NUMÉRO 103
Août 2003

 Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de

S.B. Mgr. Nicolas

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Hiéromoine Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
cassien@orthodoxievco.info

 SOMMAIRE

NOUVELLES

HOMÉLIE SUR LA DORMITION

LA FOI DES SAINTS (suite)

SUR LA CONFESSION

À PROPOS DE LA DROITURE DANS LA RECHERCHE DE DIEU ET DE SON ÉGLISE

Mise en danger de mort des femmes venant de l'est.

DE LA VIE DE SAINT THÉODOSE DE KIEV

LES PÈRES DE L'ÉGLISE (suite) : SAINT ATHANASE D'ALEXANDRIE

SERMON POUR LA FĉTE DES MILICES DU SAINT ARCHISTRATéGE MICHEL

NOUVELLES

Je ne suis toujours pas parti pour la Grèce avec le père Jean du Cameroun.
Les tracasseries pour son visa et les papiers sont interminables. Plaise à Dieu le voyage aura finalement lieu après le 20 septémbre civil.

Le 30 mai (cal. orth.) fut élu archevêque de notre Synode, Monseigneur
Nicolas, évêque de Pirée. Mgr. André ex-archevêque s'est retiré de ses

fonctions d'archevêque à cause de son âge avancé et de son état de santé. Il
habite toujours au monastère des moniales à Kératéa et reste bien sûr évêque
de notre synode.

Le 27 juillet, jour de la fête de saint Pantéleimon, fut baptisé à
l'hermitage le second fils de Fabien et de Lucie, du nom de Cosme.

Quelques jours après, le 30, nous a quitté pour une vie meilleure, notre
fidèle Marie Dubuisson. Mémoire éternelle ! 

Vôtre hiéromoine Cassien

En face : Monseigneur Nicolas

HOMÉLIE SUR LA DORMITION

de saint Nicolas Cabasilas

Il fallait que la Vierge fût associée au Fils en tout ce qui regarde notre salut. De même qu'elle Lui fit partager sa chair et son sang et qu'elle fut, en retour, gratifiée de ses bienfaits, de même elle eut part à toutes ses Souffrances et à toutes ses Peines. Il fut attaché à la croix et eut le côté percé par la lance. Elle eut le coeur transpercé par une épée, comme le divin Siméon l'avait annoncé.
La première, elle fut rendue conforme à la mort du Sauveur par une mort semblable à la Sienne. C'est pourquoi, avant tous les autres, elle eut part à la résurrection. En effet, après que le Fils eut brisé la tyrannie de l'enfer, elle eut le bonheur de Le voir ressuscité et de recevoir sa salutation, et elle l'accompagna, autant qu'elle le put, jusqu'à son départ vers le ciel. Après son Ascension, elle prit la place que le Sauveur avait laissée libre parmi ses apôtres et ses autres disciples, ajoutant ainsi aux bienfaits que Dieu avait dispensés à l'humanité celui de compléter ce qui manquait au Christ (cf. Col 1,24) beaucoup mieux que quiconque. Cela ne convenait-il pas à sa mère plus qu'à tout autre ?
Mais il fallait que cette âme très sainte se détache de ce corps très sacré. Elle l'a quitté et s'est unie à l'Âme du Fils, elle, une lumière créée, à la lumière primordiale. Et son corps, après être resté quelque temps sur la terre, a été lui aussi emporté au ciel. Il fallait, en effet, qu'il emprunte tous les chemins que le Sauveur avait parcourus, qu'il resplendisse pour les vivants et les morts, qu'il sanctifie en toutes choses la nature et qu'il reçoive ensuite la place qui lui convenait. Le tombeau l'a donc abrité quelque temps, puis le ciel a recueilli cette terre nouvelle, ce corps spirituel, ce trésor de notre vie, plus digne que les anges, plus saint que les archanges. Et le trône fut rendu au roi, le paradis à l'arbre de vie, le monde à la lumière, l'arbre à son fruit, la Mère au Fils: elle en était parfaitement digne puisqu'elle l'avait engendré.
Qui, ô bienheureuse, trouvera les mots capables d'égaler ta justice et les bienfaits que tu as reçus du Seigneur, et ceux que tu as prodigués à toute l'humanité ? Quand bien même, comme dirait saint Paul, il parlerait les langues des hommes et des anges (1 Co 13,1). Je pense que c'est aussi une part du bonheur éternel réservé aux justes, que de connaître tes privilèges et de les publier aussi bien que tu le mérites. Car cela fait partie également des choses que l'oeil n'a pas vues, que l'oreille n'a pas entendues (1 Co 2,9) et que, selon saint Jean, l'immortel, le monde lui-même ne pourrait comprendre (Jn 21,25).
Tes merveilles ne peuvent resplendir que dans ce théâtre, ce ciel nouveau et cette terre nouvelle (Ap 21,1), où luit le soleil de justice, que les ténèbres ne suivent ni ne précèdent. Tes merveilles, le Seigneur lui-même les proclame tandis que les anges applaudissent.

(Homélies mariales byzantines PO 19, 390-391)

La pureté du coeur, n'est pas simplement l'absence des péchés, des vices et des impuretés, mais la restauration de notre état paradisiaque, où grâce et vertu régnaient en nous.
hm. Cassien

Évêque Nicolaï D. Velimirovitch

LA FOI DES SAINTS

(suite)

EXPLICATION DU CRÉDO

LE DIXIÈME ARTICLE

Q. Qu'est-ce que le baptême ?
R. C'est le saint Mystère ou Sacrement d'initiation, par lequel nous devenons membres légitimes de l'Église.

Q. Combien y a-t-il de Mystères dans la sainte Église orthodoxe ?
R. Il y a sept saints Mystères :
1. le saint baptême
2. la sainte chrismation
3. la sainte communion
4. la sainte confession
5. le saint ordre (prêtrise)
6. le saint couronnement (mariage)
7. la sainte onction

Q. Pourquoi le saint baptême seul est mentionné dans le Crédo ?
R. D'abord parce que par le baptême nous recevons la grâce, comme des enfants nouveau-nés de Dieu, de devenir chrétiens, après quoi nous pouvons accéder à tous les autres saints mystères qui favorisent notre croissance spirituelle.

Q. Y a-t-il une autre raison ?
R. L'autre raison est qu'à l'époque de la formulation du Crédo, il y avait des controverses parmi les pères de l'Église orthodoxes et quelques hérétiques au sujet du baptême, tandis que les autres saints mystères n'ont pas été controversés.

Q. Pourquoi disons-nous "un seul" baptême ?
R. Parce que le baptême est administré une seule fois et ne peut être répété pour la même personne. Comme naturellement nous ne naissons qu'une seule fois, nous naissons spirituellement aussi une seule fois.

LE ONZIÈME ARTICLE

Q. Que veut dire "la résurrection des morts" ?
R. Cela veut dire que Dieu, par sa Puissance illimitée, rendra immortels non seulement nos âmes mais aussi nos corps. Cela veut dire aussi que chaque âme immortelle sera revêtue d'un corps également immortel, selon ses oeuvres.

Q. Y a-t-il différentes sortes de corps ?
R. Oui. Il y a des corps naturels et des corps spirituels.

Q. Les morts ressusciteront-ils avec leur corps même qui est enseveli dans la terre ?
R. Non, car ces corps-là sont corruptibles. Ils ressusciteront avec un corps spirituel qui sera incorruptible.

Q. Comment Dieu ressuscitera-t-Il les morts ?
R. Par sa Parole; exactement comme Il a créé le monde par sa seule Parole, et comme Il a ressuscité une fois une jeune fille et un garçon morts, ainsi que Lazare par sa seule Parole. C'est ainsi qu'il en adviendra lors de la Résurrection universelle : "Éles morts entendront la Voix du Fils de Dieu" (Jn 5,25) et ressusciteront.

Q. Et qu'adviendra-t-il de ceux qui seront encore vivants dans leur corps au moment de la Résurrection des morts ?
R. Leur corps changera en un "clin d'oeil" (1 Co 15,52) en corps spirituel, selon leurs oeuvres et leur caractère.

Q. Quand la résurrection universelle aura-t-elle lieu ?
R. À la fin du monde; lorsque Dieu trouvera que le nombre des élus, des sauvés, est complet.

