NUMÉRO 105
Avril 2004

 Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de

S.B. Mgr. Nicolas

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Hiéromoine Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
cassien@orthodoxievco.info

 SOMMAIRE

NOUVELLES

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DE THOMAS

LA FOI DES SAINTS

LES PÈRES DE L'ÉGLISE (suite) :

SAINT AMBROISE DE MILAN

SAINT RABAN MAUR

CHRISTIANISME OU ÉGLISE ? (suite et fin)

LA FOI DES SAINTS (suite)

UN PEU D'HISTOIRE

QUESTIONS ET RÉPONSES


NOUVELLES

Des mois ont passé depuis le dernier bulletin faute de temps et de moyens financiers. Je passe mon temps à aller chercher des voitures d'occasion en Allemagne pour les revendre à travers notre association. Avec l'argent gagné, nous aidons la mission au Cameroun.
D'ailleurs, un autre voyage au Cameroun est prévu, mais j'en ignore encore la date exacte.
Il a fallu aussi changer le photocopieur, qui est tombé en panne, et le remplacer par un reprocopieur. Cela nous coûtera 2000 euros qu'il faudra payer petit à petit. En attendant de vivre comme des anges, il faudra faire face aux problèmes terrestres mais avec l'aide de Dieu, et la foi bien sûr, tout s'arrange toujours.
En allant en Allemagne, j'en profiterai pour passer en Suisse célébrer une divine Liturgie. D'ailleurs, nous y avons déjà célébré la divine Liturgie le dimanche de sainte Marie l'Égyptienne. Deux moniales grecques en visite en France, m'y ont accompagné.
Je souhaite à tous une Pâque dans la joie !
Christ est ressuscité !

hiéromoine Cassien

Dans la chair, Tu T'es endormi comme un mortel, ô Roi et Seigneur. Le troisième jour Tu es ressuscité, Tu as relevé Adam de la corruption, et Tu as anéanti la mort. Ô Pâque incorruptible, ô salut du monde !
Exapostilaire de Pâque

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DE THOMAS

saint Syméon le Nouveau Théologien (42 homélie)


Mes bien-aimés frères, la Pâque est arrivée, jour plein de l'allégresse de la résurrection du Christ. Elle est la cause de toute la joie donnée une fois l'an, ou je dirai mieux, chaque jour et en tout temps à ceux qui connaissent le mystère de la résurrection. Elle a rempli nos cÏurs d'une joie et d'une allégresse indicibles; elle a mis fin au labeur du jeûne très précieux, et je dirai plus, elle a parfait nos âmes et elle les a consolées. Elle a appelé tous les fidèles au repos et à la réjouissance, comme vous les voyez, et puis elle s'en est allée.
Rendons au Christ des actions de grâces. Il nous a rendus capables de parcourir l'étendue du jeûne et nous a amenés dans la joie au port de sa résurrection. Tous, rendons Lui grâces : ceux qui ont observé le jeûne, qui ont mené avec zèle et ardeur le combat pour les vertus et ceux qui dans cette lutte ont été pusillanimes sans grandeur d'âme, à cause de leur faiblesse. Car c'est Lui qui couronne ceux qui luttent et les rétribue au-delà de leur attente. C'est Lui aussi qui accorde aux faibles son pardon, car Il est miséricordieux et Ami de l'homme. Il considère les dispositions et les intentions de nos âmes beaucoup plus que les peines de nos corps avec lesquels nous nous exerçons et luttons pour les vertus.
Dieu rétribue chacun de nous selon notre intention et distribue les charismes de l'Esprit. Parmi ceux qui luttent avec zèle, certains Il les rend célèbres et glorieux, pendant qu'Il en laisse d'autres dans l'humilité pour qu'ils se purifient davantage.
Et maintenant, si vous le voulez bien, nous allons méditer et examiner avec soin, quel est le mystère de la résurrection du Christ notre Dieu, qui s'opère mystiquement en nous et en tout temps, si nous le désirons, c'est-à-dire comment Christ est enseveli en nous comme en un sépulcre; comment Il S'unit à nos âmes, comment Il ressuscite et nous ressuscite avec Lui; comment après avoir été pendu sur la croix et cloué sur elle le péché du monde, Christ notre Dieu est descendu dans les régions les plus profondes de l'enfer. Comment après en être remonté, Il a réintégré son Corps immaculé – qu'Il n'avait pas abandonné en descendant chez Hadès – et comment aussitôt après Il ressuscita des morts, monta aux cieux en gloire avec une grande puissance. Car il en va de même pour nous, quand nous quittons ce monde, nous imitons les souffrances du Seigneur, et nous entrons dans le tombeau de la pénitence et de l'humilité. C'est alors que le Christ Lui-même descend des cieux en entre dans nos corps comme dans un tombeau et là Il S'unit à nos âmes manifestement mortes et les ressuscite. Et à celui qui ressuscite avec Lui, Christ lui donne la grâce de voir la gloire de sa résurrection mystique.
La résurrection du Christ, c'est la résurrection de chacun de nous gisant mort dans le péché. Car il était impossible que le Christ ressuscita – comme cela est écrit alors qu'Il n'a jamais péché, qui n'a jamais altéré tant soit peu sa gloire ? Et comment pouvait être glorifié Celui qui est au-dessus de toute gloire, au-dessus de toute pouvoir, de toute autorité ?
Dans la résurrection et dans la glorification du Christ, comme on l'a dit, sont réalisées, manifestées et montrées notre propre résurrection et notre glorification. Par le fait d'avoir assumé ce qui était notre, c'est-à-dire notre humanité, tout ce que le Christ a accompli en notre faveur Il l'a appliqué à Lui-même, l'a fait sien.
La résurrection de l'âme c'est l'union avec la vie.
Un corps inanimé, s'il ne reçoit pas en lui l'âme vivante, s'il ne s'unit pas indissolublement à elle, ne peut vivre seul de par lui-même; de même l'âme ne peut vivre seule, de par elle-même, si elle ne s'unit pas indiciblement et sans confusion avec Dieu, qui est la source de la vie véritable et éternelle.
Bien que spirituelle et immortelle par nature, l'âme demeure morte, inerte, tant qu'elle ne s'est pas unie au Christ. Tant qu'elle n'a pas vu qu'elle a été unie à Lui, qu'elle a été ressuscitée, tant qu'elle n'en a pas eu conscience, qu'elle ne l'a pas senti.
Il n'y pas de connaissance sans vision et de vision sans sensation. Autrement dit, tout d'abord on voit une chose et en la voyant on la connaît pour la sentir ensuite. Je dis cela à propos des choses spirituelles, parce que dans les corporelles, la sensibilité existe sans la vision.
Un aveugle par exemple, heurte une pierre, il la sent, tandis qu'un mort ne sent rien.
Dans les choses spirituelles, si l'intellect n'entre pas en contemplation, s'il ne contemple pas les choses qui sont au-delà de toute pensée, il ne eut sentir l'action mystique qu'elles produisent.
Celui donc qui prétend sentir les choses spirituelles avant que d'avoir contemplé ce qui est au-delà de l'intelligence, de la raison, de la pensée, ressemble à l'aveugle qui sent les choses bonnes ou mauvaises qu'il subit sans pour cela connaître les objets qui se trouvent à la portée de sa main ou à ses pieds, ni les choses qui lui dispensent la vie ou lui causent la mort, du fait qu'il ne jouit pas de la vue pour les voir et les connaître. Quelquefois même, il brandit son bâton pour frapper son adversaire et c'est son ami qu'il touche, pendant que l'ennemi se moque de lui.
Beaucoup d'hommes croient en la résurrection du Christ, mais peu la voient clairement. Et ceux qui ne voient pas la résurrection du Christ, ne peuvent pas non plus adorer Jésus Christ comme saint et Seigneur.
Paul le divin dit que nul ne peut dire Seigneur Jésus si ce n'est dans le saint Esprit. Et ailleurs il est dit aussi «Dieu est Esprit et c'est en esprit et en vérité qu'on doit L'adorer.»
En effet, la parole sacrée, qui revient souvent sur nos lèvres ne dit pas «ayant cru en la résurrectionÉ» mais bien «ayant vu la résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus Christ, seul sans péché.»
Et pourquoi le saint Esprit, nous exhorte-t-il à dire que nous avons vu la résurrection, alors que nous ne l'avons pas vue, car le Christ est ressuscité voici déjà mille ans et qu'alors nul ne L'a vu ressuscité ?
La sainte Écriture nous ferait-t-elle mentir ? Loin de nous ce blasphème ! Tout au contraire, elle nous recommande de ne dire que la vérité, à savoir que la résurrection du Christ se fait en chaque croyant, qu'elle ne se fait pas simplement, mais que c'est à chaque heure que le Christ ressuscite en nous, qu'Il resplendit dans l'éclat, dans les éclairs de son Incorruptibilité et de sa Divinité.
La Présence lumineuse de l'Esprit nous montre, telle une aurore qui se lève, la résurrection du Maître et nous donne surtout la grâce de voir le Christ Lui-même ressuscité.
Voilà pourquoi nous chantons aussi : «Le Seigneur-Dieu nous est apparu...» Et pour confesser son second avènement, nous ajoutons : «Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur...»
À ceux donc auxquels le Christ ressuscité est apparu, c'est spirituellement qu'Il S'est montré à eux et c'est avec les yeux spirituels qu'il a été vu. Car quand le Christ vient en nous, par la grâce du saint Esprit, Il nous ressuscite, alors que nous étions morts, Il nous vivifie et nous donne de Le voir en nous, tout entier, vivant, immortel, incorruptible. En outre, Il nous donne la grâce de connaître clairement, qu'Il nous a ressuscités et nous a glorifiés avec Lui, comme d'ailleurs la sainte Écriture l'affirme.
Tels sont les divins mystères des chrétiens.
Telle est la puissance cachée de notre foi, que les incrédules ne voient ni ne peuvent voir, de même que ceux qui doutent ou croient à moitié.
Incrédules, hésitants, sceptiques sont ceux qui ne manifestent pas leur foi par leurs oeuvres. Sans les oeuvres, les démons aussi croient et confessent que le Christ est Dieu. «Nous savons, disent les démons, que Tu es le Fils de Dieu» (Mc 3,12), et aussi : «Ces hommes sont les serviteurs du Dieu très-haut.» (Ac 16,17). Mais une telle foi est inutile aux démons comme aux hommes. Une telle foi ne porte aucun fruit, car selon l'Apôtre elle est morte. «La foi sans les oeuvres est morte, de même que les oeuvres sans la foi.» (Jac 2,20).
Quand la foi est-elle mort ?
Tout simplement, quand elle ne porte pas en elle le Dieu qui féconde, quand elle n'a pas acquis le Christ qui a dit : «Celui qui M'aime, garde mes commandements. Moi et mon Père nous viendrons et ferons en lui notre demeure.» (Jn 14,23).
Christ par sa Présence ressuscite les morts.
La foi vivifie, rend capable celui qui la possède de voir le Christ ressusciter en lui et le ressuscitant avec lui.
Voilà pourquoi la foi peut être morte et morts ceux dont la foi est sans ouvres.
Bien avant la promulgation des commandements du Christ, la foi a fait passer beaucoup d'homme de la mort à la vie, elle leur a montré le Christ Dieu.
Ceux qui gardent les commandements et les observent jusqu'à la mort, sont à leur tour gardés par les commandements. Si certains reviennent à leurs anciens péchés c'est qu'ils ont perdu la foi, se sont privés du Christ, la richesse véritable.
Pour ne pas courir les mêmes risques, gardons les commandements du Christ, afin de jouir des biens présents et futurs : La contemplation du Christ !
Puissions-nous tous y parvenir, par la grâce de notre Seigneur Jésus Christ. À Lui gloire dans tous les siècles. Amen.

