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chrétiens orthodoxes sous la juridiction de S. B. Mgr. Nicolas archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce
SOMMAIRE Saint Lazare dans lÕEcriture et la Tradition LES PERES DE EGLISE : Saint Denys dÕAlexandrie DE LA VIE DE SAINT DIONYSE DE ZAKINTHE Sermon pour le dimanche des Anctres Sainte Piroska ou sainte impratrice Irne-Xnie DE LA CULTURE DE L'åME ET DE L'ESPRIT NOUVELLES 0030 6949577884 Je vous souhaite dj un bon Carme.
Le 7 (20) dcembre, notre fidle, Brigitte Gasparini, nous a quitts pour une meilleure vie, aprs des annes de maladies. Que le Seigneur lui accorde la paix ternelle !
Je viens de rentrer dÕAfrique, sans palu mais bien fatigu.
Notre fidle Boniface de Makak, nous a quitt pour lÕautre vie, juste avant mon arrive.
Je suis encore pour deux semaines ici en France et ensuite je retournerai en Grce. Je ne serai plus Thessalonique car le pre Elie va mieux. Normalement je serai Athnes, Peristeri. Le tlphone :
Dans lÕamour du Christ,
hm. Cassien
Saint Lazare dans lÕEcriture et la Tradition
Bthanie, ŅMaison des PalmesÓ en hbreu, fut connue historiquement comme la ville o habitait Lazare, lÕami du Christ. CÕtait un des endroits que Jsus aimait et visitait souvent. La raison en tait le lien dÕamour et dÕamiti que le Christ avait avec la famille de Lazare, et avec le lpreux, qui, dÕaprs de nombreux tmoignages, tait le propre pre du saint. LÕhistoire de la visite du Seigneur la maison de Marthe et Marie, les soeurs de Lazare, est bien connue. Le passage de lÕvangile relate que Marthe Ņservait le SeigneurÓ, tandis que Marie tait assise Ņaux Pieds de Jsus et coutait sa ParoleÓ (Lc 10,38-42). Cependant, lÕvnement qui apporta la gloire Bthanie fut la rsurrection de Lazare (JnŹ11,1-44), par laquelle le Christ prfigura sa propre Rsurrection des morts. Pour cette raison, lÕhymnologie du Samedi de Lazare met lÕaccent en premier lieu sur le mystre de la rsurrection gnrale et ensuite sur la commmoration du saint. Comme on pouvait sÕy attendre, le miracle de la rsurrection de Lazare enflamma les Juifs et Ņles archiprtres conspirrent pour tuer LazareÓ (Jn 12,11), puisquÕil tait la preuve vivante du miracle. Donc, le saint, poursuivi par les Juifs, sÕenfuit lÕle de Chypre, o il rencontra plus tard les aptres Paul et Barnab, qui le sacrrent premier vque de Kition. La Tradition nous apprend quÕil avait un temprament srieux et que lÕon ne lÕavait pas vu sourire le reste de sa vie; cÕtait cause de ce quÕil avait vu pendant les quatre jours de sa descente en enfer. Selon la mme Tradition, il ne sourit quÕune seule fois aprs sa rsurrection, et cÕtait lorsquÕil vit quelquÕun voler un vase en argile, et quÕil en fit la remarque judicieuse : Ņde lÕargile vol par lÕargileÓ. Une autre lgende lie le saint aux marais salants de Larnaca. Au temps du saint, il y avait une vigne immense lÕendroit o se trouvent actuellement des marais salants. Une vieille femme tait la propritaire de cette vigne. Quand le saint passait par l lors de son arrive la cit, il demanda la dame quelques grains de raisin pour tancher sa soif. La vieille dame refusa et un Lazare afflig maudt la vigne, qui se transforma aussitt en un marais salant. Selon une autre lgende, elle tenait un grand panier plein de raisins quÕelle venait de vendanger. Elle rpondit la requte du saint que le panier contenait du sel, donc le saint la punt en consquence. Une autre lgende, se trouvant dans le Synaxaire de Constantinople, dit quÕ cet endroit il y avait un lac dÕeau douce, disput par deux frres en grande querelle son sujet. Pour rsoudre leur problme, le saint, par sa prire, transforma le lac en marais salant. Dans les annales de la sainte Montagne, on peut dcouvrir un rapport direct entre Chypre, saint Lazare, le Mont Athos et lÕEnfantrice de Dieu. La Mre du Seigneur, accompagne de saint Jean le Thologien, en route vers le Mont Athos, rencontra saint Lazare en passant par Kition, et lui donna un omophore et des manchettes. Selon saint Epiphane, vque de Constantia Chypre (367-403), le juste Lazare vcut encore trente ans aprs sa rsurrection. ŅNous savons dÕaprs la Tradition que Lazare avait trente ans lorsquÕil fut ressuscit, et que, aprs avoir vcu trente annes de plus, il sÕendormit dans le Seigneur.Ó Une source ecclsiastique venant dÕAntioche mentionne la mort du saint comme martyr. Le saint fut enseveli dans un sarcophage en marbre portant lÕinscription : ŅLazare le mort-de-quatre-jours et ami du ChristÓ. La tombe fut dplace plus tard dans une petite glise. Le transfert des reliques sacres de saint Lazare de Kition Constantinople, clbr le 17 octobre, eut lieu en 890 sur lÕordre de lÕempereur Lon VI, connu comme Ņle SageÓ. En change du transfert des reliques Constantinople, Lon VI envoya de lÕargent et des artisans Chypre, pour la construction de la grande glise ddie au saint, glise qui existe encore de nos jours Larnaca. En plus, Lon VI fit construire Constantinople un monastre ddi au juste Lazare, o il plaa ses reliques. Plus tard, les reliques de sainte Marie Madeleine furent transfres dÕEphse dans ce mme monastre. Pendant lÕre byzantine, il tait de coutume que lÕempereur lui-mme y assiste aux offices monastiques le samedi de la Rsurrection de Lazare. Sur les saintes reliques Les reliques sacres du saint avaient d tre transfres Constantinople dans le sarcophage dÕorigine. CÕest confirm par le fait que le sarcophage de marbre qui se trouve aujourdÕhui sous lÕautel de lÕglise Saint-Lazare de Larnaca porte lÕinscription ŅPHILIOUÓ (cÕest--dire ŅDE LÕAMIÓ), tandis que lÕancien portait ŅLazare le mort-de-quatre-jours et ami du ChristÓ. Le 23 novembre 