Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes

sous la juridiction de S.B. Mgr. André

archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce

NUMÉRO 77

AOÛT 1997

Hiéromoine Cassien

Foyer orthodoxe

66500 Clara (France)

Tel : 00 33 (0) 4 68 96 1372

SOMMAIRE

Nouvelles

Si ton oeil

Vision - prophétie de saint Niphon sur le Jugement futur

Questions et réponses

Le Temple de Jérusalem

Iconographie byzantine (suite)

De l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique

La vie de l'évêque Jonas

De la correspondace de sts. Jean et Barsanuphe de Gaza

Sur la chute de Constantinople

A propos du calendrier


NOUVELLES

Le 11 (24) juillet s'est fait à l'hermitage le baptême de Véronique Caremelle qui vient du nord de la France et qui renforce notre petit noyau là-bas.

Nous avons trouvé un nouveau collaborateur qui nous fait des traductions du grec au français : Georges Vlachos qui est professeur de droit à l'université de Perpignan. Ainsi, notre tâche sera un peu allégée, car ce n'est pas toujours facile de remplir le bulletin.

Je viens de terminer la récolte du miel pour cette année. Elle est satisfaisante malgré le temps bizarre qu'on a eu jusqu'à présent. Mais comme chaque année, il n'y aura pas assez de miel pour la vente. J'ai donc décidé d'augmenter encore le rucher.

Il me reste encore quelques icônes à finir et ensuite, plaise à Dieu, je partirai pour deux ou trois semaines en Grèce.

hm. Cassien


SI TON OEIL

 

"L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres !" (Mt 6,22-23). En parlant ainsi, le Seigneur ne prend pas le corps et l'oeil comme analogie, mais vise plutôt la vue spirituelle, c'est-à-dire ce qu'on appelle le coeur. "Car, c'est du coeur que viennent les mauvaises pensées." (Mt 15,19) Si donc notre coeur est pur, tout sera pur pour nous, comme il est dit ailleurs : "Tout est pur pour ceux qui sont purs." (Tit 1,15). Mais tant que nous sommes hantés par nos passions - orgueil, jalousie, prétention de justice et tout le cortège - autant notre perception est tordue et fausse.

Ailleurs, le Christ parle également de l'oeil en disant : "Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère." (Mt 7,5) Il ne nie pas qu'il y a une paille dans l'oeil du frère, ce qui est déjà chose grave, mais il nous traite d'hypocrite en ne voyant pas la paille qui est dans notre oeil et qui devient ainsi une poutre.

"Bienheureux les coeurs purs, est-il écrit dans les Béatitudes ( Mt 5,8), car ils verront Dieu." Évidemment, ce n'est pas corporellement mais spirituellement cette vision de Dieu. À cet instant-là, nous ne verrons pas seulement Dieu, mais notre vue sera juste et équitable. Pour le moment, nous avons déjà du mal à croire en Dieu, et même de croire qu'on peut contempler Dieu spirituellement, par suite de notre coeur vicié.

"Tu as vu ton frère, tu as vu Dieu", c'est-à-dire le prochain est une icône du Christ. Mais notre incrédulité ne nous permet que de voir les imperfections purement extérieures et le Christ qui souffre et ressuscite dans notre frère ne nous est qu'une conception abstraite. L'apôtre Jean dit dans son premier épître : "Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ?" (1 Jn 4,21)

Comment rectifier notre vue spirituelle en attendant que le coeur soit purifié ? En obéissant à l'Église et en s'humiliant sans cesse. Si je suis conscient de ma déchéance, alors je ne juge pas car je sais d'avance que mon jugement est tordu. Si je prends comme critère mon raisonnement et ma logique, et me mets au-dessus de l'Église et du père spirituel, alors je peux dans le meilleur cas me considérer comme protestant mais nullement comme orthodoxe. Dans l'obéissance, il n'y a pas de logique où plutôt, il y a la logique de Dieu qui nous dépasse amplement. Si déjà la "Folie" de Dieu dépasse notre sagesse ! "Car la Folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la Faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes." (1 Co 1,25) Heureux donc quand nous serons arrivés à cette Folie de Dieu et que nous nous serons débarrassés de notre sagesse mondaine. Cette Folie de Dieu est la Folie de la croix dont parle l'Apôtre : "Nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens."(1 Co 1,23)

Pour revenir à notre oeil et finir avec l'article - quoique le sujet est à peine effleuré, car c'est un thème central de notre être qui conditionne tout notre vie :

Quelle est cette maladie de notre oeil spirituel qui fait que nous sommes borgne ou aveugle même ? Ce n'est qu'une absence, un manque, comme c'est le cas pour l'oeil du corps qui est malade. Cette cécité spirituelle nous est transmise déjà à la naissance et remonte à la chute dans le paradis quand nos premiers parents se sont fait miroiter l'égalité avec Dieu et se sont finalement retrouvés au rang des bêtes sans raisons. Nos péchés personnels n'y arrangent rien, au contraire, ils ne font que nous aveugler davantage. La seule solution est le repentir dans l'obéissance et l'humilité que ne se trouvent que dans l'Église, car en dehors de l'Église, pareilles valeurs ne méritent que moquerie et sarcasme.

hm. Cassien


Ils sont très peu nombreux, ceux qui finissent aussi bien qu'ils ont commencé, qui marchent jusqu'au terme sans faire de faux-pas, qui n'ont qu'un seul amour, pour Dieu seul, et qui se sont détachés de toutes choses. Beaucoup, en effet, sont touchés de componction, beaucoup deviennent participants de la grâce céleste et sont blessés par l'amour céleste; mais, à cause des combats, des luttes, des travaux et des diverses tentations du Malin qui leur adviennent, ils ne persévèrent pas; ils se laissent détourner par les diverses et multiples convoitises de ce monde, parce que chacun veut aimer quelque chose de ce monde et n'a pas rompu de tous les côtés les liens de son amour. Ils sont ainsi arrêtés et submergés dans l'abîme de ce monde, à cause de la lâcheté, de la mollesse et de la pusillanimité de leur propre volonté ou de quelque amour pour une chose terrestre.

saint Macaire le Grand (Homélies spirituelles 5,7)

Vision - prophétie de saint Niphon sur le Jugement futur

Un soir, saint Niphon, après avoir terminé sa prière du soir, se coucha pour dormir sur des pierres comme toujours. C'était minuit et il était encore éveillé en regardant la lune, les étoiles et le ciel.

Comme il était seul, il se souvint de ses péchés et pleurait parce qu'il pensait à l'heure terrible du jugement. Soudain, il voit se retirer le firmament du ciel comme un drap. Et apparaît le Seigneur Jésus Christ dans des dimensions énormes. Il était dans l'éther, entouré de toutes les armées célestes : anges, archanges, troupes terribles et formidables, alignés dans l'ordre. Le Seigneur fait un signe au général d'une troupe et celui-ci s'approche, étincelant, terrible mais humble.

