|
|
sous la juridiction de S.B. Mgr. Nicolas archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce
SOMMAIRE NOUVELLES HOMÉLIE POUR LA PENTECÔTE UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU 80 ANS DE LUTTE DES CONFESSEURS DE LA VRAIE ORTHODOXIE CONTRE LE NOUVEAU-CALENDARISME ET LA PAN-HÉRÉSIE OECUMÉNISTE LE CINQUIÈME ÉVANGILE BIS LA FOI DES SAINTS (suite) CHAMPS LIBRE POUR LE MALIN ! VIE DE SAINTE XENIE DE PÉTERSBOURG NOUVELLES
Peu de nouvelles depuis le dernier bulletin. Toujours en attente pour retourner au Cameroun, mais cela devrait arriver prochainement.
Entre-temps, un de nos fidèles du Cameroun, Nazaire, est décédé le jeudi 30 avril (13/5), suite à une pneumonie. Mémoire éternelle !
Je souhaite à tous lÕeffusion de lÕEsprit Consolateur lors de la fête de la Pentecôte, la seconde fête en importance après Pâque !
Vôtre en Christ,
hiéromoine Cassien
Celui qui a reçu pour le bien dÕautrui la grâce de la parole et de lÕenseignement,
et nÕen fait pas usage, se fera enlever cette grâce. saint Jean Chrysostome (homélie sur Mt 78) |
HOMÉLIE POUR LA PENTECÔTE
saint Grégoire Palamas
Il y a peu de jours, nous avons vu avec les grands yeux de la foi le Christ monter au ciel. Nous L'avons contemplé autant que les témoins oculaires. Notre bonheur n'a pas été en-deçà du leur, car selon le Seigneur : «Bienheureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru.» En effet, ceux qui sont d'abord informé par l'ouie voient ensuite par les yeux de la foi.
Jusqu'ici, nous n'avons vu le Christ que monter avec son Corps mais maintenant, dans l'Esprit saint, qu'Il envoie à ses disciples, nous pouvons contempler jusqu'où Il est monté dans son Ascension et à quelle dignité Il a élevé notre nature qu'Il a assumée.
Il est monté là d'où le saint Esprit envoyé par Lui est descendu. D'où le saint Esprit est descendu ?
Celui, qui par le prophète Joël a dit : «Je répandrai de mon Esprit sur toute chair» l'indique. Et c'est à Lui que David s'adresse, quand il dit : «Tu envois ton Esprit et ils sont créées et Tu renouvelles la face de la terre.» (Ps 104,30).
Ainsi donc, après son Ascension le Christ est monté vers son Père, dans les lieux très-hauts, dans le Sein du Père, où est également l'Esprit.
Et bien que portant l'humanité, Il apparaît participant à la Dignité du Père, puisqu'Il envoie du ciel l'Esprit qui vient du Père, que le Père envoie.
Mais que nul, en entendant dire que le saint Esprit est envoyé par le Père et le Fils, pense qu'Il n'a pas la même dignité. Car Il n'est pas de ceux que l'on envoie simplement, mais de ceux qui envoient et qui consentent.
Et Celui qui parle parla bouche du prophète le confirme : «C'est Moi qui de mes Mains a fondé la terre et étendu le ciel.»
Et «maintenant le Seigneur M'envoie avec son Esprit.» (Is 48,16).
Le Christ aussi, par la bouche du même prophète, le démontre ailleurs : «L'Esprit du Seigneur est sur Moi, parce qu'Il M'a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres.» (Lc 4,18).
Le saint Esprit n'est pas seulement envoyé, car avec le Père Il envoie le Fils. Et ceci fait apparaître qu'Il est de la même nature que le Père et le Fils, leur égal en puissance, en dignité et qu'Il coopère avec eux.
Par la Bienveillance du Père et la coopération du saint Esprit, le Fils seul-engendré de Dieu, dans son immense et indicible Amour pour l'homme, après avoir incliné les cieux, est descendu des hauteurs, S'est montré parmi nous, a vécu, agit et enseigné des choses admirables, grandes, élevées, vraiment divines et salutaires. Puis, pour notre salut, Il a librement accepté de souffrir, a été enseveli pour ressusciter le troisième jour. Il est ensuite monté au ciel et S'est assis à la Droite du Père où Il a pris part à la descente sur ses disciples du saint Esprit, la Puissance d'En-haut, promise et envoyée par le Père. Des hauteurs où Il est assis, Il nous crie : Que celui qui veut s'approcher de cette gloire, devenir participant du royaume des cieux, être appelé fils de Dieu, recevoir la vie immortelle et la gloire indicible, la nourriture impérissable, la richesse inépuisable qu'il observe mes commandements et qu'il imite ma Vie. Il acquerra ainsi la force pour vivre sur la terre comme J'ai vécu, revêtu de la chair, où J'ai fait des miracles et enseigné, établissant des lois salutaires et me donnant en exemple.
L'enseignement vanglique, le Seigneur l'a confirm par ses oeuvres et ses miracles, et l'a scell par ses souffrances. Le grand et salutaire bienfait est venu de sa Rsurrection des morts, de son Ascension du ciel et de la venue du haut des cieux, du saint Esprit sur ses disciples que nous clbrons en ce jour.
Après sa Résurrection des morts, son Apparition aux disciples et lors de son Ascension, Il a dit : «Moi Je vous enverrai ce que mon Père vous a promis. Demeurez à Jérusalem, jusqu'à ce que vous receviez la puissance venant du ciel par la Descente du saint Esprit sur vous. Et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, la Samarie, jusqu'aux extrémités de la terre.» (Ac 1,7-8).
Alors que s'achevait le cinquantième jour depuis la Résurrection : La pentecôte que nous fêtons aujourd'hui, les disciples étaient rassemblés dans le même lieu, dans la chambre haute. Ils attendaient l'Esprit recueilli, attentifs à la prière et aux hymnes qu'ils adressaient à Dieu. «Tout à coup, dit Luc l'évangéliste, un bruit venant du ciel, comme le souffle d'un vent impétueux remplit la maison où ils étaient assis.» (Ac 2,1).
De ce bruit, la prophétesse Anne en a parlé, quand elle a reçu la promesse qu'elle aurait Samuel : «Le Seigneur est monté au ciel et Il a tonné. Il leur donnera la puissance et élèvera la corne de ses oints.» (Sam 2,10).
Ce bruit, la contemplation d'Élie l'a proclamé : «Voici est-il dit, après le feu, le murmure d'une brise légère.» (Roi 19,12). Et le Seigneur était dans ce murmure. Ce murmure de la brise c'est le bruit du vent. Ce bruit, ce murmure, décrit à l'avance, on le retrouve dans l'évangile du Christ. Le dernier jour, le grand jour de la fête, c'est à dire de la Pentecôte, Jésus Se tenant debout, selon Jean le Théologien et Évangéliste, cria : «Si quelqu'un a soif qu'il vienne à Moi et qu'il boive.» (Jn 7,37).
Et il disait cela à propos de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui. Aussi, après sa Résurrection, souffla-t-Il sur ses disciples en leur disant : «Recevez le saint Esprit.» (Jn 20,23).
Ce cri annonçait déjà le bruit et le souffle (l'Esprit) à présent abondamment répandu, qui retentit du haut du ciel avec puissance, au point d'être entendu de partout. Il appelle le monde entier et tous ceux qui viennent avec foi, Il les inonde de la grâce. Impétueux, Il est vainqueur de tout. Il passe par-dessus les murailles du malin et détruit les villes et les bastions de l'adversaire. Il abaisse les orgueilleux et élève les humbles de cÏur. Il rassemble ce qui était dispersé, brise les liens des péchés, défait ce qui lui résiste. Il a rempli la maison où les disciples étaient assis, faisant d'elle une piscine spirituelle, accomplissant la promesse du Sauveur : «Jean a baptisé d'eau, mais dans peu des jours, vous serez baptisés dans l'Esprit saint.» (Ac 1,5). Et même le nom qu'il leur avait donné s'avèra vrai, car par ce bruit céleste, les apôtres devinrent des fils du tonnerre.
«Des langues semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et Il Se posa sur chacun deux. Et ils furent tous remplis du saint Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.» (Ac 2,3-4).
Les miracles qui se firent par le Corps du Seigneur prirent fin, après avoir prouvé que le Fils seul-engendré de Dieu était une personne distincte, qui en ces derniers temps S'était unie à nous.
Alors commença tout ce qui devait révéler que l'Esprit saint était aussi une hypostase distincte, afin de nous faire saisir et comprendre le grand et adorable mystère de la sainte Trinité. Certes l'Esprit saint a toujours agi dans le passé. Il a parlé par la bouche des prophètes et nous a annoncé à l'avance les choses à venir. Mais maintenant, c'est Lui qui par les disciples chasse les démons, guérit les malades. Par les langues de feu, Il manifeste sa propre Hypostase. Il Se pose en maître, sur les disciples du Christ, comme sur un trône et en fait des instruments de sa Puissance.
Mais pourquoi direz-vous est-Il apparu sous la forme de langues ?
C'est pour montrer sa parenté avec le Verbe de Dieu. Car Il n'est pas de parenté plus étroite que celle de la langue et de la parole (verbe).
C'est aussi pour manifester la grâce de l'enseignement, car celui qui enseigne selon le Christ, a besoin d'une langue qui soit pleine de grâce.
Pourquoi les langues de feu ?
