Bulletin des vrais chrétiens orthodoxes sous la juridiction de S.B. Mgr. André archevêque d'Athènes et primat de toute la Grèce |
NUMÉRO 74
Hiéromoine Cassien |
Foyer orthodoxe |
66500 Clara (France) |
Tel : 00 33 (0) 4 68 96 1372 |
Très tardivement, et finalement pour un voyage éclair, je suis allé en Grèce et je viens de rentrer. Plaise à Dieu, je partirai à nouveau avant Pentecôte car l'archevêque m'a commandé d'autres icônes pour cette date.
Il ne me reste qu'à finir le bulletin avec du retard, à cause du voyage, afin de commencer le suivant pour Pâque. Comme promis, j'ai inséré les photos de nos évêques nouvellement sacrés*. J'ai eue aussi le bonheur de parlé un instant avec Mgr. André * qui risque de venir prochainement avec l'higoumène du monastère, le père Stéphane.
La carte des églises et monastères orthodoxes n'est toujours pas prête, par suite d'une maladie de l'imprimeur. Elle devrait sortir finalement pour Pâques (de cette année, espérons).
Il ne me reste qu'à vous souhaiter un bon Carême. Dans l'amour du Christ,
hm. Cassien
NOEL A L'HERMITAGE |
Pourquoi le Sauveur est-il né dans une grotte et non dans un château ou tout au moins dans une maison ordinaire ? L'évangéliste dit : «Parce qu'il n'y avait plus de la place à l'hôtellerie.» C'est vrai, mais la raison profonde est la suivante : Le Christ voulait s'humilier dès sa Naissance jusqu'à la mort sur la croix afin de nous guérir de notre orgueil.
C'est l'orgueil qui a fait chuter Lucifer et ses anges et qui a causé également la chute de nos premiers parents. Au lieu d'obéir humblement au commandement de Dieu - de ne pas manger de l'arbre de la connaissance - ils se sont fiés à leur propre jugement et ont suivit le conseil du serpent. C'est donc moins la gourmandise ou la concupiscence qui les a fait tomber, mais l'orgueil qui est à la racine de tous nos maux.
C'est donc par son Humilité, en se soumettant à la Volonté de son Père, que Jésus nous a sauvé. Et cela ne se passe pas sans souffrance. Chaque chute fait mal et demande un effort pour se relever. Pour relever l'humanité déchue, il fallait donc passer par là.
Que serait-il arrivé si le Sauveur était né dans un palais, aurait vécu dans l'aisance, se serait contenté de nous enseigner une doctrine morale, comme Bouddha ou Mahomet par exemple, et s'il était mort d'une mort naturelle ? On aurait hérité une bonne doctrine mais pas le salut.
À cette oeuvre du salut, la Toute Sainte a contribuer également par son humilité et sa soumission à la Volonté de Dieu. Ce que le Christ a subit dans la chair, elle l'a subit dans son âme. C'est pourquoi le juste Syméon disait qu'un glaive transpercera son âme. Sans la collaboration de la Vierge Marie, le Sauveur n'aurait pas pu S'incarner et par conséquent n'aurait pu nous sauver. Cela vaut pareillement pour nous. Sans notre collaboration, notre humiliation, notre obéissance, Dieu ne peut nous sauver.
Je voudrais relever un dernier aspect : Lors de la Naissance du Sauveur dans la grotte, le monde dormait. Seul les anges chantaient dans les hauteurs et les bergers veillaient. C'est ainsi que nous célébrons aujourd'hui cette fête dans cette humble chapelle. Pendant que le monde dort dans le péché, les anges chantent invisiblement avec nous, nous qui ne vallons pas plus que ces pauvres pâtres. Et l'ineffable mystère du salut s'accomplit. Seule notre foi peut le saisir. Le Fils de Dieu s'abaisse pour devenir homme, afin de nous élever à la gloire de sa Divinité.
hm. Cassien
Juppé et Toubon préparent en secret une loi informatique sans libertés
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MGR ANDRE de DIAVLIA |
Nous nous trouvions dans le salon, ma femme, mes deux enfants et moi, ainsi qu'une amie proche de la famille. C'était la fin de la journée et l'amie était sur le point de partir. Elle nous demanda quelques livres. Nous avons coutume à chacune de ses visites de lui prêter des romans. Elle nous fait généralement confiance dans nos choix. Cette fois-ci, j'eus l'idée d'ajouter aux quatre romans choisis une biographie de saint Nectaire d'Égine, livre écrit par Contropoulos, un grec. La couverture est rouge et une icône du saint en couleur souligne le titre. Hélas, le livre était introuvable. Je ne suis pas quelqu'un de très ordonné, mais il est rare qu'un livre échappe à mes recherches. Je passais toutes les rangées et particulièrement les rayons consacrés à l'Orthodoxie. Enfin, je me rappelais avoir prêté le livre à une autre amie de ma femme. Cette dernière me la confirma. Et pourtant, lui dis-je, il me semble qu'elle ne l'a pas emporté. Je cherchais encore et finit par prêter à l'amie un autre livre sur saint Nectaire, celui de Fontrier, ouvrage fort intéressant mais que je n'aurai pas prêté pour une première découverte du saint. Tant pis, pensai-je, elle y trouvera sans doute quelque chose.
Je précisais à ma femme que j'aimerai récupérer le premier livre auquel je tiens et que je regrettais de ne pas le voir aujourd'hui dans la bibliothèque.
L'amie prit les livres, se leva, s'apprêta à nous saluer quand Elie, notre garçon de trois ans, d'un air décidé, tira un livre de la bibliothèque, le posa sur la table et dit : «Tiens çamfoise !» (= Françoise).
Il s'agissait, vous l'avez deviné, de saint Nectaire à la jaquette rouge. Je dois préciser qu'Elie ne sait pas lire, n'a jamais eu connaissance de ce livre et qu'il l'a extrait d'une centaine de livres accessibles au milieu d'une bibliothèque de dix étagères pleines.
Certains auront le sourire aux lèvres, prétextant que le hasard est troublant, et que les circonstances concourent souvent. Nous, nous y avons un sourire aussi, celui de saint Nectaire qui, par la main d'un bonhomme de trois ans, nous a dit qu'il est vivant et qu'il aimerait que l'amie en question le connaisse.
Par les prières de saint Nectaire, Seigneur Jésus Christ aie pitié de nous !
Philippe Quinta
Dieu, dès le début, fit l'homme roi de tout ce qui est sur terre, et même de tout ce qui est sous la voûte du ciel : pour l'homme en effet, certes, ont été créés le soleil, la lune et les astres. Et alors ? Étant roi de tous ces êtres visibles, était-il entravé par eux dans la poursuite de la vertu ? Jamais de la vie : tout au contraire, s'il était demeuré dans l'action de grâce envers Dieu qui l'avait fait et lui avait tout donné, il aurait prospéré. Oui, s'il n'avait pas transgressé le commandement du Maître, il n'eût pas perdu cette royauté, il ne se fût pas privé lui-même de la Gloire de Dieu. Mais, puisque c'est ce qu'il a fait, c'est à bon droit qu'il fut chassé, banni, qu'il vécut et qu'il mourut. Et l'histoire que je te raconte, personne, je crois, ne l'a révélée clairement, mais elle a été dite d'une façon obscure. Quelle histoire ? Écoute ce que dit la divine Écriture : «Et Dieu dit à Adam après la transgression, s'entend - : Adam, où es-tu ?». Pour quelle raison l'Auteur de l'univers parle-t-Il ainsi ? Sûrement, c'est qu'Il veut le faire rentrer dans sa conscience et l'appelle au repentir, par ces mots : «Adam, où es-tu ? Rentre en toi-même, remarque ta nudité. Vois de quel vêtement, de quelle gloire, tu t'es privé, Adam, où es-tu ?» C'est comme s'Il disait pour l'encourager : «Allons, réfléchis, allons, pauvre petit, sors de ta cachette. C'est de Moi que tu crois te cacher ? Dis : J'ai péché» - Mais il ne le dit pas - ou plutôt c'est moi qui ne le dis pas, malheureux que je suis ! car cette aventure est la mienne... |
rendant vaines les viandes touchées par l'impiété.