Q. En quel état se trouvent les âmes des défunts avant la Résurrection ?
R. Elles ont un avant-goût de la béatitude ou des tourments éternels, selon leurs oeuvres faites sur terre tandis qu'elles étaient dans leur corps.

Q. Par quel jugement l'âme est-elle destinée à la béatitude ou aux tourments temporaires ?
R. Par ce que l'on appelle le jugement individuel ou temporaire.

Q. Quand le jugement individuel aura-t-il lieu ?
R. Immédiatement après la mort de la personne.

Q. Par quel jugement l'âme est-elle destinée à la béatitude ou aux tourments éternels ?
R. Par le Jugement dernier ou général, qui est appelé aussi le Jugement redoutable.

Q. Quand le Jugement dernier aura-t-il lieu ?
R. À la fin de ce monde, après la Résurrection des morts.

Q. Quel est l'autre différence entre le jugement individuel et le Jugement général ?
R. Lors du jugement individuel, seule l'âme d'une personne sera jugée, alors qu'au Jugement dernier l'âme réunis au corps sera jugés.

Q. Pourquoi les âmes des justes ne jouissent-elles de la béatitude définitive au Royaume des cieux ?
R. Parce qu'elles nous attendent, nous, le reste des âmes, dont ils n'ont pas perdu le souvenir et dont ils s'inquiètent, intercédant sans cesse en leur faveur.

Q. Y a-t-il d'autres raisons ?
R. Oui, elles attendent aussi d'être réunies à leur corps ressuscité, comme celui du Christ. Car l'armée des êtres humains diffère de l'armée des anges au Royaume des cieux du fait qu'ils sont revêtus de leur corps spirituel, alors que les anges sont totalement incorporels.

LE DOUZIÈME ARTICLE

Q. Qu'est-ce que "la vie du monde à venir" ?
R. C'est la vie future, après notre mort et résurrection.

Q. Quelle sera la vie des justes dans ce monde à venir ?
R. Une vraie vie de plénitude en présence et en union avec Dieu et la famille de Dieu au ciel; une vie de pureté cristalline et de Gloire, de Lumière et de Joie divines.

Q. Que dit-Il, le Christ, au sujet des justes dans la vie d'au-delà ?
R. Il dit : "Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père." (Mt 13,43)

Q. Tous les justes auront-ils la même gloire et la même béatitude ?
R. Tous jouiront d'une gloire et d'une béatitude indicibles, mais différentes comme le soleil, la lune et les étoiles sont différents les uns des autres, selon les paroles de l'Apôtre : "Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile." (1 Cor 15,41)

Q. Pourquoi Dieu ne sauverait-t-Il pas, dans sa Miséricorde infinie, les pécheurs obstinés, les méchants et les athées ?
R. Parce qu'ils ne veulent pas être sauvés. Ils rejettent l'Appel de Dieu, méprisent la croix du Christ, foulent du pied la Loi de Dieu, persécutent l'Église, insultent les prêtres et les fidèles; en un mot : ils prennent la part de Satan contre Dieu et ne se repentent jamais.

Q. Les pécheurs peuvent-ils se repentir après la mort ?
R. Non, car c'est seulement ici-bas que les hommes doivent choisir entre être serviteurs obéissants du Christ ou de Satan. Après la mort, chacun se joindra au maître qu'il avait choisi en cette vie. Comme Jésus Christ dit de ses serviteurs : "Là où Je suis, là aussi sera mon serviteur" (Jn 12,26).

à suivre

Les maux qui se sont fortifiés avec le temps ont d'abord besoin du temps pour être bien soignés.
saint Basile le Grand

SUR LA CONFESSION

La sainte Confession guérit les blessures causées à notre âme par les péchés.

- César Auguste, mon enfant, avait parmi ses amis un homme noble, à qui un jour il a confié un secret. Cet homme à son tour l'a révélé à sa femme; mais c'était verser de l'eau dans un vase craquelé. Le résultat en fut que le secret devint bientôt connu de tout le monde.
Quand Auguste eut appris que son secret avait été divulgué, il convoqua son ami, et comme celui-ci ne put lui prouver sa loyauté, il finit par lui dire qu'il était indigne de l'amitié et de la faveur de l'empereur. L'homme noble fut si effrayé et si honteux que, rentré chez lui, il fit des reproches à sa femme, puis, prit son poignard et se suicida. Sa femme, suivant l'exemple de son mari, se tua aussi, chacun payant ainsi, par cette punition, son erreur.
- Une histoire terrifiante, mon père ! Tant de chagrin pour avoir perdu l'amitié de l'empereur, qu'ils préférèrent la mort à la vie ?
- Oui, mon cher enfantÉ leur chagrin fut si fort à cause de l'erreur qu'ils avaient commise. Mais puis-je te poser une question ? Lorsque nous péchons - surtout lorsque le péché est grave - ne perdons-nous pas l'Amitié de Dieu ?
- Mon père, je crois bien que, si !
- Remarque le paradoxe de ces circonstances. Lorsque les gens perdent l'amitié d'une personne particulière, ils en ressentent beaucoup de chagrin et de tristesse ! Quand ils perdent l'Amitié du Dieu tout-puissant, est-ce pareil ? À la perte de l'amitié de César, un roi terrestre, le coeur d'un homme riche devint lourd et pourtant il n'avait pas tout perdu. Lors de la perte de la grâce à cause de nos péchés, nous perdons tout puisque nous perdons notre vie, notre âme, la terre, le ciel, la gloire indicible du paradis, la Familiarité du Dieu éternel. C'est le mal parfait et infini.
- Vous me laissez bouche-bée ! Je n'imaginais jamais qu'un péché, même mortel, pouvait avoir des conséquences si nombreuses et si terribles.
- Et si je te disais que chaque fois que tu pèches, tu insultes Dieu de trois manières différentes, que dirais-tu ?
- Moi ? Insulter Dieu ?
- Avec tes péchés, tu blasphèmes et déshonores le Dieu redoutable et tout-puissant. Toi, fait d'argile, tu déshonores le Créateur de toutes choses. Toi, un rien, tu déshonores l'Être infini, la Bonté infinie. Toi qui n'es qu'un ver, tu déshonores le Puissant. Et tout cela parce que tu as violé sa loi. C'est écrit dans la Bible.
- En effet, mon père, quand j'y pense, c'est bien ainsi.
- Écoute, mon enfant, la deuxième conséquence. Avec tes péchés, tu apparais comme un esclave ingrat en face d'un Roi plein de pitié. Tu apparais comme un fils sans reconnaissance envers un Père plein d'affection. Y a-t-il quelque chose qu'Il n'a pas fait pour toi ? Il t'a donné la vie, Il t'a donné une âme, Il t'a donné un corps, Il t'a fait roi de toutes les créatures terrestres, Il t'a procuré de la nourriture, des vêtements, un foyer; Il t'a donné un ange gardien lors de ton baptême pour te protéger et t'abriter. Il t'a protégé de tant de maladie, de tant de pauvreté, de tant de chagrin, que d'autres doivent affronter journellement. Et tout cela, ce n'est pas parce que tu le mérites, mais uniquement par un effet de sa Miséricorde. Et toi ? Tu t'es montré ingrat. Oui, ingrat, parce que si tu avais reçu un bienfait d'un quelconque de tes semblables, tu aurais tout fait pour lui montrer ta gratitude. N'ai-je pas raison ?
- Oui, vous avez raison ! Je n'avais jamais réfléchi au fait que Dieu m'avait accordé des bienfaits et qu'Il le faisait tant de fois tous les jours.
- Alors maintenant, écoute le troisième mal que tu causes à Dieu par tes péchés. Cela peut sembler incroyable, mais c'est la sentence des pères saints de l'Église que chaque péché mortel que commet un pécheur ouvre à nouveau les plaies du Fils de Dieu. En péchant, il Le frappe à nouveau, il crache sur Lui à nouveau, il Le flagelle à nouveau, il Le couronne d'épines à nouveau, il répète tous les supplices et attaques qu'Il avait subies. [Parce qu'il a commis un péché, ce péché devient une cause de la ré-crucifixion du Christ.]
- Alors, n'y a-t-il pas d'espoir de salut pour moi ?
- Tu fais une grande erreur, mon cher enfant. Parce que le Dieu miséricordieux qui désire notre salut, connaît notre impuissance, connaît la faiblesse de la nature humaine, et, bien sûr, Il connaît le démon malfaisant ainsi que les méthodes qu'il emploie pour nous séduire et amener à pécher. Dieu n'est pas inhumain, loin de là, Il est infiniment bienveillant. Parce qu'Il comprend notre impuissance, Il a confectionné un remède parfait qui peut nous sauver du désespoir de chaque chute et peut en même temps guérir les plaies que tous les péchés causent à notre âme. Et ce remède est le mystère de la Confession.
Par le mystère de la sainte Confession tout peut être rectifié. L'ennemi de Dieu devient son ami, le pécheur se métamorphose en un ange pur et Dieu, le juste Juge, devient un Père bienveillant.
Mais puisque les vêpres ont sonné déjà, arrêtons ici notre conversation salutaire, que nous terminerons demain avec l'Aide de Dieu.