Et bien, ce n'est pas seulement (pour montrer) qu'Il est consubstantiel au Père et au Fils, car notre Dieu est un feu, un feu qui dévore la perversité, mais aussi pour sa double action dans la prédication apostolique, car Dieu récompense et châtie.
Comme le feu qui de par sa nature éclaire et brûle, de même la parole de l'enseignement du Christ éclaire ceux qui la reçoivent et livre ceux qui la refusent au feu et au châtiment éternels.
D'autre part, il n'est pas question de langues de feu mais comme des langues, pour ne pas que l'on pense qu'il s'agit du feu sensible et matériel.
Ce n'est qu'une comparaison pour nous aider à nous faire une idée de la manifestation du saint Esprit.
Pour quelle raison les langues apparurent-elles se partageant ?
Seul le Christ, venu d'en-haut, a reçu du Père l'Esprit sans mesure. Dans sa Chair, Il a possédé en totalité la puissance et l'énergie. Nul autre que Lui n'a reçu la grâce du saint Esprit sans mesure. Les autres l'ont reçue en partie seulement, afin de ne pas penser que ce qui est un don, un charisme, constituait la nature des saints.
Les mots «Il S'est posé», ne manifestent pas que la Dignité seigneuriale mais également l'Indivisibilité de l'Esprit divin. «Et Il Se posa sur chacun d'eux; et ils furent tous remplis du saint Esprit.» Quand l'Esprit Se partage dans ses diverses forces et énergies, Il demeure cependant tout entier, présent et opérant en chacune d'elles. Il est partagé tout en demeurant entier et la participation à Lui est totale, à l'image du rayon du soleil.
«Et ils se mirent à parler en d'autres langues, c'est à dire dans les dialectes de ceux qui s'étaient rassemblés de toutes les nations, et selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. (Les apôtres) étaient des instruments du saint Esprit. Ils agissaient et se mouvaient conformément à sa Volonté et à sa Puissance. Un instrument est quelque chose d'étranger à soi et qu'on emprunte, il ne participe pas à la nature mais à l'action de celui qui opère par lui, comme David l'inspiré le dit : «Ma langue est comme la plume d'un habile écrivain.» La plume est donc l'instrument de l'écrivain. Elle participe à son action mais pas à la nature de celui qui écrit. Elle trace ce que celui-ci veut et peut.
Pourquoi l'Esprit est la promesse du Père ?
Parce que le Père, dès les temps anciens, l'a promis par la bouche de ses prophètes. Par celle d'Ezéchiel il a dit : «Je vous donnerai un cÏur nouveau et un esprit nouveauÉ Je mettrai au dedans de vous mon Esprit.» (Ez 36,26). Par celle du prophète Joël : «Dans les derniers jours, Je répandrai mon Esprit sur toute chair.» (62,28). Moïse aussi l'a désiré (l'Esprit) quand il s'est exclamé : «Plut à Dieu que tout le peuple de Dieu fut prophète, et que le Seigneur mit son Esprit en eux.» (Nom 11,29).
Puisque donc, la Bienveillance et la Promesse du Père et du Fils sont une, le Seigneur, à cause de cela, a dit à ceux qui allaient croire en Lui : «Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai, n'aura jamais soif et l'eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira dans la vie éternelle.» (Jn 4,14). Et «celui qui croit en Moi, comme l'a dit l'Écriture, des fleuves d'eau couleront de son sein.
Commentant ces paroles, l'évangéliste dit : «IL parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en Lui.» (Jn 7,39).
Et quand Il allait à sa Passion salutaire, Il disait à ses disciples : «Si vous m'aimez gardez mes commandements. Et Moi, Je prierai le Père et Il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'Il demeure avec vous éternellement, l'Esprit de vérité.»
Et aussi : «Je vous dis ces choses pendant que Je suis avec vous. Mais le Consolateur, l'Esprit saint que mon Père enverra en mon Nom, Il vous enseignera toute chose.» (Jn 14,25-26). Et encore : «Quand le Consolateur sera venu, que Je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de vérité, qui procède du Père, Il rendra témoignage de Moi et vous conduira dans toute la vérité.» (Jn 15,26).
Maintenant, la promesse est accomplie, l'Esprit saint est descendu, envoyé et donné par le Père et le Fils. Par son éclat, Il a illuminé les saints disciples, Il les a divinement allumés comme des flambeaux, ou mieux, Il en a fait des luminaires supra-cosmiques et universels, porteurs de la parole de la vie éternelle et par eux Il a éclairé tout l'univers.
Et, comme d'un cierge déjà allumé on en allume un second et de celui-ci un troisième et ainsi de suite, la lumière est conservée et en tout temps disponible il en est de même de la consécration des successeurs des apôtres. La grâce de l'Esprit saint se transmet de génération en génération, éclairant tous ceux qui écoutent les docteurs et les pasteurs spirituels.
Cette grâce donc, ce don de Dieu, cette illumination du saint Esprit, vient par l'évangile, apportée à la ville par chaque évêque. Et ceux qui font obstacle à celui-ci, interrompent la grâce de Dieu, brisent la divine continuité, s'éloignent de Dieu, se livrent à des apostasies coupables, à toutes sortes de malheurs. Il y a peu de temps, vous avez vécu et éprouvé ces choses.1 Mais puisque vous voilà revenus au pasteur de vos âmes, que Dieu vous a donné, si vous écoutez les conseils que je vous dispense, pour votre salut, vous célébrerez avec un pur éclat la fête du saint Esprit qui dans son Amour indicible pour les hommes et pour notre salut, est descendu. Pour notre salut aussi, le Fils seul-engendré de Dieu, a incliné les cieux, Il est descendu et a pris notre chair et, avec son Corps, Il est monté au ciel. E s'il n'avait pas envoyé le saint Esprit sur ses disciples, sur leurs successeurs à travers toutes les générations, sur les docteurs de l'évangile de la grâce, pour demeurer avec eux et les fortifier, la prédication de la vérité n'aurait pas retenti chez tous les peuples, elle ne serait pas arrivée jusqu'à nous. Voilà pourquoi le Seigneur plein d'amour pour l'homme, a fait de ses disciples, des participants, des pères, des serviteurs de la lumière et de la vie éternelle, leur a donné le pouvoir de régénérer les hommes pour la vie impérissable, d'en faire de dignes enfants de la lumière et pères, à leur tour, de l'illumination des autres. Ainsi il est et sera avec nous, jusqu'à la fin du monde, avec le saint Esprit, comme Il l'a promis. Car il est un avec le Père et le saint Esprit, non selon le personne mais selon la divinité, un seul Dieu en trois personnes, une seule divinité toute puissante aux trois hypostases.
Le saint Esprit a toujours existé avec le Fils et le Père. Un Père, un Intellect éternel, sans Fils, sans Verbe co-éternel est impensable, de même qu'un Verbe éternel sans Esprit co-éternel.
Le saint Esprit a toujours été, est sera, Créateur avec le Père et le Fils de tout ce qui a été fait, renouvelant avec eux ce qui a été déformé et conservant avec eux ce qui demeure stable. Il est partout présent et Il remplit tout, Il dirige l'univers et veille sur tout.
«Où irai-je, loin de ton Esprit, où fuirai-je loin de ta face», dit le psalmiste. (Ps 139,7).
Le saint Esprit n'est pas seulement partout mais aussi au-delà de l'univers, non seulement en tout siècle et en tout temps, mais aussi avant tous les siècles et avant tous les temps. Il ne sera pas avec nous, seulement jusqu'à la fin du monde, selon la promesse, mais encore au-delà, car le saint Esprit demeurera avec tous les saints dans la vie future, rendant leurs corps impérissables, les remplissant de la gloire éternelle. Ceci, le Seigneur l'a révélé à ses disciples quand Il leur a dit : «Je prierai mon Père et Il vous donnera un autre consolateur, pour qu'il demeure avec vous éternellement.»
Selon l'Apôtre, le corps animal ou naturel, c'est à dire le corps et l'âme créés, qui possède le mouvement et l'être, est «semé», c'est à dire qu'une fois mort, il est enterré, caché sous la terre et ressuscite, revit ensuite corps spirituel, autrement dit surnaturel, rassemblé et dirigé par le saint Esprit, revêtu par la Puissance de l'Esprit saint d'immortalité, de gloire, d'incorruptibilité.
«Le premier Adam, dit encore l'Apôtre, était une âme vivante, le dernier Adam est esprit qui donne la vie. Le premier homme tiré de la terre est terrestre comme tous ses descendants. Le second homme, le Seigneur, est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres, et tel est le céleste, tels sont aussi les céleste.» (1 Cor 15,42).
Quels sont ces derniers ?
Tous ceux qui sont fermes et inébranlables dans la foi, qui accomplissent au maximum les Ïuvres du Seigneur, qui ont récupéré l'image du céleste par leur obéissance à lui. «Car celui qui n'écoute pas le Fils, dit saint Jean le Précurseur, dans l'évangile de Jean, ne verre point la vie et la Colère de Dieu demeure sur lui.» (Jn 3,36).
Et qui peut échapper à la Colère de Dieu ? Il est redoutable mes frères, de tomber entre les Mains du Dieu vivant.
Si nous craignons les mains de nos ennemis, bien que le Seigneur dise «ne craignez pas ceux qui tuent le corps», quel est celui, qui ayant de l'intelligence n'aura aucune crainte des Mains de Dieu, qui se lèvent en colère sur ceux qui lui résistent ?
