NUMÉRO 101
Janvier 2003

 Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de S.B. Mgr. André

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Hiéromoine Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
cassien@orthodoxievco.info

 SOMMAIRE

NOUVELLES
 
LA NAISSANCE DE JÉSUS CHRIST

LA NEO-MARTYRE CATHERINE

LA FOI DES SAINTS (suite)

LE MOINE MICHEL 

LE BON PASTEUR


NOUVELLES


En novembre j’étais en Suisse et nous avons célébré la divine Liturgie dans notre chapelle de Saxon. À la même occasion fut baptisé, du nom de Célestin, le second fils de Thierry et de Florence. .

BAPTEME DE CÉLESTIN

Plaise à Dieu, j’irai enfin au Cameroun après la fête de la Théophanie. J’y resterai six semaines et je ne serai donc pas au Foyer du 23 janvier au 3 mars (cal. civil). Dès mon retour j’aurai des choses à raconter. Ce sera dans le prochain bulletin.
Votre en Christ,

hiéromoine Cassien

Le Père l'a bien voulu; le Verbe s'est fait chair; et la Vierge a mis au monde le Dieu incarné; l'étoile l'annonce,

les Mages se prosternent devant lui; les Bergers sont remplis d'émerveillement; et la création exulte de joie.

Nativité du Sauveur (laudes)

LA NAISSANCE DE JÉSUS CHRIST
(deuxième sermon)


du vénérable Augustin
 

Frères bien-aimés, quand il s'agit de célébrer la grandeur du mystère de notre salut, le prodige de la Naissance du Sauveur, l'humanité doit avouer l'impuissance de ses conceptions et de sa parole. À un tel bienfait, à cette grâce infinie, que peut répondre la faiblesse de notre dévotion ? Comment concevoir que le Fils unique, consubstantiel au Père, éternel comme le Père, redoutable au ciel, à la terre et aux enfers, ait voulu se revêtir d'un corps humain pour opérer le salut de l'homme ? Quelle langue pourra raconter ce que l'intelligence ne saurait comprendre? Quel homme tenterait de juger ce qui n'a pour auteur et pour témoin que Dieu lui-même ? «Car personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père (Mt 11,27)». Comment la fragilité humaine, corrompue par le péché, pourrait-elle sonder le secret de cette Nativité virginale ? J
Ô malheureux Juifs qui, en recourant à la calomnie de l'adultère, éteignent pour eux-mêmes cette grande lumière sous le souffle de ténébreux soupçons, en refusant de croire qu'une Vierge ait conçu ! Ils ne voient plus qu'un crime humain dans l'acte par excellence de l'amour de Dieu pour nous; et ce qui n'est que vertu ils l'appellent une faute, tant ils sont aveuglés par leur jalousie. Malheureux que vous êtes, croyez donc à celui qui n'a voulu naître que pour opérer votre salut. Comprenez, mes frères, l'aveuglement de ces hommes perfides qui nient obstinément que le Christ ait pu naître d'une vierge. Dans une naissance toute céleste ils invoquent ce qui se passe parmi les hommes et veulent soumettre le Créateur aux lois établies pour les simples créatures. Que l'impiété humaine n'essaie donc pas de porter atteinte à la glorieuse Nativit
Comment peut-on douter que ce soit là le secret du Tout-Puissant, quand on entend dire que le Roi des cieux est né d'une vierge, et que le Fils de la Vierge commande aux puissances du ciel ? Qui dira, mes frères, l'accroissement miraculeux des bienfaits de Dieu pour le salut des nations ? Autrefois, après le passage de la mer Rouge, voulant donner au peuple hébreu des préceptes relatifs au culte divin, le Seigneur appela Moïse au sommet du Sinaï, et confia à ce serviteur l'expression authentique de sa volonté à l'égard de cette petite nation. Mais quand les temps prédits furent arrivés, voulant prodiguer à toutes les nations les sacrements de la vie éternelle, Dieu lui-même, descendant du ciel et du sein de son Père, se renferma dans le sein d'une Vierge, et y revêtit notre humanité et se fit homme sans cesser d'être Dieu, acquérant ainsi une gloire incomparable. C
 


LA NEO-MARTYRE CATHERINE (ROUTTI) DE MANDRA PRÈS D'ELEFSINA (ATTIQUE)
(+ 15 NOVEMBRE 1927)