Reçois chaque jour ce qui te profite chaque jour. Ainsi vis chaque jour pour être digne de recevoir (les saints Mystères), celui qui n'est pas digne de recevoir chaque jour n'est pas digne de recevoir ces mêmes mystères après une année. Saint Job offrait chaque jour un sacrifice pour ses enfants, de crainte qu'ils ne pèchent dans leur cÏurs ou bien par la parole. Il faut que vous compreniez donc, qu'aussi souvent que le sacrifice est offert, la mort du Seigneur, l'Ascension du Seigneur sont annoncées, ainsi que le pardon des péchés, car ce Pain que vous recevez est le Pain de la Vie Éternelle, et non un pain ordinaire. Celui qui est malade a besoin du remède. C'est notre maladie que d'être soumis au péché. Le remède est dans le sacrement céleste et vénérable.
Saint Ambroise de Milan


LES PÈRES DE L'ÉGLISE (suite)

SAINT AMBROISE DE MILAN

Athanase Fradeaud

Lorsqu'un pieux chrétien orthodoxe s'arrête à Trèves (Rhénanie-Palatinat), il ne manque pas de s'attarder pieusement parmi les ruines romaines, sans oublier l'antique cathédrale du lieu qui remonte au IVe siècle. Il vient s'y recueillir et prier Dieu de lui accorder une part du courage de son évêque d'alors, lequel y accueillit saint Athanase lors de son premier exil. Il s'identifie à tous les chrétiens d'Occident qui vinrent prendre auprès de lui, tant de leçons d'ascétisme, de courage et de conséquence. L'autre but d'un tel pèlerinage est de s'incliner sur les lieux de la naissance d'Ambroise de Milan.
Car c'est à Trèves aussi que naquit le futur saint hiérarque. C'était en l'an 333, ap. J.C., alors que son père y dirigeait la préfecture prétorienne pour les Gaules. Sa mère était du nombre de ces admirables chrétiennes, parmi lesquelles se comptent celles de saint Jean Chrysostome et de saint Basile.
À la mort de son époux, elle vint se fixer à Rome avec ses trois enfants, deux garçons et une fille, à qui le pape Libère donna le voile des vierges. Dans ce milieu chrétien, aussi aisé qu'austère, Ambroise mena une jeunesse droite, consacrée aux études classiques et juridiques. Aussi, sa carrière fut-elle rapide et brillante. Elle le mena rapidement, à trente ans, au premier poste de Milan. Ce jeune préfet, par son intégrité et son énergie, fit l'unanimité autour de son nom, image humaine de ce que serait plus tard l'union de tous autour de son nom lorsque l'Église locale élirait son évêque.
C'est à ce moment là que a vie d'Ambroise bascula. Auxence, l'évêque de Milan laissait un bien triste héritage. Cet évêque n'avait pu se maintenir à son poste, contre vents et marées, que par son habilité dans une politique tortueuse, tant il persistait dans son erreur arienne. C'est dire combien l'élection de son successeur s'annonçait houleuse. Les pronostics humains, eux, ne pouvaient que prévoir l'affrontement des deux partis en présence : celui des ariens et celui des orthodoxes. Comme préfet, Ambroise s'était vu chargé du maintien de l'ordre, sans doute pour éviter le pire. Lui n'était pas électeur, n'étant point baptisé et encore catéchumène. Ce fut alors que le doit de Dieu le désigna aux soufrages unanimes par la voix d'un enfant qui cria : «Ambroise, évêque !» Et ce cri, repris par la foule, forma l'union de tous.
Mais on dut lui faire violence pour qu'il accepte, tant, il objectait qu'il n'était encore que catéchumène. Il dut pourtant s'incliner devant cette manifestation inattendue qui faisait resplendir miraculeusement le principe patriarcat orthodoxe de Rome : élection par le clergé et le peuple symbolisant la volonté humaine), confirmation par la hiérarchie (à l'image de la Volonté divine).
Ambroise reçut le saint baptême et, huit jours après, fut consacré évêque. C'était le 7 décembre 374. L'Église de Milan venait de se doter d'un chef qui allait l'orner d'un vif éclat et dont l'influence se fera sentir jusqu'à nos jours.
L'image de l'appel de notre saint, jadis fonctionnaire intègre et homme honnête ressemble pour une part, à la désignation apostolique de saint Paul de Tarse car choisi et brusqué par le Seigneur. En effet, toujours catéchumène à trente ans, Ambroise était de la société de son temps imparfaitement christianisée.
Une nouvelle vie commençait pour Ambroise. Utilisant la conscience droite, qui lui était devenu comme une seconde nature, il se mit à apprendre son métier d'évêque. Il ne se contenta pas de transposer son sens de la gestion humaine dans l'administration épiscopale, s'attachant à prendre l'évangile au mot. Aussi, distribuant ses biens aux pauvres, il se soumit à une vie austère et studieuse. Il se met à étudier la théologie sous la direction du prêtre Simplicien et commence à s'imprégner des écrits de saint Athanase, de saint Basile, de saint Cyrille de Jérusalem, sans oublier saint Grégoire de Nazianze et saint Hippolyte.
C'est dire que tout son temps fut partagé entre l'étude des sacrées, où il avait tout à apprendre, le gouvernement de son Église et le soin des affaires de son peuple. Il devait même prendre soin des intérêts des princes et de l'empire dont il acceptait la protection selon le principe orthodoxe de la synergie. Si sa sollicitude s'étendait au bien de l'état qui protégeait l'Église, il n'admet jamais l'empiètement du pouvoir civil sur les choses de Dieu. Malgré les interventions vigoureuses, qui furent nécessaires pour garder cette liberté, le jeune Gratien (375-383) le révérait comme un père. Trois fois, il entreprit pour Valentien II, le voyage des Gaules. il il fut l'ami de Théodore.
L'histoire de ce monde a surtout retenu l'action d'Ambroise pour affirmer l'indépendance de l'Église vis à vis de l'état. L'évêque de Milan rappela en paroles et en actes que «l'empereur est dans l'Église, il n'est pas au-dessus.» L'histoire de l'Église va plus loin et souligne l'application, par ce saint évêque, du principe orthodoxe de la «mutualité» selon laquelle «l'empereur est un de l'Église» et «le patriarche un citoyen de l'état».
C'est au nom de tels principes que saint Ambroise sut réagir lors de deux exemples que l'histoire nous a conservés. Le premier concerne le jeune empereur Valentiens II qui, pressé par sa mère arienne Justine, intima au hiérarque de livrer son église. Ambroise répondit à ceux qui lui transmettaient cet ordre : «Allez dire à votre maître, qu'un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu.» Il s'enferma alors dans l'église, entouré du peuple décidé à mourir avec lui; et, du dimanche des Palmes au Jeudi saint, ils résistèrent ainsi aux troupes qui avaient investi l'église, en n'ayant pour armes que la prédication enflammée de leur pasteur et le chant des psaumes et des hymnes.
Le deuxième exemple se situa quelques années plus tard, alors, alors que l'empereur Théodose était au faîte de sa gloire et fit réprimer avec une cruauté inutile une émeute qui s'était déclenchée à Thessalonique, faisait massacrer plus de sept mille personnes. La nouvelle parvient à Milan et, lorsque l'empereur, en visite dans la métropole italienne, se présenta à la porte de la cathédrale pour assister à la divine Liturgie, le saint évêque, interprète du divin courroux, ne craignit pas de lui en interdire l'entrée et de l'excommunier pendant plus de huit mois. Respectueux de la discipline de l'Église, Théodose devant qui tout le monde tremblait, se soumit humblement à la pénitence publique. Le jour de la Nativité, en 390, il s'approcha à nouveau de l'église, se prosternant à terre aux pieds d'Ambroise, pleurant en suppliant d'être à nouveau jugé digne d'approcher des saint mystères. Après avoir obtenu le pardon de l'évêque, au moment de la communion, il pénétra dans le sanctuaire pour communier avec les clercs, comme c'était la coutume à Constantinople. Ambroise se retourna vers lui et l'humilia publiquement une seconde fois, en lui disant : «Sors d'ici et demeure à ta place parmi les laïcs, car la pourpre n'institue pas les prêtres mais des empereurs.» Sans répliquer, Théodose sortit alors et se rangea parmi les pénitents, tant son respect pour Ambroise était grand. La leçon avait tellement porté que, même de retour à Constantinople, jamais plus il n'osa entrer dans le sanctuaire pour communier.