1972, une chsse en bois fut trouve dans le sarcophage existant, contenant des parties des reliques sacres du juste Lazare. Cela montre que les fidles de Kition nÕavaient pas donn toutes les reliques lÕempereur, mais seulement les plus grandes parties. A un moment ultrieur, les fidles cachrent le sarcophage sous le saint autel, o il resta jusquÕ son invention en 1972. Les croiss volrent les reliques de saint Lazare transfres Byzance, pendant le sac de Constantinople en 1204, avec beaucoup dÕautres saintes reliques. On a cherch ces reliques-l en vain et elles nÕont pas t retrouves jusquÕ ce jour. LÕglise Saint-Lazare de Larnaca, Chypre LÕglise Saint-Lazare fut construite par lÕempereur Lon VI aux environs de 890. Elle fut btie sur la tombe de saint Lazare en remplacement dÕune glise plus petite. Elle est de style byzantin, avec trois nefs et trois coupoles, mais ces dernires furent dtruites pendant lÕoccupation ottomane. Selon la lgende, les coupoles furent dtruites par un potentat turc, qui, voyant lÕglise de loin, pensa que cÕtait une mosque et se mit en prire devant elle. Aprs sÕtre approch et sÕtre rendu compte que cÕtait une glise chrtienne, il se mit en colre et ordonna sa dmolition. LÕextrieur de lÕglise montre beaucoup dÕinfluences occidentales. Un trait majeur de cette influence est son clocher norme. Pendant lÕoccupation franque, lÕglise fut transforme en un monastre de moines bndictins et pendant lÕoccupation turque en une mosque. En 1589 lÕglise fut rachete par les orthodoxes. Au mme moment, on accorda aux Latins le droit de se servir de la nef du Nord les jours de fte de saint Lazare et de sainte Marie Madeleine. Une crypte qui abrite le sarcophage contenant les reliques du saint se trouve sous le saint autel. Les fresques qui ornaient les murs de lÕglise ne se sont pas conserves cause de la forte humidit de la rgion. Ce quÕil y a voir dans lÕglise est son iconostase en bois, sculpte et recouverte dÕor en 1773. Elle est dÕune facture exquise : une des plus belles de Chypre. LÕicne la plus prcieuse de lÕglise est celle reprsentant saint Lazare comme vque, portant un Ņphelonion couverts de croix multiplesÓ. La clbrit de lÕglise sÕest rpandue au-del de lÕle de Chypre grce aux nombreux miracles que le saint y opre tous les jours. Des livres du 16e au 18e sicles tmoignent du fait que des plerins allant en Terre Sainte compltaient leur plerinage par la visite de lÕglise Saint-Lazare de Chypre.
lÕoriginal grec crit par p. Lazaros Georgiou
Ce nÕest pas la nourriture qui est un mal, mais la gourmandise, ni la procration des enfants, mais la luxure ; ni les richesses, mais l'avarice ; ni la gloire, mais la vaine gloire. Par consquent, rien de ce qui est n'est mauvais, mais seulement l'abus, suite de la ngligence de notre esprit se cultiver selon la nature. saint Maxime le Confesseur |
Saint Denys dÕAlexandrie (cca 190-264)
Ft le 3 octobre
Peu connu aujourdÕhui, si ce nÕest comme lÕun des successeurs les plus immdiats dÕOrigne la tte du Didascale dÕAlexandrie, le nom de ce saint vque a brill longtemps du plus vif clat. Pre dou dÕun grand discernement, vertu quÕil exerait particulirement dans son gouvernement, pasteur simple et cultiv, dfenseur des plus faibles et des plus petits parmi son troupeau, il a joui parmi ses contemporains dÕune universelle considration. On retrouve son nom partout au milieu du 3e sicle, comme celui de lÕun des personnages les plus influents dans la vie ecclsiale de cette poque. Raison pour laquelle il fut appel longtemps Denys-le-Grand.
Il naquit vers lÕan 190. Ses parents taient paens. Dieu mit en son cĻur le dsir et lÕamour de la vrit. Aussi, cÕest cette qute que se mit le jeune Denys, et par de longues tudes et par de profondes mditations, jusquÕ ce que DieuŹajoute son nom lÕglise. La date exacte de sa conversion nÕest pas connue, mais lÕon peut penser, en considrant les dates des autres vnements de sa vie, quÕil avait probablement alors entre trente et quarante ans. CÕest trs certainement juste aprs son baptme (voire avant) quÕil se mit suivre les leons dÕOrigne. Ce fut srement un lve brillant de la clbre cole qui reut lÕordination sacerdotale vers les annes 230. Il fut srement distingu par son zle puisque, ds 231-232, il prit la conduite du clbre Didascale dÕAlexandrie, succdant Hraclas. Sa rputation en vertu et en savoir dut encore grandir puisquÕen 248-249, il devenait vque de cette prestigieuse mtropole.
Ė partir de ce moment-l, la vie de Denys sÕidentifia avec celle de lÕglise dÕAlexandrie. Ds lors, son existence ne fut quÕun stade asctique de lutte contre les perscutions impriales, les hrsies naissantes, sans oublier les preuves temporelles comme les guerres, les famines, les pidmies terribles comme celle de la peste.
CÕest ainsi que peu de temps aprs son lvation lÕpiscopat, Denys eut affronter les perscutions de Dce qui, en deux ans (de 251 253)Źcouvrit de sang toute lÕglise de Dieu, comme lÕcrivit Lactance. Denys eut mme souffrir dÕune anne supplmentaire de tourments, puisque les prmices de ces preuves commencrent Alexandrie ds 250. Le saint vque raconta lui-mme comment il chappa miraculeusement la mort. Cette lettre est cite au chapitre 40 du 6e livre de lÕHistoire ecclsiastique dÕEusbe. Ė Rome aussi la perscution svit avec violence et le saint patriarche romain Fabianus fut martyris aprs avoir occup le sige orthodoxe de cette ville impriale pendant treize ans. Denys resta en relations avec le clerg de la ville de Rome depuis le martyre de Fabianus. Il adressa, par Hippolyte, une Lettre aux frres habitants de Rome, au sujet de lÕoffice de diacre et deux autres encore, respectivement sur la paix et sur la pnitence.
