde de la religion du Christ, mme si extrieurement il semble sans instruction, appelle une femme qui prtend tre respectable mais qui ne lÕest pas en ralit une Frankopanayia, cÕest--dire une ĒVierge FranqueČ, faisant de la sorte une distinction nette entre la ĒVierge FranqueČ et la vraie Vierge, la Mre du Christ notre Dieu, lÕaustre Hodighitria (Celle qui montre le chemin), qui est Ēplus vnrable que les chrubins, et incomparablement plus glorieuse que les sraphinsČ. En dÕautres mots, ils font, de la faon la plus simple possible, une distinction tranchante, nette, entre lÕart sculier et lÕart qui appartient au culte.
Les peintres religieux dÕOccident, qui voulaient reprsenter les visions surnaturelles de la religion, prenaient pour modles des phnomnes naturels Š des nuages, des couchers de soleil, la lune, le soleil et ses rayons. Avec tout cela, ils essayaient de dpeindre la gloire cleste et le monde de lÕimmortalit, appelant ĒspirituellesČ certaines choses qui ne sont que sentimentales, motionnelles, mais pas du tout spirituelles.
En vain, cependant. Parce que la batitude de lÕautre vie nÕest pas la continuation du bonheur motionnel de la vie dÕici-bas, ni elle nÕa aucun rapport avec la satisfaction dont jouissent les sens en cette vie. LÕAptre Paul, en parlant des bonnes choses de la batitude venir, dit quÕelles sont celles que ĒlÕĻil nÕa point vues, que lÕoreille nÕa point entendues, et qui ne sont point montes au cĻur de lÕhommeČ (2 Co 2,9)
Comment donc ce monde qui sÕtend au-del de tout ce quÕun homme peut saisir avec ses sens, comment peut-il tre dpeint par un art qui est ĒnaturelČ et qui fait appel aux sens ? Comment peut-on peindre Ēce qui dpasse la nature et dpasse lÕentendementČ ?
Certainement, lÕhomme prendra des lments du monde perceptible, Ē cause des sensČ, mais Ēpour tre capable dÕexprimer ce qui dpasse lÕentendementČ il doit dmatrialiser ces lments, il doit les lever un plan suprieur, il doit les transformer ce qui est charnel en ce qui est spirituel, exactement comme la foi transforme les sentiments de lÕhomme, les changeant, de charnels quÕils taient, spirituels. ĒJÕai vuČ, dit saint Jean de lÕchelle, Ēquelques hommes adonns avec passion lÕamour charnel, et quand ils eurent reu la Lumire et pris la voie du Christ, cette violente passion charnelle fut change au-dedans dÕeux, par la grce divine, en un grand amour pour le Seigneur.Č
Ainsi, mme les lments matriels que lÕiconographie byzantine prit du monde sensible furent supernaturellement transforms en spiritualits, et comme ils avaient pass par l'me pure dÕun homme qui avait vcu selon le Christ, comme lÕor par le feu du creuset, ils expriment, autant quÕil est possible pour un homme revtu dÕun corps matriel, ce dont parle lÕAptre PaulŹ: les choses que ĒlÕĻil nÕa point vues É et qui ne sont point montes au cĻur de lÕhommeČ.
La beaut de lÕart liturgique nÕest pas une beaut charnelle, mais une beaut spirituelle. CÕest pourquoi quiconque juge cet art avec les critres du monde dira que les personnages de la peinture sacre byzantine sont laids et repoussants, alors que pour un fidle ils possdent la beaut de lÕEsprit, ce qui est appel Ēla belle transformationČ.
LÕAptre Paul ditŹ: ĒNous (qui prchons lÕvangile et vivons selon le Christ) sommes ... la bonne odeur du Christ pour ceux qui sont sauvs et ceux qui prissent. Pour ceux qui ont en eux lÕodeur de la mort (de la chair), nous sentons la mort; et pour ceux qui ont en eux lÕodeur de la vie, nous sentons la vie.Č
Et saint Jean de lÕchelle, le bienheureux et sanctifi, ditŹ: ĒIl y avait un ascte qui, chaque fois quÕil voyait une personne belle, homme ou femme, glorifiait de tout son cĻur le Crateur de cette personne, et grce un simple regard, son amour pour Dieu se ravivait et il versait son sujet une fontaine de larmes. Et on sÕmerveillait, la vue de ce qui arrivait, que, pour cet homme, ce qui aurait caus lÕme dÕun autre de sentir mauvais, tait devenu une cause de couronnes et une ascension au-dessus de la nature. Quiconque peroit la beaut de cette faon est dj incorruptible, avant mme que les morts ne se relvent la rsurrection gnraleČ.