Alors que Julien l'Apostat, après Constance, fils de Constantin le Grand, tenait le sceptre de l'empire et qu'il était passé du Christ à l'idolâtrie, une grande persécution s'éleva contre les chrétiens, de façon manifeste aussi bien que secrète. L'impie, ayant donc renoncé aux châtiments cruels et inhumains exécutés en public, éprouvait ainsi les chrétiens : il les discréditait et les rabaissait, afin que leur nombre n'augmente pas, et on leur cachait la façon dont ce perfide sacrilège voulait les souiller. Or, ayant observé que notre peuple chrétien recherchait une plus grande pureté pendant la première semaine de carême pour s'attacher davantage à Dieu, il appela le préfet de la ville et lui ordonna de faire enlever les denrées qui se vendent habituellement et d'exposer au marché d'autres denrées, à savoir des pains et des boissons, après les avoir aspergées avec le sang des victimes immolées aux idoles et les avoir souillées par ce mélange, afin que ceux qui les achèteraient à cause du carême soient souillés par leur propre recherche de pureté. Aussitôt le préfet mit à exécution l'ordre reçu et fit exposer dans tout le marché les aliments et les boissons souillés par les sacrifices immondes. Mais Dieu, qui de son Regard voit tout, qui prend les subtils à leurs propres intrigues et veille toujours sur nous, ses serviteurs, déjoua l'ignoble complot de l'apostat contre nous : à Eudoxe, l'archevêque de la ville, malgré le caractère peu orthodoxe de sa foi, il envoya son grand martyr Théodore, appelé Tiron parce qu'il avait appartenu à l'ordre des conscrits. Celui-ci lui apparut, en vision et non en songe, et lui dit ainsi : «Lève-toi vite, rassemble le troupeau du Christ et ordonne avec autorité que personne n'achète rien de ce qu'on a exposé au marché, car l'empereur impie l'a fait souiller par le sang des sacrifices.» Comme il se montrait embarrassé et qu'il lui demandait : «Comment sera-t-il possible, à qui n'a pas de vivres à la maison, de ne pas acheter les denrées exposées au marché ?» Le Saint répondit : «Procure-leur des colybes, pour remédier à la pénurie.» Celui-ci, de nouveau embarrassé, s'informant, dans son ignorance, de ce qu'étaient les colybes, saint Théodore lui dit : «Du blé bouilli ! C'est ainsi que nous avons coutume de l'appeler à Euchaïtes.» Le patriarche ayant demandé : «Et qui es-tu, toi qui veilles sur le peuple chrétien?» Le saint répondit : « Je suis Théodore, le témoin du Christ, qui vient de m'envoyer pour vous aider.» Aussitôt le patriarche, s'étant levé, fit part au peuple de sa vision et, s'y étant conformé, il garda le troupeau du Christ à l'abri de l'infâme complot de l'apostat. Celui-ci voyant que son piège avait été démasqué a mis en échec, même s'il en fut assez humilié, ordonna de remettre sur le marché les denrées habituelles. Et le peuple du Christ, la semaine écoulée, rendit grâces au martyr, son bienfaiteur, et dans l'allégresse, à cause des colybes, célébra sa mémoire ce samedi-là. Depuis lors, nous les fidèles, tant qu'on se souviendra du miracle et pour que l'oeuvre du martyr ne soit pas effacée par le temps, nous célébrons saint Théodore par des colybes.
Ce grand martyr Théodore est celui que l'impie Bringas avait fait arrêter sous l'empereur Maximien. D'abord il fut seulement frappé, mais par la suite il incendia le temple de leur déesse, dont il avait distribué les trésors aux indigents. Quelques-uns vinrent discuter avec lui, voulant le convertir, mais, après s'être entretenu avec eux, il refusa. Alors, on lui fit souffrir de nombreux tourments; pour finir, on alluma une grande fournaise et on l'y jeta; mais il n'y souffrit aucun mal et au milieu d'elle rendit à Dieu son esprit
Par ses saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
MGR CHRYSOSTOME DE PHILIPPES |
L'inachevé est dans la nature, et c'est un grand art, ou une grande sagesse, que de savoir ranger son pinceau, ou mettre fin à une forme d'action. Gardons-nous toujours du perfectionnisme. Jean Monnet |
(suite et fin)
f. Serions-nous des schismatiques ?
La hiérarchie innovatrice a souvent essayé, mais en vain, de nous convaincre que nous étions soi-disant «SCHISMATIQUES» en utilisant comme moyens soit ses circulaires soit les... gendarmes.
Dernièrement, un de ses clercs illustre, l'archimandrite Épiphane Théodoropoulos, (secondé par son condisciple le hiéromoine serbe Père Athanase Gievtits), s'est aventuré à nous convaincre de schisme par la voie théologique. Son étude fut rédigée selon les prototypes de la scolastique occidentale et certains en furent scandalisés. Même l'honorable journal "LA LUTTE ECCLESIASTIQUE" fut entraîné par cette nouvelle "ecclésiologie" inventée en plein XXème siècle par P. Épiphane. Dans un éditorial, il a voulu laisser comprendre que les vrais chrétiens orthodoxes, abusivement appelés «vieux-calendaristes», seraient soi-disant : «HORS DE L'EGLISE» !
À l'Archimandrite en question nous avons répondu par :
- les pères zélotes aghiorètes dans un livret édité par le saint Monastère de Chrysovalante
- le moine Aghiannanite, Père Théodorète, par deux études et un superbe livre intitulé : «DIALOGUES DU DESERT AU SUJET DE L'OECUMENISME.»
- le docteur Alexandre Kalomiros de Salonique, par une étude et une correspondance ouverte dans le journal la «VOIX DE L'ORTHODOXIE» !
- Notre bulletin édité à Genève «LA FOI TRANSMISE» !
Père Épiphane fut littéralement pulvérisé dans le domaine théologique et battu comme un poulpe sur les rochers de la plage. Mais il l'a cherché. Pour se faire écouter, il a dû recourir aux service des huissiers judiciaires pour nous entraîner à des discussions infinies, sans valeur concrète.
En effet, nous avons séparé nos responsabilités d'avec la hiérarchie innovatrice; premièrement à cause de la réforme de 1924 où la PIETE fut bafouée, et deuxièmement parce que cette innovation avait pour but l'hérésie de l'oecuménisme qui fut officialisée en 1964 par la soi-disant «levée des anathèmes», les prières officielles communes à Jérusalem, Constantinople et Rome, les déclarations officielles du patriarche Athénagore, Nicolas d'Alexandrie, au sujet de la soi-disant identification entre la foi orthodoxe et la foi latine, la satellisation officielle de l'archevêque Ieronymos, l'acceptation des latins aux sacrements par le soi-disant "patriarcat de Moscou" !
LA SEPARATION DE NOS RESPONSABILITES, certes, ne constitue pas une innovation du vingtième siècle. Même dans ce cas, nous marchons sur les traces des pères et nous obéissons à la Tradition et toute l'histoire ecclésiastique.
La destitution de saint Jean Chrysostome fut moins grave que l'innovation du calendrier. Et celui qui monta sur le trône «par la miséricorde d'Eudoxie», non seulement ne prêchait pas l'hérésie ni n'introduisait pas des innovations, mais il était saint et la sainte Église l'honore comme tel le onze octobre. Mais du fait qu'il était «évêque adultérin», plusieurs clercs et laïques ne communièrent plus avec saint Arsakios : ce fut le schisme ioannite. Saint Jean Chrysostome appelle les ioannites : «martyrs», non parce qu'ils défendaient sa personne, ni parce que lui avait l'amertume de la gloire du trône perdu, mais comme nous lisons dans le synaxaire du sanctoral du 27 janvier :
«Ils étaient prêts à faire et à souffrir tout, pour ne pas communier à la TRANSGRESSION de ceux qui osaient faire ces choses ... ayant soutenu les institutions de l'Église et les lois des pères qui étaient ébranlés ... comment ne serait-il pas juste qu'ils soient comptés dans le choeur des martyrs ?»