Ces faits ne doivent pas nous dissimuler que saint Ambroise fut avant tout pasteur et père de ses fidèles. Lorsqu'un pécheur venait vers lui pour se confesser, il le prenait dans ses bras et le baignait de ses larmes. Il avait puisé dans l'évangile de saint Luc le respect pour ce qui est fragile, et donc la tendresse pour le pécheur : «Donne-moi – écrit-il – d'avoir compassion chaque fois que je serai témoin de la chute d'un pécheur, que je ne châtie pas avec arrogance; mais que je pleure et que je m'afflige». Son coeur paternel se révèle aussi tout entier dans le sermon qu'il prononça aux funérailles du jeune empereur Valentinien II, assassiné en 392 : «Seigneur et Dieu, on ne peut désirer mieux pour les autres que l'on ne désire pour soi-même. Aussi, je Te supplie : ne me sépare pas, de grâce, après la mort, de ceux que j'ai si tendrement aimé sur la terre.» Ce pasteur qui sait faire taire sa sensibilité quand la justice est bafouée, lorsque l'ordre de l'Église est violé, même par un empereur, sait être d'une délicatesse exquise vis-à-vis du plus humble pécheur.
Missionnaire, saint Ambroise le fut aussi. Il travailla à l'évangélisation de la tribu germanique des Macromans et baptisa la reine Frigitil qui s'était adressée à lui. Il n'est donc pas étonnant que beaucoup de ses écrits proviennent de son ministère d'enseignement. L'initiation à la foi chrétienne orthodoxe, la préparation au baptême jouent un rôle considérable dans la vie de l'évêque de Milan. Il explique aux néophytes les sacrements et la liturgie en se référant aux textes bibliques, en commentant les rites du baptême et du saint Sacrifice. Ajoutons à cela qu'il ne négligeait pas de présider certains conciles locaux, pour bien comprendre que l'influence de son charisme spirituel dépassait les limites de sa métropole épiscopale.
C'est également Ambroise qui eut la joie d'accueillir dans l'Église celui qui deviendra le bienheureux Augustin d'Hippone. Augustin fut d'ailleurs le seul à le trouver "trop épiscopal". Sans doute, saint Ambroise tenait-il à réformer, pour son bien, le jeune rhéteur ambitieux en le mettant à l'épreuve. Nul n'était moins fonctionnaire que cet ancien administrateur romain qui avait rejeté le vieil homme. N'écrivait-il pas dans son «Traité sur Naboth» : «Ce n'est pas de ton bien que tu distribues aux pauvres, c'est seulement sur le sien que tu lui rends. Car tu es seul à usurper ce qui est donné à tous pour l'usage de tous. La terre appartient à tous et non aux riches, mais ceux qui n'usent pas de leur propriété sont moins nombreux que ceux qui en usent. Ainsi, tu paies ta dettes, bien loin de faire des largesses gratuites.»
Malgré ses multiples activités, ce grand hiérarque composa de nombreux ouvrages, principalement exégétiques, catéchétiques et ascétiques. Par eux, il fit connaître à la partie occidentale de l'Église toute la richesse qui avait pris naissance dans sa partie orientale et s'y était grandement développée. Il transmettait aux autres ce qu'il avait acquis après son baptême, comme nous l'avons vu.
En ce qui concerne l'exégèse, il composa les «Six livres sur l'Hexameron», à l'image de l'ouvrage analogue de saint Basile, ainsi que divers traités sur les personnages bibliques, des recueils d'homélies, des commentaires sur certains psaumes et surtout, en cette matière, un long «Exposé de l'Évangile selon saint Luc» en dix livres.
Pour ce qui est de la morale, le plus important traité du saint reste «Des offices des ministres,» première synthèse du genre en Occident.
Là où Ambroise se révèle le plus, c'est dans son souci de promouvoir la vie chrétienne, la voie de l'état angélique de la virginité surtout, l'une des plus belles conquêtes de la vie en Christ sur les moeurs païennes. Il en traite avec une délicatesse exquise, puisée sûrement dans sa dévotion envers l'Enfantrice de Dieu. Nous possédons encore quatre de ces écrits :
1° «Trois livres sur les Vierges à sa soeur Marcellina» composés en 377 à la prière de sa sÏur qui, dès 353, reçu le voile des vierges des mains du pape Libère;
2° «Sur les Vierges», traité écrit vers 378 en réponse aux reproches qu'on lui faisait de pousser trop les jeunes filles vers la vie monastique;
3° «De l'institution des Vierges,» discours pour l'entrée dans la vie monastique de la vierge Ambrosia (391-392);
4° «Exhortation à la virginité,» remaniement d'un discours prononcé en 393.
À l'esprit de ces quatre traités, on peut joindre celui qu'il écrivit vers 377-378 intitulé «Sur les veuves» où il recommandait comme le meilleur, l'état de viduité de préférence aux secondes noces.
Saint Ambroise n'était point ce que l'on appelle aujourd'hui un «spéculatif», mais il n'en composa pas moins des traités doctrinaux afin d'instruire les fidèles et combattre certaines erreurs menaçantes pour la foi. On compte ainsi, parmi de telles oeuvres :
— «Cinq livres à Gratien sur la foi» c'est-à-dire sur la Trinité (vers 378);
— «Du mystère de l'Incarnation du Seigneur» contre les ariens (381-382);
— «Sur les mystères,» ouvrage des plus cité, composé de catéchèses faites aux catéchumènes, analogues à celles de saint Cyrille de Jérusalem.
Saint Ambroise écrivit aussi de nombreux discours de circonstance (dont quatre oraisons funèbres) et de nombreuses lettres (on en conserve quatre vingt onze).
Il fut un merveilleux prédicateur, apprécié comme tel par le bienheureux Augustin, pourtant expert en la matière, lequel ne se lassait pas de l'écouter. Mais l'oeuvre de la prédication n'était qu'une partie de son souci liturgique. Il travailla à tout ce qui pouvait embellir les services et introduisit à Milan le chant alterné des psaumes qui avait pris naissance à Antioche. Il est reconnu comme le véritable instaurateur des hymnes liturgiques en Occident. Il en écrivit lui-même plusieurs et composa, pour le chanter, des mélodies selon le chant psaltique. Certains n'ont pas disparu. Le succès de cette oeuvre fut prodigieux et l'on donna, depuis, le nom «d'ambroisiennes» aux compositions qui furent faites selon ce modèle. Aujourd'hui il ne reste plus qu'une douzaine d'hymnes que l'on peut attribuer à l'évêque de Milan.
Au début de l'année 397, bien affaibli, Ambroise eut encore le courage de dicter un commentaire du psaume 43. Arrivé au verset 24 il s'écria : «Il est dur de traîner si longtemps un corps enveloppé des ombres de la mort. Lève-toi, Seigneur, pourquoi dormir ? Me repousseras-tu pour toujours ?» Ce furent les dernières lignes qu'il fit transcrire. L'homme est ici tout entier dans ce dernier cri qui est une prière dÕhumilité. C'est aussi par le sceau d'une telle fin, que Dieu le donne en exemple à tous les évêques chrétiens comme à tous les fidèles orthodoxes.