Traduit du bulletin grec officiel de l’Église des V.C.O. Novembre 2000

Mandra en Attique. Lieu qui connut d'héroïques, mais aussi de tragiques événements. Lieu qui offrit à notre époque matérialiste une nouvelle héroïne de notre foi, la jeune martyre Catherine Routti.
Il est connu de tous les chrétiens que des fleuves de sang ont été versés pour que la vraie foi en Christ soit affermie. Mais pour qu'elle soit aussi conservée loin de l'influence des nouveautés hérétiques, il fallut encore que soit versé du sang de martyr.
Venez maintenant, ô chrétiens, vous qui portez patiemment le rejet du monde et qui répondez au nom d’«ancien-calendaristes», venez tous connaître comment nos pères et nos frères, qui vécurent les premières années du schisme, ont lutté et comment ils ont glorifié l'Église des V.C.O. en nous donnant la possibilité de vivre librement et honnêtement, et d'adorer notre Dieu.
Observons donc comment se sont déroulés les tristes événements de Mandra, c'est-à-dire comment commença et finit tragiquement la vigile solennelle qui eut lieu en l'honneur des saints archanges, à l'aurore du 8 Novembre 1927, dans l'église du même nom à Mandra.
Depuis la veille de la fête, de pieuses femmes de Mandra, dont la courageuse défenseur des traditions des saints pères, Catherine Routti, préparèrent l'église, de sorte que la fête qu'elles attendaient avec tant de dévotion ne soit privée de rien. Elles avaient aussi pris soin à l'avance de faire appeler un prêtre de même foi — les célébrants étaient très rares et par conséquent très demandés. Une commission était partie pour Athènes dans ce but, et voilà que tôt la veille elle revint avec une charrette, accompagnant le confesseur d'éternelle mémoire, le prêtre p. Christophe Psallidas. L'accueil qui fut offert en l'honneur du célébrant qui arrivait fut enthousiaste. Tous les habitants réjouis lui souhaitèrent la bienvenue alors que les cloches de toutes les églises sonnaient joyeusement. Tels &eac
Les vêpres commencèrent calmement et solennellement. Elles auraient continué aussi calmement ainsi que toute la vigile jusqu'à la fin, si les forces de l'ordre n'avaient pas fait leur apparition en encerclant l'église avec de mauvaises intentions. On peut alors se poser une question : pourquoi cet assaut ? Dans l'église, il ne se trouvait aucune personne illégale. On n'y cachait pas de bandits. Seuls de dignes observateurs des traditions des pères s'étaient réunis pour glorifier leurs saints en tout honneur. Que demandaient donc les forces de l’ordre avec tant d'insistance ? Elles voulaient tout simplement accomplir l'ordre de l'archevêque schismatique d'Athènes : arrêter le prêtre célébrant et disperser la multitude des fidèles.
Les forces de l'ordre avaient peut-être reçu des directives mais les chrétiens de Mandra devaient accomplir les ordres divins, et ne pas permettre la moindre perturbation de la fête. Ainsi les portes de l'église furent fermées et l'office continua avec plus de componction. Parce qu'il se déroulait sous la menace des armes. Les policiers frappaient avec fureur. Ils frappaient n'importe où. Aux portes, aux fenêtres, aux murs ! Ils cassaient des carreaux ! Et nous sommes pourtant au 20e siècle. La civilisation se développe. Et on est supposé pouvoir user des droits individuels et religieux en toute liberté. Quelle belle vérité ! Nous nous trouvons de plus sur la sainte terre de la Grèce chrétienne orthodoxe.
Les fidèles priaient dans l'église, calmement et pieusement. Dehors, les policiers des schismatiques se démenaient, hurlaient et disaient des obscénités.
Au-dedans, les fidèles demandèrent au Seigneur du renfort pour supporter leur injuste persécution. Dehors, les policiers demandèrent du renfort d’urgence pour atteindre leur but sacrilège. Ils avaient vraiment besoin de renfort ! Oui, car comment arrêter un prêtre doux et innocent ? Comment affronter des fidèles sans armes ?
Le jour allait bientôt se lever. Dans l'église, la plupart des fidèles avaient communié et attendaient la fin de l'office et, quand ils auraient pris la bénédiction du prêtre, ils le conduiraient à une maison proche pour qu'il se repose. Mais comment cela se ferait-il puisque dehors guettaient les prétoriens des schismatiques ? Les fidèles venaient juste de prendre en eux une force, le Christ. Plus rien ne leur faisait peur. Ils avancèrent sans crainte. Les portes s'ouvrirent. Les fidèles commencèrent à sortir. De pieuses femmes de Mandra formèrent un mur vivant qui entourait le prêtre en danger. Dans l'obscurité, les policiers des schism atiques se ruèrent contre elles comme des bêtes sauvages. Ils exigèrent la reddition du prêtre. Mais pourquoi ? Telle fut la question justifiée des fidèles. Avait-il commis un crime, avait-il fraudé ou profané ? Non ! Rien de tout cela ! Et pourtant, ils le demandaient ! Et alors ? Qui allait le livrer ? Il n'y avait pas de Judas !
«Vous ne pourrez prendre notre prêtre qu'en passant sur nos cadavres !» dit une ferme et forte voix de femme. C'est Catherine Routti, qui avait laissé à la maison mari et enfants pour défendre le prêtre. Les menaces des armes ne l'effrayaient pas et c'est pourquoi elle cria, décidée.
Les policiers ne purent pas rompre la chaîne. Ils se mirent donc à faire feu pour les effrayer. Ils réussirent quelque peu grâce à cela. Une bonne partie des fidèles s'éloigna, mais le mur vivant autour du prêtre demeura sans crainte. Mais bientôt celui-ci allait aussi plier à cause de l'agression sauvage et inhumaine des forces de l'ordre, dont une balle atteignit la tempe du confesseur de bienheureuse mémoire Angélique Katsarelli.
Cependant Catherine Routti, l'âme de la défense, ne recula pas. Elle blâma courageusement les schismatiques jusqu'au moment où un policier brandit la crosse de son fusil pour frapper le prêtre. Et alors, Dieu Très-Haut, quelle témérité, quel sacrifice de soi ! Dès qu'elle vit le geste criminel, Catherine se jeta pour sauver le prêtre en le couvrant de son propre corps, et ce fut donc elle qui reçut le coup mortel derrière la tête. Catherine tomba sur le sol de l'église, le teignant de son sang de martyr, alors qu'on l'entendit pour la dernière fois murmurer : «Ma Toute-Sainte !»
Les femmes relevèrent avec émotion et anxiété son corps ensanglanté et, après que son époux ait été prévenu, on la transporta à l'hôpital «Evangélismos» d'Athènes. On transporta aussi à l'hôpital, avec Catherine, la blessée Angélique Katsarelli, qui en sortit quelques jours plus tard.
Catherine souffrit sept jours entiers, immobile, sans même pouvoir parler. Elle demanda par des gestes un crayon et du papier pour écrire, à grand-peine, à son époux de prendre soin de ses petits anges, ses deux enfants, qui avaient le premier quatre ans et le deuxième quelques mois.
Le 15 Novembre 1927, premier jour du Carême de l'Avent, à 4 heures du matin, elle rendit son âme de martyr dans les mains du Christ.
Le Conseil Administratif de la Sainte Communauté V.C.O. d'Athènes mobilisa toutes ses annexes pour que le plus de fidèles possible se trouvent à son enterrement.
Des témoins oculaires de l'enterrement encore en vie nous ont relaté que ce qu'ils ont vu ce jour-là n'était pas un enterrement mais la sainte litanie d'une relique de martyr. Des milliers de fidèles suivirent la procession portant les uns des fleurs, les autres des cierges et d’autres encore des palmes.
La martyre n'a plus besoin de nos honneurs passagers. L'honneur que l'on doit lui rendre est celui que nous indique saint Jean Chrysostome : «Hommage au martyr, imitation du martyr».
Prenez donc courage, chrétiens, et suivez l'exemple de cette jeune mère de 27 ans, qui versa son sang pour notre sainte foi.
La néo-martyre Catherine constitue l'honneur et la gloire de l'Église des V.C.O., et elle sera proposée en toute circonstance comme exemple de foi, d'amour, de renoncement à tout et de sacrifice pour les traditions des pères.
Catherine ! Notre époque n'a pas employé des potences, des fournaises, des épées. Elle a employé la crosse du fusil pour t'effrayer. Quelle pauvre arme, en vérité, pour te faire renier une foi si vivante ! Et pourtant, toi, tu as donné ta vie pour elle. Que tes intercessions nous donnent de la force et que tes prières défendent le corps de notre Église orthodoxe de toute flèche ennemie lancée perfidement.

Quiconque est parvenu par la charité à l'image et ressemblance divine, se plaît dorénavant au bien lui-même à cause du plaisir qu'il y trouve. Il embrasse aussi avec un égal amour la patience et la douceur. Les manquements des pécheurs n'irritent plus sa colère; mais plutôt implore-t-il leur pardon, pour la grande pitié et compassion qu'il ressent à l'endroit de leurs faiblesses. Ne se souvient-il pas d'avoir éprouvé l'aiguillon de passions semblables, jusqu'au jour qu'il plut à la divine miséricorde de l'en délivrer ? Ce ne sont pas ses propres efforts qui l'ont sauvé de l'insolence de la chair, mais la protection de Dieu. Dès lors, il comprend que ce n'est pas de la colère qu'il faut avoir pour ceux qui s'égarent, mais de la commisération.
saint Jean Cassien (Conférence 11,9)


Évêque Nicolaï D. Velimirovitch
LA FOI DES SAINTS

Catéchisme de l’Église Orthodoxe

suite


CHAPITRE 2
LE SYMBOLE DE FOI CHRÉTIEN ORTHODOXE

Q. Qu’est-ce que le symbole de foi chrétien orthodoxe ?
R. C’est le résumé des vérités fondamentales de la foi chrétienne et que l’on appelle aussi le Crédo de l’Église Orthodoxe.

Q. N’existe-t-il qu’une seule version du Crédo ?
R. Il en existe plusieurs : le Crédo apostolique, celui de saint Athanase et de saint Grégoire de Néocésarée. Mais le Crédo le plus usité dans l’Église Orthodoxe et qui fut composé à deux conciles œcuméniques, celui de Nicée (325) et celui de Constantinople (381), est celui qui suit.

Q. Quels sont les articles du Crédo ?
R. Il y en 12 :
1. Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qui est visible et invisible,
2. et en un seul Seigneur, Jésus Christ, Fils seul-engendré de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non-créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait,
3. qui, pour nous les hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux, et S'est incarné du saint Esprit et de Marie la Vierge et S'est fait homme.
4. Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, et a souffert et a été enseveli,
5. et Il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures.
6. et Il est monté au ciel et siège à la Droite du Père,
7. et Il reviendra avec gloire juger les vivants et les morts et son règne n'aura point de fin.
8. Et en l'Esprit saint, Seigneur qui crée la vie, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes.
9. Et en l'Église une, sainte, catholique et apostolique.
10. Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés.
11. J'attends la résurrection des morts
12. et la vie du siècle a venir. Amen.

EXPLICATION DU CRÉDO

Le premier article
Q. Pourquoi croyons-nous en un seul Dieu ?
R. Parce que le vrai Dieu est unique.

Q. Quelle est la Nature de Dieu ?
R. Dieu est Esprit, infini, immuable, inaccessible, éternel, c’est-à-dire sans commencement et sans fin.