Et nous demandons : «Quel concile aurait condamné saint Arsakios, pour donner aux ioannites le droit de la SEPARATION de leurs RESPONSABILITES ?»
Saint Jean Chrysostome porte comme exemple saint Jean Baptiste le Précurseur, pour montrer que le fidèle ne tolère aucun mépris des lois, si petites qu'elles soient !
«Ce n'est pas pour avoir refusé de sacrifier aux idoles que Jean fut immolé; il ne fut pas traîné devant les autels ni devant les statues, mais on lui trancha la tête pour une seule parole, pour avoir dit à Hérode : «Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère Philippe !»
Quel concile condamna Jean Vekkos en 1275, quand le clergé et le peuple interrompit la communion avec lui jusqu'au martyre ? Nous avons présents à l'esprit les vingt-six pères du Monastère de Zographos qui furent brûlés vifs et les douze pères de Vatopédi qui préférèrent être massacrés plutôt que de commémorer Vekkos aux diptyques !
Quel concile avait autorisé saint Maxime le Confesseur à séparer ses responsabilités d'avec le pape de Rome Onorius, Serge de Constantinople, Athanase d'Antioche et Cyr d'Alexandrie, quand le pape et les trois autres patriarches furent souillés de l'hérésie monothélite ?
Quel concile avait autorisé les clercs, moines et laïcs de séparer leurs responsabilités d'avec le patriarche Nestorius ? Et pourtant, voilà comme il s'exprime en leur faveur saint Cyrille :
- «... en renouvelant en vous-mêmes cette foi à jamais, gardez-vous purs et immaculés, sans communier avec le précité, ni le recevoir comme docteur, s'il préfère rester loup au lieu de pasteur... avec ceux parmi les CLERCS et les LAIQUES qui, à cause de la vraie foi, se sont séparés de lui, ou qui étaient destitués par lui, nous communions, sans entériner son jugement injuste, mais à plus forte raison nous les louons et nous leur disons : si vous êtes méprisés pour le Seigneur, vous êtes des bienheureux, car la Puissance de l'Esprit de Dieu repose sur vous.» (MANSI IV)
Nous pourrions multiplier les exemples, mais ceux-ci suffisent à démontrer que la séparation de nos responsabilités à la suite des événements de 1924 et 1964, ne constitue pas une révolte et n'inaugure pas une nouvelle ecclésiologie ni une attitude nouvelle.
Les événements de 1964, confirment les craintes et les inquiétudes au sujet de la foi de ceux qui ont lutté en 1924 et justifie leur démarche. Cette démarche ne fut rien d'autre que l'application de l'enseignement et de l'exemple des saints pères.
- «Mieux vaut n'être gouverné par personne, plutôt que d'être conduit par le méchant.» (saint Basile le Grand).
- «En marchant sur la voie plane et vivifiante, enlevons l'oeil qui scandalise; non l'oeil physique mais le spirituel. À savoir si l'évêque ou le prêtre, qui sont les yeux de l'Église se comportent mal et scandalisent le peuple, il faut les chasser. Car mieux vaut se rassembler sans eux dans une maison de prière, plutôt que de se jeter avec eux, comme avec Anne et Caïphe dans le feu de la géhenne.» (Voir Patrologie de Migne tome 2, page 1257.)
- «Comment Paul dit que nous devons faire confiance à nos supérieurs et leur obéir ? Ayant dit plus haut «desquels vous observez les résultats de leur conduite.», c'est alors seulement qu'il dit : «Faites-leur confiance et obéissez-leur.» Quoi donc ? Est-ce qu'il dit que quand ils sont méchants, nous ne leur obéirons pas ? Cela dépend comment tu entends le mot «méchant» ! S'il s'agit de la foi, fuis et délaisse, non seulement s'il est un homme, mais même un ange descendu du ciel.» (Chrysostome, 36e discours aux Hébreux).
- «Pour cela il faut fuir ceux qui prêchent les demi-mesures, car ils n'enseignent rien de sûr et de certain, mais comme des hypocrites s'adaptent à toutes les croyances et vont de tous les côtés.» (saint Marc d'Éphèse).
- «Aucune concession n'est permise en ce qui concerne la foi.» (saint Marc d'Éphèse).
- «Les brebis sont raisonnables et non irraisonnées. Il ne faut pas que les laïcs disent : moi, je suis brebis et non pasteur. Car comme la brebis qui ne suit pas le bon pasteur s'expose à être dévorée par le loup, ainsi la brebis qui suit le mauvais pasteur a la mort manifeste car il la dévorera. Pour cela il faut fuir les pasteurs corrupteurs.» (Constitutions apostoliques 8,19).
- «Il faut juger et mettre à l'épreuve ce que les docteurs disent. Ce qui est en accord avec les Écritures, il faut l'accepter, et rejeter le reste, en se détournant vigoureusement de ceux qui prirent de tels enseignements». (saint Basile, Contre Platon, 72).
- «Celui qui oserait enlever quelque chose, ou transgresser une seule syllabe, ou déplacer quoi que ce fût, qu'il soit patriarche, métropolite, évêque, clerc, moine ou laïc, qu'il soit sous la condamnation des saints pères, rejeté de l'Église et étranger à la communion des orthodoxes, en tant que membre pourri, et retranché de la totalité du corps de l'Église catholique et apostolique du Christ.» (patriarche Dosithée de Jérusalem).
- «Parce que le patriarche Athénagore cherche à changer complètement la Pascalie, nous lui rappelons le 1er canon du concile d'Antioche : «Tous ceux qui oseront dissoudre le terme du saint Concile, convoqué à Nicée en présence de la piété du roi Constantin ami de Dieu, concernant la sainte fête de la pâque salvatrice, qu'ils soient excommuniés et étrangers à l'Église, s'ils persistent à s'opposer à ce qui est bien défini. Il faut non seulement les destituer de leur fonction mais aussi ceux qui oseraient communier avec eux après leur destitution.» Nous n'avons donc pas la même conception que les latins sur l'Église «enseignante» et «enseignée».
Les nouveaux-calendaristes nous demandent si leurs sacrements sont VALIDES ou NON-VALIDES. Ainsi, suivant notre réponse, ils veulent nous taxer d'INCONSEQUENTS et de SCHISMATIQUES, ou bien de FANATIQUES et d'ORGUEILLEUX. Et plusieurs, malheureusement, se sont risqués à donner des réponses prématurées, ce qui provoqua une division parmi les vrais chrétiens orthodoxes. Mais nous, le jour du jugement, nous ne serons pas questionnés sur la validité des sacrements des nouveaux-calendaristes, mais si nous avons nous-mêmes gardé la foi inaltérée.
À nous suffit le témoignage de l'Église depuis 2000 ans que nous sommes orthodoxes et que la responsabilité du schisme ne pèse pas sur nous. Nous n'acceptons pas de discussions scolastiques et rationalistes sur ce sujet. Ils connaissent l'Écriture, ils connaissent les canons et les pères, qu'ils examinent eux-mêmes leur position à la lumière de la Tradition et qu'ils tirent eux-mêmes leurs conclusions. Nous constatons simplement qu'en 1924, la TRADITION de l'Orthodoxie fut bafouée, et nous n'aimons pas avoir une relation ou une responsabilité d'un tel bafouement, et nous rendre coupables devant le redoutable Tribunal du Christ. Le reste, Dieu le montrera avec le temps.
La meilleure manière, pour un homme de bien, de travailler au triomphe du mal, c'est de ne rien faire du tout.
Edmund
Burke
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«Cela vous rendra fou» m'avait prévenu un éditeur. «Rien que les préliminaires vous prendront une dizaine d'années.» Il a eu tort - sur les deux plans, fort heureusement - mais je comprends ce qu'il avait voulu dire. Ce n'est pas fait pour des gens pusillanimes que d'apprendre en moins d'un an à devenir expert des évangiles.