BIBLIOGRAPHIE :
Aux Éditions «Sources chrétiennes» :
— Saint Ambroise de Milan : «Apologie de David» n° 239 — 24 euros
— «Des Mystères»
— «Des sacrements»
— «Explication du Symbole» ces trois oeuvres sous le n° 25 bis - 24 euros
— «La Pénitence» n° 179 — 28 euros
— «Sur l'évangile selon saint Luc» n° 45 (tome 1) 36 euros n° 52 (tome 2) 22 euros.
Dans d'autres éditions :
— «Exposé sur le psaume 118» (édition «Soleil Levant»)
— «Le chrétien devant la mort» (édition «Les pères dans la foi»)
— «Abraham» (édition «Migne»)
— «Les devoirs» (édition «Les belles lettres»)
— «Le chrétien devant la mort» (édition «DDB»)
— «Richesse et pauvreté» (édition «DDB»)

La véritable influence de la Bible ne peut être mesurée; elle est reconnue seulement en termes de coeurs qui ont été encouragés, de décisions qui ont été changées, d'hommes et de femmes qui, en réponse à ses demandes impénétrables, ont rendu justice, aimé la bonté et marché humblement avec Dieu.
J. Carter Swain

CHRISTIANISME OU ÉGLISE ?
écrit de l'archevêque Hilarion Troïtsky

(suite et fin)


Seul celui qui a une vie ecclésiale sait ce qu'est la vie ecclésiale et il n'a pas besoin de preuves; mais pour celui qui n'en a pas,
c'est quelque chose qui ne peut être prouvé.
Pour un membre de l'Église, le but constant de toute sa vie doit être de s'unir de plus en plus à la vie ecclésiale, et, en même temps, de prêcher l'Église à autrui, sans la substituer par le christianisme, sans substituer la vie par une doctrine sèche et abstraite.
Actuellement, il est trop souvent question de l'insuffisance de vie dans l'Église, de faire revivre l'Église. Un tel langage est
difficile à comprendre et nous avons plutôt tendance à le considérer comme complètement insensé. La vie dans l'Église ne peut jamais être diminuée, car l'Esprit saint demeure en elle jusqu'à la fin des temps (cf. Jn 14,16).
La vie s'y trouve bien dans l'Église et seuls les gens sans Église ne remarquent pas cette vie. La vie de l'Esprit de Dieu est incompréhensible à quelqu'un qui la perçoit seulement avec son intellect; elle peut même lui sembler saugrenue, car elle n'est accessible qu'à la perception spirituelle. Ceux qui ont une manière de pensée psychique ont rarement conscience de la vie
ecclésiale; et pourtant même de nos jours, il existe des fidèles, simples de coeur et de vie pieuse, qui vivent constamment de ce
sentiment de vie abondante et pleine de grâce qui est dans l'Église. Cet atmosphère de vie et d'inspiration ecclésiales peut
surtout être ressenti dans les monastères.
Ceux qui parlent de l'insuffisance de vie dans l'Église se réfèrent en général aux insuffisances de l'administration ecclésiale, aux milliers de documents conciliaires et la suite. Pour tous ceux qui comprennent la vie ecclésiale de façon authentique, cependant, il est clair comme le jour que tous ces documents avec leurs ukases n'affectent pas du tout la profondeur de la vie ecclésiale. La rivière profonde de la vie abondante et pleine de Grâce coule en s'accroissant et donne à boire à tous ceux qui désirent étancher leur soif spirituelle. Cette rivière ne peut être barrer par des "documents."

Non, ce n'est pas de l'insuffisance de vie dans l'Église qu'il faut parler, mais de l'insuffisance de la conscience ecclésiale en
nous-mêmes. Nombreux sont ceux qui vivent une vie ecclésiale, sans même se rendre compte clairement de ce fait. Même si
nous vivons consciemment une vie ecclésiale, nous prêchons peu les bénédictions de cette vie. Avec les gens d'extérieur, nous ne débattons en général que des vérités de l'Église, en oubliant la vie ecclésiale. Nous sommes aussi capables de substituer l'Église par le christianisme, la vie par la théorie abstraite.
Malheureusement, nous n'attribuons pas nous-mêmes beaucoup de valeur à notre Église ni assez à la bénédiction qu'est la vie ecclésiale. Nous ne confessons pas notre foi en l'Église courageusement, clairement, et avec détermination. Tout en croyant en l'Église, nous semblons nous excuser constamment du fait d'y croire encore. Nous récitons la neuvième article du Credo sans une joie particulière ou même avec un sentiment de culpabilité.
Une personne ayant la conscience ecclésiale est aujourd'hui souvent confrontée avec l'exclamation de la poésie en prose de Tourguéniev dans : "Vous croyez encore ? Mais vous êtes une personne complètement arriérée !" Et combien sont-ils assez courageux pour confesser avec fermeté : "Oui, je crois en l'Église une, sainte, catholique et apostolique, j'appartiens à la sainte Église orthodoxe et donc je suis la personne la plus avancée, car c'est seulement dans l'Église qu'il est possible d'avoir cette vie nouvelle en vue de laquelle le Fils de Dieu est venu sur cette terre pécheresse; c'est seulement dans l'Église que l'on peut arriver à la mesure de la stature parfaite du Christ : par conséquent, c'est seulement dans l'Église qu'un vrai progrès est possible !"
N'avons-nous pas plus souvent tendance à répondre à la question : "N'es-tu pas un des disciples du Christ ?" en disant : "Je ne Le connais pas "?