Dans la revue BOANERGES

Saint Athanase le Grand dit dans son homélie sur les défunts, que jusqu'à l'universelle résurrection il est donné aux saints de se connaître mutuellement et de se réjouir ensemble, tandis que les pécheurs en sont privés; et pour ce qui est des saints martyrs, il leur est donné de voir et d'observer nos actions. Tous les autres se connaîtront mutuellement, lorsque seront révélées les secrètes actions de chacun.

À PROPOS DE LA DROITURE
DANS LA RECHERCHE DE DIEU ET DE SON ÉGLISE

Catherine Pountney

Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé Celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.
Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit : Viens, et vois.
Jésus, voyant venir à Lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude.
D'où me connais-tu ? Lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, Je t'ai vu.
Nathanaël répondit et Lui dit : Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le Roi d'Israël. (Jn 1,45-49)

J'aime énormément cet épisode de l'évangile. Il a sans doute été maintes fois commenté par les saints pères, mais permettez-moi de vous dire ce que personnellement j'y savoure tant.
Le premier paragraphe est déjà extraordinaire. Philippe sait pour sûr que le Messie est Jésus de Nazareth. Pourtant, Jésus n'avait pas passé des heures à Lui expliquer qui Il était, Il n'avait fait que lui dire : "Suis-moi".
Et Philippe, qui, s'étant mis à sa suite, a tout compris, rencontre Nathanaël, et lui annonce d'emblée avec conviction : Nous avons trouvé Celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.
Des paroles d'homme - même de plusieurs hommes qui disent la même chose et même prononcées avec conviction - peuvent être vraies ou fausses. Aucun de nous n'est infaillible.
À la place de Nathanaël, un autre Juif connaissant Nazareth, soit de réputation soit de visu, aurait pu rétorquerÉ :
- Comment ? Le Messie, de Nazareth ? De Nazareth, ce petit village de rien du tout où vivent des gens pauvres et incultes ? À d'autres !—
Éet s'en aller aussitôt, sûr de sa propre raison, sans même daigner vérifier l'assertion de Philippe.
Mais Nathanaël, qui connaît aussi Nazareth, veut savoir si c'est vrai. Il pose, avec la confiance des gens simples et droits mais aussi avec prudence, la question : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ?
Philippe ne lui fait pas une conférence sur le sujet, mais lui répond simplement : Viens, et vois.
Et Nathanaël, désireux d'en avoir le coeur net, n'hésite pas un instant à aller voir ce qu'il en est.
C'est cela, la démarche d'un homme droit. L'homme droit ne suppose jamais qu'un autre lui ment, puisque nous jugeons toujours les autres d'après nos propres défauts et que l'homme droit ne connaît pas la tromperie. Cela ne veut pas dire qu'il soit prêt à croire indifféremment n'importe quelle allégation. Par une prudence on ne peut plus légitime, il veut la vérifier. Nathanaël va donc voir Jésus.
Alors, les choses se précipitent. La rencontre avec Jésus et l'évidence pour Nathanaël sont presque simultanées. Un bref dialogue, semblable à des éclairs se succédant avec rapidité, s'établit entre eux.

- Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude.
- D'où me connais-tu ?
- Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, Je t'ai vu.
- Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le Roi d'Israël.

J'aime cette promptitude, cette précision et cette concision dans les paroles, signes de l'action de l'Esprit saint. J'aime cette interpénétration invisible de l'amour et de la connaissance qui se fait entre ces trois personnes, comme entre les trois Personnes de la sainte Trinité. Jésus a vu Nathanaël sous le figuier, Philippe rencontre Nathanaël et l'appelle pour lui montrer Jésus.
Philippe rencontre, "comme par hasard", exactement la personne à qui il doit annoncer l'événement. On peut croire qu'il a reçu au fond de son âme un ordre mystérieux du Seigneur : Va dire à celui que tu rencontreras que tu M'as vu. Et si Nathanaël reconnaît aussitôt avec certitude le Messie, c'est que lui aussi a reçu une Révélation divine au fond de son âme, même si son étonnement de créature raisonnable lui fait poser la question légitime : D'où me connais-tu ?.
Un autre homme, un savant, par exemple, ayant la probité intellectuelle nécessaire, aurait agi en partie aussi comme Nathanaël. Prenant les paroles de Philippe pour une hypothèse scientifique, il serait allé sur le terrain pour la vérifier. Mais aurait-il eu cette découverte fulgurante qui est celle de Nathanaël : Rabbi, Tu es le Fils de Dieu, Tu es le Roi d'Israël ?
Pas forcément. Il se serait perdu peut-être dans des considérations abstraites, dictées par son érudition; il aurait passé des jours sinon des semaines à peser le pour et le contre et cela ne l'aurait mené à rien, car la science ne peut appréhender la Vérité spirituelle. Elle peut, tout au plus, éliminer le mensonge et corroborer la Vérité déjà révélée.
Mais si ce scientifique a le coeur droit, la Lumière du saint Esprit l'éclairera et il reconnaîtra le Fils de Dieu. C'est ce qui est arrivé aux rois mages qui, guidés par l'astre, objet de leurs investigations scientifiques, s'étaient mis en route avec des cadeaux à offrir au Roi de l'univers, sans L'avoir vu auparavant et sans être rebutés non plus à la vue de son apparence pauvre.
C'est de la même façon qu'il faut aller aujourd'hui à la recherche de la vraie Église du Christ. Avec une simplicité confiante, mais non sans prudence, un coeur droit, et, bien sûr, le désir sincère et ardent de la trouver.
Si l'on possède ces bonnes dispositions, il n'est pas nécessaire de se perdre dans tous les détails théologiques, dogmatiques, ecclésiologiques et canoniques. L'Esprit saint nous enseignera tout le nécessaire.
Car, comme le dit le Roi-prophète : La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits (Ps 112,4 )

Comme les prophètes l'ont vu, comme les apôtres l'ont proclamé, comme l'Église l'a reçu, comme les docteurs l'ont enseigné, comme l'univers en a convenu, comme la grâce a resplendi, comme la vérité fut démontrée et le mensonge rejeté, comme la sagesse osa le dire, comme le Christ l'a promulgué : ainsi nous pensons, ainsi nous parlons, ainsi nous prêchons, honorant le Christ notre vrai Dieu et ses saints par nos paroles, nos écrits, nos pensées, nos sacrifices, nos temples et nos icônesÉ
Synodikon du 7e Concile oecuménique

Henri Sommer
Professeur de physique
Membre du Forum de l'Université de Zurich
Cami de terrafort
66320 Espira de Conflent
Tel : 04 68 05 92 71

Le 27/7/2003

À l'attention du père Cassien

Concernant : Mise en danger de mort des femmes venant de l'est.

Monsieur,
Suite aux explications que vous m'avez données, je vous fais parvenir le rapport que j'ai fait à l'Ambassade d'Italie, au Ministère de l'intérieur, au Service de sécurité, à Interpole d'Italie et Interpole de Paris, ainsi qu'à Monsieur Rappaelli de l'Ambassade d'Italie à Paris.
Je vous fais parvenir les informations les plus actuelles que nous avons à ce jour.