Q. Quels sont ses attributs essentiels ?
R. Il est parfaitement saint, parfaitement bon, parfaitement libre, tout-sage, tout-puissant, tout-miséricordieux, omniprésent, omniscient et auto-suffisant.
Q. Pourquoi L’appelons-nous “Père” ?
R. Parce qu’Il est le Père de Jésus Christ, son Fils seul-engendré et aussi de tous ceux qui, par la régénération en Jésus Christ, sont ses enfants adoptifs.

Q. Pourquoi L’appelons-nous “Créateur” ?
R. Parce que c’est Lui qui a créé toutes les choses visibles et invisibles par sa Puissance et sa Sagesse et que sans Lui, rien n’aurait pu venir à l’être et exister. Il est le Créateur et le Gardien de tout.

Q. Qu’est-ce que l’on entend par “ciel” ?
R. Les anges, qui sont des esprits invisibles et qui sont innombrables.

Q. Les anges sont-ils semblables aux hommes ?
R. Oui. Comme les hommes, les anges sont des personnes pourvus d’intelligence, de sentiments, de puissance et d’un nom personnels.

Q. En quoi diffèrent-ils des hommes ?
R. En ce qu’ils sont incorporels et immortels.

Q. Qui sont les anges gardiens ?
R. À chaque homme est attaché un ange qui le garde et le protège. Le Christ Lui-même l’a confirmé en disant : “Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car Je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la Face de mon Père qui est dans les cieux.” (Mt 18,10)

Q. Tous les anges sont-ils égaux ?
R. Tous sont de la même nature, mais ils diffèrent en gloire, en puissance et en action. Il y a neuf ordres angéliques : les Trônes, les Chérubins, les Séraphins, les Dominations, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Archanges et les Anges.

Q. Les anges ont-ils un autre nom dans la Bible ?
R. Oui, ils sont appelés très souvent “les armées célestes” ou “les armées du Seigneur”.

Q. Pourquoi portent-ils des noms aussi “militaires” ?
R. Parce qu’ils sont une Force divine combattant contre les esprits du mal qui s’opposent à Dieu et attaquent les hommes.

Q. Quels sont les esprits du mal ?
R. Des anges déchus qui, se séparant de Dieu, devinrent ennemis de Dieu et des hommes.

Q. Quel est leur autre nom ?
R. Diable.

Q. Que signifie ce nom ?
R. Calomniateur ou faux accusateur. Car les diables calomnient et accusent faussement Dieu et les hommes.
Q. À quels maux attirent-ils les hommes ?
R. À toutes les mauvaises passions et actions méchantes et contraires à la Loi de Dieu, mais surtout à la haine, au mensonge et à la violence. Comme le Seigneur Jésus Christ dit aux Juifs, ses persécuteurs : “Vous êtes les enfants de votre père le diable… le père du mensonge.” (Jn 8,44)

Q. Comment reconnaît-on les personnes séduites par le malin ?
R. Par leur haine de Dieu et des hommes et par leurs mensonges et leur violence.

Q. Quel est le nom que les diables craignent le plus ?
R. Celui de notre Seigneur Jésus Christ.

Q. Quel est le nom que les hommes sans Dieu haïssent le plus ?
R. Celui de notre Seigneur Jésus Christ.

Le deuxième article
Q. Que signifie le nom Jésus Christ ?
R. Jésus veut dire Sauveur, parce qu’Il est venu sauver les hommes de la puissance de Satan, du péché et de la mort. Christ signifie l’Oint. (Roi, Prêtre, Prophète)

Q. Comment est-Il Fils de Dieu ?
R. Il est le Fils unique du Père qui soit engendré et non créé.

Q. Y a-t-il une grande différence entre “engendré” et “créé” ?
R. Oui, une très grande. Quand un homme engendre un enfant, celui-ci est de sa propre essence, mais quand il fabrique des outils, ceux-ci ne le sont pas. De la même manière, Dieu le Père a engendré son Fils unique de toute éternité et le Fils est de sa propre essence, mais Il a aussi créé des êtres et des choses innombrables qui ne sont pas de sa propre essence.

Q. Pourquoi Le nomme-t-on “Lumière de Lumière” ?
R. Parce que son Père est l’éternelle Lumière de sagesse et d’amour : par conséquent, son Fils est logiquement Lumière de Lumière.

Q. Pourquoi Le nomme-t-on “vrai Dieu de vrai Dieu” ?
R. Pour la même raison. Et c’est ainsi même dans la nature de ce monde; par exemple, ce qui naît d’un homme est “un vrai homme d’un vrai homme”. Car l’enfant est partout et toujours de la même essence que ses parents. Ainsi, notre Seigneur Jésus Christ étant le Fils de Dieu est en vérité vrai Dieu de vrai Dieu, comme Il l’a dit Lui-même : “Moi et le Père sommes un.” (Jn 1,3)

Q. Pourquoi disons-nous “par qui tout a été fait” ?
R. Parce que par le Fils, Dieu créa tout ce qui fut créé au ciel et sur la terre. Comme en témoigne l’Écriture : “Toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui”. (Jn 1,3)

Le troisième article
Q. Pour qui le Fils de Dieu, Jésus Christ descendit-Il des cieux, de son éternelle Gloire et sa Béatitude dans ce monde de souffrance ?
R. Pour les hommes et leur salut.

Q. Qu’est-ce qui L’a fait descendre des cieux ?
R. Sa Compassion et son Amour incomparables de l’homme.

Q. Vint-Il pour tous les hommes ?
R. Oui. Il vint pour offrir le salut à tous les hommes. Mais seuls ceux qui crurent en Lui et répondirent par l’amour à son Amour, qui ont obtenu le salut.

Q. Que veut dire : “S’est incarné de l’Esprit saint et de Marie la Vierge” ?
R. “Incarné” veut dire “revêtu de chair”. La toute-sainte Vierge Marie Le conçut d’une façon surnaturelle par la Puissance du saint Esprit.

Q. Comment a-t-il été possible qu’une vierge enfantât un fils sans connaître un homme ?
R. Tout est possible au Dieu tout-puissant. C’est par sa Puissance qu’Il créa au commencement Adam et Ève, le premier homme et la première femme. Et par la même Puissance, Il fit que la Vierge Marie conçût Jésus Christ, vrai Homme et vrai Dieu.

Q. En quoi Jésus Christ était-Il semblable à tous les hommes ?
R. Il avait un corps et une âme humains, à l’exception du péché. Il était un homme parfait sans péché et sans tache.

Q. En quoi Jésus Christ était-Il différent de tous les autres hommes de l’histoire humaine ?
R. Il unissait les deux natures, la divine et l’humaine en une seule personne. Les hommes ne sont que des hommes, mais Lui est Dieu-Homme.

Q. Pourquoi appelons-nous la Vierge Marie Enfantrice de Dieu ?
R. Parce que les deux Natures de notre Sauveur, la divine et l’humaine, étaient déjà unies lorsqu’elle conçut, de sorte que le Dieu et l’Homme étaient inséparablement nés d’elle, en une Personne.

Q. Pourquoi nommons-nous l’Enfantrice de Dieu toujours vierge ?
R. Parce qu’elle était vierge avant, pendant et le resta après la Naissance de Jésus Christ pour toujours.

Q. L’Église orthodoxe considère-t-elle l’Enfantrice de Dieu une sainte ?
R. Oui. Elle est considérée au-dessus de tous les saints, et même supérieure aux armées angéliques. Car elle fut élue l’instrument principal de Dieu pour le salut des hommes par l’enfantement du Sauveur du monde.

Q. Pourquoi appelons-nous le Christ le Sauveur ?
R. Parce qu’Il descendit des cieux pour sauver les hommes du pouvoir de Satan, du péché et de la mort.
Q. Quand le premier péché de l’homme eut-il lieu ?
R. Au paradis, lorsque Adam et Ève désobéirent à Dieu pour obéir à Satan.