CONCLUSION
Il faut donc considérer comme la nécessité la plus vitale du temps présent la confession ouverte de cette vérité indiscutable
que le Christ a précisément créé l'Église et qu'il est absurde de séparer le christianisme de l'Église et de parler d'une sorte de
christianisme indépendant de la sainte Église orthodoxe du Christ.
Cette vérité, croyons-nous, illuminera pour beaucoup le but final de leur pèlerinage de quête laborieuse; elle leur montrera, non pas par une doctrine sèche, mais par la vie ecclésiale, où ils peuvent vraiment "se dégager des pièges du diable, qui s'est emparé d'eux pour les soumettre à sa volonté." (2 Tm 2,26). Cette Vérité nous aidera aussi à identifier la vie ecclésiale et de "rassembler les enfants séparés" de l'Église, afin qu'ils soient un : comme le Seigneur Jésus Christ l'a dit dans sa prière avant sa Passion.
Nous terminerons notre discours par un parabole du genre employé par les pères saints. L'Église est comme un chêne fort, et un homme en dehors de l'Église est comme un oiseau qui vole. Regardez comment le malheureux oiseau lutte contre un vent fort. Combien son vol est instable ! Tantôt il vole vers le haut, tantôt il est renversé par le vent, ou il se déplace légèrement vers l'avant, pour être à nouveau poussé vers l'arrière. C'est ainsi qu'une personne est emportée par les vents de fausses doctrines.
Mais comme l'oiseau trouve la paix dans les branches touffues de l'arbre et regarde paisiblement passer la tempête rageant à l'extérieur de son refuge, ainsi un homme trouve la paix lorsqu'il court à l'Église. De son refuge tranquille il regarde la tempête féroce à l'extérieur, "près des murs de l'Église" et plaint les gens malheureux qui, à l'extérieur de l'Église, sont dominés par cette tempête et qui tardent à chercher l'abri sous sa grâce abondante, et il prie ainsi le Seigneur : "Réunis-les à ta sainte Église catholique et ApostoliqueÉ afin que eux aussi puissent glorifier avec nous le Nom très honorable et majestueux de Dieu loué dans la sainte Trinité."

"Confession de Dosithée", patriarche de Jérusalem
(Concile de Jérusalem, 1672)

Décret 18
Nous croyons que les âmes de ceux qui se sont endormis se trouvent soit dans le repos, soit dans le tourment, selon les Ïuvres de chacun; car lorsqu'elles sont séparées de leur corps, elles s'en vont immédiatement (sans intermédiaire), soit vers la joie, soit vers la peine et la lamentation; de l'aveu de tous cependant, ni leur réjouissance ni leur condamnation n'est complète : car en vérité c'est après la résurrection générale, lorsque l'âme sera unie au corps auquel elle a appartenu (qu'il fût en bonne santé ou bien malade), que chacun recevra l'achèvement de sa réjouissance ou de sa condamnation.
Et ces âmes qui, bien qu'enveloppées dans les péchés mortels, ne sont pas parties désespérées mais, durant leur vie dans le corps, se sont repenties sans produire les fruits de la repentance – répandre les vraies larmes, veiller et prier à genoux, s'affliger soi-même, venir en aide au pauvre, en un mot manifester par ses oeuvres son amour pour Dieu et pour son prochain (ce que l'Église catholique depuis le commencement appelle justement l'acquittement) –, de telles âmes partent dans l'Hadès et y endurent un châtiment relatif aux péchés qu'elles ont commis. Cependant, par la suprême Miséricorde, par les prières des prêtres et par les bonnes Ïuvres que leurs parents font en leur faveur – et tout spécialement par la très haute efficacité du sacrifice non sanglant qu'offre chacun pour ses parents endormis et que l'Église catholique et apostolique offre chaque jour pour tous sans distinction –, elles peuvent être averties de leur libération future hors de ce lieu, et délivrées; étant entendu, évidemment, que nous ne connaissons point le temps de leur libération. Ainsi, il existe pour de telles âmes une possibilité d'être délivrées de leur cruelle condition, et cela avant la résurrection générale et le Jugement que nous savons et en lesquels nous croyons, sans savoir quand (ils arriveront).

Évêque Nicolaï D. Velimirovitch

LA FOI DES SAINTS

Catéchisme de l'Église Orthodoxe (suite)

CHAPITRE 4


L'ANCIENNE LOI DE DIEU

Il y a trois lois de Dieu : la plus ancienne, l'ancienne, et la nouvelle et dernière.

La plus ancienne lois de Dieu était non-écrite. Elle était imprimée dans les coeurs et consciences des hommes, comme le dit saint Paul au sujet des peuples païens, qui, bien qu'ils n'aient pas la loi (écrite), font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour eux-mêmes, notamment "la loi écrite dans leur coeur, leur conscience en rendant aussi témoignage" (Rm 1,19-20; 2,14-15),
Cette très ancienne loi non-écrite était universelle parmi la postérité d'Adam. Elle a été transmise aussi de génération en génération par les ancêtres de longue vie et gardée vivante comme une tradition sacrée pendant de longs siècles.
Mais l'influence incessante de Satan et la dépravation du genre humain ont fait que cette loi primordiale et naturelle fut effacée du coeur des hommes. C'est pourquoi Dieu promulgua une nouvelle loi, écrite, à travers Moïse, environ 15 siècles avant le Christ. Cette loi écrite, nous l'appellons l'ancienne Loi de Dieu.
Aucune de ces deux lois n'aurait pu sauver l'homme des trois maux principaux : de Satan, du péché et de la mort. Elles n'étaient que des lois préparatoires pour la nouvelle et ultime Loi de Dieu. Et cette nouvelle et ultime Loi de Dieu fut donnée par Jésus Christ.

Q. Qu'appellons-nous l'ancienne Loi de Dieu ?
R. La Loi donnée par Dieu à travers Moïse sur le Mont Sinaï, écrite sur deux tables de pierre et comprenant dix commandements.

Q. Quels sont ces dix commandements ?
R. 1. JE SUIS LE SEIGNEUR, TON DIEU; TU N'AURAS PAS D'AUTRES DIEUX DEVANT MA FACE.
2. TU NE TE FERAS POINT D'IMAGE TAILLÉE, NI DE REPRÉSENTATION QUELCONQUE DES CHOSES QUI SONT EN HAUT DANS LES CIEUX, QUI SONT EN BAS SUR LA TERRE, ET QUI SONT DANS LES EAUX PLUS BAS QUE LA TERRE. TU NE TE PROSTERNERAS POINT DEVANT ELLES, ET TU NE LES SERVIRAS POINT.
3. TU NE PRENDRAS POINT LE NOM DU SEIGNEUR, TON DIEU, EN VAIN.
4. SOUVIENS-TOI DU JOUR DU REPOS, POUR LE SANCTIFIER.
TU TRAVAILLERAS SIX JOURS, ET TU FERAS TOUT TON OUVRAGE. MAIS LE SEPTIÈME JOUR EST LE JOUR DU REPOS DU SEIGNEUR, TON DIEU
5. HONORE TON PÈRE ET TA MÈRE, AFIN QUE TES JOURS SE PROLONGENT SUR LA TERRE.
6. TU NE TUERAS POINT.
7. TU NE COMMETTRAS POINT D'ADULTÈRE.
8. TU NE DÉROBERAS POINT.
9. TU NE PORTERAS POINT DE FAUX TÉMOIGNAGE CONTRE TON PROCHAIN.
10. TU NE CONVOITERAS POINT LA MAISON DE TON PROCHAIN; TU NE CONVOITERAS POINT LA FEMME DE TON PROCHAIN, NI SON SERVITEUR, NI SA SERVANTE, NI SON BOEUF, NI SON ÂNE, NI AUCUNE CHOSE QUI APPARTIENNE À TON PROCHAIN.

Q. Comment ces dix commandements étaient-ils arrangés sur deux tables ?
R. Sur la première table de pierre étaient écrits les quatre commandements qui règlent nos rapports avec Dieu, et sur la seconde table de pierre étaient écrits les six commandements qui règlent nos rapports avec l'homme.

1. LE PREMIER COMMANDEMENT DE DIEU

Q. Qu'est-ce qui nous est commandé par le premier commandement ?
R. C'est de croire en un Dieu, qui seul est le vrai Dieu et de rejeter la croyance en plusieurs dieux comme erreur et mensonge.

Q. N'était-ce pas naturel pour les hommes de cette époque de croire en un seul Dieu, comme ce l'est pour nous maintenant ?
R. C'était naturel au commencement, mais à la longue les péchés et vices qui augmentaient sans cesse ont obscurci l'âme des hommes et ils ont inventé, dans leur imagination, de nombreux dieux selon leurs passions, et sous l'influence de suggestions sataniques.