Rapport du 27/11/2001 peu après l'attentat du 11/10/2001.
Le comportement des organisations mafieuses hongroises en Autriche et sur leur façon de travailler.
Toutes les filles refoulées par la France en Autriche sont mises dans des camps de réfugiées. Ces camps sont connus des différentes mafias. Dès qu'elles sortent pour cinq minutes elles sont immédiatement kidnappées et évacuées sur des lieux discrets pour être ensuite dirigées sur Berlin, Hambourg, Rotterdam, Milan et Bari.
De ces camps il y en a : à Graz pour la Croatie, à Salzbourg pour Munich et à Vienne (il se trouve dans la banlieue est).
De là, elles sont acheminées sur la Grèce après avoir fait un stage en Allemagne, en Hollande, en Espagne où elles reçoivent un tatouage qui les définit comme prostituées :
L'oeillet, une fleur de lys, un bleuet, une rose ou des algues vertes, qui ne sont que des versets du Coran à l'envers, qui les déclare putains.
Quand une fille est tatouée, les polices d'Afrique du nord ne font pas de recherches. Dès qu'elles sont malades, elles sont noyées avec un poids au pied, là où la mer est assez profonde.
Au début de leur périple, elles doivent avoir des rapports sexuels non protégés, car elles doivent être enceintes le plus tôt possible.
Leurs enfants sont vendus à des couples stériles qui sont censés faire un voyage de croisière de plusieurs mois et quand ils rentrent, madame a un enfant dans ses bras. Des tests génétiques peuvent faire découvrir le scandale.
Quand ces filles arrivent en Afrique du nord, très courte est leur durée de vie. Elle est inférieure à trois ans, car elles sont rendues malades par la nourriture, les fièvres et les maladies sexuelles : sida etc. Dès les premiers signes de maladie, elles sont impitoyablement éliminées en mer avec un poids aux pieds. Les médicaments sont trop chers et surtout cela pourrait faire éclater le scandale. Leur valeur ne dépasse pas 500 à 1000 euros.
Les polices d'Afrique du nord ne font pas de recherches pour de soi-disant putains.
Les enfants en bonne santé se vendent jusqu'à 50 000 $ cash, une de ces filles peut avoir 2 à 3 enfants avant la fin et être éliminée ensuite.
Le laxisme des autorités autrichiennes est bien connu. Si ces filles arrivent de loin et que les recherches présentent quelques difficultés et surtout si elles viennent de Russie, de Tchetchénie ou d'ailleurs, les Autrichiens ne font rien.
Lors du rapport fait sur Voghera et Piacenza, il y a eu 150 arrestations et huit morts. Tous les journaux du pays en on parlé.
Il ne faut pas oublier que tous les terrorismes du monde trouvent leurs sources de revenu dans l'esclavage sexuel.
Je tiens à rappeler que tous les fonctionnaires ont un devoir de diligence et que ces derniers doivent protéger la veuve et l'orphelin et que cela commence par les jeunes filles et les enfants.
Une aide même passive à la prostitution est considérée comme crime contre l'humanité et entraîne les peines les plus lourdes.

Dr. Prof. de Physique
Henri Sommer

Le péché est un mal de la volonté, et il n'y a que les êtres raisonnables qui puissent être souillés par le péché.
Nicolas Cabasilas (Explication de la divine Liturg
ie 46,7)

DE LA VIE DE SAINT THÉODOSE DE KIEV

Hilarion, le novice qui nuit et jour copiait des livres, dans la cellule du saint, pendant que celui-ci murmurait des psaumes et filait la laine, raconte les histoire suivantes:
Un soir, alors qu'il travaillait, Anastase l'économe du monastère, vint dire au saint qu'il n'y avait plus d'argent et que l'on ne pouvait pas aller acheter de quoi déjeuner pour le lendemain. - c'est déjà le soir, lui dit le saint. Jusqu'à demain nous avons du temps. Va prier, prend patience et Dieu aura soin de nous.
Le novice Hilarion sortit pour aller dans sa cellule y faire ses dévotions personnelles. Puis il revint à son travail, suivi de peu de l'économe, venu importuner à nouveau notre père pour le même sujet.
- Ne t'ai-je pas dit d'aller prier ? lui répondit le saint. Tranquillise-toi. demain matin, tu iras à la ville, tu achèteras à crédit ce dont nous avons besoin, et quand Dieu nous enverra de l'argent, nous paierons. Il est digne de foi Celui qui a dit : «Ne vous mettez pas en soucis pour le lendemain. Le lendemain aura soin de lui-même.» Dieu ne nous privera pas de sa grâce.
L'économe sortit. Un jeune homme éclatant de beauté, vêtu d'un uniforme militaire se présenta. Il s'inclina, déposa sur la table une pièce d'or et disparut sans rien dire. Le saint se lava, prit la pièce d'or, et les yeux pleins de larmes rendit grâces à Dieu. La matin, il appela le portier et lui demanda si quelqu'un était venu au monastère pendant la nuit. La portier affirma que la porte était encore fermé et que depuis le coucher du soleil, personne n'était entré au monastère. Puis il fit venir l'économe.
- Comment peux-tu dire, Anastase, que nous n'avons pas d'argent ? Voici une pièce d'or. Va au marché et achète ce qui est nécessaire. L'économe ne vit pas là la bénédiction de Dieu. Il pensa qu'il avait mal cherché. Li s'inclina devant notre père et demanda pardon.
- Frère, ne désespère jamais. Sois ferme dans ta foi et remets entre les Mains de Dieu, tes difficultés, car c'est Lui qui a souci de nos nécessités. pour aujourd'hui, prépare un riche repas pour le frères, car ce jour est celui de la visite divine. Quand nous serons à nouveau pauvres, Dieu prendra soin de nous.

Une autre fois, Théodore le cellérier vint dire au saint :
- Aujourd'hui nous n'avons rien à mettre sur la table, pour les frères.
- Va, lui répondit le saint, prie Dieu avec insistance et expose-Lui tes soucis. Au cas, où nous ne serons pas dignes d'être exaucés, fait bouillir du blé, mélange-le avec du miel et sers-le aux frères. Mais espérons quand même en Dieu. Il a envoyé aux Israélites rebelles la nourriture céleste, dans le désert; Il peut faire la même chose, pour nous, aujourd'hui.
Le cellérier sortit. Le saint se mit en prière. Et voici ! Jean un des premiers boyards de Iziaslav, inspiré par Dieu, leur envoya trois charrettes pleines de provisions, du pain, du fromage, des poissions, du vin, du miel. Devant ce prodige, le saint bénit de toute son âme le Seigneur.
- Tu vois, frère Théodore, dit-il au cellérier, Dieu ne nous abandonne pas, il suffit d'espérer en Lui de toute notre âme. Va et prépare un festin pour les frères, car en ce jour le Seigneur nous a visités.
Au réfectoire, le saint et avec lui les frères, furent dans l'allégresse et dans la joie glorifièrent Dieu, «qui ne prive d'aucun bien, ceux qui Le craignent.» Le Seigneur qui exauçait toujours les demandes du saint, ne cessa jamais par ses miracles, de répandre avec abondance ses bénédictions sur le monastère.

Une fois, un prêtre de la ville de Kiev, vint trouver saint Théodore et lui demanda du vin pour la liturgie. Le saint pria l'ecclésiarque de lui en donner. Ce dernier lui dit que le vin était épuisé et qu'il en restait juste pour deux ou trois liturgies.
- Donne tout ce qui reste. Pour nous, Dieu pourvoira, dit le père.
L'ecclésiarque obéit, mais en garde quand même un peu pour la liturgie du lendemain. Le prêtre prit le vin et, comme il y en avait peu, il le montra au saint, qui gronda l'ecclésiarque.
- Mais ne t'ai-je pas dit de tout donner ? Ne sois pas inquiet pour demain. Il est impossible que Dieu prive le Temple de sa Mère de la liturgie. Tu verras aujourd'hui nos réservoirs déborder de vin !
L'ecclésiarque donna au prêtre le reste du vin. Le soir, après le repas, conformément à la prédication du saint, arrivèrent les bénédictions de Dieu. Une pieuse femme, économe du palais du prince Vsévoldod l'ami de Dieu, envoya une charrette pleine de fûts de vin. L'ecclésiarque ne sut comment remercier Dieu, émerveillé par l'accomplissement de la prophétie du saint : «Tu verras aujourd'hui, nos réservoirs déborder de vin.»