Q. En quoi le péché d’Adam touche tous les autres hommes ?
R. Ils ont tous hérité de ce péché de leurs premiers parents pécheurs comme nous pouvons hériter d’une maladie de nos parents malades.

Q. Est-ce ce seul péché dont le Christ est venu nous sauver ?
R. Non. À ce premier péché, d’innombrables autres se sont ajoutés, de sorte que les hommes, à la longue, se sont retrouvés entièrement sous la domination de Satan et pécher devint leur seconde nature.

Q. Pourquoi Dieu n’éleva-t-Il pas un grand homme — un génie — pour accomplir l’œuvre du Christ et épargner ainsi son Fils éternel ?
R. Parce que tous les hommes étaient pécheurs et mortels, même les plus grands et les meilleurs. Le monde entier gisait dans le mal et Satan et la mort régnaient dans le monde jusqu’à ce que le seul Sauveur possible, plus fort que Satan, sans péché et immortel, descendît des cieux et apportât la délivrance et le salut au genre humain.

Le quatrième article
Q. Qui étaient les accusateurs de Jésus Christ ?
R. Les scribes et les prêtres juifs qui enviaient Jésus Christ parce qu’Il faisait de grands miracles qu’ils ne pouvaient faire et parce que le peuple Le suivait davantage qu’il ne les suivait, eux.

Q. Qui était le juge qui Le condamna à mort ?
R. Ponce Pilate, le gouverneur romain de la Palestine, représentant de l’empereur de Rome.

Q. Pourquoi son nom est-il spécialement mentionné ?
R. Pour indiquer le moment historique de la mort de Jésus Christ, comme le nom de l’empereur Auguste est mentionné aussi dans l’évangile de la Naissance.

Q. Pour quel péché ou crime Ponce Pilate a-t-il condamné Jésus Christ à mort ?
R. Pour aucun. Pilate lui-même a déclaré aux prêtres et au peuple juifs : “Je ne trouve pas de faute dans cet Homme”, et il répéta : “Moi, L’ayant examiné devant vous, n’ai pas trouvé de faute en cet Homme”, et il leur dit une troisième fois : “Quel mal a-t-Il fait ? Je n’ai pas trouvé en Lui de motif de condamnation à mort.” Mais uniquement par peur des Juifs, il Le livra pour être crucifié.

Q. Comment la Justice éternelle de Dieu put-elle permettre que Jésus mourût d’une mort cruelle alors qu’Il était parfaitement innocent ?
R. Il n’est pas mort pour un péché quelconque à Lui, mais pour nos péchés. La Justice éternelle de Dieu exigea un aussi grand sacrifice, une victime aussi innocente et sans prix pour le péché d’Adam et les nôtres.


Q. Y a-t-il une autre raison pour un sacrifice aussi terrible ?
R. Oui. Par un tel sacrifice, Dieu montra son inexprimable Amour pour l’homme. “Il (Dieu) nous a tant aimé qu’Il a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés”. (1 Jn 4,10)

Q. Pourquoi Jésus Christ est-Il appelé le Rédempteur ?
R. Parce qu’Il nous a rachetés du péché et de la mort par ses propres Souffrance et Mort sur la croix.

Q. Étant immortel, comment Dieu a-t-Il pu mourir ?
R. Il n’est pas mort en tant que Dieu, mais en tant qu’homme. Ni sa Divinité ni son Âme n’ont jamais goûté la mort.

Q. En quoi consiste la grandeur inégalée du Sacrifice du Christ ?
R. D’abord, en son Innocence absolue; ensuite en son Amour infini pour l’homme et son Obéissance à son Père, puis en sa Volonté de mourir pour sauver les pécheurs.

Le cinquième article
Q. Quel fut le plus grand Triomphe du Christ ?
R. Sa Résurrection des morts.

Q. Quelle fut la preuve suprême de sa toute-puissante Divinité ?
R. La même chose.

Q. Quelle fut la preuve de sa Victoire sur Satan ?
R. Sa Descente en Enfer.

Q. Qu’est-ce que l’Enfer ?
R. C’est le royaume des ténèbres dans les bas-fonds de la terre où Satan a la puissance de la mort. On dit que le Christ “par la mort, détruisit celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable”. (He 2,14)

Q. Que fit le Christ en Enfer ?
R. Il fit trembler Satan par sa seule Présence et fuir devant sa seule Grandeur. Cependant, des myriades d’âmes humaines qui y languissaient se réjouirent de sa Venue.

Q. Que fit le Christ pour ces âmes humaines ?
R. Il leur prêcha son évangile, déclara sa Victoire sur Satan et la mort. Et tous ceux qui adhérèrent à Lui avec joie, furent délivrés.

Q. Quel jour eut lieu la Résurrection du Christ ?
R. Le troisième jour après sa Mort, comme Il l’avait prédit à ses disciples. Il est mort un vendredi et est ressuscité un dimanche.

Q. Qui étaient les premiers témoins de la Résurrection du Christ ?
R. Les gardes à qui les Juifs avaient ordonné de garder le sépulcre.

Q. À qui rapportèrent-ils la Résurrection du Christ ?
R. Aux grands prêtres et aux anciens des Juifs.

Q. Comment ceux-ci réagirent-ils à ce rapport?
R. Ils furent effrayés et confondus. Ils achetèrent les gardes avec une grande somme d’argent et leur ordonnèrent de répandre la fausse nouvelle que “ses disciples étaient venus de nuit pour L’enlever pendant que nous dormions” (Mt 28,11).

Q. Qui, parmi les disciples du Christ, fut le premier à constater le fait de sa Résurrection ?
R. Les femmes de Galilée entendirent un ange dire devant son tombeau vide : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il est ressuscité, Il n’est pas ici”.

Q. Le Christ Lui-même a-t-Il prouvé de façon indubitable sa Résurrection des morts et à qui ?
R. Oui, Il l’a fait. Il Se montra vivant dans son Corps, plusieurs fois pendant 40 jours, à ses disciples et ceux qui L’avaient suivi, comme c’est écrit dans les évangiles, les Actes des apôtres, dans les épîtres apostoliques et dans le livre de la Révélation.

Q. Que fit le Christ pendant ces 40 jours entre sa Résurrection et son Ascension dans le ciel ?
R. Il instruisit ses disciples de façon plus complète et plus profonde concernant le Royaume de Dieu (Ac 1,3).

Q. Pourquoi dit-on que le Christ est ressuscité le troisième jour “selon les Écritures” ?
R. Parce que sa Résurrection avait été prédite dans l’Ancien Testament (Ps 16,9-10; Is 53). Et le Christ Lui-même compara son sort à celui du prophète Jonas, disant : “Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre” (Mt 12:40). Et aussi, après sa Résurrection, Il dit à ses disciples : “Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’Il ressusciterait des morts le troisième jour…” (Lc 24,46).

Le sixième article
Q. Quand le Seigneur est-Il monté de la terre aux cieux ?
R. Le quarantième jour après sa Résurrection.

Q. Comment appelle-t-on ce jour ?
R. Le jour de l’Ascension.

Q. De quel endroit Jésus Christ est-Il monté aux cieux ?
R. Du Mont des Oliviers.

Q. Qui étaient les témoins oculaires de son Ascension ?
R. Tous ses fidèles disciples.
Q. Pourquoi le Seigneur est-Il monté aux cieux ?
R. Pour retourner, après avoir accompli son service auprès des hommes, à sa Demeure éternelle d’où Il était descendu.

Q. Est-Il monté aux cieux avec son Corps d’homme ?
R. Oui, avec celui-là même, ressuscité des morts.

Q. Pourquoi est-Il monté visiblement, devant beaucoup de témoins oculaires ?
R. Pour donner l’assurance à tous ses fidèles qu’eux aussi allaient monter aux cieux après la Résurrection générale.

Q. Que signifient les mots : “siège à la Droite du Père” ?
R. Jésus Christ partage avec son Père la même Majesté, la même Gloire et la même Puissance. Avant son Ascension, Il en rendit témoignage à ses disciples en disant : “Tout pouvoir M'a été donné dans le ciel et sur la terre” (Mt 28,18).