En septembre 1994, j'ai reçu un coup de téléphone d'Oxford m'apprenant qu'une découverte extraordinaire a été faite à l'université, découverte qui modifiera notre compréhension de l'évangile et des premiers temps chrétiens. Serais-je intéressé... ?
Dix-huit mois plus tard, après avoir voyagé des milliers de milles et passé des centaines d'heures dans des bibliothèques et des archives, il m'est étrange de me rappeler cette conversation téléphonique si importante et si inattendue et encore plus bizarre de considérer le chemin sur lequel elle m'avait conduit. Il y en a qui apprennent à conduire en une semaine. Je devais, moi, résoudre la question la plus importante du monde en six mois.
Mon interlocuteur m'a donné l'alerte concernant trois fragments de l'évangile de saint Matthieu en possession de Magdalen College et contenant une poignée de versets du chapitre 26. Les morceaux [de papyrus]- dont le plus important n'est pas plus grand qu'un timbre-poste - ont été présumés dater du deuxième siècle après Jésus Christ. Légués au collège en 1901, ils ont passé la plus grande partie de notre siècle dans une vitrine de bibliothèque cachée, en compagnie d'autres souvenirs que possède le collège, comprenant la bague d'Oscar Wilde et un portrait d'Henriette-Marie. Mais en 1994, le papyrologiste allemand, Carsten Thiede, les redata du troisième quart du premier siècle - bien avant la destruction du Temple juif en l'année 70.
Dans son nouveau livre, La quête de Dieu, Paul Johnson décrit les papyrus de Magdalen comme "plus importants" que les rouleaux de la Mer Morte. Pourquoi se sont-ils tellement enflammés, lui et d'autres, au sujet de ces minuscules bribes de vieux papier ? Comme les autres évangiles, celui de saint Matthieu est en général considéré comme un ouvrage folklorique écrit à la fin du premier siècle et proclamant un message théologique plutôt que relatant un fait historique. Mais la découverte de Thiede qu'un exemplaire de "Matthieu" circulait déjà vers le milieu des années soixante, suggère puissamment que cet évangile était une réminiscence personnelle, écrite par un contemporain, ou presque, de Jésus.
Les fragments, restes d'un livre de 150 pages, sont assez anciens pour avoir été manipulés par un des «500 frères et soeurs» qui avaient vu le Christ ressuscité. Loin d'être un métaphore, la résurrection décrite par saint Matthieu pourrait bien être un récit de témoin oculaire. Ces fragments sont, indéniablement, le document chrétien le plus important que l'on ait jamais trouvé.
Dans les semaines qui viennent, le livre que Thiede et moi avons écrit sur ce remarquable manuscrit sera publié dans sept pays. Mon co-auteur est un des plus éminents experts de papyrus au monde : ce livre est un reflet de l'oeuvre de sa vie et de sa campagne pour l'utilisation des techniques d'autopsie scientifique dans le but de répondre aux questions fondamentales concernant les origines de la chrétienté...1
Ceci est la traduction de la première partie d'un article paru le 24 mars 1996 dans l'hebdomadaire anglais "Sunday Telegraph".
L'auteur continue en racontant le sort de ce livre que les cercles de scientifiques, aussi bien que le clergé anglican voient d'un mauvais oeil et tentent d'attaquer. (Note du traducteur)
Tinos est le lieu de pèlerinage le plus fréquenté actuellement en Grèce. Voici son histoire :
Le songe de Polyzoès
Originaire d'Andros, le vieux Polyzoès est un homme de Dieu et est installé depuis longtemps à Tinos. Pendant plusieurs années, il a exercé le métier de jardinier dans les jardins des grandes maisons de Tinos tout en vivant simplement.
C'est en mars 1821, que l'évêque de Patras Germain lève l'étendard de la révolution nationale grecque, contre le joug des Turcs. Alors, un soir, le vieil homme, fatigué du travail du jour, se couche sur son pauvre lit. Le sommeil du juste lui vient paisiblement. Mais subitement, il se relève tout confus ; la lumière douce de la veilleuse qui brûle devant la petite icône de la Vierge, scintille de manière bizarre. Il se signe alors que son coeur bat fort.
Était-ce un songe vivant et significatif ou une tentation de Satan ? Le vieillard ne sait pas ce qui vient de se passer. Mais il entend encore l'écho des propos que cette silhouette brillante de femme a prononcés.
- Il faut que tu ailles au terrain d'Antoine Doxaras. Tu creuseras et tu trouveras mon icône. C'est là que vous bâtirez une église. Je vous aiderai.
Se trouvant dans cet état d'extase, il essaie de dormir à nouveau, selon la chronique de l'époque, mais il voit la Dame pour la deuxième fois. Maintenant, elle vient à lui et en même temps une lumière blanche et douce se répand dans la chambre. Le vieux ouvre tout grands ses yeux pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un rêve. Terrifié, il voit la Souveraine devant son lit.
Autour de sa tête se forme une couronne brillante de lumière divine. Une grâce immense et une douceur indicible se dégagent de cette présence virginale. La bonté infinie de ce coeur divin règne dans ses yeux grands et expressifs.
Le vieil homme se lève, tremblant d'émotion. Mais la voix divine lui dit : «Pourquoi as-tu peur ? Si tu croyais, tu ne serais pas dans cet état. La peur est due à ta faible foi. Mais écoute : Je suis la Vierge Marie. Dans le terrain d'Antoine Doxaras est enterrée mon icône. Je désire que tu ailles y creuser. Tu la trouveras et là tu y bâtiras une église, comme elle existait dans le passé. Je t'aiderai.»
Le vieux Michel ne peut se rendormir. Après s'être levé et habillé, il commence à chanter l'office d'intercession.
Il attend avec impatience l'aube pour se rendre chez le prêtre. À la pointe du jour, il part avec impatience. L'église est ouverte. Le prêtre allume les veilleuses dans l'église. Il dit bonjour au prêtre du Seigneur et, le coeur battant, lui raconte tout ce qui s'est passé dans la nuit. Le prêtre, malgré l'estime qu'il a pour lui, reste pensif. Il doute fort de ses paroles et lui dit qu'il s'agit d'une «oeuvre diabolique».
Mais Michel va tout de suite chez l'évêque, sans obtenir de résultat. Alors, il se décide d'agir avec deux ou trois amis. Une nuit, ils commencent à creuser. Malgré leur détermination, ils ne trouvent pas les ruines de l'église détruite. Ils trouvent seulement quelques briques. Comme il est difficile de persister à cause des conquérants et du découragement de tous, ils renoncent. On oublie facilement le songe du vieux Polyzoès. Mais ce n'est pas pour longtemps. L'année qui suit, la grande espérance pour «le grand miracle» revient.
L'élue de la Vierge
Le couvent tout blanc de Kechrovouniou est visible de la mer. Là-haut, dans une ambiance paisible, les moniales prient et chantent pieusement nuit et jour. Entre elles, la religieuse Pélagie se trouve dans sa cellule et, agenouillée, est immergée dans la contemplation et la joie spirituelle. Alors que sa tête s'incline sur la pierre qui lui sert d'oreiller, ses yeux se ferment. A ce moment-là, elle sent subitement un parfum indicible qui remplit sa cellule, et en même temps la porte s'ouvre avec bruit, et une magnifique Dame, habillée en tenue d'or et pleine de beauté splendide entre. Elle s'approche du lit de la religieuse et reste en face d'elle.
- Lève-toi, lui dit-elle, et va à la rencontre de Stamatellos Kagadis. Dis-lui que dans le terrain d'Antoine Doxaras est enterrée depuis plusieurs années mon icône. Il doit la déterrer et ériger ma maison.
La vieille est ébranlée. Elle se réveille apeurée et continue sa prière. Elle ne veut pas admettre que son humble coeur ait été visité par le ciel. Elle préfère garder le silence dans une prudente attente.