- Michel, Michel, chef du testament, prends avec ton régiment mon trône enflammé de ma Gloire et va dans la plaine de Josaphat. Là, tu installeras le premier signe de ma parousie. Pare que s'approche l'heure où chacun recevra selon ses Ïuvres. Fais vite, le moment est venu. Je jugerai ceux qui ont adoré les idoles et M'ont renié, leur Créateur. Ceux qui ont adoré les pierres et les bois que je leur ai donné pour leurs besoins. Ils seront tous brisés comme les "Ïuvres du potier". Ainsi que mes ennemis et les hérétiques qui ont osé me séparer de mon Père. Qui ont osé abaisser l'Esprit Paraclet en créature. Malheur à eux, quel enfer les attend !

Maintenant, Je vais apparaître aussi aux juifs qui M'ont crucifié et n'ont pas cru à ma Divinité ! Tout pouvoir, honneur et force m'a été donné. Je suis un juge juste. Quand J'étais sur la croix, ils disaient : "Oha! Celui qui détruira le templeÉ sauve-Toi Toi-même". Maintenant : "à moi la vengeance et la rétribution". Moi, Je jugerai, je contrôlerai et Je punirai durement la race perverse et maligne parce qu'elle ne s'est pas repentie. Je leur ai accordé l'occasion de se repentir, mais ils l'ont méprisée. Alors, maintenant, Je me vengerai.

Fresque du dernier Jugement (détail)

Eglise de la Mère de Dieu à Ljeviska (Serbie)

Je ferai de même aux sodomites qui ont empesté la terre et l'air avec leur puanteur. À l'époque je les ai brûlés. Et je le ferai de nouveau parce qu'ils ont haï la jouissance du saint Esprit et ont aimé la jouissance du diable.

Je punirai les adultères, les écervelés, les aveuglés qui ressemblent aux juments possédées. Ils ne sont pas contentés de leur mariage légal, mais ils se sont tournés sans réfléchir vers l'immoralité et Satan les a jetés ligotés dans le feu. N'ont-ils pas écouté que "c'est terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ?" Ne craignent-ils pas "Moi, j'accomplirai sur eux mes menaces" ? Je les ai invité à se repentir, mais ils ne l'ont pas fait.

Je condamnerai les voleurs qui ont commis un tas de maux et aussi de meurtres ! Et tous ceux qui ont commis une multitude de péchés. Je leur ai offert des occasions pour qu'ils changent, mais ils n'y ont accordé aucune attention.

Où sont leurs bonnes oeuvres ? Je leur ai montré le prodigue comme modèle pour qu'ils ne se découragent pas dans leurs péchés. Mais ils ont méprisé mes commandements et ils M'ont renié. Ils se sont détournés de Moi et ils ont aimé la prodigalité. Et ils sont asservis par le péché.

Qu'ils marchent alors vers la flamme qu'ils ont eux-mêmes allumée. mais aussi ceux qui sont morts rancuniers. Je les livrerai à un tourbillon terrible. Parce qu'ils n'ont pas désiré ma paix mais ils sont demeurés irritables, amers, coléreux.

Les cupides, les usuriers et tous ceux qui travaillent pour l'amour de l'argent - qui est une seconde idolâtrie - Je vais les exterminer et J'épuiserai sur eux toute ma colère parce qu'ils ont fondé leur espoir sur l'or et qu'ils M'ont ignoré comme si Je ne m'occupais pas d'eux.

Et ces antichrétiens qui prétendent qu'il n'existe pas de résurrection des morts mais qu'il existe une réincarnation je vais les faire fondre dans la géhenne comme de la cire. Alors, ils seront convaincus de la résurrection des morts. Les magiciens, les empoisonneurs, et tous ceux qui s'adonnent aux magies seront écrasés. Malheur aux ivrognes et à ceux qui s'amusent avec des guitares et timbales et chantent, dansent, disent des grossièretés et imaginent des choses immorales. Je les ai appelés, mais ils n'ont pas écouté et ils se moquaient de Moi. Maintenant le ver leur mangera le cÏur. J'ai accordé gratuitement à tous compassion et repentance, mais personne n'a prêté attention.

Je vais plonger dans l'obscurité tous ceux qui ont méprisé les saintes Écritures que mon Esprit a rédigées par le moyen des saints.

Je vais juger encore ceux qui s'occupent des superstitions des parti-pris, et font reposer leurs espoirs sur les couteaux, les haches, les faucilles et autres choses pareilles. Alors ils apprendront qu'ils devaient espérer en Dieu et non en ses créatures.

Ils s'agiteront et contrediront alors, mais ils n'auront aucune force car "À Moi la vengeance et la rétribution" (Dt 32,35). Je punirai les rois et les archontes qui m'ont chagriné avec leurs injustices. Ils ont jugé injustement et orgueilleusement en méprisant les hommes et en se faisant payer. Mais mon pouvoir n'accepte pas de corruptions par des présents. Selon leur injustice, je les exterminerai. Alors, ils comprendront que Je suis le plus terrible de tous les rois de la terre. Malheur à eux ! Quel enfer les attend ! Parce qu'ils ont grincé des dents et ont versé du sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles.

Mais à quelle colère Je vais livrer les salariés qui n'étaient pas des bergers authentiques, qui ont détruit mes vignobles et ont dispersé mes brebis ? qui ont fait paître de l'or et de l'argent - pas des âmes - et ont demandé la prêtrise par intérêt ? De combien sera leur punition ? Je verserai sur eux toute ma Colère et Je les briserai. Ils se sont occupé d'acquérir brebis et bÏufs qui s'usent, mais ils n'ont pas pris soin de mes brebis. Je punirai avec une verge leurs illégalités et avec un fouet leurs iniquités.

Et que ferai-Je des prêtres qui rient et se disputent dans mes saintes églises ? Je les corrigerai dans le feu et l'abîme.

Je suis venu et Je viens. Qui a la force, qu'il M'affronte.

Mais malheur à celui qui est pécheur et tombera entre mes mains ! Parce que chacun se présentera devant Moi "nu et comme un quadrupède". Comment osera alors se révéler l'impudence des pécheurs ? Comment regarderont-ils ma Face ? Où vont-ils cacher leur honte ? Ils seront déshonorés devant mes forces pures.

à suivre


QUESTIONS ET RÉPONSES

 

Question :

Pourquoi l'Église interdit-elle de fumer ?

Réponse :

Dieu nous a donnés la santé comme un don, comme d'ailleurs toute la création. Détruire la santé, c'est nous détruire et, en fin de compte, c'est un suicide latent. Que le fait de fumer est nuisible à la santé, tout le monde est d'accord, même les fumeurs malgré leur mille excuses. Fumer est en plus une simple recherche du plaisir et n'est nullement nécessaire pour vivre. Ce plaisir n'est pas selon Dieu, mais relève d'un vice plus profond, d'un déséquilibre qu'il faudrait soigner autrement. Pour résumer : fumer est un vice et l'Église est là pour l'enrayer et non pour le couvrir.

 

Question :

Les orthodoxes peuvent-ils donner du sang ?