Le septième article
Q. Que nous apprend le septième article du Crédo ?
R. La seconde Venue du Christ, son Jugement des vivants et des morts et l’établissement final de son Royaume des Cieux.

Q. La seconde Venue du Christ sera-t-elle différente de la première ?
R. Oui, très différente en effet. La première fois, Il vint en grande humilité, avec le but de servir les hommes et de souffrir pour eux. La seconde fois, Il viendra en majesté et gloire, avec le but de juger les hommes, les vivants et les morts.

Q. Comment décrivit-Il Lui-même sa seconde Venue ?
R. Il dit : “Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa Gloire, avec tous les anges, Il s'assiéra sur le trône de sa Gloire. Toutes les nations seront assemblées devant Lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs.” (Mt 25,31) Et ensuite, Il jugera les justes et les injustes, selon leurs œuvres.

Q. Y a-t-il d’autres descriptions de sa seconde Venue ?
R. Oui, plusieurs. Par exemple, saint Paul, voulant consoler ceux qui pleurent leurs défunts, dit : “Car le Seigneur Lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la Trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement” (1 Thess 4,16).

Q. Y a-t-il un autre témoignage céleste de sa seconde Venue ?
R. Oui, les deux anges qui apparurent lors de son Ascension dirent aux apôtres : “Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous L'avez vu allant au ciel” (Ac 1,11).

Q. Qu’est-ce qui nous est révélé de plus concernant le Jugement dernier ?
R. Le Christ Lui-même dit que lorsqu’Il reviendrait en puissance et gloire, “Il rendra à chacun selon ses œuvres.” (Mt 16,27)

Q. Que dira-t-Il aux fidèles et aux bons ?
R. “Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde” (Mt 25,34).

Q. Et que dira-t-Il aux infidèles et aux méchants ?
R. “Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges”(Mt 25,41).

Q. Quelle sera le dénouement ?
R. Les bénis iront à la vie bienheureuse et éternelle, les maudits au châtiment éternel.

Q. Comment la seconde Venue du Seigneur arrivera-t-elle ?
R. Elle arrivera subitement. “Comme l'éclair part de l'Orient et se montre jusqu'en Occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme” ( Mt 24,27).

Q. Quand sa seconde Venue, le Jugement dernier et la fin du monde auront-ils lieu ?
R. Le moment de ces événements redoutables ne nous a pas été révélé. Notre Seigneur Jésus Christ n’avait fait que nous prévenir d’être toujours prêts à aller à sa Rencontre. “Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra” (Mt 24,42) — nous avertit-Il avec force.

Q. Comment pouvons-nous nous préparer à ce jour redoutable ?
R. En pensant, sentant et agissant de façon droite, selon son enseignement, les préceptes de l’Église et les exemples donnés par ses saints.

Q. Mentionna-t-Il quelques signes de la fin qui approcherait ?
R. Oui, des guerres, des révolutions, des tremblements de terre, des tempêtes, de la famine, la peste, des tribulations, de faux docteurs, des trahisons réciproques, une augmentation de la haine et une diminution de l’amour, des spectacles effrayants, de grands signes venant du ciel, la détresse et la confusion des nations etc. (Mt 24 et Lc 21)

Q. Mais sommes-nous certains que dans ces circonstances, le Christ prévaudra ?
R. Absolument. En toute circonstance, notre Seigneur et Sauveur aura le nombre définitif des âmes sauvées, comme Il l’avait prévu au commencement du drame du monde. Et personne de ceux qui croient en Lui et invoquent son Nom ne périra.

Le huitième article
Q. Pourquoi le saint Esprit est-Il appelé Seigneur ?
R. Pour la même raison que le Père et le Fils.

Q. Est-Il donc Dieu ?
R. Oui, Il est vrai Dieu du vrai Dieu. Seulement, Il n’est pas engendré du Père comme le Fils, mais Il procède du Père.

Q. Pourquoi disons-nous alors que nous croyons en un seul Dieu ?
R. Nous croyons en un seul Dieu, dont le Mystère le plus intime nous est révélé par le Christ, comme l’harmonie absolue des trois Personnes divines de la même Essence divine. C’est pourquoi nous parlons d’un Dieu triadique ou d’une Trinité dans l’unité… donc d’un seul Dieu.

Q. Dieu ne S’était-Il pas révélé en tant que sainte Trinité dans l’Ancien Testament ?
R. Pas très clairement. Isaïe entendit dans sa vision les grands séraphins chanter à Dieu assis sur son trône “Saint, saint, saint est le Seigneur des armées.” (Is 6,3) Le mot “saint” répété trois fois correspond aux trois Personnes en Dieu. (v. aussi Gn 1,26)

Q. Pourquoi Dieu ne S’était-Il pas révélé clairement comme sainte Trinité dans l’Ancien Testament?
R. Comme un homme ne révèle pas ses secrets les plus intimes à ses serviteurs et à des étrangers, mais à ses enfants, de même Dieu ne révéla pas le mystère de son Être à un peuple d’“étrangers” qui étaient les serviteurs et esclaves de la Loi, mais réserva sa Révélation à ses enfants d’amour dans le Nouveau Testament.

Q. Comment fut révélée la sainte Trinité dans le Nouveau Testament ?
R. Aussi clairement qu’un homme, encore dans son corps, pouvait le supporter. L’archange Gabriel annonça à la sainte Vierge : “Le saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu…” (Lc 1,35) Ainsi, tous les trois sont mentionnés ici : le saint Esprit, le saint Père et le saint Fils.

Q. Y eut-il une autre occasion ?
R. Oui. Quand Jésus fut baptisé dans le Jourdain, “les cieux s’ouvrirent et le saint Esprit descendit sur Lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé; en Toi J'ai mis toute mon affection.” (Lc 3,21;22)

Q. Et une autre ?
R. Saint Jean l’évangéliste dit nettement : “Il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord.” (1 Jn 5,7) Par le Verbe, Jean entend le Fils, comme nous le voyons dans son évangile. (1,14)

Q. Encore une autre ?
R. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples : “Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.” (Mt 28,19)

Q. Pourquoi appelle-t-on le saint Esprit “Donateur de Vie” ?
R. Parce qu’il n’y a pas de vraie vie sans l’Esprit saint Dieu, ni au ciel, ni sur la terre.

Q. Pourquoi l’Église orthodoxe seule enseigne que le saint Esprit “procède du Père” seul, et non aussi du Fils, comme l’enseignent les confessions hétérodoxes ?
R. Parce que l’Église orthodoxe pense avec raison que Dieu Se connaît mieux Lui-même que ne le font les hommes. Et notre Seigneur Jésus Christ révéla tous les mystères à ses disciples au sujet de la procession du saint Esprit, disant “l'Esprit de Vérité, qui procède du Père rendra témoignage de Moi” (Jn 15,26)

Q. Que veut dire que le saint Esprit a parlé par les prophètes ?
R. C’est la vérité. Saint Pierre écrit : “…aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.” (2 Pi 1,20;21)

Q. Les apôtres étaient-ils, eux aussi inspirés et poussés par le saint Esprit ?
R. Certainement. Mais ce fait n’est pas mentionné dans le Crédo, car il est évident et n’a été nié par personne. Seuls les prophètes sont mentionnés car à cette époque, certains hérétiques niaient le fait que l’Ancien Testament fut écrit sous l’inspiration de l’Esprit saint.

Q. Le saint Esprit a-t-Il apparu sous une forme visible ?
R. Oui, sous forme de colombe, lors du baptême du Christ et sous forme de langues de feu se posant sur les apôtres, lors de la Pentecôte, 50 jours après Pâques.