L'ecclésiarque nous a raconté une autre miracle, obtenu par les prières du saint. La fête de la Dormition approchait. Il n'y avait plus d'huile pour les veilleuses. L'ecclésiarque voulu utiliser de l'huile de graines. Le saint le laisse faire. Mais voici ce qui arriva : dans la jarre il trouva une souris morte. Il revint et dit à notre père :
- Bien que la jarre fut soigneusement fermée, je ne sais comment, une souris est tombée dedans et s'est noyée.
Le saint savait que Dieu avait permit cela pour punir l'incrédulité de l'ecclésiarque.
- Frère, lui dit-il, il faut toujours espérer en Dieu, croire qu'Il peut satisfaire tous nos besoins. Il ne faut pas être comme les incrédules. Jette donc cette huile et persévérons dans la prière et le Seigneur nous enverra, aujourd'hui même de l'huile en abondance.
L'ecclésiarque sortit et le saint se mit en prière. Dans l'après-midi, un riche apporta une amphore pleine d'huile d'olive. À nouveau, le saint rendit gloire à Dieu, qui exauçait promptement sa prière. Toutes les veilleuses furent remplies d'huile et il en resta une grande quantité. Le lendemain matin, l'église de la Mère de Dieu resplendissait dans la lumière.

Aux miracles innombrables, obtenus en vue des nécessités du monastère, ajoutons celui-ci :
Le prince ami du Christ, Iziaslav, qui nourrissait des sentiments très chrétiens envers notre saint père Théodose, venait souvent se délecter aux paroles de miel qui coulaient de la bouche de notre saint père. Quelquefois, l'entretien durait jusqu'aux vêpres. Une fois, c'était la volonté de Dieu, une pluie torrentielle tomba. Le saint ordonna au cellérier de préparer un repas pour le prince. Le cellérier lui dit qu'il n'y avait plus d'hydromel et qu'on manquait de boisson pour le prince et sa suite.
- Il n'y en a plus du tout ? demanda le saint.
- Non, répondit le cellérier.
- Regarde bien, pour voir s'il n'en reste pas quand même un peu.
- Crois-moi père, nous avons retourné les jarres.
- Au Nom du Seigneur Jésus Christ, tu en trouveras, lui dit le saint, plein de grâce divine.
Le cellérier, en effet, trouva la jarre pleine d'hydromel. Bouleversé par le miracle, il alla l'annoncer au saint.
- Garde le silence mon enfant, lui recommanda le saint, n'en dis rien à personne. Dresse la table pour le prince et donne aussi de l'hydromel aux frères, car c'est là une bénédiction de Dieu.
La pluie cessa et le prince rentra chez lui. La boisson bénie dura longtemps et tous les frères en burent abondamment.

Une autre fois, le boulanger du monastère, vint dire au saint qu'il n'y avait plus de farine.
- Regarde bien, lui dit le saint, s'il n'en reste pas un peu, jusqu'à ce que le Seigneur pense à nouveau à nous.
Le boulanger insista et dit :
- J'ai nettoyé toute la réserve. Il ne reste que trois ou quatre poignées de son.
- crois mon enfant, répondit le saint, avec ce peu de son, Dieu peut nous donner beaucoup de farine. N'est-ce pas ce qu'il fit pour la veuve, au temps du prophète Élie ? Ne l'a-t-il pas nourrie, elle et ses enfants, jusqu'à la fin de la famine ? Dieu est le même aujourd'hui et il peut multiplier le peu. Va et observe quand Dieu nous enverra sa bénédiction.

Arrivé à la réserve, le boulanger la trouva pleine de farine. Une fois encore, les prières du saint avaient fait un miracle. Émerveillé, il se dépêcha d'aller le rapporter à notre père qui lui dit :
- N'en parle à personne, mon enfant. Mais va pétrir du pain pour les frères. C'est grâce à leurs prières que Dieu nous a envoyé sa riche Miséricorde.

Jean de Bostres, homme saint et qui avait pouvoir sur les esprits impurs, interrogea des démons qui habitaient des jeunes filles agitées de transports et qu'ils malmenaient. Il leur dit : Que craignez vous des chrétiens ? Ceux-ci répondirent : Vous avez en vérité trois grandes choses. L'une, ce que vous portez à votre cou. L'autre, ce par quoi nous sommes lavés dans l'Église. Et l'autre, ce que vous mangez dans l'Assemblée. Et comme il leur demandait encore laquelle de ces trois choses ils craignaient le plus, ils répondirent : Si vous gardiez bien ce que vous recevez quand vous communiez, nul d'entre nous ne pourrait nuire à un chrétien. C'est là ce que les ennemis craignent plus que tout le reste : la croix, le baptême et la communion.

LES PÈRES DE L'ÉGLISE

(suite)

SAINT ATHANASE D'ALEXANDRIE

L'histoire ecclésiastique nous apprend qu'Athanase avait trente deux ans, lors de son élection au siège épiscopal d'Alexandrie. Il naquit donc en l'an 296. Une partie de son enfance se déroula à l'époque des édits de persécution des chrétiens fulminés par Dioclétien en 303-304. Nous ne savons rien d'autre (ou presque) de sa formation ou de ses maîtres. Athanase ne nous ne dit que l'essentiel, c-à-d que «quelques uns périrent pendant la persécution.» C'est souligner que ses pédagogues étaient tous chrétiens et certains martyrs. Le véritable essentiel. Immergé, dès le départ dans cette «ambiance» du témoignage qui allait jusqu'à verser son sang, Athanase y reçut une empreinte indébile. Toute sa vie, il combattra avec intrépidité pour la foi de l'Église avec le courage que possède tout fils lorsqu'il doit défendre sa mère. Son existence entière ne fut qu'une illustration des luttes qu'il mena afin de confesser le Christ vrai Dieu et vrai Homme.
Élevé dans l'Église, Athanase n'était encore que diacre lorsqu'il accompagna son évêque Alexandre au concile de Nicée en 325. Il participa ainsi au premier concile oecuménique et au triomphe de la foi orthodoxe contre la funeste hérésie d'Arius qui niait la Divinité du Christ. Toute sa vie, conscient qu'il était de la dangerosité de cette abominable erreur qui ruinait tout notre salut, Athanase apparaîtra comme «l'homme de Nicée», au point de s'identifier à la cause de l'Orthodoxie en maintes circonstances.
L'évêque Alexandre mourut en 328, ne laissant point ignorer qu'Athanase était son candidat à la succession. L'élection canonique confirma son voeu, même si elle ne fut pas sans difficultés vu sa prise de position nette dans la lutte contre l'arianisme. Cette lutte, il la poursuivra toute sa vie : avec l'accord du temporel tant que ce dernier sera orthodoxe et contre ce même pouvoir civil lorsqu'il trahira l'Orthodoxie. Cinq exils ne lui feront pas renier la foi qui sauve; cinq exils ne le feront même pas transiger. Rien ne pourra l'ébranler. C'est ce qui fit de saint Athanase l'ornement d'Alexandrie, la fierté de l'Égypte et la gloire de son Église locale. Mais, dans le même temps, ces mêmes actions le haussèrent à la stature d'exemple pour l'Église universelle, exemple valable pour tous les lieux et pour tous les temps.