Réponse :

Donner du sang, c'est-à-dire donner sa vie - car le sang c'est la vie, ("Car l'âme de toute chair, c'est son sang" [Lev 17,14] ) - c'est un commandement du Seigneur : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis". (Jn 15,13). Nous ne sommes pas des "Témoins de Jéhova", qui, dans leur interprétation simpliste de la Bible, manquent de tout discernement.

 

Question :

Est-ce que tous les hommes ont un ange gardien ?

Réponse :

L'ange gardien nous est octroyé au moment du baptême, quand l'ange des ténèbres nous quitte. Aussi chaque église, chaque chapelle, le jour de sa consécration reçoit un ange qui la garde. Que nous avons un ange gardien, le Seigneur Lui-même le confirme dans l'évangile en parlant des petits enfants : "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petit; car Je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux." (Mt 18,10). Ce n'est donc pas pour rien que nous prions chaque soir dans les Complies : "Saint ange, préposé à la garde de mon âme misérable et de ma vie tourmentéeÉ"


LE TEMPLE DE JÉRUSALEM

Le premier Temple, construit par Salomon - appelé Temple de Salomon - fut incendié par Nabochodonosor en l'an 609 avant Jésus Christ. Reconstruit par les Hébreux après l'exil de Babylone - appelé Temple d'Hérode - il fut à son tour détruit en 70 après Jésus Christ par Titus selon la prophétie de notre Seigneur : "Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée." (Mt 24,2). Le Temple sera reconstruit une troisième fois selon des prophéties. Voici ce que dit saint Martin : "Quant à l'Antichrist, il prendrait d'abord l'empire de l'orient. Il se fixerait à Jérusalem, et ferait sa capitale de cette ville, qu'il rebâtirait avec le temple." (Dans la Vie de st. Martin Dialogues de Sulpice Sévère II,14). Saint Jean Damascène prophétise, concernant l'Antichrist : "Dans le temple de Dieu, non le nôtre mais l'ancien, celui des Juifs, car ce n'est pas chez nous qu'il viendra mais chez les Juifs, non pour le Christ mais contre le Christ; c'est pour cela qu'on l'appelle Antichrist."

L'Écriture sainte s'y réfère en Daniel, où il est écrit : "Et depuis le temps où le sacrifice continuel sera ôté et où l'abomination qui désole sera placée, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours." ( Dan 12,11)

Le sacrifice continuel est le sacrifice que l'Église célèbre chaque jour, c'est-à-dire la divine Liturgie, où le Christ, la Victime sans tâche, est immolé. L'abomination par contre, c'est le culte de l'Antichrist qui siégera dans le Temple reconstruit dont parle Marc : "Et quand vous verrez l'abomination de la désolation établie où elle ne doit pas être (que celui qui lit comprenne), alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnesÉ" (Mc 13,14).

Le tunnel des Asmonéens

Puisque nous parlons du temple, disons aussi quelques mots sur l'arche de l'Alliance qui se trouvait à l'intérieur du Temple dans le Saint des Saints et qui contenait les tables de la loi données par Dieu à Moïse.

L'arche de l'Alliance a disparue en 587 avant J.C. lors de l'incendie, et elle était absente du second Temple. L'inventaire des objets pillés par Titus, lors de la destruction du temple en 70 après J.C. n'en fait pas mention (y figure pourtant le chandelier à sept branches). On n'en parle pas non plus quand le Temple fut démoli définitivement en 132 après J.C., ni quand il tomba sous la coupe d'Antiochus Epiphane en 168 avant J.C.

Il n'y a que des suppositions de ce qu'en est devenu de l'Arche. Il se peut qu'elle soit cachée sous l'emplacement de l'ancien Temple, là où se trouve depuis treize siècles la mosquée d'All-Aqsã. C'est la version des rabbins actuels. Lors de la guerre de six jours en 1967, quand Israël annexa l'ensemble de la Ville sainte, le sujet devenait d'actualité. Des fouilles ont été entreprises dans un flanc du mont Moriah, qui dégagèrent un véritable labyrinthe de galeries et de salles, ainsi qu'un tunnel, dit "tunnel rabbinique". Le tunnel aurait été emprunté par le Grand Prêtre afin d'accéder à un "Saint des Saints" ultra secret. Par suite de l'opposition musulmane, les recherches furent suspendues et le passage scellé. On est donc toujours dans l'incertitude concernant l'Arche.

Une autre hypothèse, qui se réfère au 1er livre des Macchabées (2,4-8), veut que le prophète Jérémie a caché l'Arche dans une caverne du mont Nébo.

Le 4ème Livre apocryphe d'Esdras (10,22) raconte que les Chaldéens se sont emparés de l'Arche.

Toujours est-il que le Temple est détruit et l'Arche perdu, un fait tragique pour les Juifs mais d'une importance secondaire pour un chrétien car il sait que l'Église a replacé le Temple et que la loi n'est plus écrite sur des tables de pierres mais dans nos coeurs.

hm. Cassien


En cas de guerre, les Russes emportaient toujours quelques saintes icônes en campagne et leur attribuaient le succès de leurs armes. Des reproductions des icônes les plus fameuses veillaient dans tous les foyers de Russie. Il en fallait une, au moins, dans chaque salle à manger et dans chaque chambre à coucher. Certains ménages, particulièrement pieux, possédaient un véritable petit oratoire à domicile. Les saintes images, en se multipliant à l'infini, s'étaient intégrées à la vie domestique. Aucun acte important ne se déroulait sans leur intervention. Elles descendaient de leur coin pour veiller sur les malades, sur les moribonds, pour suivre les défunts au cimetière, pour éclairer une naissance, pour servir de témoin solennel aux grandes affaires et aux petits serments. Qu'un jeune homme demandât la main d'une jeune fille, et les parents bénissaient les fiancés avec l'icône de la maison. Cette même icône, tenue par un garçon, accompagnait la jeune fille lorsqu'elle se rendait à l'église, en voiture, le jour de son mariage. Quand un membre de la famille s'apprêtait à partir pour une longue randonnée, tous se réunissaient devant l'icône, s'asseyaient, se recueillaient en silence, puis se levaient, se signaient et embrassaient le voyageur en lui souhaitant bonne route.

Dans "LA VIE QUOTIDIENNE EN RUSSIE"
ICONOGRAPHIE BYZANTINE
(suite)
La représentation des anges

Les anges, êtres spirituels, bien qu'ils soient incorporels, sont représentés dans l'iconographie d'une manière symbolique, tel qu'ils sont apparu aux hommes et furent contemplés par les prophètes dans des visions.