SAINTE KYRANNA
Originaire d'un village proche de Thessalonique, la belle Kyranna menait une vie chaste et pieuse jusqu'au jour o un janissaire charg de la collecte des impts, dvor d'un amour satanique son gard, commena la presser de ses instances. Comme la jeune fille restait inflexible, son amant du la conduisit de force auprs du juge de Thessalonique et, produisant d'autres soldats comme faux tmoins, il prtendit qu'elle avait accept ses propositions de mariage et lui avait promis de se convertir l'Islam.Ź
A toutes les accusations, la vaillante servante du Christ rpondait : ĒMoi, je suis chrtienne, et je n'ai d'poux que le Christ, auquel j'offre en dot ma virginit. C'est Lui que j'aime et je suis prte verser mon sang pour Lui ! Voil ma rponse et n'attendez rien d'autre de moi.Č Puis, penchant pudiquement son regard vers le sol, elle s'enferma dans le silence, et son coeur se trouva alors rempli d'une joie indicible qui lui faisait oublier les horreurs des tribulations de cette vie. Dsempar par l'attitude de cette frle jeune fille et par l'aspect radieux de son visage, le magistrat la fit jeter en prison, charge d'entraves. Persvrant dans ses dsirs impudiques, le janissaire obtint l'autorisation de se rendre dans le cachot de la sainte avec d'autres comparses, et ils venaient la tourmenter tout moment par ses infmes propositions accompagnes de menaces de mort.Ź
Comme Kyranna ne daignait mme pas les regarder, ils s'acharnrent avec fureur contre elle : l'un la frappait avec un bton, un autre avec le plat de son pe, un autre coups de pied ou coups de poing. Puis, lorsqu'ils s'taient retirs, son gelier venait la suspendre par les aisselles et s'puisait la frapper coups de verges, malgr les rprimandes et les cris de rvolte des autres dtenus de droit commun. Dans tous ces tourments, la sainte martyre restait aussi impassible que si quelqu'un d'autre souffrait sa place, et elle refusait toute nourriture qu'on lui prsentait.
Le septime jour, comme le gelier n'avait pas permis l'entre de la prison aux janissaires, ceux-ci le dnoncrent au magistrat qui le convoqua pour le reprendre.Ź
A son retour, celui-ci dversa toute sa haine et sa colre sur la sainte. Il l'avait laisse suspendue, ensanglante, quand une lumire divine entoura soudain son corps et illumina toute la prison, pendant que son me remontait glorieuse vers son Epoux cleste, en laissant derrire elle un sublime parfum. Le gelier, repentant et tremblant sous les sanglots, chargea un chrtien de dcrocher le corps de la sainte et de le prparer pour les funrailles.
LES DISCIPLES D'EMMAS
Dans l'vangile de Luc se trouve l'pisode des disciples d'Emmas. Un fait historique, bien sr, mais qui se rpte dans notre vie sans que nous en soyons conscients.
Souvent nous parlons de tel vnement avec nos semblables. On discute, on s'interroge, on s'agite, mais on ne voit pas la ralit profonde Š toute la vrit. Tout semble s'crouler sous nos pas. Ce qu'on tenait pour sr et ferme s'branle, comme pour ces disciples sur le chemin d'Emmas. Ils croyaient et espraient que le Christ c'tait vraiment le Messie que l'on attendait tant, depuis des gnrations. Et voil, ce mme Messie fut crucifi et enseveli. Leur espoir se brisa en mille morceaux.
Combien de fois nous ne voyons pas d'issue nos problmes. On reste terre terre, tristes et les yeux ĒempchsČ c'est--dire myopes, ne voyant que jusqu'au bout du nez. On ne comprend pas l'vnement qui nous trouble car notre vue est charnelle et non spirituelle. Derrire tout ce qui nous arrive se cache la Main de Dieu qui transforme, par le mystre de la croix, nos souffrances en gloire. Ce n'est qu'avec du recul que l'on s'aperoit que le Seigneur tait l'Ļuvre et ce que les critures sacres nous ont maintes fois inculqu se vrifie, tel les prophties qui concernent la Passion et la Rsurrection du Sauveur. ĒTout fut crit pour notre ĒinstructionČ (Rm 15,4; I Co 10,11).
Jsus chemine avec nous, Il nous regarde lors de nos difficults, comme pour saint Antoine le Grand qui se plaignait et ne savait pas que Dieu contemplait ses luttes avec les dmons.
ĒNe fallait-il pas que le Christ souffrt ces choses, et quÕil entrt dans sa gloire ?Č (Lc 24,26) Ne faut-il pas que nous souffrions galement pour entrer dans la gloire ? ĒLe serviteur n'est pas plus grand que son SeigneurČ (Jn 13,16)
Nos souffrances s'intensifient jusqu'au moment o la corde est prte se casser, et c'est l que le Christ nous met au large, o tout rend dans l'ordre. La Passion du Sauveur allait en augmentant jusqu' la mort sur la croix. Mais Ēsi le grain de bl qui est tomb en terre ne meurt, il reste seul; mais, sÕil meurt, il porte beaucoup de fruit.Č (Jn 12,24)
Pour nous, toute preuve supporte avec patience et action de grce nous lve. Mais soyons tristes pour ceux qui nous font du mal, qui sont le jouet du malin, qui se cache derrire eux et que nous oublions souvent. On ne voit que l'homme en face de nous qui nous insulte, nous menace, nous maltraite. On ne pense qu' la maladie, la perte de ceci ou de cela, mais c'est le malin qui nous tente et Dieu le permet, comme pour Job, afin de nous prouver et nous rendre pur comme de l'or. Dans ce creuset des preuves nous sommes lavs de nos pchs et de nos vices. Comme disait un pre du dsert : Sans preuve personne ne sera sauv.