Juste une semaine après, Pélagie reçoit de nouveau à la même heure et au même endroit la visite de la Vierge : «Cette fois-ci, note le chroniqueur, les propos de la grande Dame sont accompagnés d'un doux sourire, comme si elle voulait dire à l'humble religieuse : Je connais toutes tes pensées et toutes tes réticences, mais n'aie pas peur. Cette vision est réelle; tu as été élue pour l'accomplissement de ma volonté, et n'en doute pas.»
Elle n'en doute plus. Toutes ces visions constituent la Volonté divine. Il faut les confier à la supérieure. Elles décideront ensemble de tout le reste. Mais la bonne moniale doute de nouveau et une prière incessante remplit son trouble.
Le soir du samedi du 29 juillet 1822, Pélagie est agenouillée à la même place dans sa cellule et son âme s'est adonnée à une prière chaleureuse. C'est alors que ses yeux voient la Dame qu'elle avait déjà vue, rester devant elle, immobile; elle irradie une lumière douce et blanche dans la cellule et lui dit :
- «Pélagie, tu n'as pas exécuté mon ordre ? Tu dois obéir.» Pélagie toute terrifiée, à grand-peine, lui dit :
- «Qui es-tu, Dame qui te mets en colère contre moi et ordonnes de telles choses ? A ce moment-là, la Souveraine retrouve sa première douceur et grâce et lève le doigt de sa main en disant :
- «O terre, annonce la grande joie.»
- «Louez, ô cieux, la Gloire du Seigneur...!», balbutie la religieuse en se prosternant.
A ce moment-là, la cloche sonne les matines. Pélagie se lève. Elle se signe et prend la ruelle qui la conduit à l'église du couvent. Aucune des religieuses n'a remarqué son visage tout pâle. Personne ne peut sentir le trouble de son âme. Elle doit parler avec la supérieure. Mais son cher secret ne sera plus à elle seule. La Vierge veut qu'on l'apprenne, qu'on sache le grand miracle qui a été confié à la simple moniale.
Chez l'évêque Gabriel
Pélagie ne doit plus perdre de temps. Sûre de la vérité du miracle, elle va chez la supérieure Evanthia Paraskeva et lui raconte l'heureux événement, les larmes aux yeux. La supérieure lui prête attention avec émotion. Quand Pélagie a fini, elle lui dit : «Pélagie, cela est un signe divin, c'est une vision envoyée par Dieu et je m'en félicite. Tu ne dois pas remettre son accomplissement. La Grâce divine te secourra pendant l'exécution de l'ordre de la Vierge.»
Stamatellos Kagadis se trouve avec sa famille près d'ici, dans le village Karya. Aujourd'hui, repose-toi parce que tu es très fatiguée et troublée; demain matin, tu iras chez lui et lui raconteras ce qui vient de se passer.»
Le jour suivant, la bonne vieille se rend à Karya.
Stamatellos Kagadis qui connaît lui-même la piété de Pélagie, lui recommande d'aller confier le miracle à l'évêque qui, par hasard, se trouve dans le village.
- Monseigneur, je suis Pélagie. Je suis sortie du monastère avec le consentement de la supérieure et je m'adresse à vous pour vous dire quelque chose de très grave et sérieux à la fois.
L'évêque, en l'encourageant, lui dit de parler.
Pélagie commence à raconter le miracle en détail et avec une émotion visible. Ses yeux inondés de larmes accentuent son angoisse et son inquiétude. Elle ne peut pas deviner les réactions de l'évêque.
Lorsque celui-ci lève la tête, Pélagie voit des larmes qui coulent de ses yeux. Il lui dit d'une voix tremblante :
- Calme-toi Pélagie; ta vision est très significative. La Reine des anges qui protège toujours notre peuple a vu sa tragédie présente.
Son signe annonce le commencement de la fin du joug turc; la Vierge nous révèle son icône pour encourager notre combat pour la liberté. Calme-toi et je vais appeler Stamatellos Kagadis pour qu'on exécute l'ordre de la Vierge.
À partir de ce moment-là, s'ouvre une nouvelle page de l'histoire religieuse de Tinos, page qui a influencé profondément la vie de la nation et a marqué manifestement la Présence vivifiante de Dieu et de la Vierge dans sa marche historique.
Le porteur de fustanelle
Les cloches de l'église des Archanges inquiètent les habitants de la ville. De bouche à oreille, une nouvelle se répand : l'évêque va communiquer quelque chose de très grave et d'exceptionnel. Mais personne n'en sait rien ! La curiosité culmine dans l'église toute remplie.
La Belle Porte de l'iconostase s'ouvre et Gabriel apparaît avec tout le clergé et les représentants du peuple. Un grand silence s'impose. Ses paroles sont chaleureuses et son coeur enflammé par l'annonce du miracle. Les fidèles ne peuvent y croire. La vision de Pélagie les ébranle.
Dans le temple, un message qui concerne l'icône de la vierge est entendu. Gabriel raconte avec émotion, mais ses propos sont évidents et clairs. Il termine par mentionner la vision de Pélagie.
Tout ému, le peuple consent et promet toute aide, tant morale que matérielle. Chacun promet son assistance.
Ensuite, on demande le terrain à la famille Doxaras pour les fouilles : «On a demandé la permission à l'épouse, écrit Th. G. Papamanolis, mais celle-ci a refusé, puisque elle n'a pas l'autorisation de son mari qui est à Constantinople. Le terrain est d'ailleurs cultivé, et il faudrait couper les arbres pour faire les fouilles. Mais la nuit qui suit, l'épouse voit en songe un soldat en fustanelle qui, après être entré dans sa chambre, la menace : «Si tu ne cèdes pas le terrain, tu vas disparaître.» La femme est tellement terrifiée qu'elle se lève pour échapper aux mains de l'homme en fustanelle.
Dans son délire, au lieu d'ouvrir la porte pour sortir, elle entre dans l'armoire et s'y enferme. Quand on la recherche dans la matinée on l'y trouve défaillante.
Mais, revenue bientôt à elle, elle raconte l'événement et donne à l'évêque la permission de fouiller. De plus, si l'on trouve l'icône, elle offrira le terrain pour qu'on érige l'église. Ce songe de madame Doxaras exalte le peuple qui se met aussitôt à l'oeuvre, vers le début de septembre 1822.
La peste
Les fouilles commencent en septembre 1822. Des travailleurs venus de toute 1'île fouillent le terrain de Doxaras. Les résultats des fouilles sont presque négatifs, puisqu'ils n'y trouvent que les ruines d'un ancien temple et d'un puits. Leur enthousiasme fléchit et les fouilles sont interrompues.
La Vierge intervient par de nouveaux miracles pour rappeler aux habitants de Tinos leur devoir. Après l'abandon des fouilles, l'épouse et la soeur de Kagadis tombent malades et celui-ci se voit obligé d'appeler un docteur de 1'île Syros.
Le danger qui menace ses personnes chères lui fait sentir ses responsabilités, étant donné que la Vierge a ordonné à Pélagie de s'adresser à lui. Ainsi comprend-il son devoir et la grandeur de son péché d'insouciance. Le risque que courent sa femme et sa soeur lui fait prendre conscience de sa mission. Il se dépêche de se rendre chez l'évêque et lui déclare qu'il est prêt à déposer une somme d'argent et aider l'entreprise de n'importe quelle manière. Il s'adresse aussi aux représentants du peuple et aux autres habitants pour que les fouilles reprennent.
Il prie aussi l'évêque de faire une encyclique pour que tous y consentent. L'évêque pourrait créer un comité d'action dont Kagadis serait le président. Ainsi pourrait-il recommencer les fouilles avec l'assistance de toute 1'île.
Ces mêmes jours, une terrible nouvelle arrive de Panormos. Dans la ville de Pyrgos, la peste, amenée par un bateau de Constantinople, a fait beaucoup de victimes dans 1'île. Le fléau a été interprété comme une punition de la Vierge.
Un message
L'évêque Gabriel adresse le 25 novembre 1822 un message émouvant au peuple de Tinos, au sujet de l'oeuvre non accomplie. Il est tellement significatif que nous le publions en entier.