Les chérubins sont généralement représentés avec six ailes et un visage humain et les séraphins comme des roues entrelacées couvertes d'yeux ainsi que les visions prophétiques les décrivent. Les autres anges sont représentés avec un corps humain. Ce n'est pas qu'ils aient un corps, quoiqu'ils possèdent une certaine opacité par rapport à Dieu qui Lui seul est pur esprit - mais ils empruntent un corps lors de leurs apparitions afin d'être vus par l'homme. Comme les saints, ils portent un nimbe, sauf le diable, l'ange déchu, dont je parlerai plus bas. Enrichis d'ailes, en signe de leur légèreté qui leur permet de se déplacer à travers les airs, ils ne volent pourtant pas comme les oiseaux, car la représentation des ailes n'est que symbolique. Ange veut dire messager et c'est pour cela qu'ils tiennent un bâton dans la main autour duquel est enroulé en haut un parchemin avec le message. Leur tête est couverte d'un ruban en signe de soumission à Dieu et par respect pour la Gloire divine. C'est pour la même raison que la femme dans l'Église porte un voile en signe de soumission à l'homme, n'en déplaise aux partisanes de l'égalité de la femme.

Le diable est également représenté avec des ailes et un corps mais, à cause de sa chute au niveau des bêtes, il est doté de cornes et d'une queue. Parfois, on le figure avec un deuxième visage à l'endroit du sexe pour montrer sa duplicité. D'une peau verdâtre, il a un aspect hideux, tel que son péché l'a fait. Il est représenté de profil, car il ne doit pas avoir communion avec le spectateur.

Du reste, les anges étaient déjà représentés avant l'Incarnation du Christ, comme en témoignent les chérubins sur l'Arche de l'Alliance, car ce n'est que pour nous, les hommes, que le Fils de Dieu S'est incarné, a été crucifié et est ressuscité. Les anges sont en dehors de l'économie divine.

hm. Cassien


Incontestablement, le peuple russe orthodoxe était d'une piété généreuse, comme aux premiers jours de la chrétienté. Les pratiques du culte, les sacrements, les bénédictions, les reliques, les cierges, les chants, les signes de croix, les génuflexions jouaient un grand rôle dans l'expression de sa foi. Il était sensible à la beauté des cérémonies. Mais son instinct le poussait à découvrir derrière elles une vérité évangélique très profonde et très simple. Sa religion s'inspirait principalement du Sermon sur la Montagne : "Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume du ciel est à eux. Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu'ils posséderont la terre... Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés... Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde..." Touché par la prédication galiléenne, le plus humble des moujiks avait une infinie compassion pour ses frères dans la détresse. Mais, prodiguant sa miséricorde aux autres, il l'espérait ardemment pour lui-même. Autour de Jean Roussel, de nombreux fidèles murmuraient en se signant : Gospodi pomilouï. (Seigneur, aie pitié de nous.) Cette phrase, qui revenait constamment dans les prières, était, d'après Alexandre Vassiliévitch, très caractéristique du tourment spirituel de ses concitoyens.

"Le Russe, disait-il, est hanté par l'idée de la faute et du châtiment. Dans le Christ, il voit Celui qui est venu sur terre pour sauver les âmes en péril et promettre aux pécheurs repentis un plus bel avenir céleste qu'aux justes qui se croient en paix avec leur conscience. Existe-t-il un crime qui ne se puisse racheter par un élan sincère de tout l'être vers le Très-Haut ? Nous ne le pensons pas. Nous ne détestons pas les voleurs, les dépravés, les meurtriers, nous les plaignons, nous les appelons neshastnyé, des malheureux. Toujours reste présent à notre esprit le souvenir du Christ accordant le royaume de Dieu au larron crucifié à côté de lui, sur le calvaire. C'est là un christianisme très pur, très ancien, dépouillé de toute métaphysique, une rêverie sur la souffrance, la mort et la justice future, un amour vague et puéril pour tout ce qui respire, un désir confus de fraternité, un acheminement vers des félicités indéfinissables...."

 

Dans : LA VIE QUOTIDIENNE EN RUSSIE

DE L'ÉGLISE UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

de saint Nectaire d'Égine

L'oeuvre de l'Église.

L'oeuvre de l'Église, l'apôtre Paul la définit quand il écrit : "Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère, pour l'édification du corps du Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et à la connaissance du Fils de Dieu." (Éph 4,11-13).

L'Église, fondée par le Christ Sauveur, possède donc une organisation parfaite. Elle est un corps organique. Le Christ en est la Tête et l'Esprit saint le guide, qui l'instruit et lui donne en abondance les Dons divins.

L'Église est un corps organique; elle est visible; elle rassemble en un tout, tous ses membres, les saints comme les faibles. Les membres malades de l'Église ne cessent jamais d'être des parties de son corps. Régénérés par les saints mystères et devenus enfants de la grâce, ils ne peuvent plus être séparés d'elle, même s'ils sont sous le coup de sentences ecclésiastiques; car une fois qu'ils sont délivrés du péché originel, il n'y a plus pour eux d'autre lieu que l'Église. Dans le monde, il n'y avait qu'un seul lieu de séjour pour l'homme - le paradis. Là se trouvait l'Église et en elle, le salut de l'homme. Après la chute des protoplastes et la genèse du péché, un autre lieu fut créé pour ceux qui s'étaient séparés de Dieu, le lieu du péché. L'Église de Dieu qui est éternelle, ne contenait en elle que ceux-là seuls qui s 'étaient tournés vers Dieu et attendaient la venue du Sauveur. L'Église portait en elle la foi et l'espérance du salut dans le Sauveur de l'humanité qui avait été promis. Ceux qui possédaient cette foi et cette espérance, se trouvaient dans l'Église de Dieu, attendant la rédemption de l'humanité par le Sauveur et ils l'ont obtenue. Ceux qui n'avaient pas cette foi et cette espérance se trouvaient hors de l'Église. Le péché d'Adam a été la cause de l'existence d'un lieu hors de l'Église. En ce monde donc, et cela depuis la chute d'Adam, il y a deux lieux : celui de l'Église et celui qui est hors de l'Église.

Ceux qui viennent du lieu du péché et entrent, par la foi et les mystères, dans le lieu de l'Église du Christ, ceux-là demeurent ses membres pour l'éternitéÉ Comme il n'existe pas d'autre lieu, ceux qui entrent dans l'Église demeurent en elle, même pécheurs. L'Église les sépare, comme le berger sépare les brebis malades des bien-portantes, mais les brebis malades ne sont pas moins brebis de la bergerie. Quand les malades reviennent à la santé, elles sont à nouveau réunies aux saines. Mais, si elles s'avèrent incurables, elles meurent alors dans leur péché, et elles seront jugées par leurs péchés. Mais, tant qu'elles sont en cette vie, elles sont considérées comme brebis de la bergerie, autrement dit enfants de l'Église du Christ.

Selon la pensée orthodoxe, il n'y a qu'une Église, l'Église visible du Christ. En elle, l'homme qui vient du lieu du péché est régénéré, en elle il demeure, qu'il soit saint ou pécheur. Le pécheur comme membre de l'Église, ne communique pas la corruption au reste du corps de celle-ci, parce que les membres de l'Église sont des êtres moraux, libres et non privés de liberté (comme le sont les membres du corps animal où la maladie d'un seul influe sur tous les autres).