QUELQUES ÉTAPES DE SA VIE

Le nouvel évêque commença tout naturellement par affermir ses ouailles dans la foi de Nicée, instruisant tout un chacun à propos de la Divinité du Christ «consubstantiel au Père». Nul doute que son troupeau apprit, à son école, à vivre de la vie en Christ, vrai Dieu et vrai Homme, — mesure absolue de toute chose. C'est en ces temps qu'il rencontra le grand Pacôme. Ce dernier conçut de saint Athanase une si haute opinion qu'il l'appela «le père de la foi orthodoxe du Christ». Ici, il faut rappeler que saint Athanase parlait couramment le copte et l'écrivait même. Puis, rapidement, surgirent les premières épreuves. Après 330, saint Athanase dut s'opposer à l'empereur qui, soucieux de pacifier son empire, fit rentrer en grâce Arius. Athanase écrivit alors : «Il est impossible de réintégrer dans l'Église des hommes qui contredisent la Vérité, fomentent l'hérésie et contre lesquels un concile général a prononcé l'anathème. C'est ainsi qu'Athanase poursuivit le bon combat de la foi commencé dès 330 et il le continua jusqu'au bout, envers tout s'il le fallait. Il dut subir ensuite bien des complots, suite au schisme des partisans de Mélèce avec tout ce que cela comporte d'embûches de la part de faux frères. En 335, profitant d'un pèlerinage de l'empereur à Jérusalem, ses adversaires convoquèrent un synode à Tyr. Athanase n'y fut point compris et dut s'enfuir. Il reparaît à Constantinople et obtint de l'empereur la nouvelle convocation des évêques présents à Tyr. Ces derniers, malicieusement, ne reprennent point leurs griefs anciens mais l'accusent d'avoir la haut main sur le marché du blé en Égypte et de menacer de faire arrêter la livraison. Piètre et fallacieux moyen. L'empereur ne s'en mit pas moins en colère et condamna le saint à l'exil en 336-337. Ce fut sûrement au cours de cette période qu'Athanase commença à bien connaître l'état spirituel des Églises d'Occident. Il le les notera et établira plus tard des indications sur les Églises qui avaient gardé la foi de Nicée et y restaient fidèles. Utile témoignage. Il fallut attendre la mort de l'empereur en 337 pour voir saint Athanase revenir dans sa ville épiscopale.
Malheureusement, le nouvel empereur se trouva être favorable à l'arianisme, et le saint combat recommença avec la même vigueur. Ce qui coûta au saint d'être «déposé» par un pseudo-synode d'Antioche en 339. Il se réfugia alors auprès du pape orthodoxe de Rome Jules 1er qui reconnut son orthodoxie. Il profita de ce séjour pour gagner l'Occident à la cause de l'Orthodoxie, ne réintégrant le siège d'Alexandrie au'en 348. C'est alors qu'il put y passer dix années aussi belles que fécondes pour son diocèse. Après cette décennie, il dût encore fuir et se cacher parmi les anachorètes des déserts égyptiens à deux reprises. La première fois entre 356-361 sous le règne de l'intrus Georges. Cette époque de sa vie fut marquée par une triste épreuve. La pape Libère qui avait défendu avec justesse saint Athanase et la cause orthodoxe en 355, signa l'excommunication prétendue du saint, deux ans plus tard, en 357. Athanase ne reconnaissait évidemment aucune «infaillibilité» au siège de Rome (ce que personne ne croyait alors) et ne s'y soumit point. Heureusement pour Libère, ce dernier n'y croyait pas non plus et il se releva de sa chute après le concile de Rimini en 359.1 Après que l'intrus Georges eut perdu son trône usurpé (il fut massacré par la foule) Athanase put rentrer dès l'avènement de Julien. Mais pour bien peu de temps car l'empereur l'envoya à nouveau en exil. Il se réfugia donc pour la seconde fois parmi les ermites égyptiens en 362-363.2 Dieu se servit de cet exil pour lui faire connaître Antoine, - le père des moines - dont il écrivit la biographie. Cet ouvrage fut rédigé à la demande des moines d'Occident et leur fut dédié. L'Europe doit beaucoup à notre saint; cet ouvrage édifia ses lecteurs et contribua puissamment à l'éclosion de la vie monastique en Occident (cette vie fut traduite de bonne heure - vers 380 - en latin sous le titre Vita Antonii). Nous avons vu qu'Athanase était renseigné sur l'état doctrinal de bien des Églises de la partie occidentale de l'Église. Bien des auteurs rappellent qu'en 362, saint Athanase rangeait la Bretagne parmi les nations restées fidèles à la foi de l'Église catholique du Christ. Saint Victrice de Rouen avait pu connaître, à Trèves, et emprunter la Règle des moines de saint Athanase et apporter lui-même en Grand Bretagne, quelques germes de ce monachisme issu des enseignements de notre saint.
Pendant tout cet exil, saint Athanase ne cessa de défendre la foi de Nicée, tout en continuant de veiller sur son diocèse, tenu qu'il était comme «le patriarche invisible de l'Église».
En 366, après un dernier exil de quatre mois, Athanase put rentrer dans sa ville et pastaurer en paix son diocèse. En quarante six ans d'épiscopat, saint Athanase en avait passé vingt en exil, sans compter les persécutions de toute sorte.
En 373, lorsque cet athlète de la foi sortit de ce monde pour recevoir sa couronne éternelle, la vraie foi n'était pas rétablie partout. Ce ne fut que quelques années plus tard, sous l'empereur Théodose, que resplendit oecuméniquement la foi de Nicée. Chacun peut y voir le couronnement de la lutte et des écrits de ce grand patriarche d'Alexandrie, marqué à jamais par son nom qui signifie «immortel».

BIBLIOGRAPHIE

Il ne semble pas y avoir d'autres oeuvres du saint traduites en français, ailleurs que dans la collection «Sources Chrétiennes» :
Deux Apologies (56 bis - 27 euros)
Discours contre les païens (18 bis - 37 euros)
Histoire acéphale (317 - 56 euros)
Lettre à Sérapion (15 act. en réédition)
Sur l'Incarnation du Verbe (199 - 47 euros)
Vie d'Antoine (400 - 43 euros)

Le Discours contre les païens et Sur l'Incarnation du Verbe sont des réfutations du paganisme et une découverte du Dieu véritable.
La plupart des oeuvres théologiques réfutent l'arianisme et défendent la foi de Nicée. Athanase a conscience qu'il y va du dogme trinitaire. Il écrivit trois Discours contre les Ariens pour la défense du dogme trinitaire. Il développa le même sujet dans une série de lettres.
Il écrivit l'Apologie contre les Ariens en 348 qui publie tous les documents de la lutte sainte qui justifie son attitude. L'apologie à Constance est un discours à l'empereur jamais prononcé.
Parmi ses derniers ouvrages L'Apologie pour la fuite (358) et l'Histoire des Ariens, Athanase polémique avec la verve virils d'une sentinelle de l'Orthodoxie et d'un pasteur soucieux du salut de son troupeau.
Des versions coptes et syriaques ont conservé nombre d'oeuvres pastorales dont un Traité sur la Virginité où il multiplie les conseils aux vierges d'Alexandrie : «La virginité est un jardin clos, qui n'est foulé par personne sinon par le jardinier.»
Comme l'établit la liste ci-dessus, bien de ces oeuvres ne sont pas encore traduites en français. Beaucoup de ses oeuvres se sont perdus, en particulier des commentaires des Saintes Écritures.

Athanase Fradeaud


La foi véritable ? Quand vous l'aurez vous ne poserez plus cette question. Tant qu'on ne l'a pas, on est dans le doute.
hm. Cassien



Quel plaisir de cette vie demeure sans chagrin, quelle gloire sur terre ne connaît de revers ? Tout s'évanouit comme l'ombre et comme un songe trompeur, d'un coup, la mort emporte tout, mais à la clarté de ton Visage, Seigneur, et par le charme de ta Beauté, ô Christ ami de l'homme, accorde à ton élu le repos.

Funérailles d'un laïc (stichère idiomèle)



Un moine, du nom de Ptolémée, eut une vie dont il est presque impossible de rendre compte. Il habita en effet au-delà de Scété, dans un lieu appelé Climax, où personne ne peut habiter car il se trouve à dix huit milles du puits des frères. Lui cependant y avait transporté un grand nombre d'amphores en poterie : en décembre et janvier, il recueillait la rosée avec une éponge, car la rosée est alors abondante et cela lui suffit pendant les quinze ans qu'il vécut là. Mais éloigné de l'enseignement, de la rencontre et du soutien d'hommes saints, et surtout de la communion fréquente aux mystères, il s'égara au point d'affirmer que tout cela n'est rien. Il finit par partir en Égypte où il tomba dans l'intempérance, sans relation avec personne. Ce malheur lui est arrivé à cause de son excessive présomption, selon ce qui est écrit : «Ceux qui n'ont pas de direction tombent comme des feuilles (Pr 2, 14).»

Palladius (Histoire Lausiaque 27)

 

SERMON POUR LA FĉTE DES MILICES DU SAINT ARCHISTRATéGE MICHEL

mŽtropolite Philarte de Moscou

Sermon prononcŽ dans la cathŽdrale des archanges en 1821.