Ē LorsquÕils taient prs du village o ils allaient, Il parut vouloir aller plus loin.Č (Lc 24,28) Est-ce de l'hypocrisie de la part du Christ ? Loin de l ! Le Seigneur s'adapte nos faiblesses, se met notre niveau. ĒJÕai t faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout tous, afin dÕen sauver de toute manire quelques-uns.Č (I Co 9,22) Il avait encore une tche accomplir : leur ouvrir compltement les yeux afin qu'ils croient fermement en Celui en qui ils avaient espr et en Celui de qui ils avaient dout.
C'est la fraction du pain Š une chose que tout le monde savait faire autrefois Š qu'ils L'ont reconnu. Ce n'est que Lui le Seigneur et Matre qui rompait le pain de cette faon.
ĒNotre cĻur ne brlait-il pas au-dedans de nous ?Č se demandaient-ils, une fois ayant pris du recul. C'est ainsi que nous, une fois l'preuve passe, nous nous rendons compte que ce n'tait pas le hasard, ou un simple vnement qui venait de se drouler mais la Volont de Dieu. ĒÉsans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut; et cela de la part de Dieu.Č (Phil 1,28)
hm. Cassien
L'HOMOSEXUALIT
L'homosexualit c'est un vice comme tant d'autres (avarice, vanit etc.), mais c'est un vice contre nature, donc plus grave que la fornication. Cela n'empche nullement un homme, qui en est atteint, d'tre croyant et pieux pourvu qu'il lutte contre cette passion. Le plus souvent les homosexuels ont cette faiblesse, soit hrite soit attrape pendant leurs enfance (une mre autoritaire par exemple peut touffer les sentiments normal d'un garon et le rendre effmin).
Maintenant, cÕest une chose d'avoir cette passion et cÕen est une autre de s'y adonner. Celui qui s'y adonne commet un pch au mme titre que n'importe quel autre pch et dont la gravit dpend de mille choses.
Un homosexuel est plaindre et non juger, pas plus qu'un drogu. Ce qui est condamner, c'est ce vice qui rend l'homme malheureux. Ce dont il a besoin, c'est de comprhension et d'aide et non de rejet. Par contre, normaliser l'homosexualit est fermement rejeter.
Notre socit, qui est en pleine dcadence, va logiquement vers une normalisation de ce qui va dans son sens et ses intrets. Aujourd'hui c'est l'homosexualit, demain la pdophilie et ensuite l'inceste. Les anciennes civilisations qui ont disparu nous en donnent l'exemple flagrant. Le Seigneur n'a-t-il pas dtruit Sodome ?
ĒLes gens de Sodome taient mchants, et de grands pcheurs contre lÕternel.Č (Gen 13,13)
ĒIls appelrent Lot, et lui dirent: O sont les hommes qui sont entrs chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions.Č (Gen 19,5)
Nous ne jugeons pas, bien sr, les gens qui sont en dehors de l'Eglise mais nous jugeons ce vice et guidons les fidles qui en sont atteints.
Marier deux personnes homosexuelles est une aberration, et l'Eglise orthodoxe ne pourra jamais l'accepter ! Adopter ensuite des enfants va dans le mme sens. Ils vivront dans une ambiance malsaine, n'auront pas, soit une vraie mre, soit un vrai pre, mais, comme parents, deux personnes qui se livrent leur vice.
Pour terminer : Les habitants de l'le de Lesbos, dont les femmes s'appellent lesbiennes, ont port plainte devant le tribunal, afin qu'on appelle autrement les femmes homosexuelles. Il en existe, des mots : anandrine, gomorrhenne, fricatrice, sapphique ou tribade. Plus vulgaire, on a goudou, brouteuse, chipette, voire gouine ou lesbiche, mais on en revient l'le maudite.
Sur la photo le dtail d'une fresque du Jugement dernier : glise de la Mre de Dieu Ljeviska (Serbie) : La punition d'un homosexuel.
hm. Cassien
Paroles de notre Pre parmi les saints Marc, archevque d'phse,
prononces en prsence de nombreux vques, hiromoines et moines le jour o il s'est prsent Dieu
Je dsire exprimer mon sentiment de faon plus prcise; tout spcialement maintenant que la fin de ma vie approche, afin d'tre en accord avec moi-mme du dbut jusqu' la fin, et que personne n'aille imaginer que je disais une chose, et que j'en dissimulais une autre dans mes penses, ce qui ferait que je mrite d'tre couvert de honte en cette heure de mon trpas.
Je dirais propos du Patriarche, qu'il ne lui vienne pas l'ide, ventuellement, de me rendre quelque honneur lors de la spulture de mon humble corps, ni d'envoyer un de ses vques auprs de ma tombe, ou un de ses prtres, ni, d'une faon gnrale, quelque personne se trouvant en communion avec lui, afin de prendre part la prire ou se joindre nos prtres invits pour les funrailles, pensant qu'autrefois, ou de faon secrte, j'ai pu admettre la communion avec lui.