Q. Comment péchons-nous contre la foi en un seul Dieu ?
R. A. 1) En rendant un culte à de grands hommes à la place de Dieu;
2) En adorant quoi que ce soit comme Dieu, que ce soit une création de Dieu ou l'ouvrage des hommes ;
3) En laissant un doute entrer dans notre coeur concernant l'existence d'un seul Dieu;
4) En enseignant une doctrine sur Dieu différente de la foi de nos pères;
5) En nous séparant de l'Église universelle;

Q. Ce commandement nous défend-il de vénérer la sainte Vierge Marie, les anges et les saints ?
R. Non. Car nous ne les adorons pas comme Dieu, mais les honorons comme les membres les plus dignes de la famille de Dieu.

Q. Pourquoi prions-nous alors les saints ?
R. Parce qu'il est dit que Dieu fait la volonté de ceux qui L'aiment. Et les saints sont les plus grands amants de Dieu. Par leur intercession, Dieu nous aide, comme nous le savons par expérience.

2. LE DEUXIÈME COMMANDEMENT DE DIEU

Q. Qu'est-ce qui nous est commandé par le deuxième commandement ?
R. C'est de ne rien adorer comme Dieu, et de n'adorer que Lui seul. Comme cela a été dit plus haut : Il nous est interdit de rendre un culte à une création de Dieu ou des hommes comme à Dieu. Car Dieu est au-dessus de toutes ses créations et aussi de celles des hommes.

Q. Pourquoi alors vénérons-nous les icônes ?
R. Nous vénérons les icônes en tant que représentations bénies du Dieu vivant et de ses anges, des saints et des martyrs, comme nos amis et intercesseurs.

Q. Quand nous prions devant une icône, qui prions-nous ?
R. CÕest le saint qui vit au ciel et qui est représenté sur l'icône, et à travers le saint, le seul Dieu, le Roi de tous le saints.

Q. Quand nous vénérons une icône, à qui s'adresse notre baiser ?
R. De nos lèvres, nous baisons l'image d'un saint, mais dans notre esprit et notre cÏur, nous adressons ce baiser au saint lui-même comme à une personne sainte vivant dans l'Église céleste.

Q. Qui sont les ceux qui reprochent aux chrétiens orthodoxes leur vénération et prières adressées aux icônes ?
R. Ce sont les protestants et d'autres sectaires qui n'ont pas eu d'expériences de la communion des saints et qui ne comprennent pas que l'oeuvre principale du Christ était de créer, des fidèles régénérés, une famille de Dieu avec les rapports les plus intimes et une communion mutuelle entre les enfants de Dieu au ciel et les enfants de Dieu sur la terre.

Q. Comment peut-on encore pécher contre la foi en un seul Dieu ?
R. En faisant un dieu de notre ventre quand nous mangeons et buvons de façon immodérée (Phil 3,19), ou de notre argent et de nos possessions (Col 3,5) ou de notre propre personne, ou de notre état, nation ou civilisation etc.

3. LE TROISIÈME COMMANDEMENT DE DIEU

Q. Qu'est-ce qui nous est commandé par le troisième commandement ?
R. C'est de ne pas employer le Nom de Dieu pour des futilités et dans des conversations profanes.

Q. Qu'est-ce que ce commandement de Dieu nous interdit en particulier ?
R. Il nous interdit de :
employer un langage vilain ou de mauvais goût en parlant de Dieu;
se servir du Nom de Dieu pour confirmer nos histoires sans importance ou même nos mensonges;
employer un langage de calomnie, de blasphème ou de jurons;
rompre un vÏu que l'on a promis à Dieu avec serment;

Q. Comment devons-nous utiliser le Nom de Dieu ?
R. Rarement, sauf dans le culte, et toujours avec grande dévotion. Car c'est le Nom le plus saint, par lequel les démons sont terrifiés, les personnes et les choses bénies, les maladies guéries et les lèvres qui le prononcent, sanctifiées.

4. LE QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU

Q. Qu'est-ce qui nous est commandé par le quatrième commandement de Dieu ?
R. C'est de sanctifier le Jour du Seigneur, qui est le sabbat.

Q. Qu'est-ce que le mot "sabbat" signifie dans la langue d'origine ?
R. Il veut dire le jour de repos. Car en 6 jours le Seigneur Dieu créa le ciel et la terre et Il se reposa le septième jour.

Q. Pourquoi sanctifions-nous le dimanche comme jour de repos ?
R. Parce que notre Seigneur Jésus Christ ressuscita des morts le dimanche, alors que le samedi, Il travailla dans l'enfer, prêchant l'évangile aux défunts et les sauvant.

Q. Quel était le jour de repos pour le Christ ?
R. C'était le dimanche, lorsqu'Il remporta la dernière victoire, celle contre la mort.

Q. Comment devons-nous sanctifier le dimanche ?
R. En nous réjouissant de la victoire du Christ sur la mort;
en nous abstenant de notre travail habituel de tous les jours;
en priant à la maison et à l'Église;
en lisant la Bible et d'autres livres spirituels;
en révisant nos actes et nos pensées de la semaine passée;
en offrant l'hospitalité et étant charitable;
en se reposant pour louer intérieurement Dieu, la sainte Vierge, les anges et les saints.

5. LE CINQUIÈME COMMANDEMENT DE DIEU

Q. Qu'est-ce qui nous est commandé par le cinquième commandement de Dieu ?
R. C'est d'honorer notre père et notre mère.

Q. Comment devons-nous honorer nos parents ?
R. Nous devons les respecter; obéir à leurs conseils; avoir égard à leurs expériences; leur être reconnaissants et les aimer comme ils nous aiment; les soutenir dans leur vieillesse, et après leur mort, se souvenir d'eux dans nos prières et faire l'aumône pour leur mémoire.

Q. Pourquoi devons-nous tant honorer nos parents ?
R. D'abord, pour une raison évidente : c'est par eux que Dieu nous a donné la vie et l'être, et par leurs soins aimants et leurs inquiétudes et sacrifices incalculables, ils nous ont élevés et éduqués;
ensuite, parce que nos parents comme un seul corps, symbolisent Dieu le Père, comme nous symbolisons Dieu le Fils. Ainsi, nos relations avec nos parents sont le symbole de nos relations avec Dieu, la sainte Trinité dans l'Unité;
et troisièmement, autant que nous honorons ou déshonorons nos parents, autant nos enfants vont nous honorer ou déshonorer, comme le prouvent les expériences de l'humanité depuis toujours.

Q. Quel est le châtiment pour la désobéissance à ce commandement ?
R. Il est très sévère. Dans l'Ancien Testament, Dieu a ordonné : "Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort." (Ex 21,17) Et la postérité de Cham fut maudite parce que Cham s'était moqué de la nudité de son père. Et Absalom goûta une mort terrible pour s'être révolté contre son père, le roi David. (2 Sa 18,9)

Q. Y a-t-il dans les Écritures des exemples d'enfants qui furent bénis à cause de leur obéissance à leurs parents ?
R. Oui, beaucoup. Mais un merveilleux exemple nous est offert par les fils et les petits-fils de Récab, qui obéirent au commandement de leur père de ne pas boire de vin et furent ainsi bénis de Dieu. (Jér 35,14)

Q. Le Seigneur Jésus a-t-il confirmé ce commandement ?
R. Oui, aussi bien par son propre exemple que par ses paroles.(Lc 2,51; Mt 15,3-7 et Jn 19,26).

Q. Est-ce que honorer ses parents nous aide aussi d'une autre façon ?
R. Oui. En honorant nos parents, nous sommes entraînés et préparés à honorer toutes les autorités, qu'elles soient spirituelles ou temporelles.

à suivre

Toute la sainte Cinquantaine des jours après Pâque est un rappel de la Résurrection espérée. Car ce jour un et premier, multiplié sept fois, constitue les sept semaines de la sainte Cinquantaine; commençant et finissant par un, elle déroule ce même un cinquante fois; elle imite ainsi l'éternité, commençant, comme dans un mouvement cyclique, au même point et terminée au même; pendant cette cinquantaine, la coutume de l'Église nous a appris à préférer la station debout pour la prière, transportant pour ainsi dire notre esprit du présent à l'avenir par ce rappel manifeste. Par ailleurs, chaque fois que nous plions les genoux et que nous nous relevons, nous démontrons en acte avoir été jetés à terre par notre péché et rappelés au ciel par la miséricorde de Celui qui nous a créés.
26e canon de saint Basile

- ÉGYPTE: Une femme lève sa voix pour dire la vérité sur l'Islam et le christianisme.