En lÕan 252, surgit dans lÕglise locale de Rome le schisme des novatiens (du nom de leur chef, Novatianus). Denys fut contact par ce schismatique orgueilleux. Ce nouveau pharisien essaya de le tromper, mais, dans sa rponse, le docte vque dÕAlexandrie sut le remettre sa place. Il rtablit la vrit au sujet du poids insupportable que Novatianus voulait mettre sur les paules des repentants, et traita tout naturellement des pnitences que lÕon devait imposer aux lapsi (cÕest--dire ceux qui sont tombs pendant la perscution). CÕest propos des rgles suivre pour de telles pnitences que Denys crivit une lettre tous les vques dÕgypte, dans laquelle il distingue plusieurs degrs entre les coupables, en indiquant pour chaque catgorie de pcheurs la pnitence qui convenait. En tout et pour tout, il rdigea au moins douze lettres sur le sujet du novatianisme. Il adressa spcialement Conon, vque dÕHermopolis son livre ĒDe la pnitenceČ. Novatianus fut condamn par un synode de lÕglise de Rome. Denys intervint avec sagesse et charit en crivant aux confesseurs de Rome qui sÕtaient laiss sduire par lÕhrsiarque qui dissimulait son erreur sous le masque dÕune plus grande fermet, afin de les engager revenir de leur garement. Il eut la joie de leur envoyer, par la suite, deux lettres de flicitations aprs leur retour lÕglise.
LÕautorit morale de Denys tait alors trs grande. Les Armniens, les Laodiciens, aussi bien que les glises occidentales, recevaient ses lettres avec respect. Denys participait lÕexamen de toutes les questions qui sÕlevaient. Ainsi, il crivit dix-sept lettres touchant le baptme des hrtiques. Dans la premire de ses lettres aux vques de Rome tienne et Xistus, Denys ne parat pas avoir pris de dcision dans la question agite. Trs sagement, il reconnaissait que le baptme des hrtiques avait t de tout temps rejet par plusieurs glises locales, et il mentionne les conciles dÕIcone et de Synnade qui lÕavaient condamn.
Dans ces mmes lettres, ce confesseur sÕlve contre plusieurs hrsies et particulirement celle de Sabellius. Cette hrsie sÕinsinuait avec perfidie dans l'glise depuis prs dÕun demi-sicle. On lÕavait enseigne Ptolmas en Libye suprieure et Denys eut dÕautant plus sÕen proccuper quÕil avait une haute surveillance piscopale exercer sur cette contre. Selon les termes du saint vque dÕAlexandrie, cette hrsie blasphmait le Dieu tout-puissant, Pre de notre Seigneur Jsus Christ, son Fils uniqueÉ, le Verbe qui a habit parmi les hommes, et le saint Esprit. Sabellius prtendait que Dieu, ayant une seule essence, ses Personnalits nÕtaient pas relles; quÕelles nÕexprimaient quÕune manifestation diffrente de la seule et unique Personne qui tait en Dieu.
Entre 257 et 262, Denys sÕappliqua lutter contre ce nouveau flau qui ravageait lÕglise de Dieu, crivant des lettres pour expliciter la vraie foi qui distinguait les trois Personnes de la Trinit en Dieu. Vers cette mme poque, le saint vque publiait aussi une Lettre canoniqueŹadresse lÕvque Basilids, qui lÕavait consult sur plusieurs points de discipline. Cette lettre a toujours t regarde par lÕglise orthodoxe comme faisant partie de sa collection canonique, o elle a t divise en quatre canons propos de la dure du Carme et de la puret du corps avant la divine communion.
Aprs avoir svi contre les hrsiarques obstins comme Sabellius, Denys montra un zle clair et un discernement aigu pour convaincre de leurs erreurs les millnaristes de son temps. Ces derniers avaient abandonn depuis longtemps le millnarisme impur qui promettait aux lus, pendant le rgne terrestre millnaire de Jsus Christ, des jouissances matrielles. Toutefois, de pieux fidles croyaient encore lÕAvnement glorieux du Christ qui rgnerait mille ans sur la terre avec les lus. Parmi eux un vque gyptien nomm Npos enseignait de bonne foi cette erreur. Il avait fait de nombreux partisans. Aprs la mort de celui-ci, Denys se rendit Arsino, o ils taient nombreux, pour les clairer. Il couta leurs objections, admit le vrai de leurs opinions et rfuta ce qui tait inexact. Son zle toucha leur cĻur, qui se tourna vers la vrit. Leur chef, un nomm Korakios, se rendit de bonne foi aux claircissements donns par le docte vque dÕAlexandrie. Pour que cette discussion ft utile tous, Denys la mit par crit en deux livres, quÕil intitulaŹDes promesses, et dans lesquels il eut pour principal but de rpondre au livre millnariste de Npos, intitulŹRfutation des allgoristes. La manire chrtienne dont il parle de lÕauteur est lÕavantage de lÕun et de lÕautre. Il ne flatte pas lÕerreur, mais il ne traite pas lÕhomme avec injustice. Son discernement vite tout ce qui pourrait faire croire que la vrit et lÕerreur sont sur un pied dÕgalit et que ce sont l choses indiffrentes, mais il sait rendre hommage aux vertus dÕun homme qui a err de bonne foi. Il en tait certain, puisquÕil crivit alorsŹ: ĒJe loue Npos et je lÕaime, tant cause de sa foi que de son zle pour lÕtude des saintes critures. Je le loue encore cause des nombreux cantiques quÕil a composs pour tre chants dans lÕglise et qui procurent aux frres tant de bonheur. Je le tiens de plus en grand honneur et vnration parce quÕil a quitt ce monde; mais jÕaime encore plus la Vrit, que lÕon doit, je pense, prfrer tout. Nous devons louer sans jalousie et approuver ce quÕil a dit de vrai; mais sÕil a crit quelque chose dÕinexact, nous devons lÕexaminer et le rfuter. SÕil tait prsent et quÕil mt ses opinions de vive voix, il suffirait entre nous dÕune simple confrence verbale pour ramener tout le monde la concorde. Mais comme son livre a t publi et quÕil est trs propre amener ses lecteurs ses opinions, nous devons le rfuter, afin que lÕon nÕen abuse pas, pour sduire des personnes simples et leur enseigner des doctrines contraires aux saintes crituresČ.
Denys-le-Grand composa plusieurs autres ouvrages dont il ne nous reste plus Š hlas Š que des fragments. Dans le chapitre 26 du livre VII de son Histoire ecclsiastique, Eusbe en mentionne deux intitulsŹ: De la Nature et Des Tentations. LÕhistorien cite aussi plusieurs lettres dogmatiques. Dans les deux livres intitulsŹDe la Nature, Denys rfute les opinions des philosophes (surtout celles de Porphyre) sur lÕorigine du monde. Il ne reste rien de lÕouvrage intitul Des Tentations.