Vu l'impossibilit de parler dans laquelle je me trouverai, et de peur que cette impossibilit ne serve de prtexte ceux qui ne connaissent pas bien et pleinement mes opinions de suspecter je sais quel esprit de conciliation, je tiens dire et tmoigner devant l'assistance nombreuse et tous les hommes dignes qui se trouvent ici que, ni dans ma vie ici-bas, ni aprs ma mort, je n'admets ni l'Union qui a eu lieu, ni les dogmes latins qu'il a, lui ainsi que ses partisans, personnellement accepts et, pour la mise en oeuvre desquels, il a occup ce sige de Primat afin de renverser les dogmes vridiques de l'glise.
Je suis tout fait certain que, plus je me tiens loin de lui et de ses semblables, plus je me trouve prs de Dieu et de tous les saints; et plus je me spare d'eux, plus je suis en union avec la Vrit et avec les saints Pres, thologiens de l'glise; de mme, je suis convaincu que tous ceux qui sont de leur nombre sont loigns de la Vrit et des bienheureux docteurs de l'glise. C'est pourquoi, je dis : de mme que durant toute ma vie j'ai t spar d'eux, je le reste alors que je m'en vais, ainsi qu'aprs ma mort, je refuse de m'adresser ou de m'unir eux et je dis avec serment que personne (d'entre eux) n'approche de mes funrailles, ni de ma tombe, ni de quiconque de chez nous, pour essayer de s'unir et de conclbrer avec les ntres, car ceci signifierait vouloir mler ce qui ne peut pas l'tre; ils doivent, au contraire, tre totalement spars de nous jusqu'au jour o Dieu accordera la gurison et la paix son glise.
LES PERES DE L'EGLISE (suite) :
SAINT GRGOIRE LE THOLOGIEN
(ft le 25 janvier)
Athanase Fradeaud
Sa vie
Le grand et saint hirarque Grgoire tait cappadocien, tout comme l'tait saint Basile de Csare. L'histoire de l'glise nous dcrit leurs charismes et caractres diffrents, tout en soulignant combien ils se compltaient. Notre saint est parfois connu sous le nom de saint Grgoire de Nazianze, du nom de l'une des villes dont il fut l'vque. C'est surtout le cas en Occident, ainsi que dans les milieux non-orthodoxes. L'glise, matresse de vrit, prfre l'appeler Grgoire le Thologien, titre mrit, qu'il partage avec saint Jean, le disciple bien-aim du Seigneur.
Grgoire naquit Arianz, vers l'an 328-329, dans une famille assez aise. Il tait donc d'environ deux ans l'an de saint Basile. Son pre s'appelait, lui aussi, Grgoire. Nous le nommons dans l'glise Grgoire l'Ancien. C'tait un ancien converti du paganisme, puis gar dans une secte du temps et qui revint dfinitivement l'glise grce aux prires et la vertu de Nonne, son pouse, inscrite, elle aussi, au calendrier des saints. Grgoire l'Ancien tait devenu vque de Nazianze. Nazianze tait une petite ville de Cappadoce proche de leur proprit d'Arianz. Ce mariage d'aussi saintes personnes fut couronn par la naissance providentielle de trois enfants, aprs une longue priode d'infcondit. Ces trois enfants devinrent tous des saints et se nomment, dans l'ordre de leur venue au monde : Gorgonie, Grgoire (notre saint) et Csaire.
De tels parents eurent donc coeur de cultiver chez Grgoire (et leurs autres enfants) la semence des vertus qui avait t verse en eux, de sorte que Grgoire put grandir dans la vraie sagesse. Assez jeune encore, aprs avoir commenc son instruction sur place, il partit avec son frre Csaire pour tudier la rhtorique Csare de Cappadoce, o il fit la connaissance de Basile, le futur vque de Csare. Puis, il continua ses tudes, en passant par les coles de Csare de Palestine et d'Alexandrie. Athnes fut sa dernire cole, et c'est l qu'il se lia d'une amiti spirituelle profonde avec saint Basile, tant leur tait commun l'amour de la vrit et le dsir de suivre la voie des commandements, en se dtournant de la voie du jeune homme riche de l'vangile. Aussi, lorsque Basile dcida de regagner sa patrie, leurs condisciples tinrent garder Grgoire avec eux, afin qu'il soit leur matre quelque temps. Mais Grgoire tenait rejoindre Basile. Il s'en retourna donc en Cappadoce, afin d'y recevoir le baptme l'ge de trente ans, selon l'usage du temps, et donc vers l'an 359 ou 360.
Dsormais, et de tout l'lan de son coeur, Grgoire ne dsirait vivre que pour Dieu seul. C'est ainsi qu'il commena se soumettre une stricte ascse, dont son corps ptit bien souvent au cours de sa vie, sans que cela ne l'arrte. Cette grande ascse ne prit fin qu'avec celle de sa course terrestre. Il continuait d'tudier l'criture sainte et de la ruminer pieusement. C'est ainsi qu'il commena mettre la brillante loquence acquise au cours de ses tudes au service de la vrit. Mais plus que tout, il dsirait la vie anglique du monachisme, dans le silence et loin du monde. Aussi rejoignit-il saint Basile sur les bords de l'Iris, afin d'y vivre comme moine. Et dans cette vie d'anges terrestres, ils reurent, du Seigneur pour lequel ils se purifiaient, des connaissances incomparables. C'est ainsi que, malgr leur jeune ge et leur peu d'anciennet dans la vie monastique, ils purent rdiger les Rgles monastiques dont nos moines vivent encore, comme une Philocalie, comme dj cit dans la Vie de saint Basile de Grand.