La Colère de Dieu éclatera contre l'immoral, l'injuste, l'impénitent, qui retient injustement la vérité.
Fuyons donc la colère et empressons nous d'obtenir par la pénitence, la bonté et la compassion du Très-saint Esprit. Que celui qui a de la haine, se réconcilie et revienne à l'amour, afin que l'inimitié et la haine contre le prochain ne l'accusent pas de ne pas aimer Dieu. Car si tu n'aimes pas ton prochain que tu vois, comment aimeras-tu Dieu que tu ne vois pas ? Si nous nous aimons les uns les autres, nous possédons le véritable amour, non simulé et nous le manifestons par les Ïuvres. Ne rien dire, ne rien faire ni écouter la moindre accusation susceptible de nuire à nos frères, au prochain, comme l'a dit le Théologien bien-aimé du Christ : «Frères, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et en vérité.» (1 Jn 3,18).
Que celui qui est tombé dans l'impudicité, l'adultère ou dans tout autre impureté du corps, qu'il s'éloigne de ce bourbier impur, qu'il se purifie par la confession, les larmes, le jeûne. Dieu jugera les impudiques et les adultères qui n'auront pas fait pénitence. Ils seront livrés à la Géhenne, au feu inextinguible, aux châtiments sans fin. «Que l'impie et l'inique soient écartés et qu'ils ne jouissent pas de la gloire du Seigneur.»
Que voleur, l'usurpateur, le cupide, ne vole plus n'amasse plus, n'usurpe plus, mais qu'il donne même de son nécessaire à celui qui est dans le besoin. Pour être bref, je dirai que si vous voulez voir des jours heureux, échapper aux ennemis visibles et invisibles, ainsi qu'aux barbares qui nous menacent, au châtiment réservé au prince du mal et à ses anges, fuyez le mal et faites le bien. «Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.» (1 Cor 6,10).
Si quelqu'un n'hérite pas de Dieu, c'est qu'il n'est pas de Dieu et Dieu n'est pas son père.
Nous donc frères, éloignons nous de tout ce que Dieu hait, en actes, en paroles, afin d'oser appeler Dieu : père. revenons à Lui et Lui reviendra à nous.
Il nous purifiera de tout péché et nous rendra dignes de sa grâce divine.
Ainsi donc, aujourd'hui et à jamais, fêtons, célébrons divinement et spirituellement l'accomplissement de la promesse divine, la venue et le séjour parmi les hommes du Très saint Esprit, la réalisation et l'achèvement de notre bienheureuse espérance en Christ notre Sauveur.
À Lui gloire, honneur et adoration, à son Père éternel, et à son saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.
La force de l'Église ne consiste pas dans la perfection extérieure de l'organisation,
mais dans l'unité de la foi et l'amour de ses enfants. les prisonniers du monastère de Solovki |
UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU
Caucase 1935
P. L., mon grand-père, était, à l'âge de vingt-huit ans, l'unique coiffeur du village, et l'homme le plus riche de toute la communauté grecque. Homme hospitalier, jovial, courageux, mais surtout équitable, il avait une prédilection particulière pour les plaisirs mondains. Malgré l'exil, les fêtes et les festins ne manquaient jamais dans sa maison.
Un jour, comme d'habitude, la cour de sa maison était remplie de monde. Les chansons et les danses ne cessaient pas. Pas trop loin de la cour se tenait un jeune homme inconnu d'une quinzaine d'années, pauvrement vêtu, qui regardait la réjouissance. À peine mon grand-père l'eut aperçu qu'il s'approcha de lui en disant : «Que fais-tu là tout seul ? Viens et mets-toi à table avec nous.» Il le conduisit à l'intérieur de la cour et le fit asseoir à sa propre place. Puis il le servit lui-même et l'honora comme l'invité de choix le plus distingué. À la fin, le prenant à part, il sortit tout ce qu'il pouvait avoir dans sa poche et le lui mit dans les mains en disant : «Prends cela et va t'acheter le plus beau et le plus cher des costumes.» Là-dessus, ils se quittèrent.
La belle vie de mon grand-père ne dura pas longtemps. Moins de dix ans plus tard, sous le gouvernement de Staline, l'ordre fut donné que tous les Grecs qui avaient refusé de prendre la nationalité soviétique et de déposer leur passeport grec seraient déportés.
Dans les wagons blindés, servant d'habitude à transporter le bétail, des centaines de familles étaient entassées; chacun n'avaient le droit d'emporter avec lui que ce qu'il pouvait porter sur le dos.
Ce fut un voyage de plusieurs jours, dans des conditions misérables. Plus de la moitié des voyageurs n'eurent pas la chance d'arriver à destination. Ils rendirent leur dernier souffle le long des lignes de chemin de fer, de faim et de maladies infectieuses. Une des familles survivantes était celle de mon grand-père. Lui, sa femme et leurs cinq enfants en bas âge arrivèrent saufs, après un voyage en enfer, dans le désert du Kazakhstan, lieu sans aucune consolation. Des Cosaques, peuple musulman aux mÏurs primitives et sauvages. Les difficultés qu'ils y affrontèrent, je crains fort qu'elles ne paraissent incroyables. Dieu cependant, en qui tous croyaient et qu'ils adoraient véritablement de tout leur être, ne les a jamais abandonnés. Au milieu de tant de difficultés et de contrariétés, le pire de leur martyre était qu'ils ne pouvaient adorer librement leur Dieu. La propagande communiste ne manquait nulle part. Le communisme athée combattait et interdisait tout ce qui était chrétien. Rien que de faire le signe de la croix comportait le danger d'être arrêté comme «ennemi du peuple» et avec l'accusation de «contre-révolutionnaire». Mais les pires «ennemis du peuple» étaient les chrétiens et, bien sûr, les Grecs. Car Grec et chrétien étaient la même chose.
Les années passaient et dans le foyer de mon grand-père, la pauvreté régnait, mais ils n'étaient pas des gens à geindre, eux ! Leur foi en Christ les réchauffait de plus en plus et leur donnait des forces. La peur était cependant toujours la peur. Sauf pour mon grand-père. Dieu le rendit digne de devenir un homme libre, intérieurement libre. Et là où il y a la liberté, il y a la vertu, et là où il y a la vertu, la peur est absente; seule la crainte de Dieu est présente de façon intense.
Mon grand-père faisait quelque chose de très audacieux. Il catéchisait et prêchait. Puisqu'il était un des rares parmi ses compatriotes à savoir lire le grec (quelque chose qui lui avait été enseigné quand, enfant, il fréquentait les écoles de Trébizonde), il expliquait et interprétait le saint évangile et d'autres textes sacrés lors de réunions secrètes et à la lumière d'un seul cierge.
C'était un zélote fervent, un amoureux des vertus évangéliques et surtout de la charité. Ma grand-mère me raconte souvent combien elle était indignée chaque fois qu'il le voyait disperser abondamment le peu de nourriture qu'ils avaient pour leur subsistance et celle de leurs cinq enfants en bas âge. Ils avaient un tout petit jardin où ils faisaient pousser des choux. La pauvreté était un phénomène général, puisque, à part les indigènes, c'est-à-dire les Cosaques, la plupart était des déportés. À quiconque venait lui demander, il offrait aussitôt de ses choux, et même à ceux qui, en passant, lui disaient simplement : «Qu'ils sont beaux, tes choux !», et essayait toujours de le faire à l'insu de sa femme, sachant ce qu'il entendrait après : «Tu veux nous laisser mourir de faim ? Pense d'abord à tes enfants et après à des gens étrangers ! Le Christ dit de donner l'une de tes tuniques si tu en as deux, mais non de donner toutes les deux. Toutes ces paroles et beaucoup d'autres semblables ne faisaient pas fléchir mon grand-père. Ainsi dorénavant, nous raconte ma grand-mère, elle cessa de protester et prenait soin de stocker en cachette tout ce qu'elle pouvait, à l'insu de mon grand-père.
Les vertus de mon grand-père, comme on pouvait s'y attendre, suscitèrent l'envie de beaucoup, et malheureusement celle même de quelques-uns de sa parenté.
Nous sommes autour de l'année 1936 Une nuit tranquille, on entendit, dans la maison de mon grand-père, frapper brutalement à la porte. À la grande stupéfaction de tous, trois policiers apparurent, déclarant qu'ils avaient ordre d'arrêter P.L. Tous restèrent bouche bée. En moins de trois minutes, le grand-père disparut de devant leurs yeux. La lamentation qui éclata est indescriptible. Depuis longtemps déjà, l'arrestation et la disparition (= l'exécution) de beaucoup de Grecs (chrétiens) avait semé la terreur et l'insécurité. Le père de ma grand-mère avait été arrêté quelques années plus tôt par la police soviétique. Soumis à des coups de bâton qui avaient failli l'exterminer, il fut forcé à signer un écrit dans lequel il reconnaissait soi-disant avoir volé quelque chose au kolkhoze de l'état, crime équivalant pour le régime soviétique au complot et à la trahison contre les institutions de l'état. Et naturellement, la peine en fut l'exécution. Et les traces de beaucoup d'autres Grecs avaient disparu. Ayant tout cela en vue, ils avaient très peu ou même pas d'espoir du tout de revoir mon grand-père.
Celui-ci se trouva en prison et fut jugé au cours de cette même nuit. Et la famille « ...ne cessait d'adresser pour lui des prières à Dieu » (Ac 16,5).