Les protestants qui croient en une Église invisible, composée d'élus connus de Dieu seul, se trompent. Une Église invisible ne peut exister. Puisque les hommes ne sont pas immaculés et que nul n'est sans péché, où sont donc les élus ? Une Église invisible d'élus souffrirait d'une perpétuelle mutation, d'une permanente substitution de ses membres, de par la faculté même de l'homme à glisser et à chuter d'une part, et de l'autre, par la Compassion de Dieu et son Amour pour l'homme, qui accueille tous ceux qui reviennent à Lui.

La juste conception de l'Église, c'est que l'Église se partage en militante et en triomphante. Elle est militante quand elle lutte contre le mal et pour le règne du bien. Elle est triomphante dans les cieux, dans le choeur des justes qui ont lutté et se sont parfaits dans la foi en Dieu et les vertus.

Ceux qui croient en l'Église invisible des élus sont en contradiction avec le véritable esprit de l'Église qui ne sépare pas ceux qui sont en voie de perfection de ceux qui sont déjà parfait. Cette distinction est l'affaire de Dieu; Lui seul séparera, après la mort, les justes des pécheurs. Christ ne Se détourne pas de ceux qu'Il a délivrés par son propre Sang, comme Il ne S'est pas détourné des pécheurs durant son économie terrestre. Jésus les considère comme membres de son Église et attend, jusqu'au dernier moment, leur conversion.

Ceux qui divisent l'Église militante en visible et invisible,

1/ divisent l'indivisible et,

2/ pèchent contre le sens même du nom Église.

Primo : ils divisent l'Église. L'Église du Christ est l'Église des saints ou elle n'est pas du tout l'Église du Christ. Une Église de pécheurs ne peut être l'Église des saints. Ainsi donc, l'Église du Christ est l'Église des saints.

Si l'Église une, sainte, catholique et apostolique est l'Église des saints, à quoi sert alors l'Église invisible des élus ? Qui sont-ils, ces élus ? Qui peut appeler saints ceux qui ne sont pas encore sortis victorieux et couronnés du stade ? Qui peut être appelé bienheureux avant la fin ?

Secundo : ils pèchent contre le sens même du nom Église, en la séparant en deux, en visible et invisible, alors que le concept d'Église signifie le visible seul.

S'ils croient que l'Église reste indivisible, parce que les membres de l'Église invisible sont en même temps membres de la visible, que la visible se trouve incluse dans l'invisible, on se demande alors comment l'Église des imparfaits, c'est-à-dire des pécheurs, peut porter dans son sein l'Église des parfaits ? Si l'Église visible des imparfaits, de ceux qui ne sont pas saints, engendre des enfants saints, comment est-elle privée de sainteté ? Si les membres de la Congregatio Sanctorum ne sont pas issus des enfants de l'Église visible, à quoi sert alors l'Église visible ? Pour éviter de se contredire et être conséquents avec elle-mêmes, ceux qui croient en la Congregatio Sanctorum, devraient cesser de croire en l'Église visible, cesser d'utiliser le terme Église. Ainsi, ils ne pécheraient pas contre le concept d'Église et ne diraient plus des choses paradoxales, croyant ici en l'Église et là la niant.

Car, si les membres de l'Église invisible ne sont pas issus de l'Église invisible, mais s'unissent mystérieusement en Dieu par la seule foi en Christ, en qui le Sauveur agit et sur qui descend le saint Esprit, qui deviennent saints et parfaits, à quoi sert alors, on se le demande, l'Église visible, puisqu'elle ne contribue en rien à l'union et à la perfection en Christ Sauveur ? À quoi sert le nom d'Église, si ses membres sont isolés et inconnus les uns des autres, s'ils ne forment pas un ensemble organique, une union indissoluble, selon le sens même de ce nom ?

La vérité, c'est que ceux qui admettent une Église invisible rejettent, au fond, l'Église visible. Et pour éviter de se décomposer définitivement, ils admettent une forme d'Église, un genre d'assemblée où se réunissent les adeptes pour glorifier Dieu et entendre la prédication. Mais tout cela n'est pas l'Église une, sainte, catholique et apostolique, que nous confessons dans le Symbole sacré de la foi. Ils forment une assemblée d'adeptes du Seigneur, qui croient en Lui, sans avoir été vraiment régénérés par le bain de la renaissance, sans être véritablement saints et parfaits. À moins que leur Église visible soit celle des imparfaits, tandis que l'autre, invisible, serait celle des parfaits et n'aurait d'existence que dans leur imagination.

À appeler assemblée des saints, Église invisible l'ensemble des élus qui ne se connaissent pas les uns les autres, qui ne sont pas organiquement liés en un tout, il y a contradiction. Car

1/ Comment ceux qui ne sont jamais réunis ensemble peuvent-ils être une assemblée ?

2/ Comment l'Église composée d'individus peut-elle être invisible ? Église et invisible sont deux concepts contradictoires ou plutôt opposés.

Dans le premier cas, ils considèrent comme assemblée, Église, donc quelque chose de visible, ce qui n'a pas encore été réuni et, dans le second, ils se contredisent en l'appelant invisible.

La Congregation Sanctorum n'existe pas et ne peut exister. Elle n'existe pas, parce que Une est l'Église sainte, catholique et apostolique, indivisible et visible, formée par tous ceux qui sont régénérés en elle. Quelque chose qui soit à la fois visible et invisible n'existe pas.

Ceux qui n'ont pas été régénérés par la Grâce divine qui opère dans l'Église une, sainte, catholique et apostolique, ne forment aucune Église, ni visible, ni invisible.

L'Église dite protestante n'est qu'une notion abstraite. Elle est privée du principe divin, de l'autorité divine et historique. Elle est tout entière tributaire des pensées et des actes humains, sans caractère stable et inaltérable. Si les protestants considèrent comme Congregation Sanctorum l'Église visible qu'ils forment, à quoi sert alors l'Église invisible ? Et à nouveau on se demande, comment ceux qui la composent sont-ils saints, puisque selon leurs propres principes, l'homme s'est définitivement corrompu après le péché ?

Qui leur a confirmé leur renaissance, leur sainteté, leur réconciliation et leur communion avec Dieu ? Qui leur a prouvé que la Grâce du Christ opérait en eux ? Qui a témoigné de l'Effusion de l'Esprit saint en eux, de l'abondance des Dons divins, des Charismes divins ?

Tout n'est donné avec certitude et autorité que dans l'Église une, sainte, catholique et apostolique seulement. Celui qui a été régénéré en elle, reçoit la parfaite assurance de sa communion avec Dieu.