Nanmoins, en 361, ce hron ami du saint dsert fut bientt rappel par son pre vieillissant, et pour prendre soin de lui et surtout pour prendre la charge de l'glise de Nazianze, malheureusement divise par le concile hrtique Š et donc brigandage Š de Rimini (359). Saint Grgoire dt donc batailler pour rconcilier ceux qui s'taient spars de la communion de l'glise et continuer de mener, autant que faire se pouvait, la vie monastique. Malgr sa crainte de Dieu, il dt accepter d'tre ordonn prtre par son propre pre, le vieil vque de Nazianze, lequel pensait sans doute sa succession, voulant laisser son glise locale un vaillant dfenseur de la Vrit. Grgoire en fut tellement boulevers, qu'il prit la fuite dans le Pont et rejoignit saint Basile, si grande tait sa dlicatesse extrme, que les saints ne peuvent acqurir qu'en s'approchant de Dieu. Il sut d'ailleurs s'expliquer ce sujet en disant qu'il ne fuyait pas les responsabilits, mais dsirait se rassembler en lui-mme, en en donnant les raisons. D'ailleurs, au bout de trois mois, sur les recommandations de saint Basile, il suivit la Volont de Dieu ainsi nettement exprime, et retourna Nazianze, s'employant ramener la concorde dans le troupeau avec une grande ardeur. Il fut le pasteur du troupeau de Nazianze pendant dix ans. Lorsqu'en 361, l'empereur Julien, Š dont Grgoire avait prdit l'apostasie quand ils taient condisciples Athnes,Š commena sa restauration du paganisme, interdisant l'instruction aux enfants chrtiens, saint Grgoire rpliqua par de brillants discours et pomes, o les mystres de la foi taient exposs avec grande perfection et une richesse qui dpasse mme les oeuvres des grands potes de l'Antiquit. Notre saint utilisait le meilleur de la science humaine, en la transfigurant en vhicule de la vrit.
En 370, saint Grgoire et son pre collaborrent efficacement l'lection de Basile au sige piscopal de Csare, et firent tout afin qu'il soit connu du plus grand nombre comme le hraut des orthodoxes de cette poque. Plus libre que saint Basile, qui tait expos de toutes parts, il sut proclamer ouvertement la Divinit du saint Esprit contre les hrtiques qui la niaient, et rsista audacieusement la perscution de l'empereur Valens. Les deux amis possdaient un tel prestige mrit dans le peuple que l'empereur n'osa s'en prendre eux. Ils furent les seuls orthodoxes chapper alors au bannissement, tant il est vrai qu'un frre appuy sur son frre est une tour imprenable.
En 372, ds la mort de ses parents, Grgoire dsira se retirer des charges pastorales, obtenant mme pour cela l'approbation de saint Basile. Ė cet effet, il fut ordonn vque de la petite bourgade de Sasimes, par l'imposition des mains de son frre en ascse. Sasimes tait situe aux confins de la seconde Cappadoce, province cre par Valens pour contrecarrer les saintes activits du grand Basile de Csare. Il s'enfuit nouveau dans la montagne, esprant trouver en Dieu la rponse et la consolation ses tribulations. Puis, sur les instances de son pre, Grgoire l'Ancien, il accepta de retourner Nazianze et assura le gouvernement de cette glise en tant qu'vque remplaant, jusqu'au dpart de son vieux et saint pre pour l'ternit, qui avait vcu presque cent ans. Aprs la mort de son pre en 374, suivie peu aprs par celle de sa mre, sainte Nonne, Grgoire accepta, non sans pieuse rticence, de rester en place jusqu' l'lection d'un nouvel vque. Dj, il tait sujet une extrme faiblesse, provoque par l'ascse, la maladie et les combats pour la foi. Les chrtiens aimaient naturellement saint Grgoire, et pour cette raison, retardaient l'lection piscopale. Il ne put mettre fin cette situation qu'en partant secrtement vers Sleucie, la mtropole de l'Isaurie, vers 375. Il s'y retira alors au Monastre Sainte-Thcle pour y reprendre la vie anglique, mene au dpart avec Basile sur les bords de l'Iris. Mais l encore, il eut mener le bon combat de la foi contre les ariens, habiles semer partout le trouble. En l'an 379, il eut la douleur de perdre son frre le plus cher, le grand Basile, qui s'endormit alors dans le Seigneur. Comme pour lui donner de la consolation, cette anne fut marque par la disparition de l'empereur hrtique Valens, et la promotion de Thodose le Grand, empereur orthodoxe, fidle dfenseur de la foi du saint concile de Nice.