Beaucoup d'accusateurs se présentèrent : certains d'entre eux connus de mon grand-père, d'autres complètement inconnus. Il était accusé du vol d'une grande quantité de maïs de l'état. Il y eut vingt témoins à signer cette accusation. Parmi eux, il y avait aussi des parents de mon grand-père.
Dès le premier instant qu'il entra dans la salle du procès et que l'on lui présenta l'accusé, le juge ne cessa plus de le regarder et de le dévisager. Il resta stupéfait de son calme. Après que les témoins de l'accusation dirent ce qu'ils avaient à dire, le juge s'adressa à mon grand-père. Il lui demanda d'abord comment il s'appelait, d'où il était originaire et comment il se trouvait en ce lieu. Puis, il lui demanda ce qu'il avait à dire au sujet du méfait dont il était accusé. Mon grand-père répondit avec beaucoup de sérénité extérieure et intérieure que non seulement il ne l'avait pas commis, mais il n'avait même jamais eu l'idée de rien faire de tel, et finalement, qu'il s'était toujours contenté de ce qu'il gagnait à la sueur de son front.
En l'écoutant, le juge avait un air pensif et indéchiffrable, qui cependant ne troubla pas mon grand-père. À un moment donné, il lui demanda : «Sais-tu qui je suis ?». Mon grand-père, imperturbable de nouveau, lui répondit que non seulement il ne le connaissait pas, mais qu'il ne l'avait jamais vu de sa vie.
Après un moment de silence, le juge lui dit qu'il était ce jeune homme de quinze ans à qui mon grand-père avait offert l'hospitalité avec tant d'honneur vingt ans auparavant dans le Caucase.
Stupéfait, mon grand-père lui demanda comment ce jeune, autrefois si pauvrement vêtu, était maintenant juge. Il lui révéla alors qu'il était orphelin et qu'une famille riche l'ayant adopté plus tard, il avait fait ses études à Moscou, et qu'il venait juste d'être nommé juge dans les provinces du Kazakhstan. Il voyait une véritable coïncidence dans le fait que c'était lui qui était désigné pour juger cette nuit-là dans cette province et non quelqu'un d'autre.
Pour mon grand-père, bien sûr, ce n'était nullement une coïncidence, mais la Providence divine dans toute sa grandeur. Le juge, désormais connu, ne crut évidemment pas aux accusations contre mon grand-père. Et non seulement il les rejeta, mais il lui demanda même s'il voulait qu'il condamne les calomniateurs et qu'il leur impose de le dédommager. Mon grand-père, comme on pouvait s'y attendre, s'y refusa.
Grâce à la Protection de notre toute sainte Mère, qu'il vénérait tant, il était «libre».
À la maison de mon grand-père, tout le monde, sans exception, n'attendait plus que l'annonce de sa mort.
Le jour n'était pas encore tout à fait levé lorsque l'on entendit à nouveau un bruit à la porte de la maison de mon grand-père. Son plus jeune frère prit son courage à deux mains et se dirigea vers la porte. Il me serait inutile d'essayer de décrire ce qui se passa à ce moment dans la pauvre petite maison de mon grand-père. Qu'il me suffise de vous renvoyer encore une fois au chapitre 16 des Actes des Apôtres : « Ils ouvrirent et furent ébahis de le voir... ».
Lumière est le Père, lumière le Verbe, lumière aussi le saint Esprit sur les apôtres envoyé sous la forme de langues de feu et par Lui le monde entier reçoit au baptême la clarté pour adorer la sainte Trinité.
Exapostilaire de Pentecôte |
80 ANS DE LUTTE DES CONFESSEURS DE LA VRAIE ORTHODOXIE CONTRE LE NOUVEAU-CALENDARISME ET LA PAN-HRSIE OECUMNISTE
À l'occasion du 80e anniversaire du regrettable schisme causé par la modification arbitraire du calendrier ecclésiastique, un article court et succinct a paru dans le calendrier de poche 2004 publié par le Synode des VCO de Grèce sur la position de la sainte Église orthodoxe à ce sujet. Il résume de façon concise ce que nous, vrais chrétiens orthodoxes, croyons et confessons, en paroles et en actes, unanimement et sans aucune contestation, au sujet du calendrier. En voici la traduction :
Pourquoi la Vraie Église Orthodoxe garde-t-elle le calendrier julien, dit «ancien» ?
La sainte glise Orthodoxe du Christ ne s'intresse pas l'exactitude du temps, mais la rectitude et la justesse de la foi. Et la justesse de la foi se garde par l'observance des saints canons des sept saints Concilesoecumniques, des conciles locaux, de la sainte Tradition et des prescriptions des saints pres.
La vraie Église orthodoxe, possédant la succession ininterrompue et canonique de l'Église une sainte catholique et apostolique, et dépositaire sacré de la foi orthodoxe, garde le calendrier julien (dit ancien), parce que :
A : c'est sur la base du calendrier julien que le 1er saint Concile Ïcuménique prescrivit le canon pascal et fixa la célébration de la Pâque orthodoxe entre le 22 mars et le 25 avril,
B : l'introduction du nouveau calendrier introduisait une possibilité de concélébration des fêtes fixes avec les papistes,
C : le calendrier papiste fut condamné par trois Conciles pan-orthodoxes successifs, sous le patriarche Jérémie II Tranos (ceux de 1583, de 1587 et de 1593) qui a fait suivre cette triple condamnation de l'anathème de l'Église (Encycliques Patriarcales de 1593 et de 1848),
D : c'est par l'introduction du nouveau calendrier qu'un schisme fut caus au sein mme de l'glise Ņ et que ceux qui s'en sont spars sont tombs dans la terrible hrsie de l'oecumnisme, laquelle professe que toutes les hrtiques sont des membres de l'glise et qu'elles doivent s'unir pour constituer l'glise une.
Il faudrait ajouter encore que ce schisme a déchiré le monde orthodoxe en deux entités distinctes et antagonistes entre lesquelles il n'existe aucune communion possible. Il est, par conséquent, parfaitement incorrect de parler d'un schisme qui se serait produit à l'intérieur de l'Église orthodoxe, celui-ci impliquant une communion quelconque, ne serait-ce qu'indirecte, entre les deux parties, ce qui n'est pas le cas.
Le seul fait de parler d'glise orthodoxe, dans ce cas, suppose dj qu'il puisse exister une glise absolue, l'glise une, qui comporterait des branches diversifies dont une seule serait orthodoxe, les autres ayant toute latitude de professer une autre foi tout en restant dans l'glise. Ni le Synode des VCO (et je parle ici uniquement de celui qui a gard la profession de foi exprime dans l'Encyclique de 1935 des VCO de Grce) ne reconnat et n'entrera jamais en communion avec les nouveau-calendaristes, ni inversement; chaque "camp" considre l'autre comme schismatique, anti-canonique et priv de la succession apostolique Ņ et considre ses mystres comme tant dpourvus de la Grce de l'Esprit saint. Nous devons donc accepter la triste ralit d'une division totale et dfinitive.
Il s'ensuit que quiconque se soucie vraiment du salut de son âme a le devoir, vis-à-vis de sa propre conscience, de demander à Dieu de lui montrer laquelle est réellement son Église; car, de même que la Divinité du petit Enfant pauvre, emmailloté dans la crèche des bestiaux privés de raison, n'était pas évidente pour l'Ïil humain, celle de l'Église ne l'est pas davantage.
L'autre précision importante est que tous ceux qui suivent le calendrier julien ne sont pas dans l'Église orthodoxe. Les uniates le suivent aussi, ainsi que de très nombreux schismatiques. Le terme méprisant de «vieux-calendariste» qu'emploient souvent certains nouveau-calendaristes (qu'ils en soient conscients ou inconscients) met pour ainsi dire dans le même panier la vraie Église orthodoxe (fidèle à la sainte Tradition dans son intégralité) et les schismatiques et hérétiques de toutes tendances, n'ayant gardé le calendrier julien que par simple réflexe de conservatisme. Cette confusion est devenue très courante, et ce n'est pas innocent : car elle permet de préparer ceux qui croient sincèrement être encore «dans l'orthodoxie» à admettre la fausse doctrine selon laquelle l'Église peut très bien être composée de branches qui ne partageraient pas la même foi. Ainsi, membres de l'Église des VCO qui observons le calendrier de l'Église orthodoxe de toujours, nous ne sommes pas des «vieux-calendaristes», mais des chrétiens orthodoxes, tout simplement.
Ceux qui sont châtiés dans la géhenne, le sont par le fouet de l'Amour de Dieu. Ô combien est amer le châtiment infligé par l'Amour de Dieu ! Car il est insensé de croire que dans l'enfer les pécheurs sont privés de l'Amour de Dieu.
saint Isaac le Syrien (hom. 84) |
|
LE 5e ÉVANGILE BIS Les scientifiques de Padoue ont découvert, lors d'une restauration au cours de l'été 2002, un second visage au verso du saint Suaire. Le procédé a été effectué en 40 jours dans le secret le plus complet. |
Évêque Nicolaï D. Velimirovitch de l'Église orthodoxe serbe
LA FOI DES SAINTS
(suite)
Catéchisme de l'Église Orthodoxe
6. LE SIXIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Q. Qu'est-ce qu'il nous est défendu faire par le sixième commandement de Dieu ?