Q. Tous les chrétiens peuvent-ils participer de l’Esprit saint ?
R. Oui, selon les paroles de réprimande que le Christ adressa aux Juifs : “Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-Il le saint Esprit à ceux qui le Lui demandent.” (Lc 11,13) Et saint Paul écrivit : “Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?” (1 Cor 3,16)

Q. Quels dons pouvons-nous obtenir par l’acquisition de l’Esprit saint ?
R. Tous les dons possibles, tels que la sagesse, l’intelligence, le conseil, la connaissance, la crainte de Dieu, la force, l’humilité, la chasteté, la sainteté et d’autres.

Q. Par quels moyens pouvons-nous mériter du Seigneur son Esprit saint et ses Dons ?
R. Par la vigilance stricte sur notre cœur et notre langue; par la prière et la charité, ainsi que par la réception de saints Mystères.

Le neuvième article
Q. Qu’est-ce que l’Église ?
R. Une communauté exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité, car elle est la famille de Dieu, créée par la Parole et le Sang de Jésus Christ et guidée et visitée par Dieu le saint Esprit.

Q. Que dit le Christ de l’Église ?
R. Il dit : “Et Moi,… Je bâtirai mon Église, et… les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.” (Mt 16,18)

Q. Quelle est la relation entre le Christ et les membres de son Église ?
R. Celle que Saint Paul définit clairement en disant : “Vous êtes le Corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.” (1 Cor 12,27) Les peines et les joies d’un membre de ce Corps sont ressenties par les autres.

Q. Qui sont les membres de l’Église ?
R. Tous ceux qui, hommes et femmes, sont unis par la même foi et la même espérance, liés par la loi d’amour du même Dieu, sanctifiés par les mêmes Mystères et dirigés par des évêques et des prêtres légitimes.

Q. En quoi diffère l’Église de toutes les autres communautés et organisations séculières et religieuses en ce qui concerne ses membres ?
R. En ce que ses membres défunts en font aussi partie, ce qui n’est le cas dans aucune autre communauté.

Q. Comment cela ?
R. Quand les membres de l’Église terrestre meurent, ils se séparent de leur corps, mais non de l’Église. Leur âme entre dans l’Église céleste. Car il existe deux ailes de l’Église : l’aile visible et l’aile invisible.

Q. Qui sont les membres de l’Église visible ?
R. Tous les chrétiens qui vivent dans leur corps visible et luttent pour la perfection chrétienne.

Q. Qui sont les membres de l’Église invisible ?
R. Tous les chrétiens orthodoxes qui sont morts dans la foi en Christ pendant les vingt derniers siècles, de même que les justes de l’Ancien Testament que le Christ a sauvés en descendant en enfer.

Q. Nos parents, frères, sœurs, enfants, connaissances et amis défunts appartiennent-ils à cette Église invisible ?
R. Sans nul doute, à condition qu’ils aient vécu et soient morts en chrétiens.

Q. Quelle est Église la plus grande, la visible ou l’invisible ?
R. C’est, de loin, l’invisible, puisque ses membres augmentent sans cesse.

Q. Y a-t-il une relation entre l’Église visible et l’Église invisible ?
R. Oui, c’est ce que nous appelons la communion des saints.

Q. En quoi consiste-t-elle, cette communion ?
R. En prières et œuvres de charité des vivants pour les âmes des défunts, d’une part, et en prières et intercessions des défunts pour les vivants, d’autre part.

Q. Quelles sont les caractéristiques de l’Église du Christ ?
R. Elle est une, sainte, catholique et apostolique.

Q. Pourquoi l’Église est-elle appelée une ?
R. Parce qu’elle est un seul Corps spirituel avec une seule Tête, Jésus Christ, habité par un seul saint Esprit. L’Apôtre parle de l’unité absolue de l’Église en disant : “Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.” (Éph 4,4-6)

Q. Et les nombreuses Églises autocéphales à l’intérieur de l’Église orthodoxe ?
R. Elles sont indépendantes pour l’usage de leur propre langue nationale et, dans une certaine mesure, pour leur structure extérieure, sujette de la loi canonique. Autrement, elles sont indépendantes entre elles comme les membres du même Corps du Christ, comme des branches du même arbre, prenant nourriture de la même racine, par les mêmes veines.

Q. Quelles sont les Églises orthodoxes actuellement indépendantes ?
R. L’Église de Constantinople, de Jérusalem, d’Alexandrie, d’Antioche, de Russie, de Roumanie, de Géorgie et d’Albanie.1

Q. Sont-elles toutes égales ?
R. Elles sont toutes égales entre elles et sont appelées des Églises-Sœurs. Cependant les nations balkaniques et les Russes appellent l’Église de Constantinople leur Église-Mère, parce qu’ils ont reçu la foi chrétienne de Constantinople.

Q. Quelle est la plus haute autorité dans l’Église orthodoxe ?
R. Les Conciles œcuméniques (ou Universels) réunissant les représentants de toutes les Églises-Sœurs indépendantes.

Q. Quelle est la plus haute autorité dans les Églises provinciales ?
R. Le patriarche ou l’archevêque avec le synode des évêques.

Q. L’homme peut-il être sauvé en dehors de l’Église ?
R. Non. Car l’Église est la dépositaire de la Grâce de Dieu, sans laquelle l’homme ne peut être sauvé, il est comme un bras coupé d’un corps vivant.

Q. Pourquoi l’Église est-elle appelée sainte ?
R. Parce qu’elle est rendue sainte par la Sainteté de son Fondateur et Chef, Jésus Christ, ses saints Paroles et Actes et son saint Sacrifice, et parce que le saint Esprit demeure en elle et Se communique à travers les saints Mystères; aussi parce que son but est de rendre les hommes saints, et enfin parce qu’elle a produit et continue à produire un grand nombre d’hommes et femmes saints et une armée de martyrs.

Q. Qu’est-ce qui est dit dans l’Écriture de la sainteté de l’Église ?
R. Par exemple : “Christ a aimé l'Église, et S'est livré Lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. (Éph 5,25-27)

Q. Les pécheurs à l’intérieur de l’Église corrompent-ils l’Église par leurs péchés ?
R. Les pécheurs se corrompent eux-mêmes, mais non l’Église, comme la fumée venant des cheminées ne salit pas toute l’atmosphère de la terre.

Q. L’Église aide-t-elle les pécheurs à se corriger ?
R. Beaucoup, puisque c’est une des tâches principales de l’Église que de purifier les pécheurs et de les transformer en membres saints de la sainte famille de Dieu.

Q. Que fait l’Église des pécheurs qui refusent obstinément son appel à la repentance ?
R. Elle les sépare de son Corps comme des membres (pourris, infectés, corrompus) gangrenés, suivant les Paroles du Christ : “…s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. (Mt 18,17)

Q. Pourquoi l’Église est-elle appelée universelle ?
R. Parce qu’elle n’est limitée ni à un lieu, ni à une époque, ni à une race, ni à une langue. Elle fait appel à l’humanité entière. Le Christ ressuscité instruisit ainsi ses disciples : “Allez, faites de toutes les nations des disciples… ” (Mt 28,19)

Q. Y a-t-il une autre raison pour laquelle l’Église est appelée universelle ?
R. Elle est appelée universelle aussi parce qu’elle contient toutes les Vérités et Moyens universels pour le salut de chaque âme humaine du monde entier.

Q. Pourquoi l’Église est-elle appelée apostolique ?
R. Parce que l’esprit, la doctrine et les pratiques des apôtres y sont entièrement et soigneusement sauvegardés dans notre Église.

Q. L’Église doit-elle obéir aux apôtres en tout ?
R. Absolument.

Q. Pourquoi ?
R. Parce que le Christ les a élus et autorisés à parler et à agir en son Nom. Il leur a dit : “vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec Moi dès le commencement.” (Jn 15,27)

Q. Devons-nous donc les écouter comme nous écoutons le Christ ?
R. Exactement. Car Il dit à ses apôtres : “Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.” (Mt 10,40) De plus, Il menaça beaucoup les cités qui ne recevraient pas les apôtres, par ces paroles terrifiantes : “Je vous le dis en vérité : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.”(Mt 10,15)

Q. De quelle autorité particulière le Seigneur a-t-Il doté les apôtres ?
R. De lier et de délier. “Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.” (Mt 18,18) et “Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.” (Jn 20,23)

Q. Qu’appelle-t-on la succession apostolique ?
R. C’est la continuité légitime de la hiérarchie, c’est-à-dire la chaîne ininterrompue de la pratique de transmettre la grâce et l’autorité dans l’Église, des apôtres aux évêques et des évêques aux prêtres et diacres par l’imposition des mains.