Cette nouvelle priode clturait quarante annes d'occupation de Constantinople par les hrtiques. Les chrtiens demandrent donc au saint vque de Nazianze de venir leur secours, tant sa bonne rputation de vaillant dfenseur de la foi tait parvenue jusqu' eux. S'arrachant avec peine la vie monastique qui tait son milieu naturel de prdilection, saint Grgoire arriva Constantinople, en vivant reprsentant de la Vrit. Sa parole irrsistible provenait du plus profond de son coeur purifi grce l'ascse et la prire pure et perptuelle. Il accomplit aussi de nombreux miracles. Ė Constantinople, il put tre reu dans la maison de ses parents. Le peuple orthodoxe ne tarda pas s'y rassembler de plus en plus nombreux, afin de nourrir leur me de sa juste prdication. De ce fait, sa demeure fut bientt transforme en glise sous le nom de Sainte-Anastasie (Rsurrection).
Et il resta seul, oppos la multitude des hrtiques partags en sectes diverses et varies. Grgoire ne sduisait pas; il duquait, certes, son auditoire par son loquence, dtruisait les sophismes de la fausse sagesse charnelle grce la Parole de Dieu, mais surtout il en parlait de l'abondance de son coeur. Il leur parlait de ce qu'il savait, c'est--dire de ce qu'il avait appris de Dieu par sa vie pure et orthodoxe. Il leur parlait, comme l'on dit de saints hommes, d'un pays o il avait t. Dans une srie de cinq discours qui lui valurent le titre de Thologien, aprs avoir montr qu'il ne faut pas discuter des Mystres de Dieu n'importe quand et d'une faon commune, mais en son temps et aprs avoir t purifi, il exposa de faon dfinitive l'incomprhensibilit de l'Essence divine, la Divinit du Fils et celle du saint Esprit. De meilleure faon que les autres pres, saint Grgoire sut trouver les expressions aussi justes que brves et paradoxales pour les plus grands mystres de la foi. Elles ont triomph du temps par leur perfection. Bien des saints thologiens n'ont rien fait d'autre que les commenter, et un grand nombre d'entre elles sont entres dans les hymnes de grandes ftes de l'anne (canon de la Nativit son discours 38; celui de la Thophanie son discours 39; celui de Pques ses discours 1 et 45; celui de la Pentecte son discours 41; et quantit d'autres dans les ftes des saints).
Tout comme saint Basile, Grgoire tait d'une rigueur inflexible pour garder la foi, et plein de douceur l'gard des pcheurs et gars, qu'il avait aider se relever. Il corrigeait autrui par sa seule conduite, par sa vie asctique et retire de toutes sortes de mondanit. Il suffisait mme de s'instruire par son exemple et de le regarder. Bien de ses auditeurs se convertirent dfinitivement en l'ayant vu vivre. Il n'en fallait pas moins pour lui attirer la jalousie mortelle des envieux et la haine des hrtiques de toutes sectes qui rpandirent contre lui d'infmes calomnies, sans parvenir lui faire perdre ni la douceur, ni la patience. La nuit pascale de 379, ils essayrent mme de semer la panique dans l'assistance, afin de lapider le saint, sans parvenir lui porter le coup mortel. Il l'aurait pourtant dsir, heureux alors d'achever sa course avec la palme du martyre sanglant.
Ė la suite de cette preuve, il fut tran en justice comme un criminel. Mais il n'eut pas de peine prouver son innocence, et attester encore plus de sa vertu en exhortant ses amis au pardon. Cette attitude lui attira l'hostilit des hrtiques remplis de haine et, paradoxalement, celle d'orthodoxes au zle inintelligent, qui le trouvaient trop bon.
Au moment o l'hrsie commenait reculer, le diable lui suscita comme Job une nouvelle preuve avec un philosophe cynique, Maxime, auquel cet adjectif est rest li. Il sut gagner l'estime de Grgoire (nul saint ne possde tous les charismes), mais il se rvla tel qu'il tait, aprs s'tre fait lire irrgulirement vque de Constantinople, semant le trouble et le scandale dans l'glise. Saint Grgoire tait prt abandonner son trne pour ne pas augmenter le trouble et la haine, mais le peuple orthodoxe se souleva spontanment contre Maxime-le-cynique et supplia son pasteur lgitime de ne pas les abandonner. Le saint se laissa convaincre et fit appel l'empereur alors en rsidence Thessalonique. Celui-ci rejeta l'usurpateur, fit expulser les ariens des glises qu'ils occupaient et fit reconnatre l'lection de saint Grgoire comme vque de la capitale de l'empire. Ce dernier, soupirant toujours aprs la vie monastique, refusa d'abord, mais il dut ensuite l'accepter, la voix du peuple continuant d'tre aussi instante qu'enthousiaste. Toutefois, soucieux d'observer les canons, il fit observer que, comme il tait vque d'un autre sige, son transfert Constantinople devait tre ratifi par un concile. Il en fut ainsi et, en 361, Thodose runit le deuxime concile oecumnique, qui, aprs avoir reconnu l'lection de saint Grgoire, condamna les pneumatomaques (hrtiques niant la Divinit du saint Esprit), marquant la fin de la si grave et si longue crise arienne et la victoire de la sainte orthodoxie.
