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sous la juridiction de S.B. Mgr. André archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce
NOUVELLES |
Le 28 juillet a eu lieu le baptême de Philippe Coustalat. |
Le voyage au Kenya est tombé à leau, de même que le voyage en Grèce. Je nirai finalement quen Suisse dans quelques jours. Ce revers est dû au changement dans notre foyer, où nous hébergeons des refugiés depuis trois mois. Pour le moment il y a une famille russe avec un enfant et aussi une fille du Kosovo. On me demande de prendre de plus en plus de refugiés car on manque de place et surtout parce quil y a des refugiés qui sont sans ressource aucune et cest avant tout eux quon menvoie. Jessaie de trouver une autre maison dans le village non pour lacheter ni pour la louer, car nos moyens ne le permettent pas mais juste une maison quon nous mettrait à disposition en échange de son entretien et de sa restauration. Les maisons ne manquent pas, mais la disposition des propriétaires mest encore inconnue. On me demande de fonder une mission au Cameroun, mais jignore quand je serai prêt, vu les difficultés susmentionnées. Voir plus loin la lettre. Cest le 100e numéro de notre bulletin sans commentaire. |
HOMÉLIE POUR LA FETE DES ARCHANGES MICHEL ET GABRIEL
saint Nicodème lHagiorite
(traduction du grec à partir du texte inédit de la Kalybe des saints archanges Michel et Gabriel de la Skite de sainte Anne du Mont Athos)
Pères et frères bien-aimés, sil mavait été donné, à moi qui ne suis rien, la grâce de posséder une des langues angéliques, comme le dit fort bien Paul lapôtre du Christ : Si je parlais la langue des anges
, je laurais, vous le pensez bien, employée pour parler de Michel et de Gabriel, les archanges du Seigneur, et pour les louanger comme il convient. Si une des langues de feu immatérielles, qui furent distribuées aux saints et divins apôtres, mavait échue, jaurais chanté des odes surnaturelles, aux archanges de feu immatériels. Si au moins, ma langue avait été purifiés, comme le fût celle dIsaïe, par la pince séraphique, jaurais pu espérer dire des choses dignes de la sublimité des taxiarques.
Mais, puisque me voilà privé de tous ces biens, que ma langue nest pas angélique mais humaine, quelle nest pas de feu mais de terre, quelle nest pas immatérielle mais matérielle, quelle nest pas pure mais impure, et de plus désordonnée, non exercée à la rhétorique, que pouvez-vous attendre de moi ? De pauvres paroles sur les saints archanges. Aussi, je ne me permettrai pas dexaminer leur nature, leur création, le mode de leur intellection, celui de leur passage dun lieu à un autre, ainsi que leurs autres attributs que les théologiens enseignent, surtout lami des anges la langue glorieuse de Denys lAréopagite.
Je me contenterai donc, dans cet éloge, de dire que Michel le divin et Gabriel le sacré, ont été les serviteurs exceptionnels des uvres et des actions du Dieu tout-puissant.
Soyons donc attentifs et tâchez de comprendre.
Selon les théologiens, les principales énergies et qualités du Dieu saint, sont au nombre de deux : la justice, appelée aussi jugement, séparation, et la bonté, appelée aussi douceur, miséricorde, pitié et que David célèbre en disant : Je chanterai ta Bonté et ta justice Seigneur.
Avec la justice, Dieu juge et châtie les hommes quand ils pèchent et transgressent ses commandements. Avec la bonté, Il leur fait miséricorde et les prend en pitié.
Or, larchange Michel se trouve être lange de la justice de Dieu. On le voit chargé de châtier et dinstruire les pécheurs, protéger et fortifier les bons. Cela apparaît en de nombreux passages de lÉcriture divine, surtout quand Michel extermine les premiers nés des Égyptiens et épargne ceux des Hébreux.
Larchange Gabriel apparaît comme lange exceptionnel de la Bonté et de la Miséricorde de Dieu. Cest lui que lon voit, quand Dieu fait miséricorde et use de bonté. Cest Gabriel qui apporte au monde les messages de joie, comme celui de la grande miséricorde, qui est la venue du Christ.
Trois sont les uvres les plus grandes, les plus extraordinaires de Dieu : la création du monde spirituel, la création du monde sensible, léconomie de lIncarnation du Verbe Dieu. Dans ces trois uvres, Michel et Gabriel ont été les serviteurs éminents de Dieu.
Dieu a tout dabord créé le monde spirituel, en lamenant du non-être à lêtre, je parle du ciel de feu. Il la rempli de ces brillantes étoiles que sont les myriades des anges immatériels. Il la orné de trois triades hiérarchiques : 1° Trônes, chérubins, séraphins. 2° Seigneuries, puissances, pouvoirs. 3° Principautés, archanges, anges. Par-dessus tous, Il a établi sur ces neuf ordres, comme chefs et maîtres, Michel et Gabriel. Comment ? De quelle manière ? Eh bien, écoutez.
Michel a été le serviteur plein de gratitude envers le Dieu tout-puissant. Cest lui qui a livré bataille dans les cieux, au diable apostat et à ses anges, quand dans leur orgueil ils sélevèrent contre le Dieu vivant. Cest lui qui les a précipités dans les abysses de la terre, comme lécrit le livre de lApocalypse : Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leurs place en fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute le terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. (Apo 12,7-10).
Pour ce grand acte de bravoure, Michel a été établi premier sur les neuf ordres angéliques, il leur a appris à être reconnaissants à Dieu, obéissants, humbles, fidèles et inséparables de Lui.
À Gabriel, parmi tous les anges, fut confié le mystère de léconomie de lIncarnation, comme le dit fort bien le divin Chrysostome, (de même que les mélodes de loffice de lAnnonciation) : À toi seul fut confié le mystère. Lui aussi est devenu premier et serviteur exceptionnel. Lui aussi, dès le commencement, a été fait premier et chef de tous les ordres angéliques, des chérubins et des séraphins eux-mêmes. Cest lui qui les a initiés aux raisons secrètes et profondes de ce mystère. Et si Paul dit que cest par lÉglise que les principautés et les pouvoirs ont connu la variété de la Sagesse de Dieu, on doit ajouter que Gabriel en a été lintermédiaire. Instruit, en effet, par le Verbe incarné et pa lEsprit qui était avec Lui, de la variété de cette sagesse, (Dieu vainquant le contraire par son contraire : lorgueil par lhumilité; la gloire par le déshonneur; la force par la faiblesse; la sagesse par la folie, selon Grégoire de Nysse) Gabriel la transmise, sans jalousie, aux anges, répétant les paroles de Salomon : Ce que jai appris je lai distingué avec abondance.
De ce que Gabriel a été, lui aussi, établi premier sur les neuf ordres angéliques, apparaît clairement dans ce qui suit. Selon lopinion de lÉglise et de labba Isaac en particulier, les ordres angéliques reçoivent lillumination du Christ qui est, selon Paul monté au-dessus de toute principauté, de tout pouvoir, de tout nom qui se peut nommer dans le siècle à venir.
Selon une opinion générale, cest par la Mère de Dieu, la Génitrice, incomparablement plus glorieuse que les séraphins, que tous les ordres angéliques sont illuminés, comme le dit fort justement Grégoire de Thessalonique, dans son homélie sur lEntrée de la Vierge au temple et dans celle sur la Dormition. Or, nul nétant plus proche du Christ et de lEnfantrice que Gabriel, il est évident, que cest par lui que sont illuminés tous les ordres angéliques. Si le divin Denys dit que le premier ordre angélique est celui des trônes et le huitième celui des archanges, il parle davant lIncarnation, car, après elle et selon saint Isaac, lordre a été renversé, les premiers sont devenus derniers et les derniers premiers.
Ainsi donc, les deux archanges, Michel et Gabriel, par la sainte leçon de lhumilité qui parfait, ils ont enseigné tous les anges les rendant non seulement inaccessibles au mal comme ils létaient déjà, selon Grégoire le Théologien mais éternellement inaltérables et impassibles devant la perversité, comme lenseignent Grégoire le Grand de Thessalonique, saint Nicétas et le scolastique de Grégoire le Théologien.
Dieu a créé ensuite et en six jours, ce monde sensible. Il en a orné le ciel par la variété des astres et des luminaires, embelli la terre par la variété des plantes et des animaux. Il a rempli lair du très doux gazouillement des oiseaux, puis, Il a créé lhomme et la placé dans le paradis, lui ordonnant dobserver par-dessus tout, le célèbre commandement divin. Mais hélas ! lhomme a transgressé le commandement et a été exilé hors du paradis des délices, sur cette terre pleine de larmes. Ici encore, Dieu Sest servi de Michel et de Gabriel ces excellents serviteurs de ses jugements et de sa Providence envers les hommes, pendant plus de 5500 ans.