Une fois, abba Macaire fit ce récit lorsque les frères l'eurent interrogé sur la pitié; le vieillard leur dit : "Il y avait un magistrat impitoyable dans une ville; il y eut une année de famine en cette ville, de sorte que les hommes se laissaient aller à la mort. Un homme alla trouver le magistrat, lui demandant du pain à cause de la faim qui le pressait; et, à cause de son importunité auprès de ce magistrat impitoyable (cf. Lc 18,5), accompagné de grandes fatigues, de reproches d'une foule de manières, celui-ci lui donna du pain, non cependant sans avoir versé du sang. Or c'était le jour de la Dormition de celle qui a mis au monde pour nous notre Seigneur Jésus Christ, la sainte Mère de Dieu Marie. En cette nuit-là, le magistrat impitoyable étant encore endormi. Soudain, son âme fut enlevée à son corps et elle fut entraînée pour être précipitée dans les tourments cruels et être châtiée; et, pendant qu'on l'entraînait, une voix vint de Celui qui a de nombreux trésors de miséricordes, du seul compatissant notre Seigneur Jésus Christ, notre vrai Dieu, Celui qui efface les péchés et pardonne les iniquités disant : "Ramenez cette âme en son corps à cause du pain qu'elle a donné à celui qui était tourmenté par la faim, et surtout à cause du jour de la Dormition de celle qui m'a mis au monde, la Vierge Marie. Et il arriva que, s'étant réveillé de la mort, il se rappela la voix qu'il avait entendue, quand on l'entraînait aux supplices, et il dit : "Puisque pour un seul pain que j'ai donné avec colère et même en versant du sang, mon Seigneur Jésus Christ m'a fait retourner des tourments cruels, combien plus, si j'avais distribué toutes mes richesses, aurais-je tiré profit ?" Et ainsi il distribua avec abondance, jusqu'à son corps qu'il vendit en esclavage afin d'en donner le prix aux pauvres et aux infirmes; et en cela, lorsque le patriarche vit sa résolution, il rappela à l'ordre sacré de l'Église, de sorte qu'il devint digne de l'épiscopat et accomplit la liturgie en rendant gloire à notre Seigneur Jésus Christ.


LA VIE D'UN SAINT DU XXème SIECLE :

L'ÉVEQUE JONAS DE MANDCHOURIE

L'existence terrestre de l'évêque Jonas de Mandchourie fut de courte durée.
Né en 1888, il n'avait que huit ans lorsqu'il devint orphelin.
Le diacre de son village le recueillit charitablement et veilla à son instruction. Il fit d'excellentes études au séminaire, puis à l'académie théologique de Kazan. À la fin de ses études, il devint moine sous le nom de Jonas et membre de la fraternité du célèbre monastère d'Optino.
Ayant été un étudiant brillant, on lui proposa d'enseigner le Nouveau Testament à l'académie, ce qu'il accepta sur le conseil de son père spirituel d'Optino.
Au moment de la révolution, en 1918, devenu prêtre, il fut chassé de Kazan, arrêté à Perm et battu sauvagement par les bolcheviques. Emprisonné, il partagea comme beaucoup d'autres le sort des confesseurs de la foi dans la Russie de ces années-là, mais il fut providentiellement libéré par l'Armée Blanche, regroupée au-delà de l'Oural.
Avec cette armée, il fit une retraite périlleuse à travers les montagnes du Turkestan et le désert de Gobi. Dieu préserva sa vie, ainsi qu'il le relatait lui-même, pour la réserver à son service.
À Pékin, il fut reçu par la Mission Ecclésiastique orthodoxe et consacré évêque de Mandchourie.
Durant les trois dernières années de sa vie, il illustra au plus haut point l'un des commandements du Christ, celui d'être miséricordieux, ayant été préparé à cela par les difficultés de sa propre existence : il nourrissait les affamés, accueillait les étrangers, visitait les malades...
À toute autre personne, il aurait fallu des décennies pour accomplir ce qu'il fit.
Au moment de son arrivée en Mandchourie, à l'automne de 1922, la ville frontière de Mandchoulia, proche de l'Union Soviétique, regorgeait de réfugiés russes, épuisés et affamés.
La transformation de la situation, tant spirituelle que physique, que l'évêque Jonas réalisa durant les trois courtes années qu'il lui restait à vivre, révéla l'extraordinaire stature de cet homme d'action, de prière et de cet apôtre de la charité.
Ainsi que l'écrit dans ses Mémoires A. Boudieyef, qui fut l'un de ses proches : Ce qui impressionnait le plus, c'était le vaste horizon de ses intérêts, son intelligence remarquable et son amour infini pour les gens, de quelque origine nationale ou sociale qu'ils soient.
L'évêque Jonas officiait admirablement; chaque parole de ses homélies pénétrait dans le coeur de ses auditeurs (É) avec puissance. Chaque sermon était différent et on ne voulait pas en manquer un mot.
En peu de temps, le bâtiment de l'église fut restauré et élargi; un orphelinat fut construit, ainsi qu'une école secondaire et un séminaire de théologie. Les meilleurs professeurs parmi les réfugiés furent invités à enseigner. Une vaste bibliothèque fut ouverte, approvisionnée par les livres collectés dans toute la province. Une cantine fut organisée, de même qu'un hôpital, dont les soins étaient gratuits.
Pour collecter les fonds nécessaires à ses nombreux projets, l'évêque Jonas se rendait souvent à Harbin, où se trouvait une importante colonie russe. L'archimandrite Polycarpe écrivit à son sujet : Lorsque l'évêque Jonas fut nommé en Mandchourie, les russes qui y vivaient n'étaient guère pieux. L'église restait souvent vide jusqu'à la moitié de la liturgie. Mais les choses changèrent vite. L'évêque était un orateur remarquable. Il parlait avec tant de puissance que même ceux dont la conscience était assoupie se réveillaient. Parfois, il faisait des reproches sévères et il était redoutable de se trouver en face de lui.
Pour les besoins de son école et de son orphelinat, l'évêque Jonas téléphonait souvent au Consul soviétique, lui demandant une aide matérielle. Le Consul était réticent mais l'évêque savait plaider sa cause : Pour qui est-ce que je demande ? pour vos enfants; la pauvreté est votre enfant ! Je vous demande de m'envoyer tout ce dont j'ai besoin avant huit heures, demain. Et il raccrochait... Le Consul confiait à ses proches : S'il y avait parmi nous cinq personnes seulement qui lui ressemblent, nous pourrions transformer le monde !
Selon les souvenirs d'I. Borossov : Par nature, il était étranger à tout esprit mercantile. Bien que n'étant en aucune façon un homme d'affaires, il était capable de rendre florissante toute entreprise défaillante, dans le seul but de nourrir ses orphelins.
Ayant grandi sans la présence affectueuse de ses parents, l'évêque Jonas attachait une attention toute particulière aux besoins des enfants pauvres ou abandonnés : L'ambition de Monseigneur Jonas pour son orphelinat atteignait des proportions inimaginables. Seule la force de la foi et de la compassion pouvait l'aider à surmonter tous les obstacles. Sous sa direction, l'orphelinat se développa rapidement.
Sa mort fut inattendue, causée par une infection du sang. Après s'être confessé et avoir communié, il rédigea son ultime homélie : Je commence par les paroles de l'Apôtre : aimez-vous les uns les autres. Et je termine par ces mêmes mots. C'est le commandement que je vous lègue. N'oubliez pas les enfants. Ne m'oubliez pas dans vos prières. Et ainsi jusqu'à l'éternité lorsque nous nous tiendrons tous devant le
redoutable tribunal de Dieu.
Le 7 octobre 1925, l'évêque Jonas rendit son âme à Dieu. Il n'avait que trente sept ans.
Tout le peuple de Mandchourie, orthodoxes et non-orthodoxes, pleura sa mort.
Le jour même de ses funérailles fut marqué par un événement miraculeux. Un enfant de dix ans qui souffrait d'une douleur aux genoux vit l'évêque en songe, qui lui disait qu'il lui donnait ses genoux et l'enfant fut guéri.
Depuis plus de soixante ans, les fidèles vénèrent l'évêque Jonas comme un pasteur dont la vie fut agréable à Dieu et qui, ainsi, reçut la grâce d'intercéder en faveur de ceux qui le prient.