Peu de temps aprs, Denys allait devoir affronter les deux perscutions gnrales (de 258 275) que lÕglise devaitŹsupporter sous les empereurs Valentinus et Aurlianus. Toutes les provinces de lÕempire en souffrirent. LÕgypte ne fut pas pargne et Denys lui-mme eut beaucoup souffrir sous le rgne de Valentinus, alors quÕmilianus tait prfet dÕgypte.
Ce prfet fit comparatre Denys devant lui. Le saint vque tait accompagn du prtre Maximus et des diacres Faustus, Eusbius et Chrmon, ainsi que dÕun chrtien de Rome, qui se trouvait alors Alexandrie. milianus lÕayant engag renoncer Jsus Christ, Denys rpondit par la parole scripturaireŹ: Il faut obir Dieu plutt quÕaux hommes (Ac 5,29).Ź Puis, aprs avoir tabli que le seul vrai Dieu devait tre ador, il ajouta que lÕon ne lÕempcherait pas de se dire chrtien. milianus exila donc Denys et ses compagnons Cphro, village rapproch du dsert et leur interdit de sÕassembler. Ceux qui restrent Alexandrie se runirent dans lÕglise comme si lÕvque tait au milieu dÕeux. DÕautres le suivirent Cphro, l o Denys entreprit dÕclairer les paens de cette localit. Ils lÕaccueillirent avec violence, mais bientt conquis par le saint vque pour le troupeau du Christ, ils confessrent la foi chrtienne que personne ne leur avait encore annonce. Denys dut bientt, et avec peine, quitter Cphro pour Colluthion, nouvel exil qui lui avait t assign. Ce pays nÕtait habit que par des voleurs, et les routes taient peu sres. Mais comme ce lieu tait plus proche dÕAlexandrie que Cphro, Denys se consolait en pensant que les fidles de sa mtropole pourraient entretenir avec lui des relations plus suivies. Comme pendant la perscution de Dce, comme pendant celle de Valrianus, Denys eut subir toutes sortes de violencesŹ: nombreuses comparutions et condamnations devant les tribunaux, confiscation de ses biens, mpris et insultes tant de la part du prfet que de la part la plus aveugle du peuple. Comme il tait souvent oblig de fuir et de se cacher, les privations taient son lot quotidien. Les fidles suivaient son exemple, supportant les coups, le fer et le feu, luttant tout comme lui dans le stade de la perscution jusquÕ la victoire. CÕest Denys lui-mme qui lÕatteste. Le grand vque rendit hommage tout particulirement Eusbe, qui devint vque de Laodice en Syrie. SesŹLettres EusbeŹrendent hommage galement au prtre Maximus qui lui succda plus tard sur le sige dÕAlexandrie et au diacre Faustus qui souffrit le martyre dans un ge avanc.
Lorsque Valrianus fut fait prisonnier par les Perses, son fils Gallianus arrta la perscution et crivit aux vques pour les remettre en possession des glises. Pendant la dure des perscutions, Denys avait continu dÕcrire pour dfendre la Foi. Ė la paix, il publia plusieurs discours sur la fte de Pques et un cycle de huit ans pour calculer le jour o lÕon devait la clbrer. Il crivit aussi, pendant la perscution, plusieurs lettres aux prtres dÕAlexandrie et plusieurs autres personnes. Rentrant dans sa ville piscopale aprs ces annes troubles, il y fut tmoin de la plus terrible des guerres civiles, excite par lÕambition dÕmilianus, qui prit alors, comme tant dÕautres, le titre dÕempereur. Les choses en vinrent un tel tat quÕil tait plus facile, comme lÕcrivait Denys lÕvque Hirax, dÕcrire une lettre de lÕOrient destination des pays les plus reculs dÕOccident que dÕenvoyer une dÕun quartier dÕAlexandrie un autre. La peste succda la guerre civile. La Pque tant proche, Denys crivit aux fidles pour les encourager et louer la charit de ceux qui se dvouaient pour soigner leurs frres. Beaucoup de chrtiens moururent victimes de leur charit, et on les honora comme sÕils taient morts pour la Foi.
Avant de partir de ce monde et de recevoir la couronne ternelle, Denys eut dfendre la Foi pendant les dernires annes de sa vie. Il eut sÕopposer un hrtique dÕautant plus dangereux quÕil occupait le sige piscopal dÕAntioche, lÕun des premiers et des plus considrables de lÕglise. Il sÕagissait de lÕvque Paul de Samosate qui, ds son lvation ce sige aprs la mort de Dmtrianus, se mit tirer les consquences de lÕhrsie de Sabellius sur lÕunit de Dieu.ŹIl enseigna que le Christ nÕtait quÕun homme semblable aux autres hommes et ayant la mme nature quÕeux.
Un concile fut convoqu Antioche mme pour examiner la doctrine de Paul. Denys y fut invit, mais il sÕexcusa de ne pouvoir sÕy rendre cause de sa vieillesse et de ses infirmits. Il nÕen crivit pas moins plusieurs lettres pour exposer la foi orthodoxe dans la question souleve par lÕhrsiarque.
Les autres vques des glises se runirent de toutes parts pour confondre Paul de Samosate, qui essayait de cacher ses vritables sentiments. Les pres du concile furent obligs de soutenir avec lui de nombreuses discussions afin de connatre sa vritable pense. Ce ne fut cependant quÕen 269, dans la mme ville, quÕun second concile put confondre lÕhrsiarque, grce au professeur Malchion, qui dcouvrit tous ses subterfuges. Paul de Samosate fut alors condamn et dpos.