R. C'est de tuer notre prochain par jalousie, haine, intérêt ou vengeance.
Q. Pourquoi nous est-il défendu de tuer notre prochain ?
R. Dieu créa l'homme à son Image, et Il lui donna la vie. Par conséquent, en tuant un homme, nous faisons un affront à l'image même de Dieu et à sa propriété. Ce que nous ne pouvons pas donner, nous n'avons pas le droit d'enlever.
Q. Que devons-nous penser du suicide ?
R. Il est équivalent au meurtre. Notre vie n'est pas à nous, mais à Dieu.
Q. Que devons-nous penser du fait de tuer en guerre ?
R. Il y a deux sortes de guerre. Dans l'Ancien Testament, on parle souvent d'une guerre comme «guerre de Dieu». On entend par là une guerre pour la justice contre une injustice flagrante. Dans une telle guerre, il est justifiable de tuer et méritoire d'être tué. (Ex 14,13-14; Dt 31,6-8; 2 Ch 20,15).
Q. Existe-t-il différentes sortes de meurtres en temps de paix ?
R. Il y a des meurtriers des corps et des meurtriers des âmes. Les meurtriers des âmes dont ceux qui tuent les âmes des hommes en les corrompant et les séparant de Dieu, comme ils sont eux-mêmes corrompus et impies.
Q. Pourquoi les duels sont-ils défendus ?
R. Parce que ceux qui sont engagés dans un duel dédaignent les lois de l'Église et de l'état contre les duels. Car une personne innocente peut être tuée dans un duel et la méchante épargnée.
Q. Comment comprendre alors l'approbation biblique du duel entre David et Goliath ?
R. Ce n'était pas un duel pour un litige personnel entre David et Goliath, mais un combat des armées du vrai Dieu contre une armée des ennemis de Dieu, les idolâtres. David sortit contre le champion du paganisme par inspiration divine et fut victorieux par la Puissance de Dieu. C'est une leçon merveilleuse pour nous de la Providence et de la Puissance de Dieu et n'a aucun rapport avec les duels habituels de nos temps.
Q. Qui est le plus ancien et le plus grand meurtrier des hommes au monde ?
R. Le diable, dont le Christ a dit : «Il est un meurtrier dès le commencement» (Jn 8,44). Si Dieu ne l'en empêchait pas, il tuerait tous les êtres humains. D'autres meurtriers des hommes sont les outils et les instruments du diable.
Q. Quelles sont les causes qui incitent le diable à vouloir exterminer le genre humain ?
R. La haine et la jalousie. Car il sait que les hommes sont destinés à hériter du royaume des cieux, qu'il avait stupidement perdu. C'est pourquoi le diable est appelé l'ennemi de l'homme.
Q. Quelles sont les causes qui incitent Dieu à protéger et à préserver les vies humaines ?
R. L'amour de Dieu pour l'homme. C'est pourquoi Dieu est appelé l'Ami de l'homme.
7. LE SEPTIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Q. Qu'est-ce qu'il nous est défendu de faire par le septième commandement de Dieu ?
R. C'est d'avoir des rapports sexuels illégitimes comme : adultère, fornication, et d'autres sortes de «viles affections», comme le dit saint Paul, par lesquels l'usage naturel du corps est «changé en celui qui est contre nature» (Rm 1,26).
Q. Quel était le but de Dieu en donnant ce commandement ?
R. C'est de préserver le caractère sacré, la pureté, le bonheur et le but de la vie conjugale.
Q. Quelle est la cause de la violation de ce commandement sacré ?
R. Premièrement, les séductions de Satan qui est l'ennemi de toute pureté et de toute sainteté et qui hait la multiplication du genre humain ainsi que l'augmentation de la famille spirituelle de Dieu, c'est-à-dire l'Église.
Deuxièmement, l'ignorance des hommes et des femmes qui regardent avec concupiscence le corps de l'un de l'autre au lieu de leur âme et ne savent rien des hommes et des femmes en tant qu'êtres spirituels et enfants de Dieu. Cette ignorance est due à une mauvaise éducation et à l'exemple d'un milieu dépravé.
Q. À quel autre péché l'adultère est-il comparé dans la Bible ?
R. Tout le long de l'Ancien Testament, le culte des idoles est comparé à l'adultère, à la fornication ou à la prostitution. Et l'idolâtrie est considérée comme le plus grand péché contre Dieu.
Q. Quels sont les fruits de l'adultère ?
R. La corruption du corps et de l'âme, l'auto-illusion, la colère, des maladies honteuses, des troubles mentaux, nervosité, malchance partout, des enfants malades et infirmes, désespoir et finalement la folie.
8. LE HUITIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Q. Qu'est-ce qu'il nous est défendu de faire par le huitième commandement de Dieu ?
R. Il nous est défendu de dérober. La personne qui dérobe est appelée un voleur. Il nous est défendu d'être des voleurs.
Q. Qu'est-ce qu'un vol ?
R. C'est la prise en secret de quelque possession appartenant à notre voisin ou notre communauté;
le vol ouvert, par violence, de la propriété de quelqu'un d'autre;
de tromper le pauvre et l'ignorant en achetant ou en vendant;
de se dérober à son devoir dans les offices publics et travailler moins que ce qui est requis pour son salaire;
de vivre de fraudes, de tricheries et de falsifications.
Q. Qu'est-ce que Dieu veut que nous fassions positivement par ce commandement ?
R. C'est de respecter la propriété de tout le monde; d'être honnête et droit dans notre commerce avec les autres; de vivre de notre propre travail et d'aider nos prochains moins fortunés; d'être fidèle et assidu dans les offices publics et éventuellement faire plus que ce que l'on attend de nous.
9. LE NEUVIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Q. Qu'est-ce qu'il nous est défendu de faire par le neuvième commandement de Dieu ?
R. Il nous est défendu de dire des mensonges de nos prochains, que ce soit en privé, en public ou au tribunal.
Q. Quel est le mensonge le plus nocif ?
R. C'est le faux témoignage au tribunal contre une personne, lorsque nous prêtons serment par le Nom de Dieu que le mensonge est la vérité.
Q. Quels sont les conséquences du faux témoignage ?
R. Le dommage matériel et moral infligé à la personne injustement accusée, mais encore plus de dommage au faux témoin. Car en disant des mensonges, il obscurcit, empoisonne et détruit sa propre âme.
Q. Est-il possible qu'un faux témoin ne soit jamais découvert et puni ?
R. Non. Le garant de cela est Dieu Lui-même qui a dit : «Il n'y a rien de caché qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu» (Mt 10,26).
Quand les gardes du tombeau du Christ vinrent aux principaux sacrificateurs et aux anciens et leur dirent la vérité sur la résurrection du Christ, ceux-ci «donnèrent une bonne somme d'argent aux soldats, disant : Dites : ses disciples sont venus de nuit, et L'ont dérobé pendant que nous dormions» (Mt 28,11-15).
Cependant ce mensonge non seulement ne réussit pas à dissimuler le fait de la Résurrection du Christ, mais il couvrit les menteurs d'une honte éternelle.
Q. Les apôtres ont-il averti les chrétiens de s'abstenir de dire des mensonges ?
R. Comme les champions parfaits de la Vérité incarnée, les apôtres parlent, bien sûr, très sévèrement contre toute fausseté. Ainsi, saint Jacques écrit : «Si quelqu'un pense être religieux et qu'il ne tienne pas sa langue en bride, mais séduise son cÏur, le service religieux de cet homme est vain» (Jac 1,26) Lisez aussi ce qu'en dit saint Pierre (1 Pi 3,10).
Q. D'où viennent tous les mensonges et les faussetés ?
R. De Satan, que le Seigneur a appelé «un menteur et le père du mensonge» (Jn 8,44). Donc, tous les hommes qui disent des mensonges parlent au nom de Satan et non au Nom de Dieu.
10. LE DIXIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
Q. Qu'est-ce qu'il nous est défendu de faire par le dixième commandement de Dieu ?
R. D'avoir des désirs égoïstes et des envies illégitimes pour des choses qui appartiennent à nos prochains.
Q. Pourquoi les simples désirs sont défendus alors qu'ils ne sont pas des actes ?
R. Parce que les mauvais désirs engendrent des actes mauvais. Notre cÏur est l'atelier de tout ce que nous pensons, disons ou faisons. Notre Seigneur Jésus a dit : «Car du cÏur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures : ce sont ces choses qui souillent l'homme» (Mt 15,19-20).
Q. Y a-t-il une bonne raison qui expliquerait nos mauvais désirs des possessions de nos prochains ?
R. Aucune. Par ces désirs nous pensons nous rendre heureux en rendant notre prochain malheureux. Donc ces désirs sont insensés.
Q. Comment pouvons-nous stopper ces désirs ?
R. En surveillant nos désirs, en purifiant notre cÏur par la prière et la crainte de Dieu, par la confession de tous nos mauvais désirs au prêtre, et par la mémoire de la mort et du redoutable Jugement de Dieu lorsque chacun sera rétribué «selon ses Ïuvres».
À suivre
Ignorer les Écritures c'est ignorer Jésus Christ.
saint Jérôme |
CHAMPS LIBRE POUR LE MALIN !
La fille d'un prédicateur réputé a été interviewée dans un talk-show télévisé et l'animatrice lui a demandé : «Comment Dieu a pu laisser une telle horreur (les événements du 11 septembre) se produire ?»