Q. Notre vénérable Église orthodoxe a-t-elle préservé fidèlement la succession apostolique ?
R. Oui.

Q. N’est-ce pas une gloire et un privilège d’être né et d’avoir été élevé dans cette Église ?
R. Si, certainement. Et nous devons en être reconnaissants à Dieu et à nos parents.

Le dixième article
Q. Qu’est-ce que le baptême ?
R. C’est le saint Mystère ou Sacrement d’initiation, par lequel nous devenons membres légitimes de l’Église.

Q. Combien y a-t-il de Mystères dans la sainte Église orthodoxe ?
R. Il y a sept saints Mystères :
1. le saint Baptême
2. la sainte Chrismation
3. la sainte Communion
4. la sainte Confession
5. le saint Ordre (prêtrise)
6. le saint Couronnement (mariage)
7. la sainte Onction

Q. Pourquoi le saint Baptême seul est mentionné dans le Crédo ?
R. D’abord parce que par le Baptême nous recevons la grâce, comme des enfants nouveau-nés de Dieu, de devenir chrétiens, après quoi nous pouvons accéder à tous les autres saints Mystères qui favorisent notre croissance spirituelle.

Q. Y a-t-il une autre raison ?
R. L’autre raison est qu’à l’époque de la formulation du Crédo, il y avait des controverses parmi les pères de l’Église orthodoxes et quelques hérétiques au sujet du baptême, tandis que les autres saints Mystères n’ont pas été controversés.

Q. Pourquoi disons-nous “un seul” baptême ?
R. Parce que le baptême est administré une seule fois et ne peut être répété pour la même personne. Comme naturellement nous ne naissons qu’une seule fois, nous naissons spirituellement aussi une seule fois.

Le onzième article
Q. Que veut dire “la résurrection des morts” ?
R. Cela veut dire que Dieu, par sa Puissance illimitée, rendra immortels non seulement nos âmes mais aussi nos corps. Cela veut dire aussi que chaque âme immortelle sera revêtue d’un corps également immortel, selon ses œuvres.

Q. Y a-t-il différentes sortes de corps ?
R. Oui. Il y a des corps naturels et des corps spirituels.

Q. Les morts ressusciteront-ils avec leur corps même qui est enseveli dans la terre ?
R. Non, car ces corps-là sont corruptibles. Ils ressusciteront avec un corps spirituel qui sera incorruptible.

Q. Comment Dieu ressuscitera-t-Il les morts ?
R. Par sa Parole; exactement comme Il a créé le monde par sa seule Parole, et comme Il a ressuscité une fois une jeune fille et un garçon morts, ainsi que Lazare par sa seule Parole. C’est ainsi qu’il en adviendra lors de la Résurrection universelle : “…les morts entendront la Voix du Fils de Dieu” (Jn 5,25) et ressusciteront.

Q. Et qu’adviendra-t-il de ceux qui seront encore vivants dans leur corps au moment de la Résurrection des morts ?
R. Leur corps changera en un “clin d’œil” (1 Co 15,52) en corps spirituel, selon leurs œuvres et leur caractère.

Q. Quand la résurrection universelle aura-t-elle lieu ?
R. À la fin du monde; lorsque Dieu trouvera que le nombre des élus, des sauvés, est complet.

Q. En quel état se trouvent les âmes des défunts avant la Résurrection ?
R. Elles ont un avant-goût de la béatitude ou des tourments éternels, selon leurs œuvres faites sur terre tandis qu’elles étaient dans leur corps.

Q. Par quel jugement l’âme est-elle destinée à la béatitude ou aux tourments temporaires ?
R. Par ce que l’on appelle le jugement individuel ou temporaire.

Q. Quand le jugement individuel aura-t-il lieu ?
R. Immédiatement après la mort de la personne.

Q. Par quel jugement l’âme est-elle destinée à la béatitude ou aux tourments éternels ?
R. Par le Jugement dernier ou général, qui est appelé aussi le Jugement redoutable.

Q. Quand le Jugement dernier aura-t-il lieu ?
R. À la fin de ce monde, après la Résurrection des morts.

Q. Quel est l’autre différence entre le jugement individuel et le Jugement général ?
R. Lors du jugement individuel, seule l’âme d’une personne sera jugée, alors qu’au Jugement dernier l’âme réunis au corps sera jugés.

Q. Pourquoi les âmes des justes ne jouissent-elles de la béatitude définitive au Royaume des cieux ?
R. Parce qu’elles nous attendent, nous, le reste des âmes, dont ils n’ont pas perdu le souvenir et dont ils s’inquiètent, intercédant sans cesse en leur faveur.

Q. Y a-t-il d’autres raisons ?
R. Oui, elles attendent aussi d’être réunies à leur corps ressuscité, comme celui du Christ. Car l’armée des êtres humains diffère de l’armée des anges au Royaume des cieux du fait qu’ils sont revêtus de leur corps spirituel, alors que les anges sont totalement incorporels.

Le douzième article
Q. Qu’est-ce que “la vie du mode à venir” ?
R. C’est la vie future, après notre mort et résurrection.

Q. Quelle sera la vie des justes dans ce monde à venir ?
R. Une vraie vie de plénitude en présence et en union avec Dieu et la famille de Dieu au ciel; une vie de pureté cristalline et de Gloire, de Lumière et de Joie divines.

Q. Que dit-Il, le Christ, au sujet des justes dans la vie d’au-delà ?
R. Il dit : “Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.” (Mt 13,43)

Q. Tous les justes auront-ils la même gloire et la même béatitude ?
R. Tous jouiront d’une gloire et d’une béatitude indicibles, mais différentes comme le soleil, la lune et les étoiles sont différents les uns des autres, selon les paroles de l’Apôtre : “Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile.” (1 Cor 15,41)

Q. Pourquoi Dieu ne sauverait-t-Il pas, dans sa Miséricorde infinie, les pécheurs obstinés, les méchants et les athées ?
R. Parce qu’ils ne veulent pas être sauvés. Ils rejettent l’Appel de Dieu, méprisent la croix du Christ, foulent du pied la Loi de Dieu, persécutent l’Église, insultent les prêtres et les fidèles; en un mot : ils prennent la part de Satan contre Dieu et ne se repentent jamais.

Q. Les pécheurs peuvent-ils se repentir après la mort ?
R. Non, car c’est seulement ici-bas que les hommes doivent choisir entre être serviteurs obéissants du Christ ou de Satan. Après la mort, chacun se joindra au maître qu’il avait choisi en cette vie. Comme Jésus Christ dit de ses serviteurs : “Là où Je suis, là aussi sera mon serviteur” (Jn 12,26).