Mais en 269, Denys dÕAlexandrie avait dj quitt ce monde lÕappel du Seigneur. Il aborda les rives de lÕternit en 264 alors que se tenait le premier de ces deux conciles locaux dÕAntioche, que ces crits avaient bien prpars. Il fut associ ce triomphe de la Foi. Beaucoup de ses Ļuvres ont disparu, mais celles qui restent et les fragments de ses autres crits qui ont survcu suffisent nous transmettre lÕessentiel de ce que nous lgue cette colonne de lÕorthodoxie. Dans toutes les preuves de son temps il sut tenir la rampe de ce qui fut cru toujours, partout et par tous. C'est l'exemple quÕil nous lgue, avec celui de ses vertus et la conduite quÕil eut tenir. Imiter un tel exemple, cÕest intgrer le fait historique que lÕglise nÕa jamais rduit la condamnation dÕune erreur une inefficace abstraction. Et lÕexemple de Denys est l qui nous le montre, lui qui sut protger les plus petits et les plus faibles de son troupeau du venin de lÕerreur et de celui qui le sme, sans pour autant cesser de chercher son vritable bien et sans juger les intentions de leur cĻur, que seul Dieu connat. Mais le bien doit tre nomm bienŹ; et le mal, mal. Vis--vis de Sabellius et de Paul de Samosate, hrsiarques visiblement endurcis, nous le voyons appliquer la directive vanglique transmise par Jsus Lui-mme et destine ceux qui provoquent le scandale et qui ne se laissent convaincre ni par les avertissements personnels, ni par la rprobation de lÕglise. Contrairement aux novatiens qui se montraient intraitables envers des gars non-endurcis et qui se repentent, Denys usa de la misricorde de la vrit, autant avec la mmoire de Npos quÕavec son successeur vivant Korakios. Mais cette misricorde de la vrit, parce quÕelle tait telle, ne recelait aucun indiffrentisme entre lÕerreur et la vraie doctrine, car elle impliqua bien la rprobation et la correction des erreurs involontaires, tant le respect et lÕamour de lÕgar par ignorance ne peuvent sÕaccompagner de ceux de leurs erreurs passagres. Le vritable amour ne sÕaccompagne jamais du mensonge. Nul nÕen a besoinŹ: ni les vivants ni les trpasss. Tel est le sain et saint discernement que lgue tous les temps Denys-le-Grand, lÕvque dÕAlexandrie.
Athanase Fradeaud
BibliographieŹ:
ditions Sources chrtiennes :
Eusbe de Csare, Histoire ecclsiastique
Š Introduction et Index (N” 73) Ū 29,88
Š Livres I IV (N” 31) Ū 41
Š Livres V VII (N” 41) Ū 43
Š Livres VIII X (N” 55) Ū 35
Veux-tu savoir quoi ressemble un homme au cĻur ouvert tous vents ? Apprends le reconnatre son flot de paroles, ses sens troubls et sa propension dfendre tout ce qu'il affirme, pour avoir raison. Celui qui a got la vrit ne dispute plus son sujet. L'homme qui prend feu et flamme cause de la vrit n'a pas encore appris la vrit telle qu'elle est. Lorsqu'il l'aura apprise vritablement, il cessera de s'enflammer cause d'elle. Le don de Dieu et la connaissance accorde par ce don ne sont jamais motifs se troubler ou lever la voix, car le lieu o habite l'Esprit avec l'amour et humilit est un lieu o ne rgne que la paix. Voil les signes de la venue de l'Esprit : celui qu'il couvre de son ombre est rendu parfait dans ce domaine. Dieu est vrit. La Pense qui ressent Dieu n'a pas de langue pour en parler; elle habite dans son cĻur en grande paix. En un tel homme, aucun zle ne enflamme, aucun mouvement de dispute ou de colre ne se met en branle. Il n'est nullement mu au sujet de la foi, ni par aucun dsir d'aucune chose, pas mme par un dsir personnel de faire quoi que ce soit de souhaitable, mais son me habite dans une immense et inexprimable paix, et dans une grande quitude. C'est parce qu'on est soi-mme ignorant que l'on meut pour agir face aux ignorants, ou en vue de redresser les autres. saint Isaac le Syrien (Centurie 4,77) |
Sermon pour le dimanche des Banquet
LÕInvitation au Banquet
Au Nom du Pre et du Fils et du saint Esprit.
LÕInvitation au dner de ce jour, au banquet de ce jour, a t offerte par notre Seigneur Dieu des sicles avant que le dner nÕait lieu. Car, cette poque, quand un personnage important devait avoir un banquet pour ses voisins, pour sa famille, pour ceux de son mtier, il envoyait dÕabord une invitation par messager chacun dÕentre eux, pour quÕils sachent que tel jour il y aurait un banquet chez lui, et quÕils taient invits prendre part. Et puis le jour mme du banquet, de nouveau un messager allait chez chacun des invits pour leur rappeler quÕils taient invits ce banquet, et quÕils taient attendus telle heure aujourdÕhui; pour leur rappeler, afin que personne nÕait dÕexcuse. Il y avait assez de temps entre la premire et la deuxime invitation, pour que la personne puisse arranger ses affaires, et faire le ncessaire afin dÕtre prsent cet vnement important.
Et il en fut ainsi avec le Seigneur notre Dieu. Depuis le temps de lÕAncien Testament, Il avait fait savoir au peuple dÕIsral quÕil y aurait un Banquet, quÕil y aurait une occasion de prendre son repas dans le Royaume des cieux. Cette invitation tait offerte par les saints prophtes; cette invitation tait offerte par les bien-aims de Dieu dans lÕAncien Testament, qui ont dit au peuple de Dieu que cette invitation a t offerte par la sainte Trinit, et que bientt elle serait accomplie.
Mais quand le temps fut venu, et le Banquet fut prt, et le royaume des cieux fut proche, comme le dit notre Sauveur, et quÕils furent appels participer, accepter le Messie, Le saluer comme le Bni dÕIsral, et de sÕasseoir la table, que Lui-mme dcrit comme la table du Banquet, avec Abraham, Isaac et Jacob, avec les justes de lÕAncien Testament; alors avec beaucoup dÕexcuses, et parfois avec violence, et finalement avec lÕacte le plus violent jamais commis dans lÕhistoire de lÕhumanit, ils ont tu lÕAgneau de Dieu, ils ont tu notre Sauveur, ils ont tu le Messie, et ils ont refus lÕinvitation.
Cela est lÕapplication de la parabole au peuple dÕIsral. Mais nous, qui sommes ici dans lÕglise de Dieu et qui entendons la lecture de cette Evangile, nous devons chercher savoir comment la parabole du Sauveur sÕapplique nos cĻurs. Comment devons-nous comprendre cela maintenant, aujourdÕhui, dans lÕEglise orthodoxe, dans notre paroisse ?
Encore une fois, ceux qui sont invits, cÕest chacun dÕentre nous. Comment avons-nous t invitsŹ? Nous avons t invits par notre saint baptme, par le saint chrme. Cette invitation participer au Royaume a t offerte chacun dÕentre nous. Et comment rpondons-nous ? Quelle est notre rponse quand nous sommes appels au Banquet ? Quelques-uns vont volontiers, rapidement et ardemment. Et nous voyons ces mes qui ont une ardeur, et elles ont un dsir dÕtre au Banquet chaque occasion. Mais cÕest diffrent pour beaucoup parmi nous, qui donnons des excuses varies pour ne pas prendre part au Banquet.