«Prêtres vénérables, chers représentants du peuple, chers chrétiens du pays de saint Nicolas, nous vous bénissons dans l'Esprit saint.
Nous portons à votre connaissance que la religieuse Pélagie du monastère de la Vierge, qui a dédié toute son existence à Dieu depuis sa première enfance, ne cesse pas de supplier le Seigneur dans le jeûne et les prières; elle nous a annoncé que, alors qu'elle priait dans sa cellule, elle a vu une femme magnifique et plus brillante que le soleil; la femme lui a ordonné d'aller rencontrer monsieur Stamatellos Kagadis et lui dire qu'il devait faire connaître sur-le-champ à tous les chrétiens sa volonté; c'est-à-dire, déterrer son ancienne église et la renouveler. Sinon, la Colère de son Fils viendra. La religieuse s'est dépêchée de communiquer le message de la Dame à Stamatellos, croyant qu'elle annonçait un ordre du ciel.
Mais la négligence ne donne pas de fruits; on a commencé à fouiller le terrain indiqué en recherchant une icône ou des antiquités. D'autres se sont comportés d'une manière peu convenable, et finalement, l'enthousiasme a disparu. Les miracles ne se manifestent pas aujourd'hui à cause du manque de piété et de vraie foi.»
Déjà la maladie et la peste sont survenus et Stamatellos Kagadis a demandé secours au monastère.
On a déjà commencé à ériger une église mais les frais sont énormes. Nous vous invitons à faire preuve de foi et de piété en aidant autant que possible.
Ainsi vous appellerez-vous donateurs et la grâce de notre Souveraine vous apportera toute bénédiction. Vous serez ainsi dignes du royaume des cieux et de la béatitude du Seigneur, dont la Grâce soit toujours avec vous.»
28 novembre 1822. L'évêque de Tinos, Gabriel.
De l'eau bénite dans le puits
Terrifiés par les nombreuses victimes du fléau de la peste, les habitants de Tinos recommencent les fouilles avec un zèle nouveau. Ils sont tous d'accord avec la proposition de l'évêque Gabriel, selon laquelle on doit ériger, sur les vestiges de l'ancienne, une nouvelle église dédiée à la Vierge. L'inauguration des travaux eut lieu le jour de l'an 1823. Il y eut une célébration solennelle et un service de bénédiction de l'eau. À ce moment-là, quelque chose de bizarre se produisit. À l'heure où l'évêque de 1'île, Gabriel, devait mettre la pierre angulaire, il demanda de l'eau pour la sanctification, mais on n'en trouva nulle part; ils décidèrent d'attendre un peu jusqu'à ce qu'on leur en envoie du village de Saint-Nicolas. Mais subitement, un garçon se présente à l'évêque et lui dit qu'il y a un puits plein d'eau derrière le sanctuaire.
En entendant les propos du petit garçon, tous s'étonnent, parce qu'ils savent que le puits est vide et sec. Leur surprise est indicible lorsqu'ils constatent que le puits est plein d'eau.
L'évêque, en tremblant d'émotion, prend de l'eau et célèbre l'office de bénédiction. Il donne à l'église le nom de «Source-Vivifiante».
Le miracle de la découverte de l'icône
Les travaux de l'érection de l'église se poursuivent en même temps que les fouilles pour la découverte de la sainte icône. Les haches des villageois qui travaillent continuellement déterrent des marbres, un ange de plomb, des plaques, un admirable chapiteau et un chandelier d'art ancien. Mais le doute et le découragement commencent à les saisir de nouveau. Cependant, le jour admirable s'approche. Le 30 janvier, c'est au tour des habitants de Falitia à travailler. Parmi eux, il y a un villageois pieux, nommé Dimitrios Vlassis ou Passas; lors d'une conversation, on l'a entendu dire : «Quel grand honneur pour ceux qui trouveront l'icône et quelle gloire pour notre village ! Il deviendra immortel si ses habitants trouvent l'icône. Mais quelle joie pour celui qui sera digne de la voir le premier. Travaillons attentivement et avec zèle ! La crainte de Dieu et la grâce de la Vierge nous rendront peut-être dignes, nous et notre village.»
Vers midi, les paroles du «simple de coeur» Vlassis deviennent réalité et gloire éternelle.
La hache de Dimitrios Vlassis touche du bois. Il frissonne avec une énorme émotion.
Hors de lui, il prend entre les mains la pièce qu'il vient de trouver. Il commence à crier qu'il a trouvé l'icône . C'est vraiment la sainte icône, mais à moitié trouvée seulement, car ce n'est que l'ange de l'Annonciation. Peut-être la hache d'un travailleur l'a-t-elle coupée en deux. La brisure est récente. Ils comprennent aussitôt que l'autre moitié se trouve tout près. Bientôt apparaît le doux visage de la Vierge sur l'autre moitié de l'icône. Étonnamment, la hache n'a pas endommagé les visages, puisque la coupe est verticale.
Le pieux travailleur prend les deux morceaux de l'icône et essaie de les unir en se signant. Il appelle tout de suite les autres travailleurs qui se dépêchent de se prosterner devant l'icône. On la nettoie avec soin et tous comprennent qu'il s'agit de l'icône de l'Annonciation. Au point de vue de l'art, c'est un chef-d'oeuvre, et on croit que cette icône a été peinte par l'évangéliste Luc, qui en a fait soixante-dix.
Les fils de Peridis
On peut imaginer ce qui se passe à Tinos après la découverte de l'icône. Indigènes et étrangers - il y avait beaucoup de réfugiés à Tinos en ce temps-là - sont remplis d'un enthousiasme illimité et d'une crainte divine. Tous sont saisis d'un zèle de prières et de supplications. En se rendant à l'église à moitié bâtie, ils chantent, pleurent, rient. Ensuite, ils se prosternent devant l'icône avec une piété profonde.
Alors que la boue n'a pas été entièrement nettoyée, un message vient à Peridis, dont le fils est atteint de la peste. Peridis, en gardant son sang froid, prend de la boue qui couvrait l'icône et en oint son fils.
Le petit, aussitôt guéri, et tout ému, rend grâce à la Vierge, en balbutiant avec son père. La foule des fidèles défile devant l'icône de la Toute-Sainte. Il y a tant d'affluence qu'on a peur que la peste ne se répande. Pourtant, il n'y a aucune victime lors de la grande procession. Le fléau disparaît et ceux qui en sont atteints guérissent aussitôt après l'invocation de la Mère de Dieu.
Voilà le premier miracle que suivent d'autres et d'autres encore chaque jour, tant qu'il y aura des croyants.
L'ultime message de Ted Bundy avant de mourir : «La pornographie est une pente fatale.»
Avant son exécution en Floride, USA, Bundy a dit que la pornographie avait nourri sa folie sexuelle.
Au moins 28 femmes à travers les États-Unis ont été sexuellement agressées et brutalement assassinées. Aussi la nation a-t-elle manifesté un grand intérêt quand l'homme suspecté de ces meurtres, Théodore Bundy, est mort sur la chaise électrique à la prison de l'État de Floride à Starke, le 24 janvier 1989.
Dix-sept heures avant son exécution, Bundy a accepté de répondre, dans une interview exclusive, aux questions du Dr James Dobson, président de «Focus on the Family». Le compte-rendu de cette interview a circulé durant la nuit de l'exécution de Bundy et pendant les jours qui ont suivi. Cependant, les médias nationaux ou ont ignoré, ou ont essayé de discréditer un élément clef de l'interview : l'aveu de Bundy d'après lequel la pornographie a nourri sa folie sexuelle meurtrière. Le texte qui suit est une copie qui a été éditée de l'interview qui a duré une heure. Les mots de Bundy constituent par eux-mêmes une confirmation de ce que le Dr Dobson et d'autres avaient dit sur la nature accrochante, progressive et destructrice de la pornographie dure (hard).
Question : Pour résumer, vous êtes accusé d'avoir tué de nombreuses femmes et jeunes filles.