Cette jeune fille a donné une réponse aussi profonde que perspicace. «Je crois que Dieu a été profondément attristé par tout ça, au moins autant que nous, mais depuis des années nous Lui disons de sortir de nos écoles, de sortir de nos gouvernements et de sortir de nos vies. En tant que gentleman, Il s'est calmement retiré. Comment pouvons-nous espérer que Dieu nous donnera sa bénédiction et sa protection si nous insistons pour qu'il nous laisse seul ? Dieu ne s'impose pasÉ»
Concernant les récents événements, attaques terroristes, tuerie dans les écoles, guerres, etc. Je crois que tout commence avec Madeleine Murray O'Hare qui s'est plainte de ne plus vouloir la prière dans les écoles, nous avons dit OUI.
Puis un autre a dit que nous ne devrions pas lire la Bible à l'école ? La même Bible qui enseigne «tu ne tueras point, tu ne voleras point, et aime ton prochain comme toi-même» et nous avons dit OUI.
Ensuite, le Dr. Benjamin Spock a dit que nous ne devrions pas taper nos enfants quand ils agissent mal car leur petite personnalité serait faussée et nous pourrions altérer leur estime personnelle. Le fils du même docteur s'est suicidé. Ils disent qu'un expert devrait savoir de quoi il parle peu importe ce qu'il nous dit et nous avons dit OUI.
Maintenant, nous nous demandons pourquoi nos enfants n'ont pas de conscience, pourquoi il ne font pas la différence entre le bien et le mal, et pourquoi il peuvent sans émotions tuer un étranger, un pair ou eux-mêmes. Probablement qu'à force de profondes réflexions, nous en viendrons à des
conclusions reliées au principe suivant : «On récolte ce qu'on a seméÉ»
C'est drôle de voir à quel point il est simple pour les gens de rejeter Dieu et se demander ensuite pourquoi leur monde devient un enfer, à quel point nous croyons tout ce que les journaux disent et remettons en question tout ce que la Bible dit.
C'est drôle de voir que nous pouvons envoyer des jokes par courriel qui se répandent comme un feu de paille mais lorsqu'on envoie des messages à propos de Dieu, les gens y pensent à deux fois avant de les partager.
C'est drôle de voir que des articles impudiques, grossiers, vulgaires et obscènes se propagent si facilement et librement mais des discussions publiques sur Dieu sont supprimées des écoles et des entreprises.
C'est drôle de voir que quand vous allez partager ce courriel, vous ne l'enverrez probablement pas à beaucoup de gens de votre carnet d'adresses parce que vous ne savez pas en quoi ils croient ou ce qu'ils penseront de vous. C'est drôle de voir que nous nous préoccupons plus de ce que les gens
pensent de nous que de ce que Dieu pense de nous.
Partagez ce message si vous croyez qu'il en vaut la peine, si non jetez-le !!! Personne ne le saura ! Mais si vous jetez ce processus de réflexion, ne vous plaignez pas du mauvais état du monde dans lequel nous vivons !
bogdan.neculcea@perso.be
VIE DE SAINTE XENIE DE PÉTERSBOURG
Xénie Grigorievna Pétrova vécut au 18è siècle, et repose actuellement au cimetière de Smolensk à Pétersbourg. Elle est vénérée, sous le nom de bienheureuse Xénie, et elle appartient à ces rares personnes qui ont pu accéder dès ici-bas au Royaume de Dieu, par un abandon total d'elles-mêmes et une humilité entière en présence de Dieu et des hommes.
Au grand regret de tous ceux qui honorent la mémoire de la bienheureuse, on ne trouve pas dans les annales populaires de renseignements précis se rapportant aux origines de Xénie; on ne sait rien de ses parents, on ignore l'endroit où elle fut instruite et éduquée. On admet généralement que ses origines n'étaient pas simples, car elle fut mariée a André Pétrov, colonel et également chantre à la cour.
Dans l'évocation populaire,Xénie apparaît déjà en tant que personne sortant de l'ordinaire.
Le décès subit, dans la force de l'âge, de son époux qu'elle aimait passionnément, fut à l'origine du grand bouleversement survenu dans son existence. Elle avait alors vingt-six ans; elle n'avait pas d'enfants, et cet événement la plongea dans un profond désarroi du à l'existence qu'elle avait menée dans le monde auquel elle tenait tant par son mari, et elle changea radicalement d'orientation, en se tournant vers un mode d'existence qui ne présentait plus d'attaches terrestres, et dont le bonheur était étranger aux joies et consolations habituelles de hommes.
Aussi, donna-t-elle rapidement à son entourage l'impression d'avoir cédé à la folie. Cette opinion, partagée par ses proches parents, ne se trouva que renforcée lorsque Xénie distribua tous ses biens entre les pauvres. À cette occasion, les parents de Xénie présentèrent aux autorités de son défunt mari une requête tendant à obtenir l'arrêt de cette liquidation de biens. Les autorités en question convoquèrent Xénie et, après avoir eu avec elle un long entretien, conclurent à sa parfaite santé mentale, et ne s'opposèrent pas à son entreprise.
Les personnes particulièrement attachées aux biens terrestres portèrent sur la bienheureuse un jugement sommaire, ne comprenant pas ce qui se passait dans l'âme de cette femme depuis la mort dé son époux bien-aimé qui représenta pratiquement la seule raison de son existence. La disparition de l'être cher l'avait placée brusquement devant la nécessité d'une réévaluation des valeurs. Sa transformation fut complète, car elle comprit que le bonheur ici-bas n'était pas le bonheur véritable, et que toute préoccupation terrestre ne pourrait que la détourner de sa véritable destination. Aussi, s'étant libérée de toutes attaches sociales par la liquidation de ses biens, elle choisit, pour accéder au Royaume de Dieu, la voie étroite et dure des fols en Christ. Ayant revêtu l'habit de son époux défunt, elle s'en alla assurer à tout un chacun que André n'était pas mort, et quelle était André. Par la suite, elle ne répondit jamais lorsqu'on l'appelait du nom de Xénie, mais seulement, et avec empressement, lorsqu'on s'adressait à elle avec celui de André Théodorovitch, son époux.
On ne lui connaissait pas de gîte bien défini. On la voyait presque toujours se promener dans Pétrograd, et plus particulièrement aux environs de la paroisse Saint-Matthieu, où vivaient à cette époque des gens peu fortunées, dans des maisonnettes en bois. L'étrange costume de cette femme pauvre (espèce de caftan long passé sur un kamzol, sorte de veste sans manches), à peine chaussée, sans endroit pour reposer sa tête, au langage figuré, aux manières simples et douces, suscitait souvent toutes sortes de moqueries de la part des gens méchants et des gamins de la rue. S'étant donné le Christ en exemple, elle supportait toute adversité. Une seule fois vit-on la bienheureuse s'emporter. Les méchants garnements, comme à l'accoutumé, en la voyant arriver se mirent à lui lancer des quolibets. Mais ils ne se bornèrent pas ce jour-là aux seules railleries. Déçus devant l'absence de réaction de leur victime, ils se mirent à lui jeter des morceaux de terre et des pierres. La bienheureuse brandit alors le bâton qu'elle portait toujours à ses côtés et s'acharna sur les gamins qui prirent la fuite. Après cet incident les gamins vagabonds laissèrent Xénie en paix, car les habitants de Pétrograd, témoins de cette scène, prirent toutes les mesures afin d'éviter qu'elle ne se reproduise. C'était l'époque de sa vénération commençante.
Les habitants s'habituèrent peu à peu aux manières originales de la bienheureuse et finirent par comprendre qu'ils n'avaient pas affaire à une pauvrette ordinaire. Elle fut traitée alors avec miséricorde, on l'entoura de toutes sortes d'égards, afin de lui venir en aide. Cette commisération s'accrut particulièrement lorsque le kamzol et le caftan du défunt époux vinrent à tomber en loques, et que la bienheureuse se vêtit de pauvre haillons quelle ne quitta plus, et qu'on la vit, été comme hiver, pieds nus, enflés et rouges de froid, portant des chaussures trouées. De nombreuses personnes, la voyant ainsi vêtue, toute mouillée et transie, lui donnaient des habits chauds, des chaussures et divers autres objets, mais Xénie n'accepta jamais de se vêtir plus chaudement et, sa vie durant, elle ne porta que des haillons, une veste rouge,une jupe verte ou, inversement, une jupe rouge, une veste verte. Elle n'acceptait que rarement l'aumône, et encore seulement lorsque celle-ci lui était présentée par de bonnes âmes, et elle la distribuait immédiatement aux pauvres.
Pérégrinant des journées entières par les rues sales et non pavées de Pétrograd, Xénie rendait de temps en temps des visites à des personnes de sa connaissance; elle mangeait là, conversait, puis reprenait ses pérégrinations. L'endroit où elle passait ses nuits demeurait très longtemps enveloppé d'un mystère. Cela finit par intriguer non seulement les habitants de Pétersbourg, mais également la police locale. Il fut donc décidé de découvrir coûte que coûte l'endroit et l'occupation nocturnes de cette étrange femme. Les habitants et la police purent satisfaire très rapidement leur curiosité et calmer leurs craintes. Il apparut que Xénie, quels que soient la saison et le temps, s'en allait la nuit dans quelque champ et s'y agenouillait en prières, ne se relevant qu'au lever du soleil, se prosternant alternativement dans les quatre directions.
Une autre fois, les ouvriers qui travaillaient dans le cimetière de Smolensk à la construction d'une nouvelle église en pierre , s'apperçurent que quelqu'un, en leur absence, en mettant à profit la nuit, transportait en haut de la construction de grandes quantités de briques. Les ouvriers émerveillés voulurent en savoir davantage et établirent une surveillance de nuit. Ils apprirent ainsi que l'ouvrier infatigable qui leur venait en aide n'était autre que la bienheureuse Xénie.