Notre Seigneur a prvu ces excuses, et Il les a classes en trois catgories, qui pourtant comprennent toutes nos raisons pour ne pas participer au Banquet de la vie, qui est la divine Liturgie. JÕai achet un terrain, disent ceux parmi nous pour qui notre terrain est plus important que lÕglise, pour qui nos conomies, nos investissements en actions de socits, nos proprits sont plus importants, et nous cartent de la prparation pour le Banquet.
Mais ce terrain nÕest pas seulement cela, car ceux qui sont pauvres et nÕont pas de terrain ne sont pas exclus de cette catgorie dÕexcuse. Car le terrain dont ils sÕoccupent, cÕest la terre, la boue, leurs corps, leur vie matrielle. Car ce qui les occupe cÕest : mon apparence, ce que je mange, mon corps, ma sant. Tout ce qui est ŌmoiÕ est plus important que ce qui arrivera dans la vie prochaine.
Et puis il y a ceux qui ont achet cinq paires de bĻufs. Ces paires de bĻufs aujourdÕhui, ce sont nos sens qui sont des paires. Notre vue, notre oue, notre odorat, notre got, notre toucher Š nos sens sont en paires. Nous nous occupons de nos sens, et nous les remplissons de sensations. Nos yeux nÕont pas le temps ni lÕintrt de regarder les choses saintes, les icnes de notre Sauveur. Mais bien plutt nous remplissons nos yeux dÕimages coupables, dÕimages matrielles, dÕimages qui nÕont rien voir avec le Royaume. Et notre odorat et notre got prfrent la nourriture de ce monde la nourriture simple du jene. Et nous coutons la musique de notre temps, la musique populaire, la musique qui touche nos sens, notre plaisir, plutt que dÕcouter les hymnes et les louanges Dieu. Et notre toucher prfre les vtements lisses, la mode, soyeux, prsentables, plutt que les vtements simples et rudes de lÕhumilit. Et nous trouvons beaucoup dÕexcuses pour ne pas aller au Banquet.
Cela est terrible, mes frres. Terrible, surtout quand nous rflchissons que si nous tions invits au palais dÕun roi, ou la mairie, ou chez le gouverneur, ou chez toute autre personne importante dans ce monde; si nous recevions une invitation la Maison Blanche, la premire chose que nous ferions, ce serait de montrer lÕinvitation tout le monde. Et puis nous passerions le temps entre lÕarrive de lÕinvitation et notre prsence ce banquet, en nous prparant le mieux possible, pour que nous puissions tre au banquet, et tre l comme il faut. Nos vtements seraient appropris; nous ferions le ncessaire pour tre bien reposs; nous ferions en sorte de nous lever et de nous prparer temps; nous prendrions soins de ne pas manger, pour ne pas aller au banquet somnolents et avec lÕestomac lourd. Tout serait comme il faut, pour quÕau moment prcis o nous sommes appels dans la salle du banquet de cette personne du monde Š qui finalement est faite de la mme matire que vous et moi, et dont le corps se dcomposera dans la tombe comme le mien et le vtre Š o nous sommes introduits dans la salle du banquet, immdiatement nous prenions la place qui nous est indique, et nous considrions que cÕest un grand honneur dÕtre en la prsence dÕune personne si illustre et dans une compagnie si lumineuse.
Et ici nous sommes invits une nouvelle fois. Nous tions invits au Banquet par notre saint baptme, il y a des annes. Cette invitation portait le sceau du don de la Grce du saint Esprit, par le saint chrme. Et nous sommes appels la petite Entre. Le prtre appelle : ĒVenez, adorons, prosternons-nous devant le Christ. Sauve-nous, Fils de Dieu, sauve-nous, Fils de Dieu !Č
Au temps de lÕempire, lÕempereur entrait dans lÕglise avec le patriarche et sa suite et tout le monde. Ils entraient dans lÕglise, pour quÕaprs les psaumes du dbut, ils puissent participer la divine Liturgie. Combien parmi nous sont ici lÕglise pour entendre lÕappel : ĒVenez, adorons, prosternons-nous devant le Christ ?Č Et plus tard pendant la divine Liturgie, le prtre appelle : ĒDonnons-nous entirement lÕadoration du Christ notre Dieu. Donnons-nous nous-mmes, et les uns les autres, et toute notre vie au Christ notre Dieu.Č Qui entend ceci ?
Et finalement le prtre se prsente portant le calice. Le Banquet est servi, et le prtre appelle : ĒAvec crainte de Dieu, foi et amour, approchez-vous.Č Mais lesquels parmi nous qui se sont abandonns aux soins de leur terrain, de leurs sens, de leurs familles Š car cela est le sens des mots, ĒJe viens de me marier.Č LÕexcuse qui est alors donne est :ŹĒJÕai des obligations de famille; jÕai des obligations envers ma communaut; jÕai des responsabilits; je ne peux pas tre l au Banquet, je ne peux pas participer au Banquet.Č
Qui parmi nous, avec notre terrain, nos sens, nos obligations de famille, qui entend ? Pourtant ce nÕest pas un homme qui vous appelle. Vous voyez le prtre, le ministre de lÕautel. Mais ce nÕest pas lui qui vous appelle :ŹĒVenez, adorons et prosternons-nous devant le Christ.Č Ce nÕest pas un homme qui vous appelle donner vous-mmes, et les uns les autres et toute votre vie au Christ notre Dieu. Et encore moins est-ce un homme qui vous appelle au calice, afin que, avec la crainte de Dieu, la foi, et lÕamour, vous puissiez participer au Banquet. Car toutes ces invitations sont offertes par nous les serviteurs la place du Matre. Car Lui qui nous appelle est la sainte Trinit. Lui qui nous invite est notre Seigneur Dieu, notre Dieu qui est un feu qui consume, notre Dieu qui a fait que nous puissions nous asseoir table avec Lui et participer au Banquet. CÕest pourquoi, quand nous montrons du mpris, ou au moins de la ngligence, qui montrons-nous du mpris, et envers qui sommes-nous ngligents ? Envers le prtre ? Envers nos frres ? Pas du tout. Mais cÕest envers notre Seigneur Dieu Lui-mme que nous montrons ce manque de respect.