Source : Orthodox Life , n 5/96, Jordanville, USA
Trad. G.M. dans : NOUVELLES DU MONDE ORTHODOXES (n 26/27)


Des jours viendront où dans la chrétienté, on tendra à ramener le mystère de la croix et de la résurrection du Sauveur, qu'on ne peut accueillir sinon par un acte difficile et courageux, un acte de foi, à ramener celui-ci à l'acquiescement d'une série de "valeurs" qu'on peut facilement écouler sur les marchés du monde.

Le christianisme réduit à une pure action humanitaire dans les domaines de l'assistance, de la solidarité, de la philanthropie, de la culture; le message évangélique identifié avec l'engagement dans un dialogue entre les peuples et les religions, dans la recherche du bien-être et du progrès, dans l'invitation à respecter la nature, l'Église du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité (cf. 1 Tim 3,16), prise pour une organisation bienfaisante, esthétique et favorisant la vie sociale, voilà le danger mortel qui aujourd'hui guette la famille de tous ceux qui ont été rachetés par le Sang du Christ.

V.S.

 

Nous avons reçu :

La troisième édition du livre de
Jean Biès
ATHOS
La montagne transfigurée
Les éditions : Les Deux Océans
( 165 Francs)

DE LA CORRESPONDANCE DE SAINTS JEAN ET BARSANUPHE DE GAZA

Demande à l'ancien : Si je vois quelqu'un accomplir une action inconvenante, ne dois-je pas juger la chose inconvenante ? Et comment alors éviter de condamner pour cela le prochain ?

Réponse :

L'action elle-même en tant que réellement inconvenante, nous ne pouvons nous abstenir de la juger inconvenante, autrement comment éviterions-nous le dommage qui en résulte, selon ce que disait le Seigneur : Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous, déguisés en brebis, mais qui au dedans sont des loups rapaces; c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. (Mt 7,15-16) ? Quant à celui qui agit ainsi, il ne faut pas le condamner à cause de la parole : Ne jugez pas, afin de n'être pas jugés. (Mt 7,1), et aussi parce que nous devons nous regarder nous-même comme le plus grand de tous les pécheurs, et imputer la faute non au frère mais au démon qui l'a trompé. De même en effet que, quand quelqu'un est poussé par un autre sur un obstacle, nous accusons celui qui pousse, ainsi dans le cas présent. Il arrive d'ailleurs qu'une action faite par quelqu'un paraisse inconvenante à ceux qui la voient et qu'elle soit cependant faite avec une bonne intention. C'est ce qui est arrivé un jour au saint Vieillard qui, passant près d'un champ de courses hippiques, y entra à bon escient; ayant vu chaque concurrent s'efforcer de l'emporter et de vaincre l'autre, il dit à sa pensée : Vois-tu avec quelle ardeur luttent les suppôts du diable ? Combien plus le devons-nous, nous les héritiers du royaume des cieux ? Et il s'en alla, rendu encore plus ardent, par ce spectacle, à la course et à la lutte spirituelle. D'autre part, nous ne savons pas si, en se livrant à la pénitence, le frère qui a péché ne devient pas très agréable à Dieu comme le publicain qui fut sauvé en un instant par son humilité et sa confession. Car le Pharisien se retira condamné pour sa jactance. Sachant cela, imitons donc l'humilité du publicain, condamnons-nous et jugeons-nous nous-mêmes, et fuyons la jactance du Pharisien, pour n'être pas condamnés. (Lc 18,10-14).


SUR LA CHUTE DE CONSTANTINOPLE (29 mai 1453)

Quand Constantinople a été conquise

En l'an 6961 depuis la création du monde, et de la Naissance du Christ (en l'an 1453 le mardi 29 Mai. Il est écrit que le premier roi qui a construit cette cité était Constantin, fils d'Hélène (qui a commencé le règne des romains), et le dernier roi Constantin, fils d'Hélène. À l'heure où Constantinople fut prise, le soleil se couvrit et les ténèbres couvrirent l'univers.

Et que personne ne pense qu'il y avait là une éclipse du soleil. Ceci était un signe de Dieu pour que le monde entier sache que la reine des villes était livrée entre les mains des Turcs. Lorsque les Turcs entrèrent par le côté de saint Romanos, le malheureux roi Constantin marchait sur les remparts et observait les ennemis. Il était accompagné de certains dignitaire; et du côté droit, il y avait une église de la très sainte Vierge. Le roi vit une reine qui entrait dans l'église, accompagnée de plusieurs eunuques. Le roi avec les dignitaires entra dans l'église pour savoir quelle était cette reine.

La reine ouvrit la belle porte, y pénétra et s'assit triste sur le sacré syntrône. Alors, elle ouvrit sa très sainte bouche et dit au roi : "Depuis qu'on m'a dédiée cette pauvre ville, plusieurs fois je l'ai sauvée des Colères divines - même maintenant j'ai prié mon Fils et Dieu &emdash;, mais la décision a été prise que vous soyez livrés entre les mains des étrangers parce que les péchés du peuple ont enflammé la Colère de Dieu. Alors, laisse ici la couronne du règne pour que je la garde jusqu'à ce que Dieu daigne qu'un autre la récupère, et toi va mourir, car c'est ainsi que Dieu a décidé."

Lorsque le roi eut entendu, il devint triste et ôta la couronne royale et le sceptre qu'il tenait dans la main et les posa sur l'autel sacré. Il demeura en larmes et dit : "Ô ma Souveraine, parce qu'en raison de mes péchés, je me suis dénudé de l'honneur de ma royauté et que je perds ma vie, voici je remets mon âme entre tes mains comme je t'ai remis la couronne royale." Alors, la reine des anges répondit : "Que le Seigneur Dieu repose ton âme parmi ses saints !" Alors, le roi se repentit et embrassa son genou, et elle disparut avec ses eunuques qui étaient des anges.

Mais ni la couronne ni le sceptre n'ont été trouvés là où il les avait laissés, parce que la Souveraine Mère de Dieu les avait emportés pour les garder jusqu'à ce que miséricorde soit faite à la pauvre race des chrétiens.

Tous ces événements ont été racontés après par quelques chrétiens qui avaient été présents dans l'église et avaient vu le miracle.

Alors, le roi sortit dépouillé de sa royauté et s'en alla avec ses courtisans en regardant du haut des remparts les ennemis. Il s'affronta avec quelques turcs et ayant livré combat contre eux, il fut vaincu et fut tué avec ses dignitaires. Les ennemis apportèrent la tête du pauvre roi au sultan qui en éprouva un grand plaisir.