La rumeur relatant la sainte vie de la bienheureuse Xénie, sa bonté, son humilité, son dépouillement, son merveilleux don de clairvoyance se répandit rapidement dans tout Pétersbourg. Succédant à la compassion et à la tendresse initiales, un respect particulier et unanime l'entoura bientôt. Une vénération profonde se développa progressivement dans un publie très large. Les marchands, les bourgeois, les fonctionnaires se disputaient la joie de la recevoir chez eux, surtout lorsqu'on fit des rapprochements entre ses visites et les divers bienfaits, la paix, le bonheur, la réussite qui touchaient la maison visitée. Les marchands avaient remarqué, lorsque la bienheureuse entrait dans leur boutique où la vente n'était auparavant pas très bonne et y choisissait quelque objet insignifiant, par exemple une noix ou un petit pain, qu'un accroissement des ventes s'ensuivait, car le peuple préférait venir là où était passée la bienheureuse. Les cochers avaient remarqué que, si l'un d'eux parvenait à prendre dans sa voiture la bienheureuse ne serait-ce que quelques pas, il avait ensuite une excellente journée de travail. C'est pourquoi on assistait fréquemment à des courses entre cochers, dès que ceux-ci voyaient apparaître la bienheureuse. Les premiers arrivés le suppliaient de bien vouloir prendre place pour un petit instant dans leur calèche. Les mères avaient remarqué que si la bienheureuse portait son attention sur un enfant malade, le berçant ou l'embrassant, cet enfant guérissait. Aussi, lorsqu'elles apercevaient la bienheureuse, se portaient-elles à sa rencontre afin d'obtenir ces sortes de bienfaits.
Au grand regret de ceux qui vénèrent la mémoire de la bienheureuse, on ne trouve aucune trace du moment et des circonstances de sa mort. Il est cependant possible d'arriver à préciser ce point, en effectuant un raisonnement basé sur quelques faits bien connus.
Des recherches effectuées dans le cimetière de Smolensk, en remontant jusqu'en 1777, n'ont pas permis de découvrir l'inscription des obsèques de Xénie. On pouvait alors supposer que son décès était antérieur à cette date, sans toutefois pouvoir le vérifier, car les archives antérieures ont été détruites par suite d'une inondation. Cependant, un fait contredit cette conclusion, à savoir l'aide secrète apportée par Xénie à la construction de l'église du cimetière, achevée en 1794 et qui se trouve être la première église en pierre construite en cet endroit. Quant à l'absence d'inscription du décès dans les registres, elle peut s'expliquer facilement, d'une part, par la négligence, survenant fréquemment dans ce genre de services à cette époque et, d'autre part, par la circonstance suivante, c'est que le nom du défunt n'était pas consigné dans les registres de l'église du cimetière, si l'office funèbre n'y était pas chanté. Or l'office pour la défunte Xénie aurait pu être chanté dans toute autre église.
Voici donc les éléments essentiels permettant d'établir la période du décès de la bienheureuse :
1 le 25 décembre 1761, décès de l'impératrice Élisabeth;
2 l'inscription sur la pierre tombale : "Veuve à 26 ans pérégrina 45 ans, vécut en tout 71 ans";
3 l'année du décès d'une contemporaine de Xénie : Evdokïa Galdoukova, soit 1827. Alors, si l'on tient compte de la date d'achèvement de la construction de l'église du cimetière, soit 1794, on peut conclure que Xénie n'est pas décédé avant cette date, ni après 1806 (car date du décès de l'impératrice Élisabeth, 1761 + 45 ans maximum = 1806). On peut aussi dire que l'année de sa naissance se situe entre 1719 et 1730.
L'absence de précisions historiques n'enlève cependant rien au phénomène qui nous intéresse au premier chef, celui de la vénération dont fut immédiatement entourée la défunte. De nombreuses personnes venaient sur la tombe de la bienheureuse, en la priant de leur accorder son soutien. De nombreuses prières furent entendues; il s'ensuivit un pèlerinage presque ininterrompu au cimetière de Smolensk. Ceux qui ne l'avaient pas connue durant sa vie venaient maintenant s'incliner sur sa tombe. On sait avec exactitude que, dans les années vingt du siècle dernier, la sépulture de la bienheureuse était devenue un lieu de pèlerinage important, il s'y pressait une foule très dense. Chacun voulait absolument emporter quelque chose de cette tombe, et comme il n'y avait rien d'autre à prendre que de la terre, on emmenait de cette terre, avec la forte conviction qu'elle était source de guérison. Chaque année, le terre recouvrant la tombe de la bienheureuse Xénie disparaissait à la suite de tels procédés, chaque année, il fallait amener de la terre et refaire la tombe. On résolut alors de la recouvrir d'une dalle qui fut brisée en mille morceaux et disparut de la même manière que la terre. Une nouvelle dalle subit le même sort. Les visiteurs, en emportant de la terre ou des débris de la dalle, laissaient sur la tombe des pièces
de monnaie que prenaient, au début, les pauvres. Puis on protégea la sépulture par une enceinte, à l'entrée de laquelle fut fixé un tronc, destiné à recueillir les dons en vue de la construction d'une chapelle. Ce fut rapidement chose faite. Une petite chapelle en pierre, édifiée à l'endroit de la tombe, vit bientôt le jour; elle avait deux fenêtres sur les côtés, un iconostase du côté est et une porte en fer forgé du côté ouest. Au dessus de la porte figurait l'inscription : "Servante de Dieu Xénie". La tombe fut recouverte d'une dalle sur laquelle fut gravé : "Au nom du Père du Fils et du saint Esprit. Ici repose le corps de la servante de Dieu Xénie Grigorievna, épouse du chantre à la cour, le colonel André Théodorovitch. Elle
perdit son époux à 26 ans, pérégrina 45 ans, vécut en tout 71 ans; elle s'appelait du nom d'André Théodorovitch. Que celui qui m'a connue prie pour mon âme, afin que la sienne soit sauvée. Amen".
Par la suite, lorsque le nombre des visiteurs venant s'incliner sur la tombe de la bienheureuse Xénie s'accrut dans des proportions considérables on adjoigna à la chapelle une galerie vitrée, et des prêtres assurèrent jour et nuit une permanence dans la chapelle, afin de célébrer des panikhides pour la bienheureuse Xénie sur la demande des visiteurs.
Rappelons à ce propos la merveilleuse coutume du peuple orthodoxe de faire célébrer des panikhides pour les serviteurs de Dieu, vénérés par le peuple, mais non encore canonisés. L'Église orthodoxe nous enseigne que tous ceux qui vivent dans la foi de Jésus Christ, qu'ils soient vivants ou défunts, tous constituent une même société, une seule famille. Aussi, les frères en Christ doivent-ils s'entraider à la manière des membres d'une famille; les vivants doivent aider les défunts et inversement. Les vivants aident leurs frères et sÏurs par leurs prières et en les faisant participer au sacrifice non sanglant; quant aux défunts serviteurs de Dieu ils assistent également par leurs prières ceux qui sont encore en vie.
DON DE CLAIRVOYANCE ET MIRACLES DE LA BIENHEUREUSE XÉNIE
1 La bienheureuse Xénie vint un jour rendre visite à madame Krapivina. Accueillie avec joie par la maîtresse de maison et par toutes les personnes présentes, Xénie conversa quelque temps, puis, en prenant congé, elle dit à madame Krapivina. : "Krapiva (l'ortie) est bien verte, mais bientôt elle sera fanée". Personne ne prêta attention à cette remarque. Peu de temps après, la jeune femme, resplendissante de santé, tomba malade et mourut. On se souvint alors des paroles de Xénie, dont la prédiction se trouvait ainsi accomplie.
2 La bienheureuse arriva un jour chez une de ses connaissances, madame Parascève Antonova, à qui elle avait fait don autrefois de sa maison et lui dit : "Te voilà, ici, en train de repriser des chaussettes, alors que Dieu t'envoie un fils ! Cours vite au cimetière de Smolensk !"
Antonova, connaissant Xénie depuis son jeune âge et sachant qu'elle ne parlait jamais en vain, se dépêcha vers le cimetière de Smolensk. Dans une rue de l'île Vassilievsk, adjacente au cimetière, elle vit un grand rassemblement de personnes. En s'approchant, elle apprit qu'un cocher venait de faire tomber une femme enceinte qui fut libérée quelques instants plus tard, ici-même, et mourut, en laissant à la grâce de Dieu l'enfant auquel elle venait de donner la vie.
Touchée par cette histoire, attendrie devant l'enfant, Parascève Antonova le prit dans ses bras et l'emmena chez elle. Par la suite, il fut impossible de savoir à qui appartenait l'enfant, en dépit des efforts déployés par madame Antônova et la police de Pétersbourg. L'enfant resta ainsi avec celle qui en avait assumé la charge dès le début. Il reçut une bonne éducation et trouva une excellente situation; il était le fils le plus attentif et le plus aimant pour sa mère adoptive, et il conserva, sa vie durant, une pieuse reconnaissance à la bienheureuse Xénie.