Réponse : Oui, oui.
Question : Ted, comment cela est-il arrivé ? Vous avez été élevé dans ce que vous considérez avoir été un foyer sain. Vous n'avez pas été maltraité physiquement, ni sexuellement, ni psychologiquement. Quels ont été les éléments de votre comportement qui ont entraîné tant de chagrin pour tant de personnes ?
Réponse : J'ai grandi dans un foyer merveilleux avec deux parents chrétiens attentionnés et aimants. Nous allions régulièrement à l'église et il n'y avait à la maison ni jeu, ni tabac, ni alcool, ni bagarres. Mais, à l'âge de 12 ou 13 ans, j'ai rencontré la pornographie douce hors de la maison, dans les rayons d'une épicerie locale et d'un drugstore. De temps à autre, je touchais, au moyen d'un livre pornographique trouvé dans quelque poubelle, à ce qui était plus dur, plus descriptif, plus explicité. La plus pernicieuse sorte de pornographie implique la violence sexuelle. Le mariage de ces deux forces, tel que je ne le connais que trop bien, amène à une conduite qui est vraiment trop horrible à décrire.
Question : Maintenant, parlez-moi de ce processus. Qu'est-ce qui s'est passé dans votre esprit à cette époque ?
Réponse : Cela est arrivé par étapes, graduellement. D'abord je suis devenu un fervent de la pornographie et je l'ai considérée comme une sorte de pente, je voulais voir des sortes de matériels toujours plus violents, plus explicites, plus descriptifs. Comme une drogue, vous conservez une excitation insatiable jusqu'à ce que vous atteigniez le point où la pornographie ne peut aller plus loin. Vous atteignez ce point où l'on saute le pas quand vous vous demandez si le fait de passer à l'acte à ce moment-là vous apportera plus que seulement de le lire et de le regarder.
Question : Combien de temps êtes-vous resté à ce stade ?
Réponse : Je peux dire deux ans environ. Je luttais contre un comportement criminel et violent grâce à de fortes inhibitions auxquelles j'avais été conditionné dans mon entourage, dans ma paroisse, dans mon école. Les barrières étaient constamment mises à l'épreuve et assaillies par une fantasmatique qui était grandement nourrie par la pornographie.
Question : Vous rappelez-vous ce qui vous a poussé à franchir ces barrières ? Vous souvenez-vous de votre décision de le faire ?
Réponse : Je ne peux pas prétendre que je suis une victime sans défense. Nous sommes en train de parler d'un maillon indispensable dans l'enchaînement d'une conduite qui a conduit aux meurtres. C'est comme si quelque chose s'était cassé net, que je savais ne plus pouvoir le contrôler plus longtemps, que ces barrières que j'avais apprises, étant enfant, ne suffisaient plus pour me retenir.
Question : Ted, après avoir commis votre premier meurtre, quel a été son effet émotionnel sur vous ?
Réponse : J'étais comme sortant d'une sorte de transe horrible, ou de rêve. Je ne voulais pas trop le dramatiser, mais je me réveillais le matin, et, avec un esprit clair et tout mon fond moral et ma sensibilité éthique intacts à ce moment-là, j'étais horrifié d'avoir été capable d'une telle chose.
Question : Vous n'aviez vraiment pas connu cela avant ?
Réponse : Au fond, j'étais une personne normale. J'avais de bons amis, je vivais une vie normale, sauf pour cette seule part, petite, mais très puissante, très destructrice, que je gardais très, très secrète. Il faut que les gens réalisent que je n'étais pas une brute, je n'étais pas un pilier de bars. Les personnes comme moi ne sont pas des sortes de monstres nés. Nous sommes vos fils, et nous sommes vos maris, et nous avons grandi dans des familles régulières.
La pornographie peut atteindre et saisir brusquement un gosse de n'importe quelle famille aujourd'hui. Aussi attentifs que mes parents eussent été, elle m'a arraché à ma famille il y a trente ans.
Question : Vous croyez vraiment que la pornographie dure, et le chemin qui y mène, la pornographie douce, cause des ravages dont on ne parle pas à d'autres personnes et entraîne le viol et le meurtre d'autres femmes par le processus que vous avez décrit ?
Réponse : Je ne suis pas un expert en sciences sociales et je n'ai pas fait d'études, mais j'ai vécu dans une prison maintenant depuis longtemps et j'ai rencontré un bon nombre d'hommes qui étaient poussés à commettre des violences exactement comme moi. Et, sauf exception, chacun d'eux avait été profondément influencé et conditionné par une accoutumance à la pornographie. Il n'y a pas de doute sur ce point. La propre étude du FBI sur les homicides en série montre que le trait commun de ces meurtriers en série est la pornographie.
Question : Méritez-vous la punition que l'État va vous infliger ?
Réponse : Je ne tiens pas à bluffer avec vous. Je ne veux pas mourir. Mais je mérite certainement la plus grande punition dont la société dispose, et la société mérite d'être protégée de moi et des autres qui sont comme moi.
D'un autre côté, des gens aux bonnes manières, très convenables, ont condamné la conduite d'un Ted Bundy, cependant ils se promènent devant des rayons de magasins pleines de ces choses mêmes qui envoient de jeunes gosses sur la pente qui est celle de Ted Bundy. Ce qui me fait peur et même m'épouvante, docteur Dobson, c'est ce que je vois à la télévision. Les saletés qui entrent dans les foyers aujourd'hui n'auraient pas été montrées dans les spectacles pour adultes sous la mention X il y a vingt ans.
Question : Ted, vous savez qu'il existe un cynisme terrible à votre sujet, et pour une bonne raison. Je ne suis pas sûr qu'il y ait quelque chose que vous puissiez dire que les gens veuillent croire. Et cependant, vous m'avez dit que vous avez accepté le pardon de Jésus Christ.
Réponse : Oui, mais je ne peux pas dire que rien ne me tourmente. Écoutez, ce n'est pas drôle. Cela rend seul et cependant je me souviens moi-même que chacun de nous devra y passer un jour d'une manière ou d'une autre.
Publié dans le livre de F-M. Algoud : Histoire de la volonté de perversion de l'intelligence et des moeurs (dans : Focus on the Family Citizen, mars 1989)
Voir dans le dernier n° de notre bulletin, page 2.
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(suite)
RETOUR À JERUSALEM
Via Constantinople, afin de revoir ce lieu qui lui restait encore en bon souvenir, il prit le chemin pour la Terre Sainte. Passant à Constantinople, il demanda la bénédiction au célèbre patriarche Joachim III, qu'il connaissait du Mont Athos où celui-ci fut exilé en 1900. À Smyrne, il alla voir le métropolite Chrysostome Kalafatis qu'il connaissait également. Celui-ci le supplia de demeurer auprès de lui, mais Matthieu était embrasé du désir de se prosterner dans le lieux où le Sauveur avait vécu. En juillet 1911, il arriva à Jérusalem où il rencontra le patriarche Damien qui l'accueillit avec bonté et le plaça comme recteur à l'église de la Résurrection, là où il fut ordonné hiérodiacre. De juillet 1911 jusqu'en septembre 1912, il demeura en Terre Sainte pour retourner de nouveau à l'Athos. Mais avant de s'y rendre, il fit un pèlerinage au Mont Sinaï. C'est là qu'il écrivit dans un livre les mots suivants :
«Sainte Catherine, prie pour que je souffre le martyre et pour que je verse mon sang pour l'amour de mon Christ. Que s'anéantissent mon sang et mon corps, qu'ils se consument pour l'amour de la Mère, la sainte Vierge. Je te prie donc, ô sainte Catherine pour que tu interviennes afin que s'accomplisse vite mon désir au sacrifice !»
Le 27 septembre de l'an 1912. «J'arrive aujourd'hui au Mont Sinaï. Le plus humble des moines, Matthieu.»
AU MONT ATHOS
De nouveau dans sa cellule au monastère Simonos Petra, il reprit sa tâche spirituelle de confesseur et d'iconographe. Deux broches enfoncées dans les pierres, sur lesquelles il s'appuyait pendant ses prières, témoignent encore aujourd'hui de sa lutte spirituelle.