 

(Codex Pollani 39 p. 283-284)

Traduit du grec par Georges Vlachos


A PROPOS DU CALENDRIER

Le calendrier liturgique, et essentiellement la date de la célébration de Pâques, ont été fixés par le Premier Concile oecuménique de 325 après J.C.
L'Église papiste s'est retirée de l'Église orthodoxe, une et apostolique en l'an 1054 et en 1582, le pape Grégoire XIII a institué le nouveau calendrier dit grégorien .
Pourtant, le calendrier initial (julien) était institué par le 1er concile et ratifié par six conciles cuméniques suivants, et il devait rester immuable ainsi que le souligne le patriarche orthodoxe Jérémie le Grand : Par le concile de Nicée, il a été institué canonique, excellent, éternel, n'ayant pas besoin de rectification, conformément à sa perfection par les pères instruits de la sagesse de Dieu.
Parmi d'autres points réglés, nous préservons la détermination éternelle de Pâques
Par trois conciles de Constantinople, en 1583, 1587, 1593, l'Église orthodoxe a jeté l'anathème sur le nouveau calendrier grégorien. Surtout le 8e canon du concile de 1593 insiste sur l'intangibilité de la fixation de la date de Pâques par le premier concile de 325 après J.C. présidé par le roi Constantin.
Le calendrier grégorien a été condamné également par les patriarches de Russie, d'Antioche, d'Alexandrie et par la hiérarchie du mont Athos, soutien inébranlable de l'Orthodoxie.
Le but visé par le changement de calendrier était dogmatique, à savoir la concélébration avec les hérétiques qui devait constituer le premier pas vers l' cuménisme, l'union des Églises.

L' oecuménisme est un mouvement protestant et juif :


Le mouvement sioniste a été créé au siècle dernier par le juif Herz et avait comme but la reconstitution de l'état d'Israël et l'instauration d'un gouvernement juif mondial. Ceci résulte de la lecture des célèbres Protocoles des Sages de Sion . Il résulte de ce document et des faits que les sionistes, par l'intermédiaire des Francs-maçons et du mouvement cuménique, ont infiltré toutes les Églises chrétiennes.
Le 10 mars 1924 (le 23 mars selon le calendrier grégorien), l'archevêque franc-maçon d'Athènes et de Grèce Chrysostome Papadopoulos a imposé, unilatéralement et de façon dictatoriale, sans intervention du Synode qu'il a dissous, le calendrier grégorien, en lançant en même temps des persécutions contre les Églises qui ont refusé ce coup d'état .
Tout cela en violation les saints canons du premier concile (325 après J.C.) et des conciles suivants.
D'après ces faits, on peut déterminer sans hésitation quelle est la véritable Église orthodoxe :
-- Le Credo , symbole de notre foi, nous dit : Je crois en l'
Église une , sainte, catholique et apostolique
--
Une Église . Mais depuis 1924, nous avons de facto deux Églises, celle qui suit le calendrier papiste grégorien, et celle qui est restée fidèle aux règles des saints conciles depuis l'an 325.
Alors la question se pose : selon quels critères allons-nous reconnaître la véritable Église ? Nous laissons la parole à Jésus Christ : Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans, ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leur fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ou un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. (Mt 7,15-20).
Voici donc le critère nous permettant de reconnaître la véritable Église : ses fruits. Et en effet, l'Église officielle néo-calendariste avec la masse des moyens dont elle dispose présente un spectacle de décadence et de désolation incapable d'instruire spirituellement la nation : scandales et excès des prêtres et évêques, immoralité, amour de l'argent. La vie spirituelle s'est éclipsée, le monachisme végète, les plaisirs de la chair, le matérialisme ont atteint le sommet, entre autres
Mais tout cela n'existait pas avant le schisme de 1924 : les statistiques des divorces, de la criminalité, etc la chute générale du sentiment religieux du peuple et la constatation des anciens : c'est pour la première fois que nous voyons tout cela que nous ne connaissions pas dans le passé. Le monde a changé. Où est la morale ? Tout cela démontre que le phénomène de cette décadence générale n'existait pas avant 1924. Comme l'Église officielle ne porte plus de fruits, critères de sa véracité, comme on voit les vignes sans raisins, on se souvient de la plainte prophétique d'Isaïe : Je chanterai à mon bien-aimé le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux; il bâtit une tour au milieu d'elle, et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu'elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit de mauvais. Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre Moi et ma vigne ! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, que Je n'aie pas fait pour elle ? Pourquoi, quand J'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais ? Je vous dirai maintenant ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit broutée; J'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine; elle ne sera plus taillée, ni cultivée; les ronces et les épines y croîtront; et Je donnerai mes ordres aux nuées, afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. La vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël, et les hommes de Juda, c'est le plant qu'Il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé ! De la justice, et voici des cris de détresse ! (Is 5,1-7).
En fonction de ces critères scriptuaires des fruits de l'arbre et des paroles d'Isaïe il est évident que l'Église orthodoxe authentique est l'Église qui est restée fidèle au calendrier initial et à tous les canons des sept conciles. Oui, c'est cette Église pauvre et persécutée, comme le Seigneur a dit : S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi (Jn 15,20). La persécution de notre Église authentique ne constitue pas un critère de plus indiscutable de son authenticité, qui a toujours été la caractéristique de l'Église du Christ ? Souvenons-nous des persécutions des premiers chrétiens.

Georges Vlachos


La plaie mortelle, c'est tout péché sans repentir et sans aveu, et de tomber dans le désespoir; chose qui dépend de notre liberté et de notre volonté. Si en effet nous-mêmes ne nous abandonnons pas à la fosse de l'insouciance et du désespoir, les démons ne pourront rien, rien du tout, contre nous : mais même une fois frappés, si nous le voulons, par un repentir fervent nous devenons plus courageux et plus expérimentés. Car, après la blessure et la mort, seuls les plus vaillants et les vrais courageux se relèvent et recommencent à guerroyer, ce qui est de grand mérite et bien digne d'admiration : puisque nous garder sans blessure, cela ne dépend pas de nous, mais être immortels ou mortels, cela dépend de nous. En effet, si nous ne désespérons pas, nous ne mourrons pas, la mort n'aura pas sur nous d'empire, mais nous serons toujours puissants, en nous réfugiant dans le repentir auprès de notre Dieu, le Tout-puissant, I'Ami des hommes.

C'est pourquoi je m'encourage moi-même, et vous tous avec moi, à montrer par nos bonnes actions tout notre zèle et tout notre courage dans la patience et l'endurance, afin que cheminant par tous les commandements et les prescriptions du Christ, dans l'ardeur de notre âme, nous parvenions aux demeures éternelles, sous la conduite de l'Esprit, et soyons jugés dignes de nous tenir devant l'unique et indivisible Trinité et de l'adorer dans ce même Christ, notre Dieu; à Lui la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen.

st. Siméon le Nouveau Théologien (Catéchèses III)