Mes frres et soeurs bien-aimes, nous nÕavons que quelques jours jusquÕ la fte de la Nativit de notre Seigneur. Et pendant ces quelques jours, ces quelques jours qui nous restent pour rpondre lÕinvitation du Matre de la maison, nous pouvons nous prparer si nous le faisons avec un vrai dsir; nous pouvons nous prparer si nous le faisons avec un vritable amour; si nous nous prparons en comprenant lÕinvitation que nous avons par notre saint baptme au banquet de la vie. Nous pouvons participer. Il nÕest pas trop tard. Par le jene, par la prire et la confession et la charit et toutes ces autres choses que nous savons tre ncessaires pour que nous puissions venir la table de la vie. Prparons-nous, afin que nous puissions participer, et afin que nous ne soyons pas parmi ceux, dont le Matre dit quÕĒils ne goteront pas de mon dnerČ. Mais plutt, avec un dsir ardent dans nos cĻurs, allons, avec des mains nettes et un coeur pur, au Calice de la vie, l pour devenir un parmi les lus, non seulement parmi les invits, mais parmi ceux qui sont lus par le Christ notre Sauveur, grce sa Bont, grce a son Amour pour lÕhumanit. Car Il est Un de la Trinit, qui doit tre ador avec son Pre et le saint Esprit dans les sicles des sicles. Amen.
pre Anthony Gavalas
Sermon du bon Samaritain
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ŹAu Nom du Pre et du Fils et du saint Esprit.
Ź
ŹŹMes frres et sĻurs bien-aims, l'expression Ēle bon SamaritainČ, que vous avez entendue dans l'vangile de ce jour, c'est une expression que nous avons entendue souvent. Et d'habitude nous donnons ce nom quelqu'un qui rend service quelqu'un d'autre, qui fait quelque chose de bon pour le monde, pour son prochain. Un bon Samaritain.
ŹŹIl y a mme dans nos jours pervers quelque chose qui s'appelle Ēla loi du bon Samaritain,Č qui protge un mdecin qui s'arrte pour aider quelqu'un au bord de la route, et dans des circonstances peu idales, lui donne toute l'aide dont il est capable, mais il arrive une msaventure. Et tout ce qu'il a pu faire n'tait pas efficace. Cette loi protge un tel mdecin d'une poursuite en justice par celui qu'il a essay d'aider. Comme notre monde est pervers, mes frres est sĻurs bien-aims, puisque dans notre socit litigieuse d'aujourd'hui, nous avons besoin de protger les bons Samaritains.
ŹŹMais parce que nous sommes chrtiens orthodoxes, nous sommes requis de connatre nos saintes Ecritures plus profondment que ce que nous entendons et ce que nous voyons. Nous sommes requis de connatre la Loi de Dieu dans un sens plus profond, de savoir ce que Dieu attend de nous, et ce qu'Il a fait pour nous. Ainsi quand nous entendons cette parabole du bon Samaritain, nous devons mditer d'une manire plus profonde.
Ź Car cet homme qui voyageait de Jrusalem Jricho, c'est chaque homme. Jrusalem est construite sur une hauteur. C'est une ville haute. Et Jricho est une ville trs basse. Elle est mme en-dessous du niveau de la mer. Ainsi cet homme dans son orgueil voyageait seul par ce chemin, partant de la ville cleste de Dieu, et descendant dans les profondeurs de son tre charnel, de son matrialisme, de tout ce qui n'est pas de Dieu. Donc ce n'est pas tonnant que cet homme fut attaqu par des voleurs, par les dmons, qui se jettent sur chacun qui dans son orgueil laisse Dieu, et se rend dans les profondeurs. Ces voleurs, comme c'est leur habitude, se sont jets sur lui, l'ont spoli, l'ont charg de coups, et l'ont laiss demi-mort. L'image dÕtre demi-mort signifie que notre Seigneur ne permet jamais que nous soyons compltement dpouills de notre libre volont. Car nous la conservons toujours quoiqu'il arrive; nous pouvons toujours faire le choix, les choix moraux sont toujours possibles pour nous.
Ź Cet homme tait laiss demi-mort. Et notre Seigneur voulait rendre clair aux gens de son temps quelque chose qui n'est pas si vident pour nous Š combien le salut de cet homme par le Messie tait diffrent du prche propos du Messie. Il dit qu'un prtre est pass, un prtre de l'Ancien Testament, qui ne pouvait pas l'aider, et continua sur son chemin. Et puis un Lvite, un docteur de la loi est galement pass, et voyant qu'il ne pouvait pas l'aider, est galement parti. Notre Seigneur dit son auditoire, que ni le rituel du temple, ni la loi de l'Ancien Testament n'taient suffisants pour le salut de l'homme. Mais il fallait que quelqu'un d'autre vienne, quelqu'un d'autre pour l'aider. Et c'tait le Samaritain, cet tranger. Notre Seigneur tait souvent appel, en ridicule et par drision, un SamaritainŹ par les Juifs de son temps. C'tait une insulte, parce que les Samaritains taient un peuple mpris. Ils l'ont appel un Samaritain, mais notre Seigneur n'tait pas un Samaritain. Comme les saints pres nous le disent, notre Seigneur n'tait pas de Samarie, mais de Marie, comme les saints pres ont insist que nous comprenions.
Ź Qui tait donc celui qui a aid cet homme ? C'tait cet tranger. Il est venu et Il a eu piti. Et il est descendu de sa monture, et a donn les soins d'urgence. L'huile de sa Misricorde, et le vin, qui est un styptique, quelque chose pour arrter la perte de sang. La loi de Dieu, la loi de notre Seigneur, et la confession de sa foi, et vivre la vie chrtienne, c'est aussi un peu comme le vinaigre, un peu de styptique. Cela arrte la perte de sang. Et puis dans un gesteŹdont les saints pres nous disentŹest la prise sur Lui deŹnotre nature affaiblie, malade, demi-morte, corrompue; par son Incarnation le Sauveur relve et prend cet homme bless. Et Il le charge surŹsa propre monture, ce qui est l'image de sa prise sur Lui de nos pchs et de nos infirmits.
Ź Et Il nous conduit l'htellerie, ce lieu de repos, ce qui est l'Eglise, que le Seigneur a fonde pour notre gurison, notre convalescence, notre rtablissement. Et l, tant que le Seigneur tait sur la terre, Il a pris soin de nous; Il nous a guris; Il nous a prch. Il nous a donn ces choses ncessaires pour notre rtablissement et pour la gurison de notre nature. Mais quand Il fut prt de quitter la terre d'une manire physique, par sa sainte Ascension, Il a appel lesŹanciens de l'Eglise; Il a appel les pres spirituels de l'Eglise; Il a appel les hirarques de l'Eglise Š ceux-l sont les hteliers, les htesŹŠ et Il leur a donn le pouvoir, qui ne venait pas d'eux-mmes, mais de Lui, en leur donnant ces deux pices, ces deux deniers. Les saints pres nous disent que ces deux deniers, parce que chacun porte le sceau du roi, sont aussi l'Ancien et le Nouveau Testaments, et la tradition crite et non-crite de l'Eglise. Ce sont les moyens queŹle Seigneur a donns aux guides spirituels de l'Eglise pour secourir et pour aider et pour donner la sant au peuple chrtien bless.