Celle qui immortalise nos corps, c’est la virginité.
Méthode d’Olympe


LE MOINE MICHEL

dans le livre :
Père Arsène
Passeur de la foi, consolateur des âmes
Les Éditions du Cerf (2002)
462 pages 28 euros

Deux heures environ après la fermeture des portes de la baraque, alors qu'il était déjà couché et dormait d'un sommeil agité, le père Arsène fut réveillé par un détenu qu'il ne connaissait pas et qui murmura : «Venez vite, mon voisin se meurt et vous réclame.» Le mourant se trouvait à l'autre bout de la baraque; il était couché sur le dos, respirait difficilement, ses yeux étaient grands ouverts. Il dit au père Arsène : «Excusez-moi, j'ai besoin de vous, car je m'en vais.» Puis il ajouta d'un ton autoritaire : «Asseyez-vous !» Le père Arsène s'assit au bord de la couche. Faiblement éclairé, le visage du mourant était couvert de sueur; ses cheveux étaient collés et ses lèvres serrées, mais les yeux — animés d'une flamme intérieure — regardaient fixement le pè
Les voisins de lit s'étaient tous éloignés, comprenant que sa mort était imminente et qu'il fallait les laisser seuls. Le père Arsène se pencha vers le mourant, posa sa main sur sa tête, murmura les prières avant la confession et se prépara à écouter.
Le moine Michel chuchotait, s'interrompait souvent par faiblesse, mais ses yeux continuaient à vivre. En les fixant, le père réussissait à lire ses pensées. Il avait l'habitude de confesser des mourants; chaque fois, il était bouleversé. Maintenant, en écoutant la confession du moine Michel, il se rendait compte qu'il avait devant lui un homme hors du commun, fort d'une foi profonde, qui avait sacrifié sa vie à Dieu et aux hommes. Le père se sentait insignifiant et plein d'humilité devant ce moribond.
En se confessant, le moine Michel se condamnait sévèrement; parfois, il semblait même juger un autre homme. Comme tant d'autres détenus, il mourait dans les bras du père Arsène. Celui-ci était particulièrement ému et bouleversé, car il sentait que le Seigneur lui accordait la grâce immense de confesser un saint, un juste. Dieu lui montrait quelle perfection pouvait atteindre un être humain qui avait aimé Dieu et les hommes sans limite. Cette confession lui permettait de voir comment un homme à la foi exceptionnelle pouvait vivre en saint et s'élever au-dessus de tous les aléas de la vie contemporaine : au-dessus des terribles conditions de vie révolutionnaires et postrévolutionnaires, du culte de la personnalité, des relations humaines devenues très difficiles, de l'athéisme institué par l'État, de la persécution de la foi et des croyants, de la d
«Ai-je pris le bon chemin pour aller vers Dieu ?» chuchotait le moine. Le père Arsène se rendait compte que non seulement il avait pris le bon chemin, indiqué par l'évêque Théodore, mais qu'il avait largement dépassé les instructions de celui-ci.
Le père Arsène était profondément bouleversé par la conscience de sa propre petitesse. Il priait Dieu d'être en mesure d'aider le mourant, à qui il donna l'absolution avec ferveur. Il se mit même à sangloter intérieurement, au point de ne pouvoir retenir ses larmes. Le moine Michel, levant les yeux vers le père et le voyant pleurer, murmura : «Merci de vos larmes, mais calmez-vous, l'heure de la Volonté de Dieu est arrivée. Priez pour moi tant que vous serez vivant; votre chemin terrestre sera encore long. Je vous demande de prendre ma chapka, d'échanger son numéro avec le vôtre; vous y trouverez un message pour deux personnes ainsi que leurs adresses. Ce sont des personnes de foi très profonde. Lorsque vous serez en liberté, allez les voir, transmettez-leur ce mot. Ils ont besoin de vous et vous aurez besoin d'eux. Priez Dieu avec eux pour le moine Michel.»
Pendant cette confession, la baraque et son environnement, tout ce qui était matériel et habituel s'était estompé. Il n'y avait plus que la force de la prière et de la paix, un immense silence intérieur. Les souffrances et misères terrestres n'existaient plus. Dieu était présent. L'un s'en allait vers Lui et l'autre était admis à assister à ce grand mystère : la mort.
Le mourant priait ardemment tout en serrant la main du père Arsène, qui était en union avec lui de toute son âme, de toute sa prière. Leur prière dura jusqu'au moment où le moine Michel chuchota : «Seigneur, ne me repousse pas !» Ses yeux s'illuminèrent, se remplirent d'une joie ineffable. Il se souleva, dit d'une voix forte : «Mon Dieu, mon Dieu !» puis retomba sur sa couche. Sa main qui tenait celle du père se desserra, sa respiration rauque s'arrêta, les traits de son visage prirent une expression sereine, mais les yeux gardaient encore la trace de la lumière qui les avait éclairés. Il sembla au père Arsène qu'il voyait l'âme du moine Michel quitter son corps.
Ému, le père Arsène tomba à genoux et pria non pour le salut de l'âme du mort, mais pour remercier Dieu de lui avoir permis de voir ce qui n'est pas visible, pas compréhensible : la mort d'un juste. Se relevant, il se pencha sur le corps et se dit : «Malgré le décès de cet homme, je me sens serein et même joyeux.»
C'était bientôt l'heure du réveil. Le père Arsène prit la chapka du moine et alla prévenir le responsable de la baraque. Celui-ci transmit cette nouvelle au surveillant : «Le n° 382 est mort cette nuit.»
Deux heures plus tard, un traîneau vint chercher le corps. Le médecin le regarda avec un certain dégoût et déclara : «Dépêchez-vous de l'emmener.» Ce traîneau contenait déjà plusieurs cadavres, et celui du moine Michel fut jeté par-dessus les autres. Il gelait et tout était calme; la neige qui tombait recouvrait les visages des morts, puis fondait lentement sur leurs visages. Cela donnait l'impression que ces morts pleuraient.
Près de la baraque se tenaient les surveillants qui devisaient entre eux. Le père Arsène était là, lui aussi, il priait intérieurement. Le traîneau démarra, le père s'inclina devant les corps, les bénit et rentra dans la baraque.
Le traîneau s'éloigna sous les affreux jurons du cocher, puis disparut...

D'un monde pris par les passions, Tout-puissant, tu as détruit le péché avec son regard farouche, son orgueil infini, son délire malséant; ceux que jadis il avait entraînés, en ce jour, de ses filets tu les sauves en t'incarnant, Bienfaiteur, de plein gré.
Nativité du Sauveur (Matines, ode 7)

LE BON PASTEUR

Qui de nous ignore le divin mystère, à savoir que l’initiateur de notre salut va, comme un pasteur, à la recherche de la brebis perdue ? C’est nous les humains qui sommes cette brebis, nous qui nous sommes égarés à la suite du péché loin du groupe des cents brebis raisonnables. Et il prend sur ses propres épaules toute la brebis, car la brebis ne s’était pas perdue en partie seulement, mais puisqu’elle s’était égarée tout entière, elle est ramenée tout entière au troupeau.
Le pasteur ne porte pas uniquement la peau en abandonnant ce qui est entouré par la peau, comme le veulent certains. La brebis est portée sur les épaules du pasteur, c’est-à-dire par la divinité du Seigneur, et par cette prise en charge elle devient une avec lui. C’est pourquoi, voulant chercher et sauver ce qui s’était perdu, ayant trouvé ce qu’il cherchait, il prit sur lui-même celle qu’il avait trouvée.
Ce n’est plus sur ses propres pieds, ceux qui l’avaient égarée, que la brebis se déplaçait, mais elle était soutenue par la divinité.
À cause de cela, ce qui était apparent c’était la brebis, c’est-à-dire l’humain, mais ses traces, selon qu’il est écrit, n’étaient pas connues (cf. Ps 76,20). Celui en effet qui porte la brebis sur lui-même n’imprime aucune trace de péché ou d’erreur dans la vie humaine.
Ayant donc pris sur lui cette brebis, le pasteur devint un avec elle. Ainsi peut-il parler à ses brebis avec la voix de la brebis. Et comment la faiblesse humaine peut-elle comprendre une voix divine ? Il nous parle donc en homme, en brebis même, si l’on peut s’exprimer de la sorte, en disant : «mes brebis entendent ma voix» (Jn 10,27).
Le pasteur qui a pris sur lui la brebis, et qui, par elle, nous parle, est donc à la fois brebis et pasteur : brebis dans ce qui est assumé, pasteur dans ce qui assume …

Grégoire de Nysse « contre Apollinaire » PG 45, 1153
d’après les traductions de Raymond Wingling, Revue des études augustiniennes 35, 1989, p. 12-43 et d’Émile Mersch, Le Corps mystique du Christ, t. 1, p. 453 s.