Cette joie fut ternie par la mort de saint Mlce, l'vque d'Antioche. Saint Grgoire fut charg de diriger les sessions de l'lection qui devaient dcider de la succession ce sige, divis depuis longtemps par le schisme entre orthodoxes : les uns partisans de Mlce, les autres de Paulin. Comme il avait t prvu que le survivant serait vque d'Antioche, saint Grgoire se pronona pour Paulin. Il se heurta aussitt l'opposition haineuse de certains, qui allrent jusqu' soudoyer un jeune hrtique pour l'assassiner. C'tait sans compter avec le Dieu de vrit qui sut toucher le coeur de celui qui, au lieu de devenir un assassin, se jeta aux pieds de saint Grgoire pour implorer son pardon en confessant son mauvais dessein. Grgoire le releva, le priant de se consacrer dsormais tout entier Dieu, en rejetant l'hrsie. D'autres pinailleurs, amis de la seule lettre mal interprte jusqu' l'absurdit, s'en prirent au saint, l'accusant d'avoir t transfr de Sasimes Constantinople, contrairement aux saints canons. Grgoire tait harrass et si bless de voir ainsi diviser et utiliser l'glise du Seigneur, qu'il dclara l'assemble que son dsir de paix tait si grand qu'il tait tout prt, comme Jonas, d'tre jet la mer, pourvu que la foi orthodoxe reste sauve. En sortant de l'assemble, il se rendit chez l'empereur afin de lui remettre sa dmission, le suppliant de rtablir l'autorit et la concorde dans l'glise. Puis, il fit ses adieux cette si clbre glise de l'Anastasis. Il salua tout le monde, encourageant le clerg et les fidles orthodoxes, exhortant les hrtiques la conversion, disant adieu l'Orient et l'Occident dsormais unis dans l'orthodoxie de la foi de l'glise catholique. Il quitta Constantinople, o saint Nectaire lui succda sur la chaire piscopale. Il retourna quelque temps Nazianze, ville qui devait lui tre chre grce au souvenir de son pre, et s'effora d'y faire nommer un vque titulaire. Lorsque les lecteurs eurent choisi Eustathe comme vque de Nazianze, Grgoire se retira Arianz, l o il tait n. Il y passa les dernires annes de sa vie, dans ce silence si aim et cette solitude si recherche. Il continua de veiller sur la puret de la foi orthodoxe, continuant de combattre pour elle par sa plume, qui valait une pe. Il crivait pour fortifier ceux qui chancelaient, pour dnoncer des hrsies naissantes, pour exhorter Nectaire et les autres vques orthodoxes, pour continuer diriger dans le stade des vertus ses nombreus enfants spirituels.
Ainsi termina sa vie le si doux Grgoire, serviteur fidle et vaillant de la vrit, qui faisait violence son temprament pour mieux la dfendre et la servir. Ainsi se termina la carrire de cet illustre combattant, qui, normalement, et d passer sa vie dans un monastre, mais qui suivit l'appel du Seigneur lui ayant dsign comme lieu d'ascse les champs de bataille de l'glise militante. Il lgua tous ses biens l'glise catholique de Nazianze, pour les soins de ladite glise, avant d'aller la rencontre de son Seigneur en l'an 390.
Son oeuvre
Discours :
La partie la plus remarquable de son oeuvre, dont plus de la moiti date de Constantinople (379-381). Les autres discours ont t prononcs Nazianze. On y distingue les discours dogmatiques, entre lesquels les cinq discours thologiques sur la Trinit, des discours sur les ftes (Thophanie, Pques, Pentecte), et des pangyriques de saints comme saint Cyprien d'Antioche, saint Athanase, o l'auteur a dploy toutes les ressources de son art oratoire. Il y a aussi deux discours prononcs propos du trpas de saint Basile de Csare. Sont noter deux discours sur Julien l'Apostat.
Pomes :
Ils datent de la fin de sa vie (383-389). On y distingue les pomes thologiques, comprenant eux-mmes deux sections : les pomes dogmatiques et les pomes moraux; les pomes personnels, et les pomes sur d'autres. Dans le pome personnel XI, 1949 vers forment une autobiographie prcieuse.
Lettres :
244 lettres, dont deux crites en 382 et 387 contre l'apollinarisme.