LĠƒglise orthodoxe fte les archanges le 8/21 novembre. Tous les anges ne sont-ils pas des esprits serviteurs, envoyŽs pour leur ministre en faveur de ceux qui veulent hŽriter le salut ? (Heb 1,14)Une assemblŽe terrestre sĠest rŽunie solennellement aujourdĠhui pour rendre hommage ˆ lĠassemblŽe cŽleste; une assemblŽe dĠhommes sĠest rŽunie pour chanter les louanges de lĠassemblŽe des anges. Pourquoi ? Ne sont-ils pas tous, dit lĠAp™tre, en expliquant la haute prŽŽminence du Fils de Dieu sur les anges, ne sont ils pas tous des esprits serviteurs ? Pourquoi donc lĠƒglise, qui exprime souvent le dŽsir de servir Dieu et de glorifier sa BontŽ avec les anges reste-t-elle maintenant, pour ainsi parler, en arrire, dĠeux, et accomplit-elle dĠautant plus un examen que lĠancienne loi elle-mme, ordonnŽe par les anges (cf. Gal 3,19), ne prŽsente aucune institution solennelle en lĠhonneur des anges. Le fondement le plus ordinaire des institutions saintes, - en disant cela, nous nĠŽbranlons nullement le plus ordinaire, dis-je, des institutions de lĠƒglise, cĠest un pieux souvenir. Souvenez-vous du jour du sabbat (cf. Ex 20,8), dit le commandement; ce jour vous sera un monument (cf. Ex 12,14), dit la loi de la P‰que; faites cela en mŽmoire de Moi (cf. Lc 22,19), dit JŽsus Christ Lui-mme, en instituant le mystre de son Corps et de son Sang. La loi ancienne nĠa pas pu Žtablir sur ce fondement une institution ecclŽsiastique particulire en lĠhonneur des saints anges, dans des temps o les hommes Žtaient enclins ˆ rendre les honneurs divins ˆ des forces serviles, et lorsquĠil Žtait par-dessus tout nŽcessaire de leur rappeler le culte dž au Dieu unique. AujourdĠhui, sous la loi de JŽsus Christ, les temps sont tout diffŽrents. LĠUnitŽ de Dieu Žclaire les esprits comme le soleil; mais, de mme que les Žtoiles ne sont pas visibles auprs du soleil, ainsi, en prŽsence de la grande pensŽe de la lumire incrŽŽe, qui prŽoccupe uniquement les esprits, quelques-uns ne remarquent dŽjˆ plus les lumires crŽŽes qui, malgrŽ leur petitesse auprs de la premire, sont cependant pures et bienfaisantes; - ils ne remarquent plus les esprits serviteurs, envoyŽs par Dieu pour remplir leur ministre en faveur de ceux qui doivent hŽriter du salut; mais en ne les remarquant pas, ils sĠŽloignent de leur sociŽtŽ et de leurs secours bienfaisants. CĠest pour ces temps que lĠƒglise a instituŽ, avec perspicacitŽ et sagesse, afin que nous eussions, faibles tres terrestres, un souvenir instructif de ces aides de notre salut. Il est Žtonnant que lĠoubli des puissances cŽlestes aille, chez quelques chrŽtiens, jusque-lˆ quĠils doutent mme de lĠexistence du monde invisible. Si nous nĠen avions pas un tŽmoignage dans le livre de la RŽvŽlation, nous pourrions le trouver dans le livre de la nature. Dans tout ce qui est visible, est Žcrit un tŽmoignage de lĠinvisible. LĠap™tre Paul dit que le Dieu invisible, son Žternelle Puissance et sa DivinitŽ, sont visibles, depuis la crŽation du monde, par la considŽration des crŽatures (cf. Rom 1,20); mais comme tout ce qui est invisible ne peut pas tre attribuŽ immŽdiatement ˆ la puissance invisible de Dieu, il en rŽsulte quĠen se fondant sur les paroles de lĠAp™tre, on peut voir le monde invisible, au travers du monde des formes passagres - le monde des forces constantes au moyen desquelles la Force toute-puissante de Dieu soutient, porte (cf. Heb 1,3), meut, dirige et conserve tout ce qui est visible. Regardez lĠarbre ou lĠherbe : ce que vous voyez ne peut que 1 se flŽtrir, se dessŽcher et se dŽtruire; mais ce qui produit la verdure, la croissance, la fleur et le fruit, nĠest-il pas invisible ? ConsidŽrez-vous vous-mmes : ce qui, en vous, sent, dŽsire, pense, nĠest-il pas invisible ? Observez la progression, semblable ˆ une Žchelle, des crŽatures, qui sont dĠautant plus parfaites les unes les autres que lĠaction de lĠinvisible sĠy manifeste davantage; commencez par la terre et la pierre dans lesquelles lĠinvisible est compltement enseveli, montez lĠŽchelle des crŽatures visibles jusquĠˆ lĠhomme, dans lequel lĠinvisible peut dŽjˆ dominer; nĠest-il pas naturel de supposer au-dessus de ce degrŽ des crŽatures dans lesquelles le visible est compltement absorbŽ, - des tres purement invisibles, spirituels ? Il est vrai, dans la situation obscurcie actuelle de lĠhomme et du monde, la lumire du monde invisible nĠappara”t que confusŽment au travers des formes des objets visibles. Mais en revanche, dans le livre de la RŽvŽlation, lĠoeil purifiŽ par la foi distingue clairement, non seulement lĠexistence du monde invisible, mais sa proximitŽ et son union Žtroite avec le visible. Lˆ, un chŽrubin garde le chemin de lĠarbre de vie (cf. Gen 3,24); ici un ange console Agar dŽsespŽrŽe (cf. Gen 16,7-12); ailleurs des anges sĠarrtent avec le Seigneur chez Abraham (cf. Gen 18); des anges sauvent Loth de la destruction de Sodome (cf. Gen 19); un ange sauve la vie ˆ Isma‘l mourant de soif (cf. Gen 21,17-19); un ange, et, peut-tre, plus quĠun ange en rŽalitŽ, mais enfin un ange, selon lĠapparence et le nom que lui donne le saint livre de la Gense, retient la main dĠAbraham levŽe pour immoler Isaac, et le comble de bŽnŽdictions (cf. Gen 22,15-17); Abraham promet un ange pour guide de son serviteur (cf. Gen 24,7), et ce serviteur est merveilleusement conduit ˆ la dŽcouverte de RŽbŽcca. Jacob, tant™t voit en songe une multitude dĠanges montant par une Žchelle vers le ciel et encontre une armŽe dĠanges (cf. Gen 32,1). un ange appara”t ˆ Mo•se dans un buisson ardent (cf. Ex 3,2), pour le prŽparer ˆ conduire les IsraŽlites hors dĠƒgypte. Un ange prŽcde les IsraŽlites dans la colonne lumineuse et tŽnŽbreuse, pour les conduire hors de lĠƒgypte, les protge contre les ƒgyptiens qui les poursuivent (cf. Ex 14,19), les accompagne ˆ travers la mer rouge, et voyage quarante ans, sans interruption, avec eux dans le dŽsert. Les IsraŽlites reoivent la loi de Mo•se par le ministre des anges (cf. Ac 7,55). LĠarchistratge de lĠarmŽe du Seigneur appara”t ˆ JosuŽ, (cf. Jos 5,14), et dirige la prise miraculeuse de JŽricho. Un ange remplissant le ministre de prophte, parle aux IsraŽlites, et le peuple, pleurant ˆ cause de ses paroles, marque le lieu de cette apparition du nom de Pleurs (cf. Jug 2,1-6); un ange appelle GŽdŽon ˆ dŽlivrer les IsraŽlites de la servitude (cf. Jug 6,11); un ange visite deux fois les parents de Samson, leur prŽdit sa naissance extraordinaire, et enseigne ˆ la mre ˆ conserver par lĠabstinence le fruit de son sein (cf. Jug 13). Un ange frappe le JŽrosolymitains ˆ cause de la vanitŽ de David (cf. 3 Roi 24,16), et les Assyriens ˆ cause de lĠorgueil de SennachŽrib (cf. 4 Roi 19,35). Le prophte ƒlie est plus dĠune fois dirigŽ, dans ses actions par un ange (cf. 3 Roi 19,5). ƒlisŽe montre ˆ son serviteur une foule dĠanges sous la forme dĠune armŽe protectrice (cf. 4 Roi 6,17). Isa•e voit des sŽraphins entourant le tr™ne du Seigneur, et reoit de lĠun dĠeux la purification du feu (cf. Is 6). ƒzŽchiel contemple, au milieu des cieux ouverts, quatre animaux portant Dieu et des roues