ÉGYPTE : Tchador ? Islam ? Une femme se lève et crie la vérité sur l'Islam et le christianisme. Une femme extraordinaire, il s'agit de Mme Nahed Mahmoud Metwalli, directrice pendant 20 ans d'un lycée de 4000 filles au Caire, musulmane jusqu'à 45 ans, ancienne persécutrice de chrétiens. En raison de sa conversion au christianisme, elle fut chassée de l'école, recherchée par la police, forcée de vivre en cachette sur sa propre terre natale, interdite de sortie du pays, et ce n'est que par miracle qu'elle a pu échapper, grâce à un faux passeport, à la police et au 2 ème bureau des services de renseignement égyptiens où son propre frère était général de brigade. Elle vit aujourd'hui sous un faux nom dans un pays de l'U.E. Récemment elle a rédigé une «Lettre à mes soeurs musulmanes». Voici quelques passages de cette lettre étonnante.
– Sur le voile : «Si l'on me dit qu'il faut cacher ses cheveux pour éviter d'attirer le regard des hommes, je demande: pourquoi les hommes ne contrôlent-ils pas leurs regard ? Veux-tu savoir, ô ma soeur musulmane, ce que dit le Christ ? Celui qui regarde une femme avec convoitise, a commis l'adultère dans son coeur. Le péché relève donc de la responsabilité des deux et non seulement de la femme. Pourquoi l'Islam t'oblige-t-il à te couvrir la tête et le corps de manière à ne rien laisser paraître de toi qui puisse séduire l'homme considéré comme un être privé de tout contrôle sur lui-même ? Est-ce raisonnable ? Pourquoi ne pas observer la juste mesure tant dans l'habillement de la femme que dans l'attitude de l'homme qui s'interdira de regarder la femme avec convoitise ?»
– La violence : «Le Coran tout entier appelle les musulmans croyants à combattre et tuer, ce qui est ahurissant. Si nous examinons comment l'Islam s'est propagé dans le monde entier, et cela de l'aveu même des musulmans, nous découvrons que ce fut par le tranchant de l'épée... Quelle a été l'attitude du Christ? Il est doux, bon et sans péché, il a ressuscité les morts, guéri toutes les maladies... Le Christ nous invite à chercher le Royaume de Dieu, à ne pas nous préoccuper des choses de la terre. Se soucier uniquement du Royaume de Dieu, et Il nous donnera toutes choses. Tandis que dans l'Islam, ce qui prévaut, c'est le meurtre, la perfidie et la tromperie.»
– Le paradis : «Selon le Coran, au paradis il y a aussi des garçons éternellement jeunes (76,19). J'ai pris connaissance du
commentaire du Sheikh Mohammed Galal Keshk, paru en Égypte dans un livre intitulé : Pensées d'un musulman sur la question sexuelle. L'écrivain y affirme que celui qui résiste sur terre à la tentation de pédophilie, sera récompensé au paradis en ayant à sa disposition des garçons !... La raison, la logique se révolte contre ces croyances... Ce livre suscita une critique violente de la part des lecteurs. L'université religieuse égyptienne Al-Azhar dut mettre sur pied un comité d'examen. Le 22 juillet 1984 ce comité décréta que ce livre n'était pas contraire aux enseignements de la religion musulmane.»
— La polygamie : «Ma soeur musulmane, ton mari a le droit d'épouser, en plus de toi, une deuxième, une troisième, une quatrième épouses, expérimentant avec elles le grand mystère de l'intimité que vous vivez ensemble. Il peut te répudier dans un moment de colère par la formule de la répudiation... Le Christ a rendu parfaite la relation conjugale en interdisant le divorce et en demandant à l'homme et à la femme de s'attacher l'un à l'autre et de ne former qu'un seul corps. Aussi, l'épouse chrétienne jouit-elle du calme et de la stabilité. Elle sait qu'il n'est pas possible que son époux arrive un jour au foyer avec une autre femme avec laquelle il lui imposera de vivre. Il ne peut non plus, dans un moment de colère, détruire le foyer en disant à sa femme : Tu es répudiée !»
— Sur Mohammed : «Après la mort de sa première femme chrétienne, Khadija, il épousait de nombreuses femmes, dont Aisha qui n'avait que 7 ans quand il s'est fiancé à elle et 9 ans quand il consomma – à 53 ou 54 ans – son union avec elle... Mais le plus ahurissant, c'est le verset du Coran (33,50) où Dieu, le Dieu Saint !, accorde à Mohammed le droit exclusif d'user sexuellement de toute femme croyante qui se voue à lui... Que dix, vingt, cinquante ou cent femmes aillent trouver l'envoyé pour lui dire : Je me voue à toi, il en use ! Non ! Non ! ...

Mohammed mourut à soixante ans per l'effet du poison reçu d'une femme. Mais Jésus a donné sa Vie sur la Croix en sacrifice pour nos péchés et nous a lavés, puis Il est monté aux cieux.»
– Sur Dieu : «L'Islam donne à Dieu 99 attributs ou noms... Je découvrais parmi eux l'Orgueilleux, le Puissant, le Vengeur et j'étais prise de crainte... Plus je lisais le Coran et me livrais à la piété selon son esprit, plus j'éprouvais de la terreur. J'ai lu des dizaines de fois et étudié par coeur plus de la moitié de son contenu... Mais quand j'ai vu le Christ et compris ce qu'est le christianisme, quand je me mis à lire l'évangile, je découvris un Dieu tout à fait différent, un Dieu doux, bon, miséricordieux, bienveillant pour les hommes. Il a donné son Fils unique pour porter mes péchés et me justifier devant Lui.»
– «Toi, ma soeur musulmane, n'aie pas peur ! La Bible est digne de confiance. Lis l'évangile. Prends connaissance des paroles du Christ. Étudie le contenu du christianisme et compare !... Ne crains pas l'épée de l'apostasie suspendue au-dessus de ta tête. Penses-tu que le Seigneur ne puisse te protéger comme Il l'a fait pour moi au cÏur de la ville du Caire où j'étais bien connue ? "Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ?" (Rom 8,31)».

Copie de la lettre complète de Nahed en français, 11 pages, contre l'envoi de quelques timbres à RU (UNEC), BP 70114, F-95210 Saint-Gratien. On peut aussi acheter le livre Ma rencontre avec le Christ de Nahed Mahmoud Metwalli, en français, chez Ed. F.-X. de Guibert, Paris 1994.
Et surtout qu'on ne dise plus que les musulman(e)s ne puissent se convertir au Christ !
O.A.M.D.G.

UN PEU D'HISTOIRE

En 352 les ariens font élire Libère comme successeur de Jules 1er. Le nouveau pape a autant de défauts que son prédécesseur avait de qualités. Prenant le prénom de Léon il adhère à l'hérésie arienne, soutenu bientôt par l'empereur Constance II.
Toute l'Église Romaine le suit dans l'erreur. À Poitiers, Hilaire se rend compte du danger, il écrit plusieurs livres, exige de son clergé une formation doctrinale plus solide.
(...)
C'est alors la persécution.
Julien, gouverneur des Gaules, exile Hilaire en Asie mineure... Des évêques sont désignés par le pape pour remplacer ceux qui ne veulent pas adhérer à l'hérésie. À Bordeaux l'évêque gallican doit céder sa cathédrale à un évêque arien désigné par Léon Libère. La tradition veut qu'il se soit retiré et caché à Cestas-Gazinet. Comme le firent certains de ses successeurs à diverses époques de l'Histoire.
D'exil Hilaire écrit son livre sur la Foi des orientaux, puis ses douze livres sur la Trinité. En 360 il revient dans les Gaules où l'Église lui fait un triomphe. À Poitiers on lui apporte un enfant mort sans baptême. Il se met à genoux et dit qu'il ne se relèvera qu'après l'enfant... Celui-ci revient à la vie et est baptisé au nom du Père et du Fils et de l'Esprit saint.
Le pape décide alors de convoquer un concile. Bien que non invité Hilaire s'y rend. Le pape interdit de se lever à son arrivée :
– "Tu es Hilaire, gaulois" lui dit-il d'un ton hautain.
– "Je ne suis pas gaulois, mais gallican" répond alors Hilaire, "c'est à dire que je ne suis pas né en Gaule, mais je suis évêque de l'Église des Gaules."
– "Eh bien si tu es évêque gallican, je suis moi Léon le juge et l'apostolique du saint siège de Rome."
– "Quand bien même tu serais Léon," rétorque alors Hilaire, "tu n'es pas le Lion de la tribu de Juda."
...