Pendant les trois ans qu'il séjourna à la Montage Sainte, il étudia à fond la vie des moines. Il parcourut tous les skites, monastères et ermitages.
Au commencement de l'année 1916, ses frères en Christ, d'un même coeur, l'élirent supérieur du monastère de l'Ascension à Pangration d'Athènes.
A ATHENES
L'hiéromoine Panarète lui confia la direction de la dépendance du monastère.
Des foules denses s'acheminaient continuellement vers l'église de l'Ascension et attendaient patiemment leur tour pour être confessés par le père Matthieu. Ses homélies étaient remarquables et attiraient les infidèles à la vie de l'Église.
En 1920, il s'en alla en Crète visiter les monastères de l'île, en particulier la fameuse grotte de saint Jean et des autres quatre vingt dix neuf pères pour lesquels il avait une profonde vénération.
À Pancration, il avait comme enfants spirituels le futur évêque Matthieu, Marie Soulakiotou, la première abbesse du monastère de l'Entrée de la Mère de Dieu au Temple à Kératea et Euphrosine Mendrinou qui succéda à Marie (Myriam).
Mais ceux qui oeuvrent pour faire connaître l'enseignement du Christ sont jalousés. Matthieu était parmi ceux-ci. Des prêtres ennemis, pleins de haine contre lui, ne pouvaient souffrir son éclatante réussite. Ils présentèrent Matthieu comme un anarchiste à l'archevêque Théoclète. Celui-ci, après décision du saint Synode en mars 1922, envoya le père Matthieu en exil à Sparte. Après avoir passé une année d'exil, il retourna à Athènes. Peu après, la même jalousie l'exila de nouveau, au Mont Athos cette fois-ci.
RETOUR À LA SAINTE MONTAGNE
Affligé, il se dirigea donc, le 20 février 1923, vers Simonos Petra. Là, il remarqua avec étonnement que, parmi les frères, quelques-uns lui manifestaient une certaine méfiance. - les mensonges des ses persécuteurs l'avaient précédé. Pâque passé, il partit à la recherche d'un endroit tranquille, qu'il trouva à Vigla, près de la Sainte Laure. Accompagné
du frère Siméon, il s'installa donc dans une grotte qui surplombe la mer. Il ne se nourrissait que d'un peu du pain sec que le frère lui apportait dans une corbeille. Pendant trois ans, de 1923 à 1926, il fut confesseur à la Grande Laure. Une abondante correspondance de cette époque est encore conservée.
RETOUR A ATHENES
En Août 1926, une grande persécution venait de commencer contre les fidèles orthodoxes, qui gardaient le calendrier orthodoxe, par ceux qui venaient d'introduire le calendrier papale. D'urgence, ces vrais chrétiens orthodoxes dépêchèrent au Mont Athos, Alexandre Simeonidis, pour qu'il s'entretint avec le père Matthieu. Voyant le danger et la lutte qui s'apprêtait, Matthieu retourna de nouveau à Athènes, le 1er octobre 1926. Il se chargea de guider et d'instruire. D'Athènes, il allait souvent à Nauphlie, au monastère de la Source vivifiante, pour réconforter les moniales.
L'impression que laissait le père Matthieu était ineffable. L'Évêque de Kition à Chypre, Monseigneur Epiphane, écrivant à l'évêque de Patras, Monseigneur André, disait ceci : «En 1946, j'ai visité la Grèce et le saint monastère de la Vierge, demeure inoubliable. À l'heure des Vêpres, je fus appelé à la petite église de saint Modeste pour ma première visite à cet homme bienheureux. À première vue, je fus étonné par sa modestie, son humilité. Je ne l'ai jamais vu assis sur un trône ou tout au moins sur une chaise, mais tout simplement par terre avec, devant lui, une petite table sur laquelle étaient les manuscrits de ses propres oeuvres. Il portait sur la tête son humble capuchon et le bonnet des moines. L'office des Vêpres terminé, nous nous sommes entretenus quelques instants puis je l'ai quitté en proie à de profondes réflexions. À ma deuxième visite, durant l'office des Matines, à l'heure de l'Hexapsaume, ses larmes de componction me firent une très grande impression. Je reconnaissais en lui le signe distinctif des pères calmes et purs. Au cours de la troisième visite, pendant une vigile qui dura toute la nuit, depuis le coucher du soleil jusqu'aux premières heures du lendemain, je fus étonné par la force morale de cet homme qui, pendant toutes ces heures ne bougea pas de sa place. Durant toute la nuit, debout, il chanta et glorifia Dieu. Durant mes autres visites, et pendant une autre vigile, qui dura toute la nuit à Mégare, je pus constater l'oeuvre instructive de cet homme. Il fit la lecture et il catéchisa pendant trois heures. Dès lors, je suivis très souvent son enseignement qu'il animait, comme l'aimant attire le fer. Tout ceci confirmait la grande vertu de l'homme. Mon coeur fut tellement échauffé que je décidais de ne pas retourner à Chypre, afin de demeurer auprès de lui. Je ne songeais même pas à mes deux frères spirituels que j'avais reçus ces derniers temps dans ma fraternité, ni à mon monastère que j'avais édifié avec beaucoup de peines et de sacrifices. Sans me manifester, je restais au monastère des hommes et je montais tous les jours à l'église du saint prophète Elie, où se trouvait le saint père. Là, sans fatigue, avidement, je jouissais de ses paroles salutaires. À la fête du saint prophète Elie le Thesbite, je fus ordonné par lui moine rasophore (porteur du manteau [= rason]) et le 15 août, moine du Grand Habit. Le 14 septembre, je reçus l'ordre de retourner à Chypre, pour renforcer le mouvement qui venait de commencer en faveur d'une Église VCO. Et ce mouvement fut consolidé à la suite de la visite du protosyncelle, l'archiprêtre Eugène Tombros et plus tard par celle de l'évêque de Trimythonte Monseigneur Spyridon. C'est ainsi que l'Église des Vrais Chrétiens Orthodoxes de Chypre fut instituée et consolidée».
à suivre...
Joy Davis, ancienne dirigeante de six avortoirs a avoué qu'un
seul prêtre qui prie devant la clinique ralentit le travail
à l'intérieur. Les mères deviennent
hésitantes, les employés sont saisis d'émotion
et sont souvent sur le point de pleurer.
Carol Everett, ancienne propriétaire de deux avortoirs à Dallas, a confirmé ceci : «C'est une lumière que vous faites briller à l'intérieur de l'avortoir à toutes les fois que vous y êtes présents. Les avorteurs font moins d'avortements quand vous êtes là...»
A Brooklyn, l'évêque courageux Mgr Thomas Daily et Mgr Philip Reilly, avec le groupe Les Secouristes des enfants précieux de Dieu, ont fermé définitivement 18 Auschwitz urbains et ont sauvé plus de 5 000 bébés par la messe, le chapelet, le jeûne et le conseil dans la rue. Les Secouristes de Brooklyn sauvent régulièrement une moyenne de 30 bébés tous les jours...
SAUVÉS : 225 000 BÉBÉS ! Dans l'espace d'un an les centres de grossesse secours (CGS) ont sauvé 225 000 bébés ainsi que leurs parents de l'avortement. Un très grand nombre de ces parents ont été informés des CGS par les «sauveurs de la rue». Auraient-ils dû suivre les conseils du Card. Law et renoncer à leurs activités de conseil ?
Les activités de conseil dans la rue sont sans doute responsables de la décroissance du nombre de centres abortifs, de «médecins» avorteurs, de facultés de médecine offrant la formation aux méthodes d'avortement et d'hôpitaux où l'avortement est pratiqué (Washington Post, 22 janvier 1995.) Il y a eu fermeture d'à peu près 200 avortoirs ces dernières années. Dieu soit loué !
Rapport spécial n° 123, mars 1985, de Vie Humaine Internationale Canada.