animŽes (cf. Ez 1). Daniel voit mille millions servant lĠAncien des jours, et dix mille millions assistant devant Lui (cf. Dan 7,10). Une fois il rencontre un ange gardien, et peut-tre plus quĠun ange, dans la fournaise ardente (cf. Dan 3,92). Une autre fois, dans la fosse aux lions (cf. Dan 6,22). Une autre fois, Gabriel vole vers lui, et le touche, et lui explique la vision (cf. Dan 9,21). Une autre fois, dans ses rŽvŽlations, il entend parler de Michel, un des 2 premiers princes cŽlestes, et prince de son peuple (cf. Dan 10,13-21). Zacharie, outre quĠil voit et entend les anges, sent souvent un ange parlant en lui (cf. Zach 1,14). ï Seigneur des armŽes ! Quelles rŽunions, en vŽritŽ, dĠarmŽes cŽlestes tu rassembles pour les habitants de la terre ! Comme tu armes merveilleusement les anges autour de ceux qui te craignent (cf. Ps 33,8) ! Dans quelle union dĠamitiŽ, dans quelle unitŽ tu joins les esprits angŽliques et les esprits humains ! Quelques-uns pensent peut-tre que les temps anciens seuls, ces temps dĠombres et de figures, furent soumis aux anges, de mme que les Žtoiles visibles sont placŽes pour la domination de la nuit. Voyons. Ouvrons le Nouveau Testament. Voici que se lve le soleil des esprits, voici appara”tre le Roi de la rŽvŽlation, JŽsus Christ. Eh bien ! Les Žtoiles doivent-elles dispara”tre ? Les esprits serviteurs de la lumire doivent-ils sĠŽloigner ? Ou bien la prŽsence du soleil, sans annuler les Žtoiles, ne fera-t-elle que les rendre moins Žclatantes ? Ou bien, mme en prŽsence du roi, les serviteurs royaux prŽpareront-ils et faciliteront-ils lĠaccs vers Lui ? Mais pourquoi le demander ? Le Roi lui-mme proclame ce qui doit arriver : Ds ce moment, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant vers le Fils de lĠhomme (cf. Jn 1,51); et en effet, nous voyons un ange annonant la conception, dans un sein infŽcond, du PrŽcurseur (cf. Luc 1,11), et la conception immaculŽe du Sauveur (cf. Luc 1,26); une armŽe entire dĠanges chantant la gloire de la naissance du Sauveur (cf. Luc 2,13); un ange dissipant le doute de Joseph (cf. Mt 1,20) et prŽparant la sŽcuritŽ de lĠenfant JŽsus, contre ceux qui en veulent ˆ sa vie (cf. Mt 2,13); des anges servant JŽsus aprs sa tentation dans le dŽsert (cf. Mt 4,11); des anges attachŽs en propre ˆ chaque enfant, qui voient sans cesse le Pre cŽleste (cf. Mt 18,10); plus de douze lŽgions dĠanges prtes ˆ sĠarmer pour JŽsus contre les Juifs (cf. Mt 26,53); un ange apparaissant pour le fortifier dans sa lutte de GethsŽmani (cf. Luc 22,43); des anges ouvrant son sŽpulcre (cf. Mt 28,2), et proclamant sa rŽsurrection (cf. Jn 20,12); des anges accompagnant son ascension et annonant son second avnement (cf. Ac 1,10); des anges faisant tomber les cha”nes (cf. Ac 12,7) et ouvrant les prisons des ap™tres (cf. Ac 5,19); enfin un ange apparaissant ˆ Corneille ˆ peine ŽchappŽ aux tŽnbres de lĠidol‰trie, pour lui montrer lĠentrŽe de lĠƒglise chrŽtienne (cf. Ac 10,5). ChrŽtiens ! JŽsus Christ, selon lĠexpression de Jean le ThŽologien, est le Saint, le VŽritable, qui a la clef de David, qui ouvre, et personne ne ferme (cf. Apo 3,7). Et ainsi, sĠil a ouvert le ciel, qui donc osera le fermer ? ou bien qui osera dire que ce nĠest plus aujourdĠhui le temps de voir les anges de Dieu, montant et descendant selon la VolontŽ du Fils de lĠhomme ? Ne sont-ils pas tous des esprits serviteurs, envoyŽs pour leur ministre en faveur de ceux qui veulent hŽriter du salut ? Qui donc, aujourdĠhui mme, peut affirmer, quĠil nĠont plus rien ˆ faire, et que nous sommes sans assistance ? Mais plus nous sommes indubitablement persuadŽs que les anges saints sont prs de nous et prts ˆ nous assister, plus nous devons mettre de sollicitude ˆ rechercher pourquoi, de nos jours, on entend si peu parler de cette assistance, et lĠon croit encore moins ˆ ce que lĠon en entend dire. Ou il nĠy a pas dĠanges prs de nous, ou bien nous ne les remarquons pas, ou nous les Žloignons de nous. QuĠil nĠy en ait pas, cela nĠest pas vrai comme nous lĠavons vu. Par consŽquent, la vŽritŽ est que nous ne les remarquons pas, ou mme que nous les Žloignons de nous. De mme que dans leurs apparitions visibles, les saints anges ont souvent ŽtŽ pris par les hommes pour des hommes semblables ˆ eux, ainsi il peut facilement arriver que lĠhomme 3 prenne aussi leurs actions invisibles pour les siennes propres, ou pour des actions ordinaires et naturelles. NĠarrive-t-il pas, par exemple quĠau milieu dĠun doute ou dĠune certaine inertie de lĠesprit, brille tout ˆ coup ˆ notre pensŽe, comme un Žclair, une idŽe pure, sainte et salutaire; que dans un coeur agitŽ et froid, soudain sĠŽtablisse le calme, ou sĠallume la flamme cŽleste de lĠamour de Dieu ? Si tout phŽnomne atteste, dans son genre, la prŽsence dĠune force efficient, ces phŽnomnes intŽrieurs de notre ‰me nĠattestent-ils pas la prŽsence de puissances cŽlestes qui jettent, par amour de lĠhumanitŽ, leurs rayons dans notre esprit et leurs Žtincelles dans notre coeur ? Ne sont-ce pas lˆ des actions des anges qui, selon lĠexpression du prophte Zacharie, parlent en nous ? Quel malheur digne de compassion, si nous ne remarquons pas cette assistance des anges ! Car, ne la remarquant pas, nous ne la recevons pas comme il conviendrait, et nous nĠen profitons pas, nĠen profitant pas, nous sommes ingrats et coupables, nous ne nous prŽparons pas ˆ dĠautres visites semblables, et, de cette manire, nous Žloignons mme de nous nos gardiens. Si nous, hommes, nous nous Žloignons des hommes dont les dispositions sont contraires ˆ nos dispositions; si lĠinstituteur renonce enfin ˆ lĠŽcolier qui ne prte pas lĠoreille ˆ ses instructions, ou le gouverneur ˆ lĠŽlve qui repousse sa direction, si le pre lui-mme Žloigne de lui le fils insoumis, comment les anges saints ne sĠŽloigneraient-ils pas ˆ la fin de nous, lorsque nous nĠŽcoutons pas leurs inspirations salutaires, et que nous laissons infructueux pour nous leur ministre ? Comment les puissances cŽlestes ne sĠŽloigneraient- elles pas de nous, quand nous ne sommes adonnŽs quĠˆ ce qui est terrestre ? Comment les esprits purs ne sĠŽloigneraient-ils pas, quand nous vivons dans les impuretŽs de la chair ? Comment les anges de Dieu ne sĠŽloigneraient-ils pas, quand nous avons sans cesse dans nos pensŽes et nos dŽsirs, non pas Dieu et son Christ, mais le monde et nous-mmes ? Enfants de lĠƒglise ! Enfants de Dieu ! conduisons-nous comme des enfants dĠobŽissance. NĠentendons-nous pas notre mre demander chaque jour pour nous ˆ notre Seigneur et notre Pre lĠange de paix, fidle conducteur, gardien de nos ‰mes et de nos corps ? Ne repoussons pas les biens quĠelle fait, tant dĠefforts pour nous procurer. MŽprisons ce qui est terrestre, et rapprochons nos regards au dessus de ce qui est sensuel. Chassons de notre ‰me les dŽsirs charnels et les pensŽes frivoles, et alors les puissances incorporelles la visiteront, et elles nous conduiront avec elles de vertu en vertu, jusquĠˆ ce quĠenfin Lui-mme apparaisse le Seigneur Dieu dans la Sion de notre esprit, et quĠil sĠy fasse une demeure. Amen.