Il y dit aussi que le pape répondit :
– "Attends un instant et je vais en rentrant te répondre ce que tu mérites."
– "Si tu ne rentres pas" dit Hilaire, "qui me répondra à ta place ?"
En effet le pape Libère ne rentra jamais plus. Une subite crise de dysenterie le fit mourir misérablement.

Le dialogue est rapporté par Jean Beleth dans son Rationale divinorum officiorum (1160 ou 1164), chapitre 122.

QUESTIONS ET RÉPONSES

QUESTION : Quelle est la différence entre conseil et commandement ?
RÉPONSE : Aux commandements de Dieu («Tu ne tueras pas, tu ne forniqueras pas» etc.), nous sommes tenus, sous peine de pécher. Les conseils évangéliques par contre («Si tu veux...») nous sont proposés pour nous aider à avancer plus facilement, plus rapidement sur notre chemin spirituel. Nous ne sommes pas obligés de les suivre mais ils nous sommes avantageux, tandis que la transgression d'un commandement nous est fort nuisible et amène à la mort spirituelle.

QUESTION : Pourquoi Dieu ne punit pas toujours les méchants sur cette terre ?
RÉPONSE : Il est écrit quelque part : «Punit le méchant et il deviendra encore plus méchant.» Pour éviter donc un châtiment encore plus sévère, Dieu les épargne dans cette vie, ce qui n'évite pas la punition dans l'autre.

QUESTION : Est-ce qu'il y a des saints, dans l'Église orthodoxe, qu'on évoque plus particulièrement dans tel ou tel besoin ?
RÉPONSE : Bien sûr. Sainte Parascève est invoquée, par exemple, pour les problèmes des yeux, saint Tryphon si on a perdu quelque chose, saint Ménas pour les problèmes de voiture, saint Nicolas pour réussir un voyage etc. Chaque fidèle peux avoir aussi un saint particulier pour telle nécessité ou circonstance.

QUESTION : Que se passe-t-il quand le prêtre lit, lors de la confession, les prières d'absolution ?
RÉPONSE : Les péchés nous seront pardonnés mais le dégât qu'ils ont causé ne sera pas pour autant réparé. Un peu comme un enfant qui a cassé par maladresse une assiette. Il court demander pardon à sa mère. Le pardon lui sera accordé mais l'assiette ne sera pas réparée pour autant.

hm. Cassien

Le roi des anges est couronné d'épines.
Celui qui déploie les cieux sur les nues
est revêtu de la pourpre de dérision.
Celui qui délivra Adam dans le Jourdain
reçoit des soufflets.
L'époux de l'Église est perforé de clous.
Le fils de la Vierge est percé de la lance.
Nous adorons tes souffrances, ô Christ.
Montre-nous aussi ta glorieuse Résurrection.

Office de la sainte Passion (quinzième antiphone)

SAINT RABAN MAUR

Fêté le 4 février

Raban Maur, le «maître de la Germanie» est considéré comme le théologien de l'occident le plus renommé de son époque. Il est né en 780 à Mayence. À lÕâge de dix ans, il fut mis à l'école du monastère de Fulda où il devint moine par la suite. En tant que diacre, l'abbé l'envoya, en 801, à Tours, à l'école remarquable de l'abbé Alcuin, afin de terminer ses études. Alcuin chérissait Raban et lui donna de nom de Maur. De retour à Fulda, il fit de l'école du monastère la meilleure de toute l'Allemagne.
En 814, Raban fut sacré prêtre et il dirigea l'abbaye de Fulda de 822 jusqu'à 842. Il tenait beaucoup à la perfection de la piété, à la sauvegarde de la vraie doctrine et à la compréhension de l'Écriture sacrée. Il démissionna probablement à cause des difficultés politiques et se retira pendant cinq ans. En 847, il fut sacré évêque de Mayence, la dignité religieuse la plus élevée du pays. Jusqu'à sa mort, le 4 février 856, il resta évêque de Mayence. Son dévouement lors de la famine en 850 resta dans la mémoire du peuple.
Il présida trois conciles. De nombreux écrits et livres sont de lui. Il contribua beaucoup au perfectionnement de la langue allemande et se distingua comme dogmaticien. Ses écrits les plus considérés sont : La louange de la sainte croix (De laudibus sanctae crucis) et une encyclopédie en 22 volume : Les raisons de la nature (De rerum naturis). Des écrits exégétiques et des hymnes nous sont également parvenus de lui, entre autre l'hymne célèbre : Veni Creator Spiritus.
Il repoussa des critiques en disant : «Il me semble plus utile de garder l'humilité et de suivre l'enseignement des pères que d'ajouter avec présomption mes propres considérations... Ceux qui désirent être flattés et considérés par les hommes, peuvent écrire ce qu'ils veulent et rechercher leurs flatteurs où bon leur semble. Pour moi, le plus important c'est de suivre, toute ma vie, Dieu, et de mettre en Lui mon espérance.»
On fête sa mémoire le quatre février.

BIBLIOGRAPHIE
Perrin, Michel, ed, trans, comm. Raban Maur Louanges de la sainte croix. De laudibus sanctae crucis. Paris, Amiens : Trois Cailloux - Berg International, 1988.

Raban Maur

Jean Beziat


Né en 780 environ, disciple d'Alcuin, Raban fut abbé de Fulda puis évêque de Mayence. Poète, il laissa un De laudibus Sanctae Crucis stupéfiant de virtuosité latine, inspiré de Venance Fortunat. Il aurait aussi composé l'hymne Veni Creator. Sa culture, encyclopédique était souvent comparée à celle d'Isidore de Séville. Son rôle politique aussi : il s'engagea de toutes ses forces dans la promotion de l'unité de l'Empire. Il consacra néanmoins lÕessentiel de son activité à enseigner, notamment auprès des 600 moines de son abbaye. Raban mourut en 856.
D'après Elmenhorst, auteur des notes de l'édition Migne de Gennade de Marseille, Raban Maur aurait affirmé le Filioque dans son ouvrage Sur les Institutions Cléricales, écrit en 819 (t. II, ch. 57). Hormis le fait qu'Elmenhorst se trompe beaucoup - pour ne pas dire qu'il ajoute son grain de sel aux falsifications latines -, on peut s'étonner de cette seule petite citation de Raban Maur, dont la production littéraire (notamment théologique) a été véritablement énorme.
Moins augustinien que son maître Alcuin, Raban était un adversaire de la prédestination, et s'opposa sur ce point à Ratramne de Corbie, autre défenseur du Filioque. Il faut dire qu'Alcuin ne partageait pas toutes les idées d'Augustin, en particulier celle concernant l''absence de libre volonté humaine dans le domaine de la foi : «La foi, écrivait-il à son ami le chambrier Maganfred, est l'affaire de volonté, non d'obligation. L'homme peut être amené à la foi, non y être contraint » (J. Delperrié de Bayac, op. cit., p. 193). Plus déterminant encore : Raban confessait la monarchie du Père quant à la source de la divinité, ce qui est en désaccord total avec la procession éternelle de l'Esprit e Filio. Cela ne semble pas l'avoir empêché de professer le Filioque dans son chapitre 3 du 1er Livre du De Naturis Rerum, comme semble le montrer le manuscrit de Karlsruhe (car contrairement à ce que disait Elmenhorst, cette hérésie n'apparaît pas que dans le seul ouvrage «Sur les Institutions Cléricales »...) Le manuscrit deKarlsruhe est bien antérieur à Elmenhorst et même à la date de l'editio princeps (1466). L'article de Raban Maur a une cohérence interne qui empêche de croire que seuls quelques mots y ont été falsifiés. Donc de deux choses l'une : soit tout ce chapitre a été falsifié, soit Raban Maur était filioquiste comme ses contemporains Enée de Paris et Ratramne de Corbie.

Les Saintes Écritures sont un courant d'eau vive où l'éléphant peut se baigner et l'agneau marcher sans perdre pied.
saint Grégoire le Grand

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