Les docteurs de lÉglise enseignent que le divin Michel compatit alors aux malheurs dAdam expulsé. Il lui enseigna Adam était encore inexpérimenté comment cultiver la terre, comment lensemencer, comme récolter, en un mot comment gouverner sa douloureuse vie, se procurer la nourriture et le vêtement. Michel na jamais manqué de veiller sur tous les ancêtres davant la Loi et de les protéger : Seth, Enos, Enoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et les douze patriarches. Cest lui qui a châtié et instruit ceux qui sopposaient à lui. Cest lui qui a été le pédagogue et le conducteur du peuple dIsraël, marchant en tête et à ses côtés, vainquant les peuples hostiles qui le combattaient, le guidant dans sa marche jusquà la terre de la promesse.
Nous allons encore admirer la grandeur de Michel. Quand les anges se partagèrent la domination des nations, le peuple dIsraël, neut pas dange en partage; ce fut Dieu Lui-même qui en prit soin, comme Moïse nous lapprend dans son ode : Les bornes des nations furent posées daprès le nombre des anges de Dieu; la part du Seigneur, fut Jacob son peuple. (Dt 32,8) Mais à plusieurs reprises, Dieu fit savoir à Moïse, quil avait délégué son ange, le divin Michel, pour garder Israël, comme lenseignent nos docteurs. Denys lAréopagite, dit que la théologie donne à Michel le titre de prince dIsraël. Voyez-vous ? Michel occupe la place de Dieu chez les Juifs. Michel a été lintermédiaire invisible, le serviteur par qui Dieu a donné la Loi à Moïse sur le Mont Sinaï. Si la parole a été donnée par les anges (Heb 2,2); la loi
a été promulguée par les anges, par la main dun intermédiaire. (Gal 3,19), comme laffirme Paul, combien plus la-t-elle été par larchange Michel ?
Gabriel lui, apporte à de nombreuses femmes, avant comme après la loi, des évangiles pleins de joie, lannonce de la fin de leur stérilité. Cest lui qui précise aux prophètes leurs prédictions et leurs visions sur le Messie attendu. LÉcriture sainte nous le montre clairement, instruisant le prophète Daniel sur la Nativité, la Crucifixion du Christ et le temps de ces événements (cf. Dn 8,16 et 9,21).
Dans la prophétie de Daniel, que nous avons lue hier soir, les deux archanges sont ensemble. Daniel jeûna trois semaines à Babylone. Il pria Dieu de délivrer les Hébreux de la captivité des Perses et des Babyloniens. Larchange offrit à Dieu la prière de Daniel, mais lange de ces pays sopposa à la libération des Hébreux, non dans un mauvais dessein, mais parce que beaucoup didolâtres, au contact des Hébreux, se convertissaient au vrai Dieu, comme lexplique Jérôme; peut-être aussi, parce quil navait pas été averti den-haut de leur libération. Michel vint alors en aide à Gabriel, et les deux archanges, ensemble, libèrent les Juifs. (cf. Dn 10).
Arrive, enfin, la plénitude des temps, où doit naître, en ce monde le Fils de Dieu, pour y accomplir luvre redoutable de la Rédemption des hommes. Ici encore, Dieu se sert de ses serviteurs éminents, les deux archanges. Gabriel passe au premier rang et Michel occupe le second.
Gabriel, dont le nom signifie dieu-homme, selon saint Proclus, est le premier servant du Verbe Dieu-Homme, son aspect est divin. Cest lui qui est dépêché vers sa Souveraine de lunivers, la toujours Vierge Marie, pour lui révéler le mystère, lui apporter le message de la joie, la salutation qui a sauvé le monde : Réjouis-toi, toute pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! Cest Gabriel qui annonce aux bergers, la joyeuse Naissance du Maître devenu homme; cest lui qui conduit, par létoile les mages, qui avertit, en songe, Joseph de descendre en Égypte puis de revenir dans la terre dIsraël. Cest lui qui annonce aux femmes myrophores la Résurrection du Sauveur. Cest lui qui, lors de lAscension prédit aux apôtres le second Avènement du Christ ascensionné.
Michel, comme beaucoup le pensent, cest lange qui a fortifié et soutenu Jésus, dans les souffrances de la passion, comme le dit Luc : un ange venu du ciel, Le fortifiait, déduisant cela du nom même, car Michel signifie force de Dieu ou puissance, les deux termes étant équivalents.
Michel et Gabriel, annoncent la résurrection aux femmes myrophores, comme le dit Jean Damascène, dans son canon des anges. Michel et Gabriel, prédisent aux disciples le retour du Christ qui est monté aux cieux. Michel délivre lapôtre Pierre de la prison, frappe Hérode et le livre aux vers. Voyez-vous maintenant, comment Michel et Gabriel furent les deux éminents serviteurs de Dieu dans ses uvres et ses actions extraordinaires ?
Michel et Gabriel, sont également les deux yeux, plus que lumineux , de Dieu qui voit tout. Par eux, Il éclaire le monde visible et invisible. Michel et Gabriel, sont les deux mains puissantes du Tout-puissant; par elles, Il dirige tout, dans le ciel et sur la terre.
Michel et Gabriel, sont les deux pieds aux ailes innombrables et plus que rapides du Seigneur qui est partout présent. Par eux Il marche et parcourt lunivers, visite les âmes immatérielles des hommes, jusque dans les abîmes ténébreux. Aussi les voit-on, aller en un clin dil, dune extrémité à lautre du monde, faire des miracles sur la terre, arracher à labîme ceux qui y furent précipités.
Michel, lange de la crainte divine; Gabriel, lange de la divine joie. Miche, la main gauche du Juste qui châtie; Gabriel, la main droite miséricordieuse de lAmi de lhomme. Michel, lange des puissances; Gabriel, lange des mystères. Michel, le regard sévère du Juge; Gabriel, le regard serein de le providence. Michel, lange des voix terribles, des éclairs, des trompettes de Dieu descendant sur le Sinaï; Gabriel, lange des aurores calmes des salutations affables, des lumières joyeuses, de la pluie silencieuse qui tombe sur la toison, lange de la descente du Verbe Dieu dans le sein de Marie. Michel, cest le diacre extraordinaire de lancienne Loi; Gabriel, le serviteur de choix de la grâce nouvelle de lévangile. Michel, cest le discours douverture, qui précède lactions. Il a servi sous la Loi, le pédagogue qui nous a conduits au Christ, selon Paul. Gabriel, cest le discours de cloîture, la contemplation. Il a servi le mystère du Christ, objet de la Loi et son dépassement.
Michel, cest le commencement; Gabriel, cest la fin. Michel, cest lalpha, Gabriel, lomega. Les deux ne sopposent pas, ils sont en harmonie. Selon les pères, il ny a pas daction sans contemplation, de théorie sans praxis. Cest pourquoi Michel nest jamais sans Gabriel, ni Gabriel sans Michel. Comme la Loi est contenue dans lévangile et lévangile dans la Loi, de même en Michel Gabriel se trouve et en Gabriel Michel. Ils sont liés lun à lautre, plus que lâme lest au corps. Aussi, là où est Michel là est Gabriel et là où est Gabriel, là est aussi Michel.
Partout et toujours, les deux sont inséparables. Inséparables dans le ciel, inséparables dans lAncien Testament, inséparables dans le Nouveau, inséparables dans les miracles.
Si Michel châtie les mauvais, cest pour quils saméliorent et craignent Dieu, sa Puissance, sa Majesté et ne méprisent pas sa Miséricorde. Quand Gabriel compatit, cest pour donner aux pécheurs lespérance, afin que la crainte ne les conduise pas au désespoir. Les deux nont quun but : le salut des hommes, laccomplissement de la Volonté très bonne de Dieu. Ils sont les anges bons.
Entres les deux anges, il ny a pas de premier. Non ! Lamour qui les unit, les oblige à être second lun de lautre, bien quil ny ait pas entre eux des second. Leur dignité darchange les fait lun et lautre premiers ou encore, les deux sont premiers, les deux sont seconds.
Et quels sont ces deux luminaires éclatants, dont Dieu a orné le ciel de feu du monde angélique, qui sont égaux dans la grandeur égaux dans la dignité, égaux dans léclat, égaux dans la rapidité, si ce nest ces deux archanges ?
Et quels sont ces deux pôles célestes, larctique et lantarctique, sur lesquels Dieu fait tourner le firmament spirituel de lÉglise, si ce nest ces deux archanges ?
Et quelles sont ces deux colonnes célèbres, dressées par Salomon devant le temple de Dieu, et Salomon fit deux colonnes devant le temple, si ce nest ces deux archanges, placés par le Christ, le Salomon pacifique, dans le monde den-haut et dans celui den-bas, afin que ceux qui y entrent les voient, en admirent la beauté et invoquent le secours ? De leur secours, nous avons grand besoin, à tel point, que lÉglise a ordonné de les célébrer en une synaxe tous les lundis.
Si selon les théologiens, le trônes jugent, les séraphins embrassent, les chérubins donnent la sagesse, le seigneuries commandent, les puissances agissent, les pouvoirs conservent, les principautés président aux nations, les archanges dirigent les choses de la foi et les anges officient, Michel et Gabriel, en tant que taxiarques et plus que tous les autres, nous jugent, nous embrasent, nous donnent la sagesse, nous commandent, nous font agir et nous gardent. Plus que tous les autres, ils président aux nations, dirigent la foi et nous servent.
Et si, selon saint Nicétas, les trois ordres supérieurs des anges glorifient sans cesse la sainte Trinité, par lhymne du Guel Guel qui signifie le roulement (et aussi révélation selon Denys, linitié et initiateur aux mystères); si les trois derniers intermédiaires chantent le saint, saint, saint, et les trois derniers lalléluia, Michel et Gabriel dirigent ces doxologies perpétuelles, en tête des churs qui mélodient et théologient avec eux.
Je suis stupéfait, en vérité, mes frères et je ne sais plus que dire sur les merveilles des archanges ! Je vois sur licône, le divin Michel dans son aspect redoutable et scintillant et, dans ma crainte, ma chair se dessèche comme dit le prophète. Je quitte ce monde pour ne plus penser quà lheure de la mort.
Puis, je tourne mes regards vers le divin Gabriel, dans son aspect serein et joyeux, paisible dans ses attitudes; joublie aussitôt la mort, joublie la crainte, je suis dans lenthousiasme, dans la joie, dans la félicité.
Dune part, je pense aux redoutables merveilles de Michel, récoltant ici, avec son épée des milliers dhommes; brisant là-bas et sans pitié les âmes des pécheurs. La crainte me saisit à nouveau et me voilà tremblant à la pensée du jugement de Dieu, presque désespéré. Puis, dautre part, je pense aux messages de joie du magnifique Gabriel et me voilà rempli despérance. Je comprends alors lamour pour lhomme du Juge et peu sen faut pour que je me trouve dans le royaume des cieux.
En voyant les deux archanges ensemble, il me semble voir les deux colonnes qui montaient jusquau ciel et conduisaient les Israélites vers la Jérusalem terrestre, Michel étant la colonne de feu Gabriel celle de la nuée. Et à présent, tous les deux et dun commun accord, ils conduisent les chrétiens vers la Jérusalem céleste.
Et que dirai-je de plus ? Voulez-vous, frères, entendre encore quelque chose, propre aux archanges ? Et bien, voici : les deux anges sont des images des deux Natures du Christ, jentends la Nature divine et la Nature humaine. Michel est limage de la Divinité, dont il a été le défenseur exemplaire; Gabriel est limage de lhumanité, dont il a été le serviteur et le messager. Voulez-vous encore entendre une chose plus grande ? Michel et Gabriel ont une certaine analogie, lun avec la Personne du Verbe, lautre avec le saint Esprit.
Michel a quelque ressemblance avec le Verbe enhypostasié, par qui le Père a séparé, disposé tous les êtres et a donné à chacun deux le genre et laspect qui lui convenait. De même, par le divin Michel, lange par excellence de la justice, Dieu a séparé les bons des mauvais, chez les anges comme chez les hommes, donnant à chacun selon ses mérites.
Gabriel lui, ressemble plutôt au saint Esprit. En effet, le Père par le saint Esprit a parfait la création du monde et, par les messages de Gabriel, Il a achevé la procréation du monde. Ô gloires ! Ô splendeurs ! Ô magnificences des anges !
Ô diable, nous navons plus peur de toi, nous ne te craignons plus, tes menaces ne nous font plus trembler. Nous rejetons les pensées que tu nous suggères. Nous méprisons tes flèches et tes arcs qui sont enfantins, car nous avons comme aides, comme gardiens vigilants, les deux très grands archanges. Nous avons le très hiératique Gabriel, qui par ses évangiles de joie, a défait lantique affliction, la malédiction infligée par toi à notre espèce, comme on défait une toile d'araignée. Tu as connu, par expérience, quand il ta chassé comme un petit chien, comme un lézard, du corps mort de Moïse, par ces simples mots : Le Seigneur tordonne
Et maintenant encore, avec son archistratège Gabriel, Il tordonne de fuir loin de nous qui invoquons leurs noms. Là où leurs noms sont prononcés, ta puissance est détruite. Dieu a décidé que tu sois ridiculisé comme un petit rien, par ses anges : Cest le chef-d'uvre du Seigneur, créé pour être le jouet des anges. (Job 40,14).
Pères et frères, si nous voulons que les archanges restent près de nous, nous devons autant que possible, fuir toute perversité, car, comme la fumée chasse les abeilles, dit Basile le Grand, de même le détestable péché, chasse loin de nous les anges bons. Avec le nom de Michel, souvenons-nous de la mort, du redoutable jugement et du châtiment. Avec celui de Gabriel, souvenons-nous de la joie et de la félicité du royaume des cieux.
Ô très glorieux Michel, très glorieux Gabriel, noms très doux entre tous les anges et les hommes, parmi les choses et les noms; anges de la Justice et de la Bonté de Dieu; serviteurs éminents des uvres prodigieuses de Dieu; grands archistratèges de la Trinité la source de la vie. Aigles aux ailes dor et dargent, dont lil infatigable contemple la lumière incréée de la Déité au triple soleil. Archistatèges et anges premiers du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs. Gardes de corps de Jésus Christ Dieu-Homme.
Couple archangélique uni dans lamour; dyade désirée du monde et de lunivers; ornement de gloire de tous les anges; fierté des chrétiens; guides et protecteurs uniques de lordre des moines qui imitent, autant que cela se peut, votre vie angélique.
Recevez léloge, quen ce jour nous vous offrons, rassemblés pour célébrer la Gloire du Dieu tout-puissant et Ami de lhomme, ainsi que votre synaxe sacrée.
Recevez notre éloge, comme un présent, comme le signe de notre infinie reconnaissance, pour tous les bienfaits dont vous nous comblez chaque jour, nous assistant et nous sauvant, hommes pauvres que nous sommes, des périls de toutes sortes.
Nous vous demandons que votre sollicitude paternelle ne nous fasse jamais défaut. Toujours compatissants et miséricordieux, demeurez près de nous, entourez-nous et remplissez-nous de saintes contemplations, de pensées élevées. Que votre présence, chasse loin de nous toute pensée mauvaise et honteuse, en un mot, tous les ennemis visibles et invisibles qui nous menacent, car telles sont les grâces que vous répandez là où vous vous trouvez.
Saint Marc lascète dit que quand les anges sapprochent de nous ils nous remplissent de contemplations spirituelles. Abba Isaac dit aussi : Quand les anges saints sont près de toi, autour de toi, tes adversaires fuient.
Et puisque les théologiens enseignent que les anges donnent aux hommes, dans la vie présente, six choses, accordez-les nous aussi.
1° Écartez de nos âmes et de nos corps, tous les maux qui pourraient nous nuire du dehors comme du dedans.
2° Exhortez-nous à faire, en tout temps, le bien. Éclairez notre esprit par votre divin flamboiement. Rendez doux nos curs et nos volontés, par vos dons divins.
3° Détournez les embûches que les démons nous dressent.
4° Présentez nos prières à Dieu, comme le fit lange Raphaël pour celles de Tobie et les anges de lApocalypse pour celles des saints.
5° Intercédez en tout temps pour nous, auprès de Dieu.
6° Châtiez-nous quand nous péchons, paternellement et non par vengeance, comme font les démons. Redressez-nous instruisez-nous cest pour nous une grâce.
Archistratèges de Dieu, amis des hommes, nous vous supplions dexaucer nos prières, en apaisant, par votre intercession lindignation de Dieu. Que dans sa Bonté, Il se détourne de nos fautes. Chaque jour nous Laffligeons par nos actions, nos pensées, nos paroles. Oui, nous sommes pécheurs, transgresseurs de ses divins commandements, nous le confessons, mais nous navons pas dautre Dieu que Lui.
Archanges, vierges, ephores des vierges, rendez-nous dignes de passer notre vie dans la continence et la virginité, comme nous lavons promis lors de la prise de lhabit angélique. Soyez les protecteurs et les gardiens invisibles de nous tous comme de tous ceux qui célèbrent votre sainte synaxe. Chassez loin de nous et durant notre vie, les scandales, les machinations des ennemis visibles et invisibles. À lheure de notre mort, assistez-nous et aidez-nous. Soyez à notre droite et à notre gauche, nous couvrant de vos ailes dor. Que notre âme ne voit pas laspect odieux des mauvais démons. Prenez possession de nous et conduisez-nous aux tabernacles éternels et lumineux du royaume céleste, afin que là nous rendions gloire, avec vous, à lunique et trine Déité. À Elle la gloire, lhonneur et ladoration dans tous les siècles. Amen !
COURRIER DUN LECTEUR DU CAMEROUN
Très révérend Père Cassien,
En ce qui concerne l’avènement de cette "Église grecque orthodoxe" au Cameroun qui jusqu’à nos jours n’a aucune existence officielle, mais qui existe pourtant, il faut remonter à l’époque coloniale, jusqu’aux années d’avant les indépendances.
Des commerçants grecs s’étaient rendus à la cathédrale catholique romaine en vue d’assister à la messe, et ont été expulsés sous l’ordre de Mgr. Graffin. Blessés dans leur amour-propre, choqués par ce comportement, ces grecs ont demandé à leur mère patrie un prêtre qui viendrait une fois l’an, leur célébrer la divine Liturgie. À cet effet, ils ont obtenu "une autorisation de célébrer le culte" pour le club hellénique de Yaoundé. C’est ainsi qu’un prêtre venait de Grèce une fois par année. En effet, aujourd’hui encore ils ont "leur prêtre" sur place depuis une dizaine d’années pour "leurs offices" à eux et à eux seuls. Ils ont ainsi "leur divine Liturgie" à part et parfois ils demandent aux indigènes de ne pas y prendre part ce qui se serait passé ainsi s’il n’y avait eu parfois l’instance du métropolite, par peur de la réaction des autorités administratives. La cathédrale est située dans le cloître, fermée à tout moment et sur le portail est écrit "Consulat de Grèce, Église orthodoxe de la communauté hellénique de Yaounde."
Lévolution de la situation, depuis la venue annuelle du prêtre jusquà maintenant sest passée de la façon suivante :
le métropolite grecque orthodoxe d’Afrique centrale et de l’Ouest dependant du patriarchat grec orthodoxe d’Alexandrie se trouvait à Accra au Ghana. Elle a connu des problèmes avec les autorités du Ghana que j’ignore mais l’un des problèmes serait le racisme des autorités ecclésiastiques de cette juridiction, et le refus d’ordonner les nationaux ! En toute honnêteté, je n’en sais rien.
Ainsi donc, le métropolite qui habituellement avait sa résidence à Accra a fini par rester à Yaoundé et là encore je n’en sais pas grand chose d’abord à l’hôtel, puis plus tard au club de la communauté hellénique jusqu’à ce jour. Ainsi, l’adresse postale de la métropole est à Accra. Mais depuis cinq ou six ans c’est à Yaoundé.
L’Église grecque "orthodoxe" était réservée aux grecs uniquement jusqu’à ce qu’un jour un métropolite impose l’entrée de quelques noirs en récompense d’un service rendu par l’un d’eux. C’est ainsi que la première église est construite à une soixantaine de kilomètres saint Georges où l’accès est très difficile. Quelqu’un avait fait don d’un terrain et avait été prêtre à cette église. Il est decédé depuis environ huit ans. Et depuis environ six ans des paroisses sont construites à la périphérie de la capitale.
Ce fut le début de la "diplomatie" entre l’État camerounais et la population. Des prêtres sont ordonnés en récompense d’octroi d’un terrain pour les constructions. La population devait offrir du terrain, et la construction d’une église suivait. C’est une bonne chose, mais toute personne ayant offert du terrain est sytématiquement ordonnée prêtre. Puisque c’est la règle, chacun essaie de trouver un emplacement pour la construction d’une paroisse et devient prêtre.
Les prêtres sont ordonné sans catéchèse, sans formation spirituelle chrétienne, sans formation ecclésiastique par un bon père spirituel. Nos "métropolites" ne parlent pas un seul mot de français et n’ont presque pas de contact avec les indigènes du point de vue des conseils spirituels. Parmi ces prêtres, la plupart appartiennent à des sectes importées ou locales. Puisqu’ils introduisent d’une façon ou d’une autre dans les offices des rituels étranges et étrangers à la Tradition de l’Église. D’autres vont jusqu’à demander des sacrifices sanglants, ou bien allument un grand feu pour faire des incantations. Est-ce par ignorance, ou bien par un désir magique ?
Parmi le clergé, il y a un prêtre qui est polygame, et on le savait avant son ordination. Un autre a répudié sa femme pour vivre en concubinage et faire trois enfants. Un diacre se trouvant actuellement à Athènes pour apprendre la théologie, avait trois enfants avant l’ordination diaconale, sans être marié à l’Église. Pendant les vacances, il vient vivre simplement avec sa concubine et tout cela avec l’approbation du métropolite. Un autre encore demande des sacrifices sanglants, plusieurs autres font des exorcismes non autorisés par l’Église sous pretexte de démontrer "leur puissance" à travers l’Église orthodoxe. Tous ces prêtres sont en exercice.
Les autorités écclésiastiques se justifient en disant que cest une question de culture et quon ne peut faire autrement. Il dit quil ne peut pas aller contre les mentalités. Daprès moi cest juste de la diplomatie, puisque ce sont des fonctionnaires et ont le statut de diplomate. Daprès moi, je crois que les canons de lÉglise sont au-dessus de toute culture. Le christianisme des premiers siècles na-t-il pas transformé les peuples les plus barbares et les plus idolâtres parmi lesquels les grecs ? Ny a-t-il pas ici des gens préparés à recevoir le christianisme dans sa pureté ? Le Seigneur nest-Il pas venu sauver les pécheurs, les malades que nous sommes ? Le christianisme nest-il pas la vie ?
Au contraire, les Africains, actuellement sont plus attirés par les comportements importés dailleurs et, de plus, vicieux ! Puisque les sectes ont une propagation fulgurante actuellement et ce, dailleurs, depuis la colonisation. Le papisme et le protestantisme sont également très répandus avec un fond dobscurantisme et de fanatisme aveugle. Les autorités écclésiastiques donc, ne veulent pas paraître indésirables vis à- vis des autorités administratives, de la population indigène et de la pression de leurs frères grecs qui ne veulent que garder à eux seuls le monopole de lOrthodoxie. Les autorités ecclésiastiques ne veulent pas subir le sort quelles ont connu à Accra au Ghana !
G. N.
Dieu nest pas venu supprimer la souffrance. Il nest même pas venu lexpliquer,
mais Il est venu la remplir de sa Présence. |
Évêque Nicolaï D. Velimirovitch de lÉglise orthodoxe serbe
LA FOI DES SAINTS
Catéchisme de lÉglise Orthodoxe
(daprès lédition du Monastère Saint Sava,
Libertyville, Illinois)
CHAPITRE I.
LORIGINE ET LES SOURCES DE LA FOI ORTHODOXE
Q. Doù vient notre foi ?
R. Cest Dieu Lui-même qui la révélée.
Q. De quelles sources puisons-nous la Révélation divine ?
R. De lÉcriture sainte et de la sainte Tradition.
1. LÉCRITURE SAINTE
Q. Quest-ce que lÉcriture sainte ?
R. La Bible ou lÉcriture sainte est un recueil de livres sacrés de lAncien et du Nouveau Testament.
Q. Pourquoi lappelons-nous sainte ?
R. Parce que cest notre saint Dieu qui inspira et guida des hommes saints pour écrire ces livres sacrés qui nous enseignent une sainte vie.
Q. Que veut dire le mot Bible ?
R. Bible veut dire livres en grec. Mais ce mot est à comprendre au sens qualitatif : il sagit du livre des livres, du sommet de tous les livres.
Q. Quest-ce que lÉcriture sainte ?
R. La Bible ou lÉcriture sainte est un recueil de livres sacrés de lAncien et du Nouveau Testament.
(A) Les livres de lAncien Testament
Q. Comment sont répartis les livres de lAncien Testament ?
R. En livres législatifs, historiques, instructifs ou moraux et prophétiques.
Q. Quels sont les livres législatifs de lAncien Testament ?
R. Les cinq livres de Moïse ou le Pentateuque, cest-à-dire :
1. La Genèse ou le livre de la Création
2. LExode ou le livre de lémigration
3. Le Lévitique ou le livre du sacerdoce et des sacrifices
4. Les Nombres ou le livre des nombres
5. Le Deutéronome, ou le livre des lois répétées
Q. Que nous apprend le livre de la Genèse ?
R. Dabord la Puissance et la Sagesse immenses de Dieu qui, par sa simple Parole, a créé le monde; ensuite son Amour infini par lequel Il a créé lhomme à son image, troisièmement lorigine de la tragédie de lhomme, cest-à-dire la chute de nos premiers parents, Adam et Ève qui, trompés par Satan, se détournèrent de façon ingrate de leur Créateur vers leur Destructeur et ladmirable Justice divine par laquelle ils furent expulsés du Paradis.
Q. Que nous relatent les autres livres législatifs de lAncien Testament ?
R. Ils relatent comment le Seigneur Dieu instruisit le peuple juif par une loi sévère de Justice, pour le préparer à lacceptation de la loi dAmour du Christ Sauveur.
Q. Quels sont les livres historiques de lAncien Testament ?
R. Le livre de Josué,
le livre des Juges,
le livre de Ruth,
les quatre livres des Rois,
les deux livres des Chroniques,
le livre dEsdras,
le livre de Néhémie
et le livre dEsther.
Q. Que nous relatent ces livres historiques ?
R. Ils nous parlent du rôle actif quavaient joué Dieu dans les événements décrits, son Intention pleine de bonté de guérir la nature déchue de lhomme par la loi et de la détourner de lidolâtrie satanique pour lamener à reconnaître le seul vrai Dieu Ami de lhomme.
Q. Quels sont les livres instructifs ou moraux de lAncien Testament ?
R. Ce sont : le livre de Job,
le Psautier,
le livre des Proverbes,
le livre de lEcclésiaste
et le Cantique des Cantiques.
Q. Que nous apprennent ces livres instructifs ou moraux ?
R. Ils nous apprennent comment réagir aux événements de tous les jours, comment nous comporter dans les vicissitudes de la vie, sans jamais perdre de vue le Seigneur et sa Loi.
Q. Quels sont les livres prophétiques de lAncien Testament ?
R. Les livres des 4 grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel et les livres des 12 prophètes mineurs : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.
Il existe deux autres livres en usage dans lÉglise : la Sagesse de Salomon et la Sagesse de Sirach.
Q. Cette classification des livres de lAncien Testament est-elle très tranchée ?
R. Non. Les livres législatifs et prophétiques contiennent de lhistoire et il y a aussi des prophéties dans les livres historiques et législatifs. Le Psautier est un livre à part : il est considéré comme un livre moral, mais contient beaucoup de prophéties concernant le Christ. De plus, cest le livre de prières le plus important de toute la Bible.
(B) Les livres du Nouveau Testament
Q. Combien y a-t-il de livres dans le Nouveau Testament ?
R. Le Nouveau Testament est pratiquement un seul livre, puisque dun bout à lautre, il traite dun même sujet central.
Q. Quel est ce sujet central ?
R. Cest la personnalité exceptionnelle de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
Q. Combien contient-il de parties, ce grand livre du Nouveau Testament ?
R. Vingt-sept.
Q. Pouvons-nous les appeler des livres ?
R. Oui, quant à leur importance, mais non quant à leur taille, puisque certaines épîtres ne font pas plus dune page.
Q. Quels sont les livres du Nouveau Testament ?
R. Les 4 évangiles : de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean,
les Actes des apôtres,
les 7 épîtres générales (catholiques ?) : 1 de saint Jacques, 2 de saint Pierre, 3 de saint Jean et 1 de saint Jude,
les 14 épîtres spécifiques de saint Paul
et la Révélation (ou : Apocalypse) de saint Jean le divin.
Q. Que signifie le mot évangile ?
R. Ce mot dorigine grecque veut dire bonne nouvelle.
Q. Pourquoi est-il appelé ainsi ?
R. À cause de Jésus Christ qui est la Bonté et la Nouveauté absolues dans lhistoire de lhomme.
Q. Qui a employé ce mot le premier dans le Nouveau Testament ?
R. Cest Jésus Lui-même lorsquIl dit aux hommes : Repentez-vous et croyez à lévangile (Mc 1,14).
Q. Que nous apprennent les 4 évangiles ?
R. Ils nous apprennent comment les Promesses de Dieu et les prophéties faites depuis le temps dAdam se sont accomplies en la Personne de Jésus Christ.
Q. Que nous apprennent-ils dautre ?
R. Ils nous apprennent dune part le caractère humain parfait de Jésus Christ, plus parfait que nous puissions limaginer : sa Douceur et sa Tendresse envers lhomme, sa Promptitude de pardonner et daider, son Humilité, sa Pauvreté extérieure, son Sacrifice et ses Souffrances endurées pour lhomme, et de lautre, son caractère divin parfait, sa Naissance, ses Actes, sa Sagesse, sa Puissance et son Amour surnaturels, sa Résurrection et son Ascension miraculeuses.
Q. Comment résumer brièvement le contenu des 4 évangiles ?
R. En bref, les évangiles nous apprennent les vérités fondamentales concernant notre Sauveur et notre salut.
Q. Que contiennent les évangiles par rapport aux autres livres du Nouveau Testament ?
R. Ils contiennent les vérités fondamentales du Christ.
Q. Que nous apprennent les Actes des Apôtres ?
R. La descente du saint Esprit sur les apôtres, les activités subséquentes des apôtres prêchant lévangile du Christ, organisant lÉglise, opérant des miracles au Nom de Jésus Christ, et la vie des premiers chrétiens et des premières communautés chrétiennes.
Q. En quoi diffèrent les Actes des apôtres des autres livres du Nouveau Testament ?
R. Les Actes des apôtres relatent lapplication des vérités fondamentales contenues dans les évangiles.
Q. Que nous apprennent les épîtres apostoliques ?
R. Elles éclaircissent pour nous les vérités fondamentales des évangiles.
Q. Que nous annonce le livre de la Révélation ?
R. Il nous annonce les grands combats que doit livrer lÉglise du Christ contre toutes les bêtes du monde et de lenfer et la victoire finale de lAgneau de Dieu sur toutes les puissances bestiales des ténèbres.
Q. Quest-ce qui distingue le livre de la Révélation des évangiles ?
R. Cest quil prédit la victoire finale des vérités annoncées dans les évangiles et le dénouement du drame du monde dont le héro principal fut depuis le début et reste toujours notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ.
2. LA SAINTE TRADITION
Q. Quest-ce que la sainte Tradition ?
R. Cest tout le trésor de spiritualité que nos saints pères nous ont transmis, trésor en parfait accord avec la sainte Écriture et qui nous aide à comprendre celle-ci.
Q. Quest-ce qui est plus ancien : lÉcriture ou la Tradition ?
R. Cest la Tradition.
Q. Quest-ce qui est plus volumineux ?
R. Cest la Tradition. Saint Jean en témoigne ainsi dans son évangile : Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait (Jn 21,25).
Q. En quoi consiste exactement la sainte Tradition ?
R. Elle comprend :
1. de brèves définitions et formulations du contenu de notre foi othodoxe,
2. la doctrine des sept saints mystères et leur rite,
3. les canons apostoliques,
4. les canons des sept saints conciles cuméniques qui se tinrent à
I. Nicée en 325 avec 318 saints pères,
II. Constantinople en 381, avec 150 saints pères,
III. Éphèse en 431, avec 200 saints pères,
IV. Chalcédoine en 451, avec 630 saints pères,
V. Constantinople en 553, avec 160 saints pères,
VI. Constantinople en 680, avec 170 saints pères,
VII. Nicée en 787, avec 367 saints pères,
donc environ 2000 représentants de lÉglise chrétienne indivise indivise du monde entier participèrent à ces sept conciles cuméniques.
5. les canons et régulations de plusieurs synodes et conciles locaux,
6. les règles disciplinaires de saint Basile le Grand et de quelques autres saints,
7. liturgies et dautres offices de lÉglise,
8. les écrits des pères de lÉglise,
9. la vie des saints et martyrs chrétiens,
10. des coutumes, signes et symboles de piété qui expriment notre foi, espérance et charité.
Q. Peut-on séparer la sainte Tradition de lÉcriture sainte ?
R. Elles sont inséparables. Cest à la lumière de la sainte Tradition que nous obtenons la compréhension correcte de la sainte Écriture et cest grâce à la lumière de la sainte Écriture que nous aimons et respectons la sainte Tradition.
Q. Quelles seraient les conséquences dune séparation des deux ?
R. Elles ont été diaboliques au cours de lhistoire de la chrétienté : mauvaises interprétations de lÉcriture, querelles, schismes, hérésies et finalement la division entre les Églises catholiques dOrient et dOccident.
Q. Qui est appelé à veiller à la préservation incorrompue des textes de lÉcriture sainte et à la pureté de la sainte Tradition ?
R. Cest lÉglise, qui est, selon les paroles apostoliques, la colonne et lappui de la Vérité (1 Tm 3,15). En premier lieu, cest le devoir de la hiérarchie de lÉglise.
(Explication : LÉcriture sainte fait partie de la sainte Tradition. Distinguer la Tradition et la Bible, comme deux sources différentes, se fait dans le catholicisme. La Tradition en plus nest pas seulement ce qui est écrit mais également ce qui se transmet oralement, secrètement, par liconographie etc. (hm. Cassien)
Un frère demanda à un ancien comment souffrent ceux qui demandent à Dieu le pardon de leurs fautes. L'ancien lui répondit : «Avant que la grâce ne vienne coopérer à leurs labeurs, ils font grise mine et se donnent de la peine ; mais quand, par suite de leur patience, la grâce du Christ vient en eux, leur âme s'épanouit et se laisse aller à la joie; leur visage brille comme le soleil quand il n'est pas voilé par les nuages. Le soleil pâlit quand les nuages le couvrent : il en est de même pour l'âme quand les mauvaises passions et les tentations l'obscurcissent; elle est purifiée par la grâce de Dieu et brille ainsi qu'il est écrit : Grâce à ton secours sa gloire est grande.» (Ps 20,6).
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LA TRAVERSÉE DU DÉSERT
Après avoir écrit sur lesclavage et les oignons dÉgypte voici quelques mots sur le désert quil faut traverser afin dentrer dans la terre promise.
Nul nentrera dans la terre promise sil ne traverse le désert ! Le désert quont traversé les Israélites nest quune image du désert spirituel que chacun de nous doit traverser. Désert signifie : solitude, silence, dépouillement, hostilité. À tout cela nous serons confrontés sur notre chemin spirituel. Le monde que signifie lÉgypte nous est hostile et nous navons plus le droit de goûter à ses douceurs. Tout en vivant dans le monde, nous ne sommes plus de ce monde. Layant quitté par notre engagement chrétien il ne nous reste quà suivre le chemin que le Christ nous a montré et enseigné et qui consiste en un renoncement, un dépassement, une mort au monde.
Il ne nous sert à rien de nous lamenter, de gémir, de nous révolter, sinon nous mourrons également au désert tels les Hébreux au cou raide et indocile.
Désert signifie aussi intimité avec Dieu : «Voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cur.» (Os 2,14) Ce nest que dans le désert spirituel, quand on est rentré en soi-même, quand on a fait silence, quon entend la voix de Dieu qui nous parle. Non que le Seigneur ne nous parle quà ces moments-là Il nous parle en tout temps mais ce nest que quand tout autre bruit a cessé que la voix de Dieu se fait entendre. Les autres bruits l'étouffent.
Donc, désert signifie renoncement et communion à la fois. Par le renoncement à nos convoitises, Dieu se communique à nous et voilà la Terre promise.
Il faudrait encore parler des ennemis que les Israélites ont eu à combattre, et qui sont pour nous les forces des ténèbres, mais laissons cela pour une autre fois peut-être.
hm. Cassien
Il ny a que celui qui ne veut pas prier qui nen trouve pas le temps.
saint Innocent de Moscou |
HÉRÉSIE DE L'ISLAM
saint Jean Damascène (Hérésie 100)
Introduction
1. Il y a aussi la religion des Ismaélites qui domine encore de nos jours, égare les peuples, et annonce la venue de lantéchrist. Elle tire son origine dIsmaël, le fils dAbraham et dAgar. Pour cette raison on les nomme Agarène et Ismaélites ; on les appelle aussi Sarrasins, ce qui signifie dépouillé par Sara. Agar répondit, en effet, à lAnge : « Sara ma renvoyée dépouillée ».
Ils étaient donc idolâtres et adoraient lEtoile du Matin et Aphrodite, quils ont appelée précisément Chabar dans leur langue, ce qui veut dire grande.
Apparition de lIslam
Donc, jusquà lépoque dHéraclius, ils ont ouvertement pratiqué lidolâtrie. A partir de cette époque et jusquà nos jours un faux prophète, du nom de Mahomet, sest levé parmi eux, qui, après avoir pris connaissance, par hasard, de lAncien et du Nouveau Testament, et, de même, fréquenté vraisemblablement un moine arien, fonda sa propre hérésie. Après sêtre conciliée la faveur du peuple en simulant la piété, il insinue quune Ecriture venue du ciel lui a été révélée par Dieu. Ayant rédigé dans son livre quelques doctrines risibles, il leur transmet cette façon dadorer Dieu.
Théologie du Coran
Il dit quil y a un seul Dieu, créateur de toutes choses, quIl na pas été engendré et quIl na pas engendré. Selon ses dires, le Christ est le Verbe de Dieu et son Esprit, mais il est crée et il est un serviteur ; il est né sans semence de Marie, la sur de Moïse et dAaron. En effet dit-il, le Verbe et lEsprit de Dieu sont entré en Marie et ont engendré Jésus, qui fut un prophète et un serviteur de Dieu. Et, selon lui, les juifs, au mépris de la Loi, voulurent le mettre en croix, et, après sêtre emparés de lui, ils nont crucifié que son ombre. Le Christ lui même, dit-il, ne subit ni la croix ni la mort. En effet Dieu la pris près de lui dans le ciel, parce quIl laimait. Et il dit également, quune fois le Christ monté aux cieux, Dieu la interrogé en disant ? : « Jésus ! as-tu dis : je suis le fils de Dieu et Dieu ? » Jésus daprès lui, a répondu : « Sois miséricordieux envers moi, Seigneur ! Tu sais que je nai pas dit cela et que je ne dédaigne dêtre ton serviteur. Mais les hommes mauvais ont écrit que javais fait cette déclaration ; ils ont menti à mon égard, et ils sont dans lerreur ». Dieu, dit il, lui a répondu : « Je sais que tu nas pas fait cette déclaration ».
Critique de la révélation
Beaucoup dautres absurdités dignes de rire sont rapportées dans cet Ecrit, et il se vante quil est descendu sur lui venant de Dieu. Mais nous disons : Qui témoigne que Dieu lui a donné une Ecriture, ou qui, parmi les prophètes, a annoncé quun tel prophète devait venir ? Nous les mettons dans lembarras quand nous leur disons : Moïse avait reçu la Loi sur le Sinaï, à la vue de tout le peuple, quand Dieu apparut dans la nuée, le feu, les ténèbres et la tempête ; et tous les prophètes depuis Moïse, ont tour à tour annoncé que le Christ viendra, que le Christ est Dieu et que le fils de Dieu arrivera en prenant chair, sera crucifié, quil mourra et ressuscitera, et que cest lui qui jugera les vivants et les morts. Et quand nous disons : Pourquoi votre prophète nest-il pas venu de la même façon, avec dautre pour lui porté témoignage, et pourquoi Dieu, qui a donné la Loi à Moïse aux yeux de tout le peuple, sur une montagne fumante, ne lui a-t-Il pas transmis lEcriture dont vous parlez, en votre présence, pour asseoir votre certitude ? Ils répondent que Dieu fait ce quIl veut. Cela, disons-nous, nous le savons bien nous aussi, mais nous demandons comment lEcriture a été révélée à votre prophète. Ils répondent que cest pendant son sommeil que lEcriture est descendue sur lui. Pour nous moquer deux nous disons : Puisquil reçu lEcriture pendant son sommeil, sans se rendre compte de cette activité, ladage populaire lui convient parfaitement vous me débitez des songes-.
Nous leur demandons à nouveau : Puisque lui même vous a ordonné, dans votre Ecriture, de ne rien faire ou de ne rien recevoir sans témoins, pourquoi ne lui avez vous pas demandé : Toi le premier, prouve à laide de témoins que tu es prophète et que tu es envoyé de Dieu ; et quelle Ecriture témoigne en ta faveur. Honteux, ils gardent le silence. Avec raison nous leur disons : puisquil ne vous est pas permis dépouser une femme, ni dacheter ni dacquérir sans témoins ; seules donc la foi et lEcriture vous les acceptez sans un témoin ! Car celui qui vous a transmis cette Ecriture ne possède de garantie daucun côté, et on ne connaît personne qui ait témoigné en sa faveur par avance. Bien plus, il l a reçue pendant son sommeil !
Laccusation dassociationnisme
Ils nous appellent « associateurs » parce que, disent-ils, nous introduisons à côté de Dieu un associé lorsque nous disons que le Christ est le fils de Dieu et Dieu. Nous leur disons : cest ce que les prophètes et lEcriture nous ont transmis. Vous aussi, ainsi que vous laffirmez, vous acceptez les prophètes. Et si nous disons à tort que le Christ est le fils de Dieu, ce sont eux qui nous lont enseigné et qui nous lont transmis. Certains dentre eux disent que nous avons ajouté cela aux prophètes, en les interprétant de façon allégorique, et dautres que les Hébreux, par haine, nous ont égarés en attribuant ces textes aux prophètes, pour nous perdre.
A nouveau nous leur disons : Vous qui dites que le Christ est Verbe et Esprit de Dieu,
pourquoi nous injuriez-vous comme « associateurs » ? Car le Verbe et lEsprit sont choses inséparables de celui dans lequel ils se trouvent naturellement. Si donc il est en Dieu comme Verbe de Dieu, il est évidemment Dieu lui aussi. Mais sil est hors de Dieu, Dieu est selon vous sans Verbe et sans Esprit. Donc. en évitant dassocier quelquun à Dieu, vous le mutilez. Il serait préférable pour vous, en effet, de dire quil a un associé, plutôt que de le mutiler et de le rendre semblable à une pierre, à du bois, ou à quelque objet inanimé. Cest pourquoi, en nous appelant « associateurs », vous dies des mensonges ; nous, en retour nous vous appelons « mutilateur » de Dieu.
Accusation didolâtrie
Ils nous accusent aussi didolâtrie parce que nous nous prosternons devant la croix quils ont en horreur. Nous leur disons alors : Pourquoi donc frottez vous à cette pierre dans votre KaBa, et aimez-vous la pierre au point de lembrasser ? Certains dentre eux disent que cest sur elle quAbraham sest uni à Agar, dautres quil y a attaché la chamelle au moment de sacrifier Isaac. Nous leur répondons : il y avait là, selon l Ecriture, une montagne buissonneuse et des arbres ; Abraham en coupa pour lholocauste et en chargea Isaac, et il laissa les ânes en arrière avec les serviteurs. Pourquoi alors ces stupidités ? A cet endroit, en effet, il ny a pas de bois provenant dune forêt, et les ânes ny passent pas. Ils éprouvent alors de la honte ; ils disent cependant que cest la pierre d Abraham. Ensuite nous disons : Quelle soit d Abraham, comme vous laffirmez stupidement ! Vous navez pas honte de lembrasser uniquement parce quAbraham sest uni sur elle à une femme, ou parc quil y a attaché une chamelle, mais vous nous blâmer parce que nous nous prosternons devant la Croix du Christ qui à ruiné la puissance des démons et les séductions du diable ! On raconte dailleurs que cette pierre est la tête dAphrodite, devant laquelle ils se prosternaient et quils appelaient Chabar. Et de nos jours encore, la trace dune effigie apparaît à ceux qui observent minutieusement.
Lécrit de la femme
Ce Mahomet, comme il a été dit, a composé de nombreux écrits stupides et donné un
titre à chacun deux. Ainsi lécrit de la Femme, où il est prescrit clairement à chacun de prendre quatre femmes et mille concubines, si cest possible, autant que sa main en retient soumises en dehors des quatre femmes ; et il peut répudier une, sil le veut, et en prendre une autre. Il a établi cette loi pour la raison suivant : Mahomet avait un compagnon appelé Zayd. Cet homme avait une belle femme dont Mahomet séprit. Alors quils étaient assis ensemble, Mahomet dit : Ami, Dieu ma donné lordre de prendre ta femme. Zayd répondit : Tu es un envoyé, fais comme Dieu ta dit, prend ma femme. Ou plus exactement, pour prendre le récit par le commencement, il lui dit : Dieu ma donné lordre que tu répudies ta femme. Celui-ci la répudia. Quelques jours plus tard il dit : Dieu ma donné lordre de la prendre moi-même. Après lavoir prise et commis ladultère avec elle, il promulgua cette loi : Que celui qui le désire répudie sa femme. Mais si après lavoir répudiée, il revient vers elle, quun autre lépouse. Il nest pas permis, en effet de la prendre si elle na pas été épousée par un autre. Et si cest un frère qui répudie, que son frère lépouse sil le désire. Dans le même écrit il donne des recommandations de ce genre : « Laboure la terre que Dieu ta donnée, et met-y tout ton soin ; fais cela, et de telle façon » - pour ne pas dire comme lui des obscénités.
La chamelle de Dieu
Il y a encore lécrit de la chamelle de Dieu. A son sujet il dit quune chamelle avait été envoyée par Dieu, quelle buvait le fleuve entier et ne pouvait plus passer entre deux montagnes, faute despace suffisant. Il y avait, dit-il, un peuple à cet endroit : un jour cest lui qui buvait leau et ensuite, cétait la chamelle. Quand elle buvait leau, elle les nourrissait en leur donnant du lait à la place de leau. Mais ces hommes qui, dit-il, étaient méchants, se levèrent et tuèrent la chamelle. Or elle avait eu une petite chamelle qui, selon lui, cria vers Dieu après la mort de sa mère, et Il la prit auprès de Lui. Nous leur disons : Doù venait cette chamelle ? De Dieu disent-ils. Et nous disons : Un autre chameau sest-il accouplé avec elle ? Ils disent que non. Alors, disons, comment a telle eu un petit ? Nous voyons, en effet, que votre chamelle navait ni père, ni mère, ni ascendance, et quaprès avoir eu une petite il lui est arrivé malheur. Mais le mâle napparaît pas, et la petite chamelle a été élevée ( auprès de Dieu). Alors pourquoi votre prophète à qui Dieu a parlé, ainsi que vous le dites, na til pas appris, au sujet de cette chamelle, où elle paît et quels sont ceux qui la traient pour boire le lait Peut être quayant-elle aussi rencontré un jour des méchants, comme sa mère, a-t-elle été tuée, ou vous a-t-elle précédés dans le paradis, et cest delle que provient votre fleuve de lait au sujet duquel vous dites des sottises ? Vous dites, en effet, que trois fleuves coulent dans votre paradis : un deau, un de vin, un de lait. Si la chamelle qui vous a précédés est hors du paradis, elle est évidemment desséchée de faim et de soif, ou dautres profitent de son lait, et cest en vain que votre prophète senorgueillit davoir été en relation avec Dieu, puisque le mystère de la chamelle ne lui a pas été dévoilé. Mais si elle est dans le paradis, elle boit leau nouveau, et vous vous desséchez de soif au milieu des délices du paradis. Et si vous désirez du vin du fleuve qui passe à proximité, le buvant pur par manque deau puisque la chamelle aura tout bu-, vous êtes enflammés, livresse vous fait divaguer et vous endort. La tête alourdie par le sommeil et complètement ivre par de vin, vous oubliez les agréments du paradis. Comment donc votre prophète na til pas pensé à ces éventualités, pour quelles ne vous arrivent pas dans le paradis des délices, et comment ne sest-il pas préoccupé de la chamelle, de savoir où elle vit maintenant ? Mais vous ne lavez même pas interrogé quand, en état de rêve, il vous a renseignés en détail sur les trois fleuves. Quand à vous, nous vous annonçons clairement que votre chamelle prodigieuse vous a précédés dans les âmes des ânes, où vous êtes sur le point de pénétrer à votre tour, comme des bêtes. Là sont les ténèbres extérieures, la peine éternelle, le feu bruyant, le ver qui ne dort point, et les démons de lenfer.
Ecrit de la Table
Mahomet dit encore lécrit de La Table. Il dit que le Christ avait demandé une table et quelle lui fut donnée. Selon lui, Dieu lui répondit ; je tai donné, ainsi quaux tiens, une table incorruptible.
Lécrit de la vache
Il dit encore lécrit de La Vache et dautres paroles risibles, que je crois devoir passer sous silence, à cause de leur nombre.
Pratiques et interdits
IL leur a prescrit, ainsi quà leurs femmes, de se faire circoncire. Il a ordonné de ne pas observer le sabbat et de ne pas se faire baptiser, concédant de manger certaines nourritures interdites par la Loi, mais de sabstenir des autres. Il a aussi interdit absolument de boire du vin.
Si la rectitude de la pensée a perdu lhumilité de lexpression, alors,
de la racine au rameau, de la pensée à la parole, tout sest vicié. Le vice à bien voir, ne commence pas dans le rameau, mais dès la racine : si le cur ne senflait, la parole ne serait pas arrogante. |
La Sion mystique
de Photios Kontoglou
L'art byzantin est pour moi l'art des arts. J'y crois comme à la religion. Je ne nie pas non plus que parfois il me procure un grand plaisir même si quelqu'un s'en sert en guise d'accusation. Seul cet art nourrit mon âme par ses pouvoirs profonds et mystérieux; seul il étanche la soif que j'éprouve dans l'aride désert qui nous entoure. À côté de l'art byzantin, tous les autres arts me semblent légers, distraits par des choses multiples alors qu'une seule chose est nécessaire. Cette seule chose, lorsqu'elle est perçue par quelqu'un, elle est comprise.
Souvent, je me demande comment l'homme a été rendu digne d'accéder à ce qui ne peut être enseigné, à exprimer ce qui est inexprimable, et à l'exprimer par des moyens si pratiques et si simple : ni par la vaine sagesse, ni par l'intuition, ni par la fausse transcendance et sa molle délicatesse, ni par le sentimentalisme, théâtral et déraisonnable. Tout est sérieux et contemplatif et révèle des mondes mystiques sous des apparences d'indignité et la simplicité. Un drydent descend dans les profondeurs de l'océan de l'âme et, à l'instant où la plupart des gens croient qu'il ne peut plus descendre plus bas, il atteint un monde incommensurable.
"Qu'aucune main profane ne touche" (Canon de la fête de l'Annonciation, 9e ode, 1er tropaire). Quiconque ne comprend pas ce langage mystérieux, ayant «déposé tous les soucis du monde», ne le comprendra même pas à la fin de sa vie. La racine de son âme restera sèche, privée de la rosée du ciel.
La douceur de cet art est apocalyptique. Les hommes qui ont besoin de vulgarité ne peuvent rien trouver à dire d'autre que des commentaires soi-disant rationnels sur des pieds tordus, des corps pas naturels etc. mais comment, avec de tels moyens, peut-on mesurer son profond contenu humain qui n'est rien d'autre que le saint des saints ?
Et c'est quand ils l'apprécient qu'ils en disent les pires commentaires, les plus stupides généralités.
Pour communier au feu qui brûle les indignes, l'homme ne saurait mettre à profit ces instruments grossiers qui sont l'habileté, l'instruction, la rhétorique, la diplomatie, l'analyse etc. il a besoin de quelque chose de plus précieux, de quelque chose qui se trouve généralement dans l'homme le plus simple, et qui est un trait magique révélant à l'homme la profondeur de la divine harmonie de l'ensemble. «Sur qui poserai-Je mon regard ? Sur le doux et l'humble et l'homme paisible.» Les âmes profondes et recueillies ont le privilège secret d'être initiée à cette révélation. Donc, seul celui qui possède cette grâce peut comprendre le langage mystique et céleste que l'Orient, autrement dit Byzance, parle. Dans les uvres de cette Sion mystique, quiconque brûle de la soif de l'authentique trouve la source qui va le désaltérer. Quand il entre dans une chapelle byzantine, il s'attend à trouver quelque chose d'apocalyptique dans ses fresques et icônes, quelque chose d'originel, quelque chose qui lui présente des choses mystiques, tandis qu'il peut parcourir n'importe quelle grande galerie européenne sans pouvoir satisfaire ce genre de désir.
C'est bien dans le premier Dessinateur (iconographe) Lui-même, Celui qui dessina «sans modèle», à sa propre image, que l'on trouve le véritable modèle, où la combinaison des couleurs et des formes n'est pas nouvelle, dans une perception d'avant la nature, et c'est la présentation des mondes et des sentiments par des moyens tout spirituels, par un geste indéfini de la main, un hochement de la tête, un habillement où le fil disparaît dans un air qui souffle au-delà de la terre, une couleur qui rappelle les eaux profondes de l'océan, un roc exotique, un arbre sauvage qui manifeste la composition mystique du monde.
Les couleurs et les formes retiennent leur puissance évocatrice parce qu'elles ne sont pas recréées par l'artiste pour représenter quelque chose de naturel, mais elle sont utilisées de telle façon que leur identité et leur pouvoir apocalyptique deviennent plus intenses. Quiconque sent cela restera indifférent aux charmes extérieurs et aux perfections inutiles.
Les uvres de l'art byzantin sont les plus apocalyptiques que l'homme ait jamais créé, que ce fût dans l'architecture, la poésie, la musique ou la peinture : la «Lumière joyeuse», poème d'Athénogène le martyr, la mélodie berçante des hymnes des chérubins ou de la communion, immergent l'âme dans la lueur mystique de l'Orient. Ce mysticisme n'a aucun rapport avec le mysticisme morbide du Nord, mais est plein de santé, de bonheur et de richesse, même s'il est ascétique et austère.
Un riche exemple du dessin apocalyptique est l'icône de saint Jean le Précurseur. Ce tableau fut créé aux jours de l'occupation turque (turcocratie), c'est-à-dire à une période condamnée par l'histoire de l'art. Cependant, c'est une performance des plus étonnantes ! Saint Jean y est représenté comme un oiseau sauvage, un prédateur, squelettique, avec des mains et des pieds comme des pieux, noirci par le soleil, avec une immense paire d'ailes de vautour. Debout, perché dans un endroit désert, sur de la suie et des rochers arides, avec une main mystique qui bénit, tandis que dans l'autre il tient un rouleau de papier sur lequel il écrit sa complainte, comme s'il le disait au Christ qui Se penche depuis le ciel. Dans un coin, planté sur le roc aride, on voit un arbre sauvage troublé, torturé comme le Précurseur lui-même, un chêne avec une hachette plantée dans son tronc. Le vêtement du saint est vert huile, une couleur symbolique assortie à sa face.
Combien de fois, dis-je, l'homme a-t-il été rendu digne de créer des uvres aussi redoutables que le Précurseur et la «Lumière joyeuse», poème d'Athénogène le martyr !
Nous déclarons que tous les hérétiques et schismatiques sans exception sont sans aucun pouvoir, et sans aucun droit.
saint Cyprien de Cartage (lettre 69) |
Ce matin, en écoutant lévangile matitunal qui dit : «Il leur montra ses Mains et ses Pieds,» (Luc 24,40) létonnement ma saisi. Comment se fait-t-il que le Christ avait encore, après sa résurrection dans son Corps glorifié, les stigmates de sa passion ? Après la résurrection notre corps naura plus les restes de maladies, mort, accident, etc. Il sera entièrement
glorifié. Cest à cause de léconomie de notre salut que le Sauveur portait encore les signes de sa victoire par lesquels les apôtres Lont reconnu. Ces stigmates nauront plus de raison dêtre après la résurrection finale car léconomie de notre salut sera achevée et nous ne verrons plus partiellement, mais alors la vérité nous sera devoilée entièrement.
Les martyrs sont representés sur les icônes maintes fois avec les signes de leur passion : la tête coupée, le flanc déchiré etc. Pourtant licône cest déjà le monde de lau-delà, le monde transfiguré. Il en est ainsi à cause de nous et de notre ignorance car en réalité ils sont déjà dans la gloire, revêtus de lhomme nouveau. Représenter un saint dans sa jeunesse ou
dans lâge avancé, comme lévangéliste Jean par exemple, est dû au fait que licône est à la fois déjà le monde futur et encore lhistoire terrestre.
hm. Cassien
Ce n'est pas une oeuvre de persuasion que le christianisme,
mais une oeuvre de puissance, quand il est haï par le monde. saint Ignace le Théophore (lettre aux Romains) |
VENEZ À MOI
Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau , et Je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et apprenez de Moi, car je suis doux et humble de cur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau léger. (Mt 11,28-30)
À qui sadressent ces paroles de lévangile ? Certes à tous les enfants dAdam, car depuis la chute, nul nest à labri des peines et des souffrances. «Dans les douleurs tu enfanteras», et «à la sueur de ton front, tu gagneras ton pain.» (Gen 3,16-17).
Le Christ nous parle maintenant dun soulagement en prenant sur nous son joug. Il ne dit pas quIl nous enlèvera tout-à-fait la souffrance, mais quIl la rendra légère. En même temps, Il parle de douceur et dhumilité car ce sont elles qui feront le changement. Autant que lorgueil et la dureté du cur nous rendent la vie insupportable et alimentent notre égoïsme, autant la vertu nous apporte soulagement et contentement. Partout et toujours la vie nous devient vivable, et si nous peinons au début, la Grâce nous met au large une fois que notre volonté sest unie à la Volonté divine.
«Venez à Moi,» cela veut dire quil nous faut faire la démarche daller vers Dieu et daccepter son fardeau, ce fardeau qui consiste à renoncer au monde et à ses convoitises et à notre volonté propre. Cela nous semble dur au début mais en apprenant la douceur et lhumilité, (qui incluent bien sûr les autres vertus) notre cur trouvera la paix en laquelle consiste le vrai bonheur.
Le joug signifie la soumission et leffort mais aussi le gain qui en résulte.
Finalement le fardeau cest nous-mêmes, car le bon Berger nous porte sur ses épaules. «Cest lhomme qui transpire et cest Dieu qui fait le travail» disent les pères. Cest toujours la grâce qui nous secourt et ne nous demande que notre collaboration. Notre peu de foi nous fait croire que nous sombrons sous la tempête et pourtant pour le croyant il y a toujours une issue et rien ne nous arrive sans quil y ait un sens, une utilité. Cest le hasard qui a fait le monde selon les athées insensés, mais pour lhomme de foi rien ne se fait sans la Volonté de Dieu, hormis le péché qui est précisément le rien, le néant, la destruction.
Dans ces deux versets de lévangile, tout est dit : la chute, le salut par le Christ et la tâche de notre vie un résumé de lévangile pour ainsi dire.
hm. Cassien
Quoique nous honorions les martyrs et les autres fidèles serviteurs de Jésus Christ, quoique nous nous adressions à eux pour obtenir par leur entremise de pouvoir un jour partager la gloire dont ils jouissent, nous n'adorons toutefois que le Fils unique de Dieu, et nous ne rendons qu'à Lui les honneurs divins.
le martyr de saint Polycarpe de Smyrne |
Il y avait à Jérusalem un homme riche qui s'était enrichi par des gains illicites, des fausses dénonciations et des injustices. Rentrant en lui-même et pensant au jugement, il alla voir un maître de sagesse et lui dit : «J'ai une demande à te faire : mon esprit est prisonnier des préoccupations matérielles de la vie. Guéris-moi donc pour que je ne me perde pas.» En réponse le maître lui donna le livre de la Sagesse de Salomon et en lisant il trouva le texte qui dit : «Celui qui a pitié des pauvres prête à Dieu.» (Pr 19,17). Roulant le livre il le rendit au maître en disant : «Et qui serait plus fidèle que Dieu pour me rendre capital et intérêts si j'ai pitié des pauvres ?» Il s'en alla, vendit tous ses biens et les distribua aux pauvres, ne gardant rien pour lui excepté quatre pièces d'or pour sa sépulture. Il devint extrêmement pauvre et personne n'avait pitié de lui. À la fin, il dit : «Je vais aller à Jérusalem auprès du Seigneur mon Dieu pour lui faire un procès car il m'a trompé en me faisant dissiper mes biens.» Comme il allait à Jérusalem, il vit deux hommes qui se disputaient parce qu'ils avaient trouvé une pierre précieuse tombée de l'éphod du grand prêtre Aaron, mais ils ne connaissaient pas l'origine de la pierre. Il leur dit : «Pourquoi vous disputez-vous ?» Ils répondirent : «Nous avons trouvé une pierre et nous ne savons pas ce qu'elle vaut.» Il leur dit : «Donnez-la-moi et prenez ces quatre deniers.» Ils lui donnèrent la pierre tout joyeux. Étant donc entré à Jérusalem, il la montra à un orfèvre. Quand celui-ci vit la pierre, il lui dit : «Où as-tu trouvé cette pierre ?» Voici trois ans aujourd'hui que Jérusalem est agitée à cause de cette pierre. Va donc la donner au grand prêtre et tu seras riche.» Comme il s'en allait au Temple, un ange du Seigneur dit au grand prêtre : «Voici venir chez toi un homme qui a la pierre que tu as perdue. Donne-lui donc de l'or, de l'argent et des pierres précieuses tant qu'il en voudra. Et admoneste-le en disant : «Ne doute pas au fond de ton cur et ne manque pas de foi envers Dieu, car celui qui a pitié du pauvre prête à Dieu. Voici que je te donne sept fois plus en ce monde et la vie éternelle dans le monde futur.»