Ź Et Il a dit a l'htelier : Maintenant, sers-toi de ces pouvoirs, de ces enseignements, de ces saints mystres. Sers-toi de ceux-l pour gurir les gens. Et quoi que tu donnes de toi-mme, quoi que tu donnes de ton propre pouvoir, de ta propre force, de ta propre volont, sois assur qu' mon retour Je te le rendrai.
C'est ainsi que notre Sauveur ne fut jamais spar de l'Eglise, mais la quitta physiquement. Il nous a laiss la sainte Eglise orthodoxe pour notre gurison, pour notre rtablissement, pour notre retour une pleine sant. C'est--dire pour devenir des saints. Mes frres et sĻurs bien-aims, ceci est la rvlation du mystre de l'Eglise. C'est pour cela que l'Eglise existe. Elle existe pour aider les gens a tre guris. Elle existe pour aider les gens arriver une pleine sant. Elle existe pour donner ceux deŹnous (car beaucoup parmi nous qui sommes les hteliers sont peut-tre parfois plus malades que les autres) qui sont blesss et ont t dpouills par les dmons,ŹpourŹnous donner un lieu o nous pouvons tre guris. Il y a un lieu sr. Ce n'est pas une ide amorphe de l'Eglise. Il existe un lieu de lÕEglise; il y a une hirarchie; il y a des guides spirituels de l'Eglise. Donc cette ide protestante d'une sorte d'glise spirituelle est sans rapport avec la rvlation de la Vrit par Jsus Christ notre Seigneur.
Ź Et si vous lisez, et si vous coutez, nous devons tre impressionns par la grandeur de notre salut par Jsus Christ dans l'Eglise. L'Amour du Seigneur pour nous est tel, que pour un temps, Celui qui est ternel, Celui qui est glorifi pour toujours, S'est vid de sa propre Gloire; Celui qui trne ternellement avec le Pre, est venu et a visit notre pauvret, est venu et a visit notre maladie, est venu et a visit notre ignorance. Jsus Christ, Un de la sainte Trinit, a accompli notre salut non pas des cieux, mais Il est venu sur terre, est venu et a habit parmi nous, a guri nos maladies, a duqu notre ignorance. Il est venu et Il a habit parmi nous.
Ź Nous allons visiter les malades dans les hpitaux. Pas autant que nous devrions, mais nous allons. Et nous sommes presss de partir. Parce que, en gnral, l'hpital est un lieu dprimant. Le gmissement des malades, les odeurs, l'tat gnral dans lequel nous nous trouvons, nous donnent envie, aprs que nous avons fait notre devoir, de partirŹaussi tt que possible et de retourner au monde de ceux qui sont en bonne sant.
Ź Il est impossible pour nous d'imaginer la Gloire et l'Eclat, la Puret et la Clart dans lesquels notreŹSeigneur Jsus Christ habite avec son Pre et le saint Esprit. Nanmoins Il a quitt cela, et Il a demeur parmi nous, non pour un moment mais pour trente-trois ans. Et Il vivait parmi nous non comme un roi, non comme un homme de privilge, mais comme un homme qui vivait de la manire la plus humble, la plus primitive, la plus insalubre et dsagrable possible, dans la compagnie des lpreux, des prostitues, des pcheurs, et de toute la lie du peuple. De telle sorte queŹles privilgis de son temps ne comprenaient pas la raison pour laquelleŹIl prfrait la compagnie de ceux-l la compagnie des personnes duques et de haut rang.
Ź Je vous raconte tout cela parce qu'il est trs important pour nous d'essayer de comprendre la majest et la grandeur et la plnitude de l'Amour de Jsus Christ pour nous. Et c'est pour moi une faon de vous amener la priode du jene de la sainte Nativit, la prparation pour la sainte Nativit de notre Sauveur. Car si nous comprenons, si nous pouvons dans notre esprit et dans notre cĻur comprendre la grandeur de ce que le Seigneur a accompli pour nous quand Il est venu et a pris notre nature humaine, prenant cette nature humaine blesse et malade et malodorante sur Lui-mme, alors peut-tre nous pouvons, avec un cĻur un peu plus ouvert, un pas un peu plus lger, avec un peu plus d'enthousiasme, commencer le jene de prparation pour la Nativit de Jsus Christ, et ne pas passer contre-cĻur ces quelques jours de prparation pour cet vnement pour lequel le monde entier a attendu des milliers d'annes.
Ź Nous allons nous prparer pendantŹquarante jours pour la Venue du Messie, quarante jours pour la Venue de Celui qui a trouv notre nature blesseŹdans la rue et nous a pris sur Lui-mme et nous a guris. Quarante jours pour nous priver de quelque chose. Parce que je pense, et les saints pres croient que l'organe le plus proche du cerveau est l'estomac. Et si nos estomacs sont un peu plus vides, peut-tre notre esprit sera attentif Jsus Christ.
Ź Mes frres et sĻurs bien-aims, alors que nous commenons ce jene de la Nativit, souvenons-nous du bon Samaritain, souvenons nous de notre nature blesse, souvenons nous de ce qu'Il a accompli par son Incarnation : Lui-mme, le Verbe, le Fils du Pre, par la bonne Volont du Pre et par la couverture de son OmbreŹpar leŹsaint Esprit, a accompli notre salut.ŹŹA Lui donc, et son Pre et au saint Esprit, la sainte Trinit qui nous a sauvs, gloire et honneur dans les sicles des sicles. Amen.
pre Anthony Gavalas
Nous ne donnerons rien dÕaussi grand que nous-mmes, si nous avons compris les mystres et sommes devenus pour le Christ tout ce quÕIl est devenu pour nous. Saint Grgoire le Thologien |
ĒNotre cit est dans les cieux.Č Et quels sont les biens dignes de la terre ? Š Les choses qui nÕont rien de permanent, qui sÕenvolent avant que dÕapparatre, qui nÕont rien de solide ni dÕimmuable, qui se dissolvent avec la vie prsente, qui se fanent avent de fleurir, qui sont sujettes la corruption. Que ce soit la richesses, le pouvoir, la gloire, la beaut du corps ou tout autre avantage de cette vie. saint Jean Chrysostome (Huit Catchses) |