3 Non loin de la chapelle de la bienheureuse Xénie se trouve la tombe d'Evdokïa Gaïdoukova, décédée en 1827. Elle figurait au nombre des personnes que la bienheureuse affectionnait et auxquelles elle rendait quelques fois visite. Un jour, au cours d'une de ces visites, survenant aux environs de l'heure du repas, Xénie fut invitée à se mettre à table. À la fin du repas, Evdokïa se confondit en remerciements devant la bienheureuse pour l'avoir honorée de sa visite et, également, en excuses à cause de l'insignifiance de sa collation, en prétendant n'avoir rien pu préparer ce jour-là. "Merci beaucoup pour ta collation, petite mère !" dit Xénie "mais pourquoi dis-tu un mensonge ? Tu as eu peur de me faire goûter à ton canard". Evdokïa se trouva très confuse, car elle avait, en effet, ce jour-là un canard au four, qu'elle conservait pour son mari. Evdokïa s'affaira et se précipita pour servir le canard à la bienheureuse. Mais celle-ci l'arrêta : "Non, non ! Je n'ai pas besoin du canard. Je sais bien que tu aurais été très contente de me l'offrir, mais tu crains ton mari. Ce n'est pas la peine de le mettre en colère". Son mari était en effet un ivrogne et avait un caractère très brutal.
4 La famille Goloubev, comprenant la veuve et sa fille, unique, excellente et belle jeune fille de 17 ans, appartenait aussi au nombre des personnes qui bénéficiaient de la faveur de Xénie.
Un jour Xénie arriva chez eux au moment où la mère et la fille, attablées, préparaient le café. Elle s'adressa à la jeune fille : "Ma petite beauté, que fais-tu là avec ce café, alors que ton mari est en train d'enterrer sa femme du côté de la Okhta. Cours vite là-bas !"
"Comment", répondit la jeune fille, "je n'ai même pas de fiancé, et toi, tu me donnes déjà un époux et qui, plus est, enterre sa femme."
"Vas-y !" dit énergiquement la bienheureuse qui n'aimait pas la contradiction.
Les Goloubev se mirent donc en route. À l'approche du cimetière, elles virent un cortège funèbre et se joignirent à lui. C'étaient les obsèques d'une jeune femme, décédée en couches, épouse d'un médecin. Les Goloubev assistèrent à la Liturgie, puis suivirent le cortège jusqu'à la sépulture. Les obsèques terminées, les gens commencèrent à se disperser. Les Goloubev étaient parmi les derniers à partir, quant soudain elles se trouvèrent en face du jeune veuf épleuré. Sa résistance venait de s'effondrer, il perdit connaissance et tomba littéralement dans les bras des Goloubev qui s'étaient portés vers lui en le voyant défaillir. Elles l'aidèrent à retrouver ses esprits, firent connaissance et, un an plus tard, la jeune Goloubev épousa le docteur.
Leur existence fut paisible et heureuse. Ils gardèrent leur vie durant un pieux souvenir de leur bienfaitrice et recommandèrent à leurs enfants de vénérer la bienheureuse.
5 La veille de Noël 1761, la bienheureuse Xénie parcourait les rues de Pétersbourg très préoccupée et criait à tous :"Faites des blini (crêpes), faites des blini, bientôt toute la Russie fera des crêpes !"
Les habitants, intrigués, ne comprenaient rien à cela.
Le lendemain, le 25 décembre 1961, une terrible nouvelle se répandit dans Pétersbourg: l'emperatrice Élisabeth décédait brusquement.
6 Dans l'un des offices du district de Gdovsk de la province de Pétrograd travaillait M. K. comme fonctionnaire; il était d'origine polonaise et de confession catholique-romaine. Sa femme était russe orthodoxe. Ils furent très heureux les premières années de leur mariage. Le Seigneur leur avait accordé une famille nombreuse. Mais, peu à peu, le poids des charges fut lourdement ressenti, et la pauvreté s'installa dans la famille, malgré les efforts de l'épouse pour soutenir les ressources du foyer : elle avait appris la couture et avait monté chez elle un petit atelier.
Entre-temps, son époux, qui avait été calme et rempli de joie de vivre les premières années de leur mariage, devint nerveux et marqua de plus en plus vivement son mécontentement des conditions de sa vie . Il commença à s'absenter de la maison, et même ne plus rentrer la nuit. Les conséquences d'une telle situation ne tardèrent pas à se manifester. M. K. perdit son emploi, et sa femme, épuisée physiquement et moralement, tomba gravement malade. Les médecins diagnostiquèrent la tuberculose. La pauvre femme entrevoyait avec angoisse leur avenir : ses nombreux enfants aux soins d'un veuf sans travail. Elle versait des larmes en priant le Seigneur de corriger son époux et de lui donner à elle assez de santé pour élever encore quelque temps ses enfants. Alitée, elle avait demandé entre-temps à son mari d'écrire à Pétersbourg à sa vielle connaissance Marie O.P., en lui demandant d'aller au cimetière sur la tombe de la bienheureuse Xénie et d'y faire célébrer une panikhide, en priant pour son mari et pour le recouvrement de sa propre santé. Aussitôt après avoir reçu la lettre, O.P., s'en fut sur la tombe de la bienheureuse, elle fit célébrer une panikhide, pria et préleva un peu d'huile de la veilleuse et un peu de terre de la tombe et expédia le tout à la malade. Celle-ci plaça le sachet avec la terre sous son oreiller et elle oignit avec l'huile plusieurs fois sa poitrine. Dès lors, l'état de santé de la malade s'améliora rapidement. Un mois plus tard, elle était complètement guérie; quant à son mari, il obtint une nouvelle place, et meilleure, à Kovno où la famille s'installa et vécu ensuite des jours heureux.
7 Une personne de haut rang tomba un jour gravement malade(Le successeur au trône impérial, le tsètsarèvitch Alexandre Alexandrovitch (futur Alexandre III)). Sa vie était en danger. Son épouse lui prodiguait des soins constants, en demeurant en permanence auprès de lui.
Elle fut abordée un jour par le serviteur préposé au chauffage de leurs appartements qui lui demanda la permission de lui donner un conseil. Ayant obtenu cette permission, il expliqua qu'il fut lui-même autrefois très malade et qu'il fut guéri après qu'on lui ait apporté un peu de terre provenant de la tombe de la bienheureuse Xénie. Sur ces paroles, il tendit un petit sachet contenant de cette terre et demanda de la placer sous l'oreiller du malade qui avait conquis une affection générale par sa bonté et son abord simple.
L'épouse du malade fit selon la demande du bon serviteur.
La nuit, assise au chevet de son époux, il lui arriva de s'oublier, et elle eut une vision. Devant elle se tenait une vieille femme à l'aspect étrange, vêtue d'une robe peu ordinaire, qui lui dit : "Ton époux sera guéri. L'enfant que tu portes en toi maintenant sera une fille. Appelez-la en mon nom Xénie. Et elle préservera votre famille de tous les maux".
Lorsque l'épouse du malade revint à elle, la femme n'était plus là.
Tout ce qu'avait annoncé la bienheureuse Xénie à l'épouse, en lui apportant la consolation et l'annonce de la bonne nouvelle, se réalisa à la lettre.
Le malade se rétablit; l'enfant suivant était une fille, et fut appelé Xénie.
En mémoire du secours que lui avait apporté la bienheureuse Xénie, l'épouse reconnaissante et pieuse venait tous les ans sur la tombe et faisait célébrer une panikhide. Ni la quantité, ni la complexité de ses activités et obligations ne pouvaient l'éloigner de l'accomplissement de cet acte de gratitude.
Un fait singulier est à noter : quelques mois après que leur fille Xénie fut mariée, la famille fut frappée par un terrible malheur. Le père, guéri autrefois à la suite de la prédiction de la Bienheureuse, tomba malade et décéda en pleine force de l'âge.
8 En 1911 à Novossibirsk une femme du nom de Xénie se trouva atteinte du cancer de la poitrine. Son mal et ses souffrances progressaient très rapidement, et les médecins, qui n'entretenaient plus d'espoir de guérison, se refusaient, on ne sait pour quelle raison, d'adoucir ses douleurs.
La malade demanda que l'on écrive au recteur de la chapelle du cimetière de Smolensk à Pétersbourg, afin de célébrer une panikhide pour la bienheureuse Xénie, avec des prières pour la malade Xénie.
Cependant, l'état de la malade avait empiré, et elle ne pouvait, ni parler, ni remuer la main. En soulevant sa tête, on arrivait à lui faire prendre un peu d'eau. Le 21 juillet arrivait du cimetière de Smolensk une lettre, informant que la panikhide avait été célébrée, et également un colis contenant deux flacons avec de l'huile, provenant de la veilleuse et un peu de terre de la tombe. Mme O.V.K. transmis immédiatement à la malade un flacon d'huile et la terre et garda l'autre flacon pour soigner ses jambes malades.
Le sachet de terre fut placé sous l'oreiller de la malade, sa poitrine fut ointe avec l'huile. Le soir, l'onction fut répétée. À l'étonnement de tous, la malade dormit cette nuit très calmement, ce qui né s'était produit depuis longtemps. Le 22 juillet au matin, la malade demanda le flacon d'huile et oignit elle-même sa poitrine. Au bout de deux trois jours un véritable miracle s'opéra, devant les personnes présentes : la malade se leva du lit, franchit la chambre à coucher, une partie du couloir et s'arrêta à l'entrée de la salle à manger, éprouvant quelque fatigue. Le lendemain, elle vint aisément dans la salle à manger, ne ressentant plus aucune douleur dans sa poitrine.
à suivre