Bibliographie :
Sous le nom de Saint Grgoire Nazianze aux ditions "Sources Chrtiennes" :
Discours 1-3 : n” 247 : 49 euros
Discours 4-5 : n” 309 : 69 euros
Discours 6-12 : n” 405 : 28 euros
Discours 20-23 : n” 270 : 53 euros
Discours 24-26 : n” 284 : 42 euros
Discours 27-31 : n” 250 : 53,05 euros
Discours 32-37 : n” 318 : 48 euros
Discours 38-41 : n” 358 : 46 euros
Discours 42-43 : n” 384 : 37 euros
Lettres thologiques : n” 208 : 13 euros
La Passion du Christ : n” 149 : 36 euros
Aux ditions ĒTequiČ :
Š Le but divin
Dans la collection ĒBelles lettresČ
Š Lettres
Une fois le patriarche d'Antioche tait assis avec ses vques dans la cour de l'glise de Saint-Julien. Pendant leurs discussions, ils ont entendu une agitation inhabituelle dans la rue. Ė ce moment-l, un carrosse de luxe passa devant l'glise. La courtisane Plagie tait assise firement l'intrieur. La route luisait de l'clat des bijoux qu'elle portait. L'air tait rempli de l'odeur de ses parfums coteux. La foule l'acclamait comme si elle tait hors de son esprit. Les vques dtournaient la tte par dgot, pour viter de voir de face la femme satanique, qui avait conduit tant de jeunes aristocrates de la ville dans le bourbier de l'immoralit. Seul l'vque Nonos, la suivit continuellement de son regard, jusqu' ce qu'elle dispart un tournant de la route. Ensuite il se tourna vers les autres vques et leur dit d'une voix triste : "Malheur nous, frres dans le Christ. Cette femme nous cause une grande honte. Avez-vous vu quel soin elle met habiller son corps afin d'attirer ses amants ? Tandis que nous fainants, que faisons-nous pour orner nos mes afin attirer l'amour de notre poux cleste ?" En disant ces choses, il a pri avec ferveur pour cette me pcheresse. Et sa prire fut entendue. La Grce divine restaura Plagie, qui se mit croire au Christ, se repentit de sa vie de pch, fut baptise par le saint Nonos, et arriva une fin bienheureuse. |
Histoire de Cyrille et Methode
dans l'Histoire de Nestor (chapitre 20)
Quand les Slaves [de Moravie] furent baptiss ainsi que leur prince, Rostislav, Sviatopolk et Kotsel sÕadressrent l'empereur Michel en disant : ĒNotre pays est baptis et nous n'avons pas de matre pour nous prcher, nous instruire et nous expliquer les livres saints. Nous ne comprenons ni la langue grecque, ni la langue latine : les uns nous instruisent d'une faon et les autres de l'autre; aussi ne comprenons-nous pas le sens des livres sacrs et leur nergie. Envoyez-nous donc des matres qui soient capables de nous expliquer la lettre des livres sacrs et leur esprit.Č Ayant entendu cela l'empereur Michel rassembla tous ses philosophes et leur rpta tout ce que disaient les princes slaves; et les philosophes dirent : ĒIl y a Thessalonique un homme appel Lon : il a des fils qui savent bien la langue slave, deux fils verss dans les sciences, et philosophes.Č Entendant cela l'empereur envoya Thessalonique chez Lon, lui disant : ĒEnvoie-moi vite tes fils Mthode et Constantin.Č Lon entendant cela les lui envoya vite, et ils vinrent auprs de l'empereur qui leur dit : ĒVoici que les Slaves m'ont demand un matre pour leur expliquer les livres saints; tel est leur dsir.Č Il les dcida partir et il les envoya dans le pays des Slaves Rostislav, Sviatopolk et Kotsel : et ds leur arrive ils tablirent les lettres de l'alphabet slave, et ils traduisirent les actes des aptres et l'vangile. Les Slaves se rjouirent d'entendre les grandeurs de Dieu en leur langue; puis ils traduisirent le Psautier, l'Octoque et d'autres livres. Or quelques-uns se mirent blmer les livres slaves, disant : ĒAucun peuple n'a le droit d'avoir son alphabet si ce n'est les Hbreux, les Grecs et les Latins, comme le prouve ce que Pilate crivit sur la croix du Sauveur.Č Le pape de Rome entendant cela, blma ceux qui murmuraient contre les livres slaves, disant : ĒQue les paroles de l'criture sainte s'accomplissent; que toutes les langues louent Dieu.Č Et encore : ĒTous se mirent proclamer en des langues diverses les grandeurs de Dieu, comme l'Esprit saint les inspirait.Č Et si quelqu'un blame l'criture slave, qu'il soit retranch de l'glise jusqu' ce qu'il se soit corrig; car de tels hommes sont des loups et non des brebis : vous les connatrez leurs fruits, dfiez-vous d'eux. Pour vous, enfants de Dieu, coutez ses enseignements, et ne vous loignez pas des enseignements de l'glise, tels que vous les a expliqus Mthode votre matre.Č
Constantin revint donc, et alla instruire la nation bulgare et Mthode resta en Moravie. Ensuite le prince Kotsel tablit Mthode vque en Pannonie, dans le sige de saint Andronique, aptre, l'un des soixante-dix disciples de l'aptre Saint Paul. Mthode tablit deux prtres trs habiles stnographes, et ils traduisirent tous les livres saints, du grec en slave, dans l'espace de six mois, de mars au 26 octobre. Ayant termin, il rendit grce et gloire Dieu qui avait ainsi bni l'vque Mthode, successeur d'Andronique; car l'aptre Andronique est l'instituteur de la nation slave, et il est venu en Moravie. De mme l'aptre Paul a enseign l; car l est l'Illyrie o est venu l'aptre saint Paul; et l se trouvaient les Slaves avant que saint Paul y vint. C'est pourquoi saint Paul est l'instituteur du peuple slave auquel nous appartenons aussi, nous Russes; donc saint Paul est aussi notre matre nous Russes, parce qu'il a instruit le peuple slave et a laiss comme vque son successeur saint Andronique au peuple slave. Or la nation slave et la nation russe est une; car c'est des Vargues que le peuple s'est appel russe, et il tait auparavant slave et quoique les Polianes eussent un nom particulier, ils parlaient aussi le slave; or ils s'appelaient Polianes parce qu'ils demeuraient dans les champs (polie), et ils parlaient la mme langue que les Slaves.