NUMÉRO 100
NOVEMBRE 2002

 Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de S.B. Mgr. André

archevêque d'Athènes

et primat de toute la Grèce

Hiéromoine Cassien
Foyer orthodoxe
F 66500 Clara
cassien@orthodoxievco.info

NOUVELLES
Le 28 juillet a eu lieu le baptême de Philippe Coustalat.
Le voyage au Kenya est tombé à l’eau, de même que le voyage en Grèce. Je n’irai finalement qu’en Suisse dans quelques jours. Ce revers est dû au
changement dans notre foyer, où nous hébergeons des refugiés depuis trois mois. Pour le moment il y a une famille russe avec un enfant et aussi une
fille du Kosovo. On me demande de prendre de plus en plus de refugiés car on manque de place et surtout parce qu’il y a des refugiés qui sont sans
ressource aucune et c’est avant tout eux qu’on m’envoie. J’essaie de trouver une autre maison dans le village — non pour l’acheter ni pour la louer, car
nos moyens ne le permettent pas — mais juste une maison qu’on nous mettrait à disposition en échange de son entretien et de sa restauration. Les maisons ne manquent pas, mais la disposition des propriétaires m’est encore inconnue.
On me demande de fonder une mission au Cameroun, mais j’ignore quand je serai prêt, vu les difficultés susmentionnées. Voir plus loin la lettre.

C’est le 100e numéro de notre bulletin — sans commentaire.
En Christ,
vôtre hiéromoine Cassien

HOMÉLIE POUR LA FETE DES ARCHANGES MICHEL ET GABRIEL

saint Nicodème l’Hagiorite
(traduction du grec à partir du texte inédit de la Kalybe des saints archanges Michel et Gabriel de la Skite de sainte Anne du Mont Athos)


Pères et frères bien-aimés, s’il m’avait été donné, à moi qui ne suis rien, la grâce de posséder une des langues angéliques, comme le dit fort bien Paul l’apôtre du Christ : Si je parlais la langue des anges…, je l’aurais, vous le pensez bien, employée pour parler de Michel et de Gabriel, les archanges du Seigneur, et pour les louanger comme il convient. Si une des langues de feu immatérielles, qui furent distribuées aux saints et divins apôtres, m’avait échue, j’aurais chanté des odes surnaturelles, aux archanges de feu immatériels. Si au moins, ma langue avait été purifiés, comme le fût celle d’Isaïe, par la pince séraphique, j’aurais pu espérer dire des choses dignes de la sublimité des taxiarques.
Mais, puisque me voilà privé de tous ces biens, que ma langue n’est pas angélique mais humaine, qu’elle n’est pas de feu mais de terre, qu’elle n’est pas immatérielle mais matérielle, qu’elle n’est pas pure mais impure, et de plus désordonnée, non exercée à la rhétorique, que pouvez-vous attendre de moi ? De pauvres paroles sur les saints archanges. Aussi, je ne me permettrai pas d’examiner leur nature, leur création, le mode de leur intellection, celui de leur passage d’un lieu à un autre, ainsi que leurs autres attributs que les théologiens enseignent, surtout l’ami des anges la langue glorieuse de Denys l’Aréopagite.
Je me contenterai donc, dans cet éloge, de dire que Michel le divin et Gabriel le sacré, ont été les serviteurs exceptionnels des œuvres et des actions du Dieu tout-puissant.
Soyons donc attentifs et tâchez de comprendre.
Selon les théologiens, les principales énergies et qualités du Dieu saint, sont au nombre de deux : la justice, appelée aussi jugement, séparation, et la bonté, appelée aussi douceur, miséricorde, pitié et que David célèbre en disant : Je chanterai ta Bonté et ta justice Seigneur.
Avec la justice, Dieu juge et châtie les hommes quand ils pèchent et transgressent ses commandements. Avec la bonté, Il leur fait miséricorde et les prend en pitié.
Or, l’archange Michel se trouve être l’ange de la justice de Dieu. On le voit chargé de châtier et d’instruire les pécheurs, protéger et fortifier les bons. Cela apparaît en de nombreux passages de l’Écriture divine, surtout quand Michel extermine les premiers nés des Égyptiens et épargne ceux des Hébreux.
L’archange Gabriel apparaît comme l’ange exceptionnel de la Bonté et de la Miséricorde de Dieu. C’est lui que l’on voit, quand Dieu fait miséricorde et use de bonté. C’est Gabriel qui apporte au monde les messages de joie, comme celui de la grande miséricorde, qui est la venue du Christ.
Trois sont les œuvres les plus grandes, les plus extraordinaires de Dieu : la création du monde spirituel, la création du monde sensible, l’économie de l’Incarnation du Verbe Dieu. Dans ces trois œuvres, Michel et Gabriel ont été les serviteurs éminents de Dieu.
Dieu a tout d’abord créé le monde spirituel, en l’amenant du non-être à l’être, je parle du ciel de feu. Il l’a rempli de ces brillantes étoiles que sont les myriades des anges immatériels. Il l’a orné de trois triades hiérarchiques : 1° Trônes, chérubins, séraphins. 2° Seigneuries, puissances, pouvoirs. 3° Principautés, archanges, anges. Par-dessus tous, Il a établi sur ces neuf ordres, comme chefs et maîtres, Michel et Gabriel. Comment ? De quelle manière ? Eh bien, écoutez.
Michel a été le serviteur plein de gratitude envers le Dieu tout-puissant. C’est lui qui a livré bataille dans les cieux, au diable apostat et à ses anges, quand dans leur orgueil ils s’élevèrent contre le Dieu vivant. C’est lui qui les a précipités dans les abysses de la terre, comme l’écrit le livre de l’Apocalypse : Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leurs place en fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute le terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. (Apo 12,7-10).
Pour ce grand acte de bravoure, Michel a été établi premier sur les neuf ordres angéliques, il leur a appris à être reconnaissants à Dieu, obéissants, humbles, fidèles et inséparables de Lui.
À Gabriel, parmi tous les anges, fut confié le mystère de l’économie de l’Incarnation, comme le dit fort bien le divin Chrysostome, (de même que les mélodes de l’office de l’Annonciation) : À toi seul fut confié le mystère. Lui aussi est devenu premier et serviteur exceptionnel. Lui aussi, dès le commencement, a été fait premier et chef de tous les ordres angéliques, des chérubins et des séraphins eux-mêmes. C’est lui qui les a initiés aux raisons secrètes et profondes de ce mystère. Et si Paul dit que c’est par l’Église que les principautés et les pouvoirs ont connu la variété de la Sagesse de Dieu, on doit ajouter que Gabriel en a été l’intermédiaire. Instruit, en effet, par le Verbe incarné et pa l’Esprit qui était avec Lui, de la variété de cette sagesse, (Dieu vainquant le contraire par son contraire : l’orgueil par l’humilité; la gloire par le déshonneur; la force par la faiblesse; la sagesse par la folie, selon Grégoire de Nysse) Gabriel l’a transmise, sans jalousie, aux anges, répétant les paroles de Salomon : Ce que j’ai appris je l’ai distingué avec abondance.
De ce que Gabriel a été, lui aussi, établi premier sur les neuf ordres angéliques, apparaît clairement dans ce qui suit. Selon l’opinion de l’Église et de l’abba Isaac en particulier, les ordres angéliques reçoivent l’illumination du Christ qui est, selon Paul monté au-dessus de toute principauté, de tout pouvoir, de tout nom qui se peut nommer dans le siècle à venir.
Selon une opinion générale, c’est par la Mère de Dieu, la Génitrice, incomparablement plus glorieuse que les séraphins, que tous les ordres angéliques sont illuminés, comme le dit fort justement Grégoire de Thessalonique, dans son homélie sur l’Entrée de la Vierge au temple et dans celle sur la Dormition. Or, nul n’étant plus proche du Christ et de l’Enfantrice que Gabriel, il est évident, que c’est par lui que sont illuminés tous les ordres angéliques. Si le divin Denys dit que le premier ordre angélique est celui des trônes et le huitième celui des archanges, il parle d’avant l’Incarnation, car, après elle et selon saint Isaac, l’ordre a été renversé, les premiers sont devenus derniers et les derniers premiers.
Ainsi donc, les deux archanges, Michel et Gabriel, par la sainte leçon de l’humilité qui parfait, ils ont enseigné tous les anges les rendant non seulement inaccessibles au mal — comme ils l’étaient déjà, selon Grégoire le Théologien — mais éternellement inaltérables et impassibles devant la perversité, comme l’enseignent Grégoire le Grand de Thessalonique, saint Nicétas et le scolastique de Grégoire le Théologien.
Dieu a créé ensuite et en six jours, ce monde sensible. Il en a orné le ciel par la variété des astres et des luminaires, embelli la terre par la variété des plantes et des animaux. Il a rempli l’air du très doux gazouillement des oiseaux, puis, Il a créé l’homme et l’a placé dans le paradis, lui ordonnant d’observer par-dessus tout, le célèbre commandement divin. Mais hélas ! l’homme a transgressé le commandement et a été exilé hors du paradis des délices, sur cette terre pleine de larmes. Ici encore, Dieu S’est servi de Michel et de Gabriel ces excellents serviteurs de ses jugements et de sa Providence envers les hommes, pendant plus de 5500 ans.
Les docteurs de l’Église enseignent que le divin Michel compatit alors aux malheurs d’Adam expulsé. Il lui enseigna — Adam était encore inexpérimenté — comment cultiver la terre, comment l’ensemencer, comme récolter, en un mot comment gouverner sa douloureuse vie, se procurer la nourriture et le vêtement. Michel n’a jamais manqué de veiller sur tous les ancêtres d’avant la Loi et de les protéger : Seth, Enos, Enoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et les douze patriarches. C’est lui qui a châtié et instruit ceux qui s’opposaient à lui. C’est lui qui a été le pédagogue et le conducteur du peuple d’Israël, marchant en tête et à ses côtés, vainquant les peuples hostiles qui le combattaient, le guidant dans sa marche jusqu’à la terre de la promesse.
Nous allons encore admirer la grandeur de Michel. Quand les anges se partagèrent la domination des nations, le peuple d’Israël, n’eut pas d’ange en partage; ce fut Dieu Lui-même qui en prit soin, comme Moïse nous l’apprend dans son ode : Les bornes des nations furent posées d’après le nombre des anges de Dieu; la part du Seigneur, fut Jacob son peuple. (Dt 32,8) Mais à plusieurs reprises, Dieu fit savoir à Moïse, qu’il avait délégué son ange, le divin Michel, pour garder Israël, comme l’enseignent nos docteurs. Denys l’Aréopagite, dit que la théologie donne à Michel le titre de prince d’Israël. Voyez-vous ? Michel occupe la place de Dieu chez les Juifs. Michel a été l’intermédiaire invisible, le serviteur par qui Dieu a donné la Loi à Moïse sur le Mont Sinaï. Si la parole a été donnée par les anges (Heb 2,2); la loi… a été promulguée par les anges, par la main d’un intermédiaire. (Gal 3,19), comme l’affirme Paul, combien plus l’a-t-elle été par l’archange Michel ?
Gabriel lui, apporte à de nombreuses femmes, avant comme après la loi, des évangiles pleins de joie, l’annonce de la fin de leur stérilité. C’est lui qui précise aux prophètes leurs prédictions et leurs visions sur le Messie attendu. L’Écriture sainte nous le montre clairement, instruisant le prophète Daniel sur la Nativité, la Crucifixion du Christ et le temps de ces événements (cf. Dn 8,16 et 9,21).
Dans la prophétie de Daniel, que nous avons lue hier soir, les deux archanges sont ensemble. Daniel jeûna trois semaines à Babylone. Il pria Dieu de délivrer les Hébreux de la captivité des Perses et des Babyloniens. L’archange offrit à Dieu la prière de Daniel, mais l’ange de ces pays s’opposa à la libération des Hébreux, non dans un mauvais dessein, mais parce que beaucoup d’idolâtres, au contact des Hébreux, se convertissaient au vrai Dieu, comme l’explique Jérôme; peut-être aussi, parce qu’il n’avait pas été averti d’en-haut de leur libération. Michel vint alors en aide à Gabriel, et les deux archanges, ensemble, libèrent les Juifs. (cf. Dn 10).
Arrive, enfin, la plénitude des temps, où doit naître, en ce monde le Fils de Dieu, pour y accomplir l’œuvre redoutable de la Rédemption des hommes. Ici encore, Dieu se sert de ses serviteurs éminents, les deux archanges. Gabriel passe au premier rang et Michel occupe le second.
Gabriel, dont le nom signifie dieu-homme, selon saint Proclus, est le premier servant du Verbe Dieu-Homme, son aspect est divin. C’est lui qui est dépêché vers sa Souveraine de l’univers, la toujours Vierge Marie, pour lui révéler le mystère, lui apporter le message de la joie, la salutation qui a sauvé le monde : Réjouis-toi, toute pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! C’est Gabriel qui annonce aux bergers, la joyeuse Naissance du Maître devenu homme; c’est lui qui conduit, par l’étoile les mages, qui avertit, en songe, Joseph de descendre en Égypte puis de revenir dans la terre d’Israël. C’est lui qui annonce aux femmes myrophores la Résurrection du Sauveur. C’est lui qui, lors de l’Ascension prédit aux apôtres le second Avènement du Christ ascensionné.
Michel, comme beaucoup le pensent, c’est l’ange qui a fortifié et soutenu Jésus, dans les souffrances de la passion, comme le dit Luc : un ange venu du ciel, Le fortifiait, déduisant cela du nom même, car Michel signifie force de Dieu ou puissance, les deux termes étant équivalents.
Michel et Gabriel, annoncent la résurrection aux femmes myrophores, comme le dit Jean Damascène, dans son canon des anges. Michel et Gabriel, prédisent aux disciples le retour du Christ qui est monté aux cieux. Michel délivre l’apôtre Pierre de la prison, frappe Hérode et le livre aux vers. Voyez-vous maintenant, comment Michel et Gabriel furent les deux éminents serviteurs de Dieu dans ses œuvres et ses actions extraordinaires ?
Michel et Gabriel, sont également les deux yeux, plus que lumineux , de Dieu qui voit tout. Par eux, Il éclaire le monde visible et invisible. Michel et Gabriel, sont les deux mains puissantes du Tout-puissant; par elles, Il dirige tout, dans le ciel et sur la terre.
Michel et Gabriel, sont les deux pieds aux ailes innombrables et plus que rapides du Seigneur qui est partout présent. Par eux Il marche et parcourt l’univers, visite les âmes immatérielles des hommes, jusque dans les abîmes ténébreux. Aussi les voit-on, aller en un clin d’œil, d’une extrémité à l’autre du monde, faire des miracles sur la terre, arracher à l’abîme ceux qui y furent précipités.
Michel, l’ange de la crainte divine; Gabriel, l’ange de la divine joie. Miche, la main gauche du Juste qui châtie; Gabriel, la main droite miséricordieuse de l’Ami de l’homme. Michel, l’ange des puissances; Gabriel, l’ange des mystères. Michel, le regard sévère du Juge; Gabriel, le regard serein de le providence. Michel, l’ange des voix terribles, des éclairs, des trompettes de Dieu descendant sur le Sinaï; Gabriel, l’ange des aurores calmes des salutations affables, des lumières joyeuses, de la pluie silencieuse qui tombe sur la toison, l’ange de la descente du Verbe Dieu dans le sein de Marie. Michel, c’est le diacre extraordinaire de l’ancienne Loi; Gabriel, le serviteur de choix de la grâce nouvelle de l’évangile. Michel, c’est le discours d’ouverture, qui précède l’actions. Il a servi sous la Loi, le pédagogue qui nous a conduits au Christ, selon Paul. Gabriel, c’est le discours de cloîture, la contemplation. Il a servi le mystère du Christ, objet de la Loi et son dépassement.
Michel, c’est le commencement; Gabriel, c’est la fin. Michel, c’est l’alpha, Gabriel, l’omega. Les deux ne s’opposent pas, ils sont en harmonie. Selon les pères, il n’y a pas d’action sans contemplation, de théorie sans praxis. C’est pourquoi Michel n’est jamais sans Gabriel, ni Gabriel sans Michel. Comme la Loi est contenue dans l’évangile et l’évangile dans la Loi, de même en Michel Gabriel se trouve et en Gabriel Michel. Ils sont liés l’un à l’autre, plus que l’âme l’est au corps. Aussi, là où est Michel là est Gabriel et là où est Gabriel, là est aussi Michel.
Partout et toujours, les deux sont inséparables. Inséparables dans le ciel, inséparables dans l’Ancien Testament, inséparables dans le Nouveau, inséparables dans les miracles.
Si Michel châtie les mauvais, c’est pour qu’ils s’améliorent et craignent Dieu, sa Puissance, sa Majesté et ne méprisent pas sa Miséricorde. Quand Gabriel compatit, c’est pour donner aux pécheurs l’espérance, afin que la crainte ne les conduise pas au désespoir. Les deux n’ont qu’un but : le salut des hommes, l’accomplissement de la Volonté très bonne de Dieu. Ils sont les anges bons.
Entres les deux anges, il n’y a pas de premier. Non ! L’amour qui les unit, les oblige à être second l’un de l’autre, bien qu’il n’y ait pas entre eux des second. Leur dignité d’archange les fait l’un et l’autre premiers ou encore, les deux sont premiers, les deux sont seconds.
Et quels sont ces deux luminaires éclatants, dont Dieu a orné le ciel de feu du monde angélique, qui sont égaux dans la grandeur égaux dans la dignité, égaux dans l’éclat, égaux dans la rapidité, si ce n’est ces deux archanges ?
Et quels sont ces deux pôles célestes, l’arctique et l’antarctique, sur lesquels Dieu fait tourner le firmament spirituel de l’Église, si ce n’est ces deux archanges ?
Et quelles sont ces deux colonnes célèbres, dressées par Salomon devant le temple de Dieu, et Salomon fit deux colonnes devant le temple, si ce n’est ces deux archanges, placés par le Christ, le Salomon pacifique, dans le monde d’en-haut et dans celui d’en-bas, afin que ceux qui y entrent les voient, en admirent la beauté et invoquent le secours ? De leur secours, nous avons grand besoin, à tel point, que l’Église a ordonné de les célébrer en une synaxe tous les lundis.
Si selon les théologiens, le trônes jugent, les séraphins embrassent, les chérubins donnent la sagesse, le seigneuries commandent, les puissances agissent, les pouvoirs conservent, les principautés président aux nations, les archanges dirigent les choses de la foi et les anges officient, Michel et Gabriel, en tant que taxiarques et plus que tous les autres, nous jugent, nous embrasent, nous donnent la sagesse, nous commandent, nous font agir et nous gardent. Plus que tous les autres, ils président aux nations, dirigent la foi et nous servent.
Et si, selon saint Nicétas, les trois ordres supérieurs des anges glorifient sans cesse la sainte Trinité, par l’hymne du Guel Guel qui signifie le roulement (et aussi révélation selon Denys, l’initié et initiateur aux mystères); si les trois derniers intermédiaires chantent le saint, saint, saint, et les trois derniers l’alléluia, Michel et Gabriel dirigent ces doxologies perpétuelles, en tête des chœurs qui mélodient et théologient avec eux.
Je suis stupéfait, en vérité, mes frères et je ne sais plus que dire sur les merveilles des archanges ! Je vois sur l’icône, le divin Michel dans son aspect redoutable et scintillant et, dans ma crainte, ma chair se dessèche comme dit le prophète. Je quitte ce monde pour ne plus penser qu’à l’heure de la mort.
Puis, je tourne mes regards vers le divin Gabriel, dans son aspect serein et joyeux, paisible dans ses attitudes; j’oublie aussitôt la mort, j’oublie la crainte, je suis dans l’enthousiasme, dans la joie, dans la félicité.
D’une part, je pense aux redoutables merveilles de Michel, récoltant ici, avec son épée des milliers d’hommes; brisant là-bas et sans pitié les âmes des pécheurs. La crainte me saisit à nouveau et me voilà tremblant à la pensée du jugement de Dieu, presque désespéré. Puis, d’autre part, je pense aux messages de joie du magnifique Gabriel et me voilà rempli d’espérance. Je comprends alors l’amour pour l’homme du Juge et peu s’en faut pour que je me trouve dans le royaume des cieux.
En voyant les deux archanges ensemble, il me semble voir les deux colonnes qui montaient jusqu’au ciel et conduisaient les Israélites vers la Jérusalem terrestre, Michel étant la colonne de feu Gabriel celle de la nuée. Et à présent, tous les deux et d’un commun accord, ils conduisent les chrétiens vers la Jérusalem céleste.
Et que dirai-je de plus ? Voulez-vous, frères, entendre encore quelque chose, propre aux archanges ? Et bien, voici : les deux anges sont des images des deux Natures du Christ, j’entends la Nature divine et la Nature humaine. Michel est l’image de la Divinité, dont il a été le défenseur exemplaire; Gabriel est l’image de l’humanité, dont il a été le serviteur et le messager. Voulez-vous encore entendre une chose plus grande ? Michel et Gabriel ont une certaine analogie, l’un avec la Personne du Verbe, l’autre avec le saint Esprit.
Michel a quelque ressemblance avec le Verbe enhypostasié, par qui le Père a séparé, disposé tous les êtres et a donné à chacun d’eux le genre et l’aspect qui lui convenait. De même, par le divin Michel, l’ange par excellence de la justice, Dieu a séparé les bons des mauvais, chez les anges comme chez les hommes, donnant à chacun selon ses mérites.
Gabriel lui, ressemble plutôt au saint Esprit. En effet, le Père par le saint Esprit a parfait la création du monde et, par les messages de Gabriel, Il a achevé la procréation du monde. Ô gloires ! Ô splendeurs ! Ô magnificences des anges !
Ô diable, nous n’avons plus peur de toi, nous ne te craignons plus, tes menaces ne nous font plus trembler. Nous rejetons les pensées que tu nous suggères. Nous méprisons tes flèches et tes arcs qui sont enfantins, car nous avons comme aides, comme gardiens vigilants, les deux très grands archanges. Nous avons le très hiératique Gabriel, qui par ses évangiles de joie, a défait l’antique affliction, la malédiction infligée par toi à notre espèce, comme on défait une toile d'araignée. Tu as connu, par expérience, quand il t’a chassé comme un petit chien, comme un lézard, du corps mort de Moïse, par ces simples mots : Le Seigneur t’ordonne… Et maintenant encore, avec son archistratège Gabriel, Il t’ordonne de fuir loin de nous qui invoquons leurs noms. Là où leurs noms sont prononcés, ta puissance est détruite. Dieu a décidé que tu sois ridiculisé comme un petit rien, par ses anges : C’est le chef-d'œuvre du Seigneur, créé pour être le jouet des anges. (Job 40,14).
Pères et frères, si nous voulons que les archanges restent près de nous, nous devons autant que possible, fuir toute perversité, car, comme la fumée chasse les abeilles, dit Basile le Grand, de même le détestable péché, chasse loin de nous les anges bons. Avec le nom de Michel, souvenons-nous de la mort, du redoutable jugement et du châtiment. Avec celui de Gabriel, souvenons-nous de la joie et de la félicité du royaume des cieux.
Ô très glorieux Michel, très glorieux Gabriel, noms très doux entre tous les anges et les hommes, parmi les choses et les noms; anges de la Justice et de la Bonté de Dieu; serviteurs éminents des œuvres prodigieuses de Dieu; grands archistratèges de la Trinité la source de la vie. Aigles aux ailes d’or et d’argent, dont l’œil infatigable contemple la lumière incréée de la Déité au triple soleil. Archistatèges et anges premiers du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs. Gardes de corps de Jésus Christ Dieu-Homme.
Couple archangélique uni dans l’amour; dyade désirée du monde et de l’univers; ornement de gloire de tous les anges; fierté des chrétiens; guides et protecteurs uniques de l’ordre des moines qui imitent, autant que cela se peut, votre vie angélique.
Recevez l’éloge, qu’en ce jour nous vous offrons, rassemblés pour célébrer la Gloire du Dieu tout-puissant et Ami de l’homme, ainsi que votre synaxe sacrée.
Recevez notre éloge, comme un présent, comme le signe de notre infinie reconnaissance, pour tous les bienfaits dont vous nous comblez chaque jour, nous assistant et nous sauvant, hommes pauvres que nous sommes, des périls de toutes sortes.
Nous vous demandons que votre sollicitude paternelle ne nous fasse jamais défaut. Toujours compatissants et miséricordieux, demeurez près de nous, entourez-nous et remplissez-nous de saintes contemplations, de pensées élevées. Que votre présence, chasse loin de nous toute pensée mauvaise et honteuse, en un mot, tous les ennemis visibles et invisibles qui nous menacent, car telles sont les grâces que vous répandez là où vous vous trouvez.
Saint Marc l’ascète dit que quand les anges s’approchent de nous ils nous remplissent de contemplations spirituelles. Abba Isaac dit aussi : Quand les anges saints sont près de toi, autour de toi, tes adversaires fuient.
Et puisque les théologiens enseignent que les anges donnent aux hommes, dans la vie présente, six choses, accordez-les nous aussi.
1° Écartez de nos âmes et de nos corps, tous les maux qui pourraient nous nuire du dehors comme du dedans.
2° Exhortez-nous à faire, en tout temps, le bien. Éclairez notre esprit par votre divin flamboiement. Rendez doux nos cœurs et nos volontés, par vos dons divins.
3° Détournez les embûches que les démons nous dressent.
4° Présentez nos prières à Dieu, comme le fit l’ange Raphaël pour celles de Tobie et les anges de l’Apocalypse pour celles des saints.
5° Intercédez en tout temps pour nous, auprès de Dieu.
6° Châtiez-nous quand nous péchons, paternellement et non par vengeance, comme font les démons. Redressez-nous instruisez-nous c’est pour nous une grâce.
Archistratèges de Dieu, amis des hommes, nous vous supplions d’exaucer nos prières, en apaisant, par votre intercession l’indignation de Dieu. Que dans sa Bonté, Il se détourne de nos fautes. Chaque jour nous L’affligeons par nos actions, nos pensées, nos paroles. Oui, nous sommes pécheurs, transgresseurs de ses divins commandements, nous le confessons, mais nous n’avons pas d’autre Dieu que Lui.
Archanges, vierges, ephores des vierges, rendez-nous dignes de passer notre vie dans la continence et la virginité, comme nous l’avons promis lors de la prise de l’habit angélique. Soyez les protecteurs et les gardiens invisibles de nous tous comme de tous ceux qui célèbrent votre sainte synaxe. Chassez loin de nous et durant notre vie, les scandales, les machinations des ennemis visibles et invisibles. À l’heure de notre mort, assistez-nous et aidez-nous. Soyez à notre droite et à notre gauche, nous couvrant de vos ailes d’or. Que notre âme ne voit pas l’aspect odieux des mauvais démons. Prenez possession de nous et conduisez-nous aux tabernacles éternels et lumineux du royaume céleste, afin que là nous rendions gloire, avec vous, à l’unique et trine Déité. À Elle la gloire, l’honneur et l’adoration dans tous les siècles. Amen !


COURRIER D’UN LECTEUR DU CAMEROUN

Très révérend Père Cassien,
En ce qui concerne l’avènement de cette "Église grecque orthodoxe" au Cameroun qui jusqu’à nos jours n’a aucune existence officielle, mais qui existe pourtant, il faut remonter à l’époque coloniale, jusqu’aux années d’avant les indépendances.
Des commerçants grecs s’étaient rendus à la cathédrale catholique romaine en vue d’assister à la messe, et ont été expulsés sous l’ordre de Mgr. Graffin. Blessés dans leur amour-propre, choqués par ce comportement, ces grecs ont demandé à leur mère patrie un prêtre qui viendrait une fois l’an, leur célébrer la divine Liturgie. À cet effet, ils ont obtenu "une autorisation de célébrer le culte" pour le club hellénique de Yaoundé. C’est ainsi qu’un prêtre venait de Grèce une fois par année. En effet, aujourd’hui encore ils ont "leur prêtre" sur place depuis une dizaine d’années pour "leurs offices" à eux et à eux seuls. Ils ont ainsi "leur divine Liturgie" à part et parfois ils demandent aux indigènes de ne pas y prendre part ce qui se serait passé ainsi s’il n’y avait eu parfois l’instance du métropolite, par peur de la réaction des autorités administratives. La cathédrale est située dans le cloître, fermée à tout moment et sur le portail est écrit "Consulat de Grèce, Église orthodoxe de la communauté hellénique de Yaounde."
L’évolution de la situation, depuis la venue annuelle du prêtre jusqu’à maintenant s’est passée de la façon suivante :
le métropolite grecque orthodoxe d’Afrique centrale et de l’Ouest dependant du patriarchat grec orthodoxe d’Alexandrie se trouvait à Accra au Ghana. Elle a connu des problèmes avec les autorités du Ghana – que j’ignore – mais l’un des problèmes serait le racisme des autorités ecclésiastiques de cette juridiction, et le refus d’ordonner les nationaux ! En toute honnêteté, je n’en sais rien.
Ainsi donc, le métropolite qui habituellement avait sa résidence à Accra a fini par rester à Yaoundé – et là encore je n’en sais pas grand chose – d’abord à l’hôtel, puis plus tard au club de la communauté hellénique jusqu’à ce jour. Ainsi, l’adresse postale de la métropole est à Accra. Mais depuis cinq ou six ans c’est à Yaoundé.
L’Église grecque "orthodoxe" était réservée aux grecs uniquement jusqu’à ce qu’un jour un métropolite impose l’entrée de quelques noirs en récompense d’un service rendu par l’un d’eux. C’est ainsi que la première église est construite à une soixantaine de kilomètres – saint Georges – où l’accès est très difficile. Quelqu’un avait fait don d’un terrain et avait été prêtre à cette église. Il est decédé depuis environ huit ans. Et depuis environ six ans des paroisses sont construites à la périphérie de la capitale.
Ce fut le début de la "diplomatie" entre l’État camerounais et la population. Des prêtres sont ordonnés en récompense d’octroi d’un terrain pour les constructions. La population devait offrir du terrain, et la construction d’une église suivait. C’est une bonne chose, mais toute personne ayant offert du terrain est sytématiquement ordonnée prêtre. Puisque c’est la règle, chacun essaie de trouver un emplacement pour la construction d’une paroisse et devient prêtre.
Les prêtres sont ordonné sans catéchèse, sans formation spirituelle chrétienne, sans formation ecclésiastique par un bon père spirituel. Nos "métropolites" ne parlent pas un seul mot de français et n’ont presque pas de contact avec les indigènes du point de vue des conseils spirituels. Parmi ces prêtres, la plupart appartiennent à des sectes importées ou locales. Puisqu’ils introduisent d’une façon ou d’une autre dans les offices des rituels étranges et étrangers à la Tradition de l’Église. D’autres vont jusqu’à demander des sacrifices sanglants, ou bien allument un grand feu pour faire des incantations. Est-ce par ignorance, ou bien par un désir magique ?
Parmi le clergé, il y a un prêtre qui est polygame, et on le savait avant son ordination. Un autre a répudié sa femme pour vivre en concubinage et faire trois enfants. Un diacre se trouvant actuellement à Athènes pour apprendre la théologie, avait trois enfants avant l’ordination diaconale, sans être marié à l’Église. Pendant les vacances, il vient vivre simplement avec sa concubine et tout cela avec l’approbation du métropolite. Un autre encore demande des sacrifices sanglants, plusieurs autres font des exorcismes non autorisés par l’Église sous pretexte de démontrer "leur puissance" à travers l’Église orthodoxe. Tous ces prêtres sont en exercice.
Les autorités écclésiastiques se justifient en disant que c’est une question de culture et qu’on ne peut faire autrement. Il dit qu’il ne peut pas aller contre les mentalités. D’après moi c’est juste de la diplomatie, puisque ce sont des fonctionnaires et ont le statut de diplomate. D’après moi, je crois que les canons de l’Église sont au-dessus de toute culture. Le christianisme des premiers siècles n’a-t-il pas transformé les peuples les plus barbares et les plus idolâtres parmi lesquels les grecs ? N’y a-t-il pas ici des gens préparés à recevoir le christianisme dans sa pureté ? Le Seigneur n’est-Il pas venu sauver les pécheurs, les malades que nous sommes ? Le christianisme n’est-il pas la vie ?
Au contraire, les Africains, actuellement sont plus attirés par les comportements importés d’ailleurs et, de plus, vicieux ! Puisque les sectes ont une propagation fulgurante actuellement et ce, d’ailleurs, depuis la colonisation. Le papisme et le protestantisme sont également très répandus avec un fond d’obscurantisme et de fanatisme aveugle. Les autorités écclésiastiques donc, ne veulent pas paraître indésirables vis à- vis des autorités administratives, de la population indigène et de la pression de leurs frères grecs qui ne veulent que garder à eux seuls le monopole de l’Orthodoxie. Les autorités ecclésiastiques ne veulent pas subir le sort qu’elles ont connu à Accra au Ghana !

G. N.

Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer,

mais Il est venu la remplir de sa Présence.
P. Claudel

Évêque Nicolaï D. Velimirovitch de l’Église orthodoxe serbe

LA FOI DES SAINTS

Catéchisme de l’Église Orthodoxe
(d’après l’édition du Monastère Saint Sava,
Libertyville, Illinois)

CHAPITRE I.
L’ORIGINE ET LES SOURCES DE LA FOI ORTHODOXE


Q. D’où vient notre foi ?
R. C’est Dieu Lui-même qui l’a révélée.

Q. De quelles sources puisons-nous la Révélation divine ?
R. De l’Écriture sainte et de la sainte Tradition.

1. L’ÉCRITURE SAINTE

Q. Qu’est-ce que l’Écriture sainte ?
R. La Bible ou l’Écriture sainte est un recueil de livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Q. Pourquoi l’appelons-nous sainte ?
R. Parce que c’est notre saint Dieu qui inspira et guida des hommes saints pour écrire ces livres sacrés qui nous enseignent une sainte vie.

Q. Que veut dire le mot “Bible” ?
R. “Bible” veut dire “livres” en grec. Mais ce mot est à comprendre au sens qualitatif : il s’agit du livre des livres, du sommet de tous les livres.

Q. Qu’est-ce que l’Écriture sainte ?
R. La Bible ou l’Écriture sainte est un recueil de livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament.

(A) Les livres de l’Ancien Testament

Q. Comment sont répartis les livres de l’Ancien Testament ?
R. En livres législatifs, historiques, instructifs ou moraux et prophétiques.

Q. Quels sont les livres législatifs de l’Ancien Testament ?
R. Les cinq livres de Moïse ou le Pentateuque, c’est-à-dire :
1. La Genèse ou le livre de la Création
2. L’Exode ou le livre de l’émigration
3. Le Lévitique ou le livre du sacerdoce et des sacrifices
4. Les Nombres ou le livre des nombres
5. Le Deutéronome, ou le livre des lois répétées

Q. Que nous apprend le livre de la Genèse ?
R. D’abord la Puissance et la Sagesse immenses de Dieu qui, par sa simple Parole, a créé le monde; ensuite son Amour infini par lequel Il a créé l’homme à son image, troisièmement l’origine de la tragédie de l’homme, c’est-à-dire la chute de nos premiers parents, Adam et Ève qui, trompés par Satan, se détournèrent de façon ingrate de leur Créateur vers leur Destructeur et l’admirable Justice divine par laquelle ils furent expulsés du Paradis.

Q. Que nous relatent les autres livres législatifs de l’Ancien Testament ?
R. Ils relatent comment le Seigneur Dieu instruisit le peuple juif par une loi sévère de Justice, pour le préparer à l’acceptation de la loi d’Amour du Christ Sauveur.

Q. Quels sont les livres historiques de l’Ancien Testament ?
R. Le livre de Josué,
le livre des Juges,
le livre de Ruth,
les quatre livres des Rois,
les deux livres des Chroniques,
le livre d’Esdras,
le livre de Néhémie
et le livre d’Esther.

Q. Que nous relatent ces livres historiques ?
R. Ils nous parlent du rôle actif qu’avaient joué Dieu dans les événements décrits, son Intention pleine de bonté de guérir la nature déchue de l’homme par la loi et de la détourner de l’idolâtrie satanique pour l’amener à reconnaître le seul vrai Dieu Ami de l’homme.

Q. Quels sont les livres instructifs ou moraux de l’Ancien Testament ?
R. Ce sont : le livre de Job,
le Psautier,
le livre des Proverbes,
le livre de l’Ecclésiaste
et le Cantique des Cantiques.

Q. Que nous apprennent ces livres instructifs ou moraux ?
R. Ils nous apprennent comment réagir aux événements de tous les jours, comment nous comporter dans les vicissitudes de la vie, sans jamais perdre de vue le Seigneur et sa Loi.

Q. Quels sont les livres prophétiques de l’Ancien Testament ?
R. Les livres des 4 grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel et les livres des 12 prophètes mineurs : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.
Il existe deux autres livres en usage dans l’Église : la Sagesse de Salomon et la Sagesse de Sirach.

Q. Cette classification des livres de l’Ancien Testament est-elle très tranchée ?
R. Non. Les livres législatifs et prophétiques contiennent de l’histoire et il y a aussi des prophéties dans les livres historiques et législatifs. Le Psautier est un livre à part : il est considéré comme un livre moral, mais contient beaucoup de prophéties concernant le Christ. De plus, c’est le livre de prières le plus important de toute la Bible.

(B) Les livres du Nouveau Testament

Q. Combien y a-t-il de livres dans le Nouveau Testament ?
R. Le Nouveau Testament est pratiquement un seul livre, puisque d’un bout à l’autre, il traite d’un même sujet central.

Q. Quel est ce sujet central ?
R. C’est la personnalité exceptionnelle de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.

Q. Combien contient-il de parties, ce grand livre du Nouveau Testament ?
R. Vingt-sept.

Q. Pouvons-nous les appeler des livres ?
R. Oui, quant à leur importance, mais non quant à leur taille, puisque certaines épîtres ne font pas plus d’une page.

Q. Quels sont les livres du Nouveau Testament ?
R. Les 4 évangiles : de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean,
les Actes des apôtres,
les 7 épîtres générales (catholiques ?) : 1 de saint Jacques, 2 de saint Pierre, 3 de saint Jean et 1 de saint Jude,
les 14 épîtres spécifiques de saint Paul
et la Révélation (ou : Apocalypse) de saint Jean le divin.

Q. Que signifie le mot “évangile” ?
R. Ce mot d’origine grecque veut dire “bonne nouvelle”.

Q. Pourquoi est-il appelé ainsi ?
R. À cause de Jésus Christ qui est la Bonté et la Nouveauté absolues dans l’histoire de l’homme.

Q. Qui a employé ce mot le premier dans le Nouveau Testament ?
R. C’est Jésus Lui-même lorsqu’Il dit aux hommes : “Repentez-vous et croyez à l’évangile” (Mc 1,14).

Q. Que nous apprennent les 4 évangiles ?
R. Ils nous apprennent comment les Promesses de Dieu et les prophéties faites depuis le temps d’Adam se sont accomplies en la Personne de Jésus Christ.

Q. Que nous apprennent-ils d’autre ?
R. Ils nous apprennent d’une part le caractère humain parfait de Jésus Christ, plus parfait que nous puissions l’imaginer : sa Douceur et sa Tendresse envers l’homme, sa Promptitude de pardonner et d’aider, son Humilité, sa Pauvreté extérieure, son Sacrifice et ses Souffrances endurées pour l’homme, et de l’autre, son caractère divin parfait, sa Naissance, ses Actes, sa Sagesse, sa Puissance et son Amour surnaturels, sa Résurrection et son Ascension miraculeuses.

Q. Comment résumer brièvement le contenu des 4 évangiles ?
R. En bref, les évangiles nous apprennent les vérités fondamentales concernant notre Sauveur et notre salut.

Q. Que contiennent les évangiles par rapport aux autres livres du Nouveau Testament ?
R. Ils contiennent les vérités fondamentales du Christ.

Q. Que nous apprennent les Actes des Apôtres ?
R. La descente du saint Esprit sur les apôtres, les activités subséquentes des apôtres prêchant l’évangile du Christ, organisant l’Église, opérant des miracles au Nom de Jésus Christ, et la vie des premiers chrétiens et des premières communautés chrétiennes.

Q. En quoi diffèrent les Actes des apôtres des autres livres du Nouveau Testament ?
R. Les Actes des apôtres relatent l’application des vérités fondamentales contenues dans les évangiles.

Q. Que nous apprennent les épîtres apostoliques ?
R. Elles éclaircissent pour nous les vérités fondamentales des évangiles.

Q. Que nous annonce le livre de la Révélation ?
R. Il nous annonce les grands combats que doit livrer l’Église du Christ contre toutes les bêtes du monde et de l’enfer et la victoire finale de l’Agneau de Dieu sur toutes les puissances bestiales des ténèbres.
Q. Qu’est-ce qui distingue le livre de la Révélation des évangiles ?
R. C’est qu’il prédit la victoire finale des vérités annoncées dans les évangiles et le dénouement du drame du monde dont le héro principal fut depuis le début et reste toujours notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ.

2. LA SAINTE TRADITION

Q. Qu’est-ce que la sainte Tradition ?
R. C’est tout le trésor de spiritualité que nos saints pères nous ont transmis, trésor en parfait accord avec la sainte Écriture et qui nous aide à comprendre celle-ci.

Q. Qu’est-ce qui est plus ancien : l’Écriture ou la Tradition ?
R. C’est la Tradition.

Q. Qu’est-ce qui est plus volumineux ?
R. C’est la Tradition. Saint Jean en témoigne ainsi dans son évangile : “Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait” (Jn 21,25).

Q. En quoi consiste exactement la sainte Tradition ?
R. Elle comprend :
1. de brèves définitions et formulations du contenu de notre foi othodoxe,
2. la doctrine des sept saints mystères et leur rite,
3. les canons apostoliques,
4. les canons des sept saints conciles œcuméniques qui se tinrent à
I. Nicée en 325 avec 318 saints pères,
II. Constantinople en 381, avec 150 saints pères,
III. Éphèse en 431, avec 200 saints pères,
IV. Chalcédoine en 451, avec 630 saints pères,
V. Constantinople en 553, avec 160 saints pères,
VI. Constantinople en 680, avec 170 saints pères,
VII. Nicée en 787, avec 367 saints pères,
donc environ 2000 représentants de l’Église chrétienne indivise indivise du monde entier participèrent à ces sept conciles œcuméniques.
5. les canons et régulations de plusieurs synodes et conciles locaux,
6. les règles disciplinaires de saint Basile le Grand et de quelques autres saints,
7. liturgies et d’autres offices de l’Église,
8. les écrits des pères de l’Église,
9. la vie des saints et martyrs chrétiens,
10. des coutumes, signes et symboles de piété qui expriment notre foi, espérance et charité.
Q. Peut-on séparer la sainte Tradition de l’Écriture sainte ?
R. Elles sont inséparables. C’est à la lumière de la sainte Tradition que nous obtenons la compréhension correcte de la sainte Écriture et c’est grâce à la lumière de la sainte Écriture que nous aimons et respectons la sainte Tradition.

Q. Quelles seraient les conséquences d’une séparation des deux ?
R. Elles ont été diaboliques au cours de l’histoire de la chrétienté : mauvaises interprétations de l’Écriture, querelles, schismes, hérésies et finalement la division entre les Églises catholiques d’Orient et d’Occident.

Q. Qui est appelé à veiller à la préservation incorrompue des textes de l’Écriture sainte et à la pureté de la sainte Tradition ?
R. C’est l’Église, qui est, selon les paroles apostoliques, “la colonne et l’appui de la Vérité” (1 Tm 3,15). En premier lieu, c’est le devoir de la hiérarchie de l’Église.

(Explication : L’Écriture sainte fait partie de la sainte Tradition. Distinguer la Tradition et la Bible, comme deux sources différentes, se fait dans le catholicisme. La Tradition en plus n’est pas seulement ce qui est écrit mais également ce qui se transmet oralement, secrètement, par l’iconographie etc. (hm. Cassien)

Un frère demanda à un ancien comment souffrent ceux qui demandent à Dieu le pardon de leurs fautes. L'ancien lui répondit : «Avant que la grâce ne vienne coopérer à leurs labeurs, ils font grise mine et se donnent de la peine ; mais quand, par suite de leur patience, la grâce du Christ vient en eux, leur âme s'épanouit et se laisse aller à la joie; leur visage brille comme le soleil quand il n'est pas voilé par les nuages. Le soleil pâlit quand les nuages le couvrent : il en est de même pour l'âme quand les mauvaises passions et les tentations l'obscurcissent; elle est purifiée par la grâce de Dieu et brille ainsi qu'il est écrit : Grâce à ton secours sa gloire est grande.» (Ps 20,6).

 LA TRAVERSÉE DU DÉSERT

Après avoir écrit sur l’esclavage et les oignons d’Égypte voici quelques mots sur le désert qu’il faut traverser afin d’entrer dans la terre promise.
Nul n’entrera dans la terre promise s’il ne traverse le désert ! Le désert qu’ont traversé les Israélites n’est qu’une image du désert spirituel que chacun de nous doit traverser. Désert signifie : solitude, silence, dépouillement, hostilité. À tout cela nous serons confrontés sur notre chemin spirituel. Le monde — que signifie l’Égypte — nous est hostile et nous n’avons plus le droit de goûter à ses douceurs. Tout en vivant dans le monde, nous ne sommes plus de ce monde. L’ayant quitté par notre engagement chrétien il ne nous reste qu’à suivre le chemin que le Christ nous a montré et enseigné et qui consiste en un renoncement, un dépassement, une mort au monde.
Il ne nous sert à rien de nous lamenter, de gémir, de nous révolter, sinon nous mourrons également au désert tels les Hébreux au cou raide et indocile.
Désert signifie aussi intimité avec Dieu : «Voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur.» (Os 2,14) Ce n’est que dans le désert spirituel, quand on est rentré en soi-même, quand on a fait silence, qu’on entend la voix de Dieu qui nous parle. Non que le Seigneur ne nous parle qu’à ces moments-là — Il nous parle en tout temps — mais ce n’est que quand tout autre bruit a cessé que la voix de Dieu se fait entendre. Les autres bruits l'étouffent.
Donc, désert signifie renoncement et communion à la fois. Par le renoncement à nos convoitises, Dieu se communique à nous et voilà la Terre promise.
Il faudrait encore parler des ennemis que les Israélites ont eu à combattre, et qui sont pour nous les forces des ténèbres, mais laissons cela pour une autre fois peut-être.

hm. Cassien

Il n’y a que celui qui ne veut pas prier qui n’en trouve pas le temps.
saint Innocent de Moscou

 HÉRÉSIE DE L'ISLAM

saint Jean Damascène (Hérésie 100)

Introduction

1. Il y a aussi la religion des Ismaélites qui domine encore de nos jours, égare les peuples, et annonce la venue de l’antéchrist. Elle tire son origine d’Ismaël, le fils d’Abraham et d’Agar. Pour cette raison on les nomme Agarène et Ismaélites ; on les appelle aussi Sarrasins, ce qui signifie dépouillé par Sara. Agar répondit, en effet, à l’Ange : « Sara m’a renvoyée dépouillée ».
Ils étaient donc idolâtres et adoraient l’Etoile du Matin et Aphrodite, qu’ils ont appelée précisément Chabar dans leur langue, ce qui veut dire grande.

Apparition de l’Islam

Donc, jusqu’à l’époque d’Héraclius, ils ont ouvertement pratiqué l’idolâtrie. A partir de cette époque et jusqu’à nos jours un faux prophète, du nom de Mahomet, s’est levé parmi eux, qui, après avoir pris connaissance, par hasard, de l’Ancien et du Nouveau Testament, et, de même, fréquenté vraisemblablement un moine arien, fonda sa propre hérésie. Après s’être conciliée la faveur du peuple en simulant la piété, il insinue qu’une Ecriture venue du ciel lui a été révélée par Dieu. Ayant rédigé dans son livre quelques doctrines risibles, il leur transmet cette façon d’adorer Dieu.

Théologie du Coran

Il dit qu’il y a un seul Dieu, créateur de toutes choses, qu’Il n’a pas été engendré et qu’Il n’a pas engendré. Selon ses dires, le Christ est le Verbe de Dieu et son Esprit, mais il est crée et il est un serviteur ; il est né sans semence de Marie, la sœur de Moïse et d’Aaron. En effet dit-il, le Verbe et l’Esprit de Dieu sont entré en Marie et ont engendré Jésus, qui fut un prophète et un serviteur de Dieu. Et, selon lui, les juifs, au mépris de la Loi, voulurent le mettre en croix, et, après s’être emparés de lui, ils n’ont crucifié que son ombre. Le Christ lui – même, dit-il, ne subit ni la croix ni la mort. En effet Dieu l’a pris près de lui dans le ciel, parce qu’Il l’aimait. Et il dit également, qu’une fois le Christ monté aux cieux, Dieu l’a interrogé en disant ? : « Jésus ! as-tu dis : je suis le fils de Dieu et Dieu ? » Jésus d’après lui, a répondu : « Sois miséricordieux envers moi, Seigneur ! Tu sais que je n’ai pas dit cela et que je ne dédaigne d’être ton serviteur. Mais les hommes mauvais ont écrit que j’avais fait cette déclaration ; ils ont menti à mon égard, et ils sont dans l’erreur ». Dieu, dit il, lui a répondu : « Je sais que tu n’as pas fait cette déclaration ».


Critique de la révélation


Beaucoup d’autres absurdités dignes de rire sont rapportées dans cet Ecrit, et il se vante qu’il est descendu sur lui venant de Dieu. Mais nous disons : Qui témoigne que Dieu lui a donné une Ecriture, ou qui, parmi les prophètes, a annoncé qu’un tel prophète devait venir ? Nous les mettons dans l’embarras quand nous leur disons : Moïse avait reçu la Loi sur le Sinaï, à la vue de tout le peuple, quand Dieu apparut dans la nuée, le feu, les ténèbres et la tempête ; et tous les prophètes depuis Moïse, ont tour à tour annoncé que le Christ viendra, que le Christ est Dieu et que le fils de Dieu arrivera en prenant chair, sera crucifié, qu’il mourra et ressuscitera, et que c’est lui qui jugera les vivants et les morts. Et quand nous disons : Pourquoi votre prophète n’est-il pas venu de la même façon, avec d’autre pour lui porté témoignage, et pourquoi Dieu, qui a donné la Loi à Moïse aux yeux de tout le peuple, sur une montagne fumante, ne lui a-t-Il pas transmis l’Ecriture dont vous parlez, en votre présence, pour asseoir votre certitude ? Ils répondent que Dieu fait ce qu’Il veut. Cela, disons-nous, nous le savons bien nous aussi, mais nous demandons comment l’Ecriture a été révélée à votre prophète. Ils répondent que c’est pendant son sommeil que l’Ecriture est descendue sur lui. Pour nous moquer d’eux nous disons : Puisqu’il reçu l’Ecriture pendant son sommeil, sans se rendre compte de cette activité, l’adage populaire lui convient parfaitement – vous me débitez des songes-.
Nous leur demandons à nouveau : Puisque lui – même vous a ordonné, dans votre Ecriture, de ne rien faire ou de ne rien recevoir sans témoins, pourquoi ne lui avez – vous pas demandé : Toi le premier, prouve à l’aide de témoins que tu es prophète et que tu es envoyé de Dieu ; et quelle Ecriture témoigne en ta faveur. Honteux, ils gardent le silence. Avec raison nous leur disons : puisqu’il ne vous est pas permis d’épouser une femme, ni d’acheter ni d’acquérir sans témoins ; seules donc la foi et l’Ecriture vous les acceptez sans un témoin ! Car celui qui vous a transmis cette Ecriture ne possède de garantie d’aucun côté, et on ne connaît personne qui ait témoigné en sa faveur par avance. Bien plus, il l’ a reçue pendant son sommeil !


L’accusation d’associationnisme


Ils nous appellent « associateurs » parce que, disent-ils, nous introduisons à côté de Dieu un associé lorsque nous disons que le Christ est le fils de Dieu et Dieu. Nous leur disons : c’est ce que les prophètes et l’Ecriture nous ont transmis. Vous aussi, ainsi que vous l’affirmez, vous acceptez les prophètes. Et si nous disons à tort que le Christ est le fils de Dieu, ce sont eux qui nous l’ont enseigné et qui nous l’ont transmis. Certains d’entre eux disent que nous avons ajouté cela aux prophètes, en les interprétant de façon allégorique, et d’autres que les Hébreux, par haine, nous ont égarés en attribuant ces textes aux prophètes, pour nous perdre.
A nouveau nous leur disons : Vous qui dites que le Christ est Verbe et Esprit de Dieu,
pourquoi nous injuriez-vous comme « associateurs » ? Car le Verbe et l’Esprit sont choses inséparables de celui dans lequel ils se trouvent naturellement. Si donc il est en Dieu comme Verbe de Dieu, il est évidemment Dieu lui aussi. Mais s’il est hors de Dieu, Dieu est selon vous sans Verbe et sans Esprit. Donc. en évitant d’associer quelqu’un à Dieu, vous le mutilez. Il serait préférable pour vous, en effet, de dire qu’il a un associé, plutôt que de le mutiler et de le rendre semblable à une pierre, à du bois, ou à quelque objet inanimé. C’est pourquoi, en nous appelant « associateurs », vous dies des mensonges ; nous, en retour nous vous appelons « mutilateur » de Dieu.


Accusation d’idolâtrie

Ils nous accusent aussi d’idolâtrie parce que nous nous prosternons devant la croix qu’ils ont en horreur. Nous leur disons alors : Pourquoi donc frottez – vous à cette pierre dans votre Ka’Ba, et aimez-vous la pierre au point de l’embrasser ? Certains d’entre eux disent que c’est sur elle qu’Abraham s’est uni à Agar, d’autres qu’il y a attaché la chamelle au moment de sacrifier Isaac. Nous leur répondons : il y avait là, selon l’ Ecriture, une montagne buissonneuse et des arbres ; Abraham en coupa pour l’holocauste et en chargea Isaac, et il laissa les ânes en arrière avec les serviteurs. Pourquoi alors ces stupidités ? A cet endroit, en effet, il n’y a pas de bois provenant d’une forêt, et les ânes n’y passent pas. Ils éprouvent alors de la honte ; ils disent cependant que c’est la pierre d’ Abraham. Ensuite nous disons : Qu’elle soit d’ Abraham, comme vous l’affirmez stupidement ! Vous n’avez pas honte de l’embrasser uniquement parce qu’Abraham s’est uni sur elle à une femme, ou parc qu’il y a attaché une chamelle, mais vous nous blâmer parce que nous nous prosternons devant la Croix du Christ qui à ruiné la puissance des démons et les séductions du diable ! On raconte d’ailleurs que cette pierre est la tête d’Aphrodite, devant laquelle ils se prosternaient et qu’ils appelaient Chabar. Et de nos jours encore, la trace d’une effigie apparaît à ceux qui observent minutieusement.

L’écrit de la femme


Ce Mahomet, comme il a été dit, a composé de nombreux écrits stupides et donné un
titre à chacun d’eux. Ainsi l’écrit de la Femme, où il est prescrit clairement à chacun de prendre quatre femmes et mille concubines, si c’est possible, autant que sa main en retient soumises en dehors des quatre femmes ; et il peut répudier une, s’il le veut, et en prendre une autre. Il a établi cette loi pour la raison suivant : Mahomet avait un compagnon appelé Zayd. Cet homme avait une belle femme dont Mahomet s’éprit. Alors qu’ils étaient assis ensemble, Mahomet dit : Ami, Dieu m’a donné l’ordre de prendre ta femme. Zayd répondit : Tu es un envoyé, fais comme Dieu t’a dit, prend ma femme. Ou plus exactement, pour prendre le récit par le commencement, il lui dit : Dieu m’a donné l’ordre que tu répudies ta femme. Celui-ci la répudia. Quelques jours plus tard il dit : Dieu m’a donné l’ordre de la prendre moi-même. Après l’avoir prise et commis l’adultère avec elle, il promulgua cette loi : Que celui qui le désire répudie sa femme. Mais si après l’avoir répudiée, il revient vers elle, qu’un autre l’épouse. Il n’est pas permis, en effet de la prendre si elle n’a pas été épousée par un autre. Et si c’est un frère qui répudie, que son frère l’épouse s’il le désire. Dans le même écrit il donne des recommandations de ce genre : « Laboure la terre que Dieu t’a donnée, et met-y tout ton soin ; fais cela, et de telle façon » - pour ne pas dire comme lui des obscénités.


La chamelle de Dieu

Il y a encore l’écrit de la chamelle de Dieu. A son sujet il dit qu’une chamelle avait été envoyée par Dieu, qu’elle buvait le fleuve entier et ne pouvait plus passer entre deux montagnes, faute d’espace suffisant. Il y avait, dit-il, un peuple à cet endroit : un jour c’est lui qui buvait l’eau et ensuite, c’était la chamelle. Quand elle buvait l’eau, elle les nourrissait en leur donnant du lait à la place de l’eau. Mais ces hommes qui, dit-il, étaient méchants, se levèrent et tuèrent la chamelle. Or elle avait eu une petite chamelle qui, selon lui, cria vers Dieu après la mort de sa mère, et Il la prit auprès de Lui. Nous leur disons : D’où venait cette chamelle ? De Dieu disent-ils. Et nous disons : Un autre chameau s’est-il accouplé avec elle ? Ils disent que non. Alors, disons, comment a t’elle eu un petit ? Nous voyons, en effet, que votre chamelle n’avait ni père, ni mère, ni ascendance, et qu’après avoir eu une petite il lui est arrivé malheur. Mais le mâle n’apparaît pas, et la petite chamelle a été élevée ( auprès de Dieu). Alors pourquoi votre prophète à qui Dieu a parlé, ainsi que vous le dites, n’a t’il pas appris, au sujet de cette chamelle, où elle paît et quels sont ceux qui la traient pour boire le lait’ Peut être qu’ayant-elle aussi rencontré un jour des méchants, comme sa mère, a-t-elle été tuée, ou vous a-t-elle précédés dans le paradis, et c’est d’elle que provient votre fleuve de lait au sujet duquel vous dites des sottises ? Vous dites, en effet, que trois fleuves coulent dans votre paradis : un d’eau, un de vin, un de lait. Si la chamelle qui vous a précédés est hors du paradis, elle est évidemment desséchée de faim et de soif, ou d’autres profitent de son lait, et c’est en vain que votre prophète s’enorgueillit d’avoir été en relation avec Dieu, puisque le mystère de la chamelle ne lui a pas été dévoilé. Mais si elle est dans le paradis, elle boit l’eau nouveau, et vous vous desséchez de soif au milieu des délices du paradis. Et si vous désirez du vin du fleuve qui passe à proximité, le buvant pur par manque d’eau – puisque la chamelle aura tout bu-, vous êtes enflammés, l’ivresse vous fait divaguer et vous endort. La tête alourdie par le sommeil et complètement ivre par de vin, vous oubliez les agréments du paradis. Comment donc votre prophète n’a t’il pas pensé à ces éventualités, pour qu’elles ne vous arrivent pas dans le paradis des délices, et comment ne s’est-il pas préoccupé de la chamelle, de savoir où elle vit maintenant ? Mais vous ne l’avez même pas interrogé quand, en état de rêve, il vous a renseignés en détail sur les trois fleuves. Quand à vous, nous vous annonçons clairement que votre chamelle prodigieuse vous a précédés dans les âmes des ânes, où vous êtes sur le point de pénétrer à votre tour, comme des bêtes. Là sont les ténèbres extérieures, la peine éternelle, le feu bruyant, le ver qui ne dort point, et les démons de l’enfer.


Ecrit de la Table


Mahomet dit encore l’écrit de La Table. Il dit que le Christ avait demandé une table et qu’elle lui fut donnée. Selon lui, Dieu lui répondit ; je t’ai donné, ainsi qu’aux tiens, une table incorruptible.

L’écrit de la vache

Il dit encore l’écrit de La Vache et d’autres paroles risibles, que je crois devoir passer sous silence, à cause de leur nombre.

Pratiques et interdits

IL leur a prescrit, ainsi qu’à leurs femmes, de se faire circoncire. Il a ordonné de ne pas observer le sabbat et de ne pas se faire baptiser, concédant de manger certaines nourritures interdites par la Loi, mais de s’abstenir des autres. Il a aussi interdit absolument de boire du vin.

Si la rectitude de la pensée a perdu l’humilité de l’expression, alors,

de la racine au rameau, de la pensée à la parole, tout s’est vicié.

Le vice à bien voir, ne commence pas dans le rameau, mais dès la racine :

si le cœur ne s’enflait, la parole ne serait pas arrogante.

st. Grégoire le Grand (Homélies sur Ézéchiel)

La Sion mystique
de Photios Kontoglou

L'art byzantin est pour moi l'art des arts. J'y crois comme à la religion. Je ne nie pas non plus que parfois il me procure un grand plaisir même si quelqu'un s'en sert en guise d'accusation. Seul cet art nourrit mon âme par ses pouvoirs profonds et mystérieux; seul il étanche la soif que j'éprouve dans l'aride désert qui nous entoure. À côté de l'art byzantin, tous les autres arts me semblent légers, distraits par des choses multiples alors qu'une seule chose est nécessaire. Cette seule chose, lorsqu'elle est perçue par quelqu'un, elle est comprise.
Souvent, je me demande comment l'homme a été rendu digne d'accéder à ce qui ne peut être enseigné, à exprimer ce qui est inexprimable, et à l'exprimer par des moyens si pratiques et si simple : ni par la vaine sagesse, ni par l'intuition, ni par la fausse transcendance et sa molle délicatesse, ni par le sentimentalisme, théâtral et déraisonnable. Tout est sérieux et contemplatif et révèle des mondes mystiques sous des apparences d'indignité et la simplicité. Un drydent descend dans les profondeurs de l'océan de l'âme et, à l'instant où la plupart des gens croient qu'il ne peut plus descendre plus bas, il atteint un monde incommensurable.
"Qu'aucune main profane ne touche" (Canon de la fête de l'Annonciation, 9e ode, 1er tropaire). Quiconque ne comprend pas ce langage mystérieux, ayant «déposé tous les soucis du monde», ne le comprendra même pas à la fin de sa vie. La racine de son âme restera sèche, privée de la rosée du ciel.
La douceur de cet art est apocalyptique. Les hommes qui ont besoin de vulgarité ne peuvent rien trouver à dire d'autre que des commentaires soi-disant rationnels sur des pieds tordus, des corps pas naturels etc. mais comment, avec de tels moyens, peut-on mesurer son profond contenu humain qui n'est rien d'autre que le saint des saints ?
Et c'est quand ils l'apprécient qu'ils en disent les pires commentaires, les plus stupides généralités.
Pour communier au feu qui brûle les indignes, l'homme ne saurait mettre à profit ces instruments grossiers qui sont l'habileté, l'instruction, la rhétorique, la diplomatie, l'analyse etc. il a besoin de quelque chose de plus précieux, de quelque chose qui se trouve généralement dans l'homme le plus simple, et qui est un trait magique révélant à l'homme la profondeur de la divine harmonie de l'ensemble. «Sur qui poserai-Je mon regard ? Sur le doux et l'humble et l'homme paisible.» Les âmes profondes et recueillies ont le privilège secret d'être initiée à cette révélation. Donc, seul celui qui possède cette grâce peut comprendre le langage mystique et céleste que l'Orient, autrement dit Byzance, parle. Dans les œuvres de cette Sion mystique, quiconque brûle de la soif de l'authentique trouve la source qui va le désaltérer. Quand il entre dans une chapelle byzantine, il s'attend à trouver quelque chose d'apocalyptique dans ses fresques et icônes, quelque chose d'originel, quelque chose qui lui présente des choses mystiques, tandis qu'il peut parcourir n'importe quelle grande galerie européenne sans pouvoir satisfaire ce genre de désir.
C'est bien dans le premier Dessinateur (iconographe) Lui-même, Celui qui dessina «sans modèle», à sa propre image, que l'on trouve le véritable modèle, où la combinaison des couleurs et des formes n'est pas nouvelle, dans une perception d'avant la nature, et c'est la présentation des mondes et des sentiments par des moyens tout spirituels, par un geste indéfini de la main, un hochement de la tête, un habillement où le fil disparaît dans un air qui souffle au-delà de la terre, une couleur qui rappelle les eaux profondes de l'océan, un roc exotique, un arbre sauvage qui manifeste la composition mystique du monde.
Les couleurs et les formes retiennent leur puissance évocatrice parce qu'elles ne sont pas recréées par l'artiste pour représenter quelque chose de naturel, mais elle sont utilisées de telle façon que leur identité et leur pouvoir apocalyptique deviennent plus intenses. Quiconque sent cela restera indifférent aux charmes extérieurs et aux perfections inutiles.
Les œuvres de l'art byzantin sont les plus apocalyptiques que l'homme ait jamais créé, que ce fût dans l'architecture, la poésie, la musique ou la peinture : la «Lumière joyeuse», poème d'Athénogène le martyr, la mélodie berçante des hymnes des chérubins ou de la communion, immergent l'âme dans la lueur mystique de l'Orient. Ce mysticisme n'a aucun rapport avec le mysticisme morbide du Nord, mais est plein de santé, de bonheur et de richesse, même s'il est ascétique et austère.
Un riche exemple du dessin apocalyptique est l'icône de saint Jean le Précurseur. Ce tableau fut créé aux jours de l'occupation turque (turcocratie), c'est-à-dire à une période condamnée par l'histoire de l'art. Cependant, c'est une performance des plus étonnantes ! Saint Jean y est représenté comme un oiseau sauvage, un prédateur, squelettique, avec des mains et des pieds comme des pieux, noirci par le soleil, avec une immense paire d'ailes de vautour. Debout, perché dans un endroit désert, sur de la suie et des rochers arides, avec une main mystique qui bénit, tandis que dans l'autre il tient un rouleau de papier sur lequel il écrit sa complainte, comme s'il le disait au Christ qui Se penche depuis le ciel. Dans un coin, planté sur le roc aride, on voit un arbre sauvage troublé, torturé comme le Précurseur lui-même, un chêne avec une hachette plantée dans son tronc. Le vêtement du saint est vert huile, une couleur symbolique assortie à sa face.
Combien de fois, dis-je, l'homme a-t-il été rendu digne de créer des œuvres aussi redoutables que le Précurseur et la «Lumière joyeuse», poème d'Athénogène le martyr !

Nous déclarons que tous les hérétiques et schismatiques sans exception sont sans aucun pouvoir, et sans aucun droit.
saint Cyprien de Cartage (lettre 69)

Ce matin, en écoutant l’évangile matitunal qui dit : «Il leur montra ses Mains et ses Pieds,» (Luc 24,40) l’étonnement m’a saisi. Comment se fait-t-il que le Christ avait encore, après sa résurrection dans son Corps glorifié, les stigmates de sa passion ? Après la résurrection notre corps n’aura plus les restes de maladies, mort, accident, etc. Il sera entièrement
glorifié. C’est à cause de l’économie de notre salut que le Sauveur portait encore les signes de sa victoire par lesquels les apôtres L’ont reconnu. Ces stigmates n’auront plus de raison d’être après la résurrection finale car l’économie de notre salut sera achevée et nous ne verrons plus partiellement, mais alors la vérité nous sera devoilée entièrement.
Les martyrs sont representés sur les icônes maintes fois avec les signes de leur passion : la tête coupée, le flanc déchiré etc. Pourtant l’icône c’est déjà le monde de l’au-delà, le monde transfiguré. Il en est ainsi à cause de nous et de notre ignorance car en réalité ils sont déjà dans la gloire, revêtus de l’homme nouveau. Représenter un saint dans sa jeunesse ou
dans l’âge avancé, comme l’évangéliste Jean par exemple, est dû au fait que l’icône est à la fois déjà le monde futur et encore l’histoire terrestre.

hm. Cassien

Ce n'est pas une oeuvre de persuasion que le christianisme,

mais une oeuvre de puissance,

quand il est haï par le monde.

saint Ignace le Théophore (lettre aux Romains)

VENEZ À MOI…

Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau , et Je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et apprenez de Moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau léger. (Mt 11,28-30)

À qui s’adressent ces paroles de l’évangile ? Certes à tous les enfants d’Adam, car depuis la chute, nul n’est à l’abri des peines et des souffrances. «Dans les douleurs tu enfanteras», et «à la sueur de ton front, tu gagneras ton pain.» (Gen 3,16-17).
Le Christ nous parle maintenant d’un soulagement en prenant sur nous son joug. Il ne dit pas qu’Il nous enlèvera tout-à-fait la souffrance, mais qu’Il la rendra légère. En même temps, Il parle de douceur et d’humilité car ce sont elles qui feront le changement. Autant que l’orgueil et la dureté du cœur nous rendent la vie insupportable et alimentent notre égoïsme, autant la vertu nous apporte soulagement et contentement. Partout et toujours la vie nous devient vivable, et si nous peinons au début, la Grâce nous met au large une fois que notre volonté s’est unie à la Volonté divine.
«Venez à Moi,» cela veut dire qu’il nous faut faire la démarche d’aller vers Dieu et d’accepter son fardeau, ce fardeau qui consiste à renoncer au monde et à ses convoitises et à notre volonté propre. Cela nous semble dur au début mais en apprenant la douceur et l’humilité, (qui incluent bien sûr les autres vertus) notre cœur trouvera la paix en laquelle consiste le vrai bonheur.
Le joug signifie la soumission et l’effort mais aussi le gain qui en résulte.
Finalement le fardeau c’est nous-mêmes, car le bon Berger nous porte sur ses épaules. «C’est l’homme qui transpire et c’est Dieu qui fait le travail» disent les pères. C’est toujours la grâce qui nous secourt et ne nous demande que notre collaboration. Notre peu de foi nous fait croire que nous sombrons sous la tempête et pourtant pour le croyant il y a toujours une issue et rien ne nous arrive sans qu’il y ait un sens, une utilité. C’est le hasard qui a fait le monde selon les athées insensés, mais pour l’homme de foi rien ne se fait sans la Volonté de Dieu, hormis le péché qui est précisément le rien, le néant, la destruction.
Dans ces deux versets de l’évangile, tout est dit : la chute, le salut par le Christ et la tâche de notre vie — un résumé de l’évangile pour ainsi dire.
hm. Cassien

Quoique nous honorions les martyrs et les autres fidèles serviteurs de Jésus Christ, quoique nous nous adressions à eux pour obtenir par leur entremise de pouvoir un jour partager la gloire dont ils jouissent, nous n'adorons toutefois que le Fils unique de Dieu, et nous ne rendons qu'à Lui les honneurs divins.
le martyr de saint Polycarpe de Smyrne

Il y avait à Jérusalem un homme riche qui s'était enrichi par des gains illicites, des fausses dénonciations et des injustices. Rentrant en lui-même et pensant au jugement, il alla voir un maître de sagesse et lui dit : «J'ai une demande à te faire : mon esprit est prisonnier des préoccupations matérielles de la vie. Guéris-moi donc pour que je ne me perde pas.» En réponse le maître lui donna le livre de la Sagesse de Salomon et en lisant il trouva le texte qui dit : «Celui qui a pitié des pauvres prête à Dieu.» (Pr 19,17). Roulant le livre il le rendit au maître en disant : «Et qui serait plus fidèle que Dieu pour me rendre capital et intérêts si j'ai pitié des pauvres ?» Il s'en alla, vendit tous ses biens et les distribua aux pauvres, ne gardant rien pour lui excepté quatre pièces d'or pour sa sépulture. Il devint extrêmement pauvre et personne n'avait pitié de lui. À la fin, il dit : «Je vais aller à Jérusalem auprès du Seigneur mon Dieu pour lui faire un procès car il m'a trompé en me faisant dissiper mes biens.» Comme il allait à Jérusalem, il vit deux hommes qui se disputaient parce qu'ils avaient trouvé une pierre précieuse tombée de l'éphod du grand prêtre Aaron, mais ils ne connaissaient pas l'origine de la pierre. Il leur dit : «Pourquoi vous disputez-vous ?» Ils répondirent : «Nous avons trouvé une pierre et nous ne savons pas ce qu'elle vaut.» Il leur dit : «Donnez-la-moi et prenez ces quatre deniers.» Ils lui donnèrent la pierre tout joyeux. Étant donc entré à Jérusalem, il la montra à un orfèvre. Quand celui-ci vit la pierre, il lui dit : «Où as-tu trouvé cette pierre ?» Voici trois ans aujourd'hui que Jérusalem est agitée à cause de cette pierre. Va donc la donner au grand prêtre et tu seras riche.» Comme il s'en allait au Temple, un ange du Seigneur dit au grand prêtre : «Voici venir chez toi un homme qui a la pierre que tu as perdue. Donne-lui donc de l'or, de l'argent et des pierres précieuses tant qu'il en voudra. Et admoneste-le en disant : «Ne doute pas au fond de ton cœur et ne manque pas de foi envers Dieu, car celui qui a pitié du pauvre prête à Dieu. Voici que je te donne sept fois plus en ce monde et la vie éternelle